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Le voyage des Kirijins avait commencé depuis quelques jours et il touchait presque à sa fin. Ils arrivaient presque à destination. Avant de se rendre à Suna, il devait rejoindre leur deuxième coéquipier pour cette mission diplomatique. Michiki n’en savait pas plus. L’identité de ce deuxième contact lui échappait également. Ce serait une surprise si on peut dire. Il espérait juste qu’elle serait bonne. Rien de tel qu’une mauvaise surprise pour commencer une mission diplomatique. Au moins il y avait Kairi avec qui il s’entendait bien. Le maître mot était l’union. Si les Kirijins n’étaient pas un minimum solidaire et sur la même longueur d’onde, ils perdraient toute crédibilité face au responsable de Suna. Et face à un Kage, mieux vaut avoir toute sa crédibilité afin d’être écouté attentivement et ne pas être considéré comme un vulgaire messager.

Le rendez-vous était fixé dans un petit village au Sud du pays. Kairi et Michiki venait de franchir la frontière et leur course ne devrait pas les empêcher d’arriver légèrement en retard. Mais sous ce soleil de plomb, il valait mieux ne pas trop se dépenser et économiser chaque parcelle d’énergie et de force. C’est pour ça qu’ils avaient prévus de nombreuses gourdes d’eau. Habitués à un climat plutôt humide, ils avaient l’impression de se dessécher ici ! Enfin en tout cas c’était l’impression qu’avait Michiki après il ne savait pas si c’était partagé. Il prit donc un peu d’eau puis tendit la gourde à sa coéquipière. Se déshydrater si près du but ce serait bête !

Au loin se profilait le petit village où ils avaient rendez-vous. Quelques maisonnées perdues au milieu de nulle part. C’était assez bizarre de voir un terrain aussi plat. Remarque cela devait apporter un avantage tactique non négligeable. Aucune possibilité d’attaquer par surprise avec un tel terrain offrant une vue parfaite sur des kilomètres et ce sans angle mort. Mais pour ça il fallait dire adieu à toute forme de vie telle que les arbres etc. Le prix était assez conséquent et donnait à réfléchir à deux fois avant de faire le vœu que son pays ressemble à ça. En tout cas, les deux shinobis de la Brume firent leur entrée et ne tardèrent pas à identifier leur fameux contact. Il s’agissait de Masashi. Michiki avait l’impression que ça faisait une éternité qu’il ne l’avait pas vu. Il était parti en voyage avec Shinichi, son senseï. Il semblait avoir changé. Aussi bien physiquement que mentalement.

Ce fut d’un salut chaleureux et amical qu’ils se saluèrent. Le Gekei se préoccupa même de ce qui se passait à Kiri et de comment s’était déroulé le voyage. Michiki remonta ses lunettes rapidement puis finit par répondre :

-La routine au village ! Les jours se suivent et se ressemblent. Et pour le voyage ce fut long et fastidieux mais au moins nous y sommes. Bon, je propose qu’on ne perde pas plus de temps. Allons-y si tout le monde est prêt.

Et ils reprirent la route sans s’attarder. Ils étaient maintenant trois à progresser côte à côte dans ce paysage hostile et difficile à supporter. Michiki était déjà passé par là dans le passé et la chaleur l’avait surpris autant qu’aujourd’hui. Il ne se ferait certainement jamais à un tel climat. Il devait boire régulièrement pour ne pas souffrir. Il s’assurait que ses compagnons fassent pareil car il ne voulait pas se retrouver avec un ou deux corps inconscient(s) dans le désert. Et ils finirent par arriver après une longue marche. Ils furent stoppés naturellement dans leur lancée aux portes de Suna. Les gardes firent leur office. Masashi commença à agir comme il devait et le nécromancien prit la suite :

-Shinda Michiki de Kiri, dit-il en montrant son bandeau. Comme viens de le dire mon collègue, nos intentions sont purement pacifiques. Nous sommes envoyés par Kiri afin de nous entretenir avec votre Kage. Serait-il disposé à nous recevoir ?

Il termina ces mots en détachant sa ceinture où se trouvaient tous ses précieux rouleaux ainsi que ses armes blanches. Il faisait des gestes lents afin que les gardes puissent le surveiller. Il relâcha ensuite la ceinture pour qu’elle tombe dans le sable. Il termina en laissant ses mains bien en vue. Il n’attendait plus qu’une réponse de la part des gardes quant à leur requête.

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Le jeune homme attendait patiemment au niveau de la voie illusionné, il n’attendait en fait rien de particulier. Les aléas de la vie continuait comme si de rien n’était, il faut dire qu’a par l’examen des chunins rien de bien passionnant n’avait lieu à Suna. Il fallait tout de même rester vigilant au cas où une attaque aurait lieu d’autant que la non apparition de Makka avait quelque chose d’assez inquiétant. Deux guerres avaient eu lieu simultanément et aucune trace de l’ennemi public numéro 1, ça en était assez inquiétant. C’est pour ça qu’il ne devait pas prendre sa mission du jour comme quelque chose de déjà acquis ou comme quelque chose de secondaire. Udo devait effectuer des patrouilles afin de surveiller la voie illusionnée, c’était plutôt barbant mais il avait de la chance car Hayato l’accompagnait dans cette tâche. Le Saibogu aimait bien son professeur qui avait un certain talent pour la création, de plus c’était quelqu’un d’assez patient qui répondait aux très nombreuses questions du rouquain. Ce dernier avait toujours été un grand bavard et a n’en pas douter beaucoup aurait pété un plomb. Le marionnettiste lui était toujours patient avec son élève. Parfois l’élève se demandait si son professeur n’était pas un peu déconcerté par leur différence d’âge après tout Udo avait tout de même quelques années de plus que lui.

Il pensait qu’il ne se passerait rien de spécial mais il observa ‘arrivé d’un curieux groupe, ce qui était étrange c’est que peu de personne venait à Suna le village étant au beau milieu d’un désert. La plupart du temps on leur envoyait des messages ou alors mes gens venaient dans les villages à proximité. C’était assez intriguant comme spectacle, l’une de ses personnes semblaient portés des lunettes de soleil, il correspondait parfaitement à la description du databook. A partir de là et vu la nature inoffensive de leur arrivé, le Sunajin en déduit qu’il s’agissait d’une délégation venant de Kiri, ils étaient trois donc cela devait être d’une nature assez importante car cela faisait pas mal de monde au total. Nul doute qu’ils étaient venus pour quelque chose d’assez important. Le manieur d’armes à feu n’avait pas spécialement l’intention de les accueillir mais il voulait au moins voir leur arrivé dans le village. La nature curieuse du jeune shinobi avait repris le dessus, il tenait absolument à voir leurs arrivés. Tout ça s’annonçait plutôt marrant à vrai dire.

Arriver là il observa un ninja aux cheveux longs, Udo le connaissait de vue étant donné que c’était un membre de son clan Yashuiro, son homologue alla à la rencontre des trois Kirijins, les foyers étaient une mesure de prudence mais bon, il n’y avait pas l’air d’avoir grand-chose à craindre d’eux. Le rouquain lui resta un peu en retrait mais put écouter les shinobis du village de la brume se présenter. Le premier ne donna pas son nom, c’était un peu bizarre. Le second était un nécromancien déjà connut des Sunajins, Michiki qui lui eut la politesse de donner son nom. La dernière personne était une fille aux cheveux blancs argentés qui semblait être une Kaguya. Yashurio leur balança des araignées pour les inspectés. Udo quant à lui déploya un oiseau mécanique sur sa tête, celui-ci était doté d’une caméra et cela lui permettrait de garder le visage des Kirijins en mémoire. Il n’aimait pas trop la manière dont se conduisait l’autre membre de son clan, le gars ne se présentait pas et commençait a draguer la fille au premier coup d’œil. Vraiment c’était n’importe quoi, aussi Udo décida-t-il de s’approcher et même si il garda les bras croisés, il tenta de se montrer plus respectueux avec la délégation politique.

-Yashuiro, présente toi avant d’allé draguer une kirijin à peine arrivé, tu pourrais donner une mauvaise image de nous.

Udo regarda les trois Kirijins.

