Debout sur le pont tribord, les coudes posés sur le bastingage, j’observai l'horizon. De l’épais parapet en bois, j’avais une vue parfaite sur la mer. Cette étendue infinie d’eau dansante au gré des vagues et des vents. Le trois-mâts sur lequel j’étais – un imposant navire de guerre – faisait route vers Hai no Kuni, île dépossédé de ses richesses par son Daimyo tyrannique. Mais c’était également le lieu où se trouvait le quartier général du Kyomu, cette organisation criminelle à laquelle nous étions alliés contre le Shukai. Comme l’adage le dit, les ennemis de mes ennemis sont mes amis et en l’occurrence cette phrase définissait à elle seule l’alliance qui nous unissait. Il y a quelques mois de cela, j’avais rencontré Kadoria Manzo, Nanadaime Raïkage du village pour lui faire part de mon plan : servir de passerelle entre le Kyomu et Kumo. Être la main qui unit ces deux entités, pour le meilleur et pour le pire. Ma venue avait été annoncée et j’espérais donc pouvoir rencontrer Saibogu Red, cheffe de l’organisation et Kunoichi excellant dans l’art de combattre avec la technologie. Une Saibogu qui en quelques années était parvenu à monter un groupe prolifique dont l’influence s’étendait dans tout le Yuukan. Toutes les ressources du village avaient été mis à ma disposition et j’avais passé de longues journées à lire les rapports de mission de nos soldats qui étaient entré en contact avec eux, comme au pu le faire avec ceux du Juunin Shirudo.

Au fur et à mesure que le vent se levait nous nous rapprochions de notre destination. Les voiles et les cordages claquaient au rythme des bourrasques et la mer auparavant si calme devint torturée. Heureusement pour moi, je n’étais pas sujet au mal de mer provoqué par la houle. Les vagues devenant menaçantes, le capitaine du navire demanda aux voyageurs de redescendre dans les cales. Une vague un peu trop forte qui passait par-dessus le bastingage aurait tôt fait d’emporter un homme au large. Et en haute mer, une âme tombée en mer était une âme perdue. Je descendis dans l’entrepont et me calla contre un mur entre deux cordages. Fermant les yeux, Je repensais à tout ce que j’avais traversé ces derniers temps. La conquête de mon pays, la mort de mon peuple. Toutes ces souffrances qui avaient ébréché ma loyauté envers mon village. Plus que ma loyauté, il était question d’honneur et de principe. La terre qui m’avait adoptée et qui pendant toutes ces années c’était montrée cruelle envers les autres. La terre que je servais aveuglement. La terre que je regardais maintenant sans le voile du fanatisme.

Après plus d’une heure de navigation, nous étions parvenus à bon port. La ville de Zitensha était la plus grande de la côte nord-ouest, mais elle faisait pâle figure par rapport à ce que j’ai pu voir dans d’autres pays. Ville marchande supposé riche, elle était en effet en mauvais état. Le bois des pontons était pourri et il en était de même de la plupart des baraques faisant faces à la mer. L’état des rues n’allait pas en s’améliorant lorsque je m’enfonçais dans la ville et je pus voir à maintes reprises des hommes qui m’avaient tout l’air de brigands. Des âmes perdues dans un pays perdu. Mon bandeau bien dissimulé sous ma veste, je me dirigeai vers les montagnes près de la ville de Shinkai, lieu où l’on m’avait donné rendez-vous pour m’amener vers ce qui devait être le QG du Kyomu. La tempête faisait toujours rage et des torrents de pluies s’abattaient sur la ville. A l’abri sous ma capuche, je poursuivais mon chemin vers ce qui j’espérais être la réponse à mes questions.

Deux jours plus tard, j’étais enfin parvenu à l’adresse que l’on m’avait indiquée. Situé entre le fleuve Ishi et les montagnes, je m’imaginais le QG du Kyomu comme un imposant complexe qui serait l’épicentre des affaires de l’organisation. Arrivé dans les abords du complexe, je fus accueilli par deux hommes masqués qui brandirent leurs armes et me sommant de décliner mon identité. Les deux mains levées, j’extirpai de ma sacoche – avec la plus grande précaution et d’un geste très lent pour ne pas effrayé les gardes – la feuille témoignant de mon identité et des raisons de ma présence en ces lieux, signé de la main de la cheffe. Lorsqu’ils aperçurent la rature en bas de la page, leur méfiance s’estompa et ils m’invitèrent à les suivre jusqu’au bureau de cette dernière.

Je me retrouvais maintenant dans l’enceinte du QG du Kyomu. Une organisation remarquable et prolifique, à n’en pas douter. Les regards méfiants et provocateurs défilèrent sur moi et je pouvais sentir les avertissements que m’envoyaient ces hommes et ces femmes, un pas de travers et je me retrouvais avec toute la peuplade sur le dos. Après plusieurs minutes de marche, un dédale de couloir s’ensuivit et enfin nous parvînmes devant une porte en bois. L’un des nukenins toqua deux fois à la porte, puis l’ouvrit lorsqu’il entendit une confirmation émanant de l’intérieur. Le sort en était jeté.

