La nukenin tire longuement sur sa cigarette et relâche avec lenteur un épais nuage de fumée depuis la commissure de ses lèvres. Assise sur un tabouret devant un comptoir, les jambes croisées, elle apparaît comme qui dirait de nulle part. Difficile de dire depuis combien de temps elle se trouve là en réalité. La clientèle déjà présente ne semble pas l'avoir remarqué avant cet instant précis. De nombreux regards s'attardent sur la Nukenin aux courbes provocatrices.

Elle, de son côté, en fait naturellement abstraction en se contentant de mettre en valeur la pair de holsters harnachée à ses cuisses ; de quoi dissuader les indigents ne souhaitant pas finir la soirée avec douze gramme de plomb dans la cervelle. Seulement, elle n'est pas ici pour alanguir sa soirée dans en ces lieux, ni pour défourailler de l'ivrogne à vu, mais pour une raison ou plutôt pour une personne bien précise. Une personne installée juste à côté d'elle et l'ayant très certainement remarqué depuis peu.

« Vous savez... » Lança t-elle en recrachant une énième volute de fumée. « Je dois m'avouer étonnée par les nombreuses surprises que m'offrent la vie. J'ignore si vous savez qui je suis, mais vous pouvez vous contentez de me voir comme cheffe d'une enreprise qui recrute. »

Elle tourne la tête, un sourcil haussé en direction de son interlocuteur, consciente d'avoir toute son attention. Dehors la nuit est pleine et l'obscurité est chassée par les innombrables lumières de la ville. Le bar lui est mal éclairé et il y plane une pleine odeur de tabac chaud et d'alcool. Les verres tintent ça et là. De tant à autre l'on entend le son typique d'une queue de billard percuter un jeu de boules. Les paris sont lancés, les cartes s'abattent. Red, elle, joue à un tout autre jeux.

« Je dois cependant vous avouer être très insatisfaite de mon département des ressources humaines. Selon eux la main d’œuvre se fait rare. Et toujours selon eux la responsabilité incomberait à un démon ayant tué tout ceux qui méritent d'être tué dans ce pays... »

La preuve étant, une partie de la clientèle n'est là que pour noyer les tristes avènements des semaines passés dans l'alcool. Or, aussi improbable que cela puisse paraître la démone reste parfaitement hermétique à toute la misère que ce monde recrache...

« Ainsi que tout ceux qui ne le méritent pas... » Ce qui ne l'empêche pas de parfois faire preuve d'un semblant d'empathie. A sa manière tout du moins « Toujours est-il que cela n'arrange en rien mon problème. J'ai énormément de travail, de tâche à déléguer, mais je n'ai trouvé personne pour les assumer. J'ai donc décider de prendre personnellement part aux recrutements en menant des investigations plus poussées. Et certains de mes collaborateurs ont finit par me rapporter une rumeur. »

D'une petite tape de l'index elle envoie s'échouer les braises pendants à l'extrémité de sa cigarette directement dans le cendrier. Il y a ce sourire sur ses lèvres, ce sourire étrange, voulant absolument tout et rien dire à la fois, raison pour laquelle il est difficile de savoir ce qu'elle pense. Les petites lunettes rondes aux reflets écarlates posées sur son nez n'aident en rien à la comprendre.

« Celle d'un Shinobi plus que prometteur, se promenant actuellement à la mégalopole. Il jouit d'une certaine réputation bien que l'on n'ait pas entendu parler de lui depuis un moment. Aux dernières nouvelles il résidait à Konoha avant d'arriver ici. Et en jeune responsable d'une entreprise prometteuse vous n'êtes pas sans vous douter que j'ai décidé de sauter sur l'occasion pour rencontrer cet homme afin de lui proposer un travail à tant partiel... »

Elle marque volontairement une pause pour souligner la valeur de ces prochains mots.

« Qui consiste à sauver le monde... »

Le ton détaché qui ressort de son discours à quelque chose de consternant, mais aussi d'étrangement envoûtant.

« Mais la question reste entière ! »

Elle s'interrompt pour tirer une ultime fois sur sa cigarette avant d'en écraser le mégot.

« Monsieur.Pô, avez vous quelque chose contre la chasse au gros gibier ? »

Le temps passe. Le monde change. Les gens aussi ! Il faut pouvoir s'adapter et c'est exactement ce qu'elle fait. Après avoir abattu l'empereur la chasseresse écarlate s'attaque désormais à un tout nouveau genre de proie.

