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Yuki no Kuni. Cela faisait un moment que je n'étais pas revenue dans ce pays. À vrai dire, je n'avais pas envie d'y revenir. J'étais tellement dépitée d'avoir échoué à défendre le pays des kirijins que j'avais du mal à soutenir le regard des nombreuses personnes que je croisais. J'étais loin d'être persuadée que cette conquête serait bénéfique. La soif de pouvoir était apparemment la seule chose qui importait sur cette terre. Malgré cela, j'étais là, parce qu'une mission de la plus haute importance m'avait été confié. Je devais empêcher un génocide. Les Suzurane avait besoin d'aide contre les Kiezan. Ce peuple sanguinaire semblait être du bon côté cette fois, c'était une situation étrange. Je n'avais cependant pas mon mot à dire, les ordres étaient les ordres.

De plus, ce n'était pas cela qui me répugnait le plus. Le fait était que j'avais à accomplir cette mission avec un kirjin, je ne savais pas lequel. J'aurais trouvé cette situation plutôt hilarante s'il s'agissait de Kyoji, mais j'étais loin de me douter de l'identité de mon coéquipier. Je me rendais au point de rendez-vous tout en songeant à tout cela. Je n'avais pas besoin de me soucier de quoi que ce soit avant de rencontrer cet inconnu. J'espérais seulement ne pas m'énerver en voyant un kirijin jouer les gentils avec moi. Depuis ma dernière rencontre avec Kyoji, je m'étais quelque peu adoucie, ce dernier m'ayant presque persuadée que les villages n'étaient pas aussi mauvais qu'ils y paraissaient. Au fond, c'était peut-être vrai, mais j'avais trop mal d'avoir perdu ma sœur pour en être convaincue.

J'attendais au point de rendez-vous quand l'intéressé arriva sur les lieux. Telle ne fut pas ma surprise de découvrir qui était mon coéquipier du jour. Était-ce une farce ? Rêvais-je ? Était-ce un piège ? Pourquoi envoyer en mission avec une nukenin Kitase Shinichi, Nidaime Mizukage ? Kiri voulait donc m'éliminer afin que je ne leur nuise plus, étant donné que j'ai combattu deux fois contre eux ? C'était une situation bien étrange, mais même si je n'avais pas du tout confiance, je ne pensais pas un village caché capable d'une telle chose.

Je ne savais pas comment me comporter face à lui. Après tout, c'était un personnage important. D'un autre côté, nous étions en mission, une mission de la plus haute importance, ce n'était pas le moment pour faire des courbettes inutiles et sans intérêts.

"Bonjour, je me présente, Katô Kohana. J'ai été envoyé ici afin d'assister un kirijin, je suppose qu'il s'agit de vous."

Cette situation était étrange, mais j'étais tout de même pleine d'admiration. Le personnage qui se tenait en face de moi était impressionnant. Le paysage de Yuki no Kuni semblait s'accorder à lui de manière spectaculaire.

"J'ai entendu parlé des habitants du coin à propos du massacre des Suzurane. Il semblerait qu'un bon nombre d'entre eux ait déjà péri. On y va ?"

Le Nidaime Mizukage et moi nous dirigions alors dans le sud-est du pays. Nous avions affaire à un massacre sans merci mené contre les Suzurane. Le chemin ne fut pas très long, puis j'étais trop occupée à observer tout ce qui se trouvait autour de moi pour faire attention au temps. Les habitants semblaient à la fois rassurés et angoissés, à se demander ce qu'ils pensaient réellement de cette situation désastreuse. Au bout d'un certain moment, nous arrivions dans un petit village, complètement dévasté. Il s'agissait de la dernière cible des moines fous-furieux qui cherchaient à assassiner un maximum de Suzurane. Il ne restait plus rien en ce lieu. Quelques débris brûlaient encore, mais pour le reste, il n'y avait que cendres et ruines. Le village semblait avoir été privé de toute forme de vie, seule quelques personne courageuses semblaient encore motivées à remettre le village en état. Peut-être aurait-il été plus sage de déménager... Combien de personnes avaient péries dans cette bataille ? Cela n'avait pas dû être aussi simple qu'on pouvait le penser. Beaucoup d'innocents y avaient certainement laissé la vie.

