Des Samouraïs ont fait une incursion à Tsuchi no Kuni, un seigneur de par là bas vous demande de l'aide afin de découvrir leurs intentions. Quelles qu'elles soient, vous devez soit les faire quitter le pays soit les éliminer.

* * *

Alors, voyons voir sur la carte où je vais me retrouver… C’est que c’est vaste, Tsuchi no Kuni. Entre la guerre civile, les embuscades des Clans nomades, les volcans les trucs et les machins, c’est une région assez dangereuse ! Le genre d’endroit où l’on n’irait pas passer ses vacances. Et le genre d’endroit où l’on n’enverrait pas un jeune Genin par exemple ? Parce que oui, si Kujara se renseigne sur la chose, c’est qu’il va devoir y aller ! Oh pour sûr, grand-mère était contente d’apprendre ça. Pour elle c’est là la garantie que le village croit en ses capacités, même basiques, et qu’il peut faire ses preuves. Mais tout de même, une mission de rang B…

Il allait sans doute jouer les senseurs pour celui qui allait effectuer réellement la mission. Mais là encore, mystère et boule de gomme : l’identité de son partenaire pour la mission n’avait pas été révélé ! Il s’agissait sans doute d’un haut gradé n’ayant pour l’occasion aucun senseur plus performant de libre pour l’accompagner. C’était une sacrée responsabilité pour un nouveau ! Il allait devoir faire de son mieux ! Oui, voilà l’esprit à avoir ! Et puis, sur le papier, la mission devait se dérouler un peu loin du fameux volcan prêt à exploser du coup, il n’y avait pas de problèmes, au premier abord…

Et puis, les Samouraïs, c’est pas ce qu’il y a de plus dangereux non ? Des Ninjas ça oui c’est dangereux ! Mais des rigolos avec leurs sabres là, ça risque pas de nous tuer ! Bon, ça c’est de l’excès de confiance, il vaudrait mieux éviter de partir au boulot en pensant qu’on ne va rencontrer que des abrutis. Ces hommes mettent toute leur âme dans leur sabre, et certains maîtrisent même de Chakra à leur façon. Pas question de les sous-estimer.

Finissant de préparer son paquetage, Kujara observa son reflet dans une glace. Il n’avait pas beaucoup changé depuis son arrivée à Suna, quelques mois plus tôt. Il était toujours un jeune homme au regard volontaire et aux manières discrètes. Mais pas assez discrète pour ne pas être appelé sur une mission aussi dangereuse ! Ses yeux bleus scrutèrent son visage à la recherche d’un signe de peur et il trouva plusieurs symptômes typiques d’un tel sentiment. Si lui-même était capable de voir ça, son responsable de mission allait vite le remarquer. Restait à savoir si cet inconnu allait être du genre à l’encourager ou bien à le remettre à sa place. Lorsque son sac fût prêt, Kujara le mit sur son dos et sorti de chez lui, le tintement du métal provenant de la forge en bruit de fond. Sa tante et sa grand-mère étaient sorties tôt, il était donc seul pour rejoindre sur les coups de neuf heures celui qui allait partir à Tsuchi no Kuni avec lui pour cette mission qui s’annonçait somme toute musclée.

Découvrir les intentions des Samouraïs et les expulser du pays. Rien que ça ?
Le jeune homme secoua la tête et ne tarda pas à arriver devant la voie menant à l’extérieure de Suna. Le rendez-vous était fixé ici. Ne restait plus qu’à attendre.

Une nouvelle mission de rang B pour Papy Suna sauf que non cette fois-ci il n'allait pas sortir du village Oh oh oh ! Pourquoi ? C'est certainement ce que vous vous demandez, eh bien tout simplement car le pays de la terre est assez éloigné du notre et que pour revenir à Suna en cas d'attaque, ça n'allait pas être bien jojo. Du coup comment vais-je pouvoir effectuer cette tâche avec un partenaire sans pour autant bouger de mon siège. Se dédoubler pour un Ninja normal ce n'est pas possible à moins d'utiliser un clone, mais ceux-ci ne peuvent pas s'éloigner à une trop grande distance de l'utilisateur. Alors que faire ? Une division ? Cela pourrait être une solution, mais séparer en deux ses cellules relève plus d'un kekkei genkai que de simples techniques de routine. Mais c'est là où tout le monde prend un air satisfait. MAIS OUI, le Kazekage possède lui aussi un don. Bien entendu mes petits amis, je suis un nécromancien, donc je vais faire quoi hein hein hein ? Je vais ressusciter un mort grâce à l'édo tensei absolument. Cela paraît tellement évident lorsque je le dis comme ça que je ne comprends même pas comment vous avez pu hésiter ne serait-ce qu'une toute petite seconde. Je joignais donc mes mains tout en concentrant un maximum de chakra, après tout il était important de ne pas foirer cette étape comme un gros gland. Un cercueil en bois surgit alors du sol, et le couvercle de ce dernier tomba sur le sol et se brisa en plusieurs morceau, un individu commençait alors à se déplacer vers moi, le mort-vivant s'écria alors.

