Kawa. Tu es déjà venu en ce pays. Il y avait longtemps, mais... Tu n'as pas oublié. Cette fois, le contexte est différent. Tu n'es plus ce jeune marchand un peu perdu qui déambulait dans le pays pour tenter de vendre tes marchandises. Non, désormais, tu es un soldat. Un fier soldat du pays du vent. Et tu es ici pour affaires. Et oui, une bête mission. Mais tout de même. Tu es en ces lieux depuis plus d'une semaine. Et les négociations avec les marchands du coin sont dures. Oui, tu as été envoyé pour relancer le commerce entre quelques petits villages des deux pays. Mais le temps commence à devenir long. Tu as tout de même une femme et une fille qui t'attendent à la maison. Et tu voudrais pouvoir rentrer... Tu soupires en sortant du bâtiment, te grattant la tête tout en te demandant jusqu'à quand ces vieillards vont se taper dessus en bégayant des idioties... Tu as besoin d'air. Tu clignes des yeux en prenant un rayon de soleil dans la face. Tu as besoin d'un peu de temps pour te réhabituer à la lumière. De toutes façons, la réunion est suspendue jusqu'à nouvel ordre... Tu soupires à nouveau assez profondément.

Tu marches depuis une dizaine de minutes, déambulant dans les rues relativement peuplées de la ville. Tu n'as pas grand chose à faire... Pour ne pas dire rien. Tu te demandes combien de temps tu vas encore moisir dans le coin... Tu achètes une boisson à une petite échoppe saisonnière. Ton gobelet de thé à la main, tu avances vers le centre ville... Tu fixes la surface du liquide trouble, te demandant si tout se passe bien pour ta petite famille... Et dire que tu devrais être dans ton échoppe à surveiller ta petite Karen... Tu leur avait pourtant dit que tu ne pouvais pas vraiment partir en ce moment ! Et en plus... Elle doit être en train de faire ses dents... Rah ! Pourquoi tu n'arrêtes pas de penser à elles ? Tu n'y arrives pas. Tu n'arrives pas à te les sortir de la tête ! Tu finis par t'asseoir sur un banc public, posant ton gobelet à côté de toi, avant de te prendre la tête entre les mains... Non, franchement, tu n'arrives pas à penser à autre chose qu'elles deux... Tu aimerais tant rentrer. Mais... Tu ne peux pas pour le moment. Tu lâches un profond soupir de lassitude...

• Mon dieu, mais pourquoi les gens sont-ils si cons ?

Spoiler:

J'étais jeune à ce moment là, je m'en souviens très bien. C'était trois ans avant que le village caché de la feuille ne vit le jour. La guerre faisait rage entre le clan Uchiha et le clan Seju. Encore et toujours, ils rallièrent des clans sous leurs ailes pour accroître leur effectif mais nous, fier clan Sarutobi, n'avons rejoint aucune des deux parties, préférant rester neutre et aider les victimes civils sous le passage des affrontements incessant. La veuille, nous avions été appelé à la frontière du pays du feu, non loin de Kawa No Kuni. Un village civil avait été rasé par le feu de la guerre et nous devions secourir les villageois, enfin du moins, ce qu'il en restait. Après toute une journée de dure travail à déterrer les survivants et les laissant aux équipes médicales, je m'étais permis de prendre un peu de bon temps au pays des rizières pour souffler un peu et visiter le pays qui n'avait pas encore vu la guerre à ce jour. Il n'y avait pas de conflit en ce moment même et j'étais donc en sécurité. Du moins, plus ou moins car nous ne savions jamais ce qui pouvait arriver.

J'étais donc en ce jour au pays de la rizière, contemplant les paysages. Des hommes ainsi que des femmes se trouvaient dans des trancher et des parcs d'eau. Ils étaient en train de cultiver du riz de différents types et de différentes couleurs, ce qui colorait l'eau et qui rendait le lieu encore plus magnifique, joyeux qu'il ne l'était. Une légère brise d'automne se faisait percevoir, faisant frémir mon corps. Il faisait beau, le soleil se trouvait haut dans le ciel avec aucuns nuages pour bloquer ses rayons de douceurs et de chaleurs.

