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Jiseyama
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Message(#) Sujet: En toute discrétion En toute discrétion EmptyVen 26 Mai 2017 - 20:32

Il n’avait cessé de ressasser cette nuit. Il était si près du but. Il était à deux doigts de réussir. A deux doigts de libérer Kyûbi et d’instaurer un nouvel ordre mondial. Mais une fois n’était pas coutume, son pouvoir lui avait fait défaut. Et il continuerait à lui faire défaut s’il ne trouvait pas le moyen de le rétablir. Il devait se rendre à l’évidence : le grand Jiseyama devenait vieux. Il lui fallait trouver un moyen de régénérer ses cellules, ces cellules si lourdement épuisées et malmenées par l’utilisation de son grand pouvoir. Et l’absence de chakra n’avait pas aidé. Il avait ignoré une bonne trentaine de visions de cette nuit historique car il n’était pas en capacité de toutes les analyser. Peut-être sa défaite s’y trouvait-elle. Peut-être aurait-il pu l’éviter… Mais il aurait dû mieux se préparer. Il aurait pu… Si ses visions n’étaient pas si chaotiques depuis plusieurs semaines.

« Maître ?

Jiseyama leva la tête. Il était arrivé. Le majestueux temple Habashi. Là où le Kazekage devrait le rejoindre sous peu… Là encore, si ses visions ne s’étaient pas trompées. Dans leurs longues capes noires, Jiseyama, II et VI ressemblaient à de vulgaires voyageurs. Depuis leur entrée dans Kusa no Kuni, pas une fois ils n’avaient utilisé leur chakra. Samui Kakeshuou était mort, mais la relève semblait plus rude, plus brave, plus forte encore. Le principe de l’hydre de Lerne ne cessait de se répéter, partout dans le monde : alors qu’un camp se croyait débarrasser d’une menace, une pire se réveillait. Jiseyama ne faisait pas exception. Yanosa surpassait Kakeshuou. Manzo était meilleur qu’Hôritsu en tous points. Mizuki était une version améliorée de Miko. Quant à Yami…

Le temple, à cette heure tardive, était quasiment désert. Il entra donc, admirant les statues, les tapisseries et autres gravures qui jonchaient le temple du pays de l’herbe, ses deux acolytes à ses côtés.

« Il ne va plus tarder. Restez à l’affut, mais ne faites rien, sauf si je vous l’ordonne. »

Ils opinèrent tous les deux du chef et partirent calmement dans des directions différentes. Il ne fallut que quelques minutes à Yamada Kioshi pour apparaître.

« Bienvenue à ces lieux sains, Kazekage-Sama. Désolé de vous avoir fait tant marcher, mais je trouvais le clin d’œil… Intéressant. Avant toute chose, je tiens à vous prévenir. Samui Kakeshuou est peut-être mort, l’Empire est peut-être disloqué, mais nous nous trouvons toujours sur les terres d’Oterashi Yanosa qui va régner sur les restes du Shukai. Je ne vous conseille pas de faire autre chose que de discuter, Kioshi. »

Il avait dit tout ça sur un ton très calme, ses yeux toujours rivés vers la grande statue, sans regarder Kioshi. Et tous deux savaient qu’il ne mentait pas. Au moindre excès, les forces Kusajines déferleraient. Et les prisons de Kusa ne doivent pas être des plus confortables…

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Suna
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Message(#) Sujet: Re: En toute discrétion En toute discrétion EmptyVen 26 Mai 2017 - 21:42

    Kusa, un territoire de l’Empire. J’avais un laisser-passer impérial, mais je ne pouvais donner les raisons de ma venue dans ce pays : Jiseyama risquerait de s’enfuir sans même montrer son masque. Mais je n’allais pas faire la même erreur qu’au pays du Feu. Le déguisement était bon, mais ils m’avaient tout de même découvert assez vite. L’apparence et la chaleur avaient été changées. La voix ? Je n’avais rien dit. L’odeur ? Peut-être. Je mis donc un peu de parfum, sait-on jamais, pour la première fois de ma vie. Mais aussi, je m’essayais dans le camouflage du chakra. Sauf que ça n’était pas au point. Les récents conflits entre Kumo et l’Empire joueront peut-être en ma faveur ? Il n’y avait qu’une seule façon de le savoir.