@Aozora S. Oniri

Les rapports concernant la conquête de Shimo lui son parvenu. Depuis elle jubile de satisfaction. Les Kumojin se sont finalement révélés efficaces en accomplissant leur rôle. Tout se passe comme prévu. A présent il ne reste plus qu'à faire en sorte que chacun des partis en présence tiennes ses engagements. La Saibogu compte si plier. Si elle doit faire de Kaminari la plus grande puissance de tout le continent pour parvenir à ses fins, alors qu'il en soit ainsi. Le dit rapport est également accompagné d'une missive. Un nouveau contact va se faire. Un dénommé Izaya. Voilà qui est parfait. Il ne lui reste donc plus qu'à attendre la venue de cet homme, en attendant elle a de quoi s'occuper, une entreprise a faire tourner et le pays des cendres à conquérir. Le temps file ainsi. Elle ne dort pas, comme à son habitude. Son esprit est occupé par la montagne de travail qui lui interdit toute forme de repos. Enfin disons-le, si ce n'était pas cela ce serait ses instinct de prédatrice qui la pousseraient à sortir dehors, là par cette nuit sans lune, à chasser âmes innocentes et coupable pour son bon plaisir. Au lieu de cela elle se contente de gratter du papier comme une simple bureaucrate.

Les jours défilent. Elle ne sort de son bureau que rarement, souvent pour aboyer des ordres et secouer ceux qui ont besoin de l'être. Puis finalement, alors qu'elle supervise l'avancé des travaux dans les laboratoires de la tour-souterraine, son attention est subitement tirée vers le large, là, à plusieurs centaines de kilomètres au-sud. Elle n'attends que cela inconsciemment depuis des semaines, que dire, des années. Trois longues années depuis sa désertion. Elle a fondé une organisation criminel d'envergure et est entrée en guerre contre un empire, mais tout ceci n'est rien à côté de ce qu'elle prépare. Enfin la Saibogu entrevoit le début d'un nouvelle avenir. Et celui-ci se matérialise sous la forme de petites flammes qui s'agitent sur les navires au-loin. Elle se fend d'un sourire noire. Les scientifiques autours d'elle la regardent, surpris, mais n'osent rien dire. La démone met court à ses investigations dans les laboratoires puis remonte à l'étage jusqu'à rejoindre son bureau.

L'Ootoke est une structure des plus étonnante. En plus de la tour enterrée à même la roche du volcan, il y tout ce réseau souterrain et ses bâtiments fait de béton et de fuinjutsu qui se dressent au-dessus d'un paysage chaotique et inhospitalier. Les systèmes de ventilations tournent en permanence. Les locaux, à l'image des longs couloirs les entremêlant, sont hermétiquement coupés de l’atmosphère brûlant et plein de souffre des montagnes magmatique de Haï. Ici le temps n'existe pas. L'on est comme coupé du reste du monde et l'on respire toujours le même air. L'ambiance, lorsqu'elle n'est pas gaillardie par la majorité masculine, est presque d'ordre militaire. C'est l'image qu'il s'en dégage une fois entré. Un régime soldatesque que Red entretien avec sévérité. Comme tous avant lui elle sait que ce Izaya n'aura pas le droit à l'accueil le plus chaleureux du monde ce qui ne l'empêche de laisser ses hommes s'occuper de le conduire jusqu'à elle.

Durant tout le trajet la cheftaine suit le Kumojin en ressentant son chakra. Elle le devine jeune, assez flué, sans doute peu entraîné au combat direct. Le temps qu'il met à arriver à sa porte lui permet de remettre un peu d'ordre dans ses affaires. Au moment d'entrer dans la pièce, il y découvre une Kunoichi, non, une Nukenin à la chevelure écarlate enveloppée dans une tenue de cuirs et de tissus adapté au combat. Le jeu de dague et de holster sur son casier vont dans le même sens. Elle, de son côté, se tien debout, droite et fière, non-loin de son bureau et de l'immense baie vitrée qui donne sur les coulé ardente de Haï. Cliché pour certain et pour d'autres, un splendide tableau représentant la beauté d'un monde décrépit couvert de cendres.

-Mes hommages. Soyez le bienvenu Kumojin. Dit-elle d'un ton qui se veut accueillant. Je vous en prie installez-vous. Elle désigne la chaise en face de son bureau et s'installe derrière. Assise confortablement dans son fauteuil, ses mains se joignent pour former une pyramide parfaite. J'ai eu vent de votre succès concernant la libération de Shimo. C'est une bonne chose. Non content d'avancer nos projets, de libérer un peuple opprimé c'est une terre qui, désormais sous la sécurité de la foudre, ne pourra être conquise par l'Empire. Mais nous ne sommes pas ici pour parler de stratégie vous et moi, nous sommes ici pour parler d'avenir.

