Retour d’une mission. Une route longue et ennuyeuse. Sur la petite île des Vagues, annexée depuis fort longtemps par le village caché de la Brume, notre homme progressait péniblement sur la route qui devait le mener jusqu’au point de départ. Une fois cette demi-journée de marche achevée, s’en suivrait trois bonnes heures de bateau pour traverser le banc de mer qui séparait cet ilot de l’île principale, pour finir avec deux bonnes heures de traine-pattes jusqu’à l’enceinte du village. Incroyable que cette mission soit plus longue dans son transport que dans sa réalisation. Pour une fois, la mission avait été digne d’intérêt : interpeler un malfrat qui perturbe la jonction entre un village de montagne et le centre administratif de l’île. Une bonne chose que l’homme n’ait pas été seul ; la distraction eut été trop mole. Ce périple avait été relativement simple à mettre en place. Se joignant à la caravane qui devait retourner sur la côte, il n’avait pas fallu plus d’une demi-heure pour que celle-ci soit interceptée par un groupe désirant s’en approprier les valeurs et possessions. Malgré son handicap nouveau, notre homme n’avait eu aucune difficulté à neutraliser la bande. Briser quelques dents et membres lui avaient par ailleurs fait le plus grand bien. C’était le premier moyen de refoulement de sa frustration quotidienne. Une fois cela fait, et les remerciements de ses hôtes ignorés, ne lui restait plus qu’à balancer ça aux requins et à faire machine arrière vers le village.
Voila qu’il marchait sur ce chemin terreux, route « officielle » menant au port le plus proche pour un embarquement immédiat. L’un des avantages à faire partie de Kirigakure no Sato était sans le moindre doute de pouvoir profiter de certains petits privilèges : infliger la terreur à toute rencontre par exemple, et en tirer profit pour réduire les frais, les transports et autre. Notre homme à la crinière de Lion des Neiges n’était pas un enfant de cœur ! Et ses prérogatives lui permettaient justement de passer ses nerfs, le temps que sa rage ne tombe. Des conditions idéales réunies autour d’une seule et même personne. Que rêver de mieux ? Entre temps, il devait se contenter de ses pieds pour rejoindre sa destination ; mais chaque chose a son attente. Et la silhouette qui apparaissait dans la brume matinale ne laissait pas entendre une rencontre des plus communes.

Ce ne fut pas l’ensemble de tatouages qui couvrait la partie droite de son corps qui interpela l’attention de notre Genin rétrogradé ; mais bien la tenue vestimentaire de l’homme qui happa son regard. Dans une grande simplicité, outre le borderet doré de la tunique, l’inconnu se présentait sous des traits simples, modestes, presque humbles. Son corps recouvert de moitié par un ensemble de tissus relativement complexe, tout dans cette apparition indiquait un emploi des plus pieux et des plus importants : un religieux. Mais ce n’était pas cette affinité à la Foi qui avait frappé le plus notre shinobi. C’était son décalage total avec le culte majeur tenu sur l’île de l’Eau, à savoir envers la Divinité Sanbi. Si cet homme était moine de sa condition, il n’était certainement pas de la région. Et outre un désintérêt total pour la présence de cet homme dans les environs, c’est avant tout la curiosité et un reste de colère matinale qui dirigea notre membre du Clan Samui vers cet individu louche.

~ Un instant, l’étranger !

Kakeshuou Samui venait tout juste de laisser l’homme passer à côté de lui. Allant dans des directions opposés, ces deux hommes devaient-ils nécessairement s’entretenir ? Peu importe, la méfiance avant tout. Il n’était pas dit que les soldats de Kiri laisseraient n’importe quel personnage mystère errer sur leurs terres si vaillamment défendues. Il devenait crucial de contrôler ces gens du voyage, qui parcouraient les sentiers battus sans raison ni but ; un contrôle d’identité ici serait du plus avisé.

~ Je serai curieux de savoir quelle Foi tu viens propager sur des terres inconnues. D’autant que la Foi a déjà un symbole ici … . Réponds !