Spoiler:

Nos deux protagonistes se trouvaient actuellement dans un bar de la mégalopole de Kawa no kuni, ils buvaient un verre tout en se renseignant sur tout ce qu’il y avait à savoir aux alentours, les dernières rumeurs, etc. L’on pouvait en apprendre beaucoup de par la bouche de ces alcooliques. Après, il fallait comprendre qu’avec ce qui s’était passé ici, beaucoup noyaient leurs soucis dans l’alcool. La perte d’un proche, la perte d’une maison, la perte de toute une famille peut-être. Les monstres ayant attaqués Kawa n’avaient eut aucune pitié et c’était toujours la populace qui prenait en premier. Des hommes et des femmes avaient été totalement happés par ses attaques surpuissantes, des enfants, des vieillards, des animaux, tous sans exceptions. La fureur et le cataclysme c’était abattu sur eux. Donc en soit, chacun essayait d’oublier comme ils le pouvaient, de noyer le chagrin, de passer à autre chose, une étape importante du deuil, mais c’était encore trop tôt. Bien trop tôt. Toujours vêtu de leur cape grise, les deux protagonistes discutaient entre eux. Il s’était passé beaucoup de choses pour les deux hommes, une rencontre particulière avec un pirate alcoolique, une rencontre exprès avec le Daimyo. Le verre à moitié terminé, Eien se mit alors à partir sur le côté, afin d’attraper une table qui venait de se libérer, il commençait à y avoir pas mal de monde dans ce bar, et le Gekei n’appréciait pas exactement ça.

Mais une jeune femme juste à côté du polymorphe se mit à parler, comme pour le retenir, ce qui eu bien évidemment l’effet escompté. Se redressant, il lança un petit regard furtif tout en retenant Eien par l’épaule. Lui n’avait pas réellement entendu ce que la jeune femme venait de dire, donc il était logique qu’il continue sa course jusqu’à la table qui venait de se libérer. Sans prêter attention à la main sur l’épaule, il se défit avant de continuer sa route pour finalement aller s’asseoir. Et lorsqu’il vit que Pô ne l’avait pas suivit, il poussait un simple râle et un soupir avant de se lever de nouveau. Mais quand il vit qu’il était en train de discuter avec la protagoniste aux cheveux rouges, il se ravisait et s’assit de nouveau, posant son verre sur la table. Il observait la scène, comme pour intervenir au cas où il y aurait un soucis, pour défendre Pô en somme. Les deux étaient désormais un duo intarissable qui veillait l’un sur l’autre. Ils n’avaient eu aucun problème depuis qu’ils étaient arrivés au sein de Kawa no kuni, mais les choses pouvaient rapidement changer et tourner au vinaigre en une seule soirée. Les deux hommes étaient toujours qui le qui vive avec tous leurs sens en alerte, ce serait surement pour le mieux dans ce monde où tout pouvait nous tomber dessus sans que l’on ne le désire.

La jeune femme aux cheveux rouges parlait tout en regardant le comptoir. La première phrase était étrange : elle ne se présentait que comme la dirigeante d’une entreprise en pleine phase de recrutement. Elle avait une apparence très provocatrice, très peu vêtu, avec de voluptueuses jambes croisées, qui attirait forcément les regards. Premier point négatif, Pô n’aimait pas se faire remarquer. Et il voyait bien que le fait que cette « beauté » lui adresse la parole. Mais cette fumeuse n’attirait cependant pas forcément l’attention de Pô, mais si elle était en train de lui parler. Son discours était étrange. Il ne s’y connaissait pas vraiment, mais lorsque l’on voulait recruter quelqu’un, on commençait par se présenter et par présenter l’entreprise que l’on dirige, pas par avouer que les ressources humaines merde totalement. Mais soit, chacun sa méthode. Quelque chose d’étrange et d’étonnamment puissant se dégageait de la jeune femme. Peut-être n’était-elle pas là par hasard. Elle devait avoir raison, si c’était réellement une entreprise, le démon qui avait attaqué Kawa devait avoir fait son œuvre également chez elle, comme dans tous le pays. Elle prétexta que celui-ci avait tué tout ceux qui le méritaient, ou pas. Son discours était étrange et Pô devenait méfiant, ses sens étaient toujours en alerte.