Un avenir qui devait prendre le temps de se préparer afin d'avancer plus vite. S'il avait fallut à la démone pratiquement trois années pour en arriver-là, elle ne comptait certainement pas patienter trois de plus pour finaliser la prochaine étape.

-Associer la connaissance des Saibogu avec le savoir faire des Kinzoku afin de forger l'avenir. Par ce biais le monde peut-être à notre porté, mais nous allons tout simplement commencer par gagner cette guerre.

La cheftaine s'interrompt un instant, ouvre son casier, fouille dans la paperasse et en ressort un dossier relié qu'elle offre à son hôte. Elle lui laisse quelque instant pour feuilleter les plans, des plans de machines déjà vu à Kaze, mais peu connu aux yeux du reste du monde. Or ce qui y est proposé-là place les ambitions de la Saibogu bien au-delà de ce que tous ses confrères on pu élaborer jusqu'à présent dans ce domaine.

-Voici qui ne doit pas vraiment vous parler. Il s'agit de machine volante. Voyez cela comme une flotte de navire aérien, rapide, mobile et au potentiel destructeur inimaginable. Je souhaiterai qu'il s'agisse du tout premier projet en commun entre le Kyomu et Kumo. Avec ces armes il nous sera possible de mettre un terme au conflit le tout en ressortant victorieux. La moitié des navires produits reviendraient au Kyomu tandis que l'autre appartiendrait à Kaminari. Naturellement les brevets seraient commun et disponible pour chacun, libre à vous de fabriquer vos propres machines par la suite. Elle marque une courte pause et se fend d'un sourire pour soutenir prêt à soutenir les propos qui suivent. Et il en sera ainsi pour tous nos accords avenir. Des Saibogu rejoindrons le village caché de la Foudre en contrepartie de quoi des Kinzoku en feront de même en nous rejoignant sur Haï. Le but principal étant naturellement le partage des connaissances.

Si le jeune Kumojin ne le remarque pas maintenant, il ne le remarquera jamais. En effet plus que par ses gestes, sa manière d'être, c'est dans ses paroles que l'on comprend que Red prend un malin plaisir à pré-calculer à l'avance tout ce qu'elle fait, ceci lui permettant de toujours avoir une longueur d'avance vis-à-vis des autres partis qu'ils soient d'alliés ou ennemis.

-Cela nous conduits ma dernière proposition. A savoir crée notre propre centrale de recherche et de fabrication commune. Qu'elle soit implantée à Haï, Shimo ou Kaminari, peu m'importe du moment que des mesures de sécurités adaptés seront prises.

L'Empire ne devant pas découvrir ce que les deux camps préparent dans l'ombre. Chose qui serait assurément difficile à la vue de l'ampleur d'un tel projet.

-Qu'en dites-vous Izaya ? Est-ce que Kumo serait prêt à coopérer selon ces engagements ? Kaminari est-il prêt à devenir le porte étendard d'un bouleversement d'envergure mondiale ?

La porte dévoila un bureau dans laquelle se trouvait une femme d’une vingtaine d’années, se rapprochant sûrement des 25 ans. La première impression qu’elle me fit fut… mitigée. Encore aujourd’hui j’ai du mal à décrire ce que je ressentais à l’époque. Ce que je savais, c’est que je n’étais pas en face d’une femme ordinaire. Red dégageait une aura spéciale et rien qu’en la voyant je comprenais comment elle était parvenue à se hisser si haut. Sa prestance suffisait à elle seule pour impressionner quiconque la regarderait et mettre en garde le fou qui oserait la défier. Malgré sa taille – qui ne devait pas dépasser le mètre 65 – son regard, sa chevelure ardente, ses manières… tout d’elle émanait une aura impériale. On ne devient pas chef par hasard et ce ne sont pas – seulement – vos qualités intellectuelles qui vous permettront de le devenir, mais votre capacité à rassembler des hommes pour votre cause, votre charisme. Le charisme de Red ne souffrait d’aucun doute.

Vêtue d’une tenue en cuir, la Saibogu m’invita à entrer et à m’assoir sur la chaise placée devant son bureau. Derrière celui-ci se trouvait une baie vitrée qui laissait entrevoir les volcans avec leurs coulées de laves et nuages de cendres. Une vision un peu clichée qui avait néanmoins son effet. Cette vision fit accélérer le rythme de mon cœur, mais je ne laissai rien paraître du flux de mes pensées. Un instant de faiblesse et cette femme aurait tôt fait de me dévorer.