    Un pas après l’autre, je foulais cette terre impériale. Kaze était loin derrière. Suna aussi, et sa prison, et mon ancienne vie. Yami me paraissait loin, elle aussi. Je n’avais plus de nom et je dissimulais mon visage sous l’apparence d’un vieillard boitant avec son bâton. Et je pénétrais dans cette forêt familière et nostalgique. La forêt des Habashi qui me rappelait de bons souvenirs, qui ravivait une vieille douleur. Je n’étais plus rien, je n’étais plus personne. Et pourtant, me revoilà ici, emprisonné dans mon passé, à la case départ. Le début d’une histoire. De notre histoire.

    Zanshi…

    Avant de quitter la protection des arbres, je créais cinq clones, dont deux restèrent en retrait. L’un usa d’une technique de détection et transmit les informations collectées aux autres. Leurs rôles ? Surveiller, prévenir, et assurer une issue de secours en cas de besoin.

    Trois clones et moi-même avancions donc devant la grande demeure. Le temple Habashi, perdu au milieu de la forêt que seules les personnes qui y ont déjà été peuvent trouver. Zanshi m’avait mené ici, lorsque je l’avais trouvé suite à sa désertion. Après qu’elle m’ait demandé de lui ôter la vie… Mes yeux s’attardèrent sur le rideau vert de végétations qui dévoraient la façade de l’édifice. Y avait-il encore des Habashi en vie ? Lorsque j’étais venu, seules les toiles d’araignée et la poussière peuplaient le temple.

    Et la porte… La porte était ouverte ? Zanshi avait dû user d’un sceau connu de sa famille uniquement pour l’ouvrir. Etait-elle… ici ? Avec Jiseyama ? Ici… C’était là qu’elle m’avait confié ses sentiments, la première fois. Là qu’elle m’avait confié une lame forgée par son propre père et portant une prophétie. Hi’kari. La lumière. Elle m’avait dit que j’étais sa lumière… Et pourtant, je n’avais plus son sabre, volé par Oniri. J’avais été un guide, une lumière, mais je n’étais plus qu’un criminel, un fugitif.

    Et… Zanshi était morte dans mes bras. Tuée par mon orgueil. Mais je l’avais vue auprès de Jiseyama, plusieurs mois plus tôt. Etait-ce vraiment elle ? Elle… avait rendu son dernier souffle sous mes yeux. Et je l’avais enterré là, à côté de ce temple. Un regard vers la pierre tombale. Si je creusais, qu’est-ce que je trouverais ? Mais je n’en avais pas la force. Pas la force de violer son sommeil, si elle dormait là-bas…

    Le début de l’histoire, et sa fin. Y allait-il y avoir un renouveau ? Nous entrions dans le temple en nous débarrassant du henge amélioré. Quatre versions de Kioshi, chacun portant un éventail sur le dos, mais un seul véritable. Jiseyama, là-bas face à la statue. Nous, nos regards vagabondèrent. Mes copies l’observaient lui et cherchèrent Zanshi. Moi, je me perdais sur les marches de l’escalier menant, plus loin, à la chambre où les murs ornaient les noms de toute la famille Habashi. Là-haut où, devant ses ancêtres, elle avait dit m’aimer… Là-haut, où tout débuta. Mon bonheur comme mon malheur.

    « Un clin d’œil intéressant, en effet… Dis-moi, toi qui me connais, quel est ton nom ? Nous avons passé l’âge des criminels masqués. Mais comme tu sembles plus bavard que la dernière fois dans la taverne, réponds-moi… Où est-elle ? »

    C'était un clone qui avait parlé et qui regardait l'homme masqué. Moi l'escalier et les deux autres les alentours.

    Spoiler:
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Message(#) Sujet: Re: En toute discrétion En toute discrétion EmptySam 3 Juin 2017 - 11:51


Il se fendit d’un petit rire. Son nom ? Croyait-il sincèrement que Jiseyama était un pseudonyme ?

- Allons, allons. Ne me croyez pas assez présomptueux pour cacher au monde ma véritable identité. Je ne me cache pas sous un pseudonyme, moi, contrairement à certaines de vos amies.

Black, Red : peu importe comment elle se faisait appeler, Saibogu Oniri restait la même personne. Mais là n’était pas la raison de leurs venues ici. Il se tourna vers le Kazekage, regardant avec une pointe de surprise feinte les clones qui se trouvaient autour de lui.

