Dehors résonnait le tumulte des combats, des lames qui s'entrechoquaient, des cris de guerres, de peur et de désespoir. La terre tremblait à plusieurs occasions et parfois explosait sous le joug du ninjutsu. Le sang se mêlait au pleur et la haine à la peur. Un sordide chaos, voilà ce qu'il en était tandis que la mort dansait autour du palais au rythme du champs funeste de la mort. C'était la guerre dans toute sa splendeur aussi infâmes qu'irascible. Totalement surréaliste, sans logique ni raison car seul mu par la folie de certain. Ce certain, on le retrouvait précisément dans le dit palais où les murs baignaient dans un silence pesant et où les échos des affrontements semblaient si lointains. A la place l’atmosphère se retrouvait empatté par cette tentions quasi palpable que chacun des individus présent pouvaient ressentir aussi distinctement que s'il aurait aperçu une épée de Damoclès suspendue au-dessus de leurs tête. Alors une succession de bruits sourds commença à retentir à travers le dédale de couloir. Il s'agissait d'une percutions répétée. Cette dernière semblait calculé à la fraction de seconde près comme si elle provenait d'une machine.

Hors il n'en était rien. La Chasseresse était-là, la main empoignant la chevelure d'un fonctionnaire ou domestique. Ce parfait innocent ne vivait plus depuis déjà une bonne minute ce qui n'empêchait pas à la démone de continuer de lui fracasser la tête contre le mur en continue. Chacun de ses mouvements semblait soigneusement calculé et répété à la perfection comme si elle cherchait à économiser son énergie. Ou alors peut-être était-ce parce qu'elle s'exécutait de façon inconsciente sans réellement réaliser ce qu'elle faisait ? Oui c'était plutôt cela. Elle ne s'arrêta que lorsque le crâne du pauvre quidam ayant eu le malheurs de croiser sa route fut totalement réduit en miette et que les éclats d'os et de cervelles parsemaient le mur imbibé de sang. La respiration lourde, le cœur palpitant elle s'attarda encore un long instant avant d'écarter ses doigts crispés par la frénésie afin de relâcher le corps mutilé qui s'échoua tel un pantin désarticulé.

Red expira lentement, très lentement, consciente au fond-elle, au milieu de cet océan d'instinct et de pulsions meurtrières qu'était son esprit, qu'elle s'était surestimée. La frénésie des combats, ce contexte de conflit. Les émotions négatives. L'odeur du sang... A défaut de la lune, tous les éléments étaient réuni spour éveiller la bête en elle. Et cela n'y manquait pas. En cet instant elle n'était plus qu'une boule ne nerf sur pattes. Ses muscles crispés ne demandaient qu'à se relâcher pour fondre sur sa prochaine proie et la réduire en pièce. Et le pis dans tout cela étant que tout cela la faisait sourire. Elle avait en effet prit énormément de plaisir à tuer cet homme et se mordit la lèvre inférieur rien qu'à y repenser. Sans plus de préambule la prédatrice se remit en marche piétinant au passage quelques morceaux de matière grise spongieux

Car elle n'oubliait pas pour autant la raison de sa venue ici. Ce civile n'avait été qu'une mise en bouche. Le conseil de Yuki no Kuni l'attendait. Ses facultés sensorielles sondaient déjà le bâtiment à la recherche de ses nouvelles proies. Nulle âme qui vive ne pouvait lui échapper tant et si bien qu'elle donnait l'illusion de connaître ses couloirs abandonnés par cœur. Vêtue d'une tenue d'assassin blanche faite de tissus et de cuirs lui serrant au corps, elle avançait d'une démarche féline, le visage en parti dissimulé sous un capuchon et les yeux voilés par un rideau de mèches de cheveux écarlates. Son équipement Saibogu en était réduit à son stricte minimum avec ses éternels holster sharnachés à ses cuisses et la ceinture de gadgets resserrée autour de sa taille. Le reste était scellé dans ses nombreux tatouages.