Un ton agressif. Rien d’étonnant quand on connaît le bonhomme. Restait à voir comment réagirait celui qui venait d’être si rudement interpelé. Une mai dans le dos, Kakeshuou préparait déjà un kunaï en arme de soutien, dans les besoins d’un éventuel affrontement … .

Première escale. Île des Vagues, petit havre de paix au milieu de l'océan, à en croire le capitaine du navire qui m'avait accueilli suite au lendemain du mariage festif auquel j'ai eu l'opportunité d'assister. Il était prévu de jeter l'ancre pendant deux à trois jours. J'allait pouvoir profiter de ce temps pour rencontrer les locaux, m'imprégner de la culture autochtone et satisfaire ma curiosité. En revanche, je n'escomptais pas trouver quelqu'un avec qui converser de mes buts et à qui faire comprendre l'intérêt de la philosophie de pensée de Maskine.

Pieds à terre, je me remettais des mes émotions maritimes, mon estomac me remerciant chaleureusement. Ayant rendu à la mer les mets de la veille, la faim se faisait sentir. Malgré mes maigres finances, je m'offrais quelques dangos recouverts d'une couche sirupeuse de sauce teriyaki, le tout agrémenté d'une tasse de thé vert. Sous un parasol, j'étais assis sur l'un des bancs mis à la disposition des clients devant la devanture du magasin. En cette fin de journée, la rue principale du village était animée. Des enfants jouaient avec une balle de cuir, plusieurs femmes faisaient leurs courses devant les nombreux étals de denrées fraîches du jour, les hommes travaillant dans leurs ateliers.

Une fois repus, je m'attelais à faire le tour du patelin. Mis à part son port qui occupait à lui seul un bon tiers de la zone, sans compter les nombreux navires amarrés sur les pontons, le hameau n'était guère différent de ceux que l'on pouvait trouver à terre dans les autres pays. La nuit commençant à tomber, le vent marin se tournait vers la terre apportant ses odeurs iodées avec lui en plus d'une certaine fraicheur agréable. Dormir à belle étoile était enivrant et pour une fois cela se ferait dans des conditions plus attrayantes que celles passées dans les dunes du pays du Vent. Je fermais doucement les yeux, bercé par le bruit des vagues et de la brise venue du large. Il ne me fallut guère de temps pour m'endormir sur cette plage de sable blanc.

Le réveil fut tout aussi léger. Le vent était tombé, laissant place à ce qui me fit comprendre pourquoi on appelé le village caché du pays de l'Eau celui de la Brume. Le brouillard s'était levé. Cependant quelques rayons arrivaient à percer à travers cette couche humide. En retournant prendre une collation matinale sur le port, j'appris que la bruine ne durerait pas longtemps et que par conséquent, je me devais d'aller au panorama au dessus du village afin d'assister à un spectacle resplendissant, celui du hameau surgissant de la brume au fur et à mesure que l'heure avançait. J'étais donc en route.

Sur le chemin, alors que je dégustais ma brochette de poulpe, une silhouette se dessinait petit à petit. C'était celle d'un homme d'âge mur à la masse capillaire blanchâtre imposante qui tranchait avec son kimono bleu. Nos regards se croisèrent. Nul doutes que son regard s'attarda sur mes tatouages. Je n'y faisait plus cas. Au moment où il passa à côté de moi je lui adressait un salut aimable de la tête. Sans plus de cérémonie et d'un ton plutôt agressif, l'homme m'interpella, et me contraint à lui donner le motif de ma visite sur cette île, moi qui était un étranger à ses yeux.

- En effet, je suis un étranger, et en effet je suis un homme de foi. Je suis un ainé des moines de Maskine du pays de Ta. En revanche, soyez assurés d'un chose, je ne cherche pas à propager ma religion, je cherche uniquement à atteindre le panorama au dessus du village. Les habitants m'on assuré de la beauté des lieux au moment où la brume se dissipe. Je n'ai nul désir de vous ennuyer alors je vais continuer mon ascension.

J'avais volontairement passé outre son côté agressif. Il avait peut être ses raisons de l'être, moi pas. Répondre à ce type de comportement n'était pas les valeurs de Maskine, au contraire, je me devais de calme les tensions naissante entre nous, d'autant plus que je n'avais aucune idée de la raison de ses agissements.