Il désirait mettre fin à cette conversation en quittant la compagnie de la jeune femme. Il mit alors la main sur son verre avant qu’une de ses phrases ne le fige sur place. Elle avait entendue une « rumeur » ? C’était pour cette raison qu’ils étaient là avec Eien, il devait donc rester sur place et continuer d’écouter la plaidoirie de la rousse. Mais il s’avérait que la rumeur en question était autour du Serpent lui-même. Finalement, la jeune femme n’était pas venue ici dans le but de prendre un verre en fumant sa clope et en attirant les différents regards des gens et des alcooliques du bar, elle venait ici pour lui. Tout commençait à se lier. Si elle n’avait pas parlé de son entreprise ni de son nom, c’était que cela devait avoir un lien très proche de l’illégalité, d’activités illégales et limites dangereuses, voilà ce qui se dégageait d’elle. C’était une shinobis. Et visiblement une kunoichi assez influente à Kawa pour avoir des espions qui leur rapporte les rumeurs ainsi que tout ce qu’ils voyaient. Elle connaissait le serpent, son nom, son appartenance à Konoha et surtout, elle avait su où le trouver. Pô savait que son identité pouvait être connu de certains, il était après tout le chef du clan Gekei et l’arrivée de cette famille au sein de Konoha avait nourri beaucoup de spéculations de la part des autres nations. Elle venait donc pour lui offrir un travail.

« Beaucoup de gens vous ont-ils suivit après leur avoir donné si peu d’informations sur cette entreprise de super-héros ? Chasser le gros gibier est mon être tout entier. Si vous me connaissez, vous savez donc ce que je fais. Cependant, je ne suis pas extrêmement attiré par cette offre que vous me faites. Il faudra plus que ça pour que je mette mes talents à votre service. Votre nom déjà pour commencer ? Il marquait une courte pause en amenant son verre entre ses lèvres, laissant glisser le liquide alcoolisé dans sa gorge. Et peut-être également le véritable objectif de votre entreprise. Quel est ce gros gibier que je suis censé traquer ? »

Dit-il franchement, sans détour et sans prendre de gants. Si cette femme était aussi influente que ça, elle aimerait sans détour une telle attitude, car elle n’avait pas de temps à perdre avec des manières, tout comme le Serpent d’ailleurs. Finalement, Pô esquissa un sourire, car l’aura que dégageait cette femme attirait plus sa curiosité que la proposition d’emploi qu’elle venait de lui faire. Après tout, il avait raison, quel sorte d’imbéciles la suivrait sans poser de questions alors qu’elle n’avait même pas donné son nom, qu’elle disait représenter une entreprise de chasse au gros gibier qui servait à sauver le Yuukan ? Que des fous, et généralement, ces hommes là étaient les premiers à mourir sur un champ de bataille. Mais il était par contre amusé de la situation, la curiosité n’était pas suffisante pour qu’il la suive et elle devrait donc faire un effort de plus pour le convaincre. Il était vrai que Pô et Eien cherchaient à tout connaître de Kawa, donc si une entreprise de super-héros s’y trouvait, cela ne mettrai guère longtemps pour la trouver, mais le fait qu’elle vienne à eux était assez.. Surprenant.

Elle ne fait rien au hasard. On ne le dira jamais assez. Telle une grande joueuse aux jeux de manipulation toutes ses actions sont entreprises dans un but précis. C'est ainsi qu'est né cette formidable mascarade du nom de Saibogu Red ou encore cette arnaque d’envergure mondiale appelée Kyomu jetée à la face de l'empire et des grandes nations. Vouloir comprendre revient à essayer de comprendre leur cheftaine en la dévisageant à travers un prisme à mille faces. Et si elle a décidé d'aborder le Gekei de cette façon, c'est pour une raison précise qui, une fois n'étant pas coutume, lui échappe également. Or, malgré toutes ces facéties, ces petits jeux de pouvoirs et de circonstances, il y a toujours en elle cette petite nuance subtile qui la différencie des autres.

Elle a en effet beau être une fine manipulatrice cela ne l'empêche pas de s'être toujours montrée, au possible, honnête et juste avec ses nombreux collaborateurs. La trahison et le mensonge, bien qu'ils fassent parties intégrantes de son vocabulaire sont relégués dans les dernières pages de son dictionnaire par des principes et des codes d'honneurs. Pour faire simple, il y a toujours en elle cette vieille constances militaire qu'une intense vie de Nukenin n'est parvenue à balayer. Toujours est-il que la chasseresse apprécie tout particulièrement ce qu'elle entend du serpent et ne manque pas de le faire savoir en affichant un sourire satisfait de sous ses lunettes.