Oui, elle s'était méthodiquement préparée pour ce jours. En tant que parfaite assassin elle s'évertuait toujours à agir dans le plus grand des professionnalismes si possible en anticipant chaque éventualité. Et pourtant la voici qui avançait, droite et déterminée, non pas avec la conscience d'une ambitieuse cheffe d'organisation criminelle, mais avec celle d'une démone assoiffée de sang. Le deuxième homme à croiser sa route en fit également les frais. Elle lui brisa la nuque avec une violence inouïe avant de jeter son corps sur le côté. En se mordant la lèvre inférieur d'excitation elle put sentir un filet de sang glisser le long de son menton. De petits crocs pointus remplaçaient à présent sa dentition. Réalisant ce qu'il se passait elle tenta de refréner ses ardeurs en même temps que les prémisses de sa transformation. Faisant machinalement craquer ses phalanges elle se rendit compte qu'elle commençait à se sentir à l'étroit dans ses gants. Si elle ne faisait rien pour se calmer, ses griffes risquaient de les percer. La question s'imposa alors dans son esprit. Désirait-elle vraiment se calmer ?

Assis sur les dernières marches tout au sommet de l'amphithéâtre, sabre sur les genoux et bobine de bandage dans les mains, mon bras droit effectuait un mouvement bien précis et circulaire autour du fer tranchant de cet outil de guerre. Si mon oeil était concentré sur cette tâche, mes oreilles elles étaient strictement dirigés vers la discussion qu'entretenait le guerrier rouge de Kusa et Fuka...le détenteur de la précieuse Samehada. Arrivé depuis peu, celui qui partageait ma profession venait de rater un entrainement particulièrement intéressant dont il aurait été plus que le bienvenu, mais il semblait que les exigences impériales l'eut retenu ailleurs.

Préférant le laisser rapporter à Yanosa les détails d'une mission que nous avions effectués ensemble, je ne laissai pas le temps à Akuna Kudaku de placer un mot alors que mes bandages recouvraient maintenant la tête squelettique d'où provenait la voix de mon sabre...ou de l'esprit qui l'habite plutôt. Le laisser puiser dans mon chakra et lui laisser reprendre conscience en cet instant ne ferait que ramener une rivalité sororel entre elle et Samehada et bien que Peau-de-requin n'était pas dotée du don de parole comme Kudaku, cela n'empêcherait pas le démon brisé de la narguer comme le ferait une soeur.

Cependant, le repos et les craintes d'une chamaille entre les deux lames ne devinrent que le dernier de nos soucis alors que, de notre position élevée comparativement à la mer, mais aussi de l'emplacement en hauteur du Colisée de glace, nous pûmes apercevoir des navires en approche de Dhartsedo. Simple sourire en coin et m'apprêtant à détourner le regard alors que je savais qu'ils devraient passer par les inspections obligatoire sur le plateforme maritime, un coup de canon et les débuts d'un affrontement me firent revenir sur mon mouvement. Les étendard rouge du Kyomu étaient dressés bien haut sur les grands mats de ces vaisseaux de guerre...ils nous attaquaient de front?

Gardant un oeil sur cette offensive, mais toujours à l'écoute du seigneur de guerre et de l'autre Taichou, je me préparai à foncer vers les docks pour prêter main forte aux civils et soldats qui y étaient, mais fut retenu par le bon sens de l'Onshi. Le Kyonu n'avait jamais attaqué ainsi auparavant...il avait raison. Ils voulaient clairement nous distraire pendant que leurs réelles intentions allaient se manifester ailleurs, pendant que nous aurions le dos tourné. Il nous fallait retourner à Gyamda, protéger la capitale et sécuriser le Triumvirat. Sans quoi le bruit de ces coups de canons et des cris de guerre de ces Nukenins ne feraient que nous prouver que nous avions tord d'y accorder la moindre importance pendant que dans l'ombre...une menace peut-être bien plus grande allait nous frapper de revers. Je me mis alors à penser à cet Ozai...celui dont la vie avait passée à trépas sous les tranchants de ma lame. J'avais bien eus raison de croire que sa venue ici, sous couverture, n'était que les prémices d'une réelle offensive.

Je te l'avais dis...Yanosa-San. Après leur éclaireur...voilà les soldats!

Allons...à la capitale! Hiko est déjà sur les plateformes, j'ai reçu un rapport impérial il y a quelques jours m'avertissant qu'il viendrait y faire des inspections sensorielles surprises. Dis-je simplement au vétéran tout en prenant bien le temps de voir quelle réaction il aurait face à cette nouvelle. Lui qui connaissait le réel terrain de jeu du gamin virtuose.

Puis, je laissai le Kusajin nous transporter jusqu'à la capitale via ses sceaux de l'Hiraishin dont j'avais pris la peine de placer au centre même du palais du Triumvirat il y a de cela plus d'un an...après notre première rencontre. Fuka, Yanosa et moi, empoignèrent les bras les uns des autres et aussitôt, une rafale d'énergie chakratique traversa notre corps, puis l'espace...et en un rien de temps, nous nous retrouvâmes au centre de la réunion du Triumvirat.

