La nouvelle avait d’abord enchanté Renzaburo. Une première mission ! Et de rang C qui plus est ! Mais il avait très vite déchanté en entendant la suite. Il avait été inscrit avec son frère à un concours de lutte. Ce qui signifiait qu’ils avaient interdiction de se servir de leurs techniques. Il s’agissait juste d’un combat à mains nues pour éprouver leurs capacités physiques. Renzaburo détestait ce genre de combat. Mais il devait cependant s’acquitter de cette mission. Le désavantage à avoir rejoint le village de Suna était qu’ils devaient obéir à chaque ordre. Il ne raffolait pas du combat à mains nues. Rien de plus normal pour un marionnettiste. De plus, il savait que son frère le devancerait de loin. Ils avaient beau être jumeaux, il savait que son aîné était le plus fort physiquement. Renzaburo craignait de tomber sur un mastodonte à la force phénoménale. Il était sur le chemin du tournoi avec Fuusaichiro et il commençait à sentir un nœud qui lui serrait l’estomac. Et pour une fois ce n’était pas son appétit débordant qui en était la cause. Son frère ressenti les émotions qui taraudait son cadet. Il tenta de le rassurer mais ce ne fut pas efficace. Renzaburo lui accorda un :

-C’est gentil à toi.

Il avait prononcé ces mots par simple politesse pour ne pas vexer son aîné. Ses paroles n’avaient rien arrangé. Il adopta donc une expression neutre pour ne plus l’inquiéter inutilement. Ils étaient maintenant à quelques mètres du village où avait lieu le tournoi. Il semblait n’y avoir personne. Une fois entré à l’intérieur du village en lui-même, ils constatèrent que de rares commerçants se tenaient devant leur échoppe. Aucun d’eux n’avait de client et ils semblaient s’ennuyer fermement. Les frères Toshihide poursuivirent donc leur route en essayant de trouver l’arène par leur propre moyen. Ils ne tardèrent pas à percevoir le bruit d’une foule au loin. Ils se dirigèrent vers l’endroit d’où provenait le bruit et ils trouvèrent ainsi l’arène où avait lieu le tournoi. Un véritable colisée leur faisait face. Le public exprimait sa joie d’être présent et encourageait les participants qu’il soutenait. Mais en raison du nombre important de spectateurs, on ne pouvait discerner qu’un simple brouhaha. Les frères s’approchèrent de l’arène et ils aperçurent une porte gardée par deux hommes en arme. Ils vinrent à leur rencontre en leur expliquant qu’ils venaient pour participer. L’un des gardes posa sa lance qu’il tenait dans sa main droite et tira de sa ceinture un rouleau qu’il déplia. Il demanda les nom et prénom des jumeaux. Ces derniers le renseignèrent et il parcourut de son regard las et fatigué la liste qui s’étalait sous ses yeux. Il repéra le nom des Toshihide et il les laissa passer en rangeant le rouleau.

Le chemin s’enfonçait dans les sous-sols de l’arène. Ils y retrouvèrent les autres participants. Ils étaient réunis dans une vaste pièce décorée de quelques chaises et éclairée par des lampes à huile accrochées aux murs par de vieux clous poussiéreux. Les jumeaux restèrent dans un coin de la pièce. Ils ne s’étaient pas décoché un seul mot depuis la tentative d’apaisement qu’avait tenté Fuusaichiro sur Renzaburo. Maintenant qu’ils y étaient, ce dernier commençait à se concentrer sur la tactique à adopter. Au bout de quelques minutes d’attente, un homme court sur patte fit son entrée par une issue dissimulée dans un des murs. Il annonça de sa voix fluette :

-Le tournoi va commencer ! Je vous invite à me suivre pour rejoindre l’arène des combats. Avant cela je vous rappelle les règles de ce tournoi. Le but est de maîtriser son adversaire pendant 10 secondes. Pour changer de combattant, vous lui tapez dans la main. Si jamais vous utilisez un jutsu élémentaire, vous êtes automatiquement disqualifié. Bonne chance à tous et que le meilleur gagne.

Le petit homme se dirigea vers une porte que Renzaburo n’avait pas remarquée. Il était trop absorbé par l’épreuve à venir. Il s’agissait d’une large porte à double battants qui s’ouvrit pour mener à un escalier tout aussi large. Les participants suivirent leur guide minuscule. Ils étaient plongés dans une semi-obscurité et chacun se guidaient par rapport au bruit des pas que faisaient les autres devant lui. Renzaburo et Fuusaichiro était en fin de cortège. Ils finirent par apercevoir, loin devant le groupe, une lumière. Ou plus exactement une entrée qui laissait filtrer une clarté aveuglante. Celle du soleil et de leur destin. Renzaburo se visualisa le fameux couloir avant la mort et la lumière tout au bout de ce fameux tunnel qui offrait un soit disant repos éternel. Il tenta tant bien que mal de chasser cette idée mais l’image resta gravée dans sa mémoire. Il déglutit difficilement et expira lentement pour se calmer. Ils arrivèrent enfin à l’entrée de l’arène. Les participants furent écrasés par l’étouffante chaleur de l’astre solaire et par le vacarme assourdissant de la foule. Renzaburo regarda son frère avant d’être ébloui par le soleil. Ce dernier sourirait de toutes ses dents.

Une première mission pour les deux jumeaux. Cette mission consistait à aller représenter Suna dans un tournoi d’arts martiaux dans une contrée voisine à Suna no kuni. Cela n’était pas un problème, mis à part peut-être que les deux frères n’étaient pas spécialement doués dans ce domaine. Le Taijutsu était un art inconnu pour les Toshihide, qui se contentèrent d’acquiescer sans réjouissance. A première vue, Renzaburo lui était enjoué à cette idée, mais très vite, il comprit qu’il n’était pas fait pour combattre. Même Fuusaichiro qui était physiquement plus puissant que lui n’était pas certain d’atteindre la première place de ce tournoi, alors qu’en serait-il de son cadet ? Sur le chemin, Renzaburo sembla alors bien moins confiant que lorsqu’ils avaient reçu cette mission. Il semblait même assez troublé. Ce lien qui les unissait faisait en sorte que l’un pleure si l’autre est triste. De ce fait, il ressentit immédiatement la crainte de son cadet. Il s’approcha de lui et posa sa main sur son épaule, l’arrêtant dans sa marche vers l’arène.

