Une autre mission avec Zanshi, nous formions vraiment un bon duo, sous tous les angles. Nous marchions dans cette petite ville, parcourant tranquillement un marché découvert, en plein soleil ; qu'il faisait bon, c'était agréable. Vivre comme ça toute ma vie ne poserait aucun problème, comme un simple civil ; nous serions marchands comme l'étaient ses parents, oui ça me plairait, mais voilà, pour me moment nos vies étaient animées par les missions, la guerre, les combats. Et la tranquillité dont j'essayais de profiter fut balayée quand Zanshi me tira avec elle par la manche, au milieu de la foule. Je ne savais pas vraiment pourquoi, peut être avait elle localisé la cible de notre mission, ce qui m'étonnerait vu qu'on devait se rendre à plusieurs centaines de kilomètres plus à l'est. Puis on s'arrêta, puis on me tira en arrière. Une main bloqua mon poignet m'empêchant de me défendre, et je ne pouvais pas utiliser une de mes techniques fuuton avec cette foule. Mais il me lâcha, et à mon grand étonnement ils se connaissaient. Je vis son visage, vieux. Et sans un mot de plus on quitta la rue bondée pour entrer dans une autre plus sombre, étroite et déserte.

Je les écoutais, tentant de comprendre la situation, et finalement ce furent les mots de mon amie qui l'éclaircirent, lui, un habashi ; ah bon, tien, encore une découverte. Je n'aimais qu'elle me cache des choses, moi je ne lui avais jamais caché quoi que ce soit, elle savait tout de moi, de mon passé, de mon présent ; peut être devais je garder des secrets moi aussi ? Oui je ferai ça à l'avenir. Enfin, revenons en à cet homme qui m'était jusque là inconnu. Il savait que je n'étais pas un habashi comme lui, comme Zanshi ou Anka, cependant il me parlait comme si j'en étais un ; je pouvais le sentir dans sa voix. Cependant la raison de sa présence ici m'intriguait, que je ne le connaisse pas était une chose, mais qu'on le rencontre ainsi en était une autre, apparemment il ne devait pas se laisser voir aussi facilement. Alors je lui posai la question que ma moitié avait déjà posé, une question très simple à laquelle il devait répondre, puisqu'il était question de ce que je voulais, et je voulais ''savoir'', être mis au courant, et cela commençait par lui, sa présence.

-Et bien, je voudrais savoir qui vous êtes, ce que vous faites ici... comme Zanshi.
-Oui, je vais te répondre. Je m'appelle Habashi Akuraï, je suis, on peut dire, le grand père de Zanshi, en quelques sortes. Mais cette fois je n'y suis pour rien, dans cette rencontre ; même si elle pense le contraire. Je venais faire mon marché...
-Donc on peut repartir, et c'est bon, non ?
-Et bien, maintenant qu'on est là. Ce serait mieux que vous veniez ''chez moi''. On doit parler, et ici n'est pas le meilleur endroit.

Il nous conduisit rapidement vers un autre endroit plus en dehors de la ville, une grotte. Comme c'était original, ironie. Quoi que pour se cacher, c'était pas mal. Dans le désert qui plus est. Là on s'assit autour d'une table épaisse, abîmée. Je posais mon regard sur Zanshi, pris une inspiration, et..

-Tu es déjà venu ici, Zanshi ? Cette table vient du temple, regarde...

Je lui montrai les brûlures, les entailles ; là où s'installait Akano, ses frères et sœurs, et cousins... Cet homme était donc bel et bien un Habashi.

« Je suis déjà venue ici, en effet. Cette table n'était pas là et elle vient bien du temple. »

Répondais je en soupirant. Akuraï avait subtilisé ce meuble au temple, ce qui me prouvait bien qu'il pouvait y avoir accès quand bon lui semblait. Voilà, Tsuna était maintenant impliqué dans ma relation avec le vieil, son arrivée avait eu le mérite de dévoiler une information que je n'avais su obtenir seule : il était mon grand père, ou quelque chose s'en rapprochant. Nous étions donc là, dans cette grotte aménagée que je soupçonnais être un puissant fuinjutsu, à attendre je ne sais trop quoi.. Nous fûmes rejoints pas l'habashi qui nous invita à nous asseoir. Il nous indiqua d'ailleurs nos places, je pris celle de mon père, je la connaissais, et Tsuna s'assit juste à côté de moi. Nous restions tous les deux silencieux attendant une autre percée de notre pseudo ravisseur, et il la fit. Je ne savais pas de quoi il voulait nous parler, bien qu'à chaque fois que je le rencontre c'est pour perfectionner mon art shinobi et apprendre des trucs ninja, en gros.

