Sept heures trente, c’était l’heure à laquelle se levait le soleil ce jour-là. Comme à son habitude, l’instant était magnifique, il colorait la ville, lui offrait des teintes inattendues que Moira s’amusait à repérer, admirer toutes ces jolies choses. Là c’est du rouge, et là-bas du orange et un peu de rose sature les étendues d’eau peu nombreuses dans le village, des fontaines par-ci par-là qui depuis le toit du palais de l’Hokage ne ressemblait qu’à de petits points roses, comme ceux que Moira mettait sur ses écrits autrefois. Elle ne put s’empêcher de sourire en regardant ce joli spectacle. Il faisait frais, le vent amenait avec lui les dernières feuilles qui auraient survécu à l’automne. De nouvelles couleurs qui viennent teinter le ciel.

C’est au tour des volatiles de se réveiller, d’entamer leur ballet dans le ciel, le palais était haut et Moira n’était pas si loin d’eux, elle pouvait admirer les reflets de couleurs sur leurs plumes et les regards qu’ils s’échangeaient tout fredonnant leur mélodie qui allait bientôt réveiller le reste du village. Peut-être qu’un jour Moira pourrait voler elle aussi et les rejoindre dans leur danse matinale, sa vie de kunoichi ne faisait que débuter, elle ne pouvait pas savoir ce qui l’attendait. Alors qu’elle était assise, elle se redressa et debout, face au village tout entier qui s’éveillait, elle tendit les bras, serra les jambes, elle formait une croix et elle se laissait balayer par les bourrasques qui lui fonçaient dessus. Les feuilles qui les accompagnaient s’emmêlaient à sa longue chevelure, elle prenait de grande inspiration et appréciait sentir le vent se glisser entre chacun de ses cheveux, chacune de ses mèches.

Face à la violence des courants, violence qui lui faisait pourtant tant de bien, elle avait été contrainte de fermer les yeux et lorsque le vent cessa, elle put finalement les rouvrir et découvrir un nouveau tableau sous ces pieds, sous un nouvel angle avec des nouvelles couleurs et plus de mouvements qu’il y a quelques minutes, les oiseaux avaient fait leur travail. Encore une fois, elle songeait à sauter, plonger dans le vide pour s’envoler au gré des courants d’air. Mais elle avait bien trop de préoccupations pour s’autoriser ce genre de rêverie. Ce beau moment de détente terminé, elle rouvrit l’ordre de mission et ne put s’empêcher de sourire à nouveau en redécouvrant qui l’accompagnerait.

Hayashi Daiki, le godaime Hokage, le médecin qui avait tout enseigné à Moira, enfin ses maigres connaissances en la matière venaient de lui. Elle se rappelait de cette journée d’entraînements forte en émotions. Devait-elle se montrer aussi provocatrice en mission ? Après tout ce n’était qu’un jeu, un jeu qui l’avait mis tellement mal à l’aise qu’elle ne put s’empêcher de rire en y repensant. Elle se fichait presque de l’ordre de la mission, elle savait que la journée allait être drôle avec une telle compagnie. Elle avait mis une tenue bien moulante pour l’occasion. Elle pouvait se justifier en disant que c’est plus pratique pour les déplacements, la vitesse, les poursuites, mais la vraie raison était évidemment qu’elle voulait le voir rougir. En plus elle avait un décolleté, plus plongeant aurait été déclaré illégal.

Ils devaient se rejoindre ici, elle était venue en avance pour profiter du lever de soleil, outre les bons souvenirs avec l’hokage qu’elle avait ici, elle adorait cet endroit pour la vue qu’il offrait. Donc Daiki aurait deux alternatives, regarder le paysage, ou la poitrine de la kunoichi. Bon, évidemment elle avait prévu de le mettre dans l’embarras, mais pas de compromettre la mission, elle comptait bien mettre la main sur ces « Protecteurs du Feu » avant qu’ils n’atteignent la frontière, fallait-il déjà que cela soit leur objectif, mais bon. Elle entendit des bruits de pas derrière elle, croisa les jambes, bomba la poitrine et se retourna, la mission pouvait démarrer.

Bonjour Daiki Sensei, belle vue n’est-ce pas ?

Ordre de Mission:

Les cent pas. Et là ce n’était pas qu’une simple expression. Daiki devait bien avoir fait au moins cent pas de son bureau depuis qu’il avait ouvert cet ordre de mission. Le fait de partir sur le terrain pour un peu d’action ne lui déplaisait pas mais c’était lorsqu’il avait vu sa partenaire de mission qu’il avait débuté sa longue marche solitaire dans tous les sens pour lui permettre de réfléchir. Shinsaine Mogura. La jeune kunoichi qu’il avait entraîné il y a peu aux jutsus médicaux. Un entraînement dont il se souvenait encore vu le mauvais déroulement qu’il avait eu. Non pas qu’ils se soient disputés ou qu’il y avait un désaccord entre le mentor et l’élève non. Mais cette élève…était une vicieuse. Une magnifique jeune fille très plaisante à regarder qui n’avait cessé de mettre en avant sa…féminité et qui avait fortement titillé la patience du Godaime.

Lui qui avait toujours été un éternel dragueur, il s’était retrouvé coincé. Car s’il laissait son naturel prendre le dessus, les règles d’éthique le hanteraient à jamais. Se lancer dans une relation de ce genre avec une Genin de son village sous ses ordres, c’était une faute grave pour un Kage. Il ne pouvait pas craquer et lors de cette première rencontre, il avait donc dû se contrôler au maximum pour ne pas péter un câble et céder aux attentes de la jeune fille. Et aujourd’hui il allait la retrouver. Misère de misère. Jamais il ne s’en sortirait. Il devrait de nouveau déployer une volonté de fer pas croyable pour être le plus impeccable et irréprochable qui soit. Le rendez-vous était pour bientôt et il n’aurait pas besoin de faire beaucoup de chemin puisqu’il la retrouverait un étage plus haut sur le toit de son palais. Il redoutait ce moment. Heureusement qu’il retrouverait son ami Akainu aux portes. Mais jusque-là il devrait quand même faire attention. Cette diablesse était capable de tout !

Se dirigeant vers la porte, il déposa sa main sur la poignée sans l’activer immédiatement. Il eut un moment de doute où il n’osa pas. Mais après s’être rendu compte à quel point c’était idiot, il franchit le pas et se retrouva dans le couloir. Il parcourut le chemin jusqu’à l’escalier qui menait à l’accès au toit. Une fois à l’endroit de sa première rencontre avec Mogura, il la repéra près de la rambarde. Elle avait l’air de l’avoir entendu car à peine avait-il fait quelques pas qu’elle se retourna en le saluant et lui vantant les mérites de la vue. Une remarque que son subconscient lui avait déjà faite quand il l’avait aperçu de dos. Sa tenue la mettait encore plus en valeur que la dernière fois. Il avait ôté l’idée qui s’insinuait en lui et qui ressurgit lorsqu’il se rendit compte du décolleté qu’elle avait. En effet la vue était plaisante. Mais il ne devait pas plonger dans ce jeu ! Il fallait résister. Pourtant il avait énormément de mal et il se trahit en partie avec ce qu’il répondit :

Bonjour Mogura. En effet la vue est magnifique. Il me plaît d’admirer un tel spectacle chaque matin quand je me lève.

En même temps qu’il avait dit ça, il avait parcouru les derniers mètres qui la séparaient d’elle pour arriver à son niveau. Le décolleté était encore plus conséquent que ce qu’il pensait. Mais il fit dévier son regard pour observer le village. Il fallait se calmer tout de suite sinon ça n’allait pas le faire. Histoire de partir sur autre chose, il recentra la discussion sur la mission :

Bon, comme ces voleurs se sont échappés et que nous ne sommes pas senseurs, j’ai fait appel à un ami. Un Inuzuka. Il nous attend aux portes donc ne traînons pas si tu le veux bien.