Une réponse simple, et pleine de sincérité. Un air tranquille, trace d’agressivité ou de colère. L’étranger qui venait de répondre en toute sérénité ne semblait pas répondre à l’agressivité qu’avait volontairement dégagé notre Genin de Kiri. Étrange … et dommage. Car un affrontement entre un représentant de l’ordre et un outsider aurait été du plus grand plaisir pour notre ancien combattant. Mais dans la situation présente, comment réagir convenablement ? C’est pourquoi notre homme à crinière de Lion des Neiges était resté impassible, calme, froid ; distant. Il avait toujours son arme en main au cas où un élément viendrait perturber cette discussion. Car pour lui, hors de question de couper court à un interrogatoire en bonne et due forme. Cet homme, tout moine qu’il était, n’était pas le bienvenu ici ; qu’il prétende ne pas perpétrer sa religion ne pouvait être qu’un mensonge. Quelle autre raison pouvait conduire un religieux à arpenter les routes et à quitter son monastère ? Se moquer ainsi de l’autorité locale ne lui réussirait pas.
Faisant clairement volte-face, Kakeshuou Samui ne réalisait même pas qu’il laissait maintenant son arme au grand jour. Peu importe, ce n’était pas un cureton qui allait l’inquiéter. Et puis, cette religion, le … Machine ? le Meskin ? Jamais entendu parler. Encore une obscure croyance qui avait fait son bout de chemin sur le plan local, et qui souhaitait aujourd’hui s’étendre. Il est vrai que certaines Fois avaient la capacité de soulever des émeutes, parfois même des pays entiers. Mais ici, à Mizuk no Kuni, la Foi était déjà bien occupée, avec la toute-puissance du Démon Aqueux à Trois Queues. Personne n’aurait accepté ou même permis qu’une autre idéologie se propage sur ces terres. Ce que cet homme était venu faire ici, qu’il s’agisse d’un mensonge ou non, était voué d’avance à l’échec !
Et quelque chose fit écho dans la mémoire de notre ancien Chuunin … . Un détail sur la présentation de l’étranger qui le fit sourire. Mais par pure méchanceté, n’allez pas y voir un signe de courtoisie … .

~ Le pays de Ta ? N’est ce pas le pays qui a connu un affrontement et un risque d’annexion entre le Pays du Vent et le Pays de la Foudre ? Peut-être tes prières sont-elles parvenues à repousser les minables qui ont tenté de vous réduire à une simple province …

Sur ces derniers mots, la vilénie de notre shinobi était palpable. Il paraissait évident que, suite à cette remarque, Kakeshuou allait faire une tentative. De quoi ? Cela restait incertain. Mais il n’allait certainement pas rester en place. Si certains se laissaient apaiser par des paroles empruntes de zen et de douceur, lui qui aimait la guerre se voyait pris d’une telle rage qu’il ne pouvait s’empêcher de passer à l’action. Quelles qu’en soient les conséquences.
Ne se faisant donc pas attendre, et sur cette tirade cinglante, le Genin de Kirigakure no Sato jetait son kunaï en direction de sa cible. D’après sa trajectoire, l’arme devrait atteindre le centre du dos, assurant ainsi l’impact sur un point désagréable qui serait difficile à soigner.

~ Mais tes prières et tes bibelots parviendront-ils à te prémunir de la Mort ?!?

Le sourire sur les lèvres du guerrier en disait long. Pour lui, peu importe les conséquences de son acte. Dans le pire des cas, il prétexterait une attaque adverse. Dans un moindre mal, il ne l’aurait jamais croisé. Dans ces terres reculées, ces îles parfois désertes ou peu fréquentées, il était facile de dissimuler un corps inerte. Bientôt, les vagues lècheraient son corps … .