« Difficile à dire, je me déplace rarement pour recruter, uniquement lorsqu'il est question d'individus prometteurs ou bénéficiant d'une certaine renommée. »

Elle sort un petit paquet de sa poche, en tapote le fond pour extraire une deuxième cigarette en la coinçant dans la commissure de ses lèvres. La flamme vacillante de son briquet ne tarde pas à l'allumer. Tout cela dans le même temps où le Gekei termine son verre. A chacun ses vices et la Saibogu pivote dès lors sur son tabouret pour faire face à son interlocuteur.

« Cela nous fait un point en commun Monsieur.Pô. La chasse est aussi en quelque sorte l'une de mes spécialités. » Si cela peut paraître évident pour le Gekei vis-à-vis de sa seconde nature reptilienne, pour le cas de la cheftaine c'est... disons le... légèrement plus complexe. « Et je recherche en ce moment des individus talentueux dans ce domaine pour participer à ce qui sera sans doute la plus grande chasse de toute l'histoire du Yuukan »

Si son homologue prédateur est un senseur, chose dont elle ne doute pas un seul instant, il doit être en mesure d'évaluer la puissance de son interlocutrice. Et si aucun d'eux ne peut prétendre à pouvoir prendre l'ascendant sur l'autre, l'on peut aux moins affirmer avec certitude qu'ils font pratiquement jeux égales. Autrement dit, il sait qu'il n'a pas affaire à une Kunoichi sachant très exactement ce qu'elle dit.

« Vous m'excuserez, mais je vais devoir commencer par briser vos rêves. Nous ne sommes pas une entreprise de super-héros, mais plutôt de super-vilains. Tout du moins c'est sans doute ainsi que le monde nous perçoit. La vérité est que nous œuvrons au-delà du cadre de ses lois tantôt pour nos intérêts, tantôt pour le sien... Nos méthodes et nos points de vues ne correspondent pas à ce que la société détermine comme politiquement correct. Pour autant, il y a peu, quelque chose est parvenue à tous nous mettre d'accords. »

Elle s'interrompt un court instant pour tirer sur sa cigarette et en recracher la fumée.

« Rokubi. Et nous pensons que ces frères et sœurs sont tout autant de menaces pour l'avenir de notre monde. Rendu à ce stade il est encore impossible de savoir ce qu'il en retourne précisément, raison pour laquelle je cherche à rassembler une équipe composée de shinobi chevronnés apte à rassembler des informations ainsi qu'à traquer ces créatures. Partant de là nous aviserons sur ce qui pourra être fait à savoir s'il est possible de les sceller ou encore de les éliminer. »

En abordant Pô de la sorte, la nukenin s'est assurée de savoir ce qu'elle veut savoir sur lui et désormais, en juste retour des choses, elle s'assure que le Gekei sache tout ce qu'il veut savoir sur elle et ses projets.

« Mais j'en oublie mes bonnes manières... »

Elle soulève ses lunettes pour les poser au-dessus de son front et plante son regard, qui est à l'image d'un intense brasier d'émeraudes, dans ceux du serpent. Le sourire plein de charme va de pair avec la main qu'elle lui tend.

« Saibogu Red, cheftaine du Kyomu, enchantée de faire votre connaissance Monsieur.Pô »

Toujours au sein de ce bar, avec un nouveau verre dans les mains, le Gekei du serpent continuait d’écouter la jeune femme aux cheveux rouge qui se trouvait près de lui. Elle parlait de ce qui l’amenait, tout en répondant aux interrogations du Serpent. Le Sans-Visage quant à lui écoutait avec attention, car cette femme ne semblait pas être n’importe qui, et chacune de ses paroles était importante. Chacun de ses paroles pouvait transmettre un message de la plus haute importance. Mais soit, la jeune femme commençait déjà par écouter son interlocuteur avant de répondre avec précision à chacune des interrogations du Serpent. Enfin, en partie. Elle prétextait ne se déplacer que et uniquement pour le recrutement des gens qui en valaient vraiment la peine, des gens ayant des talents particuliers ou une réputation qui n’était plus à faire. Si la jeune femme avait entendu parler de Pô, elle le savait chasseur, ce qui était une aubaine pour elle, pour faire sa chasse au gros. Le Blond écoutait avec attention, sans pour autant faire retomber ses sens, qui restaient encore et toujours en alerte. Du coin de l’œil, il pouvait toujours voir Eien qui buvait son verre sans pour autant quitter Pô des yeux. Il le surveillait, voir si cette conversation tournait au vinaigre.

