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Depuis qu’on est à Suna, j’avais un lit. Oui, c’était bien la première fois. Un lit. Pour vous ça peut paraître normal, mais moi, en tant qu’orphelin, c’était mon rêve d’avoir mon lit à moi tout seul. C’est décidé, je ne remettrais plus jamais les pieds à Konoha, voila. Maintenant que j’ai mon lit, j’ai réalisé mon rêve. En fait, c’est bien mieux que tout ce que j’avais espérer. C’est un lit quoi. L-I-T. Un lit ! Yahoo ! On pouvait sauter dessus comme sur un trampoline, et éventuellement dormir. C’est bien aussi. Y avait même un coussin et une couverture. Fini le sac et les feuilles pour plus de confort. A moi la belle vie ! Ce n’était pas vraiment le luxe pour quelqu’un comme monsieur Tomate, mais pour moi ça l’était. C’est comme si pendant des années vous mangez ce que vous trouvez dans la rue, et que du jour au lendemain on vous donne un steak. Vous êtes en état de "WAHOUUUU". Et bah là c’est la même chose. J’ai un lit, une chambre, une maison ! Y a de quoi faire envier tous les autres orphelins que moi. Si je le pouvais, je les accueillerai tous, mais je n’en ai pas vu un seul encore. Et puis ce n’était pas vraiment ma maison. Bref, tout ça pour dire : un lit !

Depuis quelques jours, je commençais à comprendre ceux qui disaient qu’ils étaient mariés à leur lit. Avant je ne comprenais pas, maintenant je redoutais chaque jour le divorce. En plus le matelas était si confortable, je pourrais passer mes journées dessus. Il fallait me comprendre quand même, pour moi c’était l’accomplissement de tout ce que j’ai pu faire pour en arriver là. Si jamais je n’avais pas accompagné mon senseï ici, jamais je n’aurais connu un tel bonheur. Je lui devais beaucoup sur ce coup là. A l’Hokage également, vu qu’il a accepté que je vienne ici. Quoique lui non, il aurait pu me trouver une maison avant. Monsieur Tomate aussi d’ailleurs, il aurait pu m’héberger. Et les autres aussi, personne n’a fait d’efforts avec moi. Je suis triste, je vais me laisser mourir dans ce lit. Voila, c’est une fin comme ça dont je rêve. Moi qui sautais sur le lit, je me laissais tomber et me passai la couverture dessus. Ahh ça fait du bien. En fermant les yeux, je me rendis compte que je n’avais pas vu monsieur Tomate. Je me relevais donc, et le cherchais un peu de partout. Nulle part. Boaf, il a du aller faire un tour, ou peut-être que le Kazekage voulait le voir. Tant pis pour lui, j’allais dormir un peu. M’installant une nouvelle fois dans le lit, je trouvais le sommeil. Même si c’était 10 heures du matin et que je m’étais réveillé il y a une heure.

Me voila maintenant dans le monde des rêves. Mon doudou et moi marchâmes dans une rue sinistre de Suna. Il n’y avait personne, strictement personne. Mon doudou tremblait de tous ces membres, mais j’étais là pour le rassurer, qu’il n’allait rien se passer. Et puis, un doudou femelle apparut devant nous. C’était aussi un zombie, mais elle était toute rose. Je vis un cœur bien rouge se dessiner sur la tête de mon ami, et ils partirent ensemble sur une tombe volante. Je vous laisse deviner ma réaction, inutile de dire que j’étais en train de pleurer. Sauf que je vis une glace apparaître devant mes yeux. Elle était très colorée, me laissant imaginer tous les goûts que je pourrais ressentir en croquant dedans. Je lui courrais après, mais elle prit la fuite. Pas question qu’elle m’échappe ! Dans ma précipitation, je rentrais dans quelqu’un. Ce quelqu’un, c’était monsieur Tomate, qui me faisait la morale parce que j’étais en retard. Tout devint flou à partir de ce moment.

