On dirait bien que je vais enchaîner. Hier, j’ai dû vider le cerveau et interroger Katano Yusuke, un déserteur de Kiri. Je dois avouer que j’ai pris un bien fou à faire tout ça. Voilà pourquoi j’ai demandé à aussi m’occuper du troisième et dernier prisonnier que nous avons affronté. Enfin… Goren n’a été prisonnier que pendant 3 heures, mais je peux vous assurer qu’il aurait préféré venir à Konoha avec nous. Il faut dire que je n’y suis pas allé avec le dos de la cuillère avec lui. Si par hasard il ne gardera pas de séquelles psychologiques de notre rencontre, j’ai fait en sorte qu’il ait des séquelles physiques pour le rappeler. Vous savez… c’est pas comme si j’avais gravé mon nom dans sa chaire après tout...

Enfin bref. Aujourd’hui, je vais m’occuper de Konjo, un gros barbare avec une grosse épée. Là, vous devez sûrement vous demander comment je connais son nom… rien de plus simple à vrai dire. En sachant que j’ai vidé la tête de deux de ses coéquipiers, c’est un renseignement basique que m’a donné tout ça. Quelles autres informations va m’offrir cette nouvelle victime ? Des choses importantes j’espère. Quoique… avec l’histoire d’organisation de Yusuke et Goren, j’ai déjà pas mal d’info’ utile à transmettre aux ANBU et à l’Hokage.

Bref, contrairement à la veille, cet interrogatoire va se dérouler le soir, après le diner pour être exacte. C’est toujours mieux de lire dans l’esprit d’une personne le ventre plein comme dirait ma mère ! D’ailleurs, en parlant de ça, madame m’a félicité pour mon interrogatoire d’hier. Selon elle, il est digne de sa fille, mais manque quand même un peu de maîtrise dans les techniques Yamanaka. En même temps, elle va continuer de me reprocher ma maîtrise des techniques liées à l’esprit, temps que je ne l’aurais pas surpassé. Mais comment surpasser l’une des meilleurs Yamanaka en matière de manipulation d’esprit ? C’est bien ce que je me demande.

Après m’être bien rempli le ventre, je prends donc la direction des prisons de Konoha. Comme la veille, je montre mon mot signé de l’Hokage en personne, et me dirige directement vers la salle d’interrogatoire. Cet endroit qui commence déjà à m’être familier. Cependant, lorsque je pénètre dedans, une autre personne est assise. Adieu le blondinet, aujourd’hui, place au brun. Contrairement à la dernière fois, je lance directement un regard à la future victime. Un regard plein de détermination et de sadisme. Seulement, lui est beaucoup moins fautif que les deux autres. Il était juste au mauvais endroit au mauvais moment.

- Je n’ai qu’une seule question à te poser pour l’instant…

Je m’assieds tranquillement en face de lui et entrelacent mes doigts sur la table. Je finis par reprendre, d’un ton totalement neutre.

- Pourquoi t’être opposé à nous… Konjo ?

Voilà la première chose importante. Pourquoi s’être opposé à Konoha alors que rien ne le poussait à le faire.

Il est sérieux, là… ?

Oui, ce nain avait décidément décidé de me pourrir la vie. Pour une raison que j’ai toujours du mal à comprendre, il s’était mis en tête de me rendre plus puissant, et surtout mentalement. Il tenait à ce que je me forge un mental d’acier. Eh bah, le pauvre, s’il savait à quel point ce n’est pas gagné… Il suffit que je voie un chat pour partir en courant. Alors rester dans la même salle qu’un criminel, que j’ai en plus déjà combattu avant qu’il ne se fasse capturer… Non merci.

Mais c’est vrai, je ne comprends toujours pas quelles sont ses motivations. Il n’arrête pas de répéter qu’il fait ça car on se ressemble… Personnellement, je ne vois pas en quoi je ressemble à un gamin surdoué borgne et glauque, qui joue avec des cadavres et qui me menace à chaque fois que je lui refuse quelque chose de me couper les doigts en rondelle à coup de scalpel. Non vraiment, je ne vois pas… Oui, ce Aku est vraiment très étrange. Bien plus que je ne le pensais avant de devoir le supporter tous les jours, du matin jusqu’au soir.


- Pourquoi tu veux que j’y aille ?
- Pour plusieurs raisons. De une, tu as participé à sa capture, alors tu vas me faire le plaisir d’aller à sa rencontre. De deux, il paraît qu’il a tenté de s’enfuir, et qu’il est super violent… et mal en point maintenant. C’est un danger ce mec ! Donc vous ne serez pas trop de deux sur cette affaire.
- Gloups… Euh… Deux ? Attends, tu veux dire que tu me forces à y aller, alors qu’il y a déjà quelqu’un sur l’affaire ?
- Tu croyais vraiment qu’on te laisserait seul avec lui ? Il te retournerait le cerveau avec une facilité déconcertante, et tu le libérerais aussitôt. Quoique. Tu serais capable de lui venir en aide sans qu’il ne te demande rien.
- Quand même pas…
- Oh que si.


