Spoiler:

*Réunion chez moi à 16h, présence nécessaire de toute l'unité. Y'a plus ou moins urgence. Oh et, ramenez un truc à goûter tant qu'à faire, ça serait chouettos.*

C’était bizarre. Mettant fin au message télépathique d’Onpu transmis par Maïka, le garçonnet réfléchit un moment. Cela faisait un petit moment qu’il n’habitait plus chez son père, prônant à tout va l’émancipation. Il n’était plus le gamin effrayé qui trimballait son gros plat pour partir en mission et faire à manger aux autres. Des insectes qui est si ses souvenirs étaient bons. C’était Miko qui aurait pété un câble mais genre méchant quoi. Peut-être pire que quand elle avait appris que le blondinet avait gardé le secret sur Suguato. Quoique non. Elle n’avait rien dit. Mais des mauvaises ondes de déception émanaient de tout son corps et ça pas besoin d’être un Yamanaka pour s’en apercevoir ! Maïka ? C’était par ses poings que les mauvaises ondes s’étaient échappées. Dire qu’il s’était dit qu’elle ne frapperait pas un enfant. A d’autres. Du coup se faire inviter comme ça à ramener des gâteaux pour papoter il y avait de quoi éveiller les soupçons. Il n’avait revu ni Maïka ni Miko depuis ce jour où elles avaient découvert le pot aux roses, et pas non plus croisé Onpu. Il devait savoir. Qu’est-ce qu’Onpu aimait comme gâteaux ? Un truc à la noix de coco sûrement. Miko ramènerait sans doute des cupcakes aux sauterelles, Maïka savait pas faire à manger ou alors des cookies trop cuits … Non. C’était lui qui aurait le point bonus niveau cuisine. Mieux valait mettre toutes les chances de son côté.

Se remémorant le message du luthier, Iji arriva devant son magasin cinq minutes avant seize heures. Bon il avait le temps. Normalement. Et puis la réunion ne commencerait qu’à pile. S’il se pointait en avance il n’osait imaginer le silence gênant. Non mais tout allait bien se passer. Onpu était trop gentil et les deux autres l’écoutaient en règle générale. Il n’aurait qu’à faire le gamin innocent et tout passerait très bien. Suguato le vicieux, Suguato son ancien senseï et mentor, qui lui avait dit de ne rien dire. Ça allait passer crème. Quoique… Ils le savaient pas bête. Merde. Tournant quelques rues après la lutherie, il atterrit enfin devant la dite maison. Personne autour. Bon. Bizarre. Etrange. Ouais en fait non. Maïka devait déjà y être depuis belle lurette allez savoir pourquoi et Miko … Miko c’était Miko quoi. Elle devait être là depuis 15h pour être sûre de pas être à la bourre. Frappant un court, le plat dans les mains et quelques peu essoufflé pour ne pas arriver pile à l’heure, il eut la surprise de voir la porte s’ouvrir d’un coup. Ah bah génial tout l’monde était déjà là.

«J’ai ramené du gâteau à la noix d’coco !»

Tout sourire devant ses prouesses culinaires, le gamin enleva l’emballage, visiblement fier de lui. Promis il n’y avait rien dedans ! Mais ça pas sûr qu’ils le croient. Ils savaient que Suguato lui avait appris à triturer les substances bizarres et tout le tralala

«On n’attendait plus que toi, assieds-toi...»

Calme, posée, comme à son habitude, l’Aburame qui pour le coup avait gardé son manteau mais enlevé ses lunettes, lui montra un coin où s’asseoir d’un geste de la main. Génial, il avait refroidit d’un coup l’atmosphère en arrivant. Un bon début. Pourquoi les autres avaient à boire et pas lui sinon ? Lui aussi voulait une tasse. Se tournant tout sourire vers Miko, le blondinet ouvrit à nouveau la bouche en cœur.

«J’peux avoir quelque chose à boire moi aussi ? J’ai une de ces soifs!»

Pas de réaction de sa part, elle n’avait pas l’air de bouger. Peut-être qu’elle hésitait, se demandant ce qu’Onpu allait dire mais ça aucune idée. C’était chez lui après tout. Ah tiens d’ailleurs …

«C’est cool chez toi au fait, t’as changé les rideaux ?»