⇨ Que me veux-tu, vieille canaille ?
⇨ Que tu partes en mission comme à la bonne vieille époque !
⇨ Avec toi ?
⇨ Non avec une jeune pousse de Suna.
⇨ Bouah.

Finalement j'avais accepté. Je devais bien reconnaître qu'il savait s'y prendre avec moi le vieux. En plus, m'affirmer avec un sourire qu'il me laisserait faire ce que je voulais tant que je revenais avec la mission accomplie c'était déjà un bel acte en soi. Surtout me connaissant. Aare m'avait affirmé que je n'avais jamais rencontré le jeune homme qui n'était sans doute pas au courant de ce qu'était un Edo tensei, d'ailleurs hormis les nécromanciens et les personnes ayant été confrontées à cette magie, personne n'avait énormément de connaissance sur ce jutsu défiant les dieux. Cela faisait plaisir d'avoir une certaine liberté de mouvement, c'était rare les moments où je pouvais aller et venir. Enfin bon Aare pouvait toujours contrôler mes mouvements et prendre possession de mon corps même s'il le souhaitait, même si le connaissant, j'étais persuadé qu'il me faisait confiance. Il m'avait quand même stipulé de dire à ce jeune shinobi que j'étais une invocation du Kazekage. De plus, si jamais je devais être amené à devoir me régénérer, je devais prétexter une capacité héréditaire comme ça le tour était joué. Parier sur l'ignorance d'un jeune enfant, il s'agissait quand même d'une vieille ordure ce papy. En plus, il m'avait dit d'interroger l'adolescent sur ses convictions par rapport à Suna et sur ses réflexions concernant le chef du village. En somme de vérifier s'il avait la côte ou pas auprès des moins âgés. Technique de pute je vous dis ! J'arrivais maintenant devant les portes du village, je regardais à droite et à gauche avec ma tête de citrouille avant de repérer celui qui devait être mon équipier. Je m'approchais de lui discrètement, lui faire peur serait peut être une bonne idée, je m'amusais souvent à cela de mon vivant. Je posais ma main sur son épaule et m'exclamais.

⇨ Bonjour jeune homme, je suis ton partenaire pour cette mission. Je suis l'invocation de Papy Suna, le nidaime Kazekage, je me nomme Hijo. C'est un vieux grincheux mais il a quand même le sens du devoir, il m'a chargé de t'accompagner car il ne pouvait se déplacer aussi loin et quitter le village. Les responsabilités d'un chef d'état qu'il m'a dit. Responsabilité mon cul, à mon avis il veut juste se prélasser dans son bureau en faisant tourner son fauteuil en cuir. C'est bien son genre en plus, faire des choses comme ça, GRRR. T'en penses quoi toi, gamin ?

Oui je le prenais à parti, c'était une activité qui me plaisait en plus je serais vite s'il aime son village et son Kage de cette manière, c'était un tantinet fourbe mais après tout vu l'homme qui me manipulait, j'pense que j'ai été à la bonne école non ? On devait se rendre où déjà ? Ah ouais Tsuchi no Kuni. Après avoir entendu la réponse du gamin je commençais à marcher. Enfin c'était pas moi qui marchait mais Didi le chameau que le vieil homme m'avait gracieusement prêté. Il y tenait à cette brave bête mais je me demandais s'il l'avait ramené d'entre les morts aussi ou non, après tout avec ce vieux fou tout était possible, plus rien ne m'étonnais. Je me demandais même parfois où se situaient les limites de son pouvoir, de sa folie aussi, mais ça c'est un débat que je ne lancerai pas. Quelques heures après le début de notre voyage je m'adressais à nouveau au jeune enfant de Suna.

⇨ T'es déjà aller à Tsuchi no kuni, le bleu ? Moi oui, bah dis toi que c'est de la grosse daube, t'as de la caillasse partout, des bestioles monstrueuses et des gens impolis à souhait. C'est le paradis des brigands, du moins si ça n'a pas changé depuis la dernière fois où j'y ai mis les pieds.