Je ne sais pas pourquoi, mais je venais de me réveiller en sursaut. Sûrement parce qu’il était en train de m’engueuler, et que je n’aimais pas ça. Quel horrible cauchemar… Mon doudou, ma glace… Et on m’engueule. Bah voila le lit, je te boude, na ! Mais je n’avais pas compris mon rêve, pourquoi mon senseï avait dit que j’étais en retard ? On avait rien prévu, non… Ah si ! A mon réveil il m’avait dit de me préparer pour une mission, et d’être à 10 heures aux portes de Suna. Regardant l’heure, je vis que j’avais déjà 35 minutes de retard. QUOOOOIIII ??? Mais je vais battre mon record si ça continue ! Même si je ne sais pas de combien il est. M’habillant et tout en moins de temps qu’il faut pour dire "ouf", je sortis en catastrophe de la maison pour me diriger au point de rendez-vous. Il allait vraiment en avoir marre de supporter mes retards. Mais je ne le fais jamais exprès en plus ! Dans ma course, je m’arrêtai à un moment… Et si… Et si mon rêve était prémonitoire, et qu’il allait m’engueuler… ? L’envie d’y aller ne m’enchantait plus vraiment. Mais si je n’y allais pas, ce serait pire non ? Raaah… Je ne vais pas m’en sortir.

Reprenant ma course, je savais très bien que je n’avais pas le choix. Je n’avais plus qu’à prier. J’avais maintenant une quarantaine de minute de retard. Arrivé aux portes, je ne vis personne. Qu… ? Il n’était pas encore là ? C’est possible ça ? Non, mais ça veut dire que…

- Ca y est ! Je l’ai enfin fait ! JE SUIS ARRIVE EN PREMIER !

Regardant le ciel, j’avais laissé échappé ce cri de joie.

C’est la plus belle chose qui me soit arrivée au cours de ma très longue vie : je suis arrivé en premier. Respect, enfin ! Mais en y songeant bien, c’est étrange que je sois arrivé avant monsieur Tomate, lui qui est si ponctuel… Enfin, je n’en savais rien vu que je n’étais jamais à l’heure, mais il l’était plus que moi en tout cas. Tant il s’est fait manger par un méchant ? Ou alors il était parti sans moi ? Il oserait me faire ça ? À moi ? Honnêtement, je ne sais pas… Ca m’étonnerait, mais il avait peut-être envie de se venger de toutes les minutes qu’il perd à chaque fois à force de m’attendre… Mais je ne fais pas exprès, c’est ça qu’il ne comprend pas non plus ! En tout cas, dès que j’avais crié victoire, quelqu’un tomba du ciel juste derrière moi. Laissant échapper un cri de peur après avoir sursauté, je me retournais les poings en avant pour me battre. Sauf que ce n’était que monsieur Tomate qui disait que j’étais encore en retard ! La tension retomba. Puis remonta.

- Quoi ? Non c’est pas vrai je… Oh !

Mes yeux s’illuminèrent, à la vue de quelque chose d’extraordinaire. Un paquet de bonbons trop bons ! C’est des Schtroumpfs, j’adore les Schtroumpfs, ils sont trop bons ! Le sourire jusqu’aux oreilles j’envoyais mes mains en avant pour saisir le paquet. Sauf qu’il m’en empêcha, en ramenant le paquet vers lui. Mon sourire disparut aussitôt, laissant place à une expression étonnée. Je ne comprenais pas pourquoi il faisait ça… Puis en parlant, j’eus l’impression de parler à un gros sadique qui aime faire pleurer les enfants. Je ne savais pas qu’il était comme ça ! Il me punissait de bonbons parce que j’étais arrivé en retard. J’étais au bord des larmes, je voulais crier, appeler à l’aide pour torture mentale, l’attaquer pour lui voler les bonbons et partir loin d’ici pour me remplir le ventre. Je bouillonnais. Malgré tout le respect dont je lui dois, j’étais prêt à faire un meurtre. On ne rigole pas avec les bonbons !! Ouvrant grand la bouche, les dents dehors, comme si je voulais le mordre, je m’apprêtais à lui sauter dessus pour lui faire bobo. Sauf qu’au même moment, il me retendit les bonbons. Je lui arrachai des mains, pour être sûr de l’avoir. D’après ses paroles, si j’arrivais à l’heure, j’aurais un paquet de bonbons à chaque fois. Cooool !

- D’accord monsieur Tomate, mais… Vous ne me faites plus jamais ça ok ?!

Même si au final j’avais eu mes bonbons, je me méfiais de lui dès à présent. Qui sait de quoi il peut être capable ? Je n’ose même pas y penser. Me priver de bonbons aurait été la pire erreur de sa vie, je vous le garantis. À la limite ça serait quelqu’un d’autre, ok. Mais lui, il était très important pour moi. De sa part, j’aurais fait une dépression nerveuse, peut-être même me serais-je suicidé. Je lui vouais une confiance sans limite, alors une déception de sa part n’engendrerait rien de bon… Enfin bref, on a d’autres chats à fouetter. Cette mission consistait à retrouver et éliminer des méchants qui doivent se trouver maintenant dans Kaze no Kuni. Avec cette mission, on nous avait fait parvenir des informations concernant ces criminels. Ils étaient trois d’après ce que l’on savait. Cependant, on avait que très peu d’informations sur ces trois mystérieux individus. Ils étaient tous les trois plus âgés que moi, voire même plus que mon senseï mais ils n’ont pas l’air de dépasser le niveau d’un Genin. Sauf un qui se démarquait bien des deux autres au niveau de la puissance. Les trois étaient masqués, et avaient attenté à la vie d’un ninja de Konoha, de faible niveau. Bien vite mis à jour, et malgré leur échec, ils ont pu s’enfuir.

C’est tout ce que je savais, peut-être que monsieur Tomate en sait plus. En tout cas, il nous sera bien difficile de retrouver ces méchants au milieu du désert. Ils n’en ont pas marre de nous faire chercher des gens ici ? Mangeant mes bonbons, on avançait pour commencer nos recherches. Honnêtement, je ne vois pas comment on va les trouver. Quelle idée d’aller dans un désert aussi, pourquoi ils ne sont pas parti vers le pays de la foudre, ou celui de l’eau, ou vers le nord… Non ces fous sont partis dans le désert quoi. On ne peut pas y survivre bien longtemps à l’intérieur. Et puis ça ne menait pas vraiment à quelque part d’autre… Tiens c’est vrai ça. Qu’est-ce qu’ils fichaient là-dedans ? C’est peut-être leur destination… Je sais pas honnêtement, vaut mieux que j’explique au Sarutobi ce que je pense. Sortant une carte du monde devant ses yeux, je pris la parole.

- Dîtes monsieur Tomate… Vous ne trouvez pas bizarre que nos cibles passent par ce désert ? Si on regarde bien, il n’y a aucune destination qui nécessite de passer obligatoirement par ici, non ? C’est bien plus rapide de passer par autre part, et surtout plus simple au vu des conditions du désert…

Je m’arrêtais un instant, mangeant un autre bonbon. Oui, il me fallait des forces pour réfléchir, et surtout expliquer quelque chose que j’ai dans la tête. Ce n’est pas toujours simple, vous savez.

- C’est donc peut-être leur destination, vous en pensez quoi ? Suna est habitable, et il y a peut-être d’autres lieux dans le coin qui le sont aussi, peut-être qu’ils ont un repaire secret qui est protégé par plein de vilains méchants pas beau ! On a qu’à essayer de chercher dans des zones où les conditions sont vivables !

Je ne suis pas sûr qu’il ait bien compris ma logique. Au pire, je lui réexplique. Ca ne me dérange absolument pas, loin de là. Il avait peut-être lui aussi besoin de force pour réfléchir, non ? Je vais lui donner de mon carburant : les bonbons, en lui tendant le paquet en sa direction.

- Vous en voulez ?