« Ca ira ! Les Toshihide vaincront »

Malheureusement, cela n’eut pas l’effet requis. Fuusaichiro avait tenté de redonner le moral à son frère, mais celui-ci n’avait eu que faire des paroles de son frère, même s’il répondit, par courtoisie. Son visage changea alors, mais il connaissait son frère comme lui, il savait qu’il faisait semblant de ne plus y penser pour que l’ainé de s’en préoccupe pas, mais cela ne fonctionnait pas non plus. Quoi qu’il en était, ils continuèrent leur marche sous le soleil pendant encore une bonne demi heure avant de tomber sur un énorme colisée. Ce n’était pas un petit tournoi, mais bien une grande épreuve qui attendait les deux Toshihide. Après que Renzaburo ait donné leur nom aux gardiens, ils furent placés dans les vestiaires avec les autres concurrents. A ce moment-là, Fuusaichiro commença à regarder les participants, à les jauger, les comparants physiquement aux deux frères Toshihide. Puis un petit homme arriva pour annoncer les modalités du tournoi. C’était du un contre un, mais en équipe, pour donner le relais au compagnon, il fallait lui taper dans la main, comme dans le catch. Et bien c’était déjà une bonne chose, cela allait pouvoir rassurer Renzaburo qui n’était pas confiant !

Les combattants passèrent alors en direction du colisée. Plutôt grand comme terrain de combat. Il y avait un petit muret derrière lequel sera placé le collègue du combattant alors que les autres, non participants seront placé en haut du colisée, dans une partie réservée aux participants. Le premier combat allait engager deux équipes, et les frères Toshihide avaient étés placés ensembles. Ils se dirigèrent encore sans un bruit vers l’arène, puis une fois au muret, Fuusaichiro attrapa son cadet par la nuque et plaça son front sur le sien, il croisa alors son regard inquiet.

« J’y vais en premier, regarde moi ! N’oublie pas ce que nous sommes ! Toi et moi ne faisons qu’un. Toi et moi sommes un tout ! Toi et moi sommes invincibles. A tout de suite » conclu t-il avant de lui adresser un clin d’œil complice.

Le premier adversaire de Fuusaichiro était un jeune homme, un peu plus grand que lui au niveau de l’âge. Brun, plutôt musclé physiquement, plus que Fuusaichiro en tout cas. Mais l’ainé ne pouvait en aucun cas perdre ce premier affrontement avec cet homme, car s’il gagnait, cela redonnerait le moral à son frère. Mais au contraire s’il perdait, cela pourrait l’apeuré, bien qu’il ne manquait pas de courage. L’arbitre vint alors en plein milieu du terrain de combat, il rappela les modalités de victoire. Il fallait mettre son adversaire hors d’état de combattre, ou bien le faire abandonner, ou bien l’immobiliser pendant dix longues secondes. Pas de jutsus, seul l’aide du compagnon sera tolérée. Lorsqu’il quitta alors l’arène, Fuu vit alors que son adversaire se craquait le dos, les hanches, les doigts, les bras, et la tête. Il était fin prêt. Un grand bruit sourd retentit, annonçant le début du combat.

Devenant très sérieux, l’homme lui fonça dessus, avec sa garde. Il était chaud bouillant, alors que Fuu lui resta de marbre, sans garde, sans bouger. Lorsqu’un adversaire était plus fort que soi, il fallait l’épuiser. C’était donc ce qu’il allait faire. Un premier coup de poing en direction du visage fut éviter, un deuxième, un troisième. Puis son adversaire frappa d’un coup de pied circulaire en direction des cotes de Fuu qui para avec son genou droit. Cependant, cela avait crée une ouverture dans laquelle son ennemi se précipita. Une simple gauche dans le visage fit faire à l’ainé deux pas sur le côté alors que son adversaire continuait ses attaques furieuses. Il frappait pour faire mal, il ne contrôlait pas sa force. Une racaille comme tant d’autres ! Parant à une seconde d’intervalle les deux poings de son adversaire, Fuu en profita pour acheminer avec vitesse un coup de tête en direction de la mâchoire de son adversaire qui recula à son tour. Il cracha une petite gerbe de sang avant de sourire en se dirigeant avec encore plus de hargne vers Fuu. Il était énervé, il attaquait n’importe comment. Assez d’esquiver, l’ainé des jumeaux passa donc à l’attaque. Un uppercut droit déstabilisa son adversaire, une gauche dans la mâchoire, un direct droit dans les dents. Il attrapa son adversaire par la nuque et sauta pour administrer son genou dans la tête de son adversaire. Mais alors qu’il allait frapper une nouvelle fois, un coup de coude pas calculé l’envoya au sol.

« Urgg »

Crachant du sang sur le sol, il n’eut pas le temps de se reprendre qu’un coup de pied lui arracha la figure, l’envoyant sur le dos. Une fois sur le dos, son regard croisa celui de son frère qui semblait inquiet par le retournement de situation. Alors que le pied de son adversaire s’écrasa sur sa cage thoracique, il pensa que s’il combattait vraiment, de toutes ses forces, Renzaburo allait révéler des forces inespéré. « Ok ! C’est partit ! » Sans attendre, il frappa son adversaire du pied pour le faire reculer. En se relevant, il frappa à mainte reprise dans le ventre de son adversaire. Il l’attrapa par la tête et frappa très rapidement par trois fois dans le nez de son adversaire. Prêt d’un muret, il profita de l’étourdissement de son homologue pour lui écraser violement la tête contre le muret. Assénant de nombreux coups de pieds dans le ventre de l’homme, il fut soudainement surpris par une énorme droite qui lui atterrit derrière la tête. Le compagnon de l’homme venait d’intervenir. C’était le moment pour Renzaburo de venir en aide à son frère qui venait de tomber au sol..