Ce qui pourtant était fort possible, puisque si l'on additionne les années où j'étais en vie ainsi que celle de ma mort, on obtenait trente ans que je n'avais pas foulé le sol de ce pays. En trente ans, l'autre vieux con avait même réussi à devenir Kazekage d'un village qui n'était pas sur la carte à mon époque, c'est dire si les choses changent.

Kujara sursauta lorsqu’une main lourde vint se poser sur son épaule. Il n’avait pas été surpris, car tous ses sens étaient en alerte et l’arrivée du Chakra de cette personne n’était nullement passée inaperçu. Ce qui l’avait surpris en revanche, c’était qu’il se montre aussi familier avec lui, un jeune inconnu. Et puis, lorsqu’il s’était retourné vers lui pour le saluer en s’inclinant, il devait bien avouer que son physique était surprenant, voir un peu effrayant. Et puis attend, c’est quoi cette histoire d’invocation ? Le Kazekage ? Hijo ? Quoi ?!

Les yeux comme des boules de bowling, le jeune Genin resta silencieux, interdit, ne sachant trop si ce qu’il entendait était vrai ou non. Mais pourquoi lui raconter cette histoire en même temps si celle-ci était fausse ? Cela n’avait aucun sens. Aussi dut-il bien admettre qu’une histoire aussi invraisemblable était, vraisemblable. Ainsi donc, cette mission de rang B avait été adressé au Kazekage lui-même, peut-être parce que tous les autres Ninjas étaient en déplacement. Mais comme lui-même ne pouvait décemment pas laissé le village derrière lui pour partir à l’aventure, il avait « invoqué » cet Hijo à tête de citrouille pour faire la mission avec Kujira Kujara. Mais, une invocation pouvait-elle être de cette forme ? Il avait entendu parler des animaux Ninjas mais pas d’êtres aussi, bizarres… Enfin, l’habit ne fait pas le Ninja comme on dit, alors autant ne pas trop se poser de question. C’est déjà un honneur en soi que le Kazekage l’ait choisi pour faire cette mission avec son invocation. Quel était son niveau d’ailleurs ? Sans doute était-il très fort…

« En… Enchanté Hijo-sama, moi je m’appelle Kujira Kujara. C’est un honneur de, de faire cette mission avec vous. » Merde il était tellement impressionné qu’il balbutiait ! « Je, je ne saurais dire ce que je pense du Kazekage. Je ne sais pas sur quels critères on peut juger un Kage… Et puis, qu’un Genin juge celui à qui il a juré obéissance et confiance, ce serait… mal, et déplacé, non ? » Dit-il sur un air d’excuse.

En effet il ne souhaitait aucunement prendre plus part à cette partie de la conversation mais cela semblait suffisant à Hijo qui se mit en route après cela, les mains limite dans les poches. Resserrant les lanières de son sac à dos sur ses épaules, Kujara lui emboîta le pas, partant donc en direction de Tsuchi no Kuni, pour une mission qui allait peut-être être plus simple qu’il ne croyait, avec cette personne à ses côtés… Si l’on pouvait appeler ça une personne.

« Non je ne suis jamais allé à Tsuchi no Kuni. En fait ce sera la première fois que je sors aussi loin de Kaze no Kuni. » Puis il se plaça aux côtés d’Hijo qui marchait étonnement vite. « Ça remonte à quand la dernière fois que vous y êtes allez ? »

Et ainsi se déroula le reste du voyage, entre discussions en demi-teintes et plaisanteries douteuses de la part d’Hijo. Au bout d’un certain temps, Kujara remarqua également que son compagnon de voyage ne transpirait pas, alors même qu’ils traversaient des zones ensoleillés et chaudes. Il y a des choses étranges avec cette personne, vraiment… Toujours est-il qu’ils finirent par atteindre la frontière avec Tsuchi no Kuni. Le vaste pays s’ouvrait devant eux, sauvage, dangereux, rempli comme l’avait dit Hijo de grosses bestioles, de cailloux et de bandits. D’ailleurs les Samouraïs étaient-ils des bandits eux-mêmes ? Ou bien était-ce une tentative de coup d’état sur un seigneur local ? Le Genin connaissait trop mal la situation politique de cette partie du monde pour avoir ne serait-ce qu’un début de piste sur l’affaire qui les amenait là. Mais peut-être que son compagnon en avait une, de piste.