Elle m’accueillit poliment, me souhaitant la bienvenue en son humble palais – car on pouvait aisément comparer ce complexe à un palais – puis après m’avoir invité à m’assoir, en fit de même et se plaça sur son fauteuil en cuir, les jambes croisées, légèrement positionnée en arrière et ses mains jointes formant une pyramide. Red venta tout d’abord notre succès dans la conquête de Shimo, une manière habile de mettre son interlocuteur dans sa poche. En plus de permettre aux projets conjoints de Kumo et du Kyomu d’avancer, cela permettait de sécuriser la province pour qu’elle ne puisse tomber sous le joug de l’empire et au passage de libérer un peuple de l’oppression. Je doutais néanmoins de la sincérité de cette dernière affirmation. Red ne tourna pas autour du pot bien longtemps, nous étions ici pour parler d’avenir et je le savais bien. Mon arrivée était le signe d’une évolution dans la relation entre les deux organisations. Plus encore, c’était pour moi le signe d’un renouveau. La suite de mon discours me fit comprendre toute l’importance stratégique de Shimo pour elle. La jeune femme souhaitait unir les compétences des Kinzokus à celles des Saibogu pour créer une sorte de machine volante. Un « bateau » volant qui nous permettrait de mettre un terme au conflit entre l’Empire et le pays de la Foudre. Les brevets et les plans reviendraient aux deux pays, Kumo enverrait des Kinzokus à Hai et le Kyomu fournirait en retour des Saibogus au village. Chaque organisation aura donc les capacités et les connaissances de créer sa propre flotte aérienne. Avant mon départ, j’avais été informé des discussions entre le village et l’organisation. J’avais donc connaissance de ce plan. Mais malgré ça, jamais je ne m’étais retrouvé dans une telle situation. Jamais de ma vie je n’avais eu à prendre une décision aussi importante, surtout qu’elle intervenait dans un e période de doutes. Red termina son discours en évoquant la création d’un complexe de recherche dans l’une des trois provinces concernées, et me demanda de lui donner une réponse.

Sur ces derniers mots, je ne répondis rien. Le regard perdu dans le sien, on pouvait presque apercevoir les rouages de mon esprit tourner dans mes yeux. J’avais peu de temps pour réfléchir et ma réponse allait bouleverser le futur de nos pays, d’une façon ou d’une autre. J’étais venue ici pour servir mon village, mais également pour servir mon peuple et trouver des réponses. La guerre à Shimo m’avait profondément marqué, plus que toutes les autres guerres auxquelles j’avais pu participé. Voir mon peuple souffrir ainsi, sa terre souillée par son propre sang… m’avait fait me rendre compte que Kumo n’était pas vraiment mieux que l’Empire. Les deux camps avaient une manière différente de gouverner leur sujet, mais la même manière de conquérir une terre. La guerre ne fait aucune concession. Au fond de moi, j’étais effrayé à l’idée que mon peuple soit réduit en esclavage et que les rebelles qui avaient tant donné pour se libérer de leur Daimyo tyrannique ne se retrouve dans la même situation, mais cette fois-ci sous l’autorité d’une puissance bien plus grande. La proposition que m’offrait Red était intéressante, très intéressante. Et plus qu’une simple machine volante, j’aperçus à cet instant l’infinité de possibilités qui pourraient découler d’une alliance entre mon clan et celui des Saibogu. Cette alliance changerait plus que nos deux organisations, elle allait changer le monde. Mon regard vide prit une intensité toute autre et je repris conscience dans celui de la Saibogu. Mon discours se devait être parfait et je comptais bien qu’il le soit.

« Avant toute chose, je pense qu’il est important que notre relation soit établie sur de bonnes bases. La confiance et la loyauté sont pour moi deux valeurs fondamentales. Mon nom n’est pas Izaya, mais Izaya Kinzoku. »

Je marquai alors une courte pause pour donner à cet instant une valeur solennelle.

« J’ai fui mon pays jeune, par nécessité. J’ai participé à la conquête de Shimo no Kuni et je suis parvenu, avec quelques autres shinobis jusqu’à la salle du trône. J’ai parlé avec la nouvelle Daimyo et actuelle chef du clan Kinzoku. J’ai également choisi de mon plein gré de servir de passerelle entre le village et le Kyomu. »

Nouvelle pause pour réfléchir à ce que j’allais dire.

« J’ai été informé sur les discussions que vous avez eues avec notre Raikage et ce plan était mentionné dans lesdites discussions. »

Mes paroles se devaient d’être précise. La moindre erreur me vaudrait d’être affublé du statut de traitre ou de profiteur, une marque que je refusais de porter.

« Pour répondre au point concernant la localisation du centre de recherche Kinzoku-Saibogu, je pense qu’il serait intéressant de créer cet institut à Shimo no Kuni. »

Cela pourrait redonner à mon pays sa splendeur d’antan et plus encore en faire un point névralgique du commerce et de la recherche mondiale. Une telle opportunité ne saurait se refuser. Et puisque Shimo était maintenant unie à Kumo, les deux pays en profiterait, mais le mien gardait le gage d’une certaine liberté, puisque possédant la connaissance et la capacité de créer une flotte qui, si jamais c’était inévitable, de se battre pour sa liberté.