Arrivant alors dans un petit village, je vagabondais de part et d'autres. Je voyais un petit restaurant qui avait l'air sympa mais je n'avais aucun sous en poche. Peut-être que du bas de mes treize ans j'aurais pu arnaquer un commerçant en lui faisant la mine du chien battu, ouvrant mes yeux et grands et laissant échapper une petite larme couler sur ma joue mais à cet âge là, je devais être trop vieux pour que cela puisse fonctionner.

Me retournant, je vis la parfaite personne qui allait être ma victime. Ce dernier s'égosillait à demander à Dieu pourquoi les gens étaient si con. Je m'approchais alors de lui et lui cria:


« Han monsieur, t'es pas beau, il ne faut pas dire de gros mots ! »


Je laissais maintenant un blanc s'installer lorsque je ventre cria famine et je commençais à faire semblant de rougir parfaitement, comme si j'avais réellement honte.

Tu soupires. Le zénith approche. Tu commences à avoir un petit creux. La faim se fait sentir chez tout le monde, et oui ! Tu attrapes ton gobelet, et tu le vides d'un trait, avant de finir par en recracher la moitié en entendant la voix juvénile qui vient de te lancer un reproche. Tu es pris d'un rapide fou rire. Tu prends quelques minutes, reprenant ta respiration du mieux que tu peux, tâchant de retrouver ton sang froid rapidement. Mais. Ce gamin... Il t'amuse. Vraiment. Avec sa tête d'enfant gêné et troublé de se retrouver dans une telle situation. C'est comme si son ventre venait de quémander de la nourriture à la place de son propriétaire...

Tu souris tranquillement en jetant un oeil au jouvenceau. C'est... Etrange. Ce gamin te rappelle un peu ta fille dans un sens. Avec cet air qui se veut innocent mais qui cache autre chose. Une idée souvent un peu tordue. Mais tu finis toujours par passer l'éponge. Tout simplement parce que ta fille est la chose la plus mignonne au monde pour toi ! Avec ta femme, bien entendu... Tu finis par tapoter la tête du garçon, avec un air chaleureux.

• Ah, c'est vrai, tu as raison mon petit... Enfin, tu as l'air affamé dis moi. Tu as quelque part où aller ?

Tu lui souris calmement en regardant autour de toi. Tu sais bien que ce gamin n'est probablement pas aussi mignon et gentil qu'il veut paraitre. Tu connais suffisamment les enfants pour comprendre ça. Même si celui là est plus proche de l'adolescent. Mais, rien qu'à voir son air contrit et gêné d'avoir été trahi par son estomac, tu n'as pas pu résister. Décidément, il va falloir que tu apprennes à résister à ta fille, sinon, tu risques de te retrouver souvent dans ce genre de situations...

• Bon, allez, viens. Je t'offre le repas pour ce midi. Et pas besoin de m'appeler Monsieur hein. Moi c'est Sladek !

Non, ta bonté te perdra. Franchement, si il suffit d'un gamin pour t'attendrir et te faire perdre ton sang-froid... Il ne faudra pas grand chose pour que ta vie soit menacée... Un ou deux gamins, et tu peux risquer ta peau... Non, franchement, tu sais que c'est pas une très bonne idée ce que tu fais là... Mais. Tant pis. Advienne que pourra !