« Une véritable aubaine pour vous que je sois dans les parages alors ? Ou peut-être avez vous fait beaucoup de chemins pour me trouver ? Je voyage ici en visage découvert sur les terres de Kawa certes, mais vous avez fait vite. Très vite. »

Dit-il alors qu’il laissait la jeune femme continuer son argumentaire. Il s’agissait là d’un recrutement pure et simple, mais la réponse de Pô pourrait changer beaucoup de choses, pour la jeune femme comme pour le Gekei. La jeune femme confessait être aussi une traqueuse, raison pour laquelle elle avait trouvé Pô assez facilement. Même s’il avait une raison pour ne pas se cacher, elle avait tout de même fait extrêmement vite pour mettre la main sur le blond. Elle qualifiait ensuite son entreprise au contraire de celle de super-héros, de super-vilains ou du moins, c’était la façon dont la qualifiait ce monde. A cette phrase le Serpent commençait à mettre un nom sur cette « entreprise » et confirmait l’hypothèse qui allait suivre. Un sourire intérieur intervint lorsque la jeune femme parlait de politiquement correcte, que leurs méthodes ne l’étaient pas. Mais qui pouvait réellement définir ce qu’était le politiquement correcte ? En prenant une autre gorgée de son verre, le portant à ses lèvres avant de se brûler l’œsophage avec l’alcool pur. Puis il prit de nouveau la parole.

« Qui parle de politiquement correcte ? Les nations tuent des milliers de personnes pour le bénéfice et le pouvoir en parlant de politiquement correcte, qu’il est normal de rechercher la grandeur. Mais elle ne s’obtient que par le massacre de celle des autres. »

Une simple pensée lancée sans réelle intention de poursuite d’un quelconque débat. Ou si, peut-être juste pour préciser qu’il n’avait absolument rien à foutre que leurs méthodes ne soient pas politiquement correctes. Il avait de plus en plus de mal à séparer le bien du mal, le correct de l’incorrect. Mais ce que la jeune femme continuait à dire choquait un peu plus le Cent-Visages : elle désirait embaucher Pô pour aller à la chasse au gros effectivement. Aux bijuus. Une entreprise extrêmement risquée lorsque l’on sait les dégâts qu’ils peuvent causer juste en soufflant sur quelque chose, la dernière guerre et ce qui s’était passé dans ce même pays en était une preuve grossière et flagrante. Et cette femme voulait tout de même se lancer à la chasse de ces créatures. Rokubi, mais aussi tous les autres étaient les cibles de cette femme qui conclua par son nom : Saibogu Red, cheftaine du Kyomu. Sans se cacher, les yeux du Gekei s’écarquillèrent. Il savait que Kakeshouu était mort, il savait qu’il avait affronté un duo très puissant. Que parmi eux se trouvaient l’actuel Raikage Kadoria Manzo et l’autre était une femme, une puissante du Kyomu. C’était donc elle. Il se tournait alors en direction de Red.

« Vous avez tuée Kakeshouu ? »

Tous ses sens en alerte, il sentit qu’Eien s’était redressé devant la réaction inhabituelle de son compagnon. Mais un simple signe de la main, paume en avant le ravisa, il se contentait alors de s’asseoir, prenant une position alerte, les deux mains sur ses genoux, fin prêt à venir à toute vitesse pour régler le compte de la jeune femme. Tueuse d’Empereur ou non, elle aurait très certainement du mal à se débarrasser des deux hommes si combat il devait y avoir. Mais une chose était désormais certaine, le choix de Pô influerait sur beaucoup de choses. Eien, Pô, ou Red. Mais il y avait un autre choix à prendre en compte. Autrefois, il y a longtemps de cela, avant la fondation de l’Empire du Samui, Kakeshouu avait été un ami et un allié, l’autre choix ne serait-il par pour Pô d’éliminer ici et maintenant la femme qui avait mit l’empire à mal ? D’éliminer celle qui menait toute un groupe de mercenaire ? De tuer cette Saibogu Red ?