Regardant les autres gâteaux posés sur la petite table du salon, le gamin les jalousa un moment. C’était pas la catastrophe à laquelle il s’attendait. Mais son gâteau restait le plus beau, ou sûrement le meilleur niveau goût. Le posant à côté des autres, il n’avait plus qu’à attendre la suite.

Onpu a la bouche pleine. Ma tarte aux poires lui plait. Iji pose son gâteau et lui demande à boire... en voilà un qui n'a pas foiré son entrée. Le chef, sans lui adresser la parole, lui indique de la tête le placard dans lequel il pouvait trouver un bol. Le thé est déjà sur la table...

Miko a raison. On n'attendait plus que lui. La réunion s'annonce pimentée, le petitou n'a pas idée de ce qui l'attend. Il ferait mieux de s'écraser au lieu de parler de rideaux. La sentence du chef arrive enfin, nous l'écoutons.

« Ah, tf'a remarqfé...
Oh pfardon. *glups*. »

Facepalm. Le leader de la Racine n'a donc aucune espèce d'honneur?
Bon, pendant que notre ami luthier finit de s'empiffrer, qu'Iji s'installe bruyamment et que Miko... ben Miko quoi, je sors le dossier pour Daiki et le fous sur la table entre les moules à cakes, et prends la parole.

« Bon, c'est parti.
Ça, fais-je en indiquant la paperasse, c'est les infos qu'on va remettre au Godaime. C'était sa condition pour continuer à faire exister la Racine, on y a mis les informations essentielles. Vous pouvez y jeter un oeil si vous voulez ; au delà des histoires de sousous, on y a mis des infos assez personnelles concernant chacun d'entre nous et nos activités jusqu'à présent, mais si des choses vous gênent, on peut très bien éditer.
C'est juste pour lui, il a promis de détruire le dossier après lecture. »

Je laisse Miko attraper le dossier. Pendant ce temps, On' prend entre quatre yeux notre antenne humaine.

« Iji, je vais pas te sermonner. Tu as fais ton choix pour Suguato, et honnêtement j'ai encore du mal à savoir ce que j'aurais fait à ta place. Mais une chose est sûre, j'en aurais parlé plus tôt aux autres. Tu es le respo com, je dois avouer que je m'attendais à un peu plus de professionnalisme de ta part... »

...C'est tout ?
Non, ne reprends pas une part de gâteau, continue ! Ne t'arrête pas là, Onpu, par pitié !

« Fefi dit tfon gfateau est pflutôt pfas mal. Noix de cfocfo... très bon foix. »

Non, je le connais pas, c'est pas mon supérieur US. Je nie formellement.
Bon, tant pis. Après tout, le blondinet a déjà mangé gros, Miko et moi y avons veillé pendant l'absence d'Onpu. Si je me contente de lui lancer un regard condescendant, peut-être qu'Iji sentira la culpabilité lui remonter dans l’œsophage. Enfin.
Le grand manitou avale sa bouchée.

« On fait tous des erreurs. La mienne, celle qui remonte à l'affaire masque blanc, était à mon sens bien plus grave que celle d'Iji.
Bref, on n'est pas là pour parler de ça. J'ai des infos... plus ou moins vitales à partager avec vous tous. »

Il marque une pause, et prend une gorgée de thé.

« Depuis le sommet des Kage avec le masque blanc, on entend beaucoup de rumeurs sur les Furyous. Leur origine, leur nombre, et toutes sortes de légendes relativement glauques à leur sujet... Ce qui est sûr, c'est que celui qui hantait Makka a effectivement été scellé, et que cela a pu être possible grâce à la destruction de son inhibiteur.
Maintenant... vous n'êtes pas sans savoir que Raiu no Kenji a mystérieusement disparu de la circulation à l'issue du combat. »

J'ouvre grand les oreilles. On arrive à un point de l'histoire où je suis aussi ignorante que mes deux camarades.

« Kenji a un Furyou en lui.
Je suis rentré en contact avec lui à l’examen chûnin de Suna, mais je n'en ai eu la certitude que quand je l'ai senti se déployer, au moment précis de la mort de Makka. Son chakra a brusquement explosé, c'est une des raisons pour lesquelles la tempête de phosphore, désormais inscrite dans la légende, a pris des dimensions si vertigineuses. C'était un peu comme si... la fin de l'ère des partisans lui avait permis de faire sauter un verrou. »

« Attends attends... tu es sûr qu'il n'est pas mort ? Tu l'as senti partir ? »

« Non... enfin, j'en sais rien. Peut-être qu'il est mort. Mais s'il est vivant, il y a de grandes chances pour qu'il soit extrêmement dangereux, une sorte de nouveau Makka. Même si pour l'instant il est loin d'avoir le même profil qu'elle.
Je compte sur vous pour enquêter là-dessus, mais restez prudents. En particulier, si vous tombez sur l'ancien Sandaime Kazekage... méfiate. »

J'avoue que je ne m'attendais pas vraiment à un truc du genre. Je pensais à tout autre chose... oui, il faut en parler.