- Comme je vous l’ai dit, Oterashi Yanosa ne tolérerait aucune marque de violence en son pays, surtout venant de personnes comme vous et moi. Un combat serait inutile et nuisible à vous comme à moi. Sans compter que, excusez-moi du peu, mais un simple Kage Bunshin ne m’empêcherait pas de vous vaincre. Croyez-le.

Il retourna son attention sur la sculpture centrale, reprenant une grande inspiration.

- Je suppose que vous parlez d’Habashi Zanshi. Elle n’est plus de notre monde je le crains. Et avant que vos émotions ne prennent le pas sur votre raison – une fois de plus – réfléchissez quelques secondes. La Zanshi que vous avez cru entrapercevoir ce soir-là n’était que l’ombre de ce qu’elle avait été et de ce que vous avez connu. La véritable Zanshi est morte à Suna, assassinée par celle que vous avez tant apprécié, votre conseillère à la défense : Saibogu Oniri.

S’il ne s’abusait, Kioshi connaissait la vérité – du moins en partie. L’ombre de la Saibogu n’avait cependant pas terminé de planer au-dessus de cet entretien : non pas que Jiseyama accordait une quelconque importance à cette parodie – à vrai dire, il craignait infiniment plus Xia Chao Seng que cette « wannabe » qui ne faisait que copier ce que d’autres avaient déjà fait mieux qu’elle. Mais elle avait commis des faits intéressants, des exactions qui lui permettaient d’avancer. Mais il avait d’autres choses à dire.

- Et c’est intéressant que vous vous inquiétez de ce qu’est devenu Zanshi alors qu’une autre Sunajine a également disparu et que, visiblement, le monde n’en a cure. Vous savez sans doute que Kawaguchi Tsukiko n’est jamais reparue à Odaichi, n’est-ce pas ? Et pour cause, elle avait rejoint d’autres desseins. D’autres projets. Les miens, en l’occurrence.

Kioshi était intelligent, et il savait que je ne mentais pas : pire, il avait sans doute compris dans ses mots que la décision de Tsukiko n’avait absolument pas été radicalisé comme celle de Kibo fut une époque.

- Votre départ a causé un tort incommensurable au village caché par le sable, Kazekage. Kibo a failli mettre le pays à feu et à sang à cause d’une guerre que vous ne pouviez pas gagner, et Ogami a été bien plus piètre que n’importe qui aurait pu le prédire.

Il sourit sous son masque, cachant la vérité actuelle au Yamada : elle viendrait bien assez tôt.

- Mais je ne vous en blâme pas. Nous faisons tous des choses stupides lorsque notre cœur nous le dicte. Ketsueki Yami, n’est-ce pas ? Une déserteuse de plus à afficher au grand tableau de chasse inutilisée de Sunagakure. Et pourquoi a-t-elle déserté ? A cause de Saibogu Oniri. Une nouvelle fois. Ne voyez-vous pas une certaine constante dans le sort réservé à celles que vous aimez, Kioshi ? A chaque fois, une personne est responsable de votre malheur. Une seule et unique personne sans qui Zanshi serait peut-être toujours en vie et sans qui Yami serait restée à vos côtés à Suna, n’entraînant pas tout ce qui en a suivi.

Le coup de grâce.

- Mais vous connaissez le plus intéressant dans tout cela, Kioshi ? Vous avez été conspué. Haï par des gens bien au-delà des limites de Kaze. Pourtant vous avez œuvré jusqu’au bout pour votre village et pour votre clan. Vos prouesses pour libérer Yamada Arashi ont fait le tour du Yuukan : à vous seuls, vous avez fait ployer l’un des duos les plus impitoyables que cette planète ait connu. Sans effusion de sang, sans guerre, sans bataille, vous avez fait en sorte à vous seul que les deux Aburame vous offrent ce que vous étiez venu chercher. Vous avez fait plus durant la guerre que tout le village réuni. Vous avez fait une erreur, certes : celle de quitter Suna par la désertion, mais vous n’avez malgré tout jamais nui au village – pas directement, en tout cas. Bien au contraire. Plus que tout encore, vous vous êtes rendu de vous-même dans votre ancien village pour vous rendre aux autorités. Toshiro Ogami vous a collé un procès, qui vous a menés en prison pour dix longues années.

Il se tourna vers le Kazekage.