J'avais faim, cela ne se cachait pas et l'homme se dressant devant moi le savait pertinemment. Je venais de le remettre en place avec toute l’ignorance qu'un enfant pouvait avoir et je fis mine de me sentir mal à l'aise lorsque mon estomac gronda. Lorsque j'eux finis de lui parler, il éclatai de rire et reprit son souffle. Quelques minutes passèrent et moi, j'étais toujours en train de mourir de faim. Je pourrais être affamer, à l'agonie et être à la limite de la mort qu'il serait en train de rire encore. Il s'arrêtait donc après quelques minutes avant de me regarder de sa hauteur. Il était bien plus grand que moi. Même son ombre était plus grande que moi alors que le soleil se trouvait presque au dessus de nous, ce qui t’étalait pas la masse sombre. L'homme était en train de sourire mais à ce moment précis, j'étais en train de me demander s'il n'était pas, par hasard, en train de se moquer de moi. Il posait alors sa main sur ma tignasse rouge ardente et la tapota légèrement, comme un père envers son enfant. N'ayant pas connu mon père puisqu'il s'était enfuit comme un lâche avant ma naissance, personne n'avait fait cela avec moi. Je ne savais pas ce qui se produisis dans mon coeur mais un sentiment de protection se fit sentir lorsqu'il fit ce geste envers moi. Je me sentais bien, je santais la chaleur de sa main en contact sur ma tête. Ma pensée eut alors été coupé par ses paroles. Il me dit que j'avais raison à propos de mon sermon que je venais de lui faire et que j'avais l'air affamé. Il me posait également une question: Si j'avais quelque part où aller. Bien sûr, j'avais un endroit où aller, j'avais ma mère puisqu'à ce moment, elle était encore de ce monde ainsi que le reste de mon clan. Je n'étais pas vraiment proche de mon clan, pour moi, ce n'était pas une famille, mais un groupe de personnes partageant le même sang. Selon moi, la seule définition de famille se trouve être les membres étant présent lorsque nous en avons besoins, lorsque tout va mal, des personnes étant prêt à partager rires et joies mais également peines et tristesses. Je n'avais connu personnes comme cela, seul des personnes s'étaient occupés de moi, encore maintenant à l'âge de mes treize ans et ce ne fut que plus tard que j'eux pris mon indépendance. Ce fut le jour où j'avais rencontré le grand homme qui m'avait invité à manger que je pris conscience de tout cela et que je décidai de vivre ma propre vie, suivant mes idéaux.

Je me sentais bien avec cet homme alors que je ne le connais pas. Alors que nous ne venions seulement de nous rencontrer, il me proposait de m'offrir le repas et de l'appeler Sladek au lieu de Monsieur. Le terme de pigeon auquel je pensais en le qualifiant s'était transformé en ami sans que je ne m'en rende compte. Je ne savais pas comment réagir, il m'offrait à manger mais il n'avait rien sur lui, aucuns sacs où pourraient se trouver de la nourriture. Je me doutais qu'il allait m'inviter à prendre le repas dans un petit snack ou restaurant, mais je ne voulais plus vraiment profiter de sa gentillesse. Embrassé, gêné, je lui dis tout en tournant les talons et commençant à partir:


« Merci beaucoup Monsieur Sladeck ! »

Tu hausses un sourcil en le voyant partir. Tu le rattrapes et tu l'arrêtes après quelques pas. Tu te demandes ce qui se passe, avant de comprendre. Oui, c'est... Assez troublant de voir une personne vous inviter à manger alors que vous ne la connaissez pas. Et c'est un peu ce que tu as fait. Et puis, si ça avait été toi, tu aurais refusé, par politesse. Et puis, importuner les gens n'est pas dans ta nature, alors tu te serais débrouillé. Mais là, c'est différent. Tu continues à sourire. De ce sourire chaleureux et paternel.

• Ah, mais. Où vas-tu ? Pas la peine d'être gêné ! Tu sais, je n'ai rien à faire. Et puis, je serais irresponsable de laisser un jeune homme pas encore majeur déambuler dans les rues !

Tu insistes. Mais tu apprécies ce garçon. Bon, tu as quasiment deux fois son âge, tu ne pourrais pas vraiment être son géniteur, mais. Tu as toujours cet instinct protecteur et paternel. Comme si tu voulais aider cet enfant. Il est si spontané et naturel. Mais, tu as l'impression de voir... Quelque chose d'étrange au fond de ses yeux. Comme un voile vaporeux qui passe. Comme un voile de regret qui se fait sentir dans ses pupilles alors qu'il réfléchit. Tu sais que la guerre a fait rage. Tu sais que les orphelins et autres enfants seuls sont nombreux. Et tu aimerais que ce ne soit pas le cas de celui-ci. Il ne mériterait pas une telle chose. Selon toi, abandonner un enfant est une chose atroce. Et c'est pour cela que les gens devraient se mettre un peu de plomb dans le cervelle. Réfléchir un peu. Toi, tu as décidé de devenir fort. Comme ça, tu n'abandonneras pas ta famille. Tu pourras les protéger, les garder saufs. Tu n'abandonneras pas ta fille en mourant pour la laisser seule et orpheline. Non, tu comptes vivre. Et les protéger.