« Et les sharingans ? C'est encore des « on dit », mais il paraît que les trois autres Kage ont affronté Irana, et que celle-ci n'était en fait qu'un pantin manipulé par un types aux sharingans. Toi qui étais sur place, tu as des infos supplémentaires à apporter ? »

« … pas vraiment. Mais Suguato faisait partie des adversaires de cette nécromancienne.»

Son regard se tourne lentement vers Iji. Suivi du mien. D'un ton monochrome, je brise le silence :

« Alors, blondinet ? Il a vraiment rien dit à ce sujet quand tu l'as laissé s'enfuir ? »

Du Onpu tout craché. Craché … C’était le mot. Les miettes de gâteaux aussi l’avaient été. Ahah. Bon bon un peu d’sérieux. Maïka avait pas l’air commode. Miko… L’était jamais ou elle faisait genre –ouais sûrement-, et Onpu … Qu’il continue à manger, il passerait peut-être l’éponge. C’était comme les petits vieux, une fois qu’ils avaient l’estomac remplis et étaient satisfaits, paf tout passait tout seul. Bon les vieux du clan Yamanaka c’était une autre paire de manche maiiiis … mais rien du tout. Vieux chieurs. Bon ça commence. Youhou. Même pas l’temps d’prendre une des tasses indiquées par le suprême chef de la Racine. Il irait se faufiler tout à l’heure. S’il avait encore tous ses doigts. C’était sûrement pas la brutasse qu’allait se gêner pour les lui arracher s’il osait l’interrompre pendant son débriefing. EHHH. Elle avait failli balaner son gâteau par terre avec sa paperasse. Sûrement fait exprès. Jalouse. Les siens devaient avoir le goût du carbone ou un autre truc dégueu comme ça. C’était pas non plus le profil type de la mère cookies.

« Des infos personnelles genre … Genre quoi ?»

« Iji Yamanaka, fils de …»

Miko sale foutue sadique, d’où elle lisait à voix haute ? Fils de … Genre y avait des infos sur son père ? S’il lui arrivait un truc ou quoique ce soit… On lui avait promis une discrétion totale, il avait quitté le cocon familial pour pas embarquer son père dans tout ça et voilà que ça risquait de lui retomber dessus… D’ailleurs maintenant qu’il y pensait c’était étonnant qu’un travail de c’genre vienne de Maïka seulement. Onpu l’avait pas sûrement pas aidé, il devait jouer du tambourin dans un arbre pas trop loin pendant qu’elle se tuait à la tâche. Miko en bonne vieille Aburame muette lisait dans son coin le dossier sans s’étonner de quoique ce soit. Rien ne la choquait ou … Fallait vraiment qu’elle apprenne toutes ces histoires d’expression faciale. C’était pas cool pour les autres…

« Iji…»

Argh… L’air faussement gêné alors qu’il se mordait la lèvre, le gamin était plus que surprise sur la conclusion des reproches. Ouais ouais bon plus de professionnalisme … S’il s’en sortait seulement avec ça… Mais pourquoi ? AH le gâteau. The gateau. Victoire. Pari réussi. Qui aurait cru que pour amadouer le chef de la Racine il fallait lui faire manger un gâteau ? Même Maïka s’y attendait apparemment pas. Non mais cherchez pas, c’est Iji quoi… Iji-style. Service psychologie de l’Hopital de Konoha bonjour. Bon, il avait quelques talents de cordon bleu également, ça devait jouer. Et promis, il n’avait rien mis dans le gâteau. Cette pharmacienne aigrie pouvait vérifier. Et puis On’ avait raison, lui aussi avait fait des erreurs.