________________________



Akeko Oge

Oge-

POUVEZ-VOUS ME DIRE CE QUE SIGNIFIE CECI! NOUS SOMMES EN RÉUNION NOM DE...

En plein milieu de la salle du conseil, le trio de combattant d'élite que nous formions venait d'apparaître au centre de toute l'attention, pendant qu'un symbole reluisant disparaissait au sol. Sans perdre une seconde, l'utilisateur des portes céleste quitta la salle à toute vitesse pendant que, de mon côté, je plongeais mon regard dans celui de Matomeru Suzurane...le triumvir de la rage et représentant du peuple suzurane. Aucun mots n'avait été nécessaire et bien que tous dans l'Assemblée semblaient maintenant commencer à comprendre ce qui se tramait, mais se refusaient à le réaliser tant la peur leur rongea les tripes, lui ne fit que se lever de son siège...prêt à faire face à l'adversité.

Yuki no kuni est attaquée...membres du conseil. Jusqu'à nouvel ordre, personne ne sors d'ici. Prenez tout ce que vous pouvez...bureaux...chaises...et protégez vous derrière. Matomeru...priorisez la sécurité d'Oge.

GARDES!!!!

Dans le couloir, trois hommes armés arrivèrent à toutes vitesse suite à mon appel. Devant le symbole du grade de capitaine qui était aussi bien visible sur mon cache-oeil que sur le bandeau de l'autre épéiste, ils ne tardèrent pas à nous saluer et à mettre à exécution les ordres qui leurs furent attribuées. Il nous fallait vérifier que l'accès aux portes arrières et qui menait directement au quartier des Samuis était sécurisé.

Partez immédiatement vérifier les issus arrière du temple! Il nous faut évacuer. S'il y a un problème et si le danger y est imminent...criez pour nous avertir. Le son est plus rapide que vos jambes. ALLEZ!!!

Laissant mon sabre dans mon dos, je me retournai alors vers mon homologue afin de lui faire signe de surveiller la porte principale avec le reste de la garde rapproché du conseil pendant que j'aidais la vieille Oge et le personnel politique à ériger une barricade sommaire autour d'eux. Je doutais de la réelle utilité de celle-ci face à un assassin expérimenté ou encore une vague de combattant shinobi...mais mieux valait mettre toutes les chances de notre côté que de laisser trop de chose au fruit du hasard.

Le Taisa déposa pied à terre et resserra l’étoffe à fourrure de sa capuche. Rabattue sur sa tête, il observa d’un coup d’œil circulaire la terre impériale de Yuki no kuni. Un des pays où il n’avait encore jamais mis les pieds. C’est vrai qu’à y réfléchir il avait évolué dans presque chacune des contrées de l’Empire sauf celle-ci étant pourtant le berceau du clan du Kamui. Non pas par volonté personnelle puisqu’il était justement là pour réparer cette faute. Dans un but pour le coup très personnel.

Les récents évènements ainsi que le passé de Samehada l’avaient poussé à se rendre ici afin d’élucider certaines affaires. L’identité du créateur de Peau-de-Requin était encore inconnue, pourtant cette dernière affirmait qu’il se trouvait encore au Shûkai. Et aucune piste jusque-là. Par élimination donc, il pouvait se trouver dans l’une des terres jamais encore explorée par Fuka. C’était la principale raison de sa présence ici. De par son statut, un tel voyage n’était pas impossible à justifier. Une mission de sécurité, un contrôle de routine ou mission exceptionnelle pour le Sengoku, il y avait pléthores de prétextes si on réfléchissait correctement.

Faisant ses premiers pas dans la neige, ils le menèrent jusqu’à proximité d’une arène atypique où il retrouva un compagnon, voire plutôt deux. L’Oterashi et Samui Ketsuen se trouvaient déjà sur place. Le trio n’eut pas le temps de véritablement se lancer dans une longue conversation, quelques mots à peine, qu’un évènement les tira de leurs occupations. On sentait au loin poindre le début des ennuis. La mâchoire et le poing serré, Fuka ne fut guère plus détendu lorsqu’il perçut mentalement la voix de sa fidèle compagne :

- Chouette enfin un peu d’action !

- On est là pour toi de base je te rappelle, répliqua sèchement le Shukajin.