Mais tu remettras peut être tes idéaux chevaleresques à plus tard. En attendant, tu suis le jeune garçon, à travers les rues du village. Un peu comme un jeune père avec son fils. Ou deux frères aux âges très éloignés. Mais bon, ce n'est pas le cas. De toutes façons, vous êtes bien trop différents physiquement pour faire illusion. Et puis, tu te rends compte que... Un homme qui se balade avec un enfant dans la rue, et dont il ne sait... rien, peut... Paraitre étrange pour de nombreux passants. Tu secoues la tête avant d'entrer dans une échoppe de nouilles. Oui, c'est original. Mais bon, à choisir, tu préfères ça à manger un sandwich ou autre mélange bizarre. Ici, ils arrivent à mettre des oeufs dans un jambon - beurre d'après ce que tu as vu... Tu t'installes alors au comptoir, invitant le gamin à te rejoindre.

• Pas la peine de me remercier tu sais. Et, s'il te plait, évite d'ajouter "monsieur" à mon prénom ! Ca fait... Bizarre je trouve. Et puis d'ailleurs, tu ne m'as même pas dit ton nom !

Tu hausses un sourcil, l'air toujours calme et légèrement enjoué. Oui, tu considères ce gamin comme un croisement entre le petit frère que tu n'as jamais eu, et le fils adoptif dont tu pourrais t'occuper... Oui, c'est idiot. Tu le sais. Mais tu es comme ça... Tu ne peux pas t'empêcher d'apprécier cet enfant. Il te rappelle beaucoup trop ta fille de toutes façons. Oui, il a cette façon, tout comme elle, d'arriver à t'avoir fait oublier tes contrariétés en quelques instants. Et dieu sait que te faire oublier ces vieux idiots aurait été un exploit pour n'importe quelle autre personne.

Je partais en direction de je ne sais où, histoire de ne pas rester plus longtemps avec l'homme plus âgé que moi. Je n'eux pas vraiment le temps de partir qu'il avait déjà entreprit de me rattraper pour m'inviter à manger. Alors que je faisais deux pas, le grand homme n'en faisait qu'un. Au début, je voulais le manipuler de sortes qu'il me paye à manger mais il y avait quelque chose qui émanait de lui, de son corps, de sa personnalité qui me poussais à ne pas réaliser mes projets. J'étais bien à ses côtés, il m'en avais même fais oublier la guerre qui faisait rage non loin d'ici. Il avait l'air gentil et son regard m'indiquait que je lui faisais penser à quelqu'un. Ses mots, ses réactions, son regard... Tout ces signes étaient attendrissant à mon égard et j'en conclus qu'il devait probablement un enfant. Cet enfant avait de la chance d'avoir un père comme celui-là, aussi gentil et à l'écoute, même s'il n'en restait pas moins qu'il était impoli. Enfin, je dis ça, mais je savais pertinemment qu'il 'était pas ce genre d'homme, le genre d'homme à quitter sa femme alors que cette dernière lui apprend qu'elle était enceinte. Il n'était pas le genre de père comme l'était mon père que je n'avais jamais connus. Malgré le fait que je ne l'avais jamais connus, mes yeux se mirent à me piquer et des larmes commencèrent à couler de mes joues, les unes après les autres, devant peu à peu plus nombreuses.

Je ne pouvais m'arrêter de pleurer, c'était plus fort que moi. Savoir que mon père n'était qu'un imbécile, un lâche, cela restait quand même mon géniteur. J'aurais tant aimé avoir un père, une présence masculine à mes côtés avec qui j'aurais partagé peines mais également joies et petits secrets avec lui. Avoir un père avec qui j'aurais fait les quatre cent coups, un père avec qui j'aurais eux une grande complicité. Un père comme le devait être l'homme avec qui je pénétrais en ce moment même dans un petit restaurant. La vie aurait été drôlement différente s'il avait été à mes côtés. Son enfant avait de la chance de l'avoir comme paternel. Les larmes ne voulaient toujours pas s'arrêter, mes émotions étaient trop importantes et toujours différentes les unes des autres. J'éprouvais de la colère ainsi que de la tristesse en l'égard de mon père inconnu, de la jalousie envers l'enfant de l'homme et de la joie ainsi que de la tendresse envers mon bienfaiteur.