« Quant au reste de votre proposition, Kumo est prêt à coopérer selon ces engagements, tant que le Kyomu en fera de même. »

Je marquai alors une dernière pause, changeant de position pour me relever et me placer à côté du bureau de la cheffe, face à la baie vitrée, mon regard se perdant dans la lave immaculée qui illuminait la pièce. Je m’affranchissais ainsi de mon simple statut d’émissaire pour prendre celui de décisionnaire.

« Mais pour continuer sur la relation franche et honnête dont je vous ai parlé un peu plus tôt, je dois vous parler d’autre chose. Je suis un Kumojin fidèle à mon pays. Mais je suis également un Kinzoku et ma terre natale est le pays du givre. Ce que vous offrez là est bien plus grand et important que de simples machines volantes. Unir les Kinzokus et les Saibogus au sein d’une même alliance voire d’un même pays, c’est acquérir le pouvoir de changer le monde. »

Je me retournai vers elle et accrocha son regard, mes mains placées dans mon dos, je fus pris de sueurs froides – que seul moi pouvait logiquement sentir – par la tension de la situation.

« Et puisque l’on parle de rêve, voici le mien : changer le monde. »

Elle peut l'attendre, ce petit cœur humain battre dans sa poitrine. L'émissaire n'est pas totalement à son aise. Impressionné ? Si tel est le cas alors la Nukenin à de quoi être fiers de l'effet qu'elle donne. Toujours aussi insondable la chasseresse perds son regard d'émeraude dans celui du Kumojin. Ce dernier lui apprend bien des choses, des choses intéressantes. A chaque mot prononcé elle mesure son rythme cardiaque afin de savoir si on lui ment ou non. A cet instant c'est comme si le cœur du Shinobi se trouve dans la poitrine de la Kunoichi. Ses facultés sensorielles lui donnent ce pouvoir. Elle est l'environnement, la chaleur des coulées de laves à l'extérieur, les vibrations de la terre sous ces pieds, elle est la pression dans l'atmosphère rendue tangible à chaque moment de silence. Elle est cet homme à la respiration courte et aux muscle contractés.

Et son nom l'intrigue. Un Kinzoku donc ? Comme quoi il arrive parfois au monde d'être bien fait. Son visage se fend d'un sourire plein de malice lorsque Shimo est cité comme potentiel plate-forme d'installation à leur entreprise. Cette réponse ne la surprend pas. Elle s'est déjà faite une idée du personnage qui se tient devant. Dire qu'à une époque elle avait été comme lui, pleine de promesse et d'idéaux. Malheureusement la réalité a très rapidement rattrapé le rêve pour l’emmener où elle se trouve aujourd'hui. Toujours est-il que tout continue de se passer comme prévu. Kumo est prêt à se montrer coopératif et la Nukenin veillera à ce que les travaux débutent dans les plus brefs délais. Mais ce n'est pas tout. Il y a quelque chose en plus. Il y a toujours cet homme qui lui fait face et dont les pensées profondes semble dépasser le cadre de la formalité. La cheftaine, amusée, se contente d'attendre qu'il vide son sac ce qu'il finit bien évidemment par faire sans oser soutenir son regard aveugle.

-Changez le monde dites-vous ? Elle marque à son tour une courte pause. Difficile de dire si le ton de sa voix relève de la raillerie en raison de cette infime nuance de gravité. C'est ce que nous voulons tous à notre façon et pour des raisons qui nous sont propre. Vous n'êtes pas le premier à me dire cela. Nombreux sont ceux qui m'ont rejoint parce qu'ils désirent changer le monde, j'en fais en quelque sorte partie aussi.

Comme toujours la cheftaine sait ce qu'elle dit pour donner le sens qu'elle désir à la conversation. Elle ne peut pour autant nier être touchée par la curiosité. Des rêveurs désireux de tout changer ce n'est pas ce qui manque dans ce monde...

-La question est de savoir si vous en êtes capable. Plus que la volonté il faut avoir le pouvoir de changer les choses et vous êtes assez intelligent pour avoir mesuré tout le potentiel de cette alliance.

On ne pouvait en vouloir au non initié de ne réaliser la teneur des enjeux. Car plus que des armes pour gagner une guerre, c'était avant tout et surtout la possibilité de façonner l'avenir qui était offerte. Chose que ce Izaya semblait avoir bien compris.

-Mais cela ne me dit pas ce que vous désirez vraiment faire. Vaincre l'Empire ? Garantir gloire et prospérité pour la nation qui vous a vu naître ? Apporter la paix dans le monde ? J'espère que ne pas vous insulter en disant que cette dernière éventualité et tout ce qui y attrait est totalement impossible. Quoi que l'on désire, quoi que l'on fasse, l'on ne pourra jamais changer le monde et les hommes, l'on pourra juste les rendre meilleurs. Là est toute la nuance. Nous ne nous battons pas pour avenir idéal, mais pour un avenir moins pire que ce à quoi ressemble notre présent.