Ces massacres avaient pris des proportions gigantesques. La conquête de ce pays par les kirijins ne semblait pas être très bénéfique. Enfin, ce n'est que mon avis. J'éprouvais encore du mépris pour ces gens, je me souvenais de ce combat que j'avais mené avec mon coéquipier, Aisu, face à ces deux kirijins. Nous avions échoué à protéger le pays de la domination ennemie, ce qui était une réelle défaite pour moi. D'un certain côté, je me demandais si cette prise n'aurait pas pu être une bonne chose pour le pays, mais au final, cela ne changeait pas grand chose. J'essayais de ne pas penser à ce genre de choses, car le travail d'équipe, que ce soit avec un allié ou un ennemi, devait être fait correctement pour fonctionner.

Avec mon coéquipier du jour, nous avions commencé à interroger les quelques personnes qui étaient toujours sur les lieux. Nous pûmes donc apprendre que le groupe hostile se dirigeait vers le nord, et que cela faisait trois jours qu'ils avaient attaqué le village. Shinichi sortit un plan et commença à y tracer quelques lignes afin de tenter de retrouver nos ennemis pour pouvoir les neutraliser. Le problème c'est qu'on ne pouvait savoir avec certitude où aurait lieu la prochaine attaque. Il fallait agir avec la plus grande logique afin d'avoir plus de chances. Cinq villages pouvaient potentiellement être la cible du massacre à venir. Cinq possibilités. Une chance sur cinq d'arrêter l'ennemi. Quatre chance sur cinq de le laisser massacrer un peuple de plus.

"Restons logique. En suivant le plan que tu as tracé, nous avons cinq possibilités. J'éliminerais déjà cette première possibilité puisqu'il s'agit d'un village beaucoup trop grands où trop de ninjas sont susceptibles de les neutraliser. De plus, ce village est probablement déjà au courant de la croisade des moines, ils auront fuis, et ces derniers ne sont pas stupides. Les autres villages ont peut-être moins de contact avec le reste du monde. Enfin, c'est mon avis."

Je ne savais pas si les informations que je déblatérais étaient correctes, mais, quitte à choisir une direction au hasard, autant essayer de le faire dans les règles. Et puis, comme nous n'étions sûrs de rien, c'était peut-être la seule solution d'avoir une chance de les retrouver avant qu'il n'y ait plus de morts.

"Ensuite j'éliminerais cet autre village, car il est beaucoup trop éloigné vis-à-vis de tous les autres. D'après ce que j'ai pu entendre, les moines se manifestent dans une moyenne de deux à quatre jours. Ce village semble être à plus de cinq jours. Il nous reste donc trois possibilités."

Je retournais vers certains travailleurs pour leur demander des informations sur les trois autres villages qui étaient sur notre liste. Je ne savais pas si l'ancien Mizukage était d'accord avec mon raisonnement, mais il aurait tout le temps de me donner son avis quand j'aurais fini d'exposer mon hypothèse.

"D'après ce que les messieurs m'ont dit, le quatrième village sur la carte n'abrite pas de Suzurane, et cette information doit certainement être connue des moines. De ce fait, il nous reste deux villages à propos desquels je ne peux rien dire de particulier. Je ne sais pas ce que tu en penses, mais quitte à jouer sur le hasard, je dirais qu'il nous faut choisir entre les deux qu'il reste d'après mon raisonnement."

Je pointais du doigt les dit villages afin d'être plus claire. Les moines avaient une avance de deux jours sur nous, alors il fallait que nous nous dépêchions. Je ne savais pas combien de temps cette traque allait durer, mais une chose était sûre : cette mission venait seulement de commencer et nous étions encore loin de la fin.

Après avoir émis une hypothèse quand au prochain village qui pourrait être la cible des moines fanatiques, nous nous étions rendu à Aoyama, l'une de mes deux propositions. Mon coéquipier ne semblait pas très sûr de ma logique mais ça m'était égal. Quitte à choisir un endroit au hasard, autant mettre toutes les chances de notre côté. Je ne croyais pas une seconde que ces moines puissent être de simples meurtriers sans une once de logique. Après tout, ils voulaient tuer le plus de Suzurane possibles, alors il ne fallait pas se faire attraper.