« Dites-moi Hijo-sama, qu’est-ce qui pourrait bien pousser des Samouraïs à pénétrer Tsuchi no Kuni en assez grand nombre pour faire appel à des Ninjas ? Ils devaient se douter que leur présence provoquerait une réaction comme ça. Vous ne trouvez pas ça étrange ? »

Eh bah, la mission venait de commencé et je le trouvais déjà chiant ce jeune, beaucoup trop bercé dans le politiquement correct à mon goût ! Non mais sérieusement ça veut dire quoi « Je me permettrai pas de juger quelqu’un à qui je dois confiance et allégeance » ? C’est tout pourrit, nan moi je le crie haut et fort, il faut calomnier, il faut blasphémer, il faut cracher à la gueule de tout un chacun, c’est une question de savoir vivre ! Bien entendu quand t’es Genin il faut prendre garde à qui tu t’adresses pour pas prendre trop copieux pour ton fion par derrière, mais rien n’empêche de le faire de manière fourbe. Un exemple ? Très simple tu vas chez un gars tu dis que t’as entendu de la bouche d’un tel que sa femme le trompait ! Là le type fou de rage va d’abord s’engueuler avec sa donzelle avant d’aller trouver le type et lui faire sa fête alors que tout est parti de ton imagination ! Voilà comment on brise un couple, comment on passe pour un salopard aux yeux de tous ! Comment on s’en sort dans la vie quoi, être un gars futé !

Je ne pris donc pas la peine de rajouter quelque chose à ce propos, cependant il continuait avec des interrogations sans queue ni tête. Il me demandait ce qui pouvait pousser des hommes à envahir Tsuchi no kuni. Donc là je tentais de comprendre l’ampleur de la situation. Le gars que je connais depuis cinq jours me demande des réponses sur une mission que l’on n’a pas commencée alors qu’il n’a certainement jamais rencontré de samouraï de sa vie. Qui plus est-il croît certainement que vue ma grande expérience je suis même sensé être omniscient. Décidément, je ne sais pas vraiment dans quelle époque je suis tombé, en tout cas dans ma jeunesse les nabots se la fermaient et essayaient surtout de revenir en vie du champ de bataille sans chercher à acquérir plus de savoir. C’est peut être aussi pour ça que la majorité des gens de ma génération sont très très cons ! Bon par dépit plus que par réelle sympathie j’allais répondre à ce jeune sot.

« Comment pourrais-je savoir alors qu’on est à peine à l’entrée du pays, tu réfléchis un peu parfois ? J’ai foutrement aucune idée de ce qu’il se passe dans la tête de ces gars-là, m’enfin ça va se dérouler comme d’hab’, on va y aller, on rencontrera les Samouraïs qui refuseront de s’en aller et on leur bottera le train, si je devais parier sur une situation ce serait celle-ci, la seule variable c’est, est-ce que toi tu vas mourir ou non ? »

Oui parce que question de logique, moi je ne peux pas crever, c’est un peu con mais au mieux je peux disparaître si Aare n’a plus de chakra, mais bon avant que ce vieil homme soit à court, j’ai bien autant de vie qu’un chat, sept ou neuf ? J’sais plus fin un truc du style. Bien entendu le jeune homme ne connaissait rien de ma condition. J’me demande comment il réagirait s’il apprenait qu’il était en compagnie d’un zombie ! Nous commençâmes à peine nos premières minutes de marche dans ce pays que déjà, un premier souci se profilait à l’horizon. Chouette des emmerdes ! Des gardes armés jusqu’aux dents. On va éviter la confrontation pour le moment, je pense que c’est plus sage. Je gonflais mes poumons avant de recracher une grande bourrasque de vent, je l’avais rendu non-tranchante volontairement, pendant ce temps, je saisissais le gamin par le col et je prenais la fuite à travers les buissons. Les hommes avaient sans doute été propulsé une bonne cinquantaine de mètres en arrière, cela nous ferait sans aucun doute gagner du temps. Je m’exclamais tout en courant.