- Vous n’avez reçu aucune reconnaissance. Que ce soit pour toutes les épreuves que le village vous a faites subir et qu’il faut visiblement imputer à Oniri. Que ce soit pour vos actions en tant que Kazekage – malgré mon intervention, l’examen Chûnin était un succès retentissant, et vous avez vaincu avec l’Hokage un Furyou, entre autre. Que ce soit pour vos actions suivantes. Vous avez été traîné dans la boue, déshonoré, insulté, menacé même parce que vous étiez un déserteur. Vous avez été abandonné par tous ceux que vous aimiez.

Petit moment de silence. Jusque-là, Jiseyama n’avait que rassembler des faits qui, mis bout à bout, résonnaient différemment que s’ils avaient été énoncés individuellement.

- Et pourtant… Savez-vous qu’Ogami a été destitué ? Le Daimyô a décrété que sa gestion durant l’attaque du démon avait été désastreuse. Vous savez qui va être nommé Kyudaime Kazekage ? Pour qui de nombreuses missions ont été lancées à travers tout le Yuukan ? Pour qui l’absolution, le respect et le pouvoir sont des choses promises ?

Il laissa un temps.

- Alors que vous avez été détruit, Kioshi… Ketsueki Yami va devenir Kazekage.

Il laissa le temps à Kioshi de digérer tout cela. Ils n’en avaient pas terminé, mais il voulait voir avant tout la réaction du Kazekage face à ce qu’il venait de lui dire.
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Suna
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Message(#) Sujet: Re: En toute discrétion En toute discrétion EmptySam 3 Juin 2017 - 15:26


    Il y avait du monde dans le temple. Jiseyama était-il accompagné, ou le temple était-il de nouveau habité depuis la dernière fois que j’y étais ? L’un des clones à l’extérieur continuait sa fonction de radar, prêt à alerter ses congénères si un mouvement se massait dans leur direction.

    « Il est vrai qu’il est inconcevable d’imaginer qu’une personne qui masque sans cesse son visage veuille camoufler son identité. D’autant plus que tu ne t’étais pas présenté, lors de ta révolte à Suna. Seule une femme a cité ton nom devant des témoins, des experts en Fuinjutsu, durant l’événement qui suivit ton vent de rébellion. Belle marque de franchise en effet. »

    A moins d’avoir mal relu divers sujets où il était apparu, c’était bien Irana qui cita son nom à voix haute et devant témoin la première. Une personne qui l’affronta, qui plus est. Un autre clone prit la parole.

    « Oterashi Yanosa… J’ai passé pas mal de temps enfermé aux oubliettes. Trop longtemps à mon goût, et je suis venu à ton petit rendez-vous uniquement parce que Zanshi se trouvait à tes côtés. Tu dois donc te douter que je n’ai que faire de la tolérance d’Oterashi Yanosa.
    Et même si de simples clones ne suffiront pas à te vaincre, je crois me rappeler que notre dernier affrontement se résume à l’invocation d’un ancien soldat de « Sa Majesté » suivi de ta fuite, la queue entre les jambes.
    D’autre part, au lieu d’avoir cette discussion au sein de l’Ergastule alors que tu pouvais me parler, tu as préféré dicter les circonstances de cette rencontre. J’ai bien du mal à reconnaître l’invincibilité d’une telle personne, crois-le. »


    Même si nous donnions l’impression d’être serein, j’ignorais qui de nous deux était le plus fort. Comme le prouvent mes petites précautions, sinon je serais venu seul. Mais, comme nous le savons tous deux, avouer ses doutes ou sa faiblesse n’est jamais bon pour dialoguer, ou pour négocier…

    Et parlant négociation, voilà que Jiseyama ouvre le bal en préparant minutieusement le terrain. Quoiqu’avec quelques détails maladroits. Mais c’était la première fois que je regrettais mes dons : senseur, je savais reconnaître un mensonge. Et à moins qu’il ne soit très doué, il disait la vérité, hélas…

    Zanshi serait morte ? Un autre clone reporta son regard sur Jiseyama et la tension devint un peu plus pesante. Oui, je savais la vérité concernant son ancien assassinat par Oniri : cette dernière m’avait laissé une lettre, ses aveux. Mais elle était bien en vie, aux côtés de Jiseyama, plusieurs mois plus tôt !

    Kawaguchi Tsukiko n’avait pas reparu à Odaichi, mais c’était normal car elle était prisonnière politique au sein de Konoha. J’avais prévu d’aller l’en sortir après m’être assuré que Kibo ne courait aucun danger suite à son kidnapping… Mais il semblerait que je me sois trompé ? Aux côtés de Jiseyama, tout comme Zanshi le fut… Un autre clone braqua son attention sur l’homme masqué.