-Michiki, Kairi et Monsieur aux yeux rouges, soyez les bienvenus à Suna. Comprenez que cette fouille est bien obligé, surtout après les rumeurs entendus au sujet de votre guerre à Yuki. Enfin nous avons d’autres préoccupations, je suis Saibogu Udo et voici mon sensei Hayato, nous allons vous conduire le plus rapidement possible vers notre chef, j’espère que nous pouvons tout de même connaitre la raison de votre venue.

Le Saibogu se doutait bien que cela pouvait surprendre de voir que Hayato était son sensei, mais en un sens c’était assez comique, sa question sur la raison de la visite des Kirijins mêlaient à la fois, l’intérêt que pouvait avoir le village et sa curiosité personnelle. Yashuiro semblait rien avoir trouvé de suspect aussi, le genin à l’oiseau mécanique se retourna-t-il faisant signe au Kirijin de le suivre. Hayato pourrait toujours ajouter quelque chose si jamais ça n’allait pas, mais les deux membres de l’équipe Hatsumeisha, le jonin savait très bien que l’élève avait tendance a facilement prendre la parole. Il espérait bien également que les Kirijins ne se laisseraient pas influencé par la prestation de Yashuiro qui pouvait être quelque peu discréditant de l’avis d’Udo. Ce dernier était tout de même un peu triste de ne pas pouvoir savoir ce qui allait être dit dans cette réunion diplomatique, le Kage lui demanderait sans doute de sortir et d’allé voir ailleurs. Si seulement il pouvait être jonin tss, Hayato lui pourrait sans doute rester quel dommage. Au moins il accomplissait son travail de shinobi, c’est tout ce qui pouvait le réconforter.

Pas d’histoire rocambolesque, pas d’aventure trépidante, pas d’intense confrontation, pas même de nouveau projet à l’atelier. Non aujourd’hui était une triste journée : Hayato était de garde. Ce qu’il y avait de terrible avec le désert, c’est que tout suspens disparaissait très rapidement. A moins de maîtriser un jutsu d’enfouissement Doton – et encore, les nombreux senseurs disposés tout au long des protections du village repérait généralement ce genre d’artifice – tout visiteur était parfaitement visible à plusieurs centaines de mètre. Assurément, la voie du sol devait certainement être la pire manière de s’en prendre à Suna. Le marionnettiste avait souvent ce genre de réflexion quand il ne savait pas trop quoi faire. Être de garde pouvait se résumer à contempler les dunes, en attendant une quelconque manifestation, tout en s’occupant comme on pouvait.

Point positif, il n’était pas seul dans ce calvaire – il n’était jamais seul pour surveiller, mais généralement, il se retrouvait avec des inconnus – car Saibogu Udo, Genin de son équipe, scrutait également l’horizon. Hayato avait regardé son combat au Sen’Sen quelques jours plus tôt. Certes, le Sunajin n’avait pas gagné, mais il s’était très bien débrouillé. Tout au long du combat, il avait su prendre les bonnes décisions pour contrer la Konohajin, mais cette dernière avait fini par l’emporter à l’aide d’une puissante illusion. Notre marionnettiste ne s’était jamais vraiment intéressé au Genjutsu, qu’il ne trouvait pas suffisamment compatible avec son art. Face à un adversaire adepte de ce genre d’illusion, lui-même était assez démuni. Il se gardait donc de porter tout jugement moral sur le combat d’Udo – qui en plus avait été particulièrement agréable à regarder.

