« Rejoins-moi en face du quartier des Hayashi, à 14 heures précises. Il faut que l’on parle sérieusement.
Aku. »

Ceci sont les quelques mots que j’ai fait transmettre à la Hayashi qui appartenait à mon équipe. Oui, il fallait qu’on parle. Ou plutôt, que je lui parle. Ce que j’avais à lui dire était assez important, aussi bien pour moi que pour elle. Au travers de ce message, je voulais bien lui faire comprendre que ça n’allait pas être une discussion joyeuse et dans la bonne humeur. De plus, cela fait quelques jours que nous aurions dû avoir cette discussion, seulement, l’occasion ne s’était pas présentée. Les missions s’étaient enchaînées pour chacun de nous deux, comme par exemple celle avec Haraki le Sanglant pour mon cas, ou pour la mission de la conquête de Kusa no Kuni pour son cas. D’ailleurs, il faudra que je lui en touche quelques mots également. Autant tout régler d’une traite.

Ce que je comptais lui dire était bien plus important que cette conquête cependant. C’est d’ailleurs la conversation la plus importante que j’aurais eu avec elle, à ne pas en douter. C’est pour ça que j’y accordais tant d’importance. Il y avait tant de choses à dire, cela prendra un bon moment, mais c’est mieux ainsi. Oui, bien mieux. Peut-être qu’elle a, elle aussi, des choses à me dire. Surtout par rapport à la dernière fois, où je l’ai un peu envoyé dans la gueule du loup. Il faut avouer que je me sentais fautif sur ce coup-là. Si elle m’en voulait, je pourrais entièrement le concevoir. Mais bon, nous verrons bien pour cela. Il faut avouer que, sur ce coup-là, j’ai été bien trop optimiste, et c’est elle qui en a fait les frais.

N’étant pas très tranquille, je me dirigeai vers le lieu de rendez-vous avec une bonne poignée de minutes en avance. De plus, je n’avais à craindre aucun retard de sa part, vu qu’elle habitait à même pas dix mètres de l’endroit où j’ai demandé de la retrouver. Être en retard dans cette situation serait purement et simplement du foutage de gueule. Et ça, je ne le tolérerai pas. Surtout pas aujourd’hui. Elle avait également tout intérêt à venir, sinon c’est moi qui me chargerais personnellement de lui arracher le dernier œil qui me reste. Avec un peu de chance, je peux peut-être réussir à me le greffer… Ouais bon non. Il faut que je calme mes pulsions violentes moi par moment. C’est la tension, c’est tout. Ouais voila, c’est ça.

Quelques minutes passèrent. Chacune d’entre elles étaient lourdes, longues. C’était insoutenable. Et je la vis ensuite s’approcher. Elle ne devait pas vraiment comprendre la raison pour laquelle je voulais lui parler. Il faut dire que je suis resté plus que vague à ce sujet, dans mon mot. Mais au moins, elle savait que ce n’était pas une partie de plaisir. Histoire de la « préparer ». Je pouvais voir du changement chez elle, notamment pour son oeil manquant. Etait-ce vraiment de ma faute ? Peut-être bien. Ca me faisait malgré tout mal pour elle. Elle était bien différente en tout cas. Une fois qu’elle fut proche, je laissais quelques mots échapper de ma bouche.

- Sazena… Comme je t’ai dis, va falloir qu’on parle.

Puis je me tus, pour ne pas rentrer dans le vif du sujet trop rapidement. Mais elle pouvait bien voir à ma tête que ça n’allait pas du tout. En effet, ça n’allait pas.

Habillé en deux secondes, maquillées en trois secondes et coiffé en moins de cinq secondes. Si ça ce n’est pas de la puissance. Pour une raison que j’ignore totalement je suis très motivé se matin. Pas que je ne le suis pas habituellement, surtout que je n’ai même pas de mission de prévu aujourd’hui mais je ne sais pas, j’ai comme une intuition. Je sens que quelque chose d’important va se passer… Peut-être vais-je pouvoir racheter mes fautes ? Ou peut-être que cette intuition est débile et que je vais me faire chier pendant toute la journée.

Prête pour de nouvelle aventure, je me dirige dans la cuisine où doit sûrement se trouver ma mère. C’est bien beau de ressentir que quelque chose d’important va se passer mais en attendant j’ai un peu la dalle vous voyez ? Je pénètre donc dans la cuisine, dit bonjour à ma mère et commence à me préparer un bon gros bol de céréale comme je les aime. Rien de mieux pour commencer la journée.

- Sazena, un monsieur à déposer un mot tout à l’heure pour toi. Il semblerait que cela vienne de ton sensei.

Aku ? C’est vrai que je ne l’ai pas vu depuis… Depuis l’incident de la guerre contre Makka. J’attrape le papier que me tend ma mère et le lit rapidement. Je savais que quelque chose allait arriver mais je ne pensais pas du tout à cela. Peut-être veut-il simplement que l’on parle de ce qu’il s’est passé après notre dernière discussion. Non, sinon il n’aurait pas écrit de manière aussi stricte et froide. Il doit se passer quelque chose pour qu’il agisse ainsi.

Je me demande bien ce qu’il va penser de moi maintenant. Du fait que je me suis trouvé un objectif, que j’ai changé physiquement et que je risque d’être beaucoup plus respectueuse envers lui que jamais. En même temps il fait partie des gens que j’ai déshonorés. Je dois donc me racheter, lui montrer que je ne suis pas un déchet.  Et pour cela rien de mieux que d’arriver à l’heure.

