Les jisetsus ne sont pas qu'un clan Noble. C'est également un clan de chercheurs. De scientifiques. Des personnes qui cherchent le savoir, qui l'emmagasine dans leur tête. Tout ce que voit mes yeux est enregistré. Analysé. Presque malgré moi, c'est un automatisme qui me poursuit depuis la naissance. Mon doujutsu me donne une mémoire photographique au besoin. Je n'ai nul besoin de relire les livres que j'ai lu ne serait-ce qu'un fois. Je peux les revisiter selon mon bon plaisir.

Et là, je revisite un livre de biologie. C'est assez fascinant. C'est tout un monde a part. La mécanique des corps vivants. Les briques élémentaires qui nous composent tout et chacun. Est-ce là que je peux trouver la réponse ? Pourquoi suis-je supérieur aux autres ? D'où me vient mon talent ? J'ai également du sang Samui qui coule en moi, du côté de ma mère. Pourtant, ce talent là s'est éclipsé devant l'Autre, et ne verra jamais le jour. Je suis Jisetsu. Je maitrise l'espace, le temps. J'ai un doujutsu puissant. Quel est l'origine ?

Alors je me plonge dans ces livres que j'ai déjà lu. Je les revisite. Je cherche. J'arpente. La réponse n'est pas dans le système biologique. C'est encore plus loin. Ce n'est pas dans le sang directement. Ce n'est pas dans mes organes - parce que mes yeux peuvent être normaux également. C'est encore plus loin que je dois aller. Je dois aller lire d'autre livres. Je vais dans une bibliothèque et j'arptente des livres. Cela m'arrive de temps à autre, mais c'est rare que je plonge dans un sujet de manière aussi approfondie.

*Je vois, je comprends... Que j'ai beaucoup à comprendre encore.*

J'ai envie d'apprendre la Médecine. De comprendre d'où je viens. C'est un parcours initiatique, a la recherche de preuve. J'apprends de plus en plus et le sujet commence à me passionner. Bien entendu, je vois des applications pratiques. Pouvoir se soigner en combat, c'est mineur, bien que la survie d'un Prince est importante. Par contre, les poisons ont toujours été une tradition dans les lignées nobles. Cela m'intéresse également. Pouvoir me débarasser de quelques gêneurs discrètement... Voilà qui est diablement intéressant ! Si en plus je peux me protéger des assauts d'opposants.

Je passe là nuit dans les livres. A apprendre. A comprendre. A emmagasiner et analyser. Malgré moi, j'ai beau être un Prince, je reste un Jisetsu. Je reste envers et contre tous un scientifique curieux du monde qui l'entoure, et curieux de soi-même.

Je crois que tout vient de la génétique. C'est là que ce décide la différence entre les Plébéiens et les Patriciens. Entre les Nobles et la vermine. Mais comment vérifier que tout ce savoir est véridique ? L'existence de l'ADN prouve ma supériorité. J'ai un code génétique supérieur. Choisit des dieux. Mais si cette théorie est fausse, tout s'écroule.

Non, je dois m'assurer de la réalité de la biologie. Et pour ce faire, je n'ai qu'une possibilité.

Tester. C'est le modus operanti des scientifiques par excellente. C'est la méthode scientifiques. Appliquer la théorie, observer la réussite et déduire que les prémices sont exactes. Voilà les fondements de la science moderne. Je me rends donc à l'Hopital et je me renseigne pour prendre des cours. On me fait passer un examen théorique. La bonne blague. Activer mon doujutsu, c'est la meilleur des anti sèches. Et je dis même pas ça parce que je peux lire le passé de mon banc et voir les réponses. Mais aussi parce que ma mémoire photographique restitue toute l'anatomie que j'ai vue, analysée, disséquée. Trop facile.

Après cette formalité, j'assiste à un cours. En habits bleus dans un coin de la salle d'opération, tandis qu'un eisenin explique une technique basique pour refermer les plaies. Une technique intéressante, bien qu'elle prenne un peu de temps à prendre effet. Je mémorise les sceaux à constituer. J'écoute ses conseils, et je fais des conjonctures sur la techniques. On me présente quelques cas facile à résoudre. Des petits bobos.

Soyez content, je vous fais l'honneur de ma présence.

J'essaie de m'appliquer comme on m'a dit de faire. Ce n'est pas facile. Je me rappelle des schémas d'anatomie. De la circulation dans le corps humains. Toutes les explications sur le corps, sur le chakra, sur la technique, se superposent. Au début, je pense pas que je fais vraiment du bon boulot. Heureusement que je travaille sur des patients qui ne risquent rien. Mais au bout d'un moment, petit à petit, mes compétences portent leurs fruits. J'arrive à refermer les plaies.

Mon tuteur est assez étonné. Mais il n'a connaissance que d'un seul médecine Jisetsu avant moi. Un certain Xaldin. Il est vrai que les Jisetsu ont facile pour apprendre et amasser des connaissances. Toutefois, l'étude de notre don prend souvent le pas sur la découverte d'autres dons. Il faut être talentueux parmis les talentueux, bien que je pense que notre clan est propice à l'apprentissage de la médecine. Tout ce savoir à connaitre par coeur, tout cela... Est à portée de main. J'ai même la possibilité de tester quelques méthodes d'antipoisons.

Je remercie le docteur et je pars de mon propre côté. Soigner n'est qu'une infime partie de la médecine. J'ai encore fort à faire. Le poison, et les drogues. Seulement après cela je pourrais vraiment me considérer comme un Maitre incontesté. Comme un Prince du temps, de l'espace, et du corps. Une trinité ... divine.

