AMERTUME
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Il s’était une nouvelle fois reposé dans cette chambre d’hôtel. Anami essayait de regarder en sa direction, malgré le fait qu’il n’y avait pas la moindre parcelle de lumière dans la pièce. Elle se demandait ce qui allait arriver maintenant. Passerait-il à la suite du plan ? La jeune femme hésita, puis se risqua à prendre la parole.

─ Araakoa Saï, Samui Kaoru et la kunoïchi qu’il veut te montrer… Est-ce que cela est suffisant pour passer à la suite ?

Le Monarque ne répondit pas. Impossible de voir son visage sérieux dans le noir qui envahissait la pièce. Il réfléchissait, à la suite.

─ Non. Il reste notre dernière cible. Tu me confirmes bien qu’elle est à Kiri ?
─ Oui. Quant à Araakoa Saï, il semblerait qu’il soit toujours à Kaze no Kuni.

Saï au Pays du Vent. Cela avait tout de suite intrigué le Kyoshi. Qu’allait-il pouvoir faire là-bas ? Le fait qu’Araakoa Aare ne soit pas mort, même si c’était à vérifier, pouvait être lié. Rei se leva, se renfilant sa veste bleue.

─ Mène-moi jusqu’à lui.

Puis ils sortirent de la pièce sombre, après avoir enfilé leur large capuche.

Leur chemin relativement court les conduisit près d’une dune. Anami était formelle, Saï était là-bas, à l’intérieur. Le duo se rapprocha, puis le Monarque fit signe à la jeune brune d’utiliser ses dons de sensorialité. Chose qu’elle fit immédiatement. Et voilà ce qu’ils entendirent.

─ Bonjour grand-père. Je reviens vers vous avec quelques informations importantes. J’ai réussi à attirer l’attention d’un homme dont je vais me servir pour tuer votre agresseur. Son nom c’est Rei, il possède des cheveux blancs et un tatouage avec le signe zéro sur le front. C’est un vantard mais pas uniquement, j’ai senti une grande force en lui. Une fois qu’il aura réalisé mon objectif, je l’assassinerai.
─ Prends garde Saï, je ne suis plus en mesure de te protéger tu es seul. Cela me peinerai de voir mourir la dernière famille qu’il me reste au nom de la vengeance.
─ Ne t’en fais pas grand-père je ne compte pas mourir. Toujours est-il que cet individu croît à la paix, ce n’est que futilité mais il semblerait qu’il y croit, lui.
─ La paix n’est qu’une fable, Saï, car cet objectif ne se fera qu’au prix de nombreuses guerres et de nombreux sacrifices, cet homme, à mon avis te néglige plus qu’autre chose. Tu n’es qu’un outil pour lui.
─ Je le sais bien, cependant je dois faire avec. J’y vais grand-père, je voulais juste vous parler de cette rencontre, il me semblait important de vous mettre au courant de son existence.

Aare n’était donc par mort. Les deux Nukenins se regardèrent pendant quelques secondes, puis Rei se leva et fit signe de se cacher derrière une autre dune. Car plus important que la survie de l’ancien Kazekage : Saï avait trahi le Monarque.

Le combat n’avait pas été simple, mais assez court. Le Kyoshi, après avoir tranché la tête du traître, mit son masque blanc, puis donna ses instructions à Anami. Lorsque tout ceci fut fait, il entra dans la dune.

Il y vit bien le vieil Araakoa Aare, mais dans un piteux état. Il ne semblait pas pouvoir bouger. D’ailleurs, il ne pouvait pas non plus manipuler son chakra, d’après ce que lui avait dit la jeune brune.

─ Vous m’apportez la tête de mon petit-fils, et vous souhaitez voir quoi ? Mon visage qui se tord en pleurs, je suis un vieil homme peut être mais un ninja avant tout. Vous vous targuez d’être un sauveur mais vous n’êtes en réalité qu’un tueur de plus tout comme je l’ai été par le passé. Sans aucun doute vous arriverez à faire de grandes choses. Mais au bout du chemin il ne vous restera que l’amertume lorsque vous constaterez par quoi vous avez dû passer pour y arriver. C’est la première et la dernière leçon que je te fais, Kyoshi Rei !

Derrière son masque, Rei n’esquissa pas le moindre sourire malgré sa victoire, et le dessus qu’il avait sur l’ancien Kazekage. Il jeta la tête de Saï aux faibles pieds de son interlocuteur.

─ Je n’ai pas de leçons à recevoir de toi, vieil homme. Regarde dans quel état tu es, tu souffres sans doute plus en vivant qu’en mourant. Mais si je te laisse la vie c’est simplement parce que tes méthodes, aussi erronées soient-elles, voulaient amener la paix dans le monde. Et je respecte ceux qui ont le même but que moi.

Le Monarque marqua une pause, puis reprit quelques secondes après.

─ L’amertume, je l’ai déjà en moi. Ce que ton petit-fils n’a pas compris, c’est que je sais où je vais. Je sais, moi, comment obtenir la paix, durable et réelle. Forcément, mes méthodes ne seront pas comme les tiennes, je n’ai pas envie de finir comme toi. Je ne compte pas non plus suivre les pas de l’An’teï. Non… La paix, ce seront les villages et les shinobis eux-mêmes qui la créeront. Et j’espère que tu vivras assez longtemps pour voir que ce que je viens de te dire était vrai.

Sur ces mots, le Kyoshi se retourna, et sortit de la dune. Il se dirigea jusqu’à un mont de sable pour y retrouver Anami, encapuchonné et sans le corps de Saï. Elle avait donc fait ce qu’elle devait faire. Le Monarque se retourna, et regarda à travers son masque blanc vers l’Est.

─ Maintenant, direction Kiri. Nous allons finir notre premier Objectif, et commencer le deuxième.

Et ils reprirent la route.

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