Après le petit déjeuner, j’ai passé la matinée à bouquiner seule dans ma chambre jusqu’à l’heure de déjeuner. Comme d’habitude le repas se déroule dans un silence de mort, comme à chaque fois que mon père et moi-même nous nous trouvons dans la même pièce soit dit en passant. Suite à ça, je suis repartit bouquiner jusqu’à l’heure fatidique. J’enfile mes chaussures tout en stressant de plus en plus par rapport à ce qui va se passer à ce rendez-vous.

Après quelques minutes voir secondes de marche, je me retrouve à quelques mètres de mon sensei. Je m’approche doucement et remarque qu’il n’a toujours pas grandit, gardant ainsi son coté d’enfant innocent. Mais à peine suis-je face à lui qu’il entame la conversation en me rappelant  qu’il faut qu’on parle. C’est le moment, le moment de lui faire comprendre que je ne suis plus la même. D’un geste lent, je m’agenouille juste devant lui, la tête baissé et lui répond d’un ton neutre.

- Je vous écoute sensei.

Rien que le vouvoiement et le « sensei » devrait lui mettre le doute. Il risque même de se demander si je suis bien Sazena, celle qui n’a cessé de lui dire qu’il était un sensei en mousse.

Alors là… Si je m’y attendais à celle-là. Sazena qui s’est agenouillé devant moi, qui me vouvoyait et qui m’appelait sensei. On aura tout vu dans cette équipe, vraiment… Ma surprise a dû se voir sur l’expression de mon visage. Il faut dire que je m’attendais à tout, sauf à ça. Il est vrai que j’ai entendu parler de son cas : elle aurait accompli quelques missions avec une mentalité bien différente que celle de la Sazena que j’ai connu. Cela l’a sûrement aidé pour atteindre le grade tant convoité de Chûnin. J’esquissai un sourire en voyant cette scène. De mes trois élèves, c’est elle qui a le plus évolué à mon goût. Au départ, c’était elle que je considérais comme étant la plus faible de mes trois élèves. Aujourd’hui… Je dirais que c’est elle que j’estimais le plus. Sans compter le fait qu’elle soit au bord de devenir ma seule et unique élève…

D’un sourire un peu forcé, mais avec une pointe de sincérité quand même, je lui fis signe de se redresser. Il faut dire que je n’y étais pas habitué.

- Relève-toi, je ne pense pas mériter un tel engouement… Haha.

Un rire nerveux maintenant, causé par la situation en elle-même, la raison du pourquoi de ce rendez-vous. J’avais plusieurs sujets à aborder avec elle, tous aussi déplaisants les uns que les autres. Et pourtant, il le fallait bien. Bon, par où commencer… Je sais, par là. Par le sujet le plus général, celui qui concernait l’équipe Naegi.

- J’ai beaucoup de choses à t’annoncer. Tu as sans doute remarqué que nous n’avions fait plus aucune réunion d’équipe ces derniers temps, ni de missions. Il y a une raison à cela. J’ai bien peur que tu sois la dernière élève qui me reste, actuellement.

J’imagine que ces mots ont du susciter toute son attention. Avec calme, je repris.

- Je n’ai plus vraiment de nouvelles de Raki, depuis la dernière mission que vous avez eue ensemble. Je ne sais pas si on le comptera parmi nos rangs pendant longtemps, il est très probable qu’il soit radié de l’équipe, ou bien qu’il la quitte de son propre chef. Pour le cas de Nai, c’est beaucoup plus délicat… Elle est tombée gravement malade, et est donc suspendue de l’équipe pour quelques temps. J’ignore si elle va s’en sortir. Les médecins qui l’ont prise en charge sont dans l’incapacité de me rendre leur verdict…

Un silence s’installa alors. L’idée de perdre Nai ne m’enchantait vraiment pas. Mon but n’était pas de pourrir la journée de la Hayashi, mais juste de la tenir au courant. Elle faisait partie de cette équipe au même titre que moi. Elle méritait d’en savoir plus sur ce qu’il se passait en ce moment. De plus, c’est la dernière à ma connaissance, à avoir eu à faire à Raki. Elle pouvait peut-être m’en dire plus, avant d’entrer dans le vif du sujet, qui est aussi déplaisant qu’actuellement.

- Lors de votre mission à Kusa, il s’est passé quelque chose de particulier avec Raki ? Je sais à peu près comment s’est déroulée votre mission, mais j’aimerais que tu me l’expliques.

C’est bien ce que je pensais. Mon jeune sensei reprend alors la parole d’un ton gêné, ou plutôt surpris par mon attitude. M’ayant demandé de me relever car d’après lui il ne mérite pas un tel engouement, je me redresse et fixe son visage un peu confus pendant qu’il lâche un petit rire gêné. Je ne suis pas d’accord du tout sur le fait qu’il ne mérite pas un traitement pareil. Après tout il nous à supporter Raki, Nai et moi sans oublié le fait qu’il doit être un des plus jeune jonin promu de l’histoire de Konoha. Non sérieusement, il est trop modeste.

Il reprend son discoure en me disant qu’il a beaucoup de chose à m’annoncer avant de me faire remarquer que nous n’avions pas fait beaucoup de réunion d’équipe ses derniers temps, voir aucune. Personnellement je ne vais pas vraiment me plaindre hein… Je n’ai pas franchement envie de revoir l’autre grosse conne et l’autre débile de Raki, surtout après ce qui s’est passé à la conquête de Kusa.

