PLAN
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Rei apparut sur une côte, et regarda immédiatement Jisetsu Koga. Ce dernier ne bougeait plus, mais il tremblait. En regardant autour de lui, le Kyoshi vit Anami, qui fiait le vieil homme. Elle avait donc bien lancé son Genjutsu contre ce dernier, il n’allait donc pas causer plus de soucis. Le Monarque leva alors son Henge, recouvrant alors son apparence habituelle. Le sceau qui dissimulait son chakra ne se rompit cependant pas. Pas tout de suite. Tout n’était pas encore tout à fait terminé.

─ Tout s’est donc bien passé ?
─ Oui.

Et c’était bien le cas. Tout le plan qu’il s’était fixé s’était déroulé comme prévu. Il y repensa pendant quelques instants...

Les temps de guerre avaient permis à Rei de se douter que la surveillance serait faible. C’est pourquoi utiliser un sceau pour masque son chakra et un Henge était quelque-chose d’envisageable. Il avait supposé que sa fausse identité serait découverte, mais ce ne fut pas le cas. Malgré tout, il avait prévu que si son Henge avait été repéré, alors il aurait repris sa véritable apparence, et aurait joué le même faux personnage d’Aro.

Aro, un faux nom, bien entendu. Le jeune blond dont il avait inventé l’apparence était un amoureux fragile, timide et maladroit. Grâce à son histoire, selon laquelle il voulait délivrer un message à sa tendre aimée qui était en prison, il n’éveilla aucun soupçon. De plus, tendresse provoquée par son histoire ou non, on l’accompagna jusqu’à la prison. Il n’eut donc même pas besoin de la chercher.

Une fois la lettre délivrée, le Kyoshi n’avait plus qu’à se rendre chez Jisetsu Koga. Il n’était pas prévu que le garde qui appartenait lui aussi à ce clan l’accompagne, mais le Monarque se devait de n’éveiller aucun soupçon. Il se laissa donc escorter. Sachant qu’il devait être chez sa cible avant 14h00, il devait regarder sa montre. C’est pour cela qu’il avait au préalable retiré sa montre pour la mettre dans sa poche. Il pouvait donc la faire tomber, afin de la regarder une première fois, avant de répéter l’action sans réellement attirer l’attention du Kirijin. Il s’était aussi apposé un sceau sur le chemin, pour la suite du plan.

Connaissant l’endroit où habitait le vieil homme, Rei pouvait s’assurer qu’on l’amenait au bon endroit. Vu qu’il avait prétexté être une sorte de neveu pour le Jisetsu, il put donc lui sauter au coup pour le serrer dans ses bras sans être interrompu. Bien entendu, l’ancien avait compris rapidement, mais il était trop tard : le Kyoshi avait déjà apposé un sceau sur la nuque du vieillard et sa montre avait indiqué 14h00.

En réalité, ce sceau et celui qu’il s’était mis sur le ventre étaient identiques. Rei avait prévenu qu’à 14h00, elle devrait invoquer ces deux sceaux près du rivage, et se tenir prête à plonger le vieil homme dans une illusion. La surprise étant de mise pour ce dernier, le plan marcha complètement.

La lettre délivrée à Azuko était pleine de mots maladroits mais amoureux. Rien d’étrange, malgré la signature assez unique qu’il y avait. Rei se doutait bien qu’on ne l’autoriserait cependant pas à la donner lui-même, mais cela lui était inutile. Cette lettre, faite en papier, renfermait un secret qu’Hakushi Ozuka comprendrait bien. Car il connaissait bien entendu la véritable identité de celle qu’il voulait libérer.

La signature était un sceau complexe qu’Anami avait appliqué. Il ne faudrait que très peu de temps avant que l’ancienne Kumojin s’en rende compte. Puis, elle ferait alors le lien avec le passage suivant de la lettre en question : « alors sers cette lettre à chaque fois que tu penseras à moi… Et un moment, tu sortiras, et je serai là pour toi, mon amour. » Car en serrant cette lettre, elle allait être invoquée ici.