« Evitons les conflits pour le moment, nous devons nous rendre à la bâtisse du seigneur afin d’en savoir un peu plus. Surtout que vu mon look, on risque de se faire interpeller par chaque combattant qui nous croise. Enfin, pour le moment, filons. »

Le jeune homme blêmit un peu plus, à l’écoute de la réponse d’Hijo. Mais sur qui je suis tombé là ? Pensa-t-il en décidant de suivre le conseil de son « partenaire » à la lettre, de la fermer donc, et de survivre avant tout puisqu’il sous-entendait que c’était le point le plus important de cette foutue mission ! Mais était-il besoin d’être aussi grossier pour le dire hein ? Je sais pas moi, on ne vivait pas comme des êtres civilisés à son époque ou quoi ?! … D’ailleurs…

Il avait intuitivement pensé à une « époque », comme si ce type à tête de citrouille, n’était pas de celle-ci. C’était peut-être sa façon de parler et d’agir qui lui faisait penser ça, ou qui le trompait, mais il était presque certain que cette « invocation » n’en était pas une. Comment pouvait-on invoquer « ça » après tout ? Toujours est-il qu’en l’état actuel des choses, simple Genin qu’il était, la recherche de la vérité était hors de sa portée. Après un premier quart d’heure de marche dans ce nouveau pays, Kujira fût le premier à distinguer devant eux l’éclat d’armes étincelantes. Une troupe armée quoi. Mais comme on lui avait conseillé de survivre avant tout ben, il se contenta de noter sa présence et de continuer sa route…

« Au fait vous… » Avez vu ces hommes là-bas ? Voulu-t-il dire sans en avoir le temps…

Car Hijo venait de le chopper par l’arrière du col, littéralement, et de le tirer sur le côté en balançant un bon gros Ninjutsu de Fûton dans la gueule du contingent qui arrivait vers eux. Inutile de se demander ce qu’il restait de ces hommes maintenant, surtout que le garçon avait d’autres préoccupations, tirés comme il l’était par le col. On se serait cru dans un dessin animé non ? Mais les dire d’Hijo n’étaient pas sans fondement : une tête de citrouille ça se repère vite, alors autant passer par la forêt pour rejoindre le palais du Seigneur de Tsuchi, on gagnera du temps. Après quelques secondes, il lâcha d’ailleurs le Genin qui pût reprendre son souffle, le visage légèrement bleuté. Ben ouais, ça t’étouffe quand on te choppe comme ça tu crois quoi toi ?

« Je vous suis. » Articula-t-il difficilement en commençant à courir à la suite de son partenaire.

En tout cas ils n’étaient pas bien avancés s’ils devaient juste se fier aux capacités de déduction d’Hijo pour découvrir la vérité sur les agissements des Samouraïs : frapper d’abord, poser des questions ensuite, ce n’était pas le genre de Kujira, sauf quand il s’agissait d’un ordre bien sûr. Et en l’occurrence, celui qui donnait les ordres, ben c’était l’autre allumé à la citrouille. Plusieurs fois ils changèrent brusquement de direction pour échapper à des patrouilles et ils finirent par carrément rebrousser chemin pour trouver l’angle le plus discret pour atteindre la « capitale » et son palais. Si l’on pouvait parler de capitale à ce stade là d’évolution. Une petite ville tout au plus ? Mais le palais lui avait bien l’image que l’on pouvait se faire d’un palais.

En ville, des gardes armés mais pas des Samouraïs comme ceux qu’ils avaient croisés dans la forêt et sur les routes en venant ici. Sans doute patrouillaient-ils pour empêcher une arrivée comme la leur, qui du coup avait du faire son petit effet grâce à Hijo. Sans passer par les rues de la ville, ils bondirent de toits en toits jusqu’à l’entrée du palais. Autant dire que l’accueil ne fût pas chaleureux lorsqu’ils atterrirent sous le nez des gardes en présence. Encore pour le Genin ça passait mais pour le mec à la tête de légume là… Avant que la situation n’ait pu dégénérer, Kujira fit un pas en avant en sortant l’ordre de mission officiel.

« Nous avons été engagés par le seigneur pour l’aider à régler le cas des Samouraïs, voici l’ordre de mission officiel. »

Le garde parcouru le document sans lâcher la hampe de sa lance et le tendit à un collègue qui l’examina à son tour. Ils murmurèrent quelques mots et finalement reposèrent leurs armes au sol.

« Vous pouvez entrer, le seigneur vous recevra dans quelques minutes, le temps qu’il soit mi au courant de votre présence. »
« Merci. » Fit-il en s’inclinant vers le garde avant de suivre Hijo dans le palais…

Après moult péripéties nous arrivâmes à l’entrée du palais. Je voyais bien que ce gamin doutait de plus en plus de ma qualité d’invocation. Je devais bien avoué que j’étais trop parfait pour être un vulgaire kuchiyose. A vrai dire à l’époque on me considérait comme un artiste errant, j’excellais dans l’improvisation comme sur les champs de batailles. Enfin bien entendu tout cela maintenant c’était une autre histoire. Nous rentrâmes à l’intérieur du palais, toujours accompagné des deux malabars de l’entrée. Je sentais tout en parcourant les salles que les yeux des gens étaient braqués sur moi. Soudain nous arrivâmes dans une gigantesque salle bien pourvue au niveau de l’éclairage. Lors de notre entrée toute activité cessa et chacun me regardais avec attention soudain comme pour couper le silence un petit individu d’une dizaine d’années s’exclama vers l’homme le plus richement vêtu.

