Allongé tranquillement sur le toit de la bâtisse qui me servait de lieu de vie, je fixais les nuages, un brin d'herbe dans la bouche. L'herbe est toujours pratique vous savez ? Il suffit de choisir le bon bien sûr, en espérant que personne n'est uriné dessus, mais ça me permet de remplacer les bonbons. J'envie beaucoup les nuages, ils sont libres, ils peuvent se déplacer où bon leur semble. Ils sont la liberté même, personne ne leur dit rien, personne ne leur donne d'ordre. Ils n'ont pas besoin de s'inquiéter pour leur vie ou encore pour l'argent, ils ne s'habillent pas, ne mangent pas. La belle vie en soit. J'étais là depuis deux bonnes heures déjà il semble. La notion du temps est quelque chose que je ne maîtrise pas malheureusement, dix minutes peuvent me sembler longues et ennuyante, alors que deux heures peuvent me sembler rapides. Tout n'est question que de situation, si elle est ennuyante, les minutes, les heures, le seront tout autant, en revanche si elle est apaisante ou amusante, le temps passera beaucoup plus rapidement. De toute manière rien ne pressait non ? Je n'avais rien à faire aujourd'hui, pas de missions, pas d'entraînements. Une journée de liberté pour moi et rien qu'à moi.

Je jouissais de ma tranquillité, une chose assez rare depuis que j'étais devenu un shinobi de Kumo, si j'avais su, je serais resté un simple habitant qui a été secouru par des Kumojins. Mes yeux se fermaient lentement, plongeant peu à peu dans le sommeil... PAF... Un sursaut avait suivi ce bruit. Portant ma main sur mon front, je me frottais en cherchant la personne de regard. Oui je ne suis pas très vif, mais que voulez-vous, je suis fatigué et cette situation m'ennuie déjà. Finalement, j'observais cet homme qui en était responsable. Pourquoi je ne vivais pas seul ? Ils avaient toujours la fâcheuse habitude de venir ruiner mes moments de paix. Soupirant tout en râlant, ce qui entraînait des sons plutôt étrange de ma bouche, je commençais à me lever tout en m'étirant avant de bâiller longuement. Déposant finalement mon regard humide sur l'homme en question. Un blond, plus vieux que moi, mon grand-frère en quelque sorte si vous voulez, bien qu'on ne soit pas lié par le sang. Je l'écoute parler, bien que je n'enregistre qu'un mot sur quatre. Des herbes ? J'ai l'air d'un herboriste maintenant ? Un simple hochement de tête pour approuver ses paroles.

Me connaissant, moi et ma maladresse, même une simple cueillette d'herbe allait être un vrai calvaire. Je déteste ce genre de choses, se baisser, se relever, mettre la fleur dans un panier. Trop de geste inutile et fatiguant. Oui je râle comme un papi, mais j'en suis un après tout. Un petit papi de dix-sept ans. Les Bois nuageux, comme leur nom l'indique, ils sont... Nuageux. Bien trop à mon goût, impossible de discerner correctement l'horizon, je prenais facilement les pieds dans les racines, m'étalant parterre comme une vulgaire mouche qui s'écrase sur une vitre à pleine vitesse. Je ne suis pas le genre de garçon qui fait attention à ce qui l'entoure en plus, alors si mon champ de vision est réduit, c'était la fin pour moi. Mais je reste un shinobis, bien que j'ai l'air maladroit, vulnérable, je suis néanmoins toujours sur mes gardes. Continuant ma cueillette, ne faisant guère attention, j'avais fini par me prendre un tronc d'arbre en plein front. Légèrement écorché et rouge, j'avais lâché le panier pour me frotter plutôt sauvage le front, tout en restant assit parterre sur l’herbe et la terre humide. Autant dire que l'arrière de mon pantalon était foutu.

« Kuso ! Comme si la boue n'avait pas suffi. Ça m'ennuie, j'en ai marre. »

Un long soupire était venu compléter mes paroles. Totalement ennuyer, je n'avais pas fait attention à ce qui pouvait se passer autour de moi. Ne remarquant pas la silhouette qui était relativement proche, je continuais de me frotter le front, étalant par la même occasion, la boue sur ce dernier. Je ne suis pas fait pour ce genre de choses, ils le savent pourtant, alors pourquoi moi ? La seule chose que j'espère, c'est que personne ne m'est remarqué. J'étais maladroit, ça n'était pas une nouveauté, mais j'étais loin d'être présentable, bien que je n'accorde pas vraiment d'attention à cela, il fallait l'être au moins un minimum, je n'étais pas un paysan.

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