Un an était déjà pratiquement passé, j’avais du mal à croire toutes les choses que j’avais vécu en l’espace de ce laps de temps. Et je ne pouvais m’empêcher de penser que j’avais quand même eu de la chance dans pas mal des événements ce qui m’étaient arrivés. Non pas que je n’avais pas fait de mon mieux, mais c’était encore insuffisant, je me rappelai de ces prêtres que nous avions affrontés avec Kihran-sensei, seulement trois victimes avaient pu échapper au rituel. C’était tellement peu... Allongé sur un futon et fixant le plafond, je lâchai un profond soupir. Mes loups ne tardèrent pas à se coller à mes flancs et je me mis à caresser leur pelage doux d’un air absent. Chaque fois que nous étions seuls tous les trois je n’arrêtai pas de tout ressasser et me dire qu’on en avait pas fait assez cette nuit-là.

Mais assez rêvasser, ça ne changerait rien ! Après l’attaque de Rokubi, c’était celle de Kyûbi que nous devions commencer à craindre. J’ignorai ce qu’il c’était passé, je ne pouvais pas en savoir plus au vu de mon rang, mais le démon à neuf queues avait été, disons partiellement libéré. Rien que d’y penser me donna des frissons. Celui à six queues avait fait tellement de dégâts, comment pourrions-nous lutter contre son confrère bien plus puissant ? Plus que de la force physique, il nous fallait trouver comment, je n’en sais rien moi, l’enfermer de nouveau ? Il devait bien y avoir d’autres moyens ! De toute manière, nous n’avions rien à perdre à chercher, c’était pour cette raison que j’avais rendez-vous avec Leika.

Suite à notre rencontre à la bibliothèque de l’Académie, la jeune femme m’avait suggéré que j’aille au temple de Kyûbi, au final elle avait accepté de venir également. Mais nous nous étions rendu compte que sans autorisation, à part visiter nous ne trouvions rien de bien glorieux. J’avais envie de prendre ça au sérieux, et même si je ne pouvais pas faire face à lui, je voulais aider sur le plan théorique. Pour cette raison, nous avions décidé d’aller voir notre Hokage pour lui demander la permission d’enquêter dessus. Dit comme ça peut-être que ça semblait ridicule, mais à y réfléchir, pas tant que ça !

Je me levais lentement et me dirigeai vers l’entrée, suivit de près par Yoi et Shira, avertissant brièvement ma mère que je sortais. Il me fallut environ quinze minutes pour arriver aux pieds du palais de l’Hokage. J’apercevais Leika non loin qui arrivait aussi. Un mince sourire étira mes lèvres.

« Salut ! »

Après quelques échanges, nous entrions enfin et nous dirigions vers le bureau de l’ombre du feu. Arrivées devant la porte, je jetai un regard à l’Hayashi, avant de toquer deux fois. J’attendis une réponse de l’autre côté puis ouvrit, avant de m’avancer au centre de la pièce (bordélique). J’avalai difficilement ma salive et prit la parole, qu’est-ce qu’elle allait en penser ?

« Bonjour Mizuki-sama, désolée de vous déranger. Leika et moi sommes venues vous voir par rapport aux derniers événements. Nous savons que, Kyûbi risque d’être libéré, alors nous aimerions pouvoir enquêter dessus au maximum. Nous ne voulons pas que la même chose qu’avec Rokubi se reproduise, c’est pour cela que s’il y a un moyen pour l’enfermer de nouveau, nous souhaitons activement le chercher... Est-ce que vous nous autorisiez à le faire ? »

J’ignorai si mes paroles sauraient convaincre la rousse, mais j’étais déterminée à faire quelque chose, et elle ne pourrait pas douter de ça. Peut-être que Leika ajouterait quelque chose, ça ne pourrait que plus exprimer notre décision.

Spoiler:

Depuis notre dernière rencontre, nous avions toutes deux fait nos recherches chacune de notre côté en espérant pouvoir trouvé quelque chose de nouveau. Pour ma part, je m'étais rendue auprès de Natsuki pour quérir conseils, mais surtout, car je pensais qu'il était probablement l'une des personnes les plus aptes à me renseigner sur les démons à queues qui peuplaient notre monde. Il avait fait mieux que ça, car il avait réussi à me convaincre que peu importent l'aide que nous pouvions apporter, aussi infime soit-elle, nous pouvions tous faire quelque chose pour changer notre destinée.

Comme me le disait grand-mère par le passé, nous avons tous un rôle à jouer.
C'est d'ailleurs pour cela que Shizu et moi avions poursuivit notre quête au temple de Kyubi. Ce fut malheureusement sans résultat. Nous en revenions bredouille et pour cause, à par la traditionnelle visite des vestiges du temple du démon renard destiné au touriste, nous n'avions pas pu nous plonger dans la profondeur de ce dernier sans autorisation, n'y même nous attarder sur certaines fresques. Les mesures de sécurité concernant ce lieu de culte étaient draconiennes, car ce dernier avait été détruit à plusieurs reprises. C'est d'ailleurs dans une reconstitution de ce dernier que nous avions fait la visite. Mais ce n'était pas là que nous trouverions les informations que nous cherchions.