Voilà pourquoi Rei n’avait pas besoin de toucher, ni même de voir Hakushi Ozuka. Voilà pourquoi, mimant un maladroit jeune blond, il put agir sans révéler son identité à personne. Voilà comment le Monarque eut réussi à tromper Kiri pour leur prendre leur prisonnière ainsi qu’un de leurs meilleurs éléments.

Anami avait placé le corps figé du Jisetsu dans la barque qui allait leur servir à quitter le pays. Elle tendit à Rei son masque blanc, qu’il remit immédiatement. Puis ce dernier posa ses mains au sol, avant d’invoquer la lettre… Et la dénommée Azuko.

─ Bonjour Hakushi Ozuka. Comme tu peux le voir, c’est moi qui t’aies libéré. Alors tu vas me suivre, si tu ne veux pas retourner en prison. Je t’expliquerai en route.

Sur ces mots, le Monarque montra la barque d’un mouvement de tête. Le lieu était reculé, et il n’y avait aucune chance pour qu’on les rattrape. Mais il fallait partir maintenant.
Car le plan ne faisait que commencer. Le changement du monde était en route.

En grimpant dans la barque, Rei regarda sa montre. Puis il sourit.

SITUATION
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La jeune femme profita apparemment de l’air frais qu’elle ne devait pas avoir insufflé depuis de longs jours. Mais cela précéda une réponse très déplaisante de sa part. Non seulement la Nukenin désirait en savoir plus qu’elle ne le devait, mais elle refusait aussi les ordres précédemment donnés par celui qui l’avait libéré. Pire encore, elle insulta Anami, qui s’approcha d’elle en pas déterminés. Le Monarque leva le bras gauche et la kunoïchi se figea. Elle avait encore du mal à se contrôler, mais à chaque fois que Rei la rappelait à l’ordre elle s’immobilisait totalement, prise par un sentiment de stupeur. Le Kyoshi relâcha son bras, avant d’esquisser un léger sourire derrière son masque.

─ Je te conseille de ne plus l’insulter, du moins si tu tiens à la vie.

Sur ces mots, l’homme masqué se tut et s’approcha pour ramasser la lettre qui l’avait aidé à libérer la Partisane. Il la montra bien distinctement à cette dernière.

─ Je ne te demande pas de me faire confiance, mais ne crois-tu pas que si je te voulais vraiment du mal, je t’aurais tué au lieu de te libérer ?

Le Monarque marqua un temps d’arrêt, durant lequel il rangea la lettre dans sa veste et sortit un masque blanc à motifs noirs qu’il tendit à l’Hakushi.

─ Que ce soit ton véritable nom, ton passé à Kumo, ton lien avec Makka ou encore ton combat contre Gobi : je connais de nombreuses choses, et je n’ai pas à te dire comment. Il semblerait d’ailleurs que tu n’aies pas très bien compris la situation dans laquelle tu es…

Quelques secondes de silence vinrent précéder une phrase importante de la part du Kyoshi, avec laquelle il espérait faire comprendre l’état des choses à son interlocutrice.

─ Je te rappelle que je t’ai libéré, sans que Kiri ne se doute de quoi que ce soit. Penses-tu que tu puisses me tuer, sachant ce que je viens de faire ? Ne crois-tu pas que si tu représentais une quelconque menace pour moi, j’aurais pris le risque de te faire évader ainsi ?

Les chose étant dites, il ne restait plus qu’à rappeler l’ordre.

─ Monte sur cette barque, car même si tu arrivais à survivre en m’affrontant, n’oublies pas que des Kirijins seront sans doute là dans une vingtaine de minutes.

Sur ces derniers mots, le Kyoshi s’écarta et montra une seconde fois l’embarcation d’un geste de bras.