Puis, sans la prévenir, il la rapprocha de lui en un mouvement de bras et, en s’assurant qu’il la tenait bien, il sauta dans le vide. Alors qu’ils chutaient et se rapprochaient dangereusement du sol, il concentra d’un coup du chakra Fûton sous ses pieds pour amortir le choc. Mais ça ne semblait pas suffire. Cela ralentit à peine la chute. En même temps, avec une passagère à ses côtés, sa technique ne fonctionnait pas. Il opta pour une autre méthode. Il plia ses jambes pour les orienter vers la paroi à côté de laquelle ils tombaient. Des racines en partir et vinrent s’incruster dans le mur pour stopper la chute à un mètre du sol. De justesse ! Il lâcha donc délicatement la kunoichi et annula sa technique pour atterrir à genoux sur le sol. Lorsqu’il se releva, il regarda sa compagne de mission avec un sourire :

Admets que c’est plus rapide que l’escalier !

Et sans plus attendre, il se dirigea vers la sortie. Direction : les portes du village où l’attendait Akainu et son fidèle chien Jun. Le trajet prit quelques minutes à peine avec leur pas léger. Les deux shinobis furent en un rien de temps auprès de l’ami de longue date du Godaime qui s’étonna de sa compagnie à qui il adressa un bonjour radieux. Puis il regarda son vieil ami à qui il sortit d’un air complice :

Dis donc tu tombes sur de charmantes accompagnatrices pour tes missions toi ! Que des avantages à être le boss ! Tu pourras m’en filer une aussi mignonne pour la prochaine mon coquin ?

La ferme, avait envie de crier Daiki. Mais devant Mogura il ne ferait rien. Il se contenta d’un furtif regard noir que son ami perçut et comprit immédiatement. Il en rit de bon cœur et enjamba son immense chien au pelage roux.

Bon ! Chers amis je vous prie de me suivre de près. La piste indique qu’ils sont ensemble. Je vous guiderais jusqu’à l’endroit où ces voleurs se sont arrêtés et ensuite je vous laisserais quand on ne sera plus loin. Belle demoiselle si vous souhaitez vous joindre à moi sur ce modeste destrier je vous en prie.

Il avait prononcé cette dernière phrase avec un clin d’œil pour la kunoichi et un regard farceur pour le Godaime. L’Inuzuka avait compris dans quelle situation se trouvait son pote et il en jouait. L’infâme connard ! Sans une remarque de Daiki qui garda un calme imperturbable, il suivit Akainu qui ouvrait la voie et ils quittèrent tous Konoha vers leur destination inconnue.

Il ne l’avait pas lâché des yeux. A partir du moment il l’avait rejoint, il n’avait pu s’empêcher de la reluquer, particulièrement à l’endroit qu’elle avait particulièrement mis en valeur pour l’occasion. Une vue magnifique ? Elle n’en attendait pas moins, mais par contre, la suite de sa phrase… Chaque matin quand il se lève ? Cela veut soit dire qu’il va regarder tous les matins Moira chez elle en petite tenue, auquel cas elle aurait sous-estimé sa perversité, soit il est complètement gâteux et n’avait pas compris la référence à ce qu’elle affichait fièrement, soit il était déstabilisé déjà par les formes de Moira et donc avait du mal à dire des phrases sensées. Aussi étrange que cela puisse paraître, ce qui parut le plus logique à Moira fut la première proposition et elle se demandait déjà en quel arbre le Kage se transformait pour venir l’admirer à son réveil.

A quelques centimètres de la jeune femme, il ne put s’empêcher de jeter un petit coup d’œil au décolleté avant de faire mine d’admirer le village ce qui fit sourire la jeune femme, forcément. Elle le reluquait à son tour, en accoutrement ninja il était encore plus classe que d’habitude, elle regarda son torse et repensa à son téton qu’elle avait pincé… Que de bons souvenirs. Il reprit son sérieux, le flirt fut court… c’était étrange. Il reparla de la mission, ils allaient recevoir l’aide d’un senseur, forcément quand on est en mission avec l’Hokage on peut se permettre ce genre de service. Il la pressa même, c’était étrange, ça perdait de son comique.

Ah bah non ! Il se rattrapa rapidement lorsqu’il rapprocha Moira qui enroula ses bras autour de lui comme une princesse et son héros de toujours. Lorsque la main de la jeune femme effleura le téton du sensei, elle lui envoya un regard qui en disait long, un truc du genre : T’en redemandes, hein ? Le regard qui criait braguette en gros. La chute fut périlleuse et l’atterrissage assez mal géré, ce que la jeune femme prit assez mal. Ça voulait dire quoi au juste ? Qu’elle était trop lourde pour que le moment soit gracieux et mémorable ? Elle le lâcha et s’écarta de quelques mètres légèrement énervée.

Il avait beau faire le beau, essayer de l’impressionner, ça l’avait un peu refroidit. Même si intérieurement elle n’avait pu s’empêcher de rire face à son effort. Mais sa moue boudeuse disparut lorsqu’après un peu de marche, ils arrivèrent aux portes et elle reconnut l’Inuzuka en question. Il se prénommait Akainu et c’était tout simplement un des meilleurs senseurs de Konoha. Son grand chien au pelage roux était son plus fidèle compagnon et Moira avait une très bonne opinion du clan Inuzuka qui comme sa famille avait compris l’intérêt des animaux dans l’évolution des ninjas. Elle lui sourit de manière respectueuse et joviale, pas comme aguicheuse comme elle l’aurait fait avec Daiki. Elle admirait sa longue crinière rousse, il était très souriant et très agréable à regarder.

Il était très jovial et n’hésitait pas à taquiner Daiki tout en complimentant la jeune femme, ce qu’elle ne put s’empêcher d’apprécier. Elle lui tendit la main et se présenta.

Enchantée, je m’appelle Moira. Vous êtes plutôt pas mal vous aussi, mais j’avoue craquer pour votre grand toutou.

Elle s’approcha du chien et la caressa allègrement, un large sourire aux lèvres. Il expliqua la situation pendant ce temps, elle l’écouta attentivement et accepta volontiers de monter sur le dos de son chien. Elle se serra fort contre Akainu tout en lâchant un petit gémissement de plaisir, tout cela bien sûr en regardant Daiki.

Traine pas Dédé, on est pressé !

Voilà un surnom qui devrait les faire réagir pour sûr. La traversée de la forêt se passa sans trop d’encombres même si Moira ne put s’empêcher de faire un petit clin d’œil à chaque fois qu’elle croisait le regard de l’Hokage ainsi que mimer des petits bisous avec ses lèvres. Elle ne put retenir des esclaffements à plusieurs reprises tant la situation l’amusait. Ils finirent par arriver à quelques dizaines de mètres de l’endroit où s’étaient arrêtés les Protecteurs du Feu. Elle fit une petite bise à la commissure des lèvres de l’Inuzuka pour lui dire au revoir et une grosse papouille à Jun.

Une fois les deux partis, elle se tourna vers Daiki la poitrine toujours bombée et se rapprocha dangereusement de lui jusqu’à n’être plus qu’à quelques centimètres.

Alors Dédé, t’as une idée ?

Akainu n’allait pas cesser de faire le malin maintenant. Mogura avait accepté non sans provocation la demande de l’Inuzuka. Cette dernière ne s’était pas gênée de narguer dans un même temps Daiki qui resta parfaitement impassible devant la puérilité de ses actes. Lorsqu’elle serra la taille d’Akainu, ce dernier fut même surpris et presque gêné du petit bruit de plaisir qu’elle émit. Daiki lâcha un grand sourire en fixant Mogura qui le regardait et lui balança alors une remarque. La chose en soit ne l’étonna pas. Le surnom qu’elle lui donna par contre était à revoir. Dédé ? Heureusement que Daiki était le genre de personne sympathique et simple qui ne se prend pas la tête car un type trop à cheval sur les protocoles auraient eu tôt fait de remettre la jeune fille en place pour son insolence. Déjà que son comportement laissait à désirer mais là ça en aurait été trop pour un gars un peu coincé. L’Hayashi ignora le surnom ridicule et suivit son ami accompagné de la jeune fille.

Cette dernière ne se priva pas de le narguer également pendant tout le trajet en lui faisant des clins d’œil et en mimant des bisous. Ce comportement n’arracha aucune réaction particulière au Godaime qui se contentait de la regarder jouer son numéro. Il observait néanmoins les réactions d’Akainu qui ne semblait pas autant à l’aise que tout à l’heure. Ce grand benêt devait être totalement perdu de voir une fille aussi entreprenante. Lui qui était habitué à la compagnie canine, il était un peu dépaysé avec tout ça ! Même Jun ne semblait rien dire. Pourtant le canidé était assez jaloux. Daiki se souvint de la première fois où il avait rencontré l’Inuzuka. Le petit chiot de l’époque n’avait pas eu froid aux yeux en le menaçant de ses minuscules canines. La petite terreur avait bien grandi depuis et le Godaime était bien content que l’animal se soit habitué à lui car vu sa taille actuelle, il ne s’amuserait pas autant qu’à l’époque où il ne dépassait pas les soixante centimètres. Bon en exagérant peut-être un peu mais bon !