L'ultime question qu'il lui retourne fait chavirer la conversation vers une pente escarpée. Red peut le sentir en lui. Son rythme cardiaque qui s'est brutalement accéléré l'espace d'un instant. Le souffle jusqu'alors mesuré de sa respiration s'étant soudainement alourdi. La tension inhérente à des muscles crispés prêts à bondir à tout instant. Elle peut comprendre ses intentions, quand bien même une telle réaction arrive à la surprendre. Il est le premier à réagir de la sorte à l'annonce de son nom, comme quoi le coût de la rançon du succès peut-être exorbitant.

Elle est depuis le départ consciente de ce fait, de ce que l'avenir lui réserve depuis qu'elle a arraché ce cœur de glace de la poitrine de Kakeshuou. Pourtant, la voici qui demeure imperturbable, continuant de fumer sa cigarette sans détour. Il y a dans sa gestuel quelque chose d’intrigant, un détachement certain, mais aussi la curieuse impression que chacun de ses mouvements et méthodiquement calculé à l'avance. Dès lors il en ressort une forme de grâce féminine à la lauré entre la haute bourgeoise et l'assassin sulfureuse et passionnée.

« Précisément... » Répondit-elle en faisant preuve d'un calme déconcertant.

En dépit de la tension qui progressivement épaissit l’atmosphère, la démone semble totalement imperturbable aux relents d'animosités qui parcourent le Gekei. Elle sait quoi dire, elle sait quoi faire, mais se prépare toujours à intervenir en cas de pépin. En effet, quand bien même elle ne laisse rien paraître, l’entièreté de ses sens est en éveille, analysant la moindre vibration, le moindre son, la moindre odeur.

« Nous étions sur le même champ de bataille, sur la Plaine de Fer. Et nos armes ont finit par se croiser. Il était avec l'un de ses hommes, j'étais épaulée par le Raikage, mais au final c'est moi qui ait porté le coup de grâce. »

Le simple fait d'évoquer cet événements passé lui fait revivre la scène sous ses yeux aveugles. Seulement, elle n'éprouve plus aucun frisson en se revoyant passer à l'acte. Il n'y a plus rien, si ce n'est ce grand vide que la mise à mort du Kamui a laissé dans son cœur. Et elle se demande aujourd'hui ce qui pourra bien combler ce manque. Les bijuu peut-être ?

« Vous semblez être attaché à lui. Je ne peux vous comprendre. C'était un grand homme. Et quand bien même l'on pourra juger ou douter de ses actes, nul ne pourra jamais nier qu'il était un grand homme et que son nom marquera à jamais notre histoire. Je pourrais vous dire que j'éprouve des remords à l'avoir tué, or ce n'est pas le cas. Tout du moins pas comme il se devrait. Je vous l'ai dit nous étions sur un champ de bataille. C'était lui ou moi. »

Elle estime Pô suffisamment intelligent, ou tout du moins suffisamment expérimenté pour comprendre où est-ce qu'elle cherche à en venir. On ne choisi pas toujours ses guerres, on ne choisi pas toujours ses adversaires, mais l'on choisi si l'on décide de vivre ou non. Et soudainement l'on sent quelque chose changer dans le comportement de la cheftaine. Elle expulse la fumée de sa cigarette par les narines en même tend de se fendre d'une moue navrée.

« Le pis dans tout cela... Et qu'il est resté fier jusqu'au bout et ses mêmes permis de mourir avec le sourire. »

C'est précisément ce sourire qui continue encore de hanter ses nuits, mais elle ne s'attarde pas en sentimentalisme et semble retrouver rapidement contenance, s'étant, semble-t-il rendue compte de ce moment de faiblesse.

« A présent que vous savez tout ceci, le choix est votre Monsieur.Pô, soit vous décidez de m'attaquer épaulé par contre collègue de sorte à ce que nous nous étripions joyeusement dans ce bar, soit vous passez votre chemin, soit vous mesurez toute l’ampleur de la situation en comprenant que mes intentions vont bien au-delà de ce que peux avoir à nous offrir nos condition de Shinobi et acceptez de me rejoindre dans cette quête. Néanmoins, si l'idée de m'éliminer ultérieurement vous traverse l’esprit... »

Elle laisse cette fois-ci la fumée s'échapper par ses lèvres, un long filet fin et continu.