SERVICE
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Le regard noir que lança Ozuka émit un doute dans l’esprit du Kyoshi. Mais fort heureusement, après quelques secondes de réflexion apparente, la femme libérée décida d’obéir et de monter dans la barque. Bien entendu que Rei connaissait le caractère tempéré de celle qu’il venait de délivrer, mais il ne répondit pas à la remarque, se contentant d’embarquer en dernier. Prenant les rames, il se mit à pagayer en commençant alors un voyage qui allait bien durer quelques heures. Il regarda un instant le corps immobile du vieux Jisetsu, avant de fixer les horizons.

Les minutes passèrent, en silence. Anami n’avait pas mis de masque, mais sa large capuche cachait comme toujours son élégant visage. Bien entendu, le Monarque craignit un nouveau conflit entre les deux kunoïchis, mais apparemment ces dernières avaient compris la leçon. Tant mieux, Rei avait envie de silence. Après tout, il le méritait bien, vu toute la manœuvre qu’il avait faite midi. Un plan rondement mené jusqu’au bout, avec cette petite barque qui malgré sa lenteur était parfaite pour ne pas se faire repérer. D’ailleurs, le Koshi avait aussi réfléchi à comment combler la pauvre vitesse de l’embarcation.

─ Si tu veux que ça aille plus vite, n’hésite pas à utiliser ton Suiton.

La voix de Rei était comme toujours neutre, aucune syllabe n’était plus forte ou plus grave que l’autre. L’Hakushi se mit à accélérer leur transport avec ses techniques. Elle avait sûrement accepté vu que ça l’arrangeait aussi. Tout n’était plus donc question d’heures, mais de dizaines de minutes. Tant mieux.

Le quatuor arriva à destination après environ une heure de trajet. Ce dernier se passa dans un silence paisible, même si parfois dérangeant. Mais Rei avait eu le calme qu’il voulait. Une fois sortis de la barque, il posa le corps de Koga au sol, avant de poser deux sceaux explosifs sur la barque, qu’il activa aussitôt. Elle explosa avant de se voir divisés en débris qui coulèrent, ne laissant aucune preuve visible.

Anami quant à elle avait aussi sorti un parchemin, mais plus long, dans laquelle elle scella le corps du vieux Jisetsu. Pour ceux qui se demanderaient pourquoi cela n’avait pas été fait avant, afin d’éviter de porter le corps sur la barque, Rei avait juste prévu que si par miracle des Kirijins l’aurait retrouvé, alors il aurait pu se servir de Koga comme otage. Rien de plus simple mais au final, ça n’avait pas été nécessaire, car il n’y avait à présent plus de risques.

Le Monarque se tourna vers la dénommée Azuko, et fit quelques pas en sa direction. Il était temps de se séparer, sans oublier de conclure sur les véritables intentions du chef.

─ C’est ici que nos routes se séparent. Je sais de toute façon que tu n’aurais pas accepté sans raison de continuer à me suivre. Et j’ai aussi conscience que tu ne diras rien sur ce qu’il vient de se passer.

Il marqua un temps d’arrêt, très court, avant de reprendre de la même voix monotone.

─ Cependant, tu t’imagines bien que je ne t’ai pas libéré pour rien. C’est pourquoi je te contacterai prochainement. D’ici-là, tu réfléchiras au fait de me rejoindre. J’ai comme intention de changer le monde, et je t’arrête avant même que tu me poses la question : j’y arriverai. Plus que mes mots, mes actes et ta libération prouvent que mon objectif sera mené à bien. A toi de voir, tu as de nombreux jours pour y réfléchir.

Le Kyoshi se retourna, tandis qu’Anami avait fini de ranger son parchemin.

─ Si tu refuses de me rejoindre, il ne se passera rien. Cependant, tu auras toujours un service à me rendre. Ne l’oublies pas.

Et sur ces mots, le duo se mit à marcher, sous un soleil de plomb.