Voilà une longue journée qui se terminait, durant laquelle j’avais encore effectué diverses petites missions. Ma mère me disait que je devais commencer par la petite porte avant de penser à des missions plus importantes et donc plus risquées. Mais moi je savais que c’était plus rassurant pour elle de savoir que j’allais aider des agriculteurs sur leurs terres plutôt que prendre les armes. L’instinct maternel dans toute sa splendeur, je ne pouvais pas lui en vouloir.

Enfin bref, il était à présent dix-neuf heures et quelques minutes, et j’aidai donc la maîtresse de maison à mettre la table pour nous deux. C’était encore difficile pour nous de se faire au vide qu’avait laissé mon père, mais malgré cela, nous gardions le sourire, car il n’aurait pas aimé que l’on s’apitoie sur son sort. Sur cette pensée, ma main se porta à mon attrape-rêve autour de mon cou, je fus pris d’une petite nostalgie.

« Cesse de rêvasser ! » S’exclama ma mère en ébouriffant sans ménagement ma tignasse rousse.

Je tournai la tête vers elle pour lui sourire, ma mère avait les mêmes cheveux rougeoyant, ils lui arrivaient pratiquement aux fesses depuis qu’elle avait cessé sa carrière. Ses yeux noisette plantés dans les miens, sa main quitta ensuite mes cheveux pour prendre le plat que je tenais, pour ensuite s’installer. J’allai en faire autant, quand on toqua à plusieurs reprises à notre porte d’entrée.

« J’y vais. »

Rapidement, j’arrivai au petit sas et ouvrai pour tomber sur un messager. Ce dernier m’informa qu’un groupe d’enfants étaient introuvables et que leurs parents les avaient cherchés partout, en vain. Des passants affirmaient avoir vu des jeunes s’aventurer aux alentours de la Forêt de la Brume, lieu propice aux légendes les plus effrayantes pour des gosses, la nuit. En d’autres termes, je devais m’y rendre pour les retrouver, et je serai accompagné d’un autre shinobi sur cette mission. Ayant toutes les informations, je saluai le messager, prévenais ma mère rapidement, avant d’enfiler mes chaussures et de partir. Instinctivement, je déployai de grandes ailes noires dans mon dos, et m’envolai au-dessus du village en direction de la lisière de la forêt. Au bout de quelques minutes de vol, je l’apercevais enfin. Lentement et tout en contrôlant ma descente, mes pieds touchèrent de nouveau la terre ferme.

« Alors, avec qui je suis censé entrer dans cette forêt ? » Mes yeux balayèrent l’endroit à la recherche de mon acolyte.

Spoiler:

Une jeune fille aux longs cheveux d’ébènes venait également d’arriver, alors que mes grandes ailes noires disparaissaient progressivement dans la nuit. Vu le chemin qu’elle avait pris, j’étais certain d’avoir été remarqué, mais elle m’ignora totalement. En fait, on aurait dit qu’elle ignorait que nous étions deux sur cette mission. La voyant se présenter à l’entrée de la forêt, d’un pas rapide je me rapprochai pour lui parler.

« Bonsoir, tu n’aurais pas été envoyée ici pour retrouver un groupe d’enfants ? On m’a dit que j’aurai une coéquipière. Je m’appelle Kosobayui Akio et toi ? On devrait se dépêcher, avant qu’ils ne s’éloignent trop. » Lui dis-je avec un léger sourire.

Le ton qu’elle prit pour me répondre m’étonna assez : une voix froide, et morne, comme si elle avait juste été programmée pour répondre à ces questions, mais n’en avait aucune envie, ou elle s’en fichait ? Mon visage demeura cependant assez neutre, ne marquant aucunement ma surprise. Yu était du même clan que moi, pourtant je la trouvais différente, vraiment effacée. M’enfin, du moment que notre boulot se passait correctement.