Red n'est pas une idéaliste, mais une réaliste. Elle ne se prétend pas plus sainte que conquérante. Et malgré ses ambitions élevées par sa nature démoniaque une part d'elle demeure ce qu'elle a toujours été à savoir une Kunoichi ayant depuis longtemps compris qu'on ne peut sauver tout le monde.

-Mais comme je vous le disais les bonnes intentions ne font pas tous. Le pouvoir est nécessaire pour parvenir à ses fins et acquérir du pouvoir implique de faire des sacrifices. Que seriez-vous prêt à sacrifier pour atteindre votre objectif ?

Elle s'amuse de la présence de cet homme âgé d'une dizaine d'année de plus qu'elle, désireuse de voir de quelle matière il était fait afin de savoir si elle pouvait envisager à travers lui de transporter ses projets bien au-delà de ce que Kaminari et Kumo pourraient faire.

-Je vous écoute Kinzoku Izaya...

Jamais je n’avais évoqué aussi ouvertement mes ambitions et jamais je n’en avais nourri d’aussi grandes. Toute ma vie je m’étais persuadé que le passé qui m’avait construit était un fardeau. Ma vie n’était qu’une lente agonie, ressassant encore et toujours le monde qui m’avait vu naître. Mais la conquête de Shimo no Kuni m’avait profondément bouleversé et j’entrevoyais l’infinité de possibilités qui s’offraient maintenant à moi. Autrefois convaincu que je ne pouvais rien faire pour changer les choses, je m’étais engagée dans une fuite perpétuelle de la réalité. Mais cette époque était révolue.

La Saibogu attendit patiemment la fin de mon discours, fixant tour à tour mes yeux et mon corps. Son regard de braise se confondait dans le mien. Irrémédiablement attiré par cette femme charismatique, j’étais à la fois surpris d’un tel effet et effrayé par ma propre faiblesse. Mon premier pas dans le monde des « grands » m’avait fait comprendre une chose, pour survivre aucune faiblesse n’était permise au risque d’être littéralement dévoré. La cheftaine répéta mes dernières paroles sur un ton qui ne plaisait guère, oscillant entre la raillerie et la gravité de la situation. Selon elle, nous voulions tous à notre propre manière changer le monde et je n’étais pas le premier à lui faire entendre de tels propos. Ses troupes étaient composés de personnes qui, tout comme moi désirait faire de ce monde un monde différent. Mais je ne me faisais guère d’illusion quant à la teneur du monde qu’ils souhaitaient construire. Rares sont les personnes qui nourrissent à ma manière un tel amour pour la justice.

Ainsi vint l’inévitable question de ma capacité à transformer mes paroles en actes, le pouvoir. Mais le pouvoir transforme le cœur des gens et fait plier la volonté des plus forts. Face à cette arme quasi absolue, il n’y a pas de place pour la faiblesse et l’intégrité doit être le pilier de chaque décision. Bon nombre de personnes veulent le pouvoir pour leur propre personne. Je voulais le pouvoir pour acquérir la capacité de rendre l’Homme meilleur. De rendre ce monde meilleur. Pour autant je ne me faisais aucune illusion. Penser que la guerre pourrait un jour disparaître de la surface du monde n’est qu’utopie. La guerre, la guerre ne meurt jamais. La Saibogu se trompait quant à mes ambitions, que ce soit en citant la destruction de l’Empire ou encore apporter la prospérité de ma terre natale. J’étais également bien conscient que les bonnes intentions n’apportaient rien de concret. On ne juge quelqu’un pas sur ce qu’il dit, mais sur ce qu’il fait. Ce sont les actions qui définissent une personne, pas ses pensées. Et pour acquérir cette capacité d’agir, il faut faire des sacrifices. Le sacrifice, un mot bien abstrait que chaque personne peut définir à sa manière. Ainsi elle me demanda de lui prouver que mes paroles n’étaient pas de simples paroles, mais une réelle ambition. A sa demande je pris quelques instants pour réfléchir. Toujours debout devant la fenêtre donnant sur l’extérieur, je levais le regard au ciel et réfléchit méticuleusement à son monologue.

« Que suis-je prêt à sacrifier ? »

Répétai-je le regard perdu.

« J’ai déjà sacrifié ma famille pour obtenir ma liberté. »

Je me retournais vers elle, mes mains toujours croisées dans mon dos, et fixa son regard de mes yeux de braises où l’on pouvait voir brûler toute l’intensité de ma volonté.

« Je n’ai pas attendu que la vie s’offre à moi, j’ai saisi chacune des opportunités qu’elle m’offrait. J’ai brûlé et tué pour obtenir ma liberté. J’ai traversé toute la péninsule dans la boue et la pauvreté, mendiant et volant pour survivre. Dormant là où je pouvais et courant pour ne pas finir dévorer par les loups. »

Mon ton reflétait toute la colère et la haine que je nourrissais pour cette période de ma vie où j’étais devenu un animal pour survivre, où j’avais perdu ma condition d’homme.