Ils étaient enfin arrivés. Apparemment ceux qu’ils cherchaient étaient à quelques mètres dans un bâtiment qu’ils avaient investis depuis peu. Sur ce rapide briefing fait par l’Inuzuka, il fut remercié d’une bise de la part de Mogura, d’un regard voulant tout dire avec son ami et il disparut accompagné de Jun qui semblait également regarder Daiki l’air de dire : « La laisse plus s’approcher de mon Akainu ». Avant même qu’il puisse faire quoique ce soit, Daiki fut approché délicatement par la kunoichi dont la poitrine commençait à s’écraser légèrement sur le torse du Kage tellement elle se tenait près de lui. Il fut affublé à nouveau de son magnifique surnom Dédé alors qu’elle lui demandait s’il avait une idée. La connaissant un peu depuis quelques temps, il ne serait pas étonné de savoir qu’il y avait un double sens derrière ça. Il préféra cependant ne pas y prêter attention et se focaliser sur l’objectif. Mais au passage tout de même, il répondit à son petit jeu histoire de prouver qu’elle n’était pas la seule à pouvoir faire ça. Il approcha de quelques millimètres son visage vers celui de la jeune fille et parla d’une voix à peine audible :

Aurais-tu des techniques permettant de te camoufler ? On va privilégier la prise d’informations pour le moment et on réfléchira à un plan d’action ce soir…Momo.

A peine avait-il ponctué sa phrase du splendide surnom trouvé sur le moment qu’il s’était éloigné d’un coup pour rejoindre l’endroit que lui avait indiqué son ami. Il regardait toujours la kunoichi avec un petit sourire. Puis il tourna la tête et commença à faire attention aux endroits où il mettait les pieds. Il passa entre les arbres et se retrouva contre le tronc de l’un d’eux pour finalement observer à travers le feuillage d’un haut buisson la scène. Une petite bicoque abandonnée qui aurait pu continuer à l’être si une bande de types n’était pas posté devant. Un feu réchauffait une marmite alors que certains s’attroupaient autour et d’autres faisaient leur tour de garde en scrutant l’orée de la forêt. Daiki ne resta pas longtemps. Juste le temps de voir un peu les lieux et d’évaluer leur nombre.

Il fit donc demi-tour pour rejoindre l’endroit où il était arrivé. Il n’avait pas fait attention si Mogura l’avait suivi ou non pour récolter des informations mais il se posa par terre et dessina avec son doigt dans le sol.

La maison semble avoir cet aspect.

Il dessina une sorte de « L ».

Je n’ai pas pu définir précisément leurs effectifs mais ils sont beaucoup. Si jamais tu as des techniques de camouflage plus efficaces que les miennes, je suis preneur pour que tu ailles voir ça et que tu en saches un peu plus. Tu penses pouvoir faire ça pour moi Momo ?

Lui dit-il avec un sourire mi moqueur et mi charmeur. Il la savait utilisatrice du Dôton. Avec un peu de chance, elle pourrait creuser un souterrain jusque sous la baraque pour en savoir plus. Une fois cette récolte d’informations terminée, ils pourraient passer aux choses sérieuses. Mais pour l’instant l’heure était à la prise de renseignements.

Visiblement, son attitude n’avait pas été probante. Malgré toutes ses mimiques, tous les sous-entendus et les clins d’œil, la jeune femme n’avait pas réussi à éveiller une once de jalousie dans le regard de Daiki. Quant au surnom choisi, il n’éveilla aucune réaction chez lui, pas plus que chez son camarade. D’ailleurs ce dernier s’était vraiment senti mal à l’aise avec elle et son camarade canin n’avait pas apprécié le comportement de la jeune femme, bien qu’il n’ait pas agi en conséquence. En bref, elle s’était surtout ridiculisée et la réaction de l’Hokage était loin d’être celle espérée au préalable.

Elle réalisa qu’elle s’était montrée plus grossière que tentatrice et qu’elle avait été complètement vulgaire ce qui avait visiblement plus dégouté le sensei qu’autre chose. Il fallait qu’elle se montre plus subtile si elle espérait le faire rougir. Être plus dans les petits rapprochements ou sous-entendus habiles, plutôt que de lui exhiber sa poitrine et de tenter en vain de le rendre jaloux. Malgré tout, elle s’était approchée tendancieusement du bel homme pour lui poser sa question, réitérant au passage le surnom ridicule qu’elle lui avait affligé. Ce qui n’était vraiment pas une bonne idée. Mais à son tour il se rapprocha d’elle, renversant ainsi la situation ce qui agaçait la jeune femme. C’était à elle de le rendre mal à l’aise, s’il prenait le dessus maintenant, c’en était fini pour toujours de ce petit jeu, elle ne pouvait pas perdre.

En lui demandant si elle possédait des techniques de camouflages, il sous-entendit qu’ils passeraient la soirée ensemble à. .. réfléchir ce qui amusa beaucoup Moira. Ce qui suivit beaucoup moins puisqu’à son tour il l’affubla d’un surnom immonde, un surnom qui lui avait déjà été donné mais qu’elle n’appréciait guère… Momo. Les traits de son visage se crispèrent, elle le prit bien plus mal que lui n’avait accueilli son surnom. Il s’en alla ensuite en direction du campement, Moira ne prit pas la peine de le suivre et pensa déjà à comment allait-elle récolter les informations. Elle possédait effectivement plusieurs techniques qui lui permettaient de se camoufler.

Elle profita de son départ pour enfiler une veste, dissimulant ainsi son décolleté bien trop plongeant et lui permettant de se concentrer sur la mission. Elle s’assit pour l’attendre, pensant à comment elle pouvait se servir de ses techniques dans la situation présente que Daiki ne tarda pas à venir éclairer. Il s’assit en face d’elle à son retour et dessina un L sur le sol qui devait représentait la maison dans laquelle s’était caché le groupe, d’après ses dires, plus nombreux qu’espéré ce qui ne rendrait pas la tâche facile. Alors qu’elle était concentrée sur ses propos, le fait de prononcer à nouveau ce ridicule surnom crispa à nouveau le visage de la jeune femme. Mais alors qu’elle s’apprêtait à prendre la parole, elle retrouva son sourire et décida de tourner son regard vers les lèvres de l’Hokage.

Effectivement Daiki sensei, je possède des techniques de camouflages. Une me permettant d’aller sous terre mais dont la précision laisse à désirer et une permettant de disparaître lorsque je suis au sol ou devant un mur ou de la roche, à l’image d’un caméléon en quelque sorte sauf qu’il me faut éviter les mouvements. Je pars sur le champ et je reviendrai le plus tôt possible pour que nous puissions passer la soirée à … débriefer les informations. Oh attendez ! Vous avez quelque chose juste… là.

Elle continuait de sourire, se pencha vers lui et glissa son pouce délicatement sur sa joue en lui frôlant les lèvres. Elle lui fit un petit clin d’œil comme pour lui dire qu’il ne l’avait plus. Se redressa et commença à partir.

Sûrement une saleté que vous avez chopé pendant le trajet… A toute !

D’une démarche féline, elle s’élança vers le campement. Une fois près du campement, elle se rapprocha en rampant dans les hautes herbes, n’hésitant pas à utiliser sa technique de camouflage dès qu’elle voyait un visage se tournait vers elle. Les gardes étaient très attentifs malgré tout et cela ralentit de beaucoup sa progression, surtout lorsque l’un des trois gardes en action enjamba son bras lorsqu’elle était sous l’effet de son jutsu. Elle finit par arriver non loin de l’attroupement autour de la marmite. Sept personnes y étaient installées.