Renzaburo assistait impuissant au combat de son frère. Il savait que ce dernier allait tout faire pour gagner mais tel qu’il était parti pour le moment, il s’éloignait de la victoire. Ses quelques mots d’encouragement avant le début du combat l’avait mis un peu plus en confiance mais quand il avait assisté à l’affrontement, l’inquiétude était revenue. La stratégie de Fuusaichiro était bonne pourtant. Il avait laissé son opposant se fatiguer mais il fallait croire que l’ennemi avait plein de ressources. Ce tournoi regroupait bien les meilleurs lutteurs du pays. L’aîné des Toshihide avait pourtant réussi à asséner quelques coups mais ils n’avaient eu pour seul effet que de faire enrager l’adversaire. Il avait ensuite projeté Fuusaichiro au sol. Renzaburo commençait à s’inquiéter. Son frère était en mauvaise posture et il ne pouvait rien faire d’autre que d’attendre. Son esprit vagabondait ailleurs tandis que la foule encourageait la violence des combattants.

« Et si je n’arrive pas à me montrer digne de cette ardeur ? » pensa-t-il. « S’il arrivait vraiment malheur à Fuusaichiro, qu’est-ce que je serais en mesure de faire ? ». Le doute et l’infortune tenaillaient son esprit. Les idées les plus négatives lui trottaient dans la tête. Il s’imaginait tous les scénarios catastrophes. Il ne se doutait pas lui-même de ce qui l’attendait. Alors qu’il était plongé dans ses cauchemars éveillés, une huée inhabituelle de la foule le tira de sa torpeur.

Il reporta toute son attention sur l’arène et il vit ce qui avait provoqué la réaction du public. Son frère gisait à terre et son adversaire était maintenant derrière le muret. Renzaburo devina que le deuxième combattant avait dû rentrer sur le terrain et qu’il avait assommé son frère par un coup porté dans son angle mort. La vision de son frère face contre terre, la bouche en sang, provoqua une réaction qu’il n’avait jamais connu jusque-là. Tout son organisme lui hurlait de partir au combat. Chaque parcelle de son corps voulait en découdre ! Le lâche qui avait sonné son frère faisait le fanfaron auprès de la foule. Il leur faisait de grands gestes pour les encourager à l’applaudir. Il tourna même le dos à Renzaburo pour faire le fier à bras. Ce fut là une erreur.

Renzaburo profita de l’occasion pour faire subir au fanfaron ce qu’il avait osé faire à son frère aîné. La rage avait anihilé toute trace de doute dans l’esprit du marionnettiste. Il était maintenant concentré à 200% dans son combat. Il se précipita dans l’arène au moment où son adversaire lui tournait le dos et il lui infligea un violent coup à la tempe. Le choc déboussola son opposant qui tituba un peu avant de se retourner face à Renzaburo. Ce dernier n’attendit pas la contre-attaque. Il se lança corps et âme dans la bataille, enchaînant les coups à la figure. Au bout d’un moment, son adversaire commença à répliquer et Renzaburo jugea bon de s’éloigner pour réfléchir. Il avait bien réagi mais il ne fallait pas gâcher son avantage. Il était seul face à deux adversaires donc il fallait qu’il réfléchisse à une stratégie infaillible. L’autre ne lui en laissa pas l’occasion. Il tenta de lui rendre les coups qu’il venait de recevoir mais Renzaburo parvint à les éviter ou bien à s’en protéger au maximum. Au bout de quelques coups, son ennemi comprit aussi qu’il avait besoin d’une stratégie. L’adversaire commença donc à le jauger. Il le regarda de haut en bas et Renzaburo devina que l’ennemi avait décelé sa faiblesse physique. Il repéra également un rapide coup d’œil jeté à son collègue derrière lui. Renzaburo eut un éclair de génie ! Son adversaire voulait donner le relais à son camarade plus musclé qui ne ferait qu’une bouchée du marionnettiste. Renzaburo eut lui aussi une idée stratégique. Il allait cependant devoir être rapide.

Comme prévu, l’adversaire se retourna pour aller taper dans la main de son allié. Seulement Renzaburo se jeta sur lui avant qu’il n’ait pu atteindre le muret. Comme l’ennemi était de dos, Renzaburo n’eut aucun mal à lui faire une clé de bras et à l’immobiliser au sol. Il se plaqua à lui de tout son poids pour l’empêcher de se relever. Le Toshihide gagna deux secondes pour l’effet de surprise. Plus que huit. L’adversaire commençait à se tortiller dans tous les sens pour se libérer. Renzaburo redoubla d’efforts. Quatre secondes. L’ennemi ne cessait de bouger et Renzaburo luttait véritablement pour le garder au sol. Sept secondes. Plus que trois petites secondes à tenir mais elles semblaient interminables. Puis, le regard de Renzaburo fut attiré par le corps de son frère pas très loin. La vision raviva sa flamme. L’ennemi commençait à gigoter sa tête. Renzaburo le calma d’un violent coup de boule qui laissa l’adversaire au tapis. L’arbitre siffla la fin du combat et sépara les combattants. Renzaburo se précipita auprès de son frère qu’il aida à relever. Son frère le regarda, un sourire aux lèvres et le cadet, fier de lui, annonça d’une voix rempli de joie :

-J’ai gagné.

Il était au sol, il se tenait l’arrière du crâne, il venait d’être assommé. Lorsqu’il reprit conscience, il vit que son frère combattait avec hargne contre l’homme qui avait osé l’assommer en traître. Normalement, le duo adversaire aurait dû être éliminé lorsque l’autre a enfreint les règles, mais le combat semblait tellement palpitant que personne n’était intervenu. De toute manière, Renzaburo s’en sortait extrêmement bien. La vue de son frère au sol avait sans doute déclenché en lui une certaine haine et il avait du fondre sur son adversaire sans attendre l’avis de l’arbitre. En le voyant, Fuusaichiro souriait, car finalement, il était peut-être plus fort que lui en combat singulier, au corps à corps. Mais il continuait de regarder le combat, en s’étant redressé légèrement. Le cadet maintenait son adversaire au sol, pendant dix secondes, il avait définitivement gagné ce combat. L’arbitre arriva et gueule haut et fort la victoire de l’équipe Toshihide. Puis Renzaburo arriva rapidement au niveau de son frère afin de l’aider à se relever. Il annonça la victoire à son ainé non sans fierté. Fuu l’attrapa une nouvelle fois par la nuque et frappa légèrement de sa tête dans la sienne, voulant lui provoquer une très légère douleur.