Un ton qu’elle ne lui avait pas encore connu. Le jeune homme semblait réellement attristé de cette nouvelle. Ce n’était pas la première fois qu’il était engagé dans une lutte pour la préservation de l’Empire. Il s’y était fait à ce régime controversé. L’épée le savait parfaitement et elle fut vite dans les rails à nouveau lorsqu’elle réalisa les évènements. Elle se contenterait de laisser son porteur mener la valse aujourd’hui.

Ni une ni deux les trois shinobis se joignirent par la main pour finalement arriver en un éclair au beau milieu d’une salle de réunion. Yanosa ne fit pas de vieux os et il sortit alors que déjà l’une des responsables politiques s’indignait de cette irruption fracassante. Ketsuen semblait bien connaître les lieux et les personnes en question, raison pour laquelle Fuka se terra dans son mutisme habituel. Les sabreurs échangèrent un regard alors que le Samui distribuait déjà ses ordres. Pour sa part, le Taisa tira l’arme à la main et se tint prêt à toute éventualité. Il n’aurait personnellement pas fait le choix de rester ici, préférant s’assurer que le conseil soit évacué immédiatement. Mais il n’avait pas encore l’âme d’un fin stratège pour prétendre à l’élaboration de plans de bataille, préférant s’enivrer de la hargne du combat. Il ne fut cependant pas seul avant que ne se lance cet acte de barbarie imminent qui allait marquer une page à l’histoire de Yuki :

- Petit…

- C’est pas le moment, coupa Fuka.

- Non je tenais juste à te dire de faire gaffe à toi. Aujourd’hui ne sera pas comme les autres fois je sens.

Etonné de l’antipathie de son arme habituellement si cynique, le Taisa mit un moment avant de se ressaisir et de silencieusement remercier sa lame. Ce bref échange lui apporta alors une nouvelle force et une nouvelle motivation. Aujourd’hui plus que jamais il savait que le lien entre son arme et lui serait indéfectible.

Le Conseil ne se réunit pas souvent ces derniers jours, mais c’est avant tout parce que les précédentes réunions ont bien ciblés les éléments à mettre en œuvre. En vue de la guerre contre le Pays de la Foudre, son voisin, les défenses ont été revues et améliorées. Les tensions entre les Suzurane et les Samui sont moins importantes ; principalement grâce à la présence de Matomeru Suzurane au Conseil Triumviral, qui place les deux clans sur un pied d’égalité. L’autorité de ce Conseil s’asseoit sur une opinion populaire favorable, puisqu’elle permet la paix entre deux anciennes factions assassines, et tient en son centre l’un des personnages les plus emblématiques et appréciés du Pays : l’ancienne Daimyo Akeko Oge. Récemment, la construction d’un Colisée laisse croire à un peu de fantaisie et de loisirs dans ce monde glacé.

Mais l’interruption de la séance en cours n’est que mal accueillie. Même s’il faut y faire face, un constat arrive rapidement. Les troupes ennemies, bien que non identifiées pour l’instant, ont réussi à pénétrer dans les terres aussi loin que la Capitale elle-même ! Kirito Samui, dernier membre du Triumvirat, n’est pas sur place ; et avec la présence de trois combattants, on peut sans doute espérer et les renforts à l’extérieur, on peut sans doute espérer s’en sortir sans mal.

Cette pensée traverse l’esprit des membres du Conseil avant qu’un bruit sourd ne parvienne de loin.

« Il semble que les forces extérieurs n’ont pas suffi à empêcher toute intrusion ! On ne peut plus se contenter de se barricader en attendant la fin de la tempête ! Il faut évacuer avant tout l’ancienne Daimyo ! »

« Je n’ai pas peur des combats, même s’ils m’écoeurent ! Prenez avant tout soin des habitants et des fonctionnaires du Temple ! »

« Ma Dame, vous êtes certainement l’un des hautes autorités du Pays, mais vous n’êtes pas une combattante ! Il faut donc vous évacuer le plus rapidement possible ! Ketsuen Samui ! »

L’homme connaît le jeune Samui depuis un moment. Après tout, c’est ce gamin qui est venu le tirer de son retrait – pour ne pas dire exil – avec son Clan, et pour l’inciter à prendre part à cette nouvelle aventure politique. Maintenant que le danger est présent, les anciennes querelles doivent à tout prix s’estomper, pour parier sur plus d’efficacité et de spontanéité.

