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La journée commençait bien. Très bien même. Zabuza s'était réveillé dans un lit qu'il ne connaissait pas. Un rapide coup d’œil lui confirma son pressentiment. Il se trouvait chez une demoiselle qu'il avait rencontré la veille. L'alcool avait effacé tout souvenir de comment il avait rencontré la jeune fille et de comment il s'était retrouvé à faire la bête à deux dos avec elle. Comment pouvait-il affirmer qu'il était chez une fille ? Peut-être parce que cette dernière était allongée à côté de lui. Peut-être que la courbe de sa silhouette sous le drap lui confirmait qu'elle remplissait les critères qu'il recherchait habituellement. A savoir ? Bah si vous vous trouvez sur un mur d'escalade c'est toujours bon d'avoir de bonnes prises et de bons appuis. Ceux qui n'auront toujours pas compris peuvent se contenter de l'argument simple et machiste qui résume leur esprit ignorant: cette fille était bonne ! Genre vraiment bonne. De toute façon, Zabuza n'était pas du genre à taper dans de la rillette en appelant ça du foie gras. Faut pas déconner non plus !

Il commença donc à se lever et à se rhabiller. Quelques vêtements éparpillés au sol confirma ses premières hypothèses. Un soutien-gorge jeté à la va-vite avait attiré près d'une de ses bottes. Au vu des dimensions, Kumo aurait pu placé un tel engin sur le mur d'enceinte. Avec une telle catapulte, le village caché des Nuages avait de quoi bombardé Suna ! Et encore ce serait la portée minimale ! Il sourit allègrement lorsqu'il pensa à la situation et se réjouit de voir que sa conquête de la veille était comme il les aimait. Il chercha le reste de ses vêtements et se prépara pour sortir. L'exercice fut un peu compliqué dans la pénombre mais il réussit quand même.

Il se dirigea donc vers la porte de la chambre. Mais un sentiment étrange et inconnu le retint. Qu'était cette chose qui le tiraillait ? Il l'ignorait mais en tout cas, une force invisible lui demandait de rester et de retourner auprès de la jeune fille. Qu'est-ce que c'était que ce délire ?! Obéissant à son instinct premier, il parvint enfin à poser un nom sur ce qu'il ressentait. Il fit demi-tour pour venir au chevet de sa Dulcinée qu'il observa longuement. Cette dernière se réveilla et vit le beau visage de l'Hakushi qui la scrutait. Sans l'obscurité ambiante, son rougissement ne serait pas passé inaperçu. Elle cligna des yeux plusieurs fois et demanda d'une petite voix fluette:

- Qu'y a-t-il mon cœur ?

Aucune réponse. Elle commençait à se dire que le jeune homme était sûrement bloqué. Comme tétanisé par la puissance des émotions qui le traversait. Cette idée la remplit de joie. Ce garçon qu'elle avait rencontré par hasard dans un bar lui était apparut comme une bénédiction après son dernier petit ami. Un vrai tocard qui l'avait trompé. Mais ce gars ! Lui il n'était pas comme ça. Il avait su lui parler comme il le fallait pour la mettre à l'aise. Et pour plus encore ! Un petit gloussement faillit franchir ses lèvres à la pensée de la soirée endiablée qu'ils avaient tous deux passés ici la nuit dernière. Elle en vint même à être curieuse de voir à quoi ressemblait le visage de son amant lorsqu'il débordait d'amour et de tendresse. Elle alluma donc la lampe à son chevet pour tomber nez à nez sur le visage de Zabuza qui l'observait toujours.

Elle vit son sourire s'élargir pour atteindre ses oreilles avec une petite lueur d'elle ne sait quoi dans les yeux. Il était attendrissant. Dans une autre situation, il aurait juste été effrayant mais là bizarrement, elle lui trouvait juste un petit air...dangereux. C'était assez étrange mais il la regardait comme un prédateur observe un bout de viande. Et c'était un sentiment assez agréable. Elle passa une main sur son visage et commença à s'approcher. Le beau jeune homme saisit sa main pour la reposer sur le matelas et éloigna sa tête. Elle fut légèrement surprise mais elle comprenait ce qui se passait. Il était surchargé par l'intensité de ses sentiments ! C'était trop pour la jeune fille qui n'en finissait pas de jubiler. Puis elle reprit la parole pour le mettre à l'aise:

- Que t'arrive-t-il ?

Zabuza maintenait son sourire. Et la lueur dans ses yeux s'embrasa. Il allait agir. Il allait enfin frapper !

- Bah pendant un bref instant j'ai eu peur que tu sois un boudin. J'en aurais été effondré. Moi et un thon ! T'imagines l'horreur ? Enfin bref je suis rassuré t'es bonne alors merci pour l'hospitalité de ta demeure et de tes reins. A une prochaine fois si je trouve pas de nouvelle donzelle !