« Ayez l'amabilité de le faire après que nous ayons sauvé le monde. »

« Attaché à quelqu’un lui ? Et d’où tenez-vous ça ? Que pensez-vous savoir exactement sur l’homme qui se tient à côté de vous ? Vous pensez peut-être pouvoir lire en lui comme dans un livre ouvert ou prendre de façon omnisciente les informations d’une quelconque narration. Que vous ayez tuée ou non l’empereur ne fait aucune différence pour nous. Pô, cette femme ne m’inspire absolument pas confiance. Continuons notre route sans perdre plus de temps. »

« Saibogu Red, je vous présente Eien, mon fameux « collègue ». Dit-il avant de se tourner vers Eien, en lui lançant un regard franc, signifiant qu’il devait se calmer et se contenter de suivre le reste de la conversation tranquillement, chose qu’il ne semblait pas réellement décidé à faire. Le Gekei du serpent se tournait alors vers la jeune femme. Cependant, je dois tout de même admettre qu’il a raison. Ne prétendez pas connaître quoi que ce soit de moi. Vous avez tuée l’empereur, ce qui fait de vous je pense une guerrière assez aguerrie et expérimentée, donc ne tombez pas dans ce genre de piège d’académiciens, surtout lorsque vous désirez recruter quelqu’un. » Continuait-il a dire avec un calme qui déconcertait et énervait fortement le Suzurane. Celui-Clavait un tempérament impulsif et était de ce fait, absolument tout le contraire du Sans-Visage. Il avait décidé de le suivre dans ses plans conformément aux instructions du « Roi ». Pô était donc à la tête du duo et même si parfois les actions, réactions et décisions de son homologue l’agaçaient au plus haut point, il ne disait rien et se contentait d’écouter le Serpent. Pô se tournait une nouvelle fois vers son collègue.

« Prend un siège et écoute, ce qu’elle a à nous proposer est assez intéressant je dois dire. Je n’ai nul doute que tu y trouveras également ton compte. Il se tournait alors une nouvelle fois vers la Saibogu dont la renommée était désormais mondiale. En tant que chasseur, je dois avouer que depuis l’apparition de Rokubi, ces créatures me fascinent et j’aimerais énormément les voir de mes propres yeux. Je n’ai pas eu la chance de voir ces créatures de mes propres yeux malgré leurs récentes apparitions. Dites moi ce que nous devons faire pour vous rejoigne, cela dépendra de vos plans d’actions et des moyens que vous mettez en œuvre. J’imagine que vous comprendrez, mais je ne veux pas perdre mon temps pour rien. Comme vous je suppose. »

Il y eu alors un blanc alors qu’Eien avait finalement écouté les dires de Pô. Il s’était immédiatement tut à l’entente des bijuus. Tout le monde avait un ressenti les concernant : la peur pour beaucoup, la fascination pour d’autre comme le Gekei, une adoration pour certains croyants, une haine sans pareil pour ceux qui ont été victimes des châtiments de ces bêtes à queues. C’était un point commun que les deux hommes partageaient, une certaine fascination pour la dose colossale de puissance que chacun d’entre eux représentait. Alors que son compagnon s’était resservi un verre, Pô en avait fait de même et glissait doucement le liquide dans son estomac. Peut-être que cette Red pourrait leur offrir assez de ressources autant informationnelle qu’humaine pour leur permettre de voir ces créatures et peut-être même de les… A cette idée, le chef des polymorphes se tourna alors vers la jeune femme, encore une fois, toujours assit sur son siège avant de reprendre la parole. D’un sérieux sans pareil, il demandait.

« J’ai deux questions à vous poser, et de vos réponses détermineront notre implication dans cette affaire. La première est la plus importante : que comptez-vous faire de ces créatures une fois sceller ? Et la deuxième est.. Qu’avons nous à y gagner ? » L’interrompit alors Eien dont l’appât du gain était bien plus fort que chez le Serpent. Les hommes agissaient tous de façon différentes, ils avaient tous des intérêts qui divergeaient. Pô considérait plus important de détenir une information cruciale que de détenir des richesses. L’information pouvait, bien utilisée, donner la pouvoir à quiconque la détenait. Eien lui pensait qu’avec l’argent, l’on pouvait acheter ces informations. Mais c’était sans compter sur des choses humaines comme la loyauté, l’honneur, ou encore l’amour. Lançant un regard à son compagnon, sans colère ni reproche, il replongeait une nouvelle fois son regard dans celui de la femme qui se tenait à côté d’elle avant d’ajouter.