Je ne pouvais pas trop le contredire sur ce coup… Ce n’est pas impossible que j’aurais tenté de faire quelque chose du genre. C’est dur à dire, mais c’est vrai…


- Et… qui est la deuxième personne ?
- Ta pote, Nat’.
- ... Natsumi ?
- Ouais voilà. Elle va finir par se faire une réputation elle. Lorsque je l’ai rencontré, je ne l’aurais jamais imaginé, mais elle a l’air encore plus sadique que moi. Tu vas avoir du spectacle. Enfin, j’espère.


Pourquoi je crains le pire… Natsumi, plus sadique que lui ? Ouais en fait, ça ne m’étonne pas. Mais je ne sais pas pourquoi il me parle de réputation… Qu’a-t-elle fait pour ça ? Quoique… Je ne veux pas savoir. Je crois que je vais semblant de tomber malade, là, tout de suite. Je sais que je suis un bon comédien, allez… Trois, deux, u…


- Hop on y est, tu rentres.


Il ouvrit la porte, me poussa à l’intérieur, et referma, à double tour. Bouhouhouh.

Là, je les vis, tous les deux. La Yamanaka, et cet homme… bien amoché. Il était en meilleur état à la fin de notre combat… Je ne veux même pas savoir ce qu’il lui est arrivé. Il me faisait presque de la peine…


- Euh… Bonjour… !


Me rapprochant bien assez vite de Natsumi, je regardais le bonhomme devant nous. Avec un peu de tristesse pour lui quand même.


- On m’a forcé à venir… mais je ne vous gênerai pas trop. Enfin… sois gentille avec lui quand même. Il est déjà un peu mal en point, le pauvre… !

Spoiler:

Ah ouais. Je ne sais pas vous, mais moi je sens que cet interrogatoire va être des plus intéressants. Au départ, je pensais qu’il était plus intelligent que Yusuke… Qu’il allait tout simplement coopérer que je le relâcherais d’ici quelques jours. Car oui, je sais déjà les circonstances de son opposition contre nous, même si je ne sais pas trop pourquoi. Grâce aux souvenirs du blondinet, je sais qu’il n’était pas au bon endroit au bon moment. J’étais prête à être généreuse et à le relâcher en échange de quelques informations ou d’un quelconque pacte… mais non. On dirait bien qu’il s’est mis en tête de faire son rebelle. Il ne me reste plus qu’à voir s’il va jouer sur la provocation comme son ami Yusuke…

Cependant, alors qu’un petit sourire se dessine sur mon visage, la porte s’ouvre à la volée. Instinctivement, tous les regards se tournent en direction de la porte. Ryosei… ? Mais qu’est-ce qu’il fait ici ? Sans que je n’aie le temps de comprendre, j’entends que quelqu’un ferme la porte à double tour. Attendez… C’EST QUOI CE DELIRE . J’étais censé être toute seule lors de cet interrogatoire. Il n’y a même pas d’ANBU ! Qui peut l’avoir forcé à venir ? Quelqu’un de plus haut gradé que moi je suppose, sinon ils ne l’auraient pas laissé venir jusqu’ici…

En l’espace d’une seconde, mon expression faciale est passée de sadique à étonner pour au final finir sur une pointe de colère. Plus que sa venue ici, c’est son attitude qui me dérange. Je sais que c’est un bisounours ! Je sais qu’il ne ferait pas mal à une mouche ! C’est bien pour ça qu’on ne lui confie pas les interrogatoires merde ! Sans attendre plus longtemps, je lui lance un regard coléreux et me connecte télépathiquement avec lui.

- Qu’est-ce que tu fous ici bon sang ?! Que je sois gentille avec lui ? C’est une blague j’espère ! On est pas ici pour jouer à la dinette bon sang ! Je ne sais pas qui t’a emmené ici, je ne sais pas pourquoi, mais tout ce que je sais c’est que c’était une très mauvaise idée. Je t’apprécie beaucoup Ryosei, mais tu n’as pas ta place ici ! C’est d’ailleurs parce que je te connais bien que je peux affirmer ça.

Inutile de partager une querelle entre collègues avec ma proie. Konoha vient déjà de perdre énormément en crédibilité à cause de lui, alors autant ne pas en rajouter ! Délicatement, je me rassoie face à lui. Car oui, quand je l’ai vu arrivé et que j’ai entendu son excuse, je me suis instinctivement levée en tapant du poing sur la table. Maintenant, il faut que je me reconcentre sur mon prisonnier, qu’importe ce que va me répondre l’Aburame. Je reprends donc la parole de vive voix, à l’attention de ma future victime cette fois-ci.