Je ne sais pas vraiment doit être ma gueule actuellement mais sa doit surement ressembler à un grand sourire ébahi. Le pire c’est que je ne le fait même pas exprès. L’annonce du fait que je suis actuellement sa seule élève m’a rendu tellement heureuse que mon visage s’est déformé tout seul. Puis je me reconcentre sur mon sensei en faisant attention à chacune de ses paroles.

A vrai dire je suis assez divisé en ce qui concerne cette annonce. D’un côté je suis triste pour Nai et sa maladie, d’un autre coté je suis déçu de ne pas pouvoir leur montrer la nouvelle Sazena, leur montrer qu’il ne faut pas me sous-estimer. Et pour finir je suis heureuse. Heureuse de ne plus à avoir à les supporter, autant l’un que l’autre. Parce qu’il faut dire qu’entre l’autre vache qui passait son temps à manger et Raki qui s’oppose à ses alliés et à Konoha… Voilà quoi.

Puis il termine son discoure en me demandant de plus ample information sur ce qui s’est passé à Kusa. Moi qui préférait ne plus me souvenir de cette mission… Il faut croire que je vais devoir m’en rappeler et ce dans les moindres détails. Au moins Aku va peut-être comprendre à quel point Raki est un con cette fois-ci.

- Je suppose que vous ne vous attendiez pas à ce que je me mette à pleurer bien sûr. Après tout, la mort de Raki est un de mes plus grands souhaits, même si j’aurais préféré que Nai soit juste dégagé de l’équipe. Elle est conne mais elle n’en mérite pas tant. Vous êtes sûr qu’il n’y a pas un moyen d’inverser les rôles ? Genre Nai radié de l’équipe et Raki gravement malade ?

Je me demande bien comment va réagir Aku. Il aime bien Nai et Raki et va peut-être même m’engueuler pour avoir parlé comme ça d’eux, de les considérer comme des déchets, des moins que rien. Un petit sourire se dessine sur mon visage alors que je me remémore la mission de Kusa.

- En ce qui concerne la mission à Kusa… Il faut que vous sachiez en premier lieu que Raki s’est littéralement opposer à Konoha au début de la conquête. D’ailleurs, vous avez pensé à chercher dans les prisons de konoha s’il n’y était pas ? Même si il s’est rattrapé à la fin, son premier geste mérite tout simplement la taule.

Autant lui expliqué que encore une fois, un de ses élèves lui a fait honte. A croire que c’est devenu une tradition maintenant.

- Notre mission consistait à récupérer un sabre sous ordre du chef de Kusa. Après avoir localisé le sabre nous nous sommes rendus sur place et sommes tombé sur deux femmes. La première à rapidement prit congé et l’autre nous a carrément rejoint. C’était une Tôhatsu qui comme nous, voulais que se sabre soit rendu à notre propriétaire. Malheureusement, pour une raison qui m’est inconnu la demoiselle masqué à déclarer que nous avions insulté son pays et a très violemment attaqué ma camarade. Cette dernière a ensuite réussi à échapper à la chevelure de la Tôhatsu et a réussi à l’immobilisé. Pendant ce temps-là je suis partit récupérer le sabre. D’ailleurs vous devez sûrement vous demandez ce que faisait Raki à ce moment-là… Et bien il n’a pas cessé de supplier la dame masquée de nous pardonner, comme un faible, en lui disant que nous lui rendons le sabre. Mais Mogura et moi nous sommes opposés à son idée. C’était le chef d’équipe mais vu qu’il s’est opposé à Konoha je ne le considérais plus que comme un déchet sur patte.

Et vas-y que je l’enfonce encore un peu plus.

- Heureusement il s’est rattrapé en me protégeant de la tohatsu pendant que je récupérais le sabre, ce qui l’a fait remonter de mon estime. Maintenant j’ai autant d’estime pour lui que pour un rat mort qui sèche doucement au soleil dans les rues de Konoha. Bref, suite à ça j’ai couvert nos arrière à ma coéquipière et mois pendant que nous nous sommes enfuit. Et Raki… Bah je sais juste qu’il ne m’a pas suivie. Si ça trouve il s’est fait tuer par la Tohatsu même si cette dernière avait déjà bien pioché dans sa réserve de chakra. Il est tellement faible qu’il pourrait perdre un chien.

Elle avait toujours une dent envers ses deux camarades. Surtout envers Raki apparemment. Sans cette mission, ça aurait sûrement été le contraire. On m’avait bien renseigné, ces deux-là se sont bien mis à dos à Kusa no Kuni, et je voulais de plus amples détails à ce sujet. En attendant les premières paroles de mon élève, je froncis les sourcils. J’ai bien compris que ce n’était pas le grand amour entre eux. Mais… Elle souhaitait carrément sa mort ? Ce n’est pas un peu abusé comme comportement ? Un peu trop à mon goût. On est vraiment passé d’un extrême à un autre avec elle. Tout ça à cause de son père j’imagine, de ce qui lui a fait. Et aussi un peu de ma faute, et de ma vision bien trop optimiste du problème. Peut-être que si j’avais rencontré son père ce jour-là, tout ceci ne serait pas arrivé.

Elle demanda avec ironie s’il n’était pas possible d’échanger les rôles entre Nai et Raki. Nai radiée, et Raki à l’agonie. Mon regard se fit noir, et je la foudroyai avec. Mais je ne dis rien, afin d’écouter la suite de ce qu’elle avait à me dire. Elle continua donc à parler de cette mission-là, et du comportement que le Senroji a eut pendant celle-ci, conformément à ce que je lui ai demandé. Tout ce qu’elle me disait correspondait au rapport que l’on m’a fait, mais bien plus détaillé. Ainsi, Raki aurait réellement mis en péril cette mission, en s’opposant à Konoha ? Voila qui aggravait son cas, déjà tâché par ce manque de nouvelles. À l’occasion, il faudra que j’aie une conversation sérieuse avec lui, bien que je sais que ce n’est pas son pêché mignon.