***

Les filles de ce pays était de plus en plus mal élevées ! Tu leur fais un compliment et elle te foute à la porte en vociférant des insultes ! Aucun savoir-vivre. La fin de matinée était belle et ensoleillée. Zabuza profita donc de la météo en se baladant dans le village. Il s'arrêta un instant pour prendre de quoi manger. Après quoi il continua sa promenade qui le mena à un parc. Une pancarte à l'entrée expliquait pleins de choses. Zabuza n'en retint que deux mots parmi la myriade inscrits dessus: "gratuit" et "buffet". Les deux mots qui vont le mieux ensemble. Son casse dalle du midi n'avait pas été fameux alors ça serait l'occasion rêvée. Il s'aventura dans le parc où on installait une estrade et tout le tintouin. C'est pas commun un buffet sur scène mais bon c'est un style. Il prit place sur une chaise au fond et attendit que le rideau s'ouvre. Ce serait sûrement le signal pour manger.

Quand ce fut le cas, il n'y avait pas vraiment de trucs à manger. Et le jour où quelqu'un bouffe ce qu'il y a sur scène, il clamserait direct. C'était un coup à se chopper une indigestion. Il n'y avait qu'une belle bande de bras cassés. L'un d'eux fit le chauffeur de foule. Zabuza ricana. Le spectacle était d'un ridicule. Puis il redevint sérieux. Il était où le buffet gratos ? Il espérait qu'il y aurait de quoi boire ! Peut-être après avoir exposé la viande avariée sur scène. Un peu de patience alors. Quelques heures plus tard, le calvaire auditif était fini. Certains avaient abandonnés mais l'Hakushi était resté. Il y avait intérêt à ce qu'il y ait de l'alcool au buffet ! S'il avait supporté ça juste pour du jus de fruits, il aurait perdu plusieurs heures de sa vie. Le "chanteur" du groupe se mit à se prendre pour un maître conférencier à demander si le public restant avait des questions. Le gars croyait quoi ? C'était juste du bruit qu'il venait de faire. Y a pas à disserter là dessus. Un type demanda pourquoi c'était à chier. Le jeune binoclard le regarda avec un sourire. Enfin quelqu'un de bien !

Bon apparemment ils avaient enfin terminés ! Le buffet se trouvait en fait de l'autre côté, là ou Zabuza n'était pas passé. Parfait ! Il se leva comme tout le monde et partit en quête de boissons alcoolisées. Il avait besoin d'une bonne grosse cuite après une telle daube acoustique. Il parcourut toute la table. il finit par percuter quelqu'un. En levant les yeux, il reconnut un des bras cassés. Il le regarda de haut. Puis une idée lui vint en tête. Il semblait être l'organisateur. Lui il devait savoir où était l'alcool ! Il allait le brosser dans le sens du poil alors:

- Ah ! Bravo pour le...euh...peu importe ce que c'était ! Félicitations en tout cas ! Euh dis moi, tu sais pas où je pourrais trouver un truc plus violent que le jus d'orange ? Le trop pleins d'émotions me demande un petit remontant.

Zabuza n'était pas réputé pour sa diplomatie. Il avait fait des efforts incommensurables pour tous ces compliments. Comment ça c'était pas des compliments ?! Bah dans ce cas vous n'y connaissez rien en compliments ! C'était le plus gentil que Zabuza pouvait faire. Enfin bref ! Où est l'alcool ?

Que d'indisciplinés et que de malpolis ! A peine Zabuza s'était-il adressé au chanteur du groupe qu'une tierce personne était intervenue impoliment en beuglant. C'est bon pas la peine de gueuler on est à côté de toi. Et puis en plus c'était pour faire de la lèche ! C'était bien la peine d'ouvrir la bouche pour ça. Y fourrer un...enfin une...enfin bref. L'Hakushi ne connaissait pas du tout cette personne qui venait de l'interrompre. Il l'observa brièvement. Des cheveux coupés courts et une tenue des plus traditionnelles. Un seul détail l'amenait à se poser une question essentielle et primordiale. Était-ce un garçon ou une fille ? Parce que là il y avait vraiment matière à s'interroger ! Tout indiquait qu'il s'agissait d'un garçon et pourtant un petit quelque chose dans la tonalité de la voix disait: FEMELLE. Alors comment se démerder dans cette situation ? Pff c'était fatiguant de se poser de telles questions.

En plus ce n'était pas la première fois que Zabuza s'interrogeait sur l'identité sexuelle d'un Kumojin. Sérieux c'était une mode ou quoi ?! Le Seki de son équipe lui avait donné du fil à retordre la première fois qu'ils s'étaient rencontrés. Le problème avait été résolu depuis mais bon c'est jamais évident quoi. Le genre de détails qui donnait une bonne image de Kumo ! Déjà que certains pensaient que le village des Nuages faisait plus "vacances" que "Nuages". Comme ces Sunajins qui avaient débarqués comme des fleurs. C'est le cas de le dire d'ailleurs puisque la tapette masquée à l'entrée les avaient accueillis avec une conversation sur les fleurs. SUPEEEEER ! Tu as ta place à Konoha coco !