« Quelle équipe … Entre celui qui complote avec un traitre et celui qui se fait échanger contre un autre parce qu’il a eu l’intelligence de se laisser capturer… »

Miko, toujours les bons mots. Elle ne pouvait pas comprendre toute cette histoire vis-à-vis de Suguato. Franchement, il méritait de s’enfuir comme un voleur. Et puis ce n’était pas comme s’il avait subitement trahi la Racine et avait comploté avec le Shiaijin hein. Quand même… Franchement ils s’attendaient à quoi ? Depuis ses débuts de ninja, Suguato l’avait pris par la main et l’avait aidé à ne pas devenir un petit soldat robot formaté comme ce gamin à qui il avait appris le clonage un jour.

Bon. Les infos. Attentif, le gamin regarda tour à tour chacun des autres occupants de la pièce. Le boss, sa femme, et la recluse… Faussement concentrée sur ses feuilles. Elle devait pourtant bien tout écouter hein… non mais pfff … Réalisant qu’il y avait des problèmes bien plus important que sa petite personne, le blondinet se retint de sourire. Il allait s’en prendre une s’il était ‘‘rassuré’’ que le monde entier soit dans la mouise. Surtout alors que la conversation virait sérieusement.

« Eh. Il a rien dit. Il s’est juste réveillé dans sa pièce, m’a balancé un truc du genre tout été réglé, et s’est occupé de la paperasse qu’il avait caché dans un coin. Il a peut-être écrit un truc à l’attention de notre cher nouveau Hokage à un moment mais j’suis pas sûr que ça parle des sharingans. Faudrait lui demander qu’il nous montre tout ça non ? J’vous jure j’ai rien lu… En plus j’arrivais pas à défaire le sceau de toute façon. Et puis si vraiment c’était vrai cette histoire il l’aurait dit hein. Suguato c’est pas un traitre. Il était pas fait pour être Kage j’pense. Si ça s’trouve c’est même lui qu’a fait croire que sa copine Irana avait les Sharingans. Ce genre de farce bizarre ça peut facilement être son chef d’œuvre. Il aurait été trop content de faire chier tout l’monde jusqu’à la fin…»

« Suguato … Pas un traître… C’est le genre de fait qui se discute quand même. Cependant c’est vrai qu’il aurait pu tirer sa révérence en prenant au dépourvu les autres Kages .»

Vieille rabat-joie.

« Sinon pour le dossier, ça c’est non, ça non plus. Ça j’arrive difficilement à voir d’où c’est sorti. Sa parole ? On ne connait même pas cet homme. Qui nous dit qu’il passera tout au feu ? Il veut un dossier sur quoi ? Nos dépenses ? Il a un certain culot pour réclamer un bilan global. Je pensais que tu ferais comprendre à notre nouvel Hokage le sens du mot ‘‘discrétion’’ Maïka. Parce que bon Onpu…»

Et voilà qu’elle voulait faire le tri… Lui aussi voulait bien le faire dans les infos sur lui … Bon ok il ne pensait qu’à lui mais si seulement il pouvait lire le dossier …

« Ouais ‘fin y a d’autres trucs plus importants qu’un stupide dossier pour le moment non ?»

Iji le parfait Racineux. Fallait qu’il soutienne Onpu maintenant que lui l’avait soutenu.

« Tu veux dire outre les Furyous, Gobi, Meteora, les sharingans, l’Homme au masque blanc, le futur chef de Suna, l’évolution de nos relations avec ce village, les partisans en fuite ? … J’oublie quelque chose ? Et sinon plus important. Cette histoire de corbeau ? … J’ai lu les rapports… Tu as oublié de nous dire quelque chose Onpu. Comment on tue les Furyous. Cette histoire de réceptacle… Donc si Kenji est véritablement devenu ce que tu crains qu’il ne soit devenu … Il faudrait juste détruire un objet, un animal et le tour est joué ? Une idée de comment on remonte la piste ? Suna ? Personnellement je n’ai aucun contact là-bas, et prochainement entre Suna et Konoha il risque d’y avoir quelques frictions je pense. Est-ce que l’objet dégage un certain type de chakra ? Aku, le Konohajin chargé de tuer le corbeau n’a rien dit à ce propos. A voir si c’était parce qu’il n’était pas senseur ou autre, ou sinon il faudrait retrouver les deux shinobis avec qui il faisait équipe et leur poser discrètement ou pas la question.»