La forêt de la brume avait un aspect particulièrement lugubre la nuit, surtout avec tous ces arbres qui commençaient à peine à fleurir. Certains étaient encore décharnés, d’autres complètement recouverts de feuilles. De quoi attirer une bande de gamins en manque d’aventures et d’adrénaline en somme. Tout était silencieux, soit ils jouaient à un jeu nécessitant d’être calme, soit nous étions encore loin. Il nous fallait encore nous enfoncer dans les bois pour trouver quoi que ce soit. Les branches craquaient sous nos pieds à chaque pas que nous faisions, et bientôt quelques bruits aux alentours commencèrent à se faire entendre, mais sans que nous sachions d’où ils venaient exactement et de qui. Les animaux sauvages étaient actifs la nuit.

« Tu as l’air assez à l’aise dans cette forêt, tu y es déjà venu ? » Chuchotai-je.

Notre chemin à travers la forêt se fit dans le silence le plus total après nos présentations. J’étais originellement quelqu’un de sociable, qui n’avais aucun mal à me lier aux autres, mais je savais aussi reconnaître lorsqu’une personne préférait ne rien engager. Seulement en voyant à sa façon d’agir que la Kosobayui connaissait les lieux, je m’étais senti obligé de lui poser la question, si cette forêt lui était familière, nous aurions surement plus de chances de retrouver ces gamins.

Elle me répondit avec le même ton glacial que précédemment, non sans arquer un sourcil. En effet, pour quiconque n’ayant pas en plus de la connaissance des lieux, un bon sens de l’orientation, il serait impossible de s’y retrouver. Sur cette pensée, une plume d’un blanc immaculé se forma dans ma main droite. Son extrémité renforcée par mon chakra, alla se ficher dans un arbre, l’autre bout pointant dans la direction d’où nous étions venu. Je comptai en placer au fur et à mesure de mon avancée, car il était inévitable que nous devrions nous séparer tôt ou tard pour couvrir plus de terrain. Ça me servirait à guider ensuite les petits vers la sortie.

Alors que je plaçai une seconde plume blanche, ma coéquipière reprit la parole, à ma plus grande surprise. Mes deux orbes orangés se tournèrent vers elle, puis je lui répondis.

« Juste ma mère... Nous ne sommes pas très, clanique disons ça comme ça. Si tu me poses cette question, j’en déduis que tu vis seule. »

Juste après qu’elle m’ait répondu, des cris et des rires se firent entendre dans différentes directions. C’étaient clairement ceux des enfants que nous recherchions, ils étaient bien venus ici pour s’amuser. Ils ne devaient même pas avoir conscience de s’être enfoncés trop loin pour pouvoir sortir lorsqu’ils le souhaiteraient.

« Je vais vers la droite, je te propose qu’on se retrouve à la première plume que j’ai posé ! »

Sur ces mots, je pris appui sur mes jambes avant de sauter et de me retrouver sur la branche d’un arbre imposant. Plusieurs mètres nous séparaient de la source des bruits, tout au long de mon parcours, j’avais créé un véritable chemin de plumes. Et bientôt, je pus apercevoir une petite tête cachée dans un buisson. La lumière froide de la lune éclairait légèrement les environs. Un autre enfant portant une sorte de masque s’approchait tandis que je restai dissimulé par un tronc, accroupi sur ma branche. Il semblait chercher les autres, pas compliqué de deviner à quoi ils jouaient. Secouant la tête de gauche à droite, je me redressai de toute ma hauteur, et quittai mon perchoir pour me poser juste devant le masqué.

Ce dernier sursauta violemment, tombant presque à la renverse, avant de se reprendre quelque peu.

« Non mais ça va pas d’apparaître comme ça ?! »

« Je t’ai fait peur ? C’était le but, vos parents vous cherche partout bande de petits malins. Je parle aussi de toi, caché sous le buisson, vient par ici ! » Ma voix était ferme mais sans pour autant être sévère.

« Rooh, comment tu m’as trouvé Onii-san ? » Répondit le concerné sur un ton boudeur qui me fit esquisser un sourire.

« Ta tête dépassait vu d’en haut. »

D’un air bougon, il sortit de sa cachette pour se poser auprès de son petit camarade, toujours en colère, d’ailleurs.

« Et après ?! Tu nous trouveras pas tous d’abord ! On peut jamais s’amuser ! » Rétorqua-t-il en croisant les bras.