Après cette petite parenthèse, la conversation avait bien avancé puisque le...enfin la...euh...appelons-le truc ! Le truc avait à nouveau imposer son avis sans laisser le temps au "chanteur" de s'exprimer ou même permettant à Zabuza de placer une petite remarque agréable dont il avait le secret. Et en plus le machin monopolisa la conversation pour rien. Il débuta d'ailleurs sa tirade envers l'Hakushi par la formulation la plus inutile de ce monde: Je dis ça je dis rien. Pour un amoureux inconditionné des lettres comme Zabuza, c'était le summum de l'horreur. Sérieusement cette phrase ne voulait absolument rien dire ! Enfin si ! Il y avait un sens. Mais ce dernier était juste un auto "ta gueule". Mettre une telle formulation en début de phrase consistait à dire:"Ce que je m'apprête à annoncer est tout simplement inutile".

Sur ce barbarisme, Zabuza s'attarda un peu sur le sens des mots qui suivirent. Vraiment un peu parce que c'était encore plus inutile que le "Je dis ça je dis rien". Ce truc lui expliquait que l'alcool c'était pas bien et qu'en tant que shinobi il fallait montrer l'exemple. A ça, Zabuza avait eu comme première envie de répondre: WHAT THE FUUCK ?! Mais ce n'était pas son style, il préférait de belles phrases bien tournées plutôt qu'une simple exclamation comme celle là. Mais c'était franchement à s'en taper le cul par terre. Sous prétexte qu'ils étaient shinobis, ils n'avaient pas le droit de boire etc ? Mais où ce machin avait vu ça ? Zabuza n'avait envie que d'une chose: attraper l’asexué par les épaules et le secouer violemment pour lui demander de se réveiller. Fallait être torché pour sortir ça ! Peut-être était-ce ça ? Non. Rien qu'à la dégaine de coincé que se trimballait Truc, il n'y avait pas de doute. C'était juste une none. Ou un curé mais ça revient à la discussion du sexe.

Alors qu'il pensait en avoir fini avec les conneries dans le genre, le "chanteur" vint en remettre une couche. Avec le même discours ! Non mais sérieux c'est quoi ce bordel ! En plus, à la différence du truc, le pseudo musicien, parce que ce qu'ils avaient entendus pendant plusieurs heures n'était pas de la musique précisons-le, s'était permis quelque chose de plus. Une main sur l'épaule. Avait-il la moindre idée de ce que représentait cette veste ?! C'était un tissu de marque merde ! Même Zabuza n'osait la prendre à mains nues parfois. Alors que c'était les seules à peu près assez pures pour pouvoir se permettre le moindre contact avec le vêtement. Enfin leur pureté était aisément discutable au vu de ce que Zabuza en faisait parfois. Après comme dit le proverbe, tout est relatif !

Maintenant que les paroles avait fini de fuser, l'Hakushi allait enfin pouvoir répondre. Il allait enfin pouvoir s'exprimer et donner son avis. Les deux hystériques avaient l'air décider d'entamer une discussion entre coincés du cul. Le jeune Zabuza avait quand même un dernier mot à dire avant de les laisser faire. Il ne pouvait rester silencieux face à tout ça. Une réponse s'imposait. Et quelle réponse. Digne de sa délicatesse naturelle et de son habileté à manier la lanque. Une particularité que lui reconnaissait les femmes sans protester. D'une parce qu'elles ne voulaient pas et de deux parce qu'elles ne pouvaient pas. Quoi comment ça ? Bah essayez de parler la bouche pleine. C'est pas poli et pas pratique. La réponse de Zabuza fut donc la suivante:

- J'espère que tu n'as pas touché un des bouseux qui s'excitait sur scène avant de venir me toucher l'épaule. Ou qu'au moins tu as eu la décence de ne pas te tâter le micro ! Et toi là ! C'est parce que ton sexe était indéterminé que t'es devenu si coincé et casse-bonbons ? Oh et au passage l'alcool ne m'aurait pas été bien difficile à avaler. La seule chose de violente ici c'est si j'avais commencé par vous foutre une bonne raclée. Mais pour en revenir au sujet, tu crois pas que tes potes zicos ont un peu d'élixir en coulisses ? C'est pas parce qu'ils sont junkies qu'ils boivent pas ! Tu peux me dire où les trouver, j'irais leur demander personnellement. Je ne tiens pas à déranger cette réunion de curés. D'ailleurs comme vous l'avez si bien soulignés, il y a des enfants ici. Alors on touche pas hein !