Elle tendit l’oreille, cela parlait de tout et de rien. Elle apprit tout de même qu’ils prévoyaient de partir pour la frontière le lendemain très tôt. Elle les regarda plus attentivement ensuite, ils étaient armés, pour la plupart des haches, des épées ou des arbalètes, ce qui ne l’inquiétait pas plus que ça. Les gardes aussi étaient munis d’armes basiques, par contre, en regardant plus attentivement elle perçut deux femmes qui possédaient en partie l’équipement ninja, y compris la poche à shuriken et quelques kunais. Pour le coup, elle était beaucoup moins rassurée, ses derniers affrontements face à des ninjas avaient laissé des traces. Mais en compagnie de l’hokage, elle ne devrait pas avoir à craindre de ce côté-là.

Elle se décida à entrer dans le bâtiment abandonné, toujours à l’aide de ses jutsus. Il n’y avait pas d’étages, elle se trouvait dans une espèce d’entrée qui correspondait à la petite barre du L s’il fallait schématiser. Elle chercha tout de même des documents ou des informations particulières mais ne trouva absolument rien dans cette salle. Elle prenait son temps pour chacun de ses déplacements, elle devait être sur ses gardes en permanence. Etant donné qu’elle venait de croiser deux kunoichis, il se pouvait bien qu’il y ait un senseur dans leurs rangs. Elle priait pour que cela ne soit pas le cas.

Elle s’avança vers l’autre branche du bâtiment mais elle dû immédiatement s’arrêter de bouger. Elle se retrouvait face à trois personnes qui gardaient l’entrée d’une pièce, la seule d’ailleurs de ce long couloir complètement délabré. L’un d’entre eux était un shinobi, encore une fois, son équipement le trahit et il était borgne. Les deux autres n’avaient pas l’air d’avoir de qualifications particulières. Elle jurait entendre d’autres voix provenant de la pièce qui protégeait sûrement les artefacts. Face à la pression d’être à quelques mètres d’un shinobi elle décida de disparaître sous terre pour s’échapper. Lorsqu’elle eut le sentiment de s’être suffisamment éloignée, elle jaillit du sol. Elle était à l’opposé de Daiki. En contournant le bâtiment pour aller rejoindre le shinobi, elle continuait de regarder et décela deux autres gardes.

Une fois de retour, elle fit un grand sourire au Kage avant de s’asseoir à son tour et de faire des petits dessins.

dessin sur le sol sans les couleurs bien sûr:

Nous sommes ici (en bleu), là il y a les artefacts (en jaune), les ninjas repérés sont ici, ici et là (en vert), les gardes sont là (en violet) et les autres sont là (gris), j’en ai repéré quinze, mais je suis persuadée qu’il y a au moins deux personnes dans la pièce avec les artefacts, je les ai entendu. Je sais qu’ils partent demain à l’aube pour rejoindre la frontière et qu’à première vue ils se déplacent léger, ils devraient donc rejoindre un véritable QG une fois en dehors du pays. Je pense que le mieux que l’on puisse faire, c’est leur tendre une embuscade demain, j’ai peur qu’attaquer de front puisse être périlleux. Donc le choix est vôtre.

Elle avait bien plus de temps que prévu, la nuit commençait déjà à tomber et même si l’hiver fait qu’elle tombe tôt, elle y avait tout de même passé un certain temps. Elle avait gardé ses distances tout le long du rapport, n’avait eu aucun geste déplacé, rien de particulier et s’était montrée sage.

Au fait, je n’ai pas prévu de sac de couchage pour ce soir… Et la nuit risque d’être fraiche.

Mogura semblait s’être calmée. Ce qui n’était pas plus mal pour Daiki ! Si lors des missions elle adoptait une attitude plus sérieuse il serait ravi d’apprendre à la connaître mais uniquement dans ce genre de contexte. Elle lui avoua avoir des techniques de camouflage Dôton qui serait utile pour la récolte d’informations à venir. Il l’écoutait parler et se réjouissait de la voir pleinement concentrée sur une tâche autre que de le chercher. Jusqu’à ce que…

Elle ponctua sa phrase en se penchant vers lui et en lui essuyant quelque chose qu’il avait supposément au coin des lèvres. Un simple clin d’œil et elle se releva pour partir vers le campement. Le regard de Daiki fut instinctivement attiré vers elle et sa démarche. Il fallait le reconnaître elle était magnifique. Il secoua vigoureusement la tête de droite à gauche. Il ne devait pas flancher ! Cette diablesse n’attendait que ça ! Elle n’hésiterait pas à lui tomber dessus dès qu’il montrerait le moindre signe de faiblesse. Jusque-là il avait su renverser légèrement la vapeur mais ça avait été éphémère. Il ne fallait pas lésiner sur les moyens et continuer. Mais pour l’heure, la mission primait.

Mogura partie, il se retrouva seul. Il n’allait pas rester là à attendre bien sagement que sa subordonnée lui fasse un rapport. Il avait beau être Hokage il ne comptait pas être un assisté pour autant. Il avait l’occasion de bouger de son bureau alors il ne risquait pas de laisser passer l’occasion de se dégourdir les jambes et d’en découdre avec quelques adversaires. Même si pour le moment il fallait juste observer et noter des détails. Il se leva à son tour et commença à grimper à l’arbre le plus proche. D’une branche à l’autre, il se retrouva sur l’un des pins à l’orée de la clairière. Caché dans le feuillage touffu et épineux, il parvenait à voir ce qu’il se passait en restant à l’abri des regards.

Il pouvait voir le plus général d’ici. À savoir le nombre de personnes dehors et des détails comme le fait qu’il y avait des shinobis dans les rangs ennemis. Bonne nouvelle ça ajouterait un peu de piquant au moins. Il changea d’arbre pour adopter un nouveau point de vue. De là où il était, il restait à l’abri des regards mais il pouvait distinguer quelques détails supplémentaires qui lui serviraient pour plus tard. Il ne perdit donc pas une miette du spectacle. Les faits et gestes de chacun étaient minutieusement épiés et décortiqués par l’esprit stratégique de Daiki qui mettait en place petit à petit différents plans d’actions ainsi que des réactions à adopter dans telle situation ou face à telle personne. Sa mémoire des visages et des conclusions qu’il tirait de chacun l’aiderait beaucoup. Il n’avait pas la chance de savoir qui se cachait à l’intérieur. Une chance pour les lapins se terrant dedans.

Quand il eut terminé son observation attentive des lieux, il repartit vers l’endroit où il était arrivé avec Mogura. Comme elle n’était pas de retour, il prépara de quoi passer la nuit. Il sortit des vivres et partit chercher de l’eau fraîche à un petit ruisseau pas loin. Lorsqu’il revint, il s’apprêtait à se poser contre un tronc d’arbre pour attendre la jeune fille mais il fut devancé. Elle apparut parmi les arbres et s’approcha de l’endroit où il avait commencé à dessiner le bâtiment aperçu plus tôt. Elle déposa son doigt au sol et commença à dessiner certains détails en même temps qu’elle expliquait ce qu’elle avait vu. Elle avait accompli un travail non négligeable qui les aiderait énormément pour la suite de la mission.

Agréablement surpris par ses compétences, il s’apprêtait à la féliciter alors qu’elle le regarda et reprit la parole. Et ses propos le stoppèrent net. Elle lui dit qu’elle n’avait pas prévu de quoi dormir et que la nuit risquait d’être fraiche. La diablesse reprenait le dessus. Autant il avait pu avoir Mogura la shinobi sous les yeux un instant avant mais la nature reprenait le dessus sur ce coup en la rendant de nouveau provocatrice et allumeuse. Daiki fut donc un peu bloqué dans son élan de félicitation qu’il finit tout de même par sortir. C’était la moindre des choses à faire en tant que supérieur. Un simple « Bon travail » vous assurait un semblant de lien de fidélité mais surtout une confiance entre les deux parties qui influaient sur le reste de la mission. Il la regarda donc avec un sourire léger et lui dit :

Félicitations c’est du bon travail Mogura.

Puis il s’arrêta là. Son esprit s’échauffait déjà sur la stratégie à adopter. D’après le rapport de la kunoichi, les types s’apprêtaient à s’échapper dès le petit matin à l’aube. Il fallait donc les réceptionner à ce moment-là, quand ils seraient le plus sur leur garde, ou bien dans la nuit lorsqu’une partie serait perdu dans les bras de Morphée. A vrai dire la question ne se posait même pas. Daiki reprit donc la parole afin d’expliquer la situation :

Ne t’en fais pas pour cette nuit ça risque d’être assez chaud pour nous réchauffer.

Il savait jouer à ce petit jeu lui aussi. Le sourire taquin qu’il arborait pouvait laisser croire à un double sens. Mais la suite démontrait le contraire :

Nous attaquerons au milieu de la nuit quand leur vigilance sera la plus faible. Ils doivent mettre la sécurité en place là. Une fois la nuit bien avancée, ils se diront que s’ils étaient poursuivis, on leur serait tombé dessus depuis longtemps et ce sera là leur moment de faiblesse. On adoptera donc une attaque rapide et discrète pour neutraliser un maximum de monde à l’extérieur.

Il s’était redressé en disant tout ça. Il marchait un peu. Il aimait être en mouvement lorsqu’il réfléchissait à une stratégie. Il continuait à déambuler et termina sa réflexion :

Nous aurons donc à peine quelques heures pour nous reposer. Je peux surveiller les alentours et te laisser mon sac de couchage si tu le souhaites. Je viendrais te réveiller un peu avant qu’on frappe.

A vrai dire, elle n’avait vraiment pas pensé passer la nuit dehors. Elle pensait que l’Hokage devait avoir une caravane cinq étoiles le suivant en permanence ou bien des entrées gratuites aux hôtels de la région. Ou tout simplement que la mission se finirait en quelques heures mais bon. Au final ça l’arrangeait bien, elle s’imaginait déjà dans le même sac de couchage que le bel homme, bien sûr elle ne ferait rien pour bien des raisons, mais pour le coup, ses joues seraient sûrement rouges au point d’être visibles dans le noir. Comme d’habitude, elle souriait en pensant à toutes ces choses ridicules, mais ça lui filait la pêche, et puis au moins elle ne se retrouvait pas à faire un truc rasoir sans une conversation avec son coéquipiers. Ce petit jeu de séduction leur donnait à parler au moins.

Elle était toute fière de son coup, s’attendant à une réponse en rapport avec sa dernière phrase… Mais non, au lieu de ça, il la félicita. Elle ne s’y attendait pas du tout, à vrai dire elle n’avait pas l’habitude d’entendre des compliments en lien avec ses capacités ninjas, son physique bien sûr, mais ses qualités de discrétions beaucoup moins. Elle était toute gênée et ce sont ses joues à elle qui se mirent à rougir. Elle essaya de sortir un merci mais elle resta juste la bouche entrouverte. Elle ne pensait pas que ça la mettrait dans un tel état, mais elle se sentait juste bizarre. Elle finit par fermer la bouche et détourner le regard en espérant que ses joues perdent leur couleur. Elle balbutia un petit truc du genre ; Très froid effectivement, à peine audible pour justifier sa réaction mais ça ne servait qu’à l’enfoncer.

Elle se redressa et commença à croiser les bras et regarder en direction du bâtiment, genre je réfléchis à une stratégie alors que pas du tout, elle essayait juste d’oublier qu’il l’avait félicité. Mais il détendit l’atmosphère à nouveau en lâchant une phrase pleine de sens. Une nuit très chaude, elle ne put s’empêcher de rire et replongea son regard dans celui de Daiki d’un air provocateur du style : t’es sûr que tu peux tenir la distance. Son visage était redevenu normal, son corps moins crispé, elle admirait son petit sourire en coin qui en disait long. Il était définitivement entré dans le jeu lui aussi. Elle était requinquée, elle alla s’asseoir à côté, enroulant son bras autour de la taille du shinobi. Il lui expliqua qu’ils allaient attaquer dans la soirée, ce qui ne dérangeait pas du tout Moira. Mais seulement, après ce qu’il lui avait dit, elle avait peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas mériter ses compliments.

Elle fit de son mieux pour éviter d’y penser, pendant ce temps il s’était redressé et elle, sans gêne, se mit à reluquer son derrière le regard coquin. C’est vrai que cela ne leur laisserait que quelques heures pour se reposer. Cependant elle acceptait bien volontiers son sac de couchage. Elle préférait être en forme pour être sûr de ne pas le décevoir. Elle ne devait en aucun cas faire échouer la mission ou bien elle s’en voudrait terriblement. Il suffirait qu’elle soit prise en otage, qu’elle se montre trop imprudente et ils pourraient quitter le pays. Elle alla chercher le sac de couchage, elle se serait bien mise nue devant Daiki mais il faisait trop froid alors elle se coucher en t-shirt et en culotte, pour le coup elle lui avait bien dévoilé ses jambes. Elle finit par s’y faufiler.

Si jamais vous ressentez le besoin de dormir Daiki Sensei, n’hésitez pas à me rejoindre, je vous tiendrai chaud.

Et rapidement elle finit par tomber dans les bras de Morphée. Durant tout son sommeil, elle avait un grand sourire au visage laissant penser que ses rêves lui plaisaient beaucoup…

Comme à son habitude, Mogura avait réagi…chaudement aux mots de l’Hokage. A peine avait-il commencé à dire que la nuit risquait d’être chaude qu’un sourire était né sur ses lèvres et qu’elle s’était considérablement approché jusqu’à passer son bras autour de la taille de l’Hayashi. Il n’y a pas à dire les Konohajins ce n’était plus ce que c’était. Entre le jeune Hayashi qu’il avait rencontré peu après son investiture et qui s’était mis à le tutoyer directement puis une kunoichi qui le prend par la taille comme deux adolescents flirtant, il avait vraiment eu de tout. Et lui qui n’était pas du genre à faire des remarques là-dessus, ça n’arrangeait rien. Il fallait qu’il se mette à être un peu plus froid peut-être. Mais bon comme il s’était redressé, le contact ne dura pas.

Comme le soir tombait petit à petit, ils commencèrent à se préparer pour la nuit. Daiki commençait à délimiter peu à peu un périmètre de sécurité qu’il se chargerait de surveiller et où il supprimerait tout étranger pénétrant dans l’enceinte de cet espace vital. Alors qu’il faisait un rapide tour des environs, Mogura commença à se changer pour s’installer dans le sac de couchage qu’elle avait rejoint après être allé le chercher dans les affaires de Daiki. Une raison de plus qui l’avait motivé à faire un tour. Même s’il n’avait pu échapper au spectacle de ses jambes dénudées. Il fallait le reconnaître qu’elle était plutôt attirante mais il ne tenait pas à craquer à ce petit jeu qu’elle entreprenait.

Quand elle avait dû se séparer de sa tenue moulante et décolletée, elle avait mis pas mal de temps. Il devrait donc prévoir le temps qu’elle la renfile au moment de se lancer à l’assaut des brigands. Partir en mission avec une femme coquette avait ses désavantages. Tant pis pour elle remarque. Ça lui ferait du temps en moins pour se reposer car la clé à ce moment-là sera l’efficacité et la rapidité de l’assaut porté. Avant de s’installer confortablement sur la couche improvisée, elle adressa quelques mots à Daiki. Egale à elle-même encore une fois. Cela ne surprenait même plus l’Hayashi qui se contenta d’un « bonne nuit » évasif.

Il commença donc son tour de garde. Et ça n’avait rien de passionnant. Bien au contraire. Il n’y avait pas le moindre adversaire à portée. Les brigands restèrent terrés dans leur bâtiment à se relayer pour leur tour de garde. Daiki les surveillait et veillait en même temps à surveiller le périmètre de sécurité qu’il avait établi autour de leur campement improvisé. Il jonglait entre l’orée de la clairière et les arbres alentours du périmètre. Rien d’intéressant ne se passait. Et une légère envie commença à le titiller. Celle de rejoindre la kunoichi. Non ! Il ne pouvait pas ! En tant qu’Hokage ce n’était pas permis d’avoir un tel comportement. Il ne devait pas céder à ses vieux démons. Le Daiki dragueur et grand amateur de conquête amoureuse devait se tenir à sa place. Alors qu’il luttait à quelques mètres du sol sur une branche contre cette envie perverse, il perçut un bruit de bois qui craque.