« Je ne vais pas passer par quatre chemins. Je suis aussi le senseï de Zanshi, Tsuna, je lui apprends des choses, j'essaye de la rendre plus forte qu'elle ne l'est déjà. Cette force passe aussi par toi, tu es plus près d'elle que moi, tu la connais aussi certainement mieux que moi. Des ninjas qui se connaissent bien, enfin plus que bien, comme vous, peuvent développer des capacités plus élaborées que les autres, des combinaisons plus dévastatrices que tout ce qu'on peut voir, ou presque. »

Les combinaison de techniques.. Je les connaissais j'en faisais avec mes lézards, ce n'était pas quelque chose de très compliqué à mettre en place. Je devais bien avouer que c'était une bonne idée, et que j'y avais déjà pensé, mais il faut de l’entraînement, comme pour tout, et pour s'entraîner il faut du temps, ce que nous n'avions qu'en faible quantité. J'observais Tsuna, il ne semblait pas plus surprit que moi.. Que nous radotait il là ? Je souris, et finalement ris.

« Vous êtes drôle ''senseï''... Combiner nos capacités, vous ne pensez que c'est un peu... »
« Non, vous n'avez pas compris ; les habashi, ou du moins ceux qui portent ce nom, ont un don particulier pour mêler leur capacité avec celle des autres, et surtout des étrangers à la famille, comme Tsuna. »
« Il fait partie de la famille.. Ce n'est pas un étranger ! »
« Non, c'est un Ezio, et toi une Habashi, ce qui fait de lui un étranger. Mais ce n'est pas un problème, puisque tu l'aimes, n'est ce pas ? Notre famille est surtout bâtie sur les sentiments, les émotions ; et tu le sais très bien. Ce que je veux dire, ce n'est pas de faire chacun une technique, et la lancer au même moment, au même endroit, je ne parle pas d'un combo mais d'une symbiose, vous voyez là ? Je suppose que vous savez de quoi je parle, la symbiose, la synergie.. Ne faire qu'un.. »
« Je.. nous, je suppose. »

Ce vieux monsieur m'amusait pas mal. Ce qu'il disait été vrai mais tellement cousu, tellement sut de tout le monde, et même de moi, l'Ezio batard du clan Habshi, haha. Je me marrais intérieurement, et même Zanshi trouvait ça drôle, je doutais qu'elle n'y ait jamais pensé avant, franchement, où voulait il en venir ? Je ne pouvais dire ; mais ce devint nettement plus intéressant quand il se mit à parler d'autre chose, d'une façon de voir la ''combinaison'' plus poussée et que peu pouvait se venter d'avoir mis en œuvre. Je compris très rapidement où il voulait en venir, oué. Je connaissais très bien la jeune femme, et même intimement, et c'était réciproque, si bien que lors de combat ou de mission je savais à l'avance ses actions, les techniques qu'elle emploierait, nous formions certainement le duo le plus complémentaire de Suna, et je pouvais le dire sans surestime, avec certitude.

-Je vois ce que vous voulez dire, Akuraï. Mais.. c'est compliqué.
-Pas tant que ça, ne t'inquiète pas mon garçon, si vous suivez mes consignes, vous pourrez atteindre les sommets dans ce domaine.
-Ce n'est pas ce que je veux dire, mais je ne suis pas certain que nous en soyons capables, pas en ce moment..

On pouvait sentir une forme de déception, ou de tristesse dans ma voix, et cette fois je doutais, malgré tout ce qui pouvait m'unir avec cette jeune femme, qu'on puisse atteindre un tel objectif, car le doute justement assombrissait bien trop nos cœurs. Il aurait été simple de lancer deux jutsu quelconque pour en voir le résultat, et j'adhérais à l'idée de cet homme, alors ne nous restait il pas qu'à nous retrouver ? Et véritablement cette fois... Ma nature curieuse et mon esprit scientifique me poussait à vouloir tester cette expérience, puis il y avait ''moi'', qui ne souhaitait qu'une chose, revenir à ces instants où j'étais si proche de la fille que j'avais rencontré lors d'une particulièrement mouvementée.

-Pas en ce moment ? Ne vous inquiétez pas vous ai je dit. Vous avez accès à toute la structure, les sous-sols peuvent faire office de terrain d’entraînement.
-Mais, nous sommes en mission..
-Bien que tu ne sois pas habashi à proprement parler, tu restes aussi têtu que nous... ''ne vous inquiétez pas'', je reviendrai dans plusieurs jours.