Une à une, les pétales des cerisiers en fleur tombaient doucement jusqu'au sol, le recouvrant d'un léger voile aux couleurs de printemps. Après un hiver froid passé à voyager sur les routes du continent, le duo ne tardait plus à revoir le soleil de l'été qui commençait à montrer le bout de son nez, par la présence de ses premiers rayons lumineux qui envoyaient cette douce chaleur dans l'atmosphère. Un homme vêtu de simples vêtements avec un chapeau de paille qui le protégeait du vent de la saison, marchait en compagnie de son seul disciple, un jeune garçon à la chevelure rousse qui semblait bien enjoué. Il s'appelait Yato à cette belle époque. Ce dernier sautillait de joie devant la belle nature qui reprenait vie en même temps que les paysages qui s'animaient par le chant des oiseaux. Il tenta à plusieurs reprises d'attraper les volatiles qui apparaissaient sur son chemin, mais tous lui échappaient des doigts en s'envolant d'un coup d'aile vers le ciel bleu. Il observait quelques instants la silhouette de l'animal qui disparaissait dans les airs, avant de retourner auprès de son maître qui continuait d'avancer devant lui à la même vitesse.

Ils marchèrent ainsi durant de longues heures, passant à côté de nombreuses verdures fleurissantes. Ils étaient des voyageurs qui vagabondaient librement, à l'écart de ces guerres qui grognaient dans l'ombre des grandes nations. Les villages cachés ainsi que les shinobis étaient la source des conflits. Plus les hommes devenaient forts, plus leur stupidité prenait le dessus, causant de nombreuses luttes qui ravageaient les terres et sacrifiaient les vies. Le maître du jeune garçon, Yoshida Shouyo, n'était pas sourd quant aux nouvelles qui se propageaient dans ce monde, seulement, il ne voulait pas montrer ces atrocités à son disciple. Il aimait le maintenir dans cette paix qu'il forgeait autour de lui, le gardant dans l'insouciance qui était ce cocon qui protégeait l’enfant. Il n'était pas inconscient, mais durant ces belles saisons, il voulait oublier certaines vérités qui n'avaient pas lieu d'être. Il voulait continuer cette vie certes, instable à cause de leur condition de voyageur, mais simple avec ce qu'il fallait pour sourire. Yato était devenu un jeune garçon pareil à tous ceux de son âge, son mal qui le rongeait à l’intérieur de lui était scellé. Il n’avait plus à craindre de perdre le contrôle de cette force, il savait à présent maîtriser ses propres capacités, celles enseignées par cet homme. Il ne montrait rien de son affection, il aimait causer des problèmes par ses multiples farces d’enfant rebelle, mais il lui était très reconnaissant intérieurement.

Ils approchaient peu à peu de leur destination, une demeure située à l'écart de toutes ces agitations dans une campagne isolée. Il s'agissait d'un lieu paisible selon les dires de l'homme, il devait rencontrer une certaine personne qu'il avait connue autrefois. Yato ne savait de qui parlait-il, il se contentait de le suivre au gré du vent. Ils avaient encore quelques minutes de trajet à faire avant d'atteindre cette maison, mais alors que l'heure du midi approchait, le duo décida de s'établir dans un coin tranquille de la forêt afin de se ressourcer. Ils n'avaient pas beaucoup d'argent pour se prendre le plaisir de manger dans une auberge, ils préférèrent manger dans l'herbe. Puis, pour une raison que le rouquin ignorait, son maître semblait tourmenté par un sujet. Il voulait prendre son temps avant d'arriver, mais ce n'était pas une mauvaise chose puisqu'il allait pouvoir manger plus vite, avant d'arriver dans des zones habitées. Il lui suffisait de faire chauffer de l'eau et de sortir les dernières boulettes de riz. Suivant les consignes pour pouvoir passer au repas, l'enfant s'éloigna pour partir à la recherche d'un cours d'eau, là où lui avait indiqué son maître, vers l'Ouest. En marchant quelques pas, il vit effectivement une rivière où il alla remplir ses réservoirs d'eau.

" Mh, je me demande bien qui il veut voir. Enfin, il est toujours là à jouer au gars mystérieux qui ne veut rien dire. Peut-être une madame super riche pour manger dorénavant dans les restaurants plutôt que de faire des pique-niques ? Ça serait chouette ! Enfin bon, qu'importe, allez ! Je dois ramener de l'eau si je veux pouvoir manger plus tôt ! Je meurs de faim ! Des bonnes boulettes aux riz ! "

Alors qu’il s’apprêtait à repartir, une idée lui traversa la tête. Il n’allait pas jouer au serviteur aimable et rapporter si gentiment de l’eau, ce n’était pas dans son caractère que d’être serviable. Il se mit à sourire avec un léger rire diabolique, mais son maître était bien trop loin pour pouvoir l’entendre, du moins c’était ce qu’il croyait. Il posa sur le côté un premier réservoir d’eau, le sien où était inscrit son nom. Puis, il commença à baisser son pantalon tout en sifflotant naturellement, sans vraiment faire attention à regarder si personne n’était aux alentours. De toute façon, c’était naturel de vouloir faire ses besoins, dans une rivière ou dans un buisson, la différence n’était pas bien grande.

HRP: