Un bruit strident résonnait dans la maison, comme lorsque l’on frotte une pierre à une lame. Ça aurait pu passer si ça ne faisait pas trente minutes que cela durait. Les habitants de la demeure en avaient plus qu’assez et ne désiraient plus qu’une chose, que ça s’arrête. Cette fois ci c’en était trop. Des bruits de pas montant les escaliers annonçaient l’approche imminente d’une personne. Une femme certainement au bruit qu’elle faisait en grimpant les marches. Elle toqua à une porte et rentra violemment. Elle n’avait cependant pas l’air en colère ni braqué, juste agacé. Elle regarda le jeune homme assis dans la pénombre causé par les volets fermés. Il était assis par terre dans un coin, son katana entre ses jambes, une pierre à la main et aiguisait doucement sa lame avec des va et vient. Il s’arrêta et la regarda le contempler avec des yeux attristés. La femme s’avança doucement et alla s’asseoir sur le lit.
- Yuri… Qu’est-ce que tu fais encore assis là dans un coin dans le noir complet... Ca fait bientôt deux semaines que tu es rentré et tu n’es pas sorti une seule fois… As-tu au moins même ouvert t’es volets une fois ?
Le jeune homme baissa les yeux, et ne dit rien. Un long silence se fit où aucun des deux partie ne voulaient prendre la parole. Il n’avait rien à répondre et elle rien n’a ajouter. Il balada ses doigts sur le côté de son sabre. Avait-il au moins conscience de la présence de sa mère ? Quant à elle, elle continuait de le fixer attendant qu’il réagisse. Elle voulait le sortir de sa torpeur, de sa léthargie au plus vite. Il avait quelque peu changé depuis sa réapparition. Elle se leva brusquement et lui ordonna :
- Bon maintenant ça suffit ! Il fait un temps magnifique dehors ! Tu poses ce sabre et tu vas faire un tour ! Et tu ne reviens que lorsque la nuit sera tombée !
Sur ce, elle sortit de la chambre le laissant là dans ses pensées. Les idées venaient petit à petit et se faisaient plus intense. Puis comme un électrochoc il se rendit compte de ce qu’il devenait, un être oisif, resté fixé sur le passé. Il devait aller de l’avant, pour le bien de sa famille et pour lui-même. Il n’était devenu que l’ombre de lui-même. Il venait de réaliser qu’il devait se bouger et redevenir l’homme souriant, aimant et empli de joie de vivre qu'il était. Il jeta son épée sur son lit, se releva et sortit de sa chambre. Après avoir descendu les escaliers, il fit un signe de tête à sa mère qui l’attendait en bas des marches pour lui signaler qu’il sortait. Il n’avait pas besoin de se parler pour se comprendre, un simple regard suffisait. Il sortit de la maison et se dirigea vers le centre-ville pour se dégourdir et voir du monde.
La journée touchait bientôt à sa fin et déjà le soleil décroissait. Cela n’empêchait pas Yuri de se trimballer dans les rues commerçantes, regardant avec admiration toutes les échoppes encore ouverte. On aurait dit qu’il découvrait pour la première fois toutes ses choses. Cela faisait si longtemps qu’il n’avait plus arpenté les rues de Konoha. Il était tellement absorbé par ce qui se passait autour de lui qu’il ne regarda pas là où il mettait les pieds et finit par rentrer dans quelqu’un.