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Qui a dit que je ne trouverais pas à manger dans ce trou perdu? Après des heures et des heures de marche, j'avais enfin trouver un endroit pour me reposer et aussi pour me mettre un ou deux trucs sous la dent. L'endroit était une auberge, ce n'était pas très beau de l'extérieur, mais il semblait avoir une forte activité là-dedans. J'ouvris la porte lentement, pour être sur que je ne venais pas de fourrer mon nez dans un repaire de bandit. Non, tout était parfait, il y avait même un petit orchestre pour mettre de l'ambiance. Vu le manque de place assise sur le par terre, je pris place au bar en compagnie d'individus de tous âges. La serveuse fut visiblement ébranlée de voir un garçon de onze ans se positionner avec une si grande assurance. J'étais habitué à ces regards et je ne m'en souciai donc que très peu. Elle me tendis un menu tout en gardant son hypocrite sourire qui voulait dire : « Ça ne me dérange pas que tu manges ici petit, mais n'oublie pas de payer! »

Bref, malgré la vaste liste de plats offerts dans l'établissement dont la plupart étaient associés à un pris exubérant, j'arrêtai mon choix sur la salade de poulet qui en plus d'être économique me permettrait de me rassasier convenablement. En attendant l'arrivée de mon repas, j'en profitai pour admirer un peu l'orchestre qui faisait tout un bon boulot! Alors que mes émotions virevoltaient au son de la musique, un homme d'âge mur vint s'assoir à mes côtés. Il ne commanda rien d'autre qu'une bière et chuchota quelque chose dans l'oreille du barman. Quelques minutes plus tard, la serveuse revint avec mon repas et l'homme chuchota encore dans l'oreille de cette jolie demoiselle. Par chance, je réussis à entendre leur conversation qui fini par m'intéresser. Ils parlaient de mission, puis de moutons et encore de mission et enfin de ryos! Splendide, de l'argent! Il fallait absolument que je manifeste mon intérêt pour la tâche.

— Dites m'sieur. Je sais que j'ai l'air bien inoffensif quand on me regarde, mais ce n'est pas le cas. Je peux m'occuper de votre mission. Je n'ai pas tout compris, mais j'ai déjà accompli des tâches bien plus difficiles et onéreuses que celle que vous proposez.

Il me fixa pendant un instant et s'exclama avec lenteur et tristesse.

— Tu sais que ce n'est pas bien d'écouter aux portes? Mais bon... J'ai perdu mon troupeau de moutons et j'ai besoin de deux ninjas pour le retrouver. J'ai bien peur que les bandits de la région est volé mes animaux pour se confectionner des manteaux et d'autres objets de valeur. Par la suite, ils vont probablement les faire rôtir... Oh mes pauvres bêtes... Le barman que je connais bien a déjà trouvé un autre ninja dans le restaurant et il t'attend à la porte, va le rejoindre et vous pourrez partir ensemble. La seule chose que je sais, c'est que j'ai reçu un gros coup de masse sur la tête alors que j'étais dans les champs, à l'ouest.

Génial! On venait de me confier une mission. J'engloutis donc le reste de mon repas en moins d'une minute avant de payer et de sortir rapidement de l'établissement. J'allais très certainement y revenir. Une bonne nourriture, une bonne ambiance et même une mission! Quoi demander de mieux. Le seul homme qui se trouvait à l'extérieur était plus âgé que moi et arborait une chevelure d'une couleur spéciale.

— Salut, je suis Seiichi, ton partenaire pour cette mission. Ne te fis pas aux apparences, je fais bien plus que mes onze ans niveau combat et enquête. Et toi, c'est quoi ton nom?

Maintenant que la présentation était faites, j'espérai qu'il me réponde rapidement pour que nous puissions commencez notre enquête. Il avait l'air d'avoir une bonne cervelle, parfait pour ce genre de mission.