Le corps prêt à l’action il resta parfaitement immobile. La pénombre le camouflait suffisamment pour qu’il n’ait pas à se soucier de l’endroit où il était caché. En journée, ce camouflage n’aurait pas marché. Car il entendit très nettement le bruit provenant d’en dessous lui. Il y avait un type qui se baladait en dessous et qui provenait du camp qu’il surveillait avant de se perdre dans ses pensées. Il resta donc immobile le temps que le bruit de pas s’éloigne et il suivit cette piste sonore. Il le suivit jusqu’à quelques mètres où il finit par se rendre compte que le type se dirigeait dangereusement vers la position de Mogura. Ne faisant ni une ni deux, il se saisit d’un kunaï et sauta sur l’adversaire pour lui trancher la gorge d’un coup sec. L’altercation arracha un léger cri qui avait des chances d’être passé inaperçu. Comme ça ne pouvait pas être le cas. Vu la situation il fallait agir maintenant avant que l’absence d’un des bandits ne soit remarqué. En quelques sauts, il rejoint l’endroit où se trouvait la Konohaji et il la secoua un peu en posant sa main sur elle.

Mais il se rendit compte d’un détail encore plus inquiétant que le bandit de tout à l’heure. Il venait de poser sa main sur le postérieur de Mogura. Et merde ! Il avait placé sa main sans vraiment faire attention. Son regard restait à l’affût des arbres devant lui à guetter le moindre geste dans l’obscurité ou le moindre bruit et il avait mis sa main à l’aveuglette. Et il avait fallu que ça tombe pile à cet endroit ! Maudit soit-il. S’il était encore marié, il était sûr que sa femme ne le tromperait pas à ce moment-là ! Pas le temps de s’attarder sur ce détail en tout cas. Il faisait assez sombre pour ne pas distinguer le fait qu’il était rouge pivoine. Il sentit qu’elle commençait à se lever et alors qu’il sentait le rouge quitter un peu ses joues, il concentra du chakra dans la paume de sa main pour créer une petite flamme afin d’éclairer l’endroit un minimum. Sans quitter les arbres alentours des yeux, il se mit à chuchoter :

Prépare toi on va devoir y aller assez rapidement. J’ai dû m’occuper de l’un d’eux qui s’était éloigné et je crains qu’il ne remarque son absence. Lève-toi vite qu’on récupère les reliques.

Elle réussit à s’endormir sans trop de difficultés. Forcément en passant une journée avec l’Hokage, il était présent. Mais il n’était pas seul, Kyo était là aussi, et les deux beaux spécimens masculins s’avançaient vers elle, désireux de la découvrir nue à leur tour. Oui parce qu’eux étaient nus comme des vers. Daiki s’avança vers elle et il tendit la main pour la lui mettre sur ses fesses.

Oh oui grand maître !

Elle réalisa quelques secondes plus tard qu’elle venait de se réveiller, qu’elle avait dit ça à voix haute… et que la main de Daiki était effectivement sur ses fesses. Mais que lui avait-il pris ? Il n’avait pas pu retenir ses ardeurs ? Elle avouait ne pas savoir comment réagir, déjà elle espérait qu’il n’ait pas entendu ce qu’elle venait de dire, ce qui était vraiment peu probable, mais en plus que la main aux fesses n’était pas intentionnelle. Car, à vrai dire, même si elle le drague en permanence, elle était déjà prise, avec Kyo évoquée au-dessus et même si elle restait aguicheuse, elle ne voulait pas le tromper ou quoi que ce soit.

Elle se retourna donc vers lui, les joues rouges comme jamais et acquiesça d’un simple hochement de tête à ses propos. Elle quitta le sac de couchage qu’elle rangea et mit quelque temps à réenfiler sa tenue, mais ça lui allait tellement bien que ça valait le coup de perdre quelques secondes, en regardant aux alentours, elle remarqua le corps inerte du bandit, la gorge tranchée étalé sur le sol. Elle eut un petit mouvement de dégout à cette vision désagréable et finit par tenter de rattraper son coup pour ce qu’elle avait dit plus tôt.

Erm… oui donc comme vous disiez, grand maître, nous devons attaquer maintenant ?

Oui parce qu’elle se dit que le faire passer pour un surnom normal qu’elle lui donnerait régulièrement passerait mieux qu’une exclamation au cœur d’un rêve douteux. Elle repensa à où se trouvait chacun des gardes, en avança vers le bâtiment elle remarqua que la disposition était les mêmes. Sauf que cette fois-ci, les gens attroupés autour de la marmite étaient endormis mais les gardes bien éveillés. Il faudrait gérer cette mission avec discrétion, rapidité et efficacité.

Je vais m’occuper de ceux auprès du feu, ils dorment ce sera plus simple pour moi, je vous laisse les gardes, grand maître.

Ce n’était pas du tout plaisant de l’appeler ainsi mais bon. Elle voyait déjà une des gardes se demandait où pouvait bien se trouver son coéquipier. Il ne fallait plus perdre de temps. Habilement, Moira se rapprocha de la marmite. L’obscurité facilitait largement la tâche et elle savait déjà qu’ils n’étaient pas senseurs.

Seulement cinq bandits étaient endormis, il manquait les deux kunoichis qu’elle avait remarqué toute à l’heure, dommage, elle aurait bien profité de leur sommeil pour les tuer, mais bon, il faudrait certainement se battre. Une à une, elle trancha chacune des gorges des cinq bandits tout en faisant bien attention de ne pas faire de bruit. Une fois la chose accomplie, elle se plaça contre le mur du bâtiment près de la porte pour attendre les ordres de Daiki.

Comme il le craignait lorsqu’il s’était fait la remarque un peu plus tôt, la jeune fille mit un peu de temps à renfiler sa tenue suggestive. Il la laissa faire car il n’avait pas vraiment le choix de toute façon. Il aurait préféré que ça aille plus vite mais bon il n’allait pas lui demander de combattre dans une telle tenue. Quand elle fut enfin prête, elle redemanda s’ils attaquaient maintenant. Et elle lui avait trouvé un nouveau surnom ! « Grand maître ». C’était assez bizarre qu’elle l’appelle comme ça mais après tout pourquoi pas puisque de toute façon cela restait plus sérieux et moins familier que Dédé. Mais il ne comprenait pas trop pourquoi elle demandait confirmation. S’il la réveillait c’était bien pour ça oui alors pourquoi redemander ?! Enfin bref ce n’est pas grave. Il annula sa boule de feu qui les éclairait jusque-là afin de s’avancer jusqu’à la fin du couvert des arbres. Et ils purent mieux voir ce qui les attendait.

Une partie des voleurs dormaient alors que les gardes continuaient leur tour de garde. Même si l’un d’eux commençait à être un peu agité. Il semblait se douter de quelque chose. Il fallait agir vite et bien. Sur une initiative personnelle, Mogura se chargea de ceux endormis par facilité. Daiki la laissa s’en charger mais il allait lui dire qu’elle ne pourrait compter sur ce critère tout le temps avec ce qui les attendait. Mais elle était déjà partie. Il allait donc devoir se charger des gardes le plus rapidement possible. Et pour cela il avait une technique infaillible et idéale pour l’occasion. Le chakra s’amoncela dans tout son organisme. Il avait encore son kunaï dans la main qu’il avait posé tout à l’heure pour déposer sa main sur le fessier de Mogura. Quelle belle connerie ça…Mais fallait pas penser à ça. Pour le moment, il fallait éliminer les gardes. Le chakra Fûton augmenta la célérité de son organisme et le voilà qui filait à toute allure sur le premier des gardes.

En un éclair, Daiki effaça sans difficulté particulière la ligne de gardes qui entouraient le bâtiment. Il en avait déjà fait un tout à l’heure et il venait de terminer les quatre autres. Il se retrouvait derrière le bâtiment maintenant qu’il avait fait le tour pour tous les retrouver et tous leur trancher la carotide. Maintenant il fallait retourner auprès de Mogura. Il y avait de fortes chances que la suite se passe sans encombre. Arrivé devant l’entrée, il retrouva la kunoichi. Elle aussi elle avait accompli sa tâche. Ils encadraient tous deux la porte, prêts à attaquer ceux qui se terraient à l’intérieur. Ils devaient rester au moins un shinobi d’après les informations de Mogura. Même plus car il devait normalement y avoir deux kunoichis au feu de camp dans la journée. Et la Konohajin n’avait pas pu s’en sortir aussi facilement. Les shinobis étaient donc à l’intérieur. Le plus dur serait à venir alors.