    Il avait bien étudié son sujet… J’encaissais patiemment chacun de ses mots, mais ma contenance s’envolait un peu plus à chaque parole. Très vite, l’ensemble de mes clones se focalisèrent sur lui alors que mon regard était figé vers ces escaliers. Dans le vide et le remord. En haut de ces marches, j’étais quelqu’un, et j’avais quelqu’un. A présent, j’étais tout en bas. J’étais seul…

    Et alors que j’étais en bas, Jiseyama m’annonçait qui se tenait là-haut, à la place qui fut la mienne : Ketsueki Yami… On me condamnait pour ma désertion malgré mes bonnes actions, et elle était récompensée avec les honneurs. Pardonnée, demandée et érigée à la tête du village. De mon village… J’avais tout donné pour elle, tout sacrifier. Mon nom, mon poste et ma réputation. J’avais payé pour le crime commis pour elle. Ma liberté, ma vie. Et elle ? Elle me repoussait, se refusait à moi, choisissait son clan à moi… Elle ne fit rien pendant ma condamnation, et à présent elle me remplaçait. Sans doute allait-elle être heureuse, sans la moindre pensée à l’égard de celui qui a abandonné ce titre pour elle. N’était-ce pas son but ? Redorer le blason des Ketsueki. Kyudaime Kazekage… Ca sonne bien non ? Ketsueki Yami, Kage du Vent. Elle avait ce qu’elle voulait, ce qu’elle avait toujours désiré…

    Et moi, j’étais là à fixer les marches d’un escalier qui aurait dû me mener vers mon avenir. Un avenir radieux gravé sur la lame d’un sabre aujourd’hui volé. Les poings serrés, du sang coulait à l’intérieur de ma paume tandis que mes clones n’attendaient qu’un signe pour fendre sur Jiseyama. Cette fois, c’était bien moi qui pris la parole.

    « Tu as bien cerné la situation… Tu me complimentes de tes mots et me rabaisses des faits. Tu aurais fait un formidable politicien, Jiseyama… Tu cherches à tourner ma colère et ma frustration vers Yami ou Oniri ? Et bien, c’est réussi. Mais c’était, ou ça aurait été le cas sans ton brillant résumé sur l’homme pathétique que je suis devenu.
    Il ne te reste plus qu’à formuler ta proposition, je suppose ? Un plan qui me permettrait de me venger je présume ? Me venger de la vie…
    Hélas, si tu avais bien potassé ton sujet, tu saurais que j’ai déjà cherché à attenter à ma vie par le passé, et que depuis je n’ai fait qu’aider mes proches, même si je me mettais des nations à dos. Comme le pays du Feu. Je suis une espèce en voie de disparition, Jiseyama. Mais c’est lorsque l’animal se sait en danger qu’il mord plus fort encore. Je suis en colère, et je sais aussi que c’est ce qui me maintient en vie, car comme tu l’as si bien dit : je n’ai plus rien.
    Mais dis-moi, toi qui attise cette colère, pourquoi ne la déverserais-je pas sur toi avant de me tourner vers les autres ?
    Attends, ne réponds pas encore. Et surtout ne formule pas ta proposition, pas tout de suite. J’ai d’autres questions d’abord. »


    Mes clones rapprochèrent leurs mains de l’éventail factice ou de leur seconde main, prêt au cas où les réponses à mes prochaines questions ne me conviendraient pas.

    « De quelle façon est morte Zanshi ? Ou plutôt, avant que tu ne formules la réponse qui me pousserait à bout, comment a péri celle que tu nommes l’ombre de ce qu’avait été Zanshi ? Et pourquoi ?
    Concernant Tsukiko, tu as dit « avait rejoint d’autres desseins », et non « a rejoint »… Où est-elle à présent ? Surtout ne me parle pas d’ombre de ce qu’elle a été…
    Tu sembles t’approcher un peu trop de ceux qui ont formé mon entourage. De mes amis ou anciens proches. De mes dernières raisons de me mettre en colère avant que le monde ne finisse de m’assassiner.
    Alors cherche tes mots à présent, mais cherche les bien, Jiseyama. Car il semblerait que tu aies plus à perdre que moi dans cette histoire. Je n’ai plus rien de toute façon. Rien qu’une vie à perdre. Une vie qui n’a plus aucune valeur, comme tu l’as si bien démontré. »