Haussant un sourcil et en pleine réflexion, mes yeux restaient plongés dans les siens. Une idée commençait à germer dans mon esprit et un grand sourire prenait place sur mes lèvres, j’avais trouvé comment faire d’une pierre deux coups.

Avec l’idée que je venais d’avoir, non seulement les enfants finiraient par sortir de la forêt, mais en plus, ils ne seraient pas prêts d’y remettre les pieds d’aussi tôt. Les deux gamins debout devant moi me regardaient étrangement, ne comprenant surement pas ce qui pouvaient bien me faire sourire ainsi. Peut-être étaient-ils également, légèrement inquiets ? Mais il n’y avait pas de quoi ! Enfin, pas totalement mais je ne comptai pas leur révéler quoi que ce soit.

« Ah désolé, t’entendre m’a rappelé que j’étais un peu comme toi petit ! Feignant un soupir résigné, je repris. – Bon, je vous laisse jouer encore quelques temps, mais après il faudra bien finir par rentrer, ok ? »

« Ouah cool ! T’es pas aussi chiant que je le pensais ! » Répliqua l’ancien colérique.

Mon poing alla immédiatement frapper le sommet de son crâne. J’étais bien gentil, mais il ne fallait pas abuser non plus.

« Respecte tes aînés, tu veux ? »

« Aiiieuh...pardon... » Dit-il en se frottant énergiquement la tête.

Son camarade se mit à glousser en recouvrant sa bouche de ses mains, vite arrêté par un regard noir de son ami. Après ce minuscule échange, je les laissai s’éloigner pour continuer leur jeu et fis mine de m’en aller vers la sortie des bois. Lorsqu’ils furent assez loin mais toujours assez visibles, je dévoilai de nouveau mes ailes dans mon dos pour prendre de la hauteur. Ces gamins ne voulaient pas sortir d’ici, j’allais leur donner une bonne raison de le faire. Pendant un instant je me demandai si la Kosobayui avait pu mettre la main sur d’autres enfants, avant de me reconcentrer sur ma tâche. Je n’oubliai pas de poser mes fameuses plumes blanches, elles allaient également me servir à guider les bambins vers la lisière.

Discrètement, suivant les deux enfants tout en cherchant les autres membres de leur groupe, je volai à travers les arbres ou parfois rétractai mes ailes pour prendre appui sur une branche lorsqu’il n’y avait pas assez d’espace. Le duo ne mit pas longtemps à tomber sur l’un de leur petit camarade, dont le camouflage n’avait pas suffi à le dissimuler. Faisant un petit détour, mes mains formèrent des signes, et plusieurs petites plumes m’entourèrent. Certaines se placèrent dans mes cheveux pour qu’ils ne se doutent pas de mon identité, les autres continuaient de me suivre.
Brusquement, j’atterri sur une branche face au trio, de telle sorte que lorsqu’ils courraient, ils aillent dans la bonne direction. D’un geste abrupt, mes ailes s’ouvrirent, dans l’obscurité, je n’étais qu’une ombre pour eux. Lorsque les trois garçons m’aperçurent, ils poussèrent des petits cris paniqués.

« Que faites-vous sur mes terres ? » Demandai-je d’une voix glaciale différente de celle d’origine.

Comme prévu, plutôt que de me répondre, ils prirent leurs jambes à leur cou et détalèrent. Je me servais de mes plumes pour les obliger à suivre un unique chemin, les plaçant sur les côtés, alors que je volai dans le dos, comme si je tentai de les attraper. Leurs cris devraient sans doute être perçus par Yu, ce n’était pas plus mal, au contraire ils la suivraient pour s’en aller.

Oui vous vous dites, mais quel gamin celui-là ! Eh bien j’assumai totalement ! Ces gosses me poussaient à être dans la forêt à les chercher plutôt que chez moi en train de manger, il fallait bien que je me console un peu. Bon en réalité ça ne me dérangeait absolument pas, c’était mon devoir, mais autant mêler l’utile à l’agréable, ils s’en remettraient. Et puis à la fin, je leur dirai surement que c’était moi, ou pas.