Nous nous étions donc rendu dans le village et, lorsque nous arrivâmes sur les lieux, il ne s'était rien passé. Tous les bâtiments étaient en bon état, et les habitants vaquaient à leurs occupations comme si de rien n'était. Peut-être avions nous été plus rapides et ce serait une chance pour ces pauvres civils, mais si ce n'était pas le cas, cela voudrait certainement dire que je m'étais trompée. Ou que Shinichi s'était trompé. Ou peut-être bien les deux, après tout, nous étions une équipe. Bref. Nous restâmes donc sur les lieux jusqu'à ce que la nuit tombe. Nous nous promenions, mangions, bref, nous étions comme en visite sauf que nous faisions attention à ce qui se passait autour de nous. Nous étions dans le restaurant de l'auberge où nous allions passer la nuit quand un homme paniqué vint à nous pour nous expliquer qu'une attaque avait eu lieu dans un village voisin. Apparemment, nous nous étions trompés, surtout moi. Ce n'était aucun des deux villages que j'avais ciblé, mais je n'y pouvais rien. Combien de chances avions-nous de tomber sur le bon village du premier coup ? Je sentais déjà dans mon dos les reproches de ce Kirijin aux airs présomptueux et la phrase qui suivit ne fit qu'augmenter la colère naturelle que j'éprouvais envers lui.

"Pas la peine de prendre des grands airs, t'aurais pas eu plus de chance que moi."

Ce n'était pas le moment pour les disputes, mais je bouillonnais à l'idée qu'on puisse me reprocher de chercher des solutions. Cela ne faisait que me rappeler pourquoi je haïssais tous ces ninjas des villages cachés principaux, parce qu'ils étaient tous les mêmes. Nous partîmes de l'auberge en urgence pour nous rendre dans le village voisin, là où l'attaque avait eu lieu. Avec un peu de chance, si nous nous dépêchions nous trouverions les moines. Plus le temps fuyait, plus je sentais que le combat qui se rapprochait de nous petit à petit ne serait pas une partie de plaisir.

Le chemin ne fut pas si long qu'il en avait l'air. Nous étions pressés, alors nous ne faisions pas attention à ce genre de détails. Tout ce qui m'importait était d'arriver sur les lieux au bon moment pour éviter qu'un autre village subisse la rage de ces moines complètement hystériques. Trop de personnes étaient déjà mortes alors qu'elles ne l'avaient pas mérité. Je n'osais imaginer la souffrance qu'avait dû endurer certains vis-à-vis de l'état des villages. Beaucoup de personnes ont certainement été brûlées vives.

Nous marchions pendant très longtemps, je ne saurais dire combien de temps exactement. Le jour s'était levé depuis un certain temps maintenant et nous étions toujours en train de marcher vers le village, sans relâcher nos efforts. Nous avions pris soin de prendre un chemin susceptible de nous mener directement à nos adversaires, sans risquer de les voir s'enfuir juste sous notre nez, et cela paya. En effet, nous n'étions pas encore arrivés au village que nous croisions un groupe de personnes. Des moines au vue de leurs tenues. Étant donné leur attitude et leurs expressions, je n'eus pas besoin de réfléchir pour être sûrs qu'il s'agissait de nos hommes.

Ils étaient cinq et je ne pouvais identifier leur puissance. Une chose était certaine, ils devaient être puissants étant donné les nombreux crimes qu'ils avaient commis ces dernières semaines. Je ne pris pas la peine de faire les présentations, l'heure était trop grave pour qu'on se permette de jouer sur le début du combat. Je sortis un kunai de ma sacoche et m'entailla la paume de la main pour faire couler assez de sang qui puisse me permettre de me battre correctement. J'apposais dans la foulée le sceau de démultiplication des gouttes de sang afin que celui-ci absorbe le liquide rouge qui deviendrait alors mon arme pour cette bataille.