De l’agitation au loin sembla soudain attirer l’attention des autres Sunajin. Hayato tourna également son regard vers les trois points qui se détachaient du fond monochrome que formait le sable, progressant à leur rythme vers la Voie Illusionnée. Avant de faire quoi que ce soit, le Jonin s’efforça d’observer scrupuleusement les arrivants, mais un premier Sunajin s’élança à leur encontre, rapidement suivi par Udo d’ailleurs. Les étrangers étaient de Kiri… ce sable et cette chaleur devait être perturbant pour eux. L’un d’entre eux indiqua le but de leur présence : une mission diplomatique, une autre se présenta assez timidement, mais l’attention de notre jeune homme était bien plus focalisée sur l’homme aux lunettes. Surtout après qu’il se soit présenté en tant que Jonin. Sans attendre d’avantage, Hayato quitta son poste surélevé pour se placer aux côtés de ses deux camarades, tout en restant un peu en retrait. Pensif, il s’interrogea sur la raison de cette visite, ce qui lui rappela d’ailleurs un évènement qui s’était déroulé ici même quelques années plus tôt. A l’époque, il n’était que Genin et Konoha avait envoyé une délégation pour inviter Suna à un petit Tournoi. Mais à cause de l’attitude déplacée de l’un des Konohajin – nommé Homura, ce dernier avait menacé Hayato d’un kunai, visiblement sous le coup de la panique. Au final, ces trois envoyés de la Feuille avaient fini en prison !

- Excellent réflexe que vous avez eu en vous désarmant, la situation aurait pu se compliquer si vous ne l’aviez pas fait. se contenta-t-il de rajouter, après avoir été introduit par Udo.

Porte des lunettes, brun, la vingtaine, assez grand… La description collait effectivement à celle du Databook. Shinda Michiki… Kiri envoyait du lourd. Si là maintenant, un affrontement devait éclater, lequel des deux trio l’emporterait ? Préférant éviter de penser au pire, Hayato se contenta d’observer l’inspection des deux Saibogu, gardant pour lui ses mauvaises remarques. Après s’être assuré qu’ils ne cachaient rien de suspect, Udo prit alors la parole. Il ne manqua pas de citer les évènements de Yuki, bien qu’il était illusoire d’espérer obtenir des explications ici et maintenant au sujet de la politique d’expansion de Kiri. Pire, mal interprétée, cette remarque – peut-être un petit peu déplacée – pourrait déclencher une certaine hostilité chez les Kirijin. Il fallait rattraper le tir.

- Par contre, je ne suis pas certain qu’il y ai besoin de trois personne pour s’adresser au Kazekage. Pendant que l’un d’entre vous s’entretient avec lui, les autres pourraient visiter le village, non ? Nous avons pleins de coins sympa. ajouta-t-il d’une voix faussement enjouée.

Comme il fallait s’y attendre, la réaction des Sunajins ne s’était pas faite attendre bien longtemps. Les gardes avaient vite été rejoints par un groupe de shinobis. Kairi s’était présenté à la suite du nécromancien. Des amabilités qui n’apaisèrent pas pour autant la méfiance des forces du Vent. En même temps le contraire aurait été étonnant et il aurait ôté toute crédibilité à Suna. Parmi les shinobis qui s’étaient avancés à l’entrée de leur village natal, le premier ne prit même pas la peine de se présenter et effectua un jugement de valeur des plus grossiers. Il mit sur le tapis la soi-disant réputation belliqueuse des Kirijins. Venant de la part de quelqu’un dont le village était jusque-là en guerre contre la Feuille, l’ironie était des plus amusantes et arracha un sourire au Jônin. Après quoi deux araignées mécaniques surgirent afin d’effectuer une fouille des shinobis de la Brume. Michiki n’opposa aucune résistance. Le type faisait son boulot. Mais il outrepassait certainement ses fonctions en baisant un baise main à la Kaguya et en ignorant totalement le nécromancien pour tendre une main à Masashi.

Le Gekei aurait tôt fait de répondre à ce geste qui transpirait la provocation. Il était bien trop confiant. Ce n’était pas parce qu’il recevait dans son village qu’il devait se sentir plus puissant que ceux qu’il « accueillait ». Mais heureusement, les autres Sunajins étaient du même avis que le Jônin de la Brume sanglante. Un rouquin à barbe plutôt musclé s’approcha. Ce fut à ce moment que Michiki le reconnut. Il l’avait déjà croisé par le passé. Une vieille histoire. En tout cas, le fameux Udo s’excusa pour le comportement du premier gars. Il relevait le niveau. Pour redescendre au final. Il venait de justifier la fouille à cause de la conquête à Yuki. Michiki eut envie de s’excuser de faire partie d’un village qui avait de l’ambition mais ce n’était pas le genre de paroles à professer lors d’une visite diplomatique. Suite à quoi il l’interrogea sur les raisons de sa venue ici. Michiki se permit de s’adresser directement à lui :

-Etant donné notre coopération spontanée jusque-là, je me permets de garder la raison de notre venue ici secrète. Nous en parlerons une fois avec votre Kage. Sans vouloir vous offenser.

Très vite, le troisième protagoniste de Suna s’avança pour s’exprimer. Une première remarque sur le fait qu’ils se soient désarmés sans qu’on leur demande. On avait beau faire la réputation à Kiri d’^tre de redoutables sanguinaires, ils savaient se montrer légèrement plus malins que les autres en se désarmant dès leur arrivée devant un village qui n’était pas le leur. Et c’était censé être eux les barbares sans cervelle. Enfin bref. Vint ensuite une remarque sur le nombre d’intervenants Kirijins. Le dénommé Hayato, un garçon aux vêtements bleus, émit le fait que la délégation Kirijin devrait se diviser en deux parties. L’un irait voir le Kazekage tandis que les deux autres pouvaient profiter d’une balade dans Suna. En même temps, ça risquait d’être rapide. A Suna, une fois qu’on a vu le désert, tu as tout vu. Alors bon, sur trois, il y en a deux qui s’ennuieront comme des rats morts. Morts ?! PREUM’S SUR LES CADAVRES !

Revenons-en à nos moutons ! Non, les Kirijins ne pouvaient décemment pas accepter cette condition. Il fallait au moins que Masashi et Michiki soit présent. Le Gekei transmit cette pensée. La formulation était brute mais au moins elle allait à l’essentiel. Michiki aimait ce trait de caractère mais il craignait que ça leur joue des tours. C’est pourquoi il n’hésita pas à venir compléter ce que le zoomorphe avait dit :

-Comme vient de le dire mon collègue, sa présence ainsi que la mienne sont nécessaires. N’ayant pas d’armes sur nous, serait-il envisageable de trouver une solution pour concilier nos intérêts respectifs ?

Il accorda un regard à chacun des types devant lui. Un regard sincère et sérieux à celui qui s’appelait Hayato, à peu près le même à Udo et un très rapide au dernier des trois. Ce fut vraiment bref. Il témoignait de tout l’intérêt qu’il portait envers ce malpoli. Il aurait tellement aimé que Kairi le rembarre un bon coup. Quoique non en fait. Cela lui aurait valu un fou rire incontrôlable qui leur aurait valu un retour direct à Kiri sans passer par la case Kazekage. Et par conséquent il n’aurait pas touché 2000 ! Et ça c’était le plus dramatique ! Maintenant le temps était à l’attente. L’attente d’une réponse et d’une solution qui saurait satisfaire les deux parties.

Visiblement, sa proposition ne faisait pas l’unanimité. Hayato s’était gentiment fait remballer. Ce genre de situation avait le don de lui décocher un petit sourire en coin, l’air de dire : « d’accord, on va jouer à ce petit jeu ». Mais exceptionnellement, il se retint et se contenta de changer d’expression, regardant les étrangères d’un air navré. Tout de même, il y avait de quoi être réticent quant à l’idée de voir trois Kirijin se diriger vers le Palais du Kazekage, pour une raison obscure. D’une curiosité maladive, mais également d’une grande prudence, le marionnettiste crevait d’envie de creuser d’avantage. Suna n’avait peut-être jamais vraiment eu de conflit direct avec Kiri, mais de manière générale, le village de la Brume ne jouissait pas d’une très bonne réputation. L’ennemi pouvait se cacher partout, Makka pouvait frapper de n’importe où. (Certes, tout cela peu paraître un tantinet trop paranoïaque).