Enfin, pour revenir à ma méthode pour les faire sortir, au loin, j’apercevais la fine silhouette de la Kosobayui. Comme je m’en doutai, elle s’était rapprochée des cris et tombait pile sur le chemin des enfants. Ces derniers ne prirent pas longtemps avant de se diriger vers elle, la suppliant de les aider. De son côté, la brune devait avoir aperçu ma forme ailée dans l’ombre, avant que je ne reparte dans l’autre sens, à la recherche de d’autres victi- euh, enfants perdus.

Mes plumes blanches à la main, mon parcours à travers les arbres continuait. Durant quelques minutes, je ne trouvai aucun autres jeunes parmi la verdure. Il fallait faire vite, je commençai à ne plus voir grand-chose malgré la lumière de la lune. Heureusement pour moi, un petit éternuement retentit dans le silence des bois. Il venait de sous un buisson.

« Mais retiens-toi, si y’a un truc il va nous repérer ! » Répliqua la voix enfantine d'une petite fille dans un chuchotement à celui qui avait trahi leur position.

« Tout ça c’est votre faute, je n’aurai jamais dû venir avec vous... Les trois autres se sont surement fait manger... » Rétorqua celui qui avait éternuer dans une voix tremblotante.

« Mais chut ! » Finit par lâcher un troisième.

Sans un bruit, mes ailes battaient doucement, me menant dans leur direction. Des plumes commencèrent à les entourer dans leur dos, sans qu’ils ne s’en rendent compte. J’allai me placer comme précédemment, et commençai à leur parler de la même voix froide. S’en suivit la même réaction, assez drôle de mon point vu ! Leur course était entièrement guidée par mes projectiles, et je continuai à leur faire peur de telle sorte qu’ils ne s’arrêtent pas avant de tomber sur Yu. Une fois cela fait, je fis mine de partir pour retourner en profondeur dans les bois. J’attendis quelques instants, puis me mettais à courir en suivant les plumes blanches pour les rejoindre, comme si de rien n’était. Toutes les plumes avaient disparue.

« Hey, vous... allez...bien ?! J’ai...entendu crier. » Demandai-je en faisant semblant d’être essoufflé par ma course.

Les gamins s’étant fait réceptionné par ma coéquipière s’agglutinaient autour d’elle comme si la Kosobayui était leur sauveuse. Je me retenais de rire en les voyant faire ces têtes. Ce n’étaient que des gosses, ils auraient bien vite de passer autre chose, surtout que Yu ne tarda pas à leur faire comprendre que c’était moi, l’affreuse chose de la forêt. Je plissai des yeux lorsqu’elle me traita d’idiot, cette fille était vraiment coincée...

« Tout de suite les grands mots, ça ne va pas les tuer ne t’en fais pas, et puis l’idiot a retrouvé les gosses, lui. »

J’achevai ma phrase en roulant des yeux, mais sans pour autant me sentir atteint par ses paroles digne d’une petite mère poule. Contrastant avec le comportement froid et distant qu’elle arborait, cette fille était une énigme.

« Quoiii, c’était toi la grande ombre qui nous suivait ?! » S’exclama un des enfants.

« Hmm c’est possible oui. » Répondis-je en faisant mine d’y réfléchir.

« Nii-san c’était pas drôle ! » Répliqua la petite fille.

« Et bien ça vous apprendra à effrayer vos parents de la même façon, vous ne savez pas ce qui se trouve dans les bois la nuit. »

Sur ces mots, je leur ébouriffais les cheveux, puis Yu leur demanda de retourner chez eux à présent. Tiens donc, La brune qui était si inquiète pour eux ne les raccompagnait pas ? Les filles je vous jure... D’ailleurs, elle ne se fit pas prier pour me refaire une autre remarque. Je soupirai, avant de lui répondre.

« J’ai fait mon job et comme tu vois ils vont bien, on ne peut pas dire que tu m’as aidé au passage... Enfin bref ! Ouais... Avec un meilleur système de surveillance, cela ne serait jamais arrivé. Puisque Mizu est constitué d’archipels, utiliser les oiseaux pour surveiller nos terres, me paraitrait une bonne idée. Seulement mettre au point une chose pareille... »

Tout en parlant, j’étais allé m’appuyer sur un petit muret non loin de la lisière. Une légère brise fraîche passa et fit virevolter un peu mes cheveux roux et les plumes autour de mon cou. D’un geste absent, je le touchai, un geste devenu instinctif pour moi.