« Le cœur des hommes ne peut être changé. Il n’ait ni bon, ni mauvais. Ce sont les hommes qui décident de devenir mauvais ou bons. Et ce que je compte faire, plus que de remporter une « simple » guerre, c’est de remporter cette guerre-là. Donner aux hommes un milieu dans lequel ils pourront s’épanouir. Arrêter les atrocités, les meurtres, les pillages, les viols… Apporter la justice dans ce monde et dans le cœur des hommes. Tous ces Daimyo et Kages corrompus qui ne pensent qu’à leur propre richesse et à leur pouvoir personnel sont sur ma liste. La Daimyo du pays du Givre fut ma première. Mais je ne compte pas non plus tuer inutilement. La mort ne fait qu’apporter la haine et la colère. Plus que tuer ou détrôner, je veux apporter la justice. »

Bouillonnant de colère et de rage, j’en avais oublié tout le stress et l’anxiété de notre rencontre. Mes paroles s’étaient faîtes moins réfléchis, plus franches et directes. La Saibogu me reprochait de ne pas lui dire ce que je désirai vraiment, question à laquelle je venais de répondre, tout du moins sur le fond.

« Vous êtes une criminelle. Saibogu Red, cheffe d’une organisation criminelle florissante dont l’influence croit de jour en jour. Ce n’est qu’une question de temps avant que tout le pays ne tombe entre vos mains. Voilà mon sacrifice. Qu’importe le moyen pour acquérir de la puissance, qu’importe que je me fasse haïr par le reste du monde, je parviendrai à le changer. Je resterai intègre, loyal et honnête. Et qu’en est-il de vous ? Vous m’avez parlé de flotte, d’alliance entre nos deux clans, d’usines. Mais quel est votre but ? Que souhaitez-vous accomplir ? »

La démone est quelque peu déçue d'entendre le Kinzoku déblatérer les palabres de son existence passée avec autant d'amertume. Il se confie un peu trop à elle, la cheftaine d'une organisation criminel lors d'un rendez-vous officiel. Ici, il n'y pas suffisamment de place pour verser dans le sentimentalisme ou en tout cas pas suffisamment pour le montrer. C'est un signe de faiblesse, une plaie profonde dans laquelle n'importe qui, Red la première, peut y enfoncer une lame. Pourtant il ne se gène pas devant cette inconnue à la chevelure écarlate, confortablement installée dans son fauteuil, dont la tête légèrement penchée de côté laisse retomber quelque mèches devant ses yeux.

Toujours aussi calme, la Nukenin analyse chacune des réactions de son hôte. Le pis étant qu'il semble être vraiment sincère. Si tout ceci n'aurait été qu'une manigance de Kumo pour tenter d'évaluer la fidélité de Red, alors son comportement aurait été d'autant plus pertinemment, mais il n'en est visiblement rien. La Nukenin se questionne sur la marche à suivre. Dans le fond cet homme vient de se dévoiler à cœur ouvert devant-elle si bien qu'elle n'a plus qu'à l'attraper pour le tenir entre ses griffes.

-Ce que je désire... Reprit-elle sitôt le monologue d'Izaya achevé. C'est avoir la force de protéger quelque chose. Telle est la raison de tout ceci. Sa paume s'ouvre sur le plafond pour désigner la pièce et de manière plus général toute la structure lové à même la montagnes. J'ai du faire de nombreux sacrifice pour en arriver là et je suis prête à en faire d'autre si cela me permet d'acquérir suffisamment de pouvoir pour parvenir à mes fins.

Rendue à ce stade, elle-même ne sait si elle dit la vérité ou non. Bien des choses se sont passée depuis le jour de sa désertion, bien des choses ont changés en ce monde ainsi qu'en elle. Son idéal s'est transformé en volonté. Aujourd'hui elle n'est plus que cela, ou disons plutôt qu'elle ne veut être rien d'autre, à savoir cette force implacable, à l'image d'une tempête ou d'un miracle que rien n'arrête.

-Mais il semblerait que je n'ai rien à vous apprendre sur la notion de sacrifice, sinon vous ne m'auriez pas raconté votre histoire en plus de m'adresser implicitement cette requête... Elle marque une courte pause, le temps de lui adresser un nouveau sourire, avant de reprendre. Je peux vous donner la force nécessaire afin de servir votre cause, mais vous devrez également servir la mienne. Entre temps vous perdrez énormément. Peut-être ne survivrez vous pas à ce que je vous réserve. Or dans le cas contraire il ne restera plus rien de l'homme que vous êtes aujourd'hui si ce n'est deux choses : votre idéal et le pouvoir de l'atteindre.

C'est une évidence que Red n'a plus à se prouver à elle-même. Ema ou plutôt White en est devenue un parfait exemple. Elle est parvenue à transformer une femme frêle cible de toutes les railleries en tueuse impitoyable apte à protéger la nation ainsi que la famille qu'elle chérie tant. Cette dernière n'a à la base aucune prédisposition particulière en dehors de la volonté d'aller jusqu'au bout. Et tout ce que la Nukenin veut savoir et si Izaya est fait du même métal moue, possiblement malléable, qu'elle peut façonner de sorte à en faire la plus puissante des armes.