Face à cette opposition, la dénommée Sazena et une autre Genin, nommée Mogura, ont pris les choses en main, malgré le fait que leur équipe était dirigée par le seul Chûnin qui la composait, à savoir Raki. Ce fut bien vite la zizanie à ce qui se dit. Il les a finalement aidé, mais il est vrai que ça ne le rachetais pas complètement de ce qu’il avait fait. Je le concevais entièrement. En tout cas, j’ai bien cru comprendre que Sazena n’avait plus aucune estime envers lui. En ce qui me concerne, j’étais déçu d’apprendre ça. Je savais qu’il était un cas assez spécial, mais je ne m’attendais pas à ce qu’il fasse ça. Ce sabre était la clé de la réussite de la mission qui leur a été confiée, et il a voulu la remettre à leurs assaillants ? Impensable.


- Bien, merci de ton rapport. Il faudra que je m’entretienne avec lui également. En tout cas, je suis assez fier de toi, tu as su montrer à Konoha ta véritable valeur… Bien mieux que l’autre fois.


L’autre fois. Oui, elle devait bien comprendre de quelle autre fois je parlais. Celle où elle avait misérablement fuit, lors de la lutte contre Makka. Quand je dis qu’elle est passée d’un extrême à un autre, je ne mâchai pas mes mots. Mais maintenant qu’on y est, on pouvait entrer dans le vif du sujet.


- Il y a une autre raison pour laquelle je tenais à te voir. C’est même la raison principale qui m’a poussé à te voir. Je veux qu’on parle de la dernière fois qu’on s’est vu, quand ton père ne t’avait pas encore infligé cette blessure. J’ai été mis au courant de ce qu’il s’est passé, et je regrette. J’ai été bien trop optimiste, je n’ai pas voulu croire ce que tu me disais à son sujet, et voila où ça t’a mené. Si j’avais su, j’aurais fait le chemin du retour à tes côtés, et je me serais entretenu avec ton père pour éviter cela. J’en suis désolé.


Sur ce coup-là, je ne parlais pas vraiment en tant que sensei, mais plus en tant qu’ami. De toute manière, je n’ai pas été un bon sensei, puisque je n’ai rien pu faire pour elle. Mais je comptais bien me rattraper, même si rien ne lui rendra son œil perdu.


- J’ai une faveur à te demander, Sazena. Je veux rencontrer ton père, pour lui parler. Je ne laisserai plus aucun drame de ce genre t’arriver. Du coup, j’estime qu’une discussion avec lui s’impose. Accepterais-tu de me guider jusqu’à lui ?

On peut clairement dire que je n’y suis pas allé du dos de cuillère sur ce coup. Il faut dire que Raki avait été plus que pathétique lors de cette mission. Rien que de me remémorer son comportement m’énerve… Même si au fond, sa connerie a magnifiquement fait contraste avec ma réussite et celle de ma camarade. C’est d’ailleurs surement pour cela qu’elle est moi avons été promu chunin, il faudrait d’ailleurs que j’aille la féliciter et prendre un peu de ses nouvelles un de ces quatre.

En tout cas, ma haine envers mes deux camarades n’a pas l’air d’enchanter mon sensei, bien au contraire. Au vu des regards noirs qu’il n’a cessé de me lancer tout le long de mon discoure, je m’attends à me faire au moins un minimum engueuler pour les propos que j’ai tenue envers Raki et Nai. C’est pas comme si j’avais dit que j’espérais que Raki crève hein…

Mais non. Les premiers mots qui sortent de la bouche de mon maître sont dénué de toute colère, me remerciant juste de mon rapport. Bien, qu’il en soit ainsi alors. Puis, mon visage s’illumine comme si la moi d’autre fois étais de retour rien qu’à l’entente des félicitations qu’il prononce. Me dire que j’ai fait honneur à Konoha est sûrement le meilleur compliment que l’on puisse me faire à l’heure qu’il est.

Mais ce sourire s’évapore bien rapidement dès qu’il se met à évoquer ce qu’il s’est passé lors de ma dernière grosse mission hormis celle avec Raki. La mission qui m’a couté un œil. Et en plus il semblerait que ce soit la raison principale de sa visite. Il commence par parler de mon œil, enfin, ce qu’il en reste, caché par une magnifique rose rouge. Le regard de plus en plus neutre, j’écoute attentivement chacune de ses paroles.

Non mais il est sérieux ? Il est vraiment en train de s’excuser pour ce qui est arrivé avec mon père ? Certes je l’ai prévenu mais il ne connaissait pas mon père, c’était donc normal de croire que j’exagérais. Et puis de toute façon, même si il m’avait accompagné, mon géniteur aurait fait en sorte de l’écarter de moi quelques minutes pour m’infliger cette blessure. Il est fort, puissant, influent et rusé, bref, c’est un connard.

Puis il continue dans sa lancé, me demandant carrément de lui arranger un rendez-vous avec mon père. Que j’accepte ou non de l’emmener le voir n’est pas vraiment le problème, c’est surtout qu’Aku est un Jonin du village et qu’il est au courant pour ce qu’il m’a fait. Mon père serait capable d’utiliser un moyen quelconque pour le faire taire, mais si c’est ce qu’il veut alors je ne m’y opposerais pas. Mais je préfère quand même le mettre en garde.