« Alors imbécile ! Qui avais raison ? » dit-il en souriant.

L’équipe des Toshihide regagnèrent les gradins, mais cette pause allait être de courte durée, car le combat qui suivait n’allait pas trainer. Deux grosses brutes affrontaient deux petits hommes, plus petit que la normal, c’était des adolescents, encore plus jeunes que les frères. Lorsque le combat débuta, le gros homme chargea directement en dominant largement le combat. Le jeunot semblait s’inspirer de la tactique de Fuu contre son premier adversaire. Il essayait d’esquiver ses coups pour le faire se fatiguer, mais apparemment, le gros n’était pas seulement gros, il était aussi assez rapide. Le premier véritable coup de poing reçu en pleine mâchoire l’envoya petre quelques mètres plus loin. Abasourdit par ce coup, il n’était plus capable de rien. Le gros homme lui tomba dessus et le souleva avec facilité pour l’exploser littéralement par terre. Pratiquement k.o. Le gros homme s’assit sur l’adolescent qui ne pouvait plus bouger, le combat fut expédié directement dans les archives. Le duo de gros était vainqueur.

Un deuxième combat débuta, mais les combattants n’avaient rien de fabuleux, donc il fallait étudier le style de combat des deux gros au cas où ils tomberaient dessus, car le dernier combat serait de la merde comparé à celui avec les gros balèzes. Fuusaichiro sortit donc Renzaburo de ses pensées.

« Frangin, si nous tombons sur le duo des gros qui viens de combattre, il faudra absolument frapper dans ses articulations. Vu son tas de muscle et notre force physique, on lui effleurera à peine le nombril qu’il nous aura déjà brisé tous les os du corps. De plus, je commence, je resterai près du muret, comme ca en cas de problème, je peux plus rapidement t’atteindre. »

A peine avait-il terminé sa phrase qu’il se rendit compte que le combat avait été terminé sur un abandon. Regardant alors le tableau qui affichait le nom des duos, il vit les Toshihide et le duo des gros. Putain ! Le visage de Fuusaichiro s’endurcit d’une seule traite, ça n’allait pas être de la tarte. Mais les jumeaux descendirent tout de même, espérons que son frère s’en tienne à leur plan. Car même si un homme avait une couche de muscle par dessus les os, on ne pouvait pas entraîner ses articulations à recevoir des coups, et encore moins à jouer contre la douleur. Paré, Fuu s’approcha du centre de l’arène en même temps que son gros compagnon et l’arbitre. Rappelant les modalités de victoires, le combat commença. Un premier coup de poing fut évité lorsque le gros monsieur passa à l’offensive. Ses coups étaient rapides et lourd, il devait absolument tous les éviter ou cela prendrait une mauvaise tournure. Il vit alors une ouverture, le gros bras du gros monsieur passa au-dessus de lui. Il bloqua alors son poignet de la main droite et le tira vers lui alors qu’il frappa dans le coude de façon ascendante. Un léger « crak » et un petit gémissement de douleur de la part de son adversaire validèrent sa stratégie.

Reculant de quelques pas, il fit un signe d’acquiescement à son frère, signifiant que sa stratégie était bonne et qu’il fallait donc jouer là-dessus. Confiant de sa nouvelle stratégie, il évitait les coups en frappant les articulations de son adversaire. Alors qu’il se mit à courir vers son compagnon, Fuu le bloqua en se mettant devant lui et en frappant sur son genou, alors qu’il était en pleine course. Le freinant brusquement, il refrappa une nouvelle fois sur ce même genou, mais le bruit qu’il entendit fut horrible, il venait de lui briser la jambe. Ce n’était certes pas ce qu’il avait voulu, mais c’était ce qui était arrivé. Heureusement, le duo Toshihide ne fut pas disqualifié, car cela n’était pas interdit. Cependant, alors qu’il était distrait par le bruit de craquement épouvantable, il se prit une monumentale droite de plein fouet, en plein visage. Il décolla sur quelques mètres, étourdit par cette attaque, cela laissa le temps à son gros adversaire d’aller taper dans la main de son compagnon. Celui-ci arriva en trombe pendant que Fuu était encore dans les vapes et frappa de son pied dans les cotes de l’aîné qui décolla en crachant beaucoup de sang. En un seul coup de pied, il avait du lui briser quelques côtes. Il semblait énervé, voulant certainement venger la blessure de son collègue. Un nouveau coup de pied au visage l’envoya petre de nouveau sur quelques mètres.

Il n’avait plus qu’une seule solution là, laisser le soin à son frère de prendre le relais. Essayant d’esquiver avec beaucoup de difficulté les coups de son adversaire qui étaient encore plus lourds que l’autre, il essayait aussi de rejoindre petit à petit son frère pour lui frapper dans la main. Se relevant d’un seul coup, Fuu frappa à maintes reprises dans la visage de son adversaire qui se contenta d’encaisser en parant avec ses avant bras. Un direct du droit envoya Fuu près du muret. Haha, son plan avait finalement fonctionné, il devait être propulsé jusqu’à son frère.

« Attaque les jambes ou les bras » dit-il en lui tapant dans la main.

Fuusaichiro lui passait avec difficulté au-dessus du muret, se laissant lourdement tomber au sol. Il avait pris vraiment cher lors de cet affrontement. Plusieurs cotes cassés, le nez, la bouche et l’arcade en sang. Mais ignorant la douleur, il se releva et pris appui sur le muret. Il devait regarder son frère combattre, il devait être prêt au cas où il reviendrait frapper dans sa main. Allez Renzaburo, les Toshihide vaincront, Fuu en était fermement convaincu, Renzaburo allait être un tournant dans ce combat.

Après être allé relever son frère, et que ce dernier ait charrié Renzaburo de ne pas avoir cru en lui, les Toshihide se dirigèrent vers les gradins. Ils devaient attendre que deux combats passent avant de retourner dans l’arène. Une fois assis, Renzaburo repensa au combat. Il s’en était tiré à merveille et son sentiment de fierté était légitime. Il profita néanmoins de ce moment de répit pour y réfléchir plus attentivement. Sa performance avait été louable mais il ne devait pas prendre la grosse tête. Satisfait de la maturité de sa réflexion, il quitta ses pensées pour revenir au combat. Cela coïncidait avec les instructions de son aîné. Renzaburo avait suivi de façon distraite les combats et Fuusaichiro le mit en garde contre le groupe des gros. Il lui fit part de la stratégie à adopter. Il décida de s’y tenir à la lettre. Les Toshihide furent appelés sur le terrain pour combattre…les deux gros ! Les deux frères n’y allèrent pas de gaieté de cœur. C’était à nouveau au tour de Fuusaichiro de lancer les hostilités. Renzaburo se posta au muret et il chassa tout sujet qui pouvait le faire divaguer de son esprit pour se concentrer exclusivement sur le combat.

Le combat commença. L’aîné des Toshihide adopta la même méthode qu’au dernier combat. Il évitait soigneusement les coups et frappait selon la stratégie qu’il avait choisie. Il eut enfin une ouverture. Cela lui donna l’occasion de tester l’efficacité de ce qu’il avait décidé. D’un simple regard, Fuusaichiro confirma à Renzaburo la marche à suivre. Lorsqu’il rentrerait sur le terrain, il devra viser les articulations pour espérer gagner.

Le combat continua de plus belle et les deux hommes ne lâchaient rien. Alors que Fuusaichiro venait d’asséner un terrible coup à la jambe du pachyderme, la réplique fut cinglante. Une violente droite vient cueillir l’aîné de Renzaburo pour l’envoyer valdingué quelques mètres plus loin. Le cadet s’inquiéta pour son grand frère mais il parut tenir le coup tant bien que mal. Entre temps, leur opposant avait changé. Le deuxième gros était entré sur le terrain. Il semblait un peu plus puissant et Fuusaichiro eut du mal à l’esquiver. D’un direct du droit, il fut propulsé auprès de Renzaburo. Le visage en sang, il lui donna un dernier conseil avant le combat. Renzaburo contourna rapidement le muret pour se poster face à son adversaire. Il devait garder son objectif à l’esprit. Viser les articulations.

Le gros ne laissa pas le temps à Renzaburo de se chauffer. Il lança de puissants assauts que le marionnettiste faillit recevoir de plein fouet. Mais ayant récupéré un peu depuis le dernier combat, il gardait une vivacité qu’il mit à profit. Il guettait la moindre ouverture, laissant le mastodonte se fatiguer tout seul. Ce dernier commençait à suer. Il faut dire que le soleil accablait toute l’arène de sa chaleur. Renzaburo y était habitué mais son opposant, de par sa masse, semblait y être plus sensible. Au bout d’un moment, le jeune frère se lassa d’esquiver. Il devait agir. Et maintenant. Les mouvements de l’ennemi étaient plus lents. Il décida d’en profiter. L’ennemi asséna un coup sur le côté gauche. Renzaburo le para et lui infligea un violent coup droit dans le coude avec son bras libre. Il réussit à répéter la manœuvre une deuxième fois mais l’ennemi comprit le truc. Il se recula légèrement pour mieux le jauger. Renzaburo était à court d’idée. Que faire face à ça ? Il contempla la « masse » qui lui faisait face et il se remémora les paroles de son frère. Il lui avait dit d’attaquer les bras et les jambes. Les jambes… Renzaburo profita de cette idée. Il s’avança vers l’ennemi et il commença à lui envoyer quelques coups de poing en pleine face. Il cherchait à le provoquer pour mettre à bien son éclair de génie. Cela fut un succès. Au bout de quelques coups encaissés, le gros vint à sa rencontre et commença à redonner des coups. Renzaburo fit attention à bien parer et à se défendre. Puis, le moment fut venu. Le gros venait d’envoyer un direct dont Renzaburo s’était protégé in extremis et il ramenait son bras devant lui. Le marionnettiste en profita pour lui donner un grand coup de pied dans le genou. Il avait parfaitement dosé le coup. La surprise et le choc forcèrent le mastodonte à poser un genou à terre. Il relâcha ainsi son attention. Renzaburo en profita pour lui décocher un uppercut qui fit basculer le gros en arrière. Retourné sur le dos comme une crêpe, il remuait dans tous les sens pour essayer de se relever mais son genou le faisait souffrir. Il était malheureusement trop loin pour taper dans la main de son compagnon. Dix secondes passèrent. L’arbitre annonça la fin du match et la victoire des Toshihide.

Renzaburo retourna voir son frère. Il semblait en bien mauvais état. Le visage en sang, il regardait son cadet s’avancer vers lui. Il semblait inquiet lui aussi. Renzaburo se demanda pourquoi et il sentit ce qui inquiétait autant son aîné. Il ne s’en était pas rendu compte pendant le combat, mais il avait subi de belles blessures à ses avant-bras. A force de parer, les coups avaient finis par abîmer les bras. Il ne sentit rien de grave mais la douleur, qui semblait s’être volontairement cachée pendant le combat, rendait chaque mouvement de bras insupportable. Les Toshihide avaient un combat pour se remettre de leur blessure. Ils n’eurent pas besoin de parler, leur lien de jumeau faisant tout le travail : seraient-ils en état de continuer pour le dernier combat ?

Il avait beaucoup de mal à respirer, ses côtes le faisait énormément souffrir, il ne savait que faire pour mieux pouvoir récupérer jusqu’au prochain combat. Il savait pertinemment que son frère allait gagner, tout simplement parce que c’était son frère, et que le lien entre les deux jumeaux le renseignait sur son état d’âme. Il se sentait plutôt en confiance même s’il savait que le danger était grand, surtout après que l’aîné ait brisé la jambe du premier combattant. Fuusaichiro crachait du sang, encore, encore et encore, sans s’arrêter, par petite gerbe. Il s’était adossé au mur qui était derrière lui et calmait sa respiration afin de se concentrer sur sa douleur. Une première estimation : trois côtes cassées, une fêlée. Assez pour que la douleur soit vive et puissante. S’avançant de quelques pas, il faillit tomber, mais se rattrapa au muret, la tête baissée, il crachait de nouveau une petite gerbe de sang alors que le soleil lui tapait sur la nuque. La chaleur des rayons de soleil était réparatrice, il n’avait jamais autant apprécié le soleil qu’à cet instant précis, où la seule chose qui l’occupait était une intense douleur. Soulevant son visage vers le ciel, les rayons s’y posèrent, câlinant son esprit d’une douceur infinie.

Mais ce repos allait être de courte durée, car il devait se concentrer de nouveau sur le combat de son cadet qui semblait en pleine réflexion. Essuyant d’un revers de sa manche le sang sur son visage, il ne quitta plus son frère des yeux, étudiant sa position, celle de son adversaire et les ouvertures qu’il allait offrir à son cadet. Renzaburo s’en sortait extrêmement bien pour un novice en taijutsu. Lui choisit de faire s’épuiser l’homme qui usait clairement de toutes ses forces pour faire mal, mais il s’épuisait pour rien vu que Renza se contentait d’esquiver. Son adversaire utilisait bien plus d’oxygène que lui, et en plus, le soleil ne jouait pas en sa faveur. Un shinobis digne de ce nom était fort capable de tourner le terrain et les conditions météorologiques en sa faveur, et c’était là que Renzaburo excellait. Il avait l’avantage, il en avait conscience, et il continuait de jouer dessus. Sa victoire était quasi certaine. Attaquant dans un premier temps les bras, il continua ensuite par les jambes, comme le lui avait suggéré Fuu. En attaquant les articulations du gros monsieur, cela le forcerait à diminuer la vitesse de ses coups et donc la force de ses coups. C’était une valeur sur, pas très réglo niveau lâcheté, mais vu la différence de force, ils n’avaient pas vraiment le choix. Renzaburo finit par forcer son adversaire à mettre genou à terre et d’un uppercut, il clôt le combat d’une façon magnifique, digne des plus grosses victoires.

L’arbitre annonçant la fin du combat, Renzaburo revint vers son frère avec un petit air victorieux, il semblait assez fier de lui, et il le pouvait. Cependant, une idée le tracassait, et ce devait être la même que celle de Fuu. Seraient-ils aptes à gagner le prochain combat ? Fuusaichiro avait les côtes en miettes sans parler de ses blessures au visage, et son cadet lui semblait avoir de vives douleurs au niveau des bras. Renza passa par dessus le muret pour rejoindre son frère alors que l’arbitre annonçait la tenue du dernier combat.

« Nous allons maintenant vous présenter la grande finale de ce 23ème tournoi d’arts martiaux. Elle opposera le duo Toshihide au duo Kyooryu. Cependant, il va y avoir un petit changement en ce qui concerne cette finale. Là, le cœur de Fuu s’emballa, encore une règle ?. Les quatre combattants seront tous sur le terrain au même instant, ce sera du véritable deux contre deux. Nous laissons une pause de dix minutes au duo Toshihide avant d’entamer la finale. Que la meilleure équipe gagne ! »

Bon ! Finalement, ce n’était pas une si mauvaise nouvelle que venait d’annoncer l’arbitre, cela redonnerait du baume au courage des Toshihide qui semblaient vraiment inquiets quant à leur état pour un prochain combat. L’arbitre leurs avait laissé dix minutes pour pouvoir se reposer. Ce qui tombait extrêmement bien. Voyant son frère se reposer, il alla vers lui pour lui expliquer leur situation. Ils étaient super mal tombés, car les mecs qu’ils venaient de battre avait été champion des deux précédents tournois, donc il n’y avait pas eu plus fort qu’eux. Bien que les deux plus fort aient été éliminés, le plus dur était à venir, car dans leur état actuel, même de simples combattants allaient être un calvaire. Ils devraient donc jouer en équipe s’ils voulaient gagner ce tournoi d’arts martiaux.

« Renzaburo, il va falloir qu’on joue en équipe pour remporter ce combat, nous sommes des jumeaux, ce lien que nous partageons nous aidera forcément. En face, ce n’est qu’un simple duo sans lien précis. Nous avons donc un point d’avance, mais eux ne sont pas aussi amochés que nous, nous sommes tombés sur les anciens champions de ce tournoi, donc les plus fort sont hors combat, maintenant, il faut assurer. »
« La grande finale va bientôt pouvoir commencer » annonça l’arbitre.

Les quatre combattants s’approchèrent alors du centre de l’arène. On sentait bien que l’équipe Toshihide était bien plus amochée que l’autre équipe qui avançait avec douleur, mais avec aisance. Le plus grièvement touché des quatre duellistes était Fuusaichiro avec ses cotes en miettes, mais c’était aussi certainement le plus motivé par une victoire. Face à face, alors que l’arbitre faisait le décompte du début du combat, Fuu inspira grandement, bombant le torse.

Lorsque le combat commença, ce fut Fuusai qui partit en premier vers ses opposants. Courant en direction du premier adversaire, il fit mine de reculer son poing, donc son adversaire mis sa garde devant ses yeux. Mais quel dommage, ce n’était pas exactement ce qu’il allait faire. Aveuglé par sa garde, l’adversaire fut surpris lorsque Fuu l’attrapa par les jambes pour le mettre à terre. Une fois sur lui, il lui asséna deux, trois coup de poing en visage et à la gorge avant de se prendre un crochet de son collègue. Fuusaichiro recula avec un sourire aux lèvres en essuyant le sang de sa bouche. « Les plus fort ont étés battus Ren, ceux-là ne sont que de la vermines. Hahaha ! ». Il semblait confiant, plus rien ne pouvait l’arrêter. Face aux deux adversaires, il tentait d’esquiver chaque coup administré au visage, mais ce dernier allait se prendre un coup volontaire, pour au final frapper de la paume de la main dans la gorge de celui qu’il avait précédemment mis au sol. Lui, c’était son homme ! Il fallait maintenant que son frère se bouge. Attrapant l’un des deux par la main, il l’envoya violemment vers son frère afin que celui-ci se décide à combattre. Il devrait profiter de l’élan que lui avait donné son frère pour frapper de plein fouet l’homme se dirigeant en titubant vers lui.

L’annonce avait balayé la victoire de Renzaburo d’un seul coup. Il avait une dizaine de minutes avec son frère pour se remettre de ce combat avant d’affronter les deux autres finalistes. Un combat à quatre risquait d’être à leur désavantage vu leur état actuel. Fuusaichiro était très mal en point et la douleur commençait à devenir insupportable pour les bras de Renzaburo. La pause n’arrangeait pas vraiment son état et il avait également peur pour son frère. Comment allait-il s’en sortir ? Renzaburo se secoua les puces. Il allait devoir assurer le rôle du grand frère protecteur pour une fois. S’il n’aidait pas un tant soit peu son aîné, ce dernier risquait d’avoir de lourds problèmes pendant le combat. Il fut regonflé à bloc. Fuusaichiro échangea quelques mots avec lui. Il lui expliqua qu’ils avaient tous deux l’avantage en raison de leur lien familial. Renzaburo allait lui répondre mais l’arbitre annonça le début de la finale. Ils se rendirent donc sur le terrain sans un mot.

Renzaburo était prêt à en découdre. Il ne devait pas laisser tomber son frère. Il pensa stratégique et il prit un air affaibli en rentrant sur le terrain. Ce ne fut pas très dur puisqu’il l’était vraiment. Mais sa motivation allait le porter loin. Les deux adversaires leur faisaient maintenant face. L’arbitre avait hurlé leur nom tout à l’heure mais Renzaburo ne l’avait pas retenu. Il garda son attitude inoffensive pour tromper ses ennemis et les avoir par surprise. Ils échangèrent un sourire qui lui confirma que sa manœuvre stratégique était un succès. Renzaburo prévoyait de sauter sur celui qui lui faisait face pendant que son frère s’occuperait de l’autre. Il ne douta pas que Fuusaichiro avait eu la même idée et il n’eut plus qu’à attendre le départ. Il était presque surexcité à l’idée de surprendre les deux hommes qui s’était fait une idée trop rapide sur eux. De biens médiocres combattants s’ils s’en tenaient à l’allure. L’arbitre annonça enfin le début du combat.

Renzaburo voulut ouvrir le bal avec un magnifique crochet du droit. Mais son bras refusa de bouger. La douleur était trop forte. Il ne parvenait pas à bouger son bras gauche non plus. Cette fois ce n’était plus de la comédie. Il était en très mauvaise posture. Le combat avait commencé à côté de lui et son frère semblait s’en sortir. Mais l’homme qui faisait face à Renzaburo, conscient de la totale impuissance du marionnettiste, partit aider son compagnon. Malheureusement Renzaburo ne put rien faire pour empêcher le crochet que reçu Fuusaichiro en pleine tête. Il avait l’air de se moquer éperdument des coups qu’il prenait. Il arborait un sourire confiant mais Renzaburo tentait de capter son regard pour lui dire : « Je suis incapable de t’aider ! Au secours ! ». Fuusaichiro se saisit d’un des hommes et l’envoya sur son frère jumeau. Renzaburo comprit par-là : « Occupe-toi de celui-ci, je me charge de l’autre ». Son adversaire semblait arriver vers lui au ralenti.

Cela laissa le temps à Renzaburo de réfléchir sur ce qu’il pouvait faire. Mais seulement il était incapable de faire quoique ce soit ! Ses bras ne répondaient plus, c’en était fini de lui. Et puis, au milieu de toutes ses pensées négatives, lui revint ce qu’il s’était dit avant le combat. Il se battrait pour son frère, pour le protéger. Et il se devait de le faire. Pour prouver sa force à toute cette foule qui était rassemblée autour d’eux et pour se le prouver à lui-même. Renzaburo venait de récupérer sa confiance en soi. L’ennemi arriva vers lui de plus en plus vite. Mais sa course fut stoppée nette.

Le marionnettiste venait de le recevoir avec son pied. Il lui avait suffi de tendre sa jambe bien droite et l’impact avec la vitesse à laquelle l’adversaire arrivait se chargea du reste. L’ennemi se plia en deux. Le combat reprenait. De son côté Fuusaichiro semblait s’en sortir avec son gars. Il fallait juste que Renzaburo se charge de celui qui lui faisait face. Ce dernier ne tarda pas à se relever. Son visage exprimait sa frustration d’avoir sous-estimé le cadet des Toshihide. Il se lança à l’assaut. Renzaburo ne pouvant utiliser ses bras, il décida de se servir de ses jambes. Il devait cependant faire attention à ne pas faire de mouvements trop larges et à s’assurer de préserver une bonne dose d’énergie pour esquiver. Car l’inconvénient d’une telle attaque, c’est qu’il était impossible de parer les coups. Renzaburo devait donc faire vite. Son adversaire était tout autant épuisé que lui. S’il menait à bien ses coups, il pouvait gagner en un temps record. Après son frère n’aurait plus qu’à se charger du reste. Il reprit tout son courage à deux mains et il affronta du regard son opposant, les bras tombants.

Le coup de pied avait affaibli l’ennemi mais il tenait encore debout. Il remonta sa garde et il se jeta sur Renzaburo. Avantage pour lui. S’il maintenait sa garde au niveau de sa tête, le bas était dégagé. Pour se venger du coup de traître qu’il avait osé faire à son aîné, Renzaburo se décala juste de quelques centimètres et laissa traîner son pied devant l’adversaire qui trébucha dessus et s’étala dans la poussière. L’hilarité saisit toute l’assistance et l’homme se releva, rouge de honte et de colère. Il relança un assaut. Cette fois Renzaburo décida de contre-attaquer comme il se devait. L’ennemi avait encore fait l’erreur de préserver sa garde au niveau du visage. Le marionnettiste lui envoya un grand coup de pied dans les côtes. L’homme tituba et se fit réceptionner par un deuxième coup de pied lancé dans l’autre sens. L’adversaire était maintenant à genoux dans la poussière. Renzaburo se dit que c’était le moment. Il était le roi des coups de lâche comme celui-ci mais il devait agir ainsi. Pour gagner. Il s’approcha rapidement de l’homme à terre, prépara son coup de pied et l’envoya de toutes ses forces.

Grossière erreur. L’ennemi s’était inspiré de son coup de bluff du départ. Il était resté à terre pour simuler une faiblesse et au moment où la jambe de Renzaburo allait le faucher en plein visage, il avait relevé la tête et attrapé la jambe du marionnettiste avec ses deux mains. Renzaburo était immobilisé. L’adversaire affichait un visage habité par la démence. Il était fier de son coup. Il avait le dessus pour une fois. Mais sa joie lui fit oublier un détail important. Tout homme bien constitué avait deux jambes. Il se mangea littéralement un coup de genou en pleine mâchoire qui l’envoya au tapis. Renzaburo tomba inévitablement au sol lorsqu’il asséna ce coup. Il eut néanmoins la force de relever la tête pour s’assurer que l’ennemi était à terre. Le premier duo était au tapis. Il ne restait plus que deux combattants dans l’arène. Et alors que la foule hurlait sa joie, Renzaburo regarda le ciel. Il était bien là. Allongé, il pouvait enfin se reposer. Avant de fermer les yeux, il écarta ses lèvres en un espace assez mince et murmura :

-C’est à toi de jouer maintenant Fuu. Fais nous honneur.

Son cadet semblait finalement s’en tirer pas trop mal, même s’il lui avait légèrement fait peur. Son inactivité au tout début du combat avait été expliqué par son intense douleur au bras, étant dans l’impossibilité de bouger ses bras, il en vint alors à user de ses jambes. L’homme que Fuu lui avait envoyé fut reçu d’un magistral coup de pied, puis, enchainant avec ses pieds, il n’eut aucun mal à s’habituer à ce style de combat, même s’il était assez particulier, et très risqué ! Mais très d’observation, car la seule personne que Fuusaichiro devait regarder était l’homme qui se trouvait en face de lui et qui semblait assez remonté à cause des fourberies du début de combat de Fuusaichiro. Dans son état, les diversions et les attaques basses seraient très utiles, car avec quelques côtes cassées, il partait avec un gros désavantage. Mais ce n’était pas sans compter sur la détermination des jumeaux. L’homme chargea..

Prêt à en découdre, son adversaire fondit sur lui sans sa garde. Soit il était totalement inconscient, soit il avait un plan en tête. L’ainé devait rester prudent, car un seul coup dans ses côtes pouvaient mettre un terme au combat. Essayant de frapper dans sa tête, Fuu se protégea avec ses avant-bras, mais il semblait qu’il voulait user de la même fourberie que l’ainé en début de combat, sauf qu’il tenta de frapper dans les cotes qui à cet instant n’étaient pas protégés. Il avait repéré le point faible de Fuu et cela n’allait en aucun cas l’avantager. Mais prévoyant une scène de ce genre, il avait laissé un œil libre de voir ce qu’il se passait et eut donc le temps de contre son coup de poing d’un revers de main. Profitant de cette ouverture, l’homme lui administra un puissant coup de boule qui le déstabilisa, avant de frapper directement dans les cotes, d’un puissant coup de poing.

« Aaaargggrr »

Sous la douleur soudaine, Fuusaichiro laissa s’échapper une puissante plainte avant de tomber sur le sol, face contre terre, en hurlant sa douleur. Jamais il n’avait eut aussi mal de toute son existence. Un rictus déformant son visage, il releva la tête pour regarder son frère combattre avec hargne, tout en se tenant les cotes qui criaient que ce calvaire prenne fin. L’adversaire de Fuu semblant s’amuser de cette domination, mettait de grand coup de pied dans le corps de ce dernier, en riant aux éclats. Voulant enfin terminer ce combat, et s’étant apparemment lassé de son combat, il administra un puissant coup de pied dans le visage de Fuusaichiro qui recula sur lui-même avant de regarder l’autre combat. Il commença donc à marcher en direction de son compagnon quand une main lui retint la cheville.

« Pas si vite, toi et moi n’en avons pas terminé »

L’homme gloussa avant de frapper une nouvelle fois Fuu à la tête. L’aîné d’abord déstabiliser se força à se relever pour ne pas qu’il se dirige vers Renzaburo. Son adversaire fondit alors une nouvelle fois sur lui poing en avant, droite, gauche, crochet… Tout ça pris en pleine gueule, mais Fuu restait debout, pour le bien de son cadet. Secrètement, il espérait que Ren en aurait bientôt fini et qu’il pourrait venir lui prêter main forte, mais ce ne fut pas exactement ce qu’il se passa. Une nouvelle fois au sol, il vit l’adversaire de son frère tomber au sol, avant que Renzaburo ne le rejoigne dos à terre. Il était certainement tombé de fatigue, mais il était actuellement hors combat. Au loin, on pouvait entendre l’arbitre commencer le décompte, car les deux Toshihide étaient au sol alors qu’un seul des adversaires avait été mis au tapis. Pas question, de perdre, pas maintenant. Regardant son frère, il entendit les mots qu’il susurrait. « Fais nous honneur ».

Alors que son adversaire faisait déjà un tour d’honneur, la demande de son frère fit pousser des ailes à Fuusaichiro. Ignorant la douleur, il se releva avant la fin du décompte et se dirigea en marchant vers l’homme qui revint prêt à en découdre de nouveau, avec un air victorieux. Une droite très rapide de Fuu le fit revenir sur la terre ferme. Débutant un véritable combat, ils enchainèrent les coups s’en prendre compte d’une éventuelle garde, finalement, lui aussi semblait fatigué physiquement. Ce serait donc celui qui allait le plus tenir debout, sous les coups de l’autre qui allait gagner. Mais évitant la droite de son adversaire, fuu passa derrière et sauta, coute en l’air, avant d’utiliser de l’élan pour lui abattre la coude derrière la tête. Le choc étant rude, il tomba sur les genoux, il luttait pour ne pas s’évanouir. Derrière lui, Fuu se concentrait, prenant de l’élan, il lança sa jambe droite en direction de la tête de l’homme à genoux. La sentence des Toshihide allait s’abattre. BAM ! L’homme s’écroula sur le sol, sans bouger. L’arbitre annonça la fin du combat et la victoire du duo Toshihide. Tombant immédiatement au sol, une équipe médicale arriva sur les lieux pour s’occuper des quatre combattants.

« On a gagné Ren, on a gagné.. »

Cinq heures plus tard, soigné par des shinobis médecins, les frères Toshihide rentrèrent au sein du village pour annoncer leur victoire au conseil des missions. Armé de la coupe du vainqueur, Fuu la donna au conseil avant de partir en direction de sa maison. Ils allaient dormir, ils l’avaient certainement bien mérité cette petite sieste !