Tout en ne pouvait m'empêcher de pleurer, j'écoutais l'homme me dire de l'appeler tout simplement Sladek et il me demanda de lui dire mon prénom. Je lui tournai alors le dos pour ne pas qu'il ne me vois pleurer, même s'il m'avait sans doute déjà vu en train de verser toute les larmes de mon corps, en tentant de prendre une voix plus joyeuse:


« Je m'appelle Kenzaku »


Une nouvelle amitié était né. Alors que je me sentais bien en compagnie du jeune père, en ce moment même, je n'étais pas à mon aise, la tristesse était bien trop profonde. Je ne sais pas ce qui me pris mais d'un mouvement brusque, je mis pieds au sol et lui fonça dessus. Lui rentrant alors tête la première dans l'estomac, je l'entourais à présent de mes frêles et petits bras pour le prendre dans mes bras, comme le ferait un fils triste avec son père. Je ne savais pas ce qui m'avait prit mais c'était trop tard. J'avais l'impression d'être aux anges à présent, jamais je ne m'étais retrouvé dans les bras d'un homme alors que j'en rêvais depuis longtemps. Je sentais la chaleur de son corps contre le miens, sa présence robuste contre ma tête et je pouvais percevoir chaque battements de son coeur. Les larmes prirent encore plus d'ampleur tellement j'étais heureux à ce moment précis. Je ne voulais pour rien au monde que ce moment ne s'arrête.

Tu arques un sourcil. Qu'est-ce que ? Des... Des larmes ? Mais. Pourquoi ? Pourquoi cette tristesse ? Tu serres les dents, te demandant si tu as fait quelque chose qu'il ne fallait pas. Tu détestes voir un enfant qui pleure. Et si c'est de ta faute. Tu te connais. Tu sais que tu vas t'en vouloir un moment. Tu n'irais jamais faire de la peine à ta fille pour la voir pleurer. Et bien, c'est pareil pour tous les enfants. Tu ne veux pas voir de larmes dans leurs yeux. Tu veux pouvoir les voir souriants. Heureux... Pas comme ça. Tu le vois alors se tourner et tenter de reprendre un air souriant. Tu aimerais comprendre ce qui ne va pas. Pour pouvoir l'aider. Mais, il ne dit rien. Il se contente de te dire son nom. Kenzaku. Un nom qui sonne bien...

Mais tu n'as pas le temps d'ajouter quoi que ce soit, ou d'aligner quelques pensées supplémentaires, que tu reçois un coup à l'abdomen. Tu te rends alors compte que ce n'est que lui, qui s'est jeté sur toi. Et qu'il vient de te serrer dans ses bras d'enfants... Tu souris alors en le voyant ainsi, serré contre toi. Tu finis par refermer tes bras sur lui, dans une étreinte paternelle. Tu laisses une douce chaleur se dégager de ton corps, réchauffant l'air autour de vous. C'est comme si tu avais un nouvel enfant. Comme si tu venais d'adopter un fils... Tu le gardes contre toi un moment, un léger sourire sur le visage. Tu attends que ses larmes cessent de couler, pour enfin le lâcher et t'accroupir, te mettant à sa taille, ton visage au niveau du sien.

• Alors, ça va mieux ? Et si tu m'expliquais la raison de ce moment de tristesse ?

Tu es curieux de savoir. Car oui, si tu peux faire quoi que ce soit pour l'aider, tu sais que tu le feras sans hésiter. Ce n'est qu'un enfant, diraient certains. Mais pas toi. Ce gamin, tu ne peux pas dire que tu le considères comme un simple "ami". Pour toi, c'est un peu un fils d'adoption. Ce fils que tu n'as pas encore. Mais si un jour, cet enfant doit naitre, tu espères sincèrement qu'il ressemblera à ce garçon... Enfin, ce ne sont que des plans tirés sur la comète. Tu n'es sur de rien pour le moment. Mais tu es heureux. Tu sais que ta femme et ta fille sont là, quelque part, et t'attendent. Tu sais que tu pourras rentrer avec le sourire, et la joie d'avoir offert une once de bonheur à un enfant malheureux...

