Eh ben. Que me voulait-il cette fois-ci ? Peut être me remercier de ce remède que je lui avais prodigué. Peut être me parler d’un projet en particulier. J’sais pas. En tout cas, ce que je savais, c’est qu’il venait tout juste de rentrer d’un voyage plus ou moins éreintant. Michiki, Kyôji, ou encore Inori, avaient peut être informé le Nidaime de mes intentions envers les nuisibles de ce monde, et initié à cette traque. Quoique non, ils savaient le risque qu’ils encouraient à révéler qu’ils coopèrent avec des Nukenins, des Kumojins pour le transmettre aux hautes instances du village. Mais, je pourrais peut être lui parler de mon petit projet, enfin ça sera délicat. J’avais bien changé depuis notre dernière entrevue, lorsqu’il m’avait fait « Lutin ». Oui, je prenais ma tâche de Junin plus au sérieux que celle de Laborantin. Même si quand on s’y penchait dessus, on pourrait penser que mes deux « hobby’s » étaient liés.

Je consumais la lettre présente dans ma dextre d’une impulsion katon, refermait la porte et montait me changer. Quelques secondes plus tard, je me téléportais au centre ville, sous le regard ébahi de quelques civils. Je traversais les venelles bondées de l’hydrométèore en direction de ce que l’on appelait ici, la montagne bleue. Un endroit mystique, à la limite de l’extraordinaire. Un système aquatique qui assurait le bon fonctionnement de l’unité Kirjin et abritait quelques points stratégiques de la brume, dont un connus des reîtres à son service seulement.

Je pénétrais au temple l’abritant, descendit au lac. J’admirais ici et là les chimères griffonnées sur le mur. Ingénieux, ingénieux mécanisme. Un siphon, similaire à une de mes plus puissantes techniques, donnait place à un eldorado. Pour accéder au dit royaume promis, il falait maintenant emprunter des escaliers, qui s’enfonçaient au milieu du tourbillon aquatique, plus proche du siphon. Et je descends, je descends encore. Je ne cesse de dévorer l’univers magnifique de mes yeux.

La descente est finie. Je suis maintenant devant un porche de fer forgé géant. De ma dextre, je sors mon bandeau shinobi que j’ai à la ceinture. Je le sers dans ma menotte, le montrant littéralement à la porte. Moi qui m’étais aventuré loin de kiri pour admirer les sept merveilles du monde, il me semble que j’étais passé à côté de la huitième. Ce n’était pas la première fois que je venais ici, mais la première que je regardais les lieux avec autant d’admiration. Car ce qui fait la beauté d’une femme, d’une planche artistique, ce n’est pas sa « beauté » en elle même, mais la façon dont on la regarde. Et chez moi, cette façon avait changée.

Et je marche, je marche, suivant cette petite lumière. J’admire toutes ces fresques peinte sur les murs. Puis je débouche sur une gigantasque boule s’étendant à des kilomètres. Ni l’arène, ni le siège des sept épéistes, je me dirige vers le centre d’entrainement pour jônins d’élites. Inutile de préciser que moi même, tout comme celui qui m’avait envoyé la missive, en faisions partie, et lui bien plus que moi.

Les pseudos gardes me laissent rentrer au vu de mon niveau de chakra certainement, ou alors c’est ma tête qui leur reviens. J’entre, je regarde. L’arène des grands. Pas de place pour les petits, et même moi, je me sens le plus humble des shinobis ici. Les plus grands de Kiri –et donc du monde- s’entraînent ici. Je m’assois et attends mon potentiel comparse d’entrainement. Quand finalement il viens, je me lève en disant :

• Alors, votre conscience vous a finalement rattrapé, et vous êtes venus me filer l’argent pour le médoc’ de l’autre fois ? Ah ah, je rigole bien sur. Maais, je dois avouer que je suis assez intrigué de savoir le pourquoi du comment, votre lettre n’était pas très... Informative.

J’espère que ma petite boutade ne l’aura pas trop affecté. Avare comme il est, ça pourrait lui causer une crise cardiaque. M’enfin pour tout dire, ça m’intriguait quelque peu en effet. Regardant deux jônins jouter au sabre dans une rixe hypersonique, je détournais mon soupirail ambré pour fixer de mon mono globe flavescent le Lutin noble. Il n’avait pas vraiment changé, pour ne pas dire pas du tout. Toujours le mec qui ne se prenait pas au sérieux, qui ressemblait plus au ninja lambda qu’au leader de la brume sanglante.

Le chef des hommes aux oreilles pointues enchaîne suite à mon point-réplique en me présentant son projet. Ni grande responsabilité au village, ni demande spéciale. Il me demande tout simplement d’être son disciple, au sein de son équipe dite Yôma. Elève du Nidaime Mizukage, au fond pourquoi pas. J’ai beaucoup à apprendre de lui en ce qui concerne le ninjutsu et le taïjutsu. Et puis, il y’a un certain prestige à l’être épigone d’un ninja SSS, même je suis un jônin d’élite en soi.

Cependant, mes disponibilités en ce qui concernait les équipes shinobis étaient grandement amoindries, surtout quand on sait ce que je planifie d’exécuter avec l’Ahôdori. Je n’ai donc malheureusement donc pas le temps d’intégrer une autre formation, surtout en tant qu’un élève. Le rôle du prosélyte est généralement celui d’être toujours présent lorsque son chef a besoin de lui, et je n’en avais malheureusement pas les moyens pour l’instant. Seul une équipe de prestige, une sorte de patrouille annuelle me conviendrait, et encore. Vraiment, mon « emploi du temps » était très chargé, et c’est avec un peu de gêne que je déclinais la proposition du dirigeant de l’hydrométèore :

• Ca aurait été avec plaisir, d’autant plus que comme dit, j’aurai beaucoup à apprendre de vous malgré mon rang. Cependant, je suis fréquemment sollicité par le village ces derniers temps, et mon autre équipe me prends déjà beaucoup de temps. J’aurai pu tenir un rôle de coéquipier occasionnel, mais il me semble que ce ne soit pas là votre requête.

J’attendais une quelconque réponse de sa part, histoire de ne pas partir tel l’illustre connard que j’avais été la dernière fois. Je n’aurai donc plus qu’à effectuer une légère manipulation de chakra pour me retrouver dans ma maison.

Spoiler: