Alors c’était ça mon nouveau chez moi ? Une brise légère chargée de quelques grains de sable vint me caresser le bras, me faisant frissonner légèrement. Cela faisait que quelques jours que le village de Suna était bel et bien construit, mais il pouvait déjà faire parler de lui quant à sa présence imposante au beau milieu d’un désert inhospitalier. Un beau rêve, voir une utopie qui pourtant a porté ses fruits, pour arriver jusqu’à son terme. Le Kakumeigun… Ceux qui ont œuvrés pour ça… Moi-même j’en avais fait partie en suivant leur dessins, cependant, alors que mes yeux, plissé par le soleil, se posaient sur ses immenses bâtiments en terre à l’architecture si particulière, je m’interrogeais. Qu’avais-je vraiment fait pour aider à ériger tout ça ?
Certes, je repensais à cette femme du clan des manipulateurs de la chaleur que j’avais réussi à convaincre de s’allier à nous ! Mais je ne l’avais pas fait seul, et ils s’en seraient surement sortit aussi sans moi…
Je n’avais pas spécialement mérité ma place ici… Je n’avais simplement pas pu dire non face aux jolis yeux bruns de cette Kusanagi, pour ensuite me laisser aller en attendant que tout se passe !
Je vivais de mes voyages et de mes contrats de mercenaires, allant de villes en villes, sans vraiment avoir une route à suivre. M’étais-je dis qu’en me lançant dans l’aventure, j’aurais un but à accomplir ? Et bien que maintenant tout ça soit achevé, j’ai encore cette sensation de vide en moi… Qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire à présent ?
Ma main caressait le « sol » sur lequel je me trouvais. Le toit d’un bâtiment du village, situé en hauteur. La pierre était chaude au touché et parsemé de sable porté par le vent du désert. J’en saisissais une poignée avant de la laisser couler au gré du siroco. Une petite crise de déprime pointerait elle le bout de son nez ? Un peu de nostalgie mal placé je dirais plutôt…
Bref, ce n’est pas en restant ainsi que je me sentirais mieux. Me levant et passant une main en visière au-dessus de ma tête pour me protéger des rayons du soleil, je me posais la question de ma prochaine destination. Je me demande ce que devenait Kusanagi… A la réflexion, inutile d’aller lui rendre visite. J’ai surement déjà dû être effacé de son esprit, et puis avec ses nouvelles responsabilités, inutile de lui prendre un peu plus de son temps.
Et bien je crois que je suis bon pour aller picoler un peu, histoire de mettre un peu d’animation dans cette journée monotone et morose.
Prenant appuis, je sautais nonchalamment au gré des toits sur mon chemin, avant d’apercevoir à une centaine de mètres devant moi, une personne, elle-même perché en hauteur, immobile. Tiens ? Une âme perdu comme la mienne qui a décidé de s’isoler histoire de réfléchir un peu ?
Avide de curiosité, je m’approchais tranquillement d’elle, en en faisant la description physique à mesure que la distance nous séparant diminuait. Grande, avec une silhouette très féminine et une chevelure subtilement bleuté, forcé d’admettre qu’elle avait beaucoup de charmes ! Raison de plus qui me poussait à aller lui parler. Elle me semblait immobile, au bord de ce toit, y avait-il une raison à ça ?
- Une si jolie demoiselle ne devrait pas avoir ce genre d’intention !
Situé à une dizaine de mètres derrière elle, j’avais joué pour la surprendre. Lorsqu’elle se retournait pour voir qui lui avait adressé la parole, je pouvais voir son joli minois. Levant tranquillement la main pour lui faire signe avec un sourire aux lèvres j’accordais le tout d’un :
- Yo !