« Eh Papa, papa, comment on fait les bébés ? Papa, papa comment on fait les bébés ? Papa, papa comment on fait les bébés ? Papa, c’est quoi cet homme avec une citrouille sur la tête ? »

La remarque du jeune bambin fit rire l’assistance, j’aurais ri aussi en temps normal, seulement je savais que si je riais maintenant avec ma voix caverneuse, j’allais choquer l’assistance et nous n’avions pas besoin de ce genre de choses pour le moment. Finalement les gardes nous annoncèrent comme il se doit afin que les présentations soient faites. Une fois devant le chef, c’est lui qui s’adressa à nous en premier, sans nous laisser nous présenter.

« Bonjour jeune homme, je suppose que vous êtes le chef de cette équipe ? Je vous propose d’établir ensemble un plan d’action adéquate pour effrayer ses samouraïs ! »

Soudain un homme s’exclama, il s’agissait d’un gars robuste possédant une grosse hache dans le dos, sans doute un capitaine ou un proche du dirigeant du pays.

« Seigneur, nous devons agir. A Kairi ils se foutent de nous, à Yaru ils se foutent de nous et je n’ose parler de Testu mon seigneur ! »

Et c’est alors qu’adoptant une pose de super héros sortie tout droit de vieilles bandes dessinées que j’avais lu dans mon enfance, je m’exclamais, la tête de citrouille prenant l’apparence d’un gros smiley qui sourit !

« Ecoutez, j’veux bien qu’on se foute de votre gueule un peu partout dans le pays et qu’on vous tienne pour une solide équipe de connard, mais ne vous inquiétez pas on va tout arranger ! »

Alors là où tout le monde aurait dû rigoler malheureusement personne ne rétorqua et la plupart adoptèrent un visage sérieux et me dévisagèrent avec mépris. J’crois que je venais de toucher un point sensible là et surtout que je venais de faire avorter l’espoir de coopération restant entre nos forces. Le chef de guerre annonça alors en criant.

« Gardes, mettez celui-ci aux fers, la vue de sa face de légume m’insupporte, il finira en soupe s’il continue ! »

« NOOOOON pas en soupe, je suis à peine sorti du potager, ce n’est pas ma faute, c’est le jeunot qui m’a forcé ! Non j’veux pas finir en Knorr ! NOOOOOOON ! »

« Bon jeune homme, continuons, nous libèrerons votre camarade une fois le plan d’action établit, vous lui transmettrez vos ordres ! Ah et j'espère que vous ferez preuve d'un peu plus de retenue »

C’était les dernières phrases que j’entendis, après quoi je fus emmené dans les fin fonds du château, ça puait vraiment la mort dans ce lieu de nuit perpétuelle, en effet, aucun rayon du soleil n’éclairait cette zone et je me retrouvais dans une prison dont les barreaux étaient certainement ce qui étaient le mieux entretenus dans cette cellule. Un silence inquiétant régnait dans ce lieu. Le plus drôle c’est que j’étais une citrouille qui émettait de la lumière enfin une faible qui ne permettait pas de voir, mais en revanche n’importe qui autour me localisait, c’était un peu l’inconvénient du truc quoi !

Déjà aux portes, ils avaient failli se faire attaquer à vue. Une fois dans le palais, ils auraient pu se faire tuer à vue. Mais alors, c’est bien lorsque le père citrouille ouvrit la bouche qu’il crut vraiment leur dernière heure arrivée. Heureusement la situation fût sauvée de la noyade par un fait amusant : à côté d’Hijo il paraissait normal, tout ce qu’il y’a de plus normal, et en ce fait bien plus digne de confiance qu’un homme à tête de citrouille. Une citrouille poilante d’ailleurs… Kujara dû bien se retenir de rire en voyant la tête déconfite du seigneur de Tsuchi no Kuni et de son général en chef. Mais ce fût le flop général que fît la pseudo « blague » de son partenaire qui faillit lui faire mâchouiller sa semelle de se retenir d’éclater de rire. Toujours est-il que fort heureusement, personne ne remarqua son état d’hilarité avança, trop occupés qu’ils étaient à mettre aux fers le légume vert.