L’espace d’un court instant, Hayato perdit le fil de ses idées, absorbé par ses pensées. En voyant cette araignée mécanique au sol, il s’était soudainement imaginé ce que la bête mécanique avait pu sonder en parcourant le corps de la Kirijin, pensée qu’il chassa d’un revers de tête, pour revenir à la situation présente. Udo s’était montré curieux d’entrer de jeu. Une stratégie qui ne fonctionnait pas des masses en tant normal. Il ne fallait pas non plus tenter de se montrer plus subtile ou plus fourbe que l’autre – probablement le meilleur moyen de se faire un ennemi – mais simplement appliquer les principes inhérents à ce genre de conversation. Eux venaient de loin, n’étaient pas frais, formaient un groupe relativement restreint, avaient quelque chose à faire avec le Kazekage. Ils avaient donc tout intérêt à se plier aux quelques exigences qu’on leur imposait. Lorsqu’en guise de réponse au rouquin, Shinda Michiki évoqua leur « coopération spontanée », Hayato songea à leur proposer l’arrangement suivant : s’ils expliquaient clairement la raison de leur venue, ils pourraient tous les trois se rendre au Palais, sans faire d’avantage de zèle. Mais l’interprétation de la kunoichi – très certainement consciente de l’impact que son charme pourrait avoir sur les trois mâles lui faisant face – donna au marionnettiste une meilleure idée. Il s’empressa de répondre à l’homme aux lunettes.

- Vous ne dupez personne. Même désarmé, un shinobi reste dangereux. Par contre, votre amie Kaguya nous a trouvé un excellent compromis. Vous deux seriez autorisés à aller voir le Kazekage, pendant que "mademoiselle" serait en compagnie de Sunajins. Et si, par hasard, quelque chose devait « mal tourner » durant votre entretien… qui sait, un malencontreux évènement pourrait lui arriver.

C’était dans l’esprit. Après tout, ce Gekei Masashi n’avait-il pas lui même affirmer qu’en ces périodes de calme apparent, il valait mieux redoubler de prudence ? Cette proposition servait les intérêts de tous. Les Kirijin n’auraient pas à justifier leur présence ici même, la Kaguya – visiblement la moins portée sur la mission diplomatique – saurait quoi faire de son après-midi et Suna avait une garantie quand au comportement des deux autres. Aucune entourloupe possible. Certes, il y avait plus doux comme manière d’accueillir des étrangers. La solution était naturellement venue dans l’esprit du Jonin, qui ne pouvait s’empêcher de faire le parallèle avec la fameuse délégation de Konoha, quelques semestres plus tôt. Il faut dire que le souvenir qu’il avait de cette date n’était pas des plus agréable, car le moment coïncidait avec le tragique incendie des cendres.

- Je sais, ça peut paraître excessif, mais ça aurait pu être bien pire. On aurait pu simplement vous demander de retourner d’où vous venez par exemple ! ajouta-t-il, toujours de cette même voix faussement enjouée

Au-delà de l’esprit Kirijin, Kairi avait vraiment le chic pour les bonnes idées. Alors que les Sunajins s’opposaient au fait que plusieurs membres d’un autre village rencontrent leur chef, la jeune kunoichi usait d’une toute nouvelle tactique pour tenter de les persuader. Pas folle la guêpe comme on dit. Cette stratégie faisait sourire Michiki. L’idée était originale mais le pire dans tout ça c’est qu’elle était susceptible de marcher ! Il suffit que les mecs qui leur faisaient face soient de véritables chiens pour qu’ils tombent tête la première dans le panneau. L’un d’eux était bien venu faire un baise main à la Kaguya alors pourquoi ne pas tomber sous son charme avec cette proposition de passer un moment en tête à tête avec elle pour une visite du village. Les recrues de Kiri étaient vraiment intéressantes.

Entre Kairi qui pense à user de ses charmes pour y arriver et bien d’autres Genins que Michiki avait rencontré, le village avait de quoi prospérer pendant encore bien longtemps. Même lorsque le nécromancien et les autres anciens du village s’en iraient, Kiri resterait une puissance de ce monde aux ressources innombrables et variées. C’était bon à savoir. Le moment venu, Michiki pourrait partir en paix. Il savait que son absence ne serait pas une perte trop importante. Et puis il ne s’était lié à aucune de ses personnes d’une manière trop marquée pour causer un deuil trop dur à porter ou quoique ce soit. On se souviendrait juste de ce type un peu étrange qui manipule les cadavres et en effraye plus d’un. On se souviendrait de ces exploits militaires tout au plus mais ça s’arrêterait là.