Ouais genre… Ksss

On' éponge le cynisme de sœur Miko en se contentant d'un petit sourire gêné, qui au final donne un peu l'impression qu'il n'en a rien à cirer. C'est peut-être le cas, remarque. On lui a tellement rabâché que c'était un irresponsable qu'il doit finir par ne plus y faire attention, à « filtrer » comme il dirait. Ou alors il s'y est juste fait à l'idée. Ça doit être un mix des deux, je suppose.

Par contre, va falloir qu'elle arrête de faire sa chieuse, celle-là. L'autre naze ne m'attend pas pour réagir au quart de tour, pour une fois.

« Eh, Onpu il fait un peu ce qu'il peut, Miko. Je comprends ta réaction, mais d'un autre côté j'aimerais bien t'y voir en Godaime.
Mets-toi à sa place : tu débarques, puis une paire de guignols se plante devant toi et te raconte tout un tas de malabars sur une unité secrète, te montre un coffre fort rempli à ras-bord, et te demande de le remplir encore davantage tous les mois avec ta confiance absolue en cadeau bonus. A sa place, je ferais gaffe... C'est juste une formalité, un peu de bonne volonté quoi. »

« Laisse On', je gère ça, va. Ça me prendra pas trop de temps de faire les modifs qu'elle demande.
Oh, et c'est toi le guignol. »

Vite, fourre-lui une part de tarte aux poires dans le gosier pour éviter de subir sa répartie approximative. Vise bien... ahmm ! Voilà. +1 Maïka, t'es trop forte.
Ah, mais c'était sans calculer l'ouverture laissée à Miko et son assommante énumération. Oui, on est mauvais, c'est vraiment la peine de remuer le couteau dans la plaie ? Quand à la façon de démonter un Furyou, il l'a déjà dit, fallait flinguer le corbac. Tu parles beaucoup, mais t'écoutes rien, hein ? T'es au dessus de tout ça, en fait... Bon ok, je m'égare, là elle dit des choses intéressantes.

« Encore une fois, tu es bien pessimiste. Même si friction il y a entre Suna et Konoha, nous sommes justement là pour passer à travers ce genre de... fausses barrières, je dirais. S'il faut aller chercher le Sunajin qui accompagnait Aku, alors on ira.
Cela dit, ça me paraîtrait un peu superflu. OK, Aku n'est pas senseur, mais il a peut-être d'autres témoignages intéressants à nous rapporter. Après tout, l'escouade qui a vraiment balayé Makka de la surface du continent, c'est pas la mienne, c'est la sienne. Ça nous donnera pas la forme ni la couleur de l'inhibiteur de l'éventuel Furyou de Kenji, mais ça nous donnera peut-être une idée de la forme qu'il peut prendre. C'est vrai que quand on y réfléchit, on ne sait même pas si on doit chercher un truc matériel, ou si le piaf avait un sceau sur lui... »

« OK, j'irai parler à Aku. »

« … Je préfère y aller moi, Maï. Je veux dire, je me sens assez proche de lui, il sera probablement plus bavard avec moi qu'avec l'infirmière qui lui a cousu le crâne un beau jour pendant la guerre contre Suna, tu vois ? »

Je vois surtout que t'as aucune confiance en mes capacités diplomatiques, ni en ma délicatesse avec les enfants. Et moi je fais quoi pendant ce temps, la vaisselle ? Tiens, bouffe un cupcake sale hippie, ça va te calmer. Bim, dans le mille. Faut que j'arrête, je vais le faire grossir.

« Bon... finon, j'voulais dire un aut' tfruc... »

Pendant qu'il avale, j'adresse un regard stérile à Iji. Puis à son gâteau au coco. Puis à Iji. Puis à son gâteau. Je prends une part.
… bon ok, il est vraiment pas mal.
Ah, le chef est de retour la bouche vide.

« J'ai pas osé vous en parler avec tout le bazar qu'on avait à gérer jusqu'à présent, mais si je le fais pas maintenant j'ai peur que ça passe à la trappe.
Inuzuka Aki, ça vous dit quelque chose ? »

Je ne réponds pas. Bien sûr que ça me dit quelque chose, je fais partie de la team de médecin qui l'a transporté à l'hôpital, le jour où Kaya lui a ouvert le bide avant de déserter. Déjà alors, Onpu m'avait fait part de lui faire une place dans la Racine. Ma position sur le sujet n'a pas vraiment évolué depuis.