- Déjà je tiens à préciser que vous n’auriez rien pu faire la dernière fois. Mon père était déterminé à me faire payer la honte que j’aie fait au village et au clan. Et encore, je m’en suis bien sortit, même lui à avouer qu’il me laisse une chance en ne m’infligeant que cette blessure. Ce qui s’est passé est uniquement de ma faute et personne n’aurait pu rattraper mon erreur.

Ça c’est fait, maintenant on passe à la prévention.

- Je doute que rencontrer mon père soit une bonne idée. Vous êtes un Jonin et vous êtes au courant pour ce qu’il m’a fait, vous pourriez lui poser problème en n’allant en parler à l’Hokage. De ce fait il se peut qu’il prenne quelque mesure pour que vous ne parliez pas, je ne sais pas quoi, mais je suis sûr qu’il en est capable. Il y a en plus très peu e chance qu’il entende raison par rapport à ce qu’il m’a fait. Après si vous voulez toujours aller le voir je vous y emmènerais, je voulais juste vous mettre en garde.

Ces paroles se voulaient réconfortantes, sincères. Elle stipula que ce n’était pas ma faute si c’était arrivé. Oui, c’est plus la faute à son père. Mais je n’étais pas étranger à cette histoire. Mon élève m’avait prévenu de la probable réaction excessive de son père, et je me suis contenté de l’envoyer le voir, en la rassurant avec des paroles qui, au final, n’ont aucun sens. Avoir et vivre avec ses parents et une notion bien abstraite pour moi. Mais je sais qu’un père ne devrait pas agir de cette manière avec sa propre fille. Tout ça pour l’honneur du clan. Je voyais de plus en plus à qui a à faire Sazena quotidiennement. Si ça ne tenait qu’à moi, je l’aurais sorti de cet endroit pour l’emmener autre part. Mais malheureusement, je n’étais pas vraiment en droit pour ça.

Et encore ! Elle ajouta qu’il aurait pu faire pire, qui lui a laissé une chance sur ce coup. Pardon ? Mais… C’est quoi son père ? Il est vraiment humain ? Je commençais à en douter. Tant, il n’en a même pas l’apparence. Ce ne devait pas être simple à supporter tous les jours pour ma chère élève. Elle conclut sur ce point, en précisant que c’était sa faute après tout. Dans un sens, oui. Mais elle ne méritait pas ça. C’est un acte disproportionné avec la raison de celui-ci. Et ça, je ne pouvais l’accepter. C’est d’ailleurs pour ça que je souhaite rencontrer son père. L’idéal serait de lui faire entendre raison, mais je cherche surtout à en savoir plus sur cet homme, que je commençais vraiment à haïr du plus profond de mon être. Il fallait que je le rencontre, au plus vite.

Avant que je ne puisse y répondre, elle enchaina, avec la demande que je lui avais faite. Elle ne semblait bien entendu pas très emballée à l’idée que je fasse la connaissance de son père, ce que je pouvais concevoir. Elle parla de quelque chose de très étrange : m’empêcher de parler, car je suis au courant de cette histoire ? Son père pourrait s’en prendre à moi pour que je me la ferme ? Raison de plus pour que je le rencontre, cette folie avait décidément trop duré. Avec un tel portrait dressé, je me doutais bien moi aussi que je ne le ferai pas entendre raison. Ou alors très difficilement. Mais il fallait que je tente ma chance, que je le connaisse un peu plus. Ca pourrait m’aider avec Sazena, pour peut-être mieux la cerner.


- Ne mets pas toute la faute sur toi. Tu n’as pas à porter un tel fardeau. Oui c’est vrai, tu as merdé l’autre jour, il faut le reconnaître. Mais la punition qu’il t’a infligée est bien trop disproportionnée. Si ça peut te rassurer, je me suis renseigné, j’ai fouillé dans quelques rapports par-ci et par-là. J’ai appris que tes trois coéquipiers de l’autre fois s’en sont sortis. Te priver d’un œil, juste par question d’honneur d’un clan, c’est bien trop abusé à mon goût. Tu ne l’as pas mérité. Surtout que je sais ce que ça fait d’être borgne, ce n’est pas toujours simple, ni pratique.


Soufflant légèrement, je repris ensuite la parole.


- Comme tu t’en doutes, je suis bien décidé. Je tiens vraiment à le rencontrer.  Je ne lui veux aucun mal, je tiens juste à avoir une discussion avec lui. Après, s’il juge que je suis une source de problème, qu’il fasse comme bon lui semble. J’espère juste pour lui qu’il est assez intelligent pour se rendre compte que ça peut se retourner facilement contre lui… S’attaquer à un Jônin n’est pas toujours conseillé, et peut avoir de lourdes répercussions au niveau des autorités. Je ne me fais donc pas vraiment de souci.


Lui souriant, j’étais fin prêt. Bien sûr que non que je ne comptais pas sauter sur son père pour l’égorger à coup de couteau, ce n’est pas ce que je voulais dire. Je ferai de mon maximum pour qu’il n’y ait aucune violence lors de notre conversation. J’y tenais particulièrement.


- Je te suis donc.

Rien ne pouvait plus me rassurer que de savoir mes coéquipiers en vie. Au moins j’ai déjà ça en moins sur la conscience, et surtout, des cauchemars en moins. Je ne compte même plus combien de fois j’ai rêvé qu’un chunin, de bon matin venait m’annoncer que à cause de mois, trois shinobi ont perdu la vie. C’est à ce moment où je me réveil sans bruit mais en haletant comme un âne couvert de sueur. Mais la suite du discours de mon sensei me laisse perplexe. Comment peut-il savoir ce que sa fait d’être borgne sans l’être ? Il est vrai que je m’étais déjà amusé à faire genre j’étais borgne quand j’étais petite mais la réalité est tout autre quand on l’est vraiment.

