Je n’arrêtai pas depuis le petit matin c’était un véritable enfer. A croire que ça n’en finirait jamais. Je mériterais les honneurs pour le travail que j’accomplissais depuis la disparition de l’autre misérable. J’ignore ce qu’il advenait de lui mais s’il pouvait crever dans son trou ça me ferait une belle jambe. Tous accablés par un chagrin de ne pas voir leur figure de proue. Et moi je compte pour du beurre ?! Ingrats.

J’enchaînai papier sur papier, à une allure ahurissante. Une prouesse qui m’avait valu ce poste. Je n’étais pas ici pour rien après tout. Juste le temps de relever mes lunettes et une nouvelle missive était en partance pour je ne sais plus où. La vitesse d’exécution était primordiale et ne laissait place qu’à la mémoire courte. Si je devais me remémorer chaque histoire liée à tel ou tel papier, je ne m’en tirerais pas. J’en étais déjà à une bonne moitié de ma pile lorsque ma secrétaire vint perturber le silence apaisant de mon bureau.

Ils sont là Monsieur.

Eh bien faites les entrer ils sont pas là pour profiter de la salle d’attente.

Je n’avais bien sûr pas levé le nez de ma tâche. Mon temps était d’autant plus précieux que le rôle de cette simple subalterne. Puis mes deux invités firent leur entrée. Là je leur octroyai mon aimable visage naturel tout de même :

Asseyez-vous.

A vrai dire qu’ils le fassent ou pas je m’en moquais éperdument. C’était juste le temps de terminer cet ordre de mission urgente. Lorsque je l’eu joint à la pile épaisse à ma droite, je posai finalement ma plume pour un petit moment de répit. Des mots à l’encre j’allais passer à la parole, alors que mon regard se posait alternativement sur le Jisetsu et la samouraï que j’avais convié à cet entretien :

Vous n’êtes pas sans savoir que le Mizukage a été capturé suite à son honteuse défaite face aux forces Kumojines. Ces dernières nous ont informé il y a peu d’un accord passé entre le Rokudaime et leur chef. Un accord débouchant sur un traité de paix entre nos deux nations mais pas à une libération immédiate du Mizukage.

Je fouillais rapidement les dossiers à côté de moi pour en tirer une feuille jaune que je relisais rapidement avant de la déposer face à moi, parfaitement alignée avec le reste de mon bureau :

Le Mizukage sera libre lors de la tenue du Gokage sur les terres de Yu no kuni. Le clan Jôki se porte garant de l’évènement où toute nation est invitée à se rendre de manière neutre. Aucune échauffourée et aucun dérapage ne sera accepté. Ce sera l’occasion pour les Kages de discuter des problèmes affectant le Yuukan à l’heure actuelle. Et pour nous de retrouver un semblant de crédibilité, si on peut appeler ça comme ça au vu du déshonneur que notre cher Kage nous a infligé.

Je n’étais pas spécialement en rogne contre lui. Pas plus que d’habitude en tout cas. Mais il fallait dire ce qui est, il avait été médiocre et minable. Je passais à la suite du discours sans plus de cérémonie, et sans laisser l’occasion à mon auditoire d’en placer une. Un gain de temps considérable.

Votre rôle sera simple. Vous rendre à Yu no kuni et intercepter le Rokudaime. Il assistera au Gokage puis celui-ci fini vous reviendrez ici illico-presto. Ses vacances sont terminées. D’ailleurs vous aurez une tâche particulière à accomplir une fois que vous l’aurez retrouvé : lui remettre ceci.

Une lettre à l’enveloppe verte jaillit de sous mes dossiers pour finir face au duo. Je tapotai le papier du doigt en les regardant chacun avec insistance.

Elle est bien sûr scellée et marquée d’un sceau empêchant quiconque de la lire par des moyens subsidiaires. Pas de tour de magie façon Jisetsu par conséquent. Seul le Rokudaime Mizukage est habilité à lire son contenu et lui seul devra en prendre connaissance. S’il souhaite partager les infos avec vous, ça le regarde.

M’étant montré on ne peut plus clair, car je l’étais toujours, je ne voyais pas d’autres choses à ajouter. Je reprenais une missive en griffonnant dessus sans prêter attention à mes invités. Absents ou non, je beuglai à l’intention de ma secrétaire :

Faites venir Kyuurai.

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