-La question reste toujours de savoir si vous êtes malgré tout à en payer le prix, mais si tel est le cas soyez certain de connaître les raison de vos motivations et accrochez vous y de toute votre âme. C'est ce qui vous permettra de tenir et d'arriver jusqu'au bout sans perdre de vue votre objectif. Cette étape sera obligatoire si vous souhaitez que nous coopérions car je ne m'entoure que de personnes fortes. Elle prend appuie sur ses accoudoirs, se redresse et fait quelque pas en direction du Kumojin. Leur visage ne se trouvent plus qu'à une poignée de centimètre l'un de l'autre. Ses yeux percent les siens comme deux balles d'émeraudes vifs. Faites ce que je vous dis et je puis vous garantir qu'il y aura bien plus que le Kyomu ou Kaminari pour servir votre idéal.

Je terminai sur ces mots la longue tirade de laquelle transparaissait bien malgré-moi mes sentiments concernant toute cette affaire. J’étais un enfant qui tentait de pénétrer dans la cour des grands. Un enfant bien conscient des dangers et des difficultés vers lesquelles il venait de se projeter. A cela je ne me faisais aucune illusion, les chutes seraient nombreuses et difficiles, les sacrifices nécessaires et les pertes inévitables. La Nukenin restait toujours impassible, son visage ne laissant aucunement transparaître ce qu’elle pensait de mes dires. Comme un livre fermé, je ne pouvais lire que la page de garde qu’elle désirait montrer. Se bercer d’illusion pourrait m’être fatale, de-même que de lui faire confiance, mais l’occasion qu’elle représentait ne serait se refuser.

La Saibogu désirait acquérir la force de protéger quelque chose de précieux à ses yeux. Tout ce qu’elle avait entrepris et créé l’avait été dans ce but précis. Ses mots me prirent au dépourvu et l’espace d’une seconde je ne pus cacher ma surprise. Je m’imaginais cette femme comme avide de pouvoir et d’argent, non pas comme chérissant une idée ou une personne plus que tout. En un sens pourtant, cela expliquait comment elle avait trouvé la force d’aller si loin et je n’étais à vrai dire pas bien différent. Red était prête à tous les sacrifices pour parvenir à son but et même si je m’étais fixé comme limite de ne tuer que par nécessité absolue, je lui ressemblais en tous points. Elle ne s’attarda pas plus sur mon histoire, admettant juste que je connaissais déjà bien assez la notion de sacrifice.

Notre conversation atteignit alors son point culminant : Red accepta de me donner le pouvoir que je désirai tant en échange de mes services mais aussi de nombreux sacrifices. La mort serait peut-être au bout du chemin mais rien ne m’arrêterait dans ma quête de puissance. Il me restait un point à définir et je me devais de le préciser au risque de devoir faire face plus tard à des conséquences inévitables. Selon la Saibogu, il ne resterait plus rien de moi de cet apprentissage si ce n’est mon idéal et le pouvoir que j’acquerrai. Sans une certaine prétention, je ne pris guère attention à ces propos, convaincu que quelques soient les épreuves et les difficultés que j’aurai à surmonter je resterai moi-même. La Saibogu me conseilla de bien garder en tête les raisons qui m’avaient poussé à m’engager dans un tel chemin. Sous ses propos, elle m’intimait de ne pas montrer de faiblesse au risque de me retrouver seul. Le moindre signe me serait fatal.

La jeune femme se leva et se rapprocha de moi, plaçant son visage à quelques centimètres du mien. Si je suivais ses ordres à la lettre, je parviendrais à tous les réunir selon mon idéal. Mais loin de moi l’idée de me montrer faible, je lui renvoyai son défi en lui répondant d’un ton aussi ferme et assuré que possible.

« Je suivrai vos ordres comme je suis les ordres de mon village, mais sachez que jamais je ne trahirai mes principes et jamais je ne donnerai la mort inutilement. Quel que soit les difficultés je les surmonterai comme je les ai surmontés jusqu’à aujourd’hui. »

Je m’éloignai de la jeune femme pour me placer à un mètre de distance d’elle, pour marquer le respect imposé nos différents grades.

« Sachez que si vous respectez ces conditions vous y gagnerez. Pas un ami, ni un soldat qui suivra bêtement et méchamment vos ordres, mais un homme qui vous sera loyal jusqu’au bout. »

J’avais bien en tête l’opportunité que je représentais pour elle et son organisation. Avoir un membre de Kumo dans ces rangs, qui plus est fidèle et loyal aux deux entités se trouvait être un atout qu’il aurait été difficile de refuser. Je me redressai, inclinant légèrement la tête en signe de respect puis dit d’un ton clair et ferme :

« Je suis à vos ordres. »