« Euh… D’accord. » Fit-il en voyant disparaître son compagnon, hurlant presque à l’erreur judiciaire, ou à la bavure…

Problème : je suis pas chef d’équipe, je suis qu’un Genin, et en plus la stratégie militaire c’est loin d’être mon affaire. Autant se poser la question franco : je sers à quoi ? A détecter les Chakras, ok, à taper aussi un peu tout de même, ok… Et pour le moment il se contentait de ça. Mais aujourd’hui on lui demandait de faire tout autre chose : on lui demandait de prendre des décisions vitales pour un pays ! Le mieux à faire, était encore d’agir comme il l’aurait fait à la maison avec sa grand-mère… C'est-à-dire acquiescer, dire « amen » à tout ce qui était dit de pas trop choquant, et finalement suivre le plan d’action que le général en chef du seigneur de Tsuchi devait déjà avoir préparé pour lui-même, n’ayant pas l’air de vouloir trop se reposer sur deux Ninjas, surtout après cette courte entrevue.

« Et bien, haem, voyons donc ce plan d’action seigneur. Je suppose que votre capitaine a déjà imaginé quelque chose … ? »
« C’est exact, Ninja, mais j’aimerais d’abord savoir ce que vous avez pu apprendre en venant jusqu’à ma capitale. »
« Plait-il ? »
« J’ai engagé deux Ninjas pour une mission que votre village m’a fait payer une somme que je juge ridicule au vu de la situation, car d’après vos supérieurs des samouraïs ne valent même pas le déplacement d’une équipe plus expérimenté. Aussi j’aimerais savoir si cet investissement valait vraiment la peine. »
« Eh bien… Ce que nous avons pu apprendre c’est que… » Il s’éclaircit la gorge. « Votre capitale est totalement cernée par des patrouilles ennemies. »
« Ah, je vous l’avais bien dit mon seigneur ! Nous aurions dû mettre un poste de garde sur la route de l’est ! »
« Mais vous savez bien capitaine que lorsque l’on met des gardes à un poste de garde, la première semaine ça va, mais la seconde ils se sentent désœuvrés et picolent jusqu’à se retrouver affalés sur la table, permettant ainsi aux envahisseurs de passer comme ils l’entendent. »
« Bon sang… » Grommela le capitaine.
« En tout cas ce que vous avez appris Ninja… ? »
« Kujira seigneur. »
« Kujira, me conforte dans le plan que mon capitaine a établit avant votre arrivée. Capitaine ! » Ordonna-t-il en laissant la place à celui-ci devant une table couverte de cartes de la région…

Des cliquetis résonnèrent dans le couloir des geôles, annonçant l’arrivée prochaine d’un petit groupe de personnes. Et en effet après quelques instants, trois hommes se tinrent devant la cellule d’Hijo. Le premier était le gardien, bedonnant et tenant dans sa main un grand trousseau de clés ainsi qu’une torche. Le second était le capitaine des forces vives du seigneur local donc Kujira n’avait pas réussi à retenir le nom tellement celui-ci était imprononçable. Et le dernier donc, était le Genin lui-même, qui malgré les circonstances était presque content de retrouver Hijo pour enfin échapper aux élucubrations incompréhensibles des gens avec qui il était resté presque une heure durant à parler du fameux « plan d’action ».

On rappela à Hijo qu’à la moindre incartade, il serait remit en cellule, puis on le libéra et on laissa presque là, en plan, les deux Shinobis. Le silence s’installa un peu, le temps que le garde et le capitaine reparte après avoir allumé plusieurs torches dans le couloir des geôles, puis Kujira s’éclaircit la gorge pour prendre la parole, un peu gêné de devoir apprendre à son « supérieur » si l’on peut dire, des informations qui auraient dû lui être transmises de vive voix par les commanditaires de la mission.