D’un signe de tête, Daiki fit comprendre qu’ils allaient entrer. Et d’un second signe de tête, sous la forme d’un hochement, il s’engouffra par l’entrée pour se retrouver à l’intérieur. Suivi de près par Mogura il l’espérait. Une fois à l’intérieur, les torches au mur leur permirent de s’y retrouver. La première partie était déserte. L’autre en revanche semblait déjà un peu plus vivante puisque nombre de personnes se trouvaient là. Et il y avait là les shinobis de la bande. Adossé contre le mur près de Mogura, Daiki réfléchissait au plan le plus efficace. Vu la disposition des lieux, autant les faire cramer dans leur coin puis braver les flammes pour se rendre dans la petite pièce pour reprendre les artefacts. Simple mais efficace. Il tourna la tête vers Mogura et lui souffla son plan :

Je vais m’avancer en premier afin de les incendier. Tiens-toi prête à me suivre pour qu’on aille chercher les artefacts tout de suite après. je compte sur toi pour couvrir mes arrières.

Et il sauta de côté pour se retrouver face à la salle où se trouvaient les artefacts et là où se tenaient un petit groupe de personnes qui…le regardaient tous ?! Qu’est-ce que c’est que ce bordel ? Il allait inspirer pour cracher son jet de feu lorsqu’il perçut un mouvement derrière lui dans le seul coin d’obscurité du bâtiment. Et il eut juste le temps de voir le poing lui foncer droit dessus. En pleine face. Headshot !

Adossée contre le mur, la jeune femme jeta un coup d’œil à ce qui se passait. L’Hokage avançait à une vitesse folle, il paraissait emporté par le vent, les corps mirent peu de temps à tomber, ils s’écrasèrent sur le sol le sang giclant de part et d’autres. Il n’y était pas allé avec le dos de la cuillère, dans la vitesse, ses coups avaient été presque déchiquetant. Elle pensait à ses gardes qui pour avoir choisi le mauvais camp se retrouvait mort sans même savoir d’où les coups venaient. Quelle mort affreuse cela devait être… Mais à son tour elle se dit qu’elle mourrait peut-être de la sorte ou sous la torture d’un ninja plus puissant. Finalement, ils n’étaient pas si à plaindre que ça.

Daiki de l’autre côté de la porte, elle aurait voulu l’applaudir. Elle lui signala que deux kunoichis repérées dans la soirée manquaient à l’appel. Ce qui était relativement inquiétant, bien sûr elle était en compagnie de l’Hokage mais d’un autre côté, ils étaient réunis à l’intérieur, ayant prévu de partir dans la matinée ils avaient sûrement une défense bien élaborée et à cause de la curiosité de l’autre garde, ils se retrouvaient contraints d’attaquer plus tôt et de ne pas profiter de l’éventuelle fatigue des ninjas présents. Peut-être étaient-ils employés, peut-être étaient-ils des membres de cette organisation, ils ne seraient pas les premiers à prétendre représenter le bien. Aux yeux de Moira, le bien n’existait pas, il n’y avait que le camp que l’on rejoint et le camp auquel on s’oppose.

Pour autant elle ne suivrait pas les ordres à l’aveugle, mais disons qu’elle ne se montrait pas très regardante tant que sa famille restait protégée. Qu’avaient-ils eu comme arguments pour enrôler ces types ? La protection… sûrement pas, surtout en s’opposant au village de la feuille. Peut-être étaient-ils déjà sur liste noire et donc ont rejoint un groupe pour résister ensemble à ce qu’il devait considérer comme l’oppresseur. Moira réalisait qu’un monde fou devait les haïr sans même les connaître, les ninjas individuellement. Rien que parce qu’elle portait le bandeau de la feuille, des centaines de gens seraient prêts à la tuer sans hésitation.

Mais en compagnie de Daiki, elle avait confiance. Il était l’incarnation du village et elle croyait en lui et ne voulait surtout pas le laisser tomber. Pour agir pour le village, il faut protéger son dirigeant car sinon les membres perdent confiance. Déjà à la disparition du Sandaime, beaucoup de doutes s’étaient élevés et beaucoup n’était pas prêt à respecter une nouvelle autorité. Mais Moira, elle l’était. Voilà qui pourrait l’inspirer pour un futur peut-être pas si lointain.

Ils entrèrent ou plutôt il entra et elle le suivit comme son ombre. Il lui donna les instructions, il voulait en gros tout brûler pour leur offrir une ouverture qu’ils aillent ensemble récupérer les artefacts pour ensuite les rapporter à Layos. Pour se frayer un passage, rien de mieux que la Frappe en Terre qu’elle fit sortir du sol et qu’elle empoigna avec conviction et rage, c’était le moment de montrer qu’elle pouvait se montrer utile, pour ça elle n’avait que deux choses à faire ; faire en sorte que l’Hokage ne prenne pas de coups et ne pas le ralentir en récupérant les artefacts au même moment.

Et bien c’était mal parti, à peine Daiki entra dans l’autre partie du bâtiment que surgit de l’obscurité une des kunoichis qu’elle avait vu plutôt dans la soirée. Son poing alla directement dans le visage du chef de Konoha et Moira ne perdit pas une seconde pour rétorquer, sans crier gare, elle enfonça le visage de la femme dans le mur le plus proche à l’aide de son gros marteau ce qui l’assomma net. C’était même très mal parti, elle avait déjà échoué à sa première mission mais en plus lorsqu’elle se retourna, elle se retrouva en face d’un groupe de personne qui avait visiblement prédit leur arrivée.

Il y avait un shinobi, la kunoichi restante, deux gardes qui s’étaient positionnés en première ligne et tout au fond deux hommes vêtus d’accoutrements étranges à l’effigie du feu. Visiblement, ils étaient attendus, qu’avait-il bien pu se passer pour qu’ils soient repérés. Lorsqu’elle se mit à regarder le shinobi qui paraissait être de loin le plus fort du groupe ne serait-ce que par sa carrure, il lui fit un petit sourire mesquin comme pour lui faire comprendre qu’elle avait été repérée tout à l’heure. Merde.

Mais l’objectif restait le même, récupérer les artefacts coute que coute, elle vérifia tout d’abord que personne d’autre ne se dissimulait dans les recoins du grand corridor et alla se positionner aux côtés de Daiki prête à combattre. Elle jeta un coup d’œil à son visage, elle ne l’avait pas raté. Les deux gardes avaient déjà commencé à s’avancer, épées en mains ils courraient vers la petite équipe, prêts à en découdre. Ce qui était plus embêtant c’était les attaques que les ninjas envoyaient depuis le fond de la pièce pour soutenir leurs hommes.

Moira décida alors de recouvrir ses deux bras de terre, un enchainement qu’elle n’avait encore fait qu’en entraînement, l’un lui servant à se protéger, l’autre servant à envoyer des projectiles particulièrement douloureux. Parant les coups d’un bras, elle balança une dizaine de missiles dans les deux gardes tentant le mieux que possible de leur envoyer dans la tête. Hors de question qu’elle se retrouve K.O. au premier tour !

Au moins l’honneur bafoué du Godaime était-il rétabli par la jeune kunoichi qui couvrait ses arrières. Le coup de poing qu’il avait reçu fut rendu au centuple par un coup de marteau qui envoya la responsable fusionné avec le mur. Très belle réaction de Mogura. Elle pouvait se montrer terrifiante en combat ! Il s’aviserait de ne pas trop la titiller ou la chercher pour en arriver à de telles extrémités. De celle qui le rendait fou à être provocante et aguicheuse et celle qui était susceptible de lui enfoncer un marteau de terre entre les deux yeux, il ne savait laquelle était sa préférée. Ouais quoique si en fait il savait très bien ! Mais ce n’était pas le sujet après tout. Se positionnant bien à côté de Daiki, la Konohajin eut un regard pour lui. il ne lui rendit pas, trop concentré à faire l’état des lieux et la liste des invités.

Les shinobis se reconnaissaient par leur accoutrement. Tous étaient positionnés de manière à les recevoir. Ils avaient prévus leur arrivée donc. Un fâcheux contre temps. Pourquoi ne pas avoir levé les voiles dans ce cas ? C’était assez étrange. Ils n’étaient peut-être pas si malins que ça après tout. Les premiers gardes commencèrent à sauter sur le duo et Mogura se chargea d’eux. Elle réussit admirablement à les assommer grâce à une autre technique Dôton. Une invention de sa part certainement car Daiki n’en avait jamais vu de telle. Mais ce n’était pas le moment de s’attarder sur ce détail. Il y avait plus urgent à gérer. Déjà les shinobis de la bande commencèrent à balancer des projectiles élémentaires de toute sorte. Pour y remédier, Daiki fit un saut pour récupérer Mogura auprès de lui et la serrer contre son torse avant de déployer autour d’eux un dôme protecteur. L’impact s’entendit depuis l’intérieur mais n’endommagea pas plus que ça la défense. C’étaient des attaques mineures donc peut-être pas des utilisateurs de Ninjutsu de grandes envergures. Prudence néanmoins.