- Peut-être parce que ça t’a apporté plus d’ennuie qu’autre chose ? Regardes-toi ! T’opposer à nous t’a mené ici, à pourrir en prison ! Ne penses-tu pas que c’est une raison suffisante pour ne pas affronter Konoha ? Ne penses-tu pas que tu en as assez fait ?

C’est bien la dernière fois que je lui laisse une chance de se rattraper. Tout dépendra de sa réponse. S’il me répond une nouvelle fois de la sorte, je ne promets de rester gentille. Et le fait que Ryosei soit là ne changera rien à cela ! Au moins il connaîtra la face cachée de son amie.

Spoiler:

Natsumi n’était… pas très contente. Non, vraiment pas. Son message télépathique traduisait bien la colère qu’elle ressentait en m’ayant vu. Moi aussi, je suis en colère. Pas contre elle, mais contre ce foutu nain qui s’était bien joué de moi. Que gagnait-il à m’envoyer là ? À me durcir ? Mouaip. J’étais plutôt parti pour me faire pipi dans la culotte… Nan, quand même pas. Quoique, qui sait.


- Ah, parce que tu crois vraiment que j’ai demandé à être là ? T’es drôle toi. Bien sûr que non que je n’ai pas ma place ici… Je m’en serais bien passé hein.


La discussion reprit ensuite entre la Yamanaka et notre prisonnier. Il n’avait vraiment pas l’air commode, et était franchement inquiétant. Je me souvenais bien entendu de lui, c’est moi qui ait dû le porter jusqu’à Konoha. Mes pauvres petits muscles fragiles en papier mâché s’en souviennent encore. Et je crois bien qu’ils n’oublieront jamais cette terrible épreuve qu’il m’a fait endurer.

Le prisonnier ne tarda pas à lui répondre. Cette histoire s’annonçait… plutôt mal. Oui. Il n’avait clairement pas peur de Natsumi, et ne se gênait pas pour exprimer le fin fond de sa pensée. Il ne se gênait même carrément pas. Oh merde… Je vais sûrement assister à quelque chose qui ne va pas me plaire. Sauf que là… Je ne sais même pas si j’empêcherais Natsumi de s’en occuper. Ses paroles n’étaient vraiment pas bonnes à entendre. Non, vraiment pas. Il n’y avait plus qu’à attendre la réaction de Natsumi, et je pense qu’il est bon pour la torture. Elle ne se gênera pas non plus. Mon dieu, mais qu’est-ce que je fais là ? Maudit Aku.

En tout cas, l’homme qui nous faisait face n’avait clairement pas peur, clairement aucune crainte. C’est limite lui qui venait de l’inviter à le torturer. Moi j’dis, ces gens ils sont fous.

On ne pouvait pas trouver u marché, à tout hasard ? Un arrangement ? J’sais pas quoi, il n’est pas vraiment au top de sa forme, ce serait dommage qu’il subisse une torture en plus de cela. Mais bon, vu comme il est borné… En tout cas, j’appréhendais la réaction de Natsumi. Cela m’étonnerait qu’elle laisse passer ça…


- Aie aie aie… Mais qu’est-ce que je fous là… ?


C’est le cas de le dire. Je sentais mêmes mes insectes fébriles à l’idée de ce qu’il allait se passer. Sauf que eux, plus y a de l’action, et mieux ça va. Si seulement c’était moi qui étais caché en eux… Ou si seulement quelqu’un pouvait venir me chercher. Je ne suis qu’un pauvre petit Genin innocent, on ne peut pas me faire ça.

Spoiler:

Bref, un Ryosei sauvage s’est retrouvé ici je ne sais comment et il ne semble pas qu’il soit d’accord d’être présent ici non plus. M’enfin bon, temps qu’il ne me dérange pas dans mon travail, tout va bien se passer. Je ferais mieux de me reconcentrer sur ma future victime plutôt que de m’occuper de détails futiles. Surtout que mon interlocuteur semble bien plus intéressant que Yusuke et Goren réunis. Je sens qu’avec lui, il ne va pas y avoir de discussion à sens unique sans aucune répartie. Je sens que je vais bien m’amuser.

