Bonne configuration. Kotori et ses paumes aiguisées feraient un bon back-up, et la malicieuse Reha pourrait sûrement l'aider à faire sortir la cible de son trou, si elle s'y prenait correctement et qu'elle ne gaffait pas. Mais quand diable allaient-elles arrêter de le vouvoyer...

Kotori en retrait, le luthier et son élève sous leurs airs d'Iwajins poussèrent la porte de l'auberge. A l'intérieur, des tables en bois étaient réparties ça et là, peu de gens à cette heure-ci. A peine deux ou trois hommes louches sur des tables éloignées, l'un d'entre eux était encapuchonné et attira l’attention d'Onpu. On ne voyait pas son visage. Derrière le comptoir, un barman rondouillet aux cheveux grisâtes nettoyait une pile d'assiettes. Malgré leur apparence, l'entrée des deux shinobis l'avait laissé totalement indifférent, et il en était de même pour les quelques clients de nuit.

On' s'approcha du bar, sans se faire remarquer autrement que par le son de ses pas.

- Pour les chambres c'est complet, messieurs, , déclara le barman d'une voix basse adaptée à l'heure tardive.

- Nous ne sommes pas là pour ça.

Avant de continuer, il regarda avec davantage de concentration les visages des trois clients dans la salle. L'un était à sa droite, accoudé au comptoir; leurs regards se croisèrent. Cela ne pouvait pas être lui, il aurait reconnu les visages de Dango et Kageno. Derrière, sur une table, l'homme encapuchonné fumait une pipe et sirotait un saké. Enfin, dans le coin au fond, un homme chauve avait les yeux cachés derrière sa main, comme s'il cherchait à réfléchir.
N'ayant finalement capté le regard de qu'un seul d'entre eux, il se retourna vers le barman.

- On cherche Tonio.

On' activa son audition, et se prépara à une éventuelle détection de mensonges. Tout allait dépendre de la réaction de chacune des personnes dans le lieu. Si ce nom disait quelque chose au barman, il réagirait. Si l'un des trois clients était Tonio, il réagirait aussi. Rien ne pouvait échapper à Onpu, il avait l'oreille mise sur chaque battement de cœur, chaque respiration des quatre hommes.

Le barman haussa un sourcil.

- Jamais entendu parler.

Il mentait. On' dut se retenir de sourire. Mais pourquoi un tel mensonge? Tonio l'avait-il payé pour se le mettre dans la poche?
Derrière, l'homme chauve se levait et se dirigeait vers la sortie. Il n'avait pas payé. Le luthier se retourna et le vit refermer la porte derrière lui. Il regarda à nouveau vers le barman, qui étrangement avait quelques bmp en plus dans sa poitrine...

- Je vous sers quelque chose?

Il avait laissé partir l'homme chauve sans le rattraper.

- Ça ira, merci. Bonne soirée.

Il fit volte-face, et se dirigea à son tour vers la porte en faisant signe à Reha de le suivre. Si le chauve qui venait de partir était Tonio, alors il n'irait pas bien loin.
Mais l'homme encapuchonné leur barra la route, les empêchant de sortir. Celui assit au bar se retourna et sauta de son tabouret, dégainant un poignard.

- Permettez-moi d'insister, fit le barman en sortant un katana de sous son comptoir.

Voilà qui corsait la chose. Tout le monde ici était dans le coup. Et à en juger des bruits de pas précipités qui résonnaient à l'extérieur dans la rue, Tonio était sans doute en train de prendre ses jambes à son cou.

- Vous n'êtes pas Kageno et Dango, ils se sont fait coincer, déclara l'homme devant la porte en enlevant sa capuche et en serrant les dents pour tenir sa pipe. Alors on va mettre gentiment les mains en l'air, et on va dissiper sa transformation.

Diantre, les "sous-fifres" mentionnés dans l'ordre de mission étaient rudement bien renseignés, voilà qui expliquait leur fausse indifférence lors de l'entrée des konohajins dans l'auberge. Heureusement, leur niveau de chakra était ridicule, à part celui du fumeur de pipe qui pouvait rivaliser avec celui d'un genin bien entraîné. On' priait intérieurement pour que Kotori prenne la bonne décision et les laisse s'occuper d'eux...
En attendant, il y allait avoir du sport au "Taki-Cardi".