L'homme venait de s'accroupir à mon hauteur, son visage se tenant juste en face du miens. Je ne cessais pas pour autant de pleurer, bien que je voulais fermer le robinet de larmes. J'essuyais tant bien que mal les larmes mais certaines percutèrent le sol, après avoir coulées le long de mes joues qui étaient à présent rouge. Rouge de honte de pleurer ? Non, rouge de chaleur, de bonheur. J'étais mis dans ses bras, en sa compagnie. Mes joues étaient toute gonflées et rouges, comme celle d'un bébé. Alors qu'il me regardait droit dans les yeux, du moins, quand ces derniers étaient ouverts, il me demandait de lui dire ce qu'il me prenais, pourquoi je pleurais ainsi. Le regardant, je vis en lui un regard de culpabilité, de tristesse. Il croyait sûrement que je pleurais à cause de lui, qu'il avait fait quelque chose de mal mais ça n'en était pas le cas, bien au contraire. Séchant à nouveau mes larves, je pris un regard fixe dans ses yeux, tentant d'arrêter de pleurer pour ne pas qu'il continue à se sentir mal. Je ne pleurais plus, je tenais mes armes, même si elles étaient au bords de mes yeux.

Cet homme était vraiment gentil et je ne voulais pas qu'il se sente coupable alors qu'il n'y était pour rien. Il avait un genoux à terre, et moi j'étais sur mes deux jambes. La différence de taille était plutôt importante. C'est vrai que pour mon âge, j'étais assez petit et on pouvait se tromper sur l'âge que j'arborais mais je n'étais pas si jeune que cela. D'ailleurs, en y repensant, pleurer pour cela à cet âge, c'était plutôt honteux. Remarque, je n'en avais strictement rien à faire et si cela ne plaisait pas à quelqu'un, qu'il le fasse savoir et je lui ferais savoir ce qu'en pense mon poing. Le regardant, je réalisais qu'il attendait toujours ma réponse. C'est vrai que de ne pas lui répondre et laisser un long silence, c'était pas vraiment gênant mais embêtant. J'avais oublié de lui répondre tellement j'étais occupé dans mes pensées. En parlant de pensées, je me rendais compte que je ne pensais plus à mon paternel et même si j'y pensais actuellement, cela ne me faisais presque plus rien... Et j'étais reparti dans mes pensées. Je pris deux secondes pour me concentrer et je lui dis enfin, pour ne pas voir mon esprit divaguer à nouveau:


« Je n'ai jamais connu mon père et vous, venant à peine de vous rencontrer, vous comptez plus dans mon coeur que cet homme nous aillant laisser, moi et ma mère, alors qu'elle venait tout juste de lui annoncer qu'elle attendait ma venu au monde. Vous êtes le père que je n'ai jamais connu mais que j'aimerais avoir à mes côtés. Vous êtes si gentil avec moi alors que vous ne me connaissez pas... J'aimerais avoir un père comme vous... »


Mes mots étaient ridicules, comme si cela allait changer quelque chose. Ce n'est pas en le disant que par magie, il allait devenir mon réel père. Malgré tout cela, j'aurais beaucoup aimé que ce soit le cas, mais j'allais manquer à ma mère et je ne pouvais pas rester loin d'elle trop longtemps, elle devait sans doute attendre mon retour depuis que j'étais parti me balader.

Tu le regardes, et tu remarques qu'il semble se perdre dans ses pensées. Mais tu ne le bousculeras pas. Tu vas lui laisser le temps de réfléchir, pour qu'il puisse te répondre normalement. Précipiter les choses n'est pas vraiment dans ta nature. Alors tu ne vas pas le bousculer. Surtout après cette petite crise de larmes. Tu le regardes qui sèche ses larmes, et tu attends. Tu attends. Et tu l'écoutes attentivement, calmement, dans un silence quasi religieux.

Ainsi, il a été abandonné ? Son père a abandonné sa mère, et à cause de ça... Cet enfant a du grandir sans personne. Enfin, presque. Il a grandi avec sa mère... Sans présence paternelle... Le pauvre. Jamais tu ne serais capable d'une telle chose. Jamais tu ne pourrais abandonner ta femme et ta fille ! Quel genre de monstre est-ce donc que cet homme, capable de délaisser sa propre famille ? Tu serres les dents, imperceptiblement en entendant le pauvre garçon te conter ses malheurs.

• Tu sais... Si je le pouvais... Je pense qu'adopter un enfant ne nous poserait pas de problèmes... Mais... Je ne sais pas. Je ne peux pas me permettre de t'arracher à ta mère.