A moins que… Depuis que j’ai rencontré Aku, je n’ai jamais aperçu l’un de ses yeux. En effet ce dernier est constamment dissimuler pas une mèche de cheveux… Mais maintenant qu’il en parle je commence à me demander s’il ne serait pas borgne lui aussi, mais que contrairement à moi,  il le cache. C’est compréhensible en même temps. Un enfant tout mignon avec un enfant en moins… ça fait plus film d’horreur qu’autre chose, même si pour cela il a déjà ses cadavres.

S’attaquer à un jonin est risqué, mais mon père, c’est mon père. Les risques il s’en branle bien méchamment. Et on peut dire qu’il s’en ait bien sortit sur ce coup-là. Il ne faut cependant pas croire que je vais le laisser vivre en paix jusqu’à la fin de ses jours. Car c’est simple, c’est moi qui mettrais fin à ses jours. Je suis bien décidé à faire ce que je dis, le jour où il crèvera se sera de ma main et de personne d’autre. Mais à l’heure actuelle je ne peux pas. Je suis trop faible autant psychologiquement que physiquement. Mon père doit valoir un Jonin en combat donc autant dire que je n’ai aucune chance avec ma récente promotion de chunin.

Bref, nous nous mettons donc en route en direction de la maison que je venais tout juste de quitter vu que mon sensei est bien décidé à rencontrer mon géniteur. Mais au fur et à mesure que nous avançons, je me demande de plus en plus quelle va être la réaction de mon père. Va-t-il tout simplement nous mettre à la porte ? Ou encore, va-t-il essayer de soutirer à Aku des infos sur moi ? Comme ce qu’il s’est passé lors de la première rencontre d’équipe, histoire d’avoir encore quelque chose à me mettre sur le dos. Mais la vraie question est surtout de savoir si je vais réussir à lui adresser la parole. Car oui, je ne lui ai pas encore reparlé depuis ce qu’il m’a fait.

Nous pénétrons dans l’imposante demeure de bois où j’habite avant de nous diriger en direction de la salle de réunion où mon père doit surement avoir une petit réunion quotidienne avec d’autres membres du clan. Nous marchons, moi devant et lui derrière, jusqu’à arriver face à la porte d’où nous parvienne des voix. La voix de mon père. Je respire un bon coup avant de toquer mettant fin à la discussion à l’intérieur. J’entends quelqu’un se lever avant que la porte ne s’ouvre sur cette personne au regard si dur. Pour ne pas croiser son regard, je m’incline en baissant bien la tête avant de prendre mon courage à deux mains afin de prendre la parole.

- Père, Aku, Jonin de Konoha et sensei de l’équipe Naegi aimerait s’entretenir avec vous.

- Je vois que tu as retrouvé l’usage de ta langue… C’est bien dommage, ton silence me faisait le plus grand bien. En ce qui concerne cette demi-portion de Jonin, je n’ai pas le temps. Qu’il revienne dans deux ou trois siècles quand il saura former des élèves, pas comme avec toi, déchet.

- Père s’il vous plait !

Error. Je crois bien que je n’aurais pas dû hausser le ton sur ce coup. Il fulmine. Je ne le vois pas car je suis toujours incliné, la tête baissé, mais je le sens. Il va gueuler un bon coup.

- Comment oses-u lever le ton sur moi, fille indigne ! Tu ne mériterais que de passer au billot pour ton insolence et ta bêtise ! Dégage ce gamin de ma maison avant que je ne le fasse !

Puis, la porte claque tout simplement. Les larmes commence doucement mais sûrement à couler sur mon visage. Je suis forte psychologiquement, sauf face à lui. Sur ce coup-là il me faut l’aide d’Aku sinon on n’arrivera jamais à rien.

Elle accepta donc de me guider jusqu’à son père. Une fois là-bas, je me demandais bien sur quoi j’allais bien pouvoir tomber. Vu comme elle en parlait, je pouvais m’imaginer un gros monstre visqueux et cruel. Mais j’imagine bien que ce n’est pas ça. Je ne verrai pas comment un être comme ça aurait pu avoir une humaine tout à fait normale comme Sazena. À moins que ce ne soit pas son père… Ouais nan. Je vais éviter de rentrer dans des histoires familiales comme celle-ci… Il vaut mieux ne pas s’en mêler généralement. Surtout dans une famille où l’ambiance est déjà tendue à l’origine. À ce que j’ai cru comprendre, Sazena n’était pas très emballée à ce que je rencontre son père. Elle s’inquiétait pour moi ? Pour elle ? Pour sa réaction ? Je n’en sais rien. Je verrai bien, une fois sur place.

On rentra donc dans le quartier des Hayashi. Un endroit assez vaste et luxueux où je n’étais encore jamais venu. Il faut dire que, mis à part Sazena, je ne me suis jamais réellement attaché à un Hayashi. Du coup, je ne suis jamais venu ici. Quoique, cette histoire d’attachement n’entre pas en jeu. C’est comme le quartier des Akimichi qui m’est inconnu depuis toujours. De toute façon, j’aurais préféré ne jamais le connaître. Si je n’étais pas là aujourd’hui, c’est qu’il n’y aurait jamais eu de problème. Mon élève serait encore munie de son deuxième œil, elle s’entendrait avec son père… Bref, tout irait bien. Mais malheureusement, ce n’est pas réel. Tout est factice dans ce que je me suis imaginé, et ce, à mon plus grand regret.