Alors qu’un léger roulement emplissait l’air alors que le dôme s’apprêtait à s’ouvrir, Daiki murmura à l’oreille de Mogura son plan.

Je vais te créer une ouverture. Profites-en pour passer par la terre pour aller récupérer les artefacts.

Créer une ouverture n’était peut-être pas l’expression appropriée. Arroser la zone s’en approchait un peu plus. Tout cramer était l’expression exacte de ce qui allait se passer. Ce n’était pas pour rien que Daiki avait demandé à Mogura de passer par la voie souterraine. Il n’allait pas la jeter dans les flammes quand même. Quand le dôme fut pleinement ouvert, leurs opposants s’apprêtaient à réitérer l’assaut mais le Renard les prit de court. Inspirant fortement, il recracha un jet de feu qui vint embraser les ennemis en première ligne et donc les flammes vinrent lécher les bords des murs, emprisonnant ceux restés à l’arrière. Il créa également le Fléau Vert dans sa main afin de recevoir comme il se doit tout contrevenant et pour le renvoyer dans les filets de feu. Il laissa Mogura se débrouiller mais il gardait un œil sur ce qu’elle faisait au cas où pour lui venir en aide.

Maintenant qu’elle lui avait sauvé la mise, il devrait en faire de même avec elle dès qu’elle aurait un problème.

Elle avait réussi à en mettre quelques-uns à terre, ce qui était déjà une bonne chose. Elle restait concentrée pour viser du mieux qu’elle le pouvait les parties sensibles des adversaires, étant une majorité d’homme, il ne fallait pas chercher bien loin. En effet, le fait de recevoir ce genre de projectiles dans des parties intimes et susceptibles les faisait s’écrouler sur le sol comme de vulgaires mouches. Moir était assez fière d’elle, pour une genin elle ne se débrouillait pas trop mal, elle se permit même de relâcher sa garde quelques secondes, mais ce n’était pas un moment très stratégique puisqu’arrivaient sur elle diverses projectiles élémentaires qu’elle était incapable d’éviter à cause du peu d’espace qu’ils avaient.

Elle se retrouvait soudainement au cœur d’un espace encore plus confiné, collé au torse de l’Hokage, serait-ce une sorte de paradis ? Elle en profita pour caresser allègrement le torse de son mentor tout en écoutant ses consignes. Elle n’avait pas vraiment le choix de toute manière alors elle acquiesça. Lorsque le dôme s’apprêtait à s’ouvrir, elle lui susurra dans l’oreille un : Souhaite-moi bonne chance ! Avant de déposer un baiser sur sa joue et de partir sous terre. Elle avait senti un regard étrange posé sur elle après qu’elle ait frappé l’homme avec le marteau, comme si l’hokage se sentait redevable. Elle tâcherait alors de ne pas lui faire oublier.

Elle réapparut au niveau des artefacts, elle sentit une grande chaleur provenant de derrière elle, un rapide coup d’œil alors qu’elle rassemblait les objets lui permit de s’assurer que son maître allait bien et qu’il était lui-même à la source de ces flammes. Une fois toutes les affaires réunies, elle les mit dans un sac qu’elle portait sur une épaule, un peu comme le papa noël, mais en plus sexy. Elle regarda autour d’elle, évidemment il n’y avait pas de portes ou de sorties, la chaleur commençait à l’atteindre, elle trouvait ça très désagréable mais au moins c’était le signe que Daiki s’en sortait.

Elle empoigna sa frappe en terre qui lui avait été très utile ce jour-ci et elle se fit elle-même une porte en frappant un grand coup contre le mur. Elle hésita alors entre partir et attendre Daiki là-bas, supposant qu’il s’en sortirait bien évidemment ou bien rester ici. Elle posa le sac un instant sans le lâcher des yeux pour autant et jeta un rapide coup d’œil à l’intérieur, les flammes étaient encore là. Elle retourna près du sac, elle regarda aux alentours que personne ne la menaçait, non c’était peu probable, ils s’étaient tous réunis à l’intérieur pour aider leurs chefs.

Daiki sensei ? ça va ?

Le plan se mettait en place. Un simple allumage de plus de la part de Mogura qui déposa un baiser sur la joue du Godaime en même temps qu’elle lui avait demandé de lui souhaiter bonne chance. Ce qu’il n’avait pas eu le temps de faire puisqu’elle s’était immédiatement mise au travail en plongeant sous terre. De son côté il avait pu commencer à faire frire les ennemis dans des flammes gourmandes. Les plus expérimentés des brigands ne se laissèrent pas avoir par ça et ils parvinrent à contourner le problème. Ils maîtrisaient quasiment tous le Suiton. Ce qui les aida à venir engager le combat au corps-à-corps. Et Daiki avait de quoi les recevoir pour ça.

Il était encerclé par trois shinobis armés de kunaïs et arborant un sourire carnassier témoignant de leur assurance de remporter le combat haut la main. Dans ces moments-là, Daiki aimerait avoir son chapeau de Kage sous la main. Leur faciès aurait changé du tout au tout. Mais ce serait trois fois plus amusant de leur prouver ça par un petit combat. Il malaxa son chakra et en déversa une grosse quantité dans la paume de ses mains qui s’ornèrent d’un halo bleuté. Les fameux scalpels de chakra entrèrent en action. Les coups déferlèrent alors que les shinobis brigands tentaient de toucher le Godaime. Mais ils finirent rapidement avec plusieurs tendons sectionnés et de lourdes séquelles musculaires douloureuses. Daiki enchaînait les coups et ne relâchait pas la pression. Il esquivait un coup pour en donner deux et continuer dans un rythme et une allure folle. Un kunaï parvint à lui entailler la joue. Ce à quoi Daiki eut juste besoin de rendre le coup droit dans la face. Le scalpel de chakra acheva le travail à l’intérieur alors que sa main venait de saisir le front de l’opposant.

Les ennemis tombés à cause d’une jambe endolorie ne pouvaient qu’assister impuissants au carnage et au triste spectacle de leurs compagnons tombant les uns après les autres sous les coups du Renard qui put finalement arrêter d’enchaîner les coups maintenant qu’ils étaient tous hors d’état de nuire. Il leur adressa un dernier regard jeté de toute sa hauteur et témoignant du mépris qu’il éprouvait à leur égard. Mais il ne fit rien. Il aurait aimé en terminer mais il se dit au dernier moment que leur châtiment arriverait bien assez vite puisque le bâtiment était assailli et rongé petit à petit par les flammes. Il se retourna pour se diriger vers la sortie alors que les quolibets fusaient dans son dos. Les derniers tumultes d’une vie de chapardage et de la haine de s’être fait pincé par un adversaire plus fort que soi qui vous abandonne à votre triste sort et aux prises avec le feu. Mais n’était-ce pas l’élément symbolique de la justice qui accomplit son œuvre ? Eh bien il en serait de même pour eux. la justice les consumerait et enverrait leurs méfaits dans l’ombre.

Une ombre qui planait à l’extérieur à cause de la nuit et qui empêcha Daiki de retrouver Mogura avant un moment. Elle lui demanda si ça allait. Il acquiesça silencieusement de la tête avant de lui retourner la question et d’ajouter :

Tu as ce que nous voulions ?

Ce à quoi elle répondit à l’affirmative. Leur mission était donc un succès. Ils prirent immédiatement la direction de leur village d’origine afin de rendre ces reliques à leur propriétaire légitime qui les remercia gracieusement et se répandit en flots de remerciement devant les shinobis. Et ce fut sur cette note positive que les deux Konohajins purent rentrer au village. Une mission rondement menée et un Daiki satisfait d’avoir encore une fois résister aux avances de la jeune fille. Cela le rassurait. Il était encore capable de beaucoup de volonté ! Espérons que ça dure, se disait-il !