« Désolé de vous décevoir, mais il n’y aura pas d’effusion de sang ce soir. »

Il est étonnant de constater à quel point une phrase maladroitement placée sous couvert d'aptitude futur peut facilement émoustiller les esprits. Mais dans le fond en parler davantage revient simplement à s'attarder sur un détail sans importance. Et c'est pourquoi la Nukenin balaye tout cela d'un souffle léger tout en expulsant un nuage de fumée sous la forme d'une épaisse volute. La conversation ne tarde pas se recentrer vers un sujet plus intéressant.

« Comme je le disais... » Reprit-elle après un court instant. « Je cherche à rassembler une équipe de Shinobi spécialisés afin de me lancer dans la traque de ces créatures. Je sais qu'ils sont éparpillés à travers tout le continent et je sais aussi qu'à la vu des dégâts que Rokubi a causé, tout ceci ne sera pas une partie de plaisir. Or, avec le culte de fanatique qui l'accompagnait, j'ai toutes les raisons de penser que nous devrons nous mesurer à bien plus que des démons. »

Et pour être honnête aux yeux de la démone toute cette histoire a des airs de machination d'envergure mondiale. Les coïncidences sont trop grossières pour réellement en être. Les Bijuu qui, jusqu'alors ne sont vus que comme des mythes et légendes, apparaissent soudainement un peu partout à travers tout le continent, le tout en même temps. Rokubi et son culte surgissent de nul part pour semer la dévastation le tout le même jour où une bataille massive s'engage entre l'Empire et Kaminari. Le timing est beaucoup trop parfait au goût de la cheftaine, elle qui a une vague idée de qui peut-être mêlée à tout cela. La question reste toujours de savoir pourquoi et comment. Ce genre de questionnement, elle préfère se les garder pour elle actuellement, mais elle a la vague impression d'être, sans doute comme toutes les autres grandes puissances du continent, placée sur un échiquier à l'échelle continental. Et le plus beau dans tout cela est que nombreux sont ceux qui vont certainement se jeter dans la gueule du loup.

« Je n'ai encore pas de plan opératoire précis. Avant de se lancer à la chasse il nous est nécessaire de rassembler des informations est c'est aussi pour cela que je vous invite à nous rejoindre. Nous aurons accès à tous les moyens dont disposent mon organisation, mais nos effectifs se limiteront à notre équipe qui se composera de quatre individus. » Son regard se tourne et s'attarde sur Eien. Naturellement elle n'avait pas envisagé le cas des personnages secondaires. «  Car je tiens bien à insister sur ce fait. Ce sont à l'origines les compétences de Monsieur.Pô dont j'ai besoin. Je ne sais rien de vous et ne tiens pas à davantage encombrer nos effectifs. »

De part ses capacités sensorielles la cheftaine est en mesure d'évaluer le niveau du concerné. C'est réserve de chakra sont biens inférieurs aux minimums syndical requis pour participer à cette expéditions, et elle ne tient pas à s'encombrer de poids morts pouvant potentiellement la ralentir. Une seule personne dans son futur groupe déroge à cette règle, mais elle possède des capacités particulière qui, à contrario, permettent de sauver des vies. La démone n'a donc aucun intérêt à recruter cet Eien a moins qu'il ne parvienne à la convaincre via des raisons similaires. Aussi reporte-t-elle son attention sur le Gekei, centre de tous ses intérêts.

« Vous serez naturellement rémunéré à hauteur de votre investissement Monsieur.Pô, mais j'ose imaginer que si vous êtes bel et bien comme moi, un chasseur né, l'argent ne fait certainement pas parti de vos préoccupations. Bien entendu, il est inutile d'évoquer tous les points et avantage attrayant à cette fameuse chasse. Notamment le fait que nous écrirons nous même une page de l'histoire. Quand à savoir ce que je compte faire de ces démons... et bien j'ai déjà répondu à cette question deux messages plus hauts. »

Après quoi l'ex-Konohajin s'attarde en fausse excuse, comme quoi il n'y aura aucune effusion de sang ce soir. La nukenin hausse un sourcil tout en se pavant d'un sourir amusé.

« Heureuse de constater que nous avons pu éviter une succession d’événements forts regrettables. »

C'est un parfait mensonge. Malgré le fort intérêt qu'elle porte au Gekei, sa nature démoniaque aidant à la confusion, sommes toutes relatives, de son état de santé mentale décadent, elle n'est pas non plus contre l'idée d'un petit massacre.