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 Little princess in a terrible mess ♫ (Kuchy)

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Message(#) Sujet: Little princess in a terrible mess ♫ (Kuchy) Little princess in a terrible mess ♫ (Kuchy) EmptySam 9 Mar 2013 - 22:23

    Je n’étais pas particulièrement anxieuse, ni angoissée. J’avais pris pour habitude de prendre les choses telles qu’elles viennent, de ne rien attendre de la vie et d’accepter avec humilité tout ce qui me tombait dessus. C’est d’ailleurs ce pour quoi les religieux sont hypocrites : ils prient à longueur de journée un Dieu, mais se retournent contre lui dès que quelque chose de mal se produit dans leur vie. L’hypocrisie réside dans le fait que s’ils acceptent ce qui a de bon en Dieu, ils se doivent également d’accepter ce qui a de mal. Ce serait beaucoup trop simple, de croire en une entité supérieure qui ne serait là que pour faire le bien. Si y croire suffisait à nous rendre heureux, le monde serait empli de croyants. Mais je m’égare. En ce jour, j’éprouvais tout de même de l’appréhension. Cela faisait deux bonnes heures que la lettre se trouvait sur ma table, prête à être ouverte et à me dévoiler mon sort.

    Q
    uelques semaines auparavant, j’étais sous la chaleur étouffante du désert de Suna, à me battre avec un colosse roux que j’avais rencontré plusieurs mois auparavant. Je me battais pour mon avenir, pour mes objectifs : pour devenir Chûnin. Je dis mes objectifs, et je le dis à dessein. Je suis héritière d’une famille très riche, être une ninja est donc un choix parfaitement assumé et voulu puisque je peux vivre sans. Monter en grade me permettra d’accomplir mes deux objectifs principaux : être reconnue dans mon village et au-delà, ainsi que de découvrir ce que mon clan a toujours tenu à me cacher et qu’il n’a pas dévoilé avant d’être décimé. Plus je suis gradée, plus j’ai de l’influence. Plus j’ai de l’influence, plus j’ai accès à des données cachées. Plus j’ai accès à des données cachées, plus j’en saurais sur mon clan. Et plus j’en saurai sur mon clan…

    J
    e me décidai finalement à ouvrir cette lettre. Je le pris dans mes mains, et entamai la déchirure du papier, quand un léger bruit se fit entendre. Je me retournai, et regardai l’endroit d’où ce bruit provenait : la grande baie vitrée qui séparait mon intérieur de mon jardin. Une légère fissure traversait de part en part le carreau, en bas duquel se trouvait un petit oiseau qui semblait inconscient. Lâchant ma lettre, je me dirigeai vers cet étrange animal qui était venu s’échouer sur le pas de ma maison. J’ouvris la porte vitrée et le pris dans mes mains. Il n’était pas très grand, à peine dépassait-il mes deux mains jointes, les ailes déployées. Ses ailes étaient d’ailleurs très fines et légères, alors que son bec était long et pointu. Ses plus arc-en-ciel et ses petites pattes jaunes lui donnaient l’air fragile et délicat. Dans mes mains se trouvaient un colibri, inconscient.

    Sans réellement savoir pourquoi, je le rentrai à l’intérieur, croyant apercevoir au dehors deux autres colibris en vol, et le mis sur ma table, enroulé dans un de mes maillots. Les légers mouvements que son torse faisait m’indiquaient qu’il était toujours vivant. Je sortis donc à la recherche d’un magasin vendant le nécessaire pour oiseau. Je ne comptais pas le garder indéfiniment, mais je comptais bien le soigner. Après des recherches intensives – on ne trouve pas à chaque coin de rue de quoi nourrir un colibri – je reviens chez moi quelques heures plus tard avec une cage, des graines pour oiseaux et de quoi l’hydrater. Je l’installai sur ma table de salon, passant la soirée à espérer qu’il se réveille. En vain. Il ne le fit pas. Attrapant au passage quelque chose à manger, je me dirigeai vers ma chambre, priant pour que mon nouvel ami à plume soit réveillé le lendemain.

    - A l’aide ? Quelqu’un ? Je vous préviens, je vais crier, et je vais vous agacer les oreilles !

    Rêvais-je ? J’ouvris tout de même un œil. La voix était moyennement aigüe, mais semblait bel et bien réelle. Je me redressai donc sur mon lit, attendant quelque chose de nouveau…

    - Non, sans déconner, ça fait peur le noir. Une fois ma mère m’y a laissé seule, je me suis fait attaquer par une bête mi-ours, mi-scorpion et re-mi-ours derrière. Je vais faire une crise d’angoisse là. Ah, ça y est, je sens que ça vient !

    Non, je ne rêvais pas. Quelqu’un se trouvait bel et bien chez moi. Je me levai donc, aux aguets, et me dirigeai vers l’étage inférieur, duquel provenait les sons. Dans une obscurité la plus totale et dans un silence religieux, j’avançai prudemment, guidée uniquement par les lumières astrales qui éclairaient ma maison par la baie vitrée. Je fis rapidement le tour, sans rien trouver. Mais les voix s’étaient arrêtées au moment où j’avais pénétré dans les pièces du bas, j’en déduisis donc qu’il était capable de me voir, ou plutôt de me distinguer, et qu’il s’était tu justement parce que je venais d’arriver dans la pièce. Je restai donc sur place, à tourner sur moi-même, espérant à mon tour distinguer sa présence, mais rien.

    - Non, sans déconner… Je suis tombé sur le pire des oppresseurs, là…

    Une fois de plus, la voix se fit entendre, non loin de moi. Je continuai à chercher rapidement du regard si je pouvais apercevoir quelque chose… Mais toujours rien.

    - Déjà, sans déconner, vous y verrez carrément mieux en allumant la lumière…

    Je devais réellement passer pour une idiote, mais la base de mon « plan » était de profiter de l’effet de surprise, et de le surprendre en m’en prenant à lui dans l’obscurité. Pour ça, aurait-il fallu que je l’aperçoive. De toute façon découverte, je me résolus à faire ce qu’il me disait, m’attendant à me retrouver nez à nez avec quelqu’un… Mais non. Toujours rien. Rien n’avait changé depuis la veille… Si ce n’est que le colibri s’était réveillé, et semblait me fixer de ses petits yeux noirs. N’osant pas y croire, je lançai tout de même un dernier regard autour de moi. Mais me rendant à l’évidence, je m’avançai vers la cage, où l’oiseau ne me quittait pas des yeux.

    - Heu… Bonsoir…

    J’avais sans doute l’air ridicule, surtout si je me faisais des illusions, et que la personne présente chez moi m’observait en train de parler à un colibri. Mais à ma plus grande surprise, il me répondit.

    - Vous êtes pas très très rapide quand même, sans déconner. Ya une seule chose qui a changé chez vous entre hier et aujourd’hui, et vous êtes pas capable de comprendre que c’est juste moi ?

    Il ne semblait pas énervé, ni en colère. Sa façon de parler, directe et plutôt déplacée, semblait être la façon dont il parlait habituellement.

    - Vous travaillez avec Eternara ?
    - Pardon ?
    - Bah vous m’avez emprisonné, vous devez donc travailler pour elle, non ?

    Un de mes sourcils se leva. Je ne comprenais effectivement rien à ce qu’il racontait. Qui était Eternara ? Et pourquoi travaillerai-je pour elle ? Devant mon regard interrogateur, le petit oiseau fit mine de s’évanouir, avant de se relever et de se mettre sur le perchoir de sa cage.

    - Mais en fait, sans déconner, tu ne sais absolument pas de quoi je parle ?
    - Ni pourquoi tu parles, en fait.
    - Hey sans déconner, c’est une question pertinente que tu poses là, jolie jeune fille. Tu me libères et on en parle ?

    J’hésitai un instant, mais au fond, il ne semblait absolument pas dangereux. Et quand bien même, j’étais, je pense, assez forte pour me défendre en cas de problème. J’ouvris donc la cage, et le colibri s’envola dans la pièce, volant autour de moi très rapidement, battant des ailes si vite qu’on ne pouvait les distinguer. Il plana ainsi quelques secondes avant de se poser sur le rebord du canapé, me fixant toujours de ses yeux noirs.

    - Je t’écoute, que veux-tu savoir ?
    - Déjà qui tu es, d’où tu viens… Ce que tu es aussi.

    Il eut un léger rictus et prit une profonde inspiration. Pendant le début de son dialogue, je me dirigeai vers le canapé, où je m’assis, l’écoutant avec attention.

    - Je m’appelle Myô, et je suis un colibri. Tu dois savoir que dans ce monde, il existe deux branches d’animaux similaires : les normaux, vivant avec les humains, dotés d’attributs propres à leur race, et nous, ceux qui sont dotés d’une conscience humaine et de la parole, mais gardant également les attributs conférés par notre race. Il y a très longtemps, nous vivions tous en harmonie, et les humains, qui avaient développés l’art ninja, apprirent aux animaux de la seconde branche à s’en servir.
    Mais le temps fit ses ravages, et les humains comprirent leurs erreurs. Là où ils pensaient garder une domination totale sur les animaux, ils se rendirent compte que certains étaient bien plus puissants qu’eux et ne tarderaient pas à prendre le pouvoir si la situation ne changeait pas. Alors, ils ont banni, et haï pendant des années les animaux capables de parole et de conscience. Chaque race s’exila alors, dans des coins reculés, dans l’attente qu’un humain vienne les sortir de leur torpeur, afin qu’ils puissent enfin jouir de leur réel potentiel. Chez vous, vous appelez ça « L’invocation ». Chez nous, on appelle ça « La libération ».
    Concernant les colibris, je…


    Il marqua un temps d’arrêt, ses petits yeux s’agrandissant légèrement. Je n’avais pas réellement remarqué ce détail, trop occupée à réfléchir à ce qu’il venait de dire. Les Kuchiyose viennent-ils donc réellement de là ? Les ninjas des anciens temps avaient-ils réellement pris peur de ce que les animaux pouvaient accomplir s’ils étaient doués de conscience ? Ce n’était pas insensé, quand on voit ce que certains sont capables sans cette « intelligence humaine ». Mais l’explication de Myô prouvait bien qu’ils avaient torts : si des années après, chaque race attend qu’on la « libère » en en prenant le contrôle, c’est que les humains n’ont rien à craindre des animaux. Cela se vérifie de toute manière chez chaque possesseur de Kuchiyose : aucun n’a été trahi un jour par son invocation.

    Percevant enfin le silence naissant, je me tournai vers Myô qui avait cessé de parler, le bec légèrement entrouvert. Je le regardais, intriguée. Il finit par se reprendre, le ton un peu plus emballé.

    - Je ne sais pas comment ça se passe chez les autres races, mais chez les colibris, on possède une espèce de prophétie qui indique comment apparaitra notre libérateur. Enfin, en l’occurrence, notre libératrice, puisque c’est censé être une femme qui nous sauvera. Et sans déconner, ça peut carrément être toi !

    J’explosai de rire. Je n’étais qu’une Genin, on n’a jamais vu un si jeune ninja posséder une invocation. Surtout que son histoire de prophétie semblait un peu tirée par les cheveux.

    - Désolée Myô, mais je ne pense pas que je suis celle que tu cherches.
    - Sans déconner ! Je ne connais pas les détails, mais il paraît qu’un colibri perdu se fera recueillir par une jolie et gentille jeune femme qui le guidera vers chez lui, et que c’est elle qui est censée les mener vers un nouvel âge d’or ! Tu corresponds parfaitement !
    - Oui bien sûr. Et la marmotte elle emballe le chocolat, non ?

    Myô continua de me convaincre que j’étais « L’élue », et je continuai à lui faire croire que non. Insistant, je finis tout de même par céder, et proposai de l’accompagner jusque chez lui. Il accepta, et je finis par partir me recoucher, des questions et des interrogations plein la tête, et que je n’avais pas pensé à lui poser. Comment était-il arrivé ici ? Est-ce que cette histoire de prophétie est vraie ? Et qui était Eternara ? Je suppose que j’aurai toutes les réponses à mes questions le lendemain…
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Message(#) Sujet: Re: Little princess in a terrible mess ♫ (Kuchy) Little princess in a terrible mess ♫ (Kuchy) EmptyJeu 14 Mar 2013 - 10:35

    - Mais enfin, c’est dans mon écharpe que tu t’es mouché, là, Myô !
    - Il fallait bien que je me mouche ! L’air de ton pays me troue les narines, sans déconner.
    - OK, on va être clair : ne touche plus à mes affaires.
    - Arrête de crier comme un mouton qu’on égorge, sans déconner. J’peux te prêter mon mouchoir, si tu veux.
    - Si tu avais un mouchoir, pourquoi tu ne l’as pas utilisé ?
    - Le tien était plus propre.

    Cela faisait plusieurs heures qu’on marchait en direction de je-ne-sais-où, et le voyage avait été tout du long de la sorte. Myô était excentrique et excité, et avait beaucoup de mal à être sérieux. Il passait son temps à parler, à raconter des blagues et à faire des choses que les gens « normaux » ne devraient pas faire – comme se moucher dans mon écharpe, qui avait désormais rejoint les buissons entourant le sentier qu’on empruntait. Devant gérer son excentricité, j’en avais presque oublié les questions que je me posais, et je profitai d’un moment de silence de sa part pour lui demander.

    - Dis-moi, hier tu avais peur que je travaille pour un certain Eternara… C’est qui ?

    Myô prit quelques secondes avant de parler. Il continuait à voler droit devant, sans même prendre le temps de me regarder, puis il finit par venir se poser sur mon épaule. Il avait l’air d’avoir perdu toute sa bonne humeur et toute son excitation. Même sa voix trahissait un profond malaise.

    - Il faut que tu saches que le monde des colibris est actuellement en guerre. Deux colibris très puissants, Eternara et Myakio, se livrent une guerre sans merci depuis déjà plusieurs mois, chacun se défendant pour ses idéaux et pour le pouvoir sur le monde entier des colibris. C’est assez complexe, je ne suis pas dans la division des affaires politiques et sociales, mais c’est en gros le principe.
    Moi, je suis chef de la division d’espionnage, du côté de Myakio. Récemment, j’avais réussi à localiser une ouverture pour infiltrer la base d’Eternara et ouvrir une possibilité pour gagner la guerre. J’ai malheureusement été repéré, et je me suis fait poursuivre jusque chez toi. Ne me souvenant pas exactement de ce qui s’est passé, je pensais m’être fait avoir.


    Des colibris en guerre ? Je pense qu’après avoir entendu ça, on peut dire que j’ai tout entendu. Il s’avérait surtout que les mondes parallèles au notre – ou peu importe ce qu’ils étaient vraiment – étaient bien plus complexes qu’on pouvait se l’imaginer. En fait, ils étaient tels que le monde des humains est : une anarchie totale où les gens se battent pour survivre et pour défendre ce qu’ils pensent être justes. Chez Myô, deux camps, celui d’Eternara et celui de Myakio, se battaient, chacun défendant apparemment ses idéaux. La question que tout le monde se pose dans ce genre de situation est : et moi, si je devais participer à cette guerre, quel camp je choisirais ?

    - Tiens voilà, on y arrive...

    On avait marché toute la journée, et on se trouvait actuellement devant une cascade de taille moyenne qui coulait le long d’une paroi rocailleuse. J’aurai pensé me retrouver dans un pays un peu plus grand que ce petit lac qui se présentait à moi. Myô s’envola de mon épaule où il s’était installé pendant la dernière partie du voyage, et alla se mettre sur une branche près du flux aquatique qui descendait dans un bruyant vacarme.

    - Le monde des colibris se trouve derrière. Tu viens ?

    Puis, comme par enchantement, il fonça dans la cascade et disparut. J’eus tout de même quelques instants de réflexion. J’aurais tout aussi bien pu tourner les talons, retrouver Konoha et ne plus jamais entendre parler de cette histoire de colibri. Mais ma nature curieuse m’encouragea une fois de plus à suivre ce petit oiseau et, sautant de pierre en pierre, je traversai à mon tour la cascade.

    L’eau froide, malgré la mince épaisseur de la chute, me fit avoir des frissons qui parcoururent tout mon corps. Mais j’étais à peine mouillée. Myô m’attendait sur une pierre de ce qui semblait être une grotte. Il s’envola à nouveau et s’enfonça dans l’apparente obscurité que constituait la caverne. Il ne fallut que quelques secondes pour déboucher dans un autre endroit, dans ce qui semblait être une ville perchée. Des dizaines et des dizaines de maisons de bois s’étalaient devant mes yeux, maisons dominées entièrement par ce qui semblait être un palais.

    - Bienvenue chez moi !

    Myô vint se poser sur mon épaule et m’indiqua le chemin à suivre. Visiblement, nous allions à la rencontre de Myakio, le souverain de ce village de colibri, et l’un des deux protagonistes prenant part à la guerre des oiseaux. Nous croisâmes beaucoup d’autres piafs sur le chemin, qui me regardait avec de grands yeux tout aussi noirs que ceux de Myô. Je les entendais murmurer sur mon passage, mais étrangement, je sentais que leur ressenti n’était pas désagréable. J’étais une inconnue, j’étais d’une autre race, mais je savais au fond de moi que ce qu’ils disaient n’avaient rien de méchants. Les bribes de conversation que j’entendais, leurs yeux emplis de fascination : bref, leur comportement laissait croire qu’ils me prenaient réellement pour quelqu’un qui allait les libérer.

    Myô et moi arrivâmes sur les marches du palais de Myakio, surnommé au vu des affiches « Le Roi Colibri ». Myô s’entretint rapidement avec ce qui semblait être la garde du palais, et on finit par s’engouffrer dans les couloirs de l’immense demeure. Même pour une humaine, elle semblait totalement démesurée : des plafonds de plusieurs mètres de haut, des vitraux scintillants et colorés, des colonnes de pierres blanches limitant les chemins, des carrelages aux motifs dorés : tout baignait dans le luxe le plus total, et rien ne laissait présager qu’une guerre se déroulait dans ce pays. On mit quelques minutes à arriver dans ce qui semblait être la salle du trône. On nous fit attendre quelques instants, puis deux autres colibris vinrent nous faire entrer.

    - Myô ! Mon bon ami ! Nous te croyions morts !
    - Votre Altesse ! Sans déconner j’y ai cru aussi. Il y avait ces gugusses... Ils faisaient « Grrr ! » et moi « Harr ! » et puis, cette jeune femme a déboulé en faisant « Rawrr ! »… Fantabuleux ! Elle m’a sauvé la vie !
    - Chère humaine ! Comment vous remerciez d’avoir sauvé l’un des nôtres ?

    Le roi semblait bien plus âgé et posé que Myô. Il avait une voix sage, un ton calme et sérieux, et l’on sentait en lui une certaine formé de respect. Le jeune colibri lui-même s’était incliné devant un oiseau bien plus gros que lui : alors que mon jeune ami semblait d’une taille normale, le roi était bien plus gros, et, debout, devait bien m’arriver aux genoux.

    - Je… Ce n’est rien, ne vous en faites pas ! Je suis venue ramener Myô, je ne compte pas rester très longtemps !
    - Votre Altesse ! Je l’ai également ramené dans un autre but que de vous présenter ma sauveuse ! Elle correspond parfaitement à la légende de la libératrice !

    A ces mots, je me sentis tout à coup parfaitement mal à l’aise. Non seulement les gardes colibris présents dans la salle frémirent tous d’un même mouvement, mais le roi lui-même ouvrit ses yeux tout grands. Myô entreprit de raconter le récit qu’il m’avait conté alors que nous étions encore à Konoha, et Myakio semblait boire ses paroles. Une fois qu’il eut finit, un silence s’installa. J’avais juste envie de me faire toute petite et de rentrer chez moi. Finalement, cette aventure n’était peut-être pas une bonne idée…

    - C’est une théorie très intéressante, Myô ! Je savais que je pouvais te faire confiance quand je t’ai nommé à la tête de ce service ! Tu as toujours eu l’œil !

    Le visage de Myô s’illumina. Apparemment, recevoir un compliment de son roi suffisait à l’emplir de joie.

    - Cependant, tu oublies un point important de la légende. Il faut également que la personne concernée ressente effectivement qu’elle se doit de guider le peuple colibri vers un nouvel âge d’or. Dites-moi, mademoiselle… Vous sentez-vous l’âme d’une héroïne ?

    Jamais mon cœur n’oscilla autant. Je regardais successivement le roi et Myô, dont le regard s’emplissait de larmes. Bien sûr que non, je ne me sentais pas l’âme d’une héroïne. Mais si je l’avouais, Myô s’en verrait totalement désabusé. C’était stupide, mais je m’étais réellement attachée à cet oiseau en quelques heures. Le blesser ne me faisait absolument pas plaisir.

    - Je… Je suis désolée, Votre Altesse, mais… Mais non, je ne pense pas être celle que vous cherchez.

    Je croisai à peine le regard de Myô, mais ce que je vis me brisa le cœur. Son regard perdu et désabusé, comme si je venais de le condamner à mort. Je trouvai d’ailleurs cette réaction un peu exagéré par rapport à ce que j’avais réellement fait, mais c’était le tempérament du colibri : tout rendre exceptionnellement exagéré. Je me contentai donc de continuer de fixer le roi qui, lui, gardait toujours cette même expression bienveillante.

    - Et bien, mon cher Myô. Ce n’est pas grave, il te manquait juste un détail ! Je suis désolé pour tout cela, mademoiselle… ?
    - Krystal… Krystal Kamikoru.
    - Et bien Krystal, laissez-moi au moins vous offrir une nuit dans mon palais, ainsi que de quoi vous nourrir. On vous ramènera dans votre monde dès demain matin ! Qu’en dites-vous ?

    J’acquiesçai, en vérité à moitié soulagée. Je ne me sentais pas de refaire le chemin en sens inverse si tôt après l’avoir déjà emprunté. Escortée donc de deux gardes colibris, je m’enfonçais de nouveau dans les dédales du palais, laissant Myô aux côtés de son souverain…

    La chambre qu’on m’avait donnée était tout aussi luxueuse que le reste du palais. Un immense lit à baldaquin pouvant accueillir au moins quatre personnes, des meubles en bois ciré, un parquet impeccable et une immense fenêtre laissant percer les rayons de la lune qui brillait de tout son éclat. On m’avait servi un repas très copieux, et assurer qu’en cas de besoin, les gardes se tiendraient prêts à m’amener ce dont j’avais envie. En bref : j’étais traitée comme une princesse. Je me mis dans les draps moelleux du lit, et il me fallut pas plus de quelques secondes pour m’endormir, et laisser la place au monde des rêves.

    - Krystal ?

    Combien de temps cela faisait que je dormais ? Trois heures ? Quatre heures peut-être ? Mais jamais je ne m’étais sentie aussi bien que dans ce lit. Ou plutôt : jamais je n’avais passé aussi paisible. Il semblait que le monde des colibris m’enlevait tous les soucis que je pouvais avoir.

    - Krystal ?

    J’ouvris un œil, puis l’autre, sentant quelque chose tapoter dans mon dos. Je me retournai, et sentis qu’un oiseau se trouvait là, mais l’obscurité ambiante m’empêchait de la distinguer. Je tendis mon bras, allumai la lumière et vit avec effroi ce qui venait de me réveiller. C’était Myô, mais un Myô amoché et limite mourant. Ses plumes arc-en-ciel étaient tâchés de sang et arrachées par endroit, son bec était tordu, ses yeux si pétillants étaient gonflés et emplis de larmes et de sang. Il était essoufflé et ne semblait plus capable de voler. Je le pris dans mes mains, où il tomba complètement, à bout de force. Dans un souffle, il me dit cependant.

    - Il faut que tu t’en ailles… Myakio… Il veut te tuer…
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Message(#) Sujet: Re: Little princess in a terrible mess ♫ (Kuchy) Little princess in a terrible mess ♫ (Kuchy) EmptyJeu 14 Mar 2013 - 11:59

    Je restai silencieuse pendant plusieurs secondes, silence uniquement perturbé par la respiration haletante de Myô qui semblait avoir perdu connaissance. Que devais-je faire ? L’état du colibri et son avertissement étaient sans doute liés. Et quel intérêt pour lui de venir me mentir à propos de ça ? Non, clairement, quelque chose clochait. L’exagération des sentiments de Myô la veille, quand je l’ai désabusé devant Myakio, était sûrement liée à cet avertissement. Le roi des colibris n’est pas celui que je croyais qu’il était. La ville dans laquelle je me trouve actuellement est sans doute celle du mauvais camp.

    Plusieurs choix s’offraient à moi. Je pouvais laisser Myô à son sort, et simplement rentrer chez moi. Je pouvais également ignorer son avertissement et continuer ma nuit. Mais ni l’une, ni l’autre des possibilités ne me plaisaient. Myô venait peut-être de sauver ma vie. A mon tour de sauver la sienne. La seule personne qui peut m’aider actuellement, je ne la connaissais pas. Je ne savais pas où elle se trouvait. Je ne savais même pas à quoi elle ressemblait. Il fallait que je trouve Eternara.

    Le petit colibri était désormais totalement inconscient. Il fallait que je le transporte, mais il fallait également que je sois libre de mes mouvements. Je le mis donc au seul endroit possible actuellement : je le mis dans mon soutien-gorge. Avec l’état actuel de Myô, de toute manière, il ne remarquerait rien. Puis, je sortis de ma chambre. Les deux gardes étaient là, éveillés, mais ne semblait pas me voir. Un genjutsu ? Sans doute. Les colibris de cette « branche » étaient connus pour maîtriser l’art ninja. Mon affection envers Myô s’agrandit un peu plus : il maîtrisait lui aussi l’art des illusions. Je partis donc dans ce labyrinthe qu’était le palais de Myakio, espérant de tout mon être ne pas avoir à croiser d’autres colibris. Je tournai ainsi pendant plusieurs minutes, pour enfin trouver la grande porte d’entrée. J’allais l’ouvrir, mais je me rétractai : des gardes se trouvaient sans doute à l’extérieur. Même si je pouvais me dissimuler, ou essayer, l’ouverture d’une porte aussi gigantesque ne passerait pas inaperçu. Je me résignai donc à trouver une autre sortie. Je me tournai directement vers les salles adjacentes, où se trouvaient sûrement des fenêtres que je pourrais emprunter. Et ça ne manqua pas : la première salle que je visitai était non seulement vide, mais comportait également une immense fenêtre. Je l’ouvris discrètement, et m’engouffrai au dehors, dans un jardin bordant les marches de l’entrée principale. Je jetai un œil à ces escaliers, et vis que j’avais vu juste : quatre colibris montaient la garde. Je passai donc un peu plus loin, et me retrouvai au beau milieu du village, espérant de tout mon être que personne ne savait que je ne devais pas être en dehors du palais.

    L’image que j’avais eu la veille de ce village avait totalement changé. Alors que j’avais vu des maisons cossues et un village prospère, il s’avéra que j’étais loin du compte. Je ne sais pas si j’ai vu la plus belle partie du village ou que j’étais trop fatiguée ou obnubilée pour voir que des dizaines de colibris étaient faibles, en train de dormir dans des coins de rue, comme de vulgaires clochards. Déplumés pour la plupart, ils ne me regardèrent même pas quand je passai devant eux. Le froid les faisait trembler, et beaucoup tentait de se réchauffer les uns contre les autres. Une boule à la gorge, je continuai à avancer, essayant de trouver un quelconque indice sur la localisation d’Eternara.

    Je tournai ainsi dans le village près d’une heure, sans rien trouver du tout. Je ne connaissais pas du tout le monde des colibris, si je m’y aventurais, ni moi ni Myô ne pourrions survivre. Il avait réellement besoin d’aide, et ce rapidement. Mais une fois de plus, c’est lui qui me vint en aide.

    - HEY VOUS ! RENDEZ-MOI MON FRÈRE !

    Je me tournai et vis un autre colibri, de la taille de Myô, qui se dressait devant moi. Aussi faible que les autres, elle avait une voix de femelle.

    - Pardon ?
    - RENDEZ-MOI MON FRÈRE ! RENDEZ-MOI MYO !

    Je vois. Ce jeune colibri est donc la sœur de Myô. J’ai cru comprendre que Myô était doué en sensorialité, que sa sœur le soit également n’est pas réellement étonnant. Sortant le colibri de mes vêtements, je lui montrai, et lui expliquai la situation. Elle fondit en larmes.

    - Je suis désolée… Je… Je n’ai plus de nouvelle depuis très longtemps, et… Ô Myô… Qu’est-ce qu’il t’a fait ?
    - Ecoute, j’ai une idée pour tenter de le sauver. J’ai cru comprendre que Myakio n’est pas ce qu’il prétend être. Si Eternara est son ennemie, c’est qu’elle n’a pas les mêmes idéaux que lui, et qu’elle a donc un bien meilleur fond que lui. Il faut que je l’emmène à elle. Tu sais où je peux la trouver ?

    Le colibri me regarda, ouvrit la bouche, puis la referma. Et ainsi plusieurs fois. Puis elle regarda son frère. On sentait en elle de la peur, de la très grande peur. On sentait l’emprise qu’avait Myakio sur eux. Elle finit par me regarder.

    - Il faut aller au château des illusions. C’est là qu’Eternara se trouve. Je vais vous accompagner !

    J’acquiesçai, et on se précipita en dehors de la ville. Quelques minutes passèrent, et on était déjà loin du village au vu de l’allure à laquelle nous marchions. Mais on entendit distinctement une alarme sonnée loin derrière nous. Je sentis que la sœur de Myô fut prise d’un frisson.

    - Myakio vient de découvrir qu’on s’était enfui… Les colibris du village vont passer des jours encore plus sombres…
    - On reviendra pour eux.

    Le colibri se tourna vers moi avec de gros yeux. J’avais mal au ventre, j’avais la rage envers ce tyran. Si je pouvais revenir une journée auparavant, et que Myakio me reposait la même question : « Vous sentez-vous l’âme d’une héroïne ? », ma réponse serait bien différente… Oui, je le sentais, maintenant. Je libérerais les colibris.

    On marcha énormément, et une journée entière se passa. Myô contre ma poitrine, je sentais son souffle s’amenuisait lentement, et j’aspirais à arriver rapidement au château des illusions. Mais une nouvelle nuit passa. J’étais exténuée comme jamais, mais je ne voulais surtout pas m’arrêter. Ce fut au petit matin que je l’aperçus : une grande bâtisse plutôt sobre, aux pierres noires, se dressait devant nous.

    - Bienvenue chez Eternara…

    Nous nous avançâmes et fument rapidement interceptés par d’autres colibris. Une bonne dizaine, armés. La sœur de Myô leur expliqua rapidement la situation. A ma grande surprise, ils nous prirent en charge dès qu’elle eut fini son histoire, et ils nous emmenèrent dans l’enceinte du château. Des centaines de colibris se trouvaient là, et je m’efforçai de mieux les observer. Ils étaient semblables à Myô, et surtout, ils semblaient heureux et en pleine santé. Tout le contraire de ce qu’il se passe du côté de Myakio. Je me sentis totalement désabusée : l’environnement semblait bien plus favorable du côté du « Roi colibri », lui-même semblait bienveillant, et pourtant… Les apparences sont parfois trompeuses. Et cette impression fut encore accentuée quand je rencontrai Eternara…

    Un colibri aussi gros que Myakio, mais dont le pelage était d’un noir de jais. Elle semblait froide et méchante, tout le contraire de l’autre, mais c’était elle qui représentait le camp « des gentils ».

    Spoiler:

    J’expliquai une nouvelle fois la situation, comment j’étais arrivée ici, ce que Myakio m’avait dit, comment Myô était arrivé dans ma chambre… Elle ne me coupa pas, me laissant terminer mon récit. A peine eussé-je fini qu’elle s’adressa à ses gardes et prit la décision la plus sensée qu’elle aurait pu prendre, et que je n’avais même pas pensé. Elle me demanda de leur remettre Myô pour qu’ils puissent le soigner. Etrangement, je le fis sans hésiter, et sa sœur ne rechigna même pas. Eternara ordonna également qu’elle accompagne son frère, pour pouvoir être à ses côtés. Elle la remercia et quitta la pièce, me laissant totalement seule avec la reine des colibris.

    - Krystal, c’est ça ?
    - Heu… Oui, Votre Altesse.
    - Tu peux m’appeler Eternara, et me tutoyer, tu sais. Je ne suis pas vraiment leur reine, de toute manière. Je suis juste celle qui dirige les opérations.
    Mon père était l’ancien roi des colibris, un homme bon et juste, qui n’aspirait qu’au bonheur de ses contemporains. Il avait un meilleur ami, qui différait de ses opinions de pouvoir, mais qui permettait à mon père de garder les pieds sur Terre. Myakio voulait un monde où les colibris régnaient en maître, et où aucune autre race ne vienne interférer. Nous savions qu’un jour, un humain viendrait pour nous, mais Myakio y était formellement opposé. C’est pour cela qu’il voulait te tuer : il se prétend maître de lui-même, et Myô et lui ont compris que tu étais notre invocatrice. Sauf qu’être un Kuchiyose, ce n’est pas être un esclave, bien au contraire.
    Alors, il a tué mon père, et a pris le pouvoir par la force. Je me suis enfuie, et j’ai regroupé peu à peu des fidèles, pendant qu’il instaurait ce qu’il a appelé « Une tyrannie d’utilité publique ». J’ai le malheur d’avoir des plumes noires, et de ne pas avoir un endroit classe où habitait. Alors, quand les colibris – qui sont des millions – doivent choisir un camp, ils se fient aux apparences et rejoignent Myakio. Mais c’est un engrenage malheureux. Quiconque tente de défier son autorité est condmané à mort…

    - De toute façon, rien que le rejoindre équivaut à une condamnation à mort...
    - C’est vrai, les habitants de son village sont maltraités. Ils sont soumis à une monarchie absolue, ni plus ni moins. Mais aujourd’hui, tu es là ! La légende n’est évidemment pas vraie, mais nous savons très bien qu’une humaine viendrait un jour ou l’autre pour qu’on devienne ses invocations. Je te fais une gageure, et je te demande une faveur : aide nous à renverser Myakio, et nous deviendrons ton Kuchiyose. Qu’en dis-tu ?
    - J’aurai accepté sans même que vous deveniez mes invocations !

    C’était vrai. La condition des oiseaux que j’ai vu m’a écœuré et profondément choqué. En oubliant totalement qu’au fond, ce n’était pas mes affaires, j’avais envie de les libérer, de les sortir de leur condition d’esclave. On me permit de me reposer un peu, puis je rejoins la cellule de guerre d’Eternara. On planifia l’attaque sur le palais de Myakio, à l’aide de Myô qui avait été totalement guéri grâce aux talents des médecins d’Eternara. J’appris que les colibris étaient spécialisés dans la sensorialité, et qu’ils s’en sortaient également très bien en Genjutsu. Nous nous entrainâmes quelques jours. Puis le jour fatidique arriva.

    Nous étions fin prêts. Une armée d’un millier de colibris, et moi. Oui, je me sentais l’âme d’une héroïne. Oui, je me sentais prête à affronter Myakio et son armée… D’ici peu, le tyran passera devant le tribunal de ma volonté. Et il ne me plaît pas qu’il s’en sorte indemne…
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Message(#) Sujet: Re: Little princess in a terrible mess ♫ (Kuchy) Little princess in a terrible mess ♫ (Kuchy) EmptyVen 15 Mar 2013 - 15:39

    Le jour J était arrivé. J’avais passé beaucoup de mon temps avec Eternara, mais je fus tout de même impressionnée par le nombre de colibris présents pour se battre. Il y en avait au moins un millier. Un millier de petits oiseaux prêts à se battre pour leur liberté et pour la liberté des leurs. Un millier de petits oiseaux courageux et téméraires qui allaient peut-être donner leur vie pour sauver les autres. C’est toute la différence entre le patriotisme et le nationalisme. Le patriotisme, c’est l’amour des siens. Le nationalisme, c’est la haine des autres. Puis, Eternara apparut, sur un balcon un peu plus haut. Elle aussi était équipée à se battre, et on sentait qu’elle avait envie de prendre part au combat. Myô se tenait à ses côtés, lui aussi prêt à en découdre, et apparemment fier d’être parvenu à se retourner contre Myakio. Dès qu’elle fut arrêtée, un silence mortuaire s’installa au sein de l’ensemble des colibris. Puis, elle prit la parole.


    - Vous ne pouvez pas vous imaginer à quel point je suis fière. Fière aujourd’hui de tout un peuple. Fière aujourd’hui de milliers de gens qui sont prêts à se battre pour ce à quoi ils croient. Je suis fière d’être un colibri. Je suis fière d’être une des vôtres !

    Le silence continuait de demeurer, mais la verve d’Eternara donnait envie d’hurler et d’applaudir.

    - Aujourd’hui, nous nous battons contre un ennemi commun. Les colibris ont été maltraités, persécutés et tués. Myakio n’a rien d’un souverain. Myakio est tout sauf un souverain. Et c’est à nous de lui prouver que le peuple des colibris est plus fort que la tyrannie qu’il a instauré !

    Le silence s’interrompit brutalement pour laisser place à des cris de joie et des applaudissements, ce qui ne perturba absolument pas Eternara.

    - Mes chers ! Qu’ils nous appellent comme ils le souhaitent, qu’ils nous considèrent comme ils le veulent : il ne me plaît pas qu’on nous oublie ! Nous allons entrer dans l’Histoire !

    L
    es cris s’intensifièrent, si bien qu’Eternara dut hurler pour terminer son discours.

    - Mes amis ! Je veux dire à Myakio que nous sommes en vie ! Je veux dire aux colibris que si ils croient que Myakio nous épargnerez en cas de cessez-le-feu, vous faites une grave erreur ! Parce que chacun sait qui il est et de quoi il est capable !

    Le bruit était aussi intense que lors d’une victoire au Ten’Ten d’un Sunajin, lors de l’examen chûnin – bien que des Sunajins n’ont gagné que lorsqu’il n’y avait que des Sunajins. Dans un geste théâtral, Eternara termina son dicours.

    - Myakio, si tu m’entends, j’ai un message pour toi ! Tu peux nous torturer, tu peux nous tuer, tu peux incendier nos maison : mais est-ce que tu vois, ça ? Elle montra son assemblée en furie Le feu se propage ! Et si nous brûlons, tu brûleras avec nous !

    Les derniers mots d’Eternara résonnèrent en moi, et finit même par me donner du courage. « Si nous brûlons, tu bruleras avec nous »… Cette phrase était parfaite. Elle illustrait à merveille la volonté de le battre quoiqu’il arrive. Puis, toujours dans un brouhaha phénoménal, l’armée s’en alla en guerre, prête à renverser cette tyrannie.

    Comptait-on sur l’effet de surprise ? Je ne sais pas. On s’était préparé dans le plus grand silence, mais il était évident que des espions se trouvaient avec nous, alors nous ne savions pas réellement à quoi nous attendre. Arrivés à la vue du village et du palais de Myakio, nous nous arrêtâmes, observant les éventuels mouvements du village. Mais il ne se passait rien. La cellule de direction était composée d’Eternara, Myô, moi et trois autres colibris que je ne connaissais pas. Nous observâmes le village quelques instants, sans rien voir de suspect.

    - Sans déconner, ne remarquez-vous rien ? Ou plutôt, ne remarquez-vous pas l’absence de ce que vous devriez remarquer ?

    Je me tournais vers Myô, qui battait très rapidement des ailes.

    - Je ne sens absolument aucune présence de quiconque dans le village… Sans déconner, c’est louche non ?

    J
    ’avais presque oublié que Myô était spécialisé dans la détection et la sensorialité. Eternara semblait inquiète. Si le village avait été évacué, c’est qu’ils savaient qu’on allait arriver. Mais le souci, c’est de savoir où ils étaient. Car nous ne connaissions pas la force de leur armée.

    - On ne peut pas se permettre de foncer sans savoir ce qui nous attend. Myô, Krystal et moi allons y aller en éclaireur. Krystal vous préviendra en envoyant une flèche de saphir dans le ciel si vous pouvez lancer l’assaut. Ok ?

    Ils acquiescèrent, et nous partîmes tous les trois en direction du village que j’avais quitté plusieurs jours auparavant. Rapidement mais discrètement, on arriva à ses frontières, et effectivement, il n’y avait personne. Nous arpentâmes tout de même les rues, qui étaient désormais totalement désertes. Le spectacle de désolation que j’avais vu semblait encore accru. La saleté, les plumes, les tâches de sang ne faisaient qu’évoquer la misère et la souffrance des habitants, mais cela me retourna encore un peu plus le cœur.

    Nous nous trouvâmes devant le palais de Myakio, qui lui aussi semblait désert. Après quelques hésitations, nous finîmes par entrer et pénétrer dans cette bâtisse luxueuse. Je ne fus pas spécialement dépaysé, puisque les deux seules fois où je suis venue, tout était aussi vide. Nous pénétrâmes dans la salle du trône, là où j’avais rencontré le roi colibri la première fois, puis tout s’accéléra. Des portes de fer se fermèrent derrière nous, et une dizaine de colibris sortirent d’un peu partout, dont Myakio.

    - Et bien. Nous avons nos trois héros préférés en même temps. Ca ne pouvait pas se passer mieux.

    J
    e fixais le tyran avec des grands yeux noirs. J’avais envie de le tuer maintenant, mais ce serait imprudent. J’avais appris qu’un colibri, aussi petit soit-il, pouvait être d’une force redoutable.

    - Rends-toi, Myakio. Mon armée est aux portes de la ville, tu ne pourras rien faire.

    Il éclata de rire.

    - Ton armée ne vaincra jamais la mienne. « Si nous brûlons, tu brûleras avec nous », hein ? Qu’en est-il si vous mourrez tous les trois loin de vos troupes, pendant qu’ils se font tous massacrer un par un ? J’ai des dizaines de colibris infiltrés chez toi, dont l’un de tes commandants. Crois-tu réellement avoir une chance contre moi ?

    Il éclata une nouvelle fois de rire, et les colibris qui l’accompagnaient vinrent bloquer Myô et moi, laissant Eternara libre de ses mouvements. Myakio s’avança, d’un pas décidé, et se mit à hauteur de sa rivale.


    - Allez, voyons voir lequel de nous deux est le plus fort.
    - Tu es fou…

    S
    ans même lui laisser la possibilité de se tenir prête, le bec de Myakio se recouvrit de fer, et il fonça en direction d’Eternara qui fut obligée de se prendre un coup. Elle aussi transforma son bec en fer, et la bataille commença, Myô et moi incapables de bouger. Les coups retentirent dans la salle, sans qu’aucun des deux ne flanchisse. On sentait néanmoins Eternara plus faible que son vis-à-vis, sans doute dû à la première blessure qu'elle s’était prise. Mais la rage qu’elle éprouvait fut sans doute plus forte, car elle finit par reprendre le dessus, blessant Myakio une fois, puis deux fois. Il semblait à son tour craindre la défaite, mais c’était sans compter sur sa lâcheté.

    Alors qu’Eternara allait lui asséner un nouveau coup direct, elle fut soudainement arrêtée. Incapable de bouger. Je levai les yeux : un autre colibri se trouvait là, battant rapidement des ailes, dans un bruit sourd et aigu. Un genjutsu ? Oui, sans doute. Myô me regarda avec supplication. Myakio se relevait, souriant, et s’avançait vers Eternara, incapable de bouger. Il prit de l’élan, et fonça dans sa direction, son bec d’acier pointait en direction de son adversaire. C’était sûr, elle allait mourir.

    C
    ’était à mon tour d’agir. Par fierté, ou par respect envers Eternara, je ne sais pas, je n’avais même pas songé un seul instant à interagir dans son combat. Pourtant, je ne devais pas la laisser mourir. Alors, je commençai par ériger un mur de saphir entre Eternara et Myakio. Ce dernier se le prit de plein fouet, et la puissance du choc non seulement l’étourdit quelques instants, mais détruisit également le mur que je venais de créer. J’enchaînai ensuite par booster ma force, me permettant, non sans mal, de me défaire des colibris qui me retenaient. J’invoquai mon arc, et lançai une flèche sur le colibri qui tenait le genjutsu sur la reine des colibris. L’esquivant, il dut relâcher son emprise car l’emprisonnée retrouva ses esprits. J’en profitai également pour libérer Myô.

    D
    ans l’intervalle, Myakio s’était réveillé également. Il poussa un cri strident, et je vis aussitôt tout flotter autour de moi. J’étais dans l’inconnu total, il semblait que je flottais au-dessus d’un décor que je ne parvenais même pas à distinguer. Un nouveau Genjutsu ? Sans doute. Les colibris avaient sans doute beaucoup à m’apprendre. Il semblait cependant que je pouvais me déplacer. J’avançai donc, dans cet environnement flou et lugubre, puis je me mis à courir, sans réellement savoir pourquoi. Moi, qui me prétendais maîtresse de l’art des illusions, venais d’être emprisonné dans mon propre piège. Je savais que je n’étais pas dans la réalité, ce devait donc être un autre type d’illusion, où, pour s’en sortir, il faudrait faire quelque chose de plus grand, quelqu’un chose qui fasse comprendre à mon esprit que je ne dois pas être là.

    Mes recherches me permirent de me trouver face à Myakio, sans réellement que je comprenne pourquoi. Il semblait tout aussi perdu que moi.

    - Ainsi donc, Eternara remet le sort de notre monde entre tes mains… Intéressant. En utilisant une technique de mimétisme, elle m’a emprisonné dans la même illusion que toi. Enfin, je te passe les détails. Celui qui vaincra l’autre en sortira. L’autre restera prisonnier à vie. Cependant…

    Il sourit, et commença à s’envoler. Mais ses ailes si petites s’étaient transformés en des ailes immenses semblables à celles des anges.

    - Tu es dans MON illusion. Tu es dans ce que JE contrôle. J’y fais donc ce que je veux !

    Il éclata de rire, et m’envoya des boules de feu, une bonne dizaine, que je tentai d’esquiver comme je le pouvais. Ma jambe me brûla, et je compris que l’une avait atteint son but. Il enchaîna ainsi avec plusieurs éléments : il fit trembler un sol invisible, il envoya des décharges, il me lança des éclats de glace, le tout en volant toujours au-dessus de moi à l’aide de ses nouvelles ailes. J’utilisais mon chakra à mauvais escient, rien ne pouvait l’atteindre. Aucune de mes flèches n’atteignait son but. Car en effet, je me trouvais dans son illusion. Je ne savais donc pas où il était. Mais deux choses étaient sûres : il me voyait, et m’entendait.

    Seulement, j’ignorais si cette mise en abyme marcherait. J’avais une idée pour le vaincre à coup sûr, mais mon chakra était désespérément bas, je le sentais. Alors, il ne fallait pas que je me loupe. Je devais savoir si les genjutsus marchaient… à l’intérieur d’un genjutsu. Ou plutôt, à l’intérieur de celui-là. Alors, j’en lançai un visuel, visant à mettre un délai entre mes mouvements et ce que l’autre perçoit. Puis, je commençais à bouger rapidement. Et là, ce fut la délivrance.

    Les attaques continuaient avec la même intensité, mais elles visaient des endroits que j’avais passés quelques secondes auparavant. Oui, les illusions marchaient. Alors, je devais en finir avec lui, avant qu’il en finisse avec moi.

    - Jigeku no Goumon !

    Ce fut instantané. Les attaques s’arrêtèrent, et le flou devint de plus en plus visible. Jusqu’à ce que je remarque que j’étais allongée, sur le sol de la salle du trône, qui était désormais en ruine, sans que je sache ce qu’il s’était réellement passé. Je me levai, doucement, tentant d’éviter la migraine qui me prenait petit à petit. Eternara, Myô et la moitié de l’armée des colibris étaient là, devant moi, hurlant de joie et applaudissant à tout rompre. Derrière moi se trouvait d’autres oiseaux, plus calmes et silencieux, le regard tourné vers le sol. Eternara avait gagné la guerre…

    Combien de temps suis-je restée dans l’illusion ? Sans doute un petit moment. On me raconta qu’Eternara, connaissant le jutsu que Myakio avait envoyé, s’était protégée, pendant que je sombrais dans son illusion. Grâce à une technique spécifique, elle emprisonna également Myakio dans sa propre illusion, étant persuadée que je le vaincrais : seule une personne plus forte que son adversaire dans l’art des illusions pouvait accomplir ce que j’ai fait. Un genjutsu dans un genjutsu, ce n’est pas courant. Pendant mon combat, les traitres de l’armée d’Eternara ont sonné l’assaut, mais l’entraînement intensif et surtout la meilleure condition des troupes de la reine ont permis un rapide contrôle de la situation. Les troupes de Myakio se sont vite rendus, leur chef n’étant plus en état de donner ses directives. On ignore ce qu’il se serait passé si je n’avais pas remporté mon combat. Sans doute qu’Eternara aurait quand même repris le contrôle du monde malgré tout, mais la victoire fut d’autant plus belle.

    Quelques jours plus tard, Eternara et moi avons passé le pacte de Kuchiyose des colibris, et je fus nommée, à titre d’honneur « Princesse des colibris ». Il n’y avait aucun doute, je m’étais attachée à cette bande de piafs, et j’étais sûre qu’on allait accomplir de grandes choses ensemble…

    Je rentrai à Konoha, comme si de rien n’était. Personne ne s’était inquiété plus que ça de mon absence. Je m’affalais dans mon canapé, des souvenirs plein la tête, et je vis cette lettre sur ma table, celle que j’allais ouvrir quand Myô est arrivé dans ma vie. Je la pris dans les mains, et l’ouvrit.

    Chère Melle Kamikoru Krystal,

    Nous avons l’honneur de vous annoncer que votre test à l’examen chûnin a été concluant, et que vous faites désormais partie des Chûnins de Konoha…
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