Et encore, ses « exploits » étaient à relativiser. Quand on y pense, certains au village avaient vraiment gagné à la guerre. Quant à lui ça s’était profilé différemment. Entre le Raïkage et ce Kira, il n’avait gagné aucun de ses combats. Une défaite personnelle passée inaperçu grâce à la victoire générale. Mais en lui-même il n’avait pas apporté grand-chose à Kiri. Les souvenirs de ces affrontements lui revinrent en tête. Deux batailles qui avaient coûtés la vie à deux de ses coéquipiers. Il n’avait pas été le meilleur leader qui soit dans l’histoire. Encore heureux que Kiri avait gagné au final car il y a fort à parier qu’il se serait retrouvé dégradé. Dans le meilleur des cas.

Il chassa ses pensées négatives de son esprit. Et il avait bien fait car maintenant, Hayato s’était mis à parler. Il revenait sur les mots de Michiki. Rien de bien étonnant puisque le nécromancien avait tenu le même discours aux Kumojins qui étaient autrefois venus pour une mission diplomatique à Kiri. Mission très diplomatique puisque la Genin du groupe adverse avait insulté Pô. Même Michiki qui avait le même grade à l’époque n’avait pas commis une telle ânerie. Et pourtant il aurait pu se le permettre puisqu’il faisait partie du groupe qui n’était pas venu chercher la diplomatie. Mais contrairement à celle de Kumo, il avait su se démarquer. Et il avait su survivre. Raison pour laquelle lui respirait toujours et pourquoi elle se baladait en deux pièces dans les affaires du nécromancien maintenant.

Hayato proposa une solution qui « arrangeait » tout le monde. Il avait rebondi sur ce qu’avait dit Kairi afin d’en venir à une solution plus personnelle qui arracha un rire à Michiki. Il proposait que la Kaguya reste avec eux tandis que Masashi et lui s’entretenaient avec le Kazekage. Et il évoquait l’idée que si jamais quelque chose devait mal se passer avec le Kage, il pourrait arriver quelque chose à Kairi. C’est là où Michiki avait trouvé matière à rigoler. D’ailleurs ça venait de se changer en fou rire plus qu’autre chose. Il mit un instant à calmer son hilarité. Une petite larme s’était logée au coin de son œil. Il la balaya d’un revers de manche après s’être enfin calmé. Puis il regarda Hayato avec un sourire. Qu’ils étaient crédibles ! Ou plutôt naïfs. Ils sous-estimaient bien trop cette redoutable guerrière. C’est ce qui pourrait causer leur perte un jour.

Afin de ne pas passer totalement pour un fou, Michiki se mit enfin à parler. Même si quelques paroles ne seraient pas suffisantes pour dissimuler le fait qu’il était un peu…comment dire…particulier. Oui c’est une bonne formulation ! Il s’adressa donc à Hayato :

-J’accepte votre solution. Néanmoins si j’ai bien un conseil à vous donner, c’est de la surveiller de près. Et restez tous les trois à la surveiller. Elle serait capable de bouffer tes deux acolytes Sunajin. Toi seul pourrais la battre facilement à la limite. Mais cela t’exposerait à un redoutable danger par la suite. Alors ne prends pas de risques et prenez bien soin d’elle. Peut-être à une prochaine fois.

Comme il ne semblait ne plus y avoir de problèmes quant à leur entrevue avec le Kage du village, Michiki fit un pas en avant pour se retrouver aux côtés de celui à qui il s’était adressé. Il avait pensé chacun de ses mots. Kairi pourrait sans mal se défaire des deux zigotos. Ce type-là était un peu plus fort que les autres. Mais s’il s’avérait qu’il touchait à un cheveu de la Kaguya, il risquait beaucoup. Car ce redoutable danger auquel le nécromancien avait fait mention n’était autre que lui. Kairi faisait partie de ses rares personnes qu’il serait prêt à venger une fois mort. Peut-être même la ressusciterait-il pour qu’elle puisse asséner le coup de grâce à celui qui lui aurait ôté la vie. Mais il n’y avait aucune raison que cela tourne à une joute macabre puisque les Kirijins venaient dans un but pacifique et diplomatique.