Ah enfin une réaction minime de sa part, un soupir... Je me demandai si elle conservait constamment ce visage de marbre même quand elle s’énervait, si elle le faisait. La Kosobayui ne semblait pas partager mon point de vue sur les évènements de la mission de recherche. À croire que la brune ne savait pas ce qu’était une farce, enfin, j’imaginai qu’elle ne devait pas rire tous les jours non plus... résultats d’un douloureux passé ? Peut-être bien, ou alors c’était juste pour se donner un style, enfin bref. Même si je me serai bien contenter de rentrer chez moi, cette histoire d’enfants perdus avait révélé une faille considérable au sein du système de Kiri. Une chose qu’il serait utile de faire remarquer au Mizukage prochainement.

Yu me donna son avis sur la question d’un système basé sur les oiseaux du pays, au moins une chose sur laquelle nous étions d’accord, c’était déjà ça.

« Le dressage des oiseaux faisant partit intégrante des traditions du clan, je pense que nous pourrions réussir à y parvenir en mettant au point des méthodes spécifiques. Concernant les membres Kosobayui, même si je ne vis pas avec eux je me tiens au courant, et ils ne rechigneraient surement pas à montrer leur savoir-faire, ils ne cessent de vouloir de la reconnaissance. La tâche sera ardue, répertorier chaque espèce d’oiseaux du pays et lui consacrer un système de dressage adéquate en fonction de ses compétences... Que ce soit en surveillance ou traque même. En proposant un projet solide au Mizukage, il y a des chances pour qu’il trouve cela intéressant et qu’il le soutienne. Ce sera chronophage, mais à long terme, il y a de quoi en faire une vraie force pour le pays entier. »

Ayant sorti tout cela d’une traite, j’inspirai discrètement. C’était à une opération de grande envergure à laquelle nous étions en train de penser. Mais nous étions les seuls à pouvoir y parvenir, il nous fallait les moyens et un plan qui tienne.

Une entente cordiale avait fini par se mettre en place entre la Kosobayui et moi. De toute évidence, il y avait quelque chose de possible si nous nous y mettions ensemble. C’était plus efficace de travailler avec d’autres connaisseurs du sujet que seul ou avec un groupe non spécialisé. Évidemment j’aurai aimé avoir une partenaire un peu plus expressive, surtout que nous avions les mêmes origines, mais bon, tant qu’on pouvait avancer !

La brune avait raison, avant d’aller voir le Mizukage, il nous fallait mettre en place un dossier solide, qui allait présenter de réelles raisons de prendre en charge un tel projet.

« Oui c’est vrai, il nous faudrait rapporter différentes situations témoignant des failles dans le système de surveillance pour appuyer notre idée. Procéder étape par étape est la meilleure chose à faire. »

Alors qu’elle était restée debout comme un i depuis le début de notre conversation, Yu finit par s’appuyer à un arbre, un petit signe de fatigue certainement. Il commençait sérieusement à être tard, même pour nous. Chacun devait avoir eu une journée éprouvante au vu de notre métier, aussi, même s’il devait être à peine aux alentours de 20h30 ou 21h, la fraîcheur de la nuit nous rappelait à l’ordre. De toute manière, il nous faudrait réfléchir plus sérieusement à la question. L’idée n’était qu’au stade d’ébauche à l’heure actuelle. La jeune fille fut la première à reprendre la parole pour prendre congé. Je me levai également de mon muret, avant de lui répondre à mon tour.

« Oui c’est le mieux à faire. Bonne soirée Yu, à la prochaine. »

J’observai la Kosobayui s’éloigner dans le sens inverse duquel j’étais venu, avant de me tourner dans l’autre direction, et de déployer mes ailes pour rentrer chez moi. Kiri la nuit avec ces petites touches de lumière dans les rues, était magnifique à admirer. Sans m’en rendre compte, j’avais un peu ralenti mon vol pour en profiter. Mais pas trop non plus, l’air n’était que plus froid en altitude. Cette simple petite mission de recherche d’enfants, avait certainement lancé une avancée intéressante.

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