Sa première réponse me prouve l’intérêt que j’ai pour lui. Une réponse logique et tout à fait honnête. Pourtant, sur mon visage, impossible de voir une once de surprise. Je reste impassible en l’écoutant me répondre. Bon, j’avoue avoir été gentille en lui donnant une petite chance… Or, il ne semble pas la vouloir et ça, il me le fait bien comprendre. Il ne veut pas qu’on tourne autour du pot ou quoi que ce soit d’autre. Lui c’est un dur, un pur, un gars intéressant à interroger, mais terriblement ennuyant à torturer. Goren, c’était cool de l’entendre crier. Yusuke… Que dire de lui… Mon préféré des trois. Je pense que sa torture restera longtemps dans ma mémoire comme un moment exaltant. Au moins je suis sûr qu’il veut me voir morte à l’heure qu’il est. Je sais qu’il me hait. Voilà qui est drôle dans la torture. Dominer l’autre et lui inspirer une haine profonde. Sauf qu’avec ce gros baraqué, ça n’arrivera pas.

- Franchement… Je sens que je vais beaucoup t’apprécier toi…

Lui lançant un regard sadique, je sors mon arme favorite. La dague que m’a offerte Aoji. Celle qui m’a permis de graver mon nom dans la chaire de Goren et Yusuke.

- Te torturer ne va pas être amusant… Je le sens bien. Ton caractère… ta façon de parler… d’agir. Tout ça m’indique que je ne prendrais pas de réel plaisir à m’occuper de toi. Contrairement à tes deux camarades.

Voilà qui devrait rassurer Ryosei l’espace de quelques secondes. Pourtant, ça ne va pas durer.

- Seulement… Si je ne fais que lire dans ton esprit, ça ne sera pas très juste pour tes ex-coéquipiers. Inscrire mon nom dans ta chaire comme je l’ai fait avec eux me semble indispensable.

La vérité, rien que la vérité. Même si le torturer ne m’apportera aucun plaisir, inscrire mon nom dans sa chaire me semble tout de même obligatoire. Disons que c’est un peu ma marque de fabrique qui montre que la personne a été vaincue par mes soins. Une marque qui annonce qu’il m’est inférieur. Ni plus, ni moins. Je m’approche alors de lui et recherche sur son corps plein de cicatrice un endroit où je peux inscrire ma marque. Après quelques secondes à chercher, je trouve de la place sur un de ses flancs. Approchant ma lame de son corps, je n’active pas ma technique augmentant la sensation de douleur. Comme je l’ai dit, inutile de le torturer lui.

J’en oublierais presque la présence de Ryosei… Le connaissant il risque de couiner un petit peu sur mes méthodes...

Tranquillement, sans me presser, je grave mon nom dans la chaire de ma proie. Une délicatesse et une précision que je n’ai pas eue pour ses comparses. Pourquoi ? Tout simplement parce que lui possède déjà des tonnes et des tonnes de cicatrice. Si je n’y mettais pas un minimum de précision, elle ne se verrait pas au milieu de toutes les autres et mon œuvre serait tout simplement gâchée. Or, pendant que je trace le M de mon prénom, je le sens se contracter. Instinctivement, mon regard se porte sur son visage et je remarque sans aucune difficulté qui il observe. Mais au moment où des mots sortent de ses lèvres, un énervement soudain s’empare de mon corps.

Dans un excès de rage, je plante ma dague sans aucune hésitation. Puis, me relevant, je prends la parole sans laisser à Ryosei le temps de réagir. Mon expression faciale est dure, sans aucune compassion.

- Parle lui encore une fois comme ça et je te jure que tu ne reverras plus jamais les rayons du soleil.

Toujours dans un élan de colère, je plaque ma main violemment sur son crâne, sans lui laisser le temps de répliquer. Déversant mon chakra dans son cerveau, son esprit s’endort et se concentre à me partager ses souvenirs, qu’ils soient d’accord ou non. Devant mes yeux défilent des centaines, voir des milliers d’images de guerre. À croire qu’il n’a vécu que ça. Voilà qui expliqueraient son comportement et sa façon de penser. S'il ne m’avait pas mise en colère, j’aurais peut-être souri en voyant ce que renferme son esprit mais actuellement… Je ne cherche même pas à comprendre. Stoppant la connexion, je lui lance un regard dégoûté.

- Pathétique.

Voilà tout ce que m’inspire sa vie actuellement. Je la trouve ridicule, pathétique et médiocre. Il ose parler de faible alors que lui en est clairement un. Si Ryosei le voudrait, il pourrait aisément le battre, sans aucun souci même. Après tout, nous sommes loin d’être des faibles à Konoha, et encore moins l’équipe Matsudai.

- Tu ne mérites même pas que je continue mon œuvre.

Lentement, je m’approche de lui et sors une clé de ma poche. Je sais très bien que Ryosei ne va pas trop apprécier ce que je vais faire mais bon… J’insère la clé dans le cadenas retenant la plaque qui immobilise son bras et sa tête, et la tourne délicatement. Dans un bruit sourd, la plaque de bois se décroche et tombe au sol. Sans plus attendre, je prends possession de son bras valide et lui donne ma dague. Oui, je pense que vous comprenez ce que je vais faire.

Il va lui-même graver mon nom dans sa chaire.