Ce Mitsuhiko n'était pas plus sympathique qu'un colonne de bois. Je dirais même qu'il en avait à envier à cette pièce d'architecture chargé de soutenir les toits des maisons! Je m'étais adressé à lui avec une politesse et un certain sourire dans le visage et en retour, il s'était simplement chargé de se nommer d'une manière très sec et sans en rajouter par dessus. Juste à voir l'expression qu'il arborait dans son visage, je savais déjà que travailler avec lui ne serait pas évident et que j'aurais envie de lui faire goûter à du gazon plusieurs fois pendant la mission. Mais bon, il faut parfois faire des sacrifices dans la vie. J'aurais très bien pu rester là à papoter avec des étrangers pendant des heures, ce qui n'aurait pas été très payant. Cependant, mes poches étaient très peu garnis, je manquais d'argent. Cette mission était un moyen parfait d'y remédier. Après s'être brièvement présenté à moi, mon charmant compagnon prit la direction des montagnes sans même m'adresser le moindre regard. S'il était si convaincu que ça, c'était parce que nous nous dirigions dans la bonne direction.

Splendide! Je ne demandais pas mieux que de ne pas avoir à réfléchir sur notre chemin, même si j'aurais aimé qu'il m'explique pourquoi cette direction était meilleure qu'une autre. Après tout, la communication n'est-elle pas la meilleure option pour bien réussir une mission? S'il continue comme ça, je vais finir par m'énerver. Déjà que sa salutations n'était pas très cordial, il est mieux de ne pas continuer à me chauffer pendant des heures. Bon, nous nous dirigions donc vers les montagnes de Tori no Kuni. Rien de bien impressionnant. Qui avait bien pu enlever ces moutons? Alors que nous étions non loin des montagnes, j'apercevais une petite chaumière bien sympathique et de la fumée s'échappait de sa cheminée. Ses habitants pourraient certainement nous indiquer s'ils avaient vu des chèvres... euh des moutons dans le coin! Sans demander l'avis de mon comparse et ce simplement pour jouer le même jeu que lui, je cognai à la porte et une petite dame vint me répondre

— Bonjour madame, désoler de vous déranger, mais nous sommes à la recherche d'un troupeau de mouton perdu, vous n'en auriez pas vu dans le coin?

Elle me regarda d'un air perplexe mais ouvrit tout de même la porte un peu plus ce qui me permettait de voir un peu plus que le bout de son nez.

— Je ne connais pas beaucoup de gens qui élèvent des moutons dans le coin. Le plus gros de la région est certainement le vieux Gako qui est bien connu de tout le monde comme un homme qui aime les magouilles. Si je me souviens bien, le dernier a avoir voulu lui faire concurrence a disparu... Si vous le cherchez, il réside derrière les montagnes, dans les grandes plaines. Je n'en sais pas vraiment plus à son sujet!

Intéressant, très intéressant. Il y a donc un homme, ce Gako, qui possède le monopole du commerce de fourrure dans le coin. Cet homme était désormais notre suspect numéro un. Je m'empressai donc de remercier la dame avant de partir d'ici. Traverser les montagnes en compagnie de Mitsuhiko ne serait pas de tout repos. Il ne pouvait pas vraiment me reprocher quelque chose, j'avais fait avancer la mission. Je pris donc la direction des montagnes en tentant de dialoguer avec lui. Pour vu que ça marche.

— Tu as une idée de qui est ce Gako? C'est probablement lui qui a enlevé les moutons, enfin c'est notre première piste. Tu as une autre idée?

Dans tous les cas, même si le vieux Gako paraissait comme un suspect parfait, il ne fallait pas que nous l'arrêtions tout de suite. Peut-être que le jeune fermier nous avait menti. Il y avait plein d'options qui s'offraient à nous et je comptias bien mener à terme cette enquête. Après environ une heure de marche, nous arrivâmes devant une immense terre où reposait des centaines de moutons! Des dizaines d'employés s'afféraient à tailler leur laine, une vrai industrie. Une grosse maison était situé en plein milieu du terrain. Gako était certainement à l'intérieur...