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Message(#) Sujet: Re: En toute discrétion En toute discrétion EmptyMer 5 Juil 2017 - 17:30


Derrière son masque, Jiseyama regardait l’Ombre avec un certain intérêt, qu’il aurait été facile de lire s’il ne cachait pas son visage. Il arborait même un petit sourire de satisfaction. La détresse : voilà ce qu’il sentait dans la voix et ce qu’il lisait dans les yeux de Kioshi. Il avait tout été. Il avait tout eu. Et sans réelle raison, tous lui avaient tourné le dos. Sans regret. Sans remord. Sans un regard en arrière. Lui qui avait tant donné, à sa nation, à son village, à ses amis, à ses amantes était considéré comme un paria, pendant que les parias étaient considérés comme des héros en leur nation.

« Kioshi, vous savez tout comme moi que Habashi Zanshi a été tuée par Saibogu Oniri. Ce que vous avez vu, ou ce que vous croyez avoir vu, n’était qu’un ersatz, qu’une pâle copie de la femme que vous avez connue. Vous qui l’aimiez, vous qui la chérissiez, vous qui la connaissiez, auriez-vous voulu que sa vie ne soit faite que d’errance incertaine, ballottant entre une amnésie profonde et une absence d’objectifs à atteindre ? Je vous dois la franchise : sa mort – au sens physique du terme – m’arrangeait plus que nécessaire, mais c’était là lui rendre service que d’enfin la libérer. Elle n’a pas souffert, si telle est ta question. Ce fut rapide, et bref. »


Là encore, tout ce qu’il disait était formellement la vérité - ou il en était en tout cas persuadé lui-même : quand les shinobi apprendraient-ils que leur existence même est une perpétuelle torture, une souffrance qu’on ne peut stopper qu’en éradiquant leur espèce de la planète ? Mais tous n’étaient pas à exterminer. Non, certains avaient de la valeur, en tant qu’humains, en tant que penseurs, en tant que soldats. C’était le cas de Kawaguchi Tsukiko.

« Tsukiko m’a croisé, après votre entrevue à Konoha, autre village militaire qui l’a séquestré avant de la laisser repartir sans protection, comme un vulgaire chien dont on veut se débarrasser. Je dois l’avouer, j’avais comme projet de pourrir un peu plus le système, comme j’avais entamé les prémices avec Yamuro. Néanmoins, il ne m’a pas été nécessaire de faire quoique ce soit. Les shinobis avaient soulevé leurs robes, et lui avaient montré comme à une adepte digne d’eux leurs monstrueuses nudités. Elle a vu les ninjas tels qu’ils sont réellement, et elle s’est demandée pour qui elle travaillait. Avec moi au Pays du Soleil, elle a été vaincue et de nouveau capturée par Konoha. Je doute de leur clémence quant à sa nouvelle libération, cependant, vu les conséquences de nos actes. »


Là encore, il souriait. Lui aussi avait compris depuis longtemps ce qu’était ce monde. Si toutes les grandes guerres impliquaient les shinobis, n’y avait-il pas une raison ? Le syllogisme est pourtant simple à entreprendre : les guerres sont créées et entretenues par les ninjas. Sans ninja, pas de guerre. Et sans guerre, le monde est en paix.

« Ne me plaignez pas, Kioshi, je n’ai pas vu que le mal dans tout ce que j’ai pu observer des shinobis. Le mal existe, mais non sans le bien : tout comme l’ombre existe mais non sans la lumière. Je sais qu’il existe des shinobis valeureux, qui reconnaissent mon combat, qui reconnaissent l’horreur de leur nature. Ce serait m’injurier que de ne voir en moi qu’un mépriseur de ninjas. Mais à quoi servent-ils ? Que font-ils ? Comment agissent-ils ? Qu’importent que les idées et la conscience soient vivantes si les bras sont morts. C’est ce pour quoi je me bats. Pour que ce monde soit en paix. En réelle paix, pas en transition vers une autre guerre. Pour que les gens biens cessent de subir la folie des puissants et des chefs de village. Pour que des shinobis de qualité cessent de subir les affronts de ceux de pacotille. Pour que des gens comme Tsukiko ou toi puissent arrêter de souffrir à cause de ninjas comme Oniri, Yami, Miko et j’en passe. Ne vous méprenez pas, une nouvelle fois. Mon but n’est pas de supprimer l’Ordre Shinobi. Il ne l’a jamais été. Et il ne le sera jamais. »


Il tourna sa tête vers la statue qui les toisait du regard, ses yeux scintillèrent à l’évocation de son projet. Quelle bande d’insolents. Croyaient-ils réellement qu’il allait laisser le monde aux mains des civils ? Les guerres shinobis n’existent effectivement qu’à cause des ninjas ; mais seulement parce qu’ils sont la forme supérieure de l’évolution. Sans eux, ce sont les civils qui s’entretueront – et les singes si ces derniers venaient à disparaître.