J'ouvre la porte. Grincante aux premiers abords, elle tombe ensuite par terre. Cela se voit que le propriétaire est mort il y a quelques temps. Personne ne s'est occupé de cette pièce. La demeure d'Hojo Yakushi, un empoisonneur et droguiste de talent. J'ai trouvé sa trace dans un rapport écrit à l'hôpital. Utilisant mon don de réminescence, j'en ai déduit où il habitait auparavant.

Le rapport parlait de certains poisons dont il avait décrypté les séquences avec une facilité étonnante. Sans aucun doute, il était passionné par cela. Je n'ai pour ma part pas la patience d'en faire autant. Je vais me contenter d'agir en Prince, et de récupérer le travail qu'il a déjà accomplit. Je me sers du travail de ce pauvre plébéien sans aucun remord.

De toute manière, il est mort.

Je porte un mouchoir au nez en entrant. C'est sale et poussiéreux. Je passe en revenue les différents papiers que je trouve. Mais rien de très palpitant. J'utilise de-nouveau mon don, et je découvre l'existence d'un laboratoire caché. Sous-terrain. Sommaire, mais construit à l'aide d'une maitrise en doton. Après quelques heures de recherches j'accède au sanctuaire d'hojo. Un sanctuaire ... étrange. Dans des cuves j'aperçois des êtres en maturation. Des expériences de partout. Des notes nettement moins éthiques. Des procédés expérimentaux nettement moins acceptable.

Tsss. Un manque de classe certain. Ces plébéiens...

Mais j'arrive à une armoire avec des fioles de partout. Des petites étiquettes. Des centaines d'éprouvettes. Dans un petit registre, j'aperçois la composition de ces éprouvettes, ainsi que des relevés d'observations. Apparemment il aurait inoculé cela à de la population des bas-quartiers. Je hausse le sourcil. Au moins, il aura eut le bon goût d'épargner les nobles de ses expériences. Il y a également des contre-poisons. Bien, bien. C'est un raccourcis que je prends là, puis que je me sers de la maitrise d'un autre. Mais qu'importe, n'est-ce pas ? Je scelle ces fioles dans un parchemin ainsi que le registre avant de tomber sur une armoire similaire.

Seulement elle concerne des drogues. J'ai un sourire aux lèvres. Cet Hojo était un perfectionniste.

Ces drogues sont fantastiques. Toutes ne sont pas aboutie, réellement, mais avec le background biologique que je me suis formé ces derniers jours je comprends son génie. Ses formules sont osées, innovantes, en marge de la théorie moderne et pourtant si élégantes. Hojo était loin de la maitrise des eisenins que j'ai croisé. Il bravait des interdits avec courage. C'est assez impressionnant pour quelqu'un sans aucune origine noble. Et puis on raconte qu'il aurait traficoté des gênes de Kaguya, et ça c'est très répugnant.

Mais ces drogues m'intéressent. Et il y a toujours ces montagnes d'observations. Je remarque, toutefois, que certains composants sont issue... de capacités de clans. Apparemment, il se basait sur des tests faits sur des Gekei et des Kaguya pour extirper certains de leurs caractères. C'est dégoûtant. Mais je peux admettre une grande cohérence dans cette démarche. Il essayait de s'approprier de qualités d'autrui. A sa façon, c'était un conquérant.

Mais celui qui à le fin mot dans l'histoire, cela sera moi. Je scelle également tout ce fourbi dans un second parchemin. Je vais regarder tout cela la tête reposée. Il y a encore beaucoup de notes éparpillées dans ce laboratoire. Je ne saisis pas toutes les notions impliquées. Une grande partie de ses recherches se basaient sur des gênes Kaguya et sur la création de la vie. Je regarde les formes humains dans les cuves de verre. Un véritable apprenti sorcier. Il aurait du s'arrêter aux drogues et aux poisons.

Un papier attire mon attention. Il est question de Jisetsu.

Je déglutis. Il voulait reproduire notre doujoutsu. Et il a joint un schéma détaillée d'une dissection. Ce type, était malade.

Et je tombe sur des schémas d'un cadavre... De Samui. Non, je retire tout ce que j'ai put dire sur cet homme. Il n'avait aucune limite. Il bravait trop d'interdits. Le savoir de l'Homme à des limites, là où commence la vanité devant Dieu. Je me décide. J'allume plusieurs foyer d'incendie afin de rayer cette endroit de la terre. J'ai gardé pour moi ce qui m'intéresse. Les poisons, les antidotes, les drogues... Et certaines notes sur des techniques médicales avancées.

Tout le restant peut brûler en enfer avec son créature. Les plébéiens n'ont pas à se prendre pour dieu. Je disparais dans un portail avant que les flammes ne m'atteignent. Ce n'est qu'une fois un peu reposée et remit de mes émotions que j'étudie le fruit de ma rapine. C'est riche en enseignements. Je prends quelques jours à analyser ces notes, mais ce que j'apprends est plus important que la majorité des livres que j'avais lut avant. Un condensé de savoir pur. Avec les connaissances d'applications qu'on m'a apprit à l'hôpital, je me sens prêt à m'avancer sur le chemin de la médecine. Je ne serais pas un expert du premier coup, c'est certain. Cela sera un certain cheminement. Mais j'ai une aide précieuse scellé dans des sceaux pour me guider. Et mon don Jisetsu pour me donner tout le temps qu'il me faudra.