Spoiler:

Je n'étais pas coutumier de l'agressivité notoire de certaines personnes. La vie chez les moines de Maskine était teinte de respect mutuels d'une part entre frères que nous étions et surtout envers les visiteurs et inconnus susceptibles de croiser notre route. C'est pourquoi j'avais des difficultés à appréhender le fait que la colère soit un moyen d'expression inné. Pourquoi cet homme s'emportait. Quelles étaient ses raisons pour s'emporter de cette manière. Il avait fait mention de ma Foi. Etait-il un fervent religieux n'acceptant pas le partage spirituel ? Un faux-prophète haïssant la concurrence ou tout simplement un athée pour qui la parole Divine n'était que des mots signification.

Je m'étais présenté à cet homme de la manière la plus simple et la plus courtoise qu'il soit, le rassurant sur le fait qu'il n'avait rien à craindre de ma part. Et pourtant malgré mes paroles rassurantes et mes intentions claires quant à mon envie de faire une simple promenade, mon interlocuteur continuait sa logorrhée à mon encontre.

Ce dernier abordait un sujet concernant de près les moines, un sujet qui avait provoqué de grands maux par le passé. Mais le plus étonnant était le fait qu'il ait connaissance des tensions entre Kumo et Suna Gakure no Sato. Cela ne pouvait signifier qu'une seule et unique chose, c'était un shinobi. Le ton cynique qu'il employait était clairement destiné à me pousser à me tourmenter, voire à m'exaspérer. Pourtant cela n'avait pas d'influence sur mes pensées. Mon corps et mon âme étaient tous deux dévoués à Maskine et détachés de tous désirs  mortels.

- En effet, je suis originaire du pays du Riz. Le fait que vous connaissiez les évènement survenus entre les deux nations que vous citez fait de vous un ninja. Votre ton dédaigneux m'indique clairement que vous ne pouvez venir que du pays de la Brume. J'ai la conviction que vous ne parleriez pas de votre village de manière aussi désinvolte.

Sans un mot de plus, je reprenais ma route, ne cherchant pas à en savoir plus. Ce shinobi n'avait clairement pas besoin de mon aide, bien au contraire. Je n'avais plus rien à faire avec lui. Je le laissais là ruminer sa colère lorsqu'une menace se proféra dans mon dos.  Un sifflement se faisait entendre, le bruit familier d'une arme projetée qui m'était clairement destinée. Etait-ce mes mots ou mon détachement qui l'avaient poussé à me jeter son arme dans le dos. Je ne savais pas, mais sa technique de lâche n'était pas digne.

Maskine guidait mes pas depuis le début de mon périple. aujourd'hui encore, je faisait appel à ses faveurs me permettant d'esquiver souplement le kunai qui s'approchait, sans devoir bouger de ma position. Je me retournais à moitié, apercevant de profil mon agresseur. Le blanc de mes yeux et mes pupilles avaient pris une teinte vermeille, une volute dorée s'élevant de mon regard. J'enlevais délicatement ma brochette de poulpe de ma bouche, laissant au passage un délicat gout marin et adressais mes dernières paroles au kirijin tout en le fixant de mon regard enflammé.

- Shinobi ! Vous qui n'avez pas pris la peine de vous présenter malgré le respect de mes paroles sachez que la Mort de m'effraie nullement. Rassurez-vous, je ne chéris aucun bibelot  comme vous le dites si bien. Maskine est maître de mon destin, lorsque l'heure viendra, j'accueillerais mon trépas fièrement. Pouvez-vous en dire autant. Mon âme entrera dans le Renouveau, quant sera-t-il de la votre ?

Je n'avais rien de plus à dire. Ce shinobi ne méritais pas que je m'attarde d'avantage à discuter avec lui. Je l'abandonnais donc là, au milieu du chemin, effectuant une disparition éclair, laissant derrière moi qu'une petite fumée dorée. Pourtant, dans le fond, son comportement pour s'expliquer d'une manière fort simple, la solitude ...

La risposte avait été rapide ; puisqu’elle fut absente. Devant l’arme jetée à son encontre, le malheureux moine n’eut qu’à périr. Périr ?? Bien au contraire ; par un simple pas, voila le bonze en train d’esquiver l’attaque et de se placer face à son ennemi du jour, bien déterminé à se faire comprendre. Après une provocation dans son processus d’identification, le religieux faisait clairement comprendre que ce n’était pas le jour pour un affrontement. Mais Kakeshuou en avait entendu assez ; et suffisamment pour jubiler face ce spectacle.