On traversait quelques couloirs, tout en long, on en passait dans d’autres… Un vrai labyrinthe pour moi. Je suis bien content d’habiter une habitation plus modeste que ça. Il fallait de la mémoire pour ne pas s’y perdre. Arrivé devant une porte, elle s’arrêta. On entendit des voix, plusieurs personnes étaient apparemment ici, présents derrière cette porte. Mon élève souffla un bon coup, avant de frapper à la porte. Je voyais bien qu’elle n’était pas à son aise. Pour l’instant, j’allais me contenter d’observer la scène. J’aviserai. Oui, j’étais venu ici sans avoir de plan en particulier. Tout ce que je voulais, c’était voir quel genre d’homme c’était. Et surtout bien lui faire comprendre que je savais ce qu’il a fait, comme d’autres. Je comptais bien le garder à l’œil. Car s’il retente quelque chose envers Sazena, je jure que père ou pas, je le tue.

Lorsqu’elle avait tapé à la porte, toutes les voix s’étaient tues. Dont la plus grave, la plus imposante, qui semblait être celle de son père. Rien qu’à la voix, on sentait sa sévérité, sa dureté. Rien qu’à ça, je prends conscience de quel genre d’homme il s’agit réellement. La porte s’ouvrit alors, laissant apparaître l’homme en question. Il était assez grand et imposant, et on voyait bien qu’il était bel et bien quelqu’un de strict. Hayashi Fukatawa donc. Le voila. Il posait un regard dur sur celle qui avait interrompu la conversation à l’intérieur, en l’occurrence : sa fille. Poliment, elle s’exprima, et me présenta bien comme il faut. L’homme au kimono prit à son tour la parole, avec des mots qui ne me plurent guère. En les entendant, un rictus se formait sur mon visage. À ce que je comprenais, elle n’avait plus adressé la parole à son père depuis l’incident… ? Ah quand même ! Elle lui a reparlé juste pour moi ? Ca n’a pas du être facile, et je commence à bien comprendre pourquoi.

Ce fut ensuite mon tour de m’en recevoir plein la gueule. Une demi-portion, vraiment ? Je crois que la demi-portion va se faire un régal d’anéantir cet homme. Mais non, il fallait que je reste calme, même lorsqu’il dit que je ne sais pas former une équipe, et des élèves pas comme elle. Mon élève le supplia ensuite de nous écouter, tout en haussant la voix. Son père n’apprécia pas, et la menaça même de mort avant de demander à ce que je dégage. Il s’apprêtait à claquer la porte, lorsque ma main s’agrippa à la poignée, pour l’empêcher de partir, tirant vers l’arrière.


- De quoi avez-vous peur, Hayashi Fukatawa ? Si je ne suis qu’une demi-portion de Jônin, ou un simple gamin, vous n’avez donc pas à fuir face à moi. C’est ce que vous faites pourtant. J’y pense, il me semblait que c’était sa fuite que vous reprochiez à votre fille… Non ? Je me demande bien de qui elle l’a tiré d’ailleurs. Vous le savez-vous ?


Légèrement, je me mis à rire. Avant de tirer un peu plus fort sur la poignée. Au-delà d’un affrontement oral, il y avait également un duel physique entre nous deux. Ce n’est pas parce que je ne suis qu’un gamin que je n’ai pas de force, il ne faut pas croire ça. C’est d’ailleurs grâce (ou à cause) de sa fille et son Dojo là que j’en suis là. Mais ce n’est pas plus mal au final.


- Sachez que je ne suis pas ici à cause de votre fille. Elle n’est en rien mêlée à cette histoire. J’ai voulu vous rencontrer de ma propre initiative. C’est bien normal qu’un sensei finisse par rencontrer les parents de ses élèves, histoire de mieux les connaître. Enfin, si on peut vous qualifier de père, bien entendu. Enfin bref, venez me faire face, pour qu’on puisse avoir une véritable conversation. Derrière une porte, ce n’est franchement pas drôle, je m’attendais à mieux de vous.

Je ne suis pas seule, et ça je l’ai compris au moment où j’ai vu la main d’Aku retenir la porte que mon père voulait claquer. Si petit et pourtant assez de force pour contrer celle de mon père. Mais ce n’est rien comparé à l’assurance que dégagent les paroles qui suivent son acte. Digne d’un sensei d’une trentaine d’année alors que lui n’en a même pas 13. Il le provoque, et pas qu’un peu. Une des pire insulte que l’on puisse faire à mon père est que je tiens de lui et c’est exactement ce que vient d dire le jonin. Tout en l’appelant par son nom complet, chose que très peu de personne sont autorisé à faire.

Mon père force sur la poignée, mais rien. La force de mon sensei retient la porte pendant qu’il rigole en signe de provocation. Je le sens qui fulmine, il est sur le point de péter un plomb, et le fait qu’Aku ait un léger avantage dans cet affrontement physique n’arrange pas la chose. Je me recule petit à petit, appréhendant la colère de mon père alors que mon sensei repart dans de plus belle provocation. Il explique qu’il a voulu le rencontrer lui-même, que ce n’est pas moi qui ai voulu ça. Au moins je m’en prendrais un peu moins après cette entrevue.

- F-Fait gaffe Aku…

Mieux vaut prévenir que guérir, même si il semblerait que ce soit trop tard. En effet, dès que j’ai finis ma phrase, la porte explose dans un grand fracas nous repoussant légèrement Aku et moi. Je l’avais dit, c’était une mauvaise idée, une très mauvaise idée. La fumée provoquée par l’explosion de la porte se dissipe légèrement révélant ainsi mon père. Les veines gonflé, le regard remplit de colère. Il a littéralement pété un plomb.