C'est pour cela que ce matin-là, nous nous étions donnés rendez vous devant le palais de l'hokage. Je n'étais pas là par plaisir clairement. J'avais toujours la même sensation à chaque fois que je m'y rendais. Vous savez, cette terrible angoisse de ne pas être la bienvenue. Je saluais Shizu d'un petit geste de la main, lui souriant avant de lui demander comment elle allait, puis, suivant la marche, je lui emboîtais de pas dans le palais de notre dirigeante avant de me retrouver aussi rapidement dans son bureau.

Laissant la parole à mon compère, l'Inuzuka exprima assez simplement, mais avec détermination la raison de notre venue ici et lui demanda l'autorisation que nous souhaitions chérir. Je ne souhaitais pour ma part rien ajoutée à cela. J'étais présente et c'était déjà une preuve de motivation. C'était même un gros effort de ma part. Ajouter en plus des paroles inutiles n'auraient servi à rien. J'approuvais simplement donc, d'un hochement de tête, les dires de ma collègue.

Lorsque la rousse prit la parole, je restais de marbre, silencieuse, mais face à ses paroles, je ne pus m'empêcher de regarder Shizu et de prendre la parole après un air entendu entre nous :

"Nous ne doutons pas des moyens que vous avez mis en place hokage sama, nous voulons juste apporter notre contribution à cette dernière. Peut-être que cela permettrait de dégager du temps à des personnes plus compétentes dans d'autres domaines…"

Mais au fond, que cherchons-nous. Pourquoi étions-nous là déjà ? Ah oui, cela me revenait :

"Nous avons déjà fait de nombreuses recherches à l'académie et auprès des personnes de notre entourage respectifs pour voir les informations que nous pourrions obtenir. Nous nous sommes ensuite recentrer sur la recherche, mais nous rencontrons désormais des difficultés …"

Et ce n'était pas avec notre grande motivation, mais surtout notre petit grade que nous pourrions avancer. Le problème désormais, c'était qu'il nous fallait des autorisations :

"Nous souhaitions explorer le temple de Kyubi et surtout nous pencher sur les zones inaccessibles au public afin de déchiffrer les bas-reliefs. Nous pensons pouvoir éventuellement obtenir des informations par cet intermédiaire, mais le gardien n'a pas voulu nous autoriser l'accès."

Oui, voilà le petit problème que nous avions rencontré. Un refus et toutes nos ambitions étaient remises en question. C'était assez embêtant tout de même et nous aurions pu trouver d'autres moyens pour passer malgré tout, mais rien de très légal au fond.

"Nous nous sommes dit qu'avec votre accord peut-être … Le gardien du temple serait plus enclin à nous autoriser l'entrée des zones non-publique, mais aussi la possibilité d'examiner les différentes fresques qui ornent ce dernier."

Mon regard croisa encore une fois celui de Shizu. Je n'aimais pas trop être dans cette position, mais après tout, nous n'avions pas de mauvaises intentions, nous souhaitions juste aider :

"Est-ce que vous pensez que c'est possible de nous faire une lettre ?"

De grands courants d’air balayaient le bureau de l’ombre du feu, il ne faisait pas si chaud que cela pourtant. Avait-elle juste peur de transpirer un peu ? Ou alors la rousse aimait avoir les cheveux au vent même à l’intérieur, parce qu’elle le valait bien... ou pas. Je retenais un quelconque changement d’expression à cette pensée et observait sa position, chaque fois que je la voyais, Miziku-sama me paraissait toujours décontractée, un contraste avec le rôle dont elle était affublée.

Mes explications terminées, la jeune femme prit enfin la parole. Parfaitement consciente que d’autres shinobis du village travaillaient certainement sur le problème, je me contentai de hocher la tête, tandis qu’après un regard, Leika lui répondait, exprimant ce que je pensai également.

Malgré cette précision, notre volonté de participer à ces recherches ne fut pas refusée, on n’avait jamais trop d’aide de toute façon. Plus ces dernières seraient importantes, plus nous aurions une chance de trouver de quoi nous défendre face au démon à queues. J’avais encore parfois du mal à réaliser que de telles choses existaient. L’Hayashi et moi nous étions rendus au temple du renard, mais le garde ne nous avait pas autorisé à nous rendre dans les lieux non-public, cela voulait dire qu’il y avait bien quelque chose non ? Malheureusement sans une autorisation supérieure, nous restions coincées.

La blonde continua d’expliquer notre situation actuelle, et finit par lui demander un papier plus officiel pour nous permettre d’avancer. J’espérai que nous ne ferions pas cela pour rien, je ne partais pas optimiste à cent pour cent. Mais c’était mieux que de rester les bras croisés.

« Plus que pouvoir inspecter le temple, nous aimerions pouvoir pousser les recherches générales au maximum malgré notre grade et être plus en soutien des jônins qui s’occupent de la plus grosse partie. »