« Bon… le topo, c’est que toute la région est prise en tenaille par les samouraïs. La bonne nouvelle c’est que le capitaine a un plan, efficace. La mauvaise nouvelle… bien que je doute que ce soit une mauvaise nouvelle pour vous… en fait ce serait plutôt une mauvaise nouvelle pour les samouraïs… c’est que le plan du capitaine prévoit de nous mettre en première ligne, vous et moi. En gros ils vont diviser leurs forces en deux, et rabattre aussi proprement que possible les samouraïs dispersés vers leur camp principal, à l’est. A ce moment là, ils vont mettre le feu à la forêt pour les obliger à avancer vers la ville, c’est là qu’on intervient, sur un grand sentier qu’on aperçoit depuis la grande salle là-haut. Il y aura une dernière troupe à l’entrée de la ville, en dernier recours si jamais nous n’avons, pas fait le poids. » Kujira leva les yeux au ciel, puis il s’inclina légèrement en avant. « Rapport terminé. »

Finalement j’avais été jeté en prison comme un rustre, c’est bizarre pourtant je sentais comme une présence dans ma cage. Soudain comme un bruit de maracas je zieute un peu autour de moi et soudain que vois-je de manière inopinée ? UN SERPENT A SONNETTE ! Oui oui vous lisez bien, je sais pas du tout ce qu’il fou dans la prison ce con mais en tout cas ce n’est pas vraiment bon pour moi. Soudain le voilà qui me mord le doigt et qui me l’arrache, je me demande bien comment je vais faire pour survivre à cela, je me mets alors à crier.

« AAAAAAAAAAAAAAH y’a un serpent dans ma cellule, je vais mourir. OH attendez juste une seconde. MAIS JE SUIS DEJA MORT ! Fiouuuuuu ça va mieux. »
« Eh Ruu, il a l’air vachement bizarre ce type à la citrouille, en plus il dit qu’il est déjà mort ! »

Au mince c’est vrai ! Les gens ne sont pas censés être au courant que je suis un mort-vivant, je devrais simplement prendre mon mal en patience et attendre que le petit Kujira revienne pour me sortir d’ici. Mon doigt s’est déjà reconstitué, quelle régénération rapide quand même, c’est impressionnant. J’sais pas trop ce que c’est comme technique qu’il a appris le vieux, mais en tout cas, ça déboite plutôt vraiment pas mal hein ! Soudain voilà Kujira qui débarque et me libère, enfin ! Je reprends mon air sérieux cinq secondes afin de sortir un vague.

« T’en as mis du temps gamin ! Bon une chose à retenir, ici ils n’ont pas le sens de l’humour. »

Ça c’est sûr, me transformer en soupe attends, ils en ont de belles les types de Tsuchi, sachant qu’à moi tout seul je leur rase le pays ! Ils osent me traiter comme ça, si j’étais moins gentil je leur montrerai de quel légume je suis fait ! Bon selon le plan, on doit se rendre dans une route principale et attendre qu’ils nous rameutent les connards. Quelque chose me dis que dans ce genre de cas, il vaut mieux jouer les appâts. M’enfin le genin avait accepté cette tâche sans trop poser de question. Les heures passèrent et le plan était en mouvement, nous nous situâmes sur le grand sentier dont m’avait parlé le jeune homme tout à l’heure je m’exclamais alors.

« Ca sent pas bon cette histoire. Si j’étais tout seul je les aurais laissés de dépatouiller avec leurs merdes et je serais rentré à Suna ! »



Au même moment où je terminais ma phrase je vis deux espèces de petites merdes venir vers nous ! Mais c’est quoi au juste ces choses ? Les voilà qui gesticulent devant nos yeux comme un moine avant de s’écrier avec ferveur.

« Wooodaaaa Wooooo ! Nous sommes de retour pour vous jouer oune mauvais tour !
- Afin de préserver votre nez de l’odeur de ma digestion !
- Afin de régler tous nos problèmes de pognons !
- Afin de vous écraser avec mon gros fessier !
- Afin d’étendre notre pouvoir et passer à la télé !
- Yé souis Rodriguo
- Yé souis Bérénice
- Nous sommes plus lumière que la lumière !
- Rendez-vous tous ou ce pet sera nucléaire ! »



Spoiler:


Alors là je dois bien admettre qu’à ce moment précis, j’avais plus envie de pleurer que de rire en me rendant compte que ces cons venaient de lâcher un pet sonore avant de déclarer leur petite introduction. Sérieusement, c’est quoi ces mongoles ? Me taper ce genre de chose s’était pas dans mon contrat. En un instant je lançais un laser raïton sur le seul humain qui se trouvait devant nous. Je le vois au sol un instant plus tard et là le panda s’exclame.

« Enfoiré, tu as tué ma compagne, tou va comprendre la foureur de Rodriguo, y’é vais te mettre mon marteau dans le cou ! »
« Ouais, enfin je ne suis pas sûr que le mariage zoophile soit tolérer, il faut te remettre en question mon pote ! »

Soudain, celle qui était à terre il y a encore deux petites secondes se relève avant de s’écrier toute heureuse.

« Muahaha mais je faisais semblant d’être morte ! »