Tu secoues la tête avec dépit. C'est dommage. S'il avait été orphelin, tu l'aurais sans hésiter amené avec toi en rentrant à Suna. Tu serais parti avec une mission, et tu serais revenu avec un fils. Mais il ne faut pas rêver. Tu dois rester réaliste, tu ne peux pas te le permettre. Tu dois déjà gérer cette affaire avec les vieux concernant le commerce, alors si en plus tu "enlèves" un enfant, ça va mal aller.

• Enfin, tu sais... Si jamais il arrive quelque chose, si jamais tu en as besoin... Ma porte te sera ouverte.

Tu lui souris tranquillement. Tu ne veux pas voir d'enfants dans le même état que lui. tu ne veux pas voir d'enfant triste, ou en train de pleurer. Ces charmants bambins sont encore jeunes et innocents. Alors pourquoi souiller leur enfance de pleurs et de tristesse, puisqu'il s'agit probablement des plus belles années de leurs vies qui s'écoulent... Tu refuses de laisser quoi que ce soit gâcher le sourire d'un enfant. C'est hors de question.

Ma mère ne m'avait pas vraiment élevé. Elle était là e qu'à de problèmes, mais elle ne faisait pas très attention à moi. Je l'aimais quand même, plus que tout au monde. C'était ma raison de vivre, ma mère. J'arrêtais de pleurer, tentant d'afficher un large sourire comme je faisais auparavant, lors de notre premier contact, Monsieur Sladek et moi. Il me proposait de m'emmener avec lui, que je rejoigne son foyer. C'était très gentil de sa part, mais même si elle ne s'occupait que très peu de moi, je manquerais énormément à ma mère et elle fouillerait ciel et terre pour me retrouver, même si c'est une femme acharné dont la quête est d'aider les civils, victime de la guerre. Cependant, j'étais touché par sa proposition. Je ne savais que dire, je ne me voyais pas lui répondre non, alors que j'aurais tant voulu. Mais je me devais de le faire quand même. Avec un père, une mère mais également une soeur, c'est ce que pouvais m'apporter cet homme. Il pouvait m'apporter un foyer, de l'amour, des êtres à protéger. J'aurais été loin de toute cette souffrance que j'ai toujours vécu à ce jour. Enfin, c'est ce que je pensais. Au fond, par rapport à d'autres enfants de mon page, mon existence n'était pas si malheureuse que cela et j'avais fait de très belle rencontre, notamment un certains Ao dont j'avais plus ou moins sauvé la vie, alors que je lui avais apporté la mort non loin d'où il se trouvait.

Il laissait un cours silence s'installer. C'était à moi de répondre, et c'est d'ailleurs ce que j'allais faire. A contrario, il reprit une nouvelle fois la parole, m'expliquant que si j'avais besoins de lui, sa porte m'était ouverte. C'était vraiment gentil de sa part, Sladek était bon, aimant, souriant, chaleureux. Si j'avais un jour le moindre problème, je n'hésiterais pas à aller à sa rencontre. Enfin, s'il se souvenait de moi le jour où je viendrais, bien entendu.

Il me souriait toujours. Rien ne pouvait affecter son sourire. Le faisait-il exprès pour tenter de me rendre plus heureux ? Je ne savais pas, mais je ne pensais pas qu'il se forçait à le faire. Je le regardais droit dans les yeux, avant de prendre à mon tour la parole.


« Merci pour tout Monsieur Sladek, c'est vraiment gentil de votre part. Je n'hésiterais pas à venir si le besoin m'en prenais. Je vous remercie infiniment »


Je n'étais toujours pas décidé à le tutoyer, au contraire, je l'appelais encore par Monsieur. Je tournais les talons rapidement pour arrêter de l'embêter avec mes petits problèmes d'enfants. Ma mère devait être en train de me chercher, elle s’inquiétait sûrement d'ailleurs. Le coin n'était pas très tranquille en ce moment, elle pensait sûrement au pires scénario possible. Je fis rapidement demi-tour, lui faisant un rapide bisous d'enfant sur la joue avant de partir en courant. J'avais oublié de lui demander où je pourrais le trouver si j'avais besoin de lui, comme il me l'a dit, mais sur le coup, je n'y avais affreusement pas pensé.



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