« Mon but est de le remplacer. Et je vous propose de marcher à mes côtés. Pour nettoyer les affronts du passé. Pour pouvoir instaurer une paix durable, où des shinobis de qualité seront garants de la sécurité du monde et non d’un bout de territoire, qu’ils s’empresseraient de vouloir agrandir en attaquant leurs voisins. Le but est et a toujours été la fin des villages militaires tels qu’ils sont maintenant. Marchez à mes côtés, Yamada Kioshi. Allons conquérir le monde. Pour son plus grand bien… »
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Message(#) Sujet: Re: En toute discrétion En toute discrétion EmptyJeu 6 Juil 2017 - 14:45


    J’hésitais longuement. Alors que je le laissais parler, mes clones restèrent prêts à fendre sur lui au moindre signal. Mais hélas : il disait vrai. Au fond de moi, je ne pouvais nier ses propos. Il demeurait pourtant une autre partie bien belliqueuse à l’encontre de Jiseyama. Je me sentais coupable de la mort de Zanshi : je me devais d’être là pour la protéger, d’être sa lumière. Alors, lorsque je la revis aux côtés de Jiseyama, je voyais là l’opportunité de me racheter. Croire qu’il m’était possible de ramener cette ombre vers la lumière, la personne qu’elle était, celle que j’aimais… Et ça, cet espoir peut-être futile me fut enlevé des mains de cet homme !

    Mais il y avait de nombreuses parts d’ombre dans les propos du grand criminel recherché.

    « Les prémices avec Yamuro ? Les conséquences de vos actes au pays du Soleil ? »

    J’avais passé un long séjour aux oubliettes, loin du monde et de ses événements. Et avant ça : je cherchais Kibõ qui avait été kidnappé. J’avais appris pour Rokubi après mon évasion, mais j’ignorais pour Kyubi et pour la malédiction de Kibõ. Juste qu’il avait été retrouvé…

    « Finalement tu n’es pas comme ton prédécesseur masqué : tu connais la faille de son plan. Détruire les plus forts ne mettra que d’autres personnes à leur place. Je suis d’accord sur le fait que les villages n’est pas le bon système, et j’ai ma propre idée de la voie à suivre… Mais dis-moi d’abord, quelle est la tienne ? Comment choisiras-tu ces ninjas de qualité ? De quelle façon seront-ils garants de la sécurité dans le monde ? Que je vois si nos visions convergent ou si elles divergent…
    Mais dis-moi, que se passera-t-il si je refuse ta proposition ? »


    Je soufflais longuement. Peut-être n’était-il pas un visionnaire fou mais un rêveur réaliste ? Peut-être était-il le moyen de concrétiser mon plus grand but auquel je ne pouvais que difficilement accéder depuis ma déchéance ? Je finis par tendre ma main dans sa direction, plusieurs doigts levés.

    « Voici mes conditions :
    Primo : je veux le corps d’Habashi Zanshi. Pâle copie ou pas, je dois l’enterrer là où repose sa famille.
    Secundo : vous ne touchez pas à Ketsueki Yami, j’en fais mon affaire. Quant à Oniri… Vous pouvez la capturer et la torturer si ça vous chante, mais ne la tuez pas. Si elle doit mourir, je veux lui porter le coup de grâce moi-même. J’ai encore quelques comptes à lui rendre… Miko, faites comme vous voulez.
    Tertio : vous ne ferez rien ni à mes amis ni à ma famille. Ils m’ont peut-être renié, mais je ne changerais pas d’avis là-dessus.
    Quatro : tu ne sembles pas porter beaucoup d’amour pour tes alliés, à moins que tu aies attendu en sachant qu’il s’agira de l’une de mes conditions, mais l’une de mes premières actions sera d’aller sauver Kawaguchi Tsukiko. Avec ou sans votre assistance. Si je l’ai fait pour mon oncle, je ne peux tourner le dos à mon élève.
    Cinquo : je veux voir ton visage. »

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