L’homme se mord le pouce et frappe le sol. Un sceau rond avec d’anciens symboles invocatoires se répandent sur le sol avant qu’une explosion burlesque n’accompagne un petite nuage de fumée. De cette technique, sortent deux jeunes loups, presque identiques, se tenant l’un à côté de l’autre. L’un des deux vient gratter son oreille à l’aide d’une patte arrière.

« Je vais rester ici afin de veiller sur l’ancienne Diamyo dans un premier temps. Mes loups vous apporteront le soutien nécessaire. Dès que l’Ancienne sera en sécurité, je vous rejoindrais au combat. Si mes invocations sont en difficulté ou si elles devaient être révoquées, je reviendrais immédiatement. »

Les équipes sont faites, la partie est lancée !

Spoiler:

Elle ne laissait que mort et cadavres mutilés dans son sillage ; éprouvant un plaisir malsain à s'attarder dans les recoins du palais, loin de son objectif, pour mieux se laisser bercer par les chants agoniques de ses victimes. Ce petit râle interrompu par un spasme et ce au moment de lui briser le crâne... Tout simplement fantastique ! La nukenin nageait dans son élément, dans une rivière d’entrailles. Le blanc de sa tunique était à présent teinté d'écarlate et des crocs étaient parfaitement visibles entre la commissure de ses lèvres lorsque, tantôt, elle s'enorgueillissait dans un sourire de ce sentiment de puissance qui martelait son âme chauffée à vif. Il en ressortait une forme de félicité à la fois perfides et sauvages. Pour la démone c'était festival. Son jour d'anniversaire. L'hiver venait d'arriver et la chasse était ouverte. Hors plus celle-ci allait de son cours et plus la chasseresse en réclamait. Plus que du sang ou de la chair, elle désirait avant tout démembrer, étriper, le tout aussi brutalement que possible. Ainsi après avoir démembré son énième victime au détour d'un couloir elle réalisa que celle-ci ne lui avait pas apporté satiété, tout du moins pas autant que les précédentes.

Elle avait encore faim. Il lui en fallait davantage. Ses facultés sensorielles, plus que jamais aiguisée par la frénésie, parcoururent de long en large cette majestueuse structure qu'était le palais. Ceux parvenus à échapper à son courroux avaient réussi à s'enfuir la laissant ainsi seule avec ses proies, tout du moins pratiquement seule. Elle se senti sourire de plus belle, se mordit la lèvre jusqu'au sang une seconde fois avant de se remettre en route d'une démarche empreinte de sensualité et de vice. Si l'on pouvait croire que la Saibogu avait totalement succombé à la folie, qu'elle n'était à présent qu'une créature endiablée assoiffée de massacre alors il suffisait de ce dire que l'on était loin de la vérité. La bête en elle hurlait de rage, labourant de ses griffes les parois d'acier de son esprit sans jamais parvenir à sortir pour prendre possession de son corps. Car en dépit de ses impulsions meurtrière il émanait de la Saibogu une calme presque impériale. La brasier n'en était que plus ardent.

Et elle s'humecta les lèvres en passant sa langue dessus pour en récupérer le nectar vermeille. Son goût acre mais savoureux accentua sa frénésie. D'un bond agile elle atterrit sur la rambarde de l'escalier qu'elle remonta jusqu'à l'étage. Chacun de ses gestes était minutieusement calculé, de sa façon de marcher à celle de tuer. Voici ce qu'elle avait troqué en échange de son dernier œil valide : une vision plus clair du monde. Elle remerciait le Kamui de lui avoir fait ce cadeau. Au début cela lui avait été difficile d'apprendre à se reposer sur ses autres sens puis, petit à petit, des lueurs s'étaient allumées dans l'obscurité de son esprit. Des lueurs qui devinrent des flammes, puis des silhouettes. Après quoi son environnement avait finit par lui apparaître plus distinctement que jamais par réverbération sonore. Depuis lors cela n'avait eut de cesse de s'amplifier au point où la nukenin en vint à se dire qu'un jour elle serait capable de « voir » à l'autre bout du monde. Mais dans l'immédiat elle n'avait pas besoin d'aller si loin pour traquer ses proies. Trois d'entre elles surgirent au détour d'un couloir. Red les attendait depuis quelques secondes déjà.

-Bonjour messieurs. Vous allez quelque part ? Dit-elle d'un ton suave. Des écailles étaient désormais visible sur ses joues.

Les gardes envoyés inspecter l