Je m'étais préparée à lancer mes premières techniques offensives afin d'éliminer ce groupe de fanatiques qui s'en prenait à tous les villages du coin. Je ne savais pas lequel attaquer en premier alors je m'apprêtais à lancer une technique de zone afin de tous les handicaper, mais je n'en eus pas le temps. Mon coéquipier se jeta sur le plus faible d'entre eux. À ce moment précis, je me dis une fois de plus qu'il s'agissait d'un sombre idiot. Ancien Mizukage ou pas, il avait pas l'air d'en avoir beaucoup dans la cervelle, à se demander comment il était arrivé jusque-là... Shinichi se faisait alors attaquer de toute part. Les moines s'acharnaient sur lui à main nue plutôt que de lancer des techniques de ninja très puissantes, ce qui était une bonne chose... Ou pas. Je ne pouvais pas attaquer à distance de peur de blesser mon coéquipier, mais je ne pouvais pas non plus m'approcher sinon ils allaient également se jeter sur moi et nous serions fini. Je ne savais que faire mais je m'approchais tout de même, histoire de les distraire un peu pour que Shinichi puisse s'en sortir. Ils avaient de plus en plus de mal à l'attaquer et devaient probablement sentir que je n'étais pas très loin, prête à attaquer. Ils s'éloignaient de lui tandis que lui faisait en sorte d'être assez loin, probablement pour lancer une autre technique, et c'est ce qu'il fit et là, je fus presque admirative : Un monstre énorme apparut sous mes yeux, un Kuchiyose, mais je n'arrivais pas à l'identifier tellement il était grand. Je n'arrivais même pas à voir à quel point il était grand en réalité. Une ombre géante masqua le terrain mais je pus tout juste apercevoir le groupe de moines partir en courant. Tu m'étonnes, moi aussi je serais partie à leur place.

Nous étions à nouveau sain et sauf, enfin presque. Shinichi avait des blessures assez importantes que je pouvais, heureusement pour lui, minimiser. À l'aide de ma technique de solidification du sang je pouvais alors permettre à ses blessures de ne plus libérer tout le sang qu'il avait dans le corps. Il ne s'évanouirait pas, c'était déjà ça. Enfin cela ne m'empêchait d'être enragé à cause de toutes ces conneries. Maintenant nous ne savions pas où était le groupe et je n'avais plus envie d'exposer mes théories parce que l'autre imbécile serait trop heureux de pouvoir me contredire si jamais je me trompais. Alors je ne dis rien. Je le suivais sur le Kuchiyose qui nous servait apparemment de moyen de transport géant afin de pouvoir repérer nos opposants à partir des cieux. En attendant, je préférais le laisser faire quant au choix de notre destination, comme ça, y aurait pas de malaise envers moi si jamais on trouvait pas le groupe tout de suite.

Tout naturellement, nous nous dirigions vers le prochain village, là où nous avions prévu d'aller depuis le début avant que nous croisions nos cibles sur le chemin et, qu'est ce que nous voyons ? Nos chers moines en train de préparer un sale coup. Ils n'étaient pas très malins sur ce coup, ou alors peut-être vraiment très sûrs d'eux. En tout cas, le combat me semblait inévitable maintenant puisque le groupe nous faisait face et ne semblait pas être prêt à fuir cette fois. Je descendis sur le sol afin de pouvoir mieux juger de la situation. Un combat allait commencer, et le village allait en prendre un coup, mais cela en valait la peine. Nous allions sauver des vies, comme on dit. Les habitants du village auraient tout le temps de s'enfuir une fois que les hostilités auront commencé. J'avais déjà préparé ma technique grâce au sceau qui renfermait une énorme quantité de sang, je n'avais plus qu'à l'exécuter. Quelques mudras plus tard, le sceau que j'avais posé était illuminé, et des filets de sang en sortait. Une énorme flaque se forma et une vague se créa pour se diriger vers les moines. Maintenant que j'avais lancé la première offensive, je me préparai à me défendre contre la riposte probablement assez imposante de ceux qui avaient détruit de nombreux villages depuis ces derniers jours.

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