~ J’en étais sûr !! Tu connais bien notre monde de l’ombre !! Tu en es toi-même membre !!

Ayant pu constater de la capacité d’analyse et de réaction, il n’y avait pas de doute que, tout moine qu’il était, notre bonhomme aux mystérieux tatouages était bien au courant des mouvements de ce monde et des actions menées dans l’ombre. Son raisonnement, marqué par une pointe d’ironie et de moquerie, avait certes fait mouche. Samui Kakeshuou était bel et bien de Kirigakure no Sato ; l’un des plus puissants clans que le Pays de l’Eau ait connu depuis son unification. Mais le fait d’avoir tiré cela à jour montrait bien des connaissances dans ce monde si obscur et sanglant. Par ailleurs, cette façon d’esquiver, cette capacité à jauger l’adversaire et à le défier … . Seuls les combattants avaient dans leur veine, leur attitude et leur regard une telle défiance de la mort et un tel aplomb à faire face à la mort. Car mon ami, tu es bel et bien devant la Mort, crois moi !
Mais peu importe la suite des évènements. Notre quinquagénaire aurait pu y passer, cela ne faisait pour lui aucune différence. Il avait mené jusque là moult combat, avait trainé ses adversaires face contre terre, et le ferait autant de fois de nécessaire pour se hisser à la tête de ce monde sauvage. Ce n’était plus un kunaï qu’il mettait en avant dans ce nouveau défi, mais tout son arsenal. En peu de temps, chacune de ses phalanges s’armait, le corps entier de notre homme prêt à se lancer à l’assaut.

Et voila encore une déception. Sur des paroles hautaines, qui ne traduisaient aucune gêne ni crainte, celui qui servait son dieu avec honneur rétorquait ne point vouloir combattre. Comment ?! Alors que tous les éléments nécessaires à un conflit étaient sur la table ? Un petit échange armé ne faisait de mal à personne, à l’exception de celui qui y reste ! Pourquoi rejeter un tel divertissement lorsque l’on fait partie du même monde ?! Existe-t-il une différence ? La réponse est évidente ; car tant qu’il y a des hommes possédés par cette soif de guerre comme l’était Kakeshuou, il y aurait des hommes de paix voulant les ramener sur le droit chemin. Rejetant ainsi le combat par la parole, menaçant davantage l’âme du Genin plutôt que son corps, l’action fut suivie par le départ. Tournant définitivement le dos à celui qui venait d’attenter à sa vie, le bonze reprenait sa route sans se soucier de la menace toujours présente dans son dos.

Etait-ce une provocation ? Ce misérable oserait-il défier une nouvelle fois le Lion des Neiges qui avait jusque là fait fureur sur tous les champs de bataille ? Ou était-ce du dédain, façon de lui signifier qu’il n’était pas assez digne pour l’affrontement ? A cette simple idée, le membre du clan Samui cracha par terre et frappa avec colère contre le tronc d’arbre le plus proche. Le choc fut assez sourd pour que la peuplade habitant le grand végétal s’enfuie en volant. Les dents serrées, la rage au ventre, notre ancien combattant devenu inapte depuis son accident, regardait cette silhouette s’égarer de nouveau dans la brume. Un dernier soupçon de fierté, une dernier bourrasque de haine envers cet homme.
Le pointant du doigt, l’air menaçant, le Genin lançait sa dernière mise en garde.

~ Tu peux certes partir, mais tu sais très bien dans quel univers nous avançons ! Alors sois assuré qu’un jour, tu me retrouveras face à toi ! Je suis Kakeshuou Samui, et je t’en donne ma parole ! Tu me retrouveras face à toi !!

Et sur ces présages à l’accomplissement incertain, le shinobi tournait les talons pour se diriger vers son village natal. Une fois arrivée, il enverrait son rapport et se lancerait dans une nouvelle mission. Il était temps de devenir plus fort.
Beaucoup plus fort !

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