- Ramène-toi donc, jonin de pacotille. Je vais te montrer ce qu’est la puissance du clan Hayashi.

Non non non. Il ne faut pas qu’Aku l’affronte, il n’est surement pas de son niveau. Ou alors il arrivera à le vaincre mais… Il ne s’en sortira pas sans égratignure ça c’est sûr. Mais face à ce regard, mon corps est tétanisé, je ne peux rien faire. Je ne me peux que rester là, terrifié face à ce spectacle. Je parviens tout de même à tourner la tête en direction d’un bruit de pas derrière moi. Je la vois, les yeux écarquillé et aussi apeuré que moi. Ma mère. Elle sait mieux que moi ce dont est capable mon père dans cet état.

- Je ne pense pas que ce soit une bonne idée A-Aku…

Un réel duel de force s’était instauré entre nous deux. Il n’y a pas à dire, il était puissant. Sa force était grande, et j’éprouvais quelques difficultés à la contenir. Il ne fallait pas que je lâche prise. Cet affrontement indirect semblait débile à première vue, mais était réellement un symbole de supériorité. Celui qui l’emportera sera celui qui aura le plus de force, ou celui qui sera le plus patient. Au niveau de la patience, j’étais assuré de gagner. Cet homme n’avait rien d’un homme patient. Par contre, pour la force, je n’étais pas sûr de l’emporter. Je m’étonnais moi-même à ne pas lâcher prise face à un homme aussi baraqué que celui-là. J’ai fais quelques progrès, et voila qu’ils me servent, dans une situation que je n’aurais jamais imaginé auparavant.

J’entendis la voix de Sazena, me demandant de faire attention. Et juste après, la porte explosa, nous propulsant tous les deux en arrière. J’avais réussi à me maintenir sur les jambes, histoire de ne pas paraître ridicule face à son père. En ce jour, c’est la dernière chose que je voulais : perdre face à cet homme, et ce dans n’importe quelle domaine. J’ignore où ça va me mener, mais je verrai bien. Il fallait que je continue sur cette lancée, au risque d’irriter au plus haut point son père, qui était tout de même une figure emblématique du clan Hayashi. C’est un risque que je prenais. Pour elle. C’est mon devoir. C’est une envie. C’est un caprice. C’est tout ce que vous voulez, mais c’est pour elle.

Un peu après l’explosion de la porte, je revis sa gueule. On aurait dit une bombe sur le bord de l’implosion. Ses nerfs avaient lâchés, ce qui donnait un résultat assez laid physiquement. Je préfère encore être orphelin que de vivre avec un père comme ça. Je regrette de m’être déjà plains à elle au sujet de mes parents, sans connaître son père. Si j’avais su avant, je me serais sûrement abstenu.  Mais bon, c’est trop tard maintenant. Mon élève n’y a peut-être même pas pensé. Et puis, j’ai appris à vivre avec, ce n’est donc pas vraiment une plainte…

Dans ses mots, on sentait toute sa rage, toute sa colère. Il n’y a pas de doute, je l’ai bien énervé. Il me provoquait carrément en duel ? Le fait que j’ai gagné à l’épreuve de la porte l’irritait à ce point ? Parce que oui, j’ai gagné. Exploser la porte ne fait pas partie des règles, le but était de réussir à prendre le dessus sur l’autre, pas d’exploser l’objet de l’épreuve. Disqualifié. Un à zéro pour moi. Il fulminait. Ca vaudrait presque un point supplémentaire. Et puis, on n’était plus seul. Une autre présence s’était immiscée dans l’affaire. Une femme adulte, plus calme et sûrement bien plus bienveillante que cet homme. C’est sûrement la mère de la Hayashi.

Après son arrivée, Sazena m’expliqua que ce n’était pas une bonne idée. Affronter son père serait vraiment n’importe quoi. Des duels indirects, oui. Un combat, non. Ce serait de la pure folie, et puis je n’étais pas venu pour ça. Je ne suis pas du genre à parler avec mes poings.


- C’est donc vrai. Vous n’êtes guidés que par vos pulsions. C’est lamentable. Vous vous croyez fort ? Vous croyez vraiment que c’est ça la force ? Être craint et respecté, devoir en venir aux poings pour vous faire comprendre ? C’est ça votre définition de la force ?


Il m’énervait. Il m’irritait même. C’est bien le genre de personnes que je ne pouvais pas m’encadrer.


- Qu’est-ce que vous gagnez à agir ainsi ? Vous êtes violent, cruel, vous n’avez aucun respect envers votre propre fille. Qu’espérez-vous obtenir ? Du respect ? Laissez-moi rire. Vous ne faites qu’attiser la haine et la peur dans votre entourage. Regardez par vous-même. Votre femme ressent de la peur, tout comme votre propre fille. Vous savez, celle que vous avez privée d’un œil ? Pensez-vous réellement que cette punition était méritée ? À mes yeux, vous souhaitez diriger, vous souhaitez le pouvoir, alors que vous êtes juste incapable de vous contrôler vous-même. Vous êtes aveuglés par vos pulsions. Vous êtes ignoble. Inhumain. Je n’ai jamais vu un père faire subir ça à sa propre fille… Vous m’écœurez. Et sachez que toute cette histoire, toute cette haine que vous attisait dans le cœur de vos proches… Tout ça se retourna fatalement contre vous un jour. Je vous le garantis.