« Tu comptes toujours le recruter ? »

Il me regarde en penchant la tête, et hausse un épaule. Tu pourrais pas répondre « oui » comme tout le monde ?

« Ouais. Ben moi, je sais pas. Il a peut-être mûri depuis la dernière fois que je l'ai vu, remarque. C'est vrai qu'il a l'air d'être à la fois un combattant balèze et un traqueur en or, mais s'il maîtrise mal ses émotions et que son côté bestial prend le dessus, c'est peut être pas un très bon plan. »

« C'est lui qui m'avait parlé de fonder une brigade de senseur. C'est un type ambitieux, il a de la ressource, et pas qu'en terme de compétences. »

Ça fait longtemps que Miko ne l'a pas ouverte, tiens.

« Quand les Konohajins étaient partis se battre et qu'on veillait sur le village, tu l'as croisé, non ? Il t'a inspiré quoi ? »

Elle Godaime ? Allons donc. Qu’il arrête de prendre la mouche comme ça. Et d’ailleurs pourquoi la prenait-il à la place de cet Hayashi ? Il l’avait rencontré une fois et voilà qu’il était devenu son meilleur ami c’était ça ? Une formalité ? Une preuve de bonne foi ? Oui allons bon, ils pouvaient donner certaines informations mais pas toutes. En particulier certaines informations sur elle qu’elle aurait préféré taire et dont elle ne voulait pas en informer le premier inconnu de passage. Acquiesçant en direction de Maïka qui menait son homme à la baguette et était d’accord pour revoir rapidement le dossier préparé, l’Aburame se tourna à moitié vers le Yamanaka. Le petit blondinet semblait bien trop guilleret. Elle n’aimait pas ça. Plus depuis cette histoire de fuite du Shiaijin. Qu’on n’imprime pas son hideux visage sur le mur, elle irait l’enlever elle-même comme elle avait déjà voulu le faire pour le Sandaime.

« Aku ? C’est pas un gamin ? Sisi j’crois que j’l’avais rencontré. Haut comme trois pommes et tout. C’est lui qu’a détruit l’inhibiteur c’est ça ? Oh putain il gère. J’comprends pourquoi quand j’lui ai appris à faire des clones il a pigé en cinq minutes ! Nous faudrait des génies comme ça dans la Racine, on aurait moins de difficultés pendant les missions.»

L’Aburame lui lançant son regard le plus noir, le blondinet rigola un peu de travers avant de reprendre rapidement.

« Rho j’rigole c’est bon! On’ a tué Makka et Maïka et toi vous avez protégé Konoha, j’plaisantais juste c’est tout !»

Et lui avait magouillé avec son ancien sensei… Ecoutant la suite alors qu’elle n’avait plus le dossier en main, l’Aburame se rapprocha de la table, légèrement curieuse après avoir vu Maïka hésiter puis s’avouer vaincue. Prenant une serviette pour ne pas mettre des miettes partout, la Jonin se servit elle aussi une part, au plus grand bonheur du Yamanaka. Mordant dedans, elle recracha rapidement le morceau dans la serviette à peine le gâteau en bouche. Reposant le tout et se servant une tasse de thé, elle regarda Maïka qui levait les yeux vers elle, sûrement surprise.

«La cannelle. »

Elle avait une sainte horreur de la cannelle.

«Pour ce qui est d’Aki… Oui oui je l’ai rencontré quand le village s’est vidé lors de l’annonce sur le toit du Palais du Hokage… Il est … Intéressant. Vif. Un peu moqueur par contre. Enfin il a son caractère… Comme probablement chacun d’entre nous... Ou presque. »

Bon soit, c’était une attaque gratuite envers Onpu qu’elle ne trouvait pas assez affirmé malgré ses nombreuses qualités. Mais c’était vrai que devant Maïka il faisait pâle figure. A croire que c’était la pharmacienne la responsable de leur petit commando.

« Peut-être qu’il apportera un regard nouveau. Il avait l’air motivé oui, mais n’était pas très réaliste. Il voulait qu’on applique cette histoire de brigade des senseurs alors que presque tout le monde était parti en direction d’Hai no Kuni. Mais si tu le sens prêt… En tout cas son flair pourrait nous être utile… Au cas où tu disparaitrais à nouveau par exemple. »

Et voilà petite pique pour Onpu. Tant pis pour lui. S’il tenait tant que ça à prendre les coups à la place de ce Daiki, qu’il en assume les conséquences.