Kobashiru Nuzuro, âgé de 22 ans

Moi, Kobashiru Nuzuro, était issu d'une famille de shinobis qui se transmettait de génération en génération le pacte des éléphants. Nous n'étions pas un clan de renom comme les plus connus dont on entendait parler au travers des histoires aux quatre coins du Yuukan, mais nous existions, ici, à Kaze no Kuni. Mon père avait pourtant renié ce pacte kuchiyose, ne m'empêchant pas de mettre la main dessus lorsque j'étais gamin ! Il m'avait tout de même transmis sa maîtrise du ninjutsu et quelques trucs pour que je progresse seul. Sauf qu' aujourd'hui, j'en arrivais à la conclusion que j'étais dans une impasse en terme de progression. Que faire et quels moyens trouver pour m'améliorer ? Et bien figurez vous que depuis trois mois j'entendais parler dans la région, nous étions au Sud Est de Kaze no Kuni, d'une femme qui faisait des miracles et avait accompli plusieurs hauts-faits bénéfiques à la population du pays. On disait aussi qu'elle avait choisi de venir s'installer dans le coin et qu'elle possédait des yeux d'un rouge qui vous marquait l'esprit. Ne me demandez pas où j'avais entendu ces histoires, je traînais juste dans des endroits comme des bars ou des campements de nomades et participais à quelques fêtes alcoolisées. De cette manière j'entendais beaucoup de rumeurs. Dont celle-ci.

L'un de ces soirs, dans un bistrot en bord de mer, j'avais entendu un type qui en parlait comme d'autres, sauf que celui-ci j'étais allé le voir directement pour lui poser les questions dont les réponses m'intéressaient. Comment la connaissait-il ?
Il avait essayé de la draguer, elle l'avait rembarré puis il avait cherché la baston pour finalement terminer perdant. Comment s'appelait-elle? On la surnommait « Le Coquelicot des cendres » qu'il disait. C'était curieux. Finalement je lui avais demandé à quel endroit il l'avait rencontré, et il m'avait parlé d'un bar dans une ville bâtie sur un oasis à quinze kilomètres d'ici, dans les terres. BINGO ! Merci mon pote avais-je pensé sur le moment, puis je lui avais tapoté l'épaule en quittant la soirée.

Aujourd'hui me voilà donc en train de suivre cette piste, avec l'espoir d'obtenir de cette femme un enseignement digne de ce nom. Je la voulais en sensei, certain qu'elle m'apprendrait bien des choses. Je le voulais vraiment, et qui d'autre le pouvait hein ? Il n'y avait pas grand monde dans le coin pour enseigner le ninjutsu... Mon père m'avait appris tout ce qu'il pouvait bien malheureusement.
J'approchais de la dite ville qui semblait de bonne taille : « Pinashi ». Quel nom ! Le soir approchant, je me dirigeais sans attendre dans le bar dont m'avait parlé l'autre gus. Je commandais du vin et commençais à boire. L'espoir me tenait tout entier. Les forces de l'univers étaient avec moi forcément. Si je buvais, je tomberais sur cette femme sans trop d'efforts. J'avais hâte de rencontrer le Coquelicot des Cendres et de me présenter à elle. Mes éléphants n'étaient d'ailleurs même pas au courant, j'étais venu ici à pieds.

Une heure plus tard, j'en étais à quatre verres, et je la vis entrer. Belle comme une fleur cette femme. Je devais aller à sa rencontre, mais avait-elle assez bu pour être détendue quand je lui demanderais de m'enseigner la maîtrise suprême du ninjutsu ? C'était une bonne question ! Patience mon ami. Patience.

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Kobashiru Nuzuro, âgé de 22 ans

À peine arrivée, le Coquelicot des Cendres commanda quelque chose à boire après avoir salué tout le monde ici bas. C'était là une preuve de sa popularité dans le coin. La ville de Pinashi, située au Sud-Est de Kaze no Kuni semblait bien la connaître. Alors je me répétais sans doute, mais cette femme avait repoussé à plusieurs reprises des bandes de brigands dans lesquels ont trouvait des shinobis mercenaires, et ainsi sauvé de nombreuses personnes ici et aux alentours. Nul ne savait vraiment d'où elle était arrivée. Mais on savait la remercier pour ses actions héroïques.
Quant à moi je devais prendre mon paquet à deux mains et aller la rencontrer maintenant qu'elle était à ma portée. En plus les quatre verres que j'avais bu allaient m'aider ! J'en bu quand même un ou deux de plus et enfin je me levais pour m'approcher d'elle à travers le bar, elle jouait à des jeux d'argents en se faisant payer des coups par des mecs. Pour ma part je n'avais pas de sous à mettre là dedans et je préférais tenter une toute autre approche avec elle. Un truc vachement plus osé. Une fois qu'elle était devant moi je me raclais la gorge :

« Huh, bonsoir... Coquelicot des Cendres, moi Kobashiru Nuzuro, vous défie à un combat shinobi dans la rue ! »

Oh que je venais d'attirer l'attention. Les têtes alcoolisées se tournèrent toutes vers moi à la manière de zombies. Certains éclatèrent même de rire après quelques secondes.

« Pouhahahaha il est con lui ! Il est drôle ! » lança un mec.

Il fut suivit par d'autres mais je m'en fichais. Celle qui m'intéressait était cette femme qui me semblait maîtriser comme personne les arts du ninjutsu. Lui lancer un défi me semblait être une bonne entrée en matière pour ensuite lui faire comprendre mes intentions d'apprendre d'elle. Mais justement, je devais voir par moi-même ce qu'elle valait pour cela. Elle était mon ticket pour parfaire ma maîtrise du ninjutsu, elle devait l'être ! Sinon j'aurais fait tout le déplacement jusqu'ici pour rien...

Quelques instants plus tard, nous nous retrouvions donc dans la grande rue face à face et séparés de plusieurs mètres, façon duel de cow-boys. Si on en était là, c'est que j'avais accepté ses conditions quelles qu'elles soient.

« Je suis prêt ! » lançai-je à son attention, déterminé.

Honneur aux femmes comme on disait. Il y avait quelques buveurs d'alcool qui étaient sorti du bar pour assister au spectacle. Il fallait prendre ce duel au sérieux malgré que la victoire m'importait peu tant que j'obtenais ce que je désirais.

Peu importe les réactions et l'air désagréable de la femme, j'en avais fait abstraction. L'alcool y aidant, je ne m'en étais même pas inquiété plus que ça. J'avais un but à atteindre, et je ne déviais pas de ma trajectoire, peu importe ce tout le monde en pensait ! Si j'étais ici c'était pas pour la draguer comme n'importe lequel des paumés ici présents, c'était pas non plus pour jouer à des jeux d'argent alors que j'en avais pas vraiment. Nan ça c'était pas dans mes cordes, je considérais ces "loisirs" comme une perte de temps... et d'argent. Merci Nuzuro pour cette réflexion. Toujours présent.

La rue/avenue était sombre parce qu'il faisait nuit. Sinon, quelques fenêtres éclairées ou des lampadaires un peu pauvres en énergie servaient d'éclairage à l'endroit. J'étais posté là, à chaud, de savoir que j'allais devoir me battre pour impressionner ma future sensei. Sauf que surprise, elle réagissait d'une manière qui me déconcertait. Elle me faisait passer pour un naze en quelques répliques bien placées et qui traduisaient déjà son caractère.

" Euh... je me fiche bien de vous battre pour impressionner la cavalerie ou récupérer un prix quelconque. C'est pas ça qui me rendra fier toute ma vie ! "

Mamamia qu'arrivait discrètement un renvoi d'alcool au fond de ma gorge. Mais juste ça, rien de plus. Fort heureusement pour ma pomme car je me voyais mal gerber devant cette petite assemblée. Le temps de me ressaisir, et elle renchérissait sur sa non-envie de donner lieu à ce défi. Mes yeux tournèrent sur eux-même et je lâĉhais un grand soupir quand elle proposa de me laisser gagner pour en finir. Dire qu'il faisait tout noir était-il censé la dédouaner d'un pseudo combat ?

" Mais merdeeeeuh ! "

Que voulait-elle à la fin elle aussi ? Comment faire pour lui faire comprendre bordel.

" Je veux que vous m'entraîniez pour améliorer ma maîrise du ninjutsu. Je sens que vous êtes la bonne personne pour enseigner au descendant des Kobashiru. "

Soit parce que ma progression nécessitait un maître digne de ce nom. Soit parce le nom Kobashiru inspirait la moquerie à cause des éléphants et donc ne suscitait pas une prise au sérieux. Ou parce que les autres candidats étaient trop ocuppés avec leur propre nombril pour apprendre à quelqu'un d'autre.

" Je viens de loin exprès en plus... Je veux pouvoir sauver des gens tout seul moi aussi ! "

Comme dépité, croyant qu'elle ne donnerait pas suite, je me laissais tomber sur les fesses, sur le sable.

Fesses sur le sable, je fus désarçonné au plus haut point quand celle qu'on appelait le Coquelicot explosa de rire. L'avais-je fait rire par mon comportement ou ma demande ? Ou trouvait-elle simplement ma demande ridicule jusqu'à en rire ? Je ne savais plus où me mettre. Je tirais la moue, l'alcool redescendait à toute vitesse quand une situation vous fichait le honte comme ça. En plus j'avais l'impression d'avoir tenté tout ça pour rien. Sauf que... elle s'approcha après quelques instants . Son visage à nouveau sérieux, elle disait reconnaître mon courage, me tendait sa main que j'attrapais pour me relever, puis continua. Cette femme ne croisait apparemment pas souvent des gars comme moi, elle appréciait ça, et pour la peine voulait bien me défier. Mon sourire se redessina.

Son marché fut donc le suivant : Si elle m'aidait, je ne lui faisais aucune publicité. Je me taisais à son propos et sur ses compétences en somme. Eh bien marché conclu ! Je n'étais pas du genre vantard, ni du genre à tout raconter à tout le monde.
L'atmosphère changea en même temps que le visage du Coquelicot. Moins stressant qu'il y a cinq minutes. Le « public » de fêtards alcoolisé comprit lui aussi que le combat n'allait plus avoir lieu, ils le sentirent de concert, et par des mots de mécontentement s'en retournèrent à leur boisson à l'intérieur du bar. Pendant ce temps notre discussion à moi et à ma future prof se poursuivait. Elle était déjà plus cool et tirait la langue en m'appelant Nuzuro.

« C'est bien Nuzuro oui. Merci. Je veux apprendre de vous sur la maîtrise du ninjutsu. Il me faut en maîtriser les secrets à un niveau supérieur de celui que je possède actuellement ! Je... n'ai trouvé personne dans la région pour m'y aider, à part vous. »

La vérité en toute simplicité.

« Le pouvez-vous ? »

Bien sûr que oui ! Pourquoi lui posais-je la question...
En tout cas, je me sentais mieux, tout excité à l'idée de parfaire mes ninjutsu katon et fûton, ou encore mes techniques kuchiyose. Je l'imaginais comme ça, mais je n'avais aucune idée de l'approche qu'en avait la Kunoichi.

« Je suis disponible H 24, à toute heure et n'importe où. Mademoiselle ? »

Personne ne m'attendait vraiment, j'étais libre. Quant à elle, je ne savais même pas sa véritable identité.

Kobashiru Nuzuro, âgé de 22 ans

La femme ne me donnait toujours pas son vrai nom. C'était un trésor caché ? Un diamant à trouver dans une caverne sans lumière ? Bah. Je laissais aller, je l'obtiendrai une prochaine fois. En attendant je n'avais qu'à l'appeler autrement.
Maintenant qu'elle avait accepté de m'entraîner nous aurions très bien pu commencer tout de suite, mais saouls. Nos états respectifs n'étaient pas indiqués pour faire des folies avec les techniques de combat ninja comme le ninjutsu. Pour cette raison, et elle était bonne, le Coquelicot décida que je devais lui payer encore quelques bières tout en m'amusant ce soir. Les choses sérieuses commenceraient demain. Voulant profiter de l'instant présent, je suivais ses conseils avisés et la bière coula à flots jusqu'à n'en plus pouvoir.

... ... ...

Ronflant certainement comme un éléphant endormi, mon réveil fut brutal quand le Coquelicot vint ouvrir les rideaux en criant qu'il fallait se lever. Je n'avais que trois minutes pour me préparer, enfiler mes fringues et tout, puis filer la rejoindre en dehors du village où nous nous trouvions. Pas le choix... dix secondes plus tard m'avaient suffi à balancer la couette et à sauter du lit plus motivé que jamais.

- HOUHA !

Le cri du courage. Un nouveau jour se levait pour Nuzuro. Les secrets d'une super maîtrise du ninjutsu m'attendaient tout sagement.
Une fois que j'étais prêt, je courrais pour aller commencer mon enseignement auprès de ma nouvelle sensei.

... ... ...

La kunoichi n'attendit pas vraiment longtemps en me voyant arriver pour lancer une énorme boule de feu en ma direction. Cette technique étonnante semblait de rang A, c'était une grosse boule ! Rien à voir avec la mienne qui n'était que de rang B.

- Wouah !

Mon seul réflexe fut d'utiliser mon ninjutsu de haut niveau lié à ma maîtrise poussée de la spécialité kuchiyose. Rapidement, j'invoquais donc un large mur constitué de défenses d'ivoire soudées entre elles, solides comme la roche voire un peu plus, pour encaisser la boule de katon. Nickel, le mur qui dans le monde des éléphants était un monument aux morts fit son travail en me protégeant sans sourciller, puis disparut en s'effritant.

- Elle était grosse cette attaque... soufflais-je.

Alors je m'adressais à ma sensei canon :

- Ce sont des techniques de cette ampleur que je veux pouvoir faire ! Ainsi que plein d'autres techniques de haut niveau pour utiliser mes affinités au mieux ! Je dois m'y prendre comment ?

Pour riposter je lui envoyais mon goukakyu no jutsu, technique katon consistant en une boule de feu de bonne taille, mais seulement de rang B.

- Voilà où j'en suis en terme de grosseur de boule sensei.

Nuzuro, âgé de 22 ans

On y était, je m’entraînais enfin avec cette femme de renom. Celle qui avait un surnom et une renommée acquis grâce à ses actes héroïques dans la région. C’était pour moi un grand honneur. Avec elle j’étais sûr de devenir un grand ninja moi aussi ! Ou au moins de devenir plus fort dans le domaine du ninjutsu. Mon kâton, mon fûton devaient être améliorés, il fallait que je les utilise à un degré de maîtrise plus élevé pour parvenir à accomplir de grandes choses. Rien que dans la guerre globale dans laquelle était prise Kaze no Kuni ces temps-ci… Tout ça pourrait aider mon clan qui en bavait et partait perdant contre son clan rival.

Venant de réceptionner - ou d’esquiver - ma technique, le Coquelicot y allait de ses conseils. S’ils étaient simples, ils vérifiaient au moins la marche à suivre : malaxer plus de chakra lorsque je préparais ma technique. En insérant plus de chakra dans cette dernière, je devrais ainsi pouvoir en augmenter la puissance… Oui en soit c’était logique, c’était y arriver coûte de coûte qui n’allait pas être une mince affaire.

« Ok… »

Je voyais le genre…
D’ailleurs pour le voir, la voilà qui refaisait encore une fois la technique. La boule grossissait en effet jusqu’à devenir conséquente et impressionnante. L’observer suffisait à déclencher quelques picotements d’excitation dans mon corps. Trop pressé d’y arriver moi aussi !
Elle rajouta que si je pensais que le problème ne venait pas de mon malaxage de chakra, alors je devrai pratiquer l’exercice des centaines de fois jusqu’à réussir. Des centaines et des centaines de fois, soit un long travail de répétition et de perfection. Ben… si je devais avouer une chose : j’avais déjà pratiqué ça mais sur ma maîtrise des kuchiyoses uniquement. Comme chez moi c’était inné et hérité de mon clan je trouvais ça plus simple et plus logique. Je n’y avais rencontré aucun problème, ni dans la technique ni dans la motivation. J’y étais donc… je devais procéder de la même manière ici avec le ninjutsu. C’était déjà moins évident.

« Long et fatiguant oui, je vois. » dis-je pour moi-même en répétant ce que disait la sensei.

C’est alors qu’elle renvoyait des boules de feu en ma direction. Je me dépêchais d’utiliser mon chakra pour invoquer un mur d’ivoire devant moi, mais qui ne suffisait pas à me protéger entièrement. Comme un écureuil fuyant un chasseur je me mis donc à courir à vive allure dans le sens inverse, poursuivit par un souffle de flammes provoqué par l’explosion des boules de feu derrière moi. Les flammes touchèrent le tissu ample de la surcouche de mes fringues, et décidèrent ensuite de se propager sur l’ensemble. Avant qu’il ne soit trop tard, et pour ne pas brûler moi-même, j’enlevais donc ces bouts de tissus roses à fleurs que je portais et les lançais au loin. J’avais encore une couche heureusement…

« Pfiou ! Ras les pâquerettes quoi »

Stoppant ma course, j’entendis le Coquelicot des cendres qui évoquait un combat n’utilisant que des boules de feu, du fil à retordre, du rabattement dans les retranchements, et une envie de grandir et de devenir assez puissant pour survivre et me remplir. Elle ne rigolait pas en plus. Bizarre, vraiment trop bizarre. Et ne dites pas que je m’amusais à déformer le sens de ses propos…

« D’accord ça marche ! » dis-je quand même.

Deux autres boules de feu se dirigeaient droit sur moi. On aurait dit les mêmes. Elles m’arrivaient non loin des pieds une fois que j’eus fait quelques sauts maladroits en arrière. Et la gueule de bois me prenait un peu avec hier soir. C’était tout sauf évident. Pourtant je devais tenir la cadence.
Je courrais sur la gauche en moitié de demi de arc de cercle pour me stopper et préparer ma propre boule de feu. Je tentais, j’essayais comme elle disait, de malaxer plus longuement mais aussi plus puissamment mon chakra. Je tentais mais la boule qui en résultait était la même que d’habitude. À croire que ça n’allait pas venir du premier coup !

…

Les heures passaient, j’étais pas loin de la centaine de boules maintenant. Je m’étais efforcé de respecter le processus et de faire ce qu’elle m’avait dit. La boule que je parvenais à créer était légèrement plus grosse, mais de peu… Peut-être que personne ne voyait la différence, mais moi je la voyais !

« Elle est plus grosse quand même là ! »

M’exclamais-je presque joyeux de cette petite victoire. Mais alors que cette joie m’envahissait, une autre sensation m’envahissait subitement. D’une manière fulgurante, la lourdeur me prenait, mon corps s’engourdissait et mon champ de vision vacilla jusqu’à se troubler. Puis, plus rien. Je tombais dans les pommes, littéralement. Ma boule de feu sauta quelques mètres plus loin quant à elle, enfin sûrement. Moi j’étais bel et bien K.O pour aujourd’hui. La journée d’entraînement m’avait mis à bout de force. La sensei devrait me ramasser… par terre.

Je me réveillais dans une pièce qui m'était inconnue. La première chose que je vis fut le visage fatigué d'une infirmière lambda qui m'annonça que j'étais resté endormi pendant deux jours. Deux jours ! Vous vous rendez compte ? Tout ça parce que j'avais trop puisé dans mon chakra. Une fois son travail effectué à me donner d'autres informations, ainsi qu'un verre d'eau, l'infirmière s'en alla. Derrière elle, je découvrais ma sensei, assise sur un fauteuil dans un coin de la pièce.

« ... »

Je soufflais comme pour m'excuser d'avance, sachant pertinemment qu'elle allait avoir quelque chose à me dire... Ce fut le cas. Au moins fut-elle brève en me mettant en garde pour ne pas que je recommence un coup pareil.
« Désolé, j'ai été trop vite en besogne, j'ai trop forcé. C'est la première fois que ça m'arrive... »
C'était dur à admettre mais je ne pouvais m'en cacher. À l'heure actuelle, l'utilisation poussée du ninjutsu n'était pas mon fort. Et à ce propos, ma sensei se montrait méprisante. Je décidais, pour moi-même, de ne pas reporter la faute sur l'alcool et la fatigue car ç'aurait été trop facile même s'ils étaient légèrement fautifs.

…

Je sortis de cette maudite chambre quelques jours plus tard, sur autorisation du docteur. Dégoûté d'avoir perdu autant de temps, j'étais très pressé de reprendre cet entraînement là où je l'avais laissé. Cette fois-ci, Hisae paraissait vouloir procéder par étapes. Elle m'apprit à malaxer correctement mon chakra. D'abord elle vérifia la manière dont je m'y prenais, puis me corrigeait et me donnait des conseils avisés ainsi que quelques astuces qui me servirent bien. Quand je croyais en avoir terminé, nous passions à des exercices plus longs de relaxation du chakra, lesquels me faisaient travailler mon équilibre ainsi que la circulation de mon chakra. C’était là quelques bases que j’avais omis en prenant pour acquis certaines choses dans mon utilisation quotidienne du ninjutsu et des kuchiyoses. Y’avait pas à dire, Le Coquelicot des Cendres me rafraîchissait la mémoire.

Cet entraînement devint quotidien pendant cinq jours. Quand je ne m’exerçais pas à la maîtrise, on en venait à des cours sur l’origine du chakra, sa manipulation et d’autres bases. Pour être honnête, à vingt-deux ans c’était casse pieds. Car c’était un âge où l’on n’avait pas forcément envie d’apprendre à nouveau des choses qu’on avait l’impression de connaître déjà. En cela je voyais l’enseignement qui m’était donné par la kunoïchi comme une spécialisation en même temps qu’une révision ou une correction de certaines compétences. Je me montrais réceptif et la confiance vint à moi. À ce train là, si je continuais, le ninjutsu n'aurait bientôt plus de secrets pour moi !

Quand les cinq jours furent passés, le sixième commença comme les autres, à la différence qu'Hisae demanda à ce que je lui lance deux boules de feu de taille moyenne à la suite. Mes sourcils s'arquèrent, il s'agissait là d'un semblant d'examen pour voir si l'entraînement avait porté ses fruits. Me jetterait-elle si j'échouais ? Ce serait vraiment la plus grosse tragédie jamais connue de mon existence... Pourtant je décidais de ne pas me mettre la pression. Si je partais négativement avant de commencer la démonstration j'allais la foirer à coup sûr, et ce n'était pas le but voulu.

« C'est d'accord sensei ! »

J'y allais donc tranquillement. Tous les exercices me revinrent en tête naturellement, signe qu'ils étaient acquis. Je plaçais mes doigts, fermais les yeux, sentis mon chakra s'activer et circuler, puis j'enchaînais les signes incantatoires nécessaires à la formation d'une boule de feu. Une première se forma que je lançais dans la direction de ma sensei. Je répétais l'opération, et une deuxième fut lancée de la même manière. Les deux boules étaient de taille moyenne comme demandé. Je me sentais bien d'avoir réussi. Aussi regardais-je le résultat avant de m'exprimer :

« Les exercices ont porté leur fruit ! »

Je marquais une pause et lui montrais enfin mon enthousiasme.

« Sensei, si je travaille encore quelques jours comme ça et que je m'exerce chaque jour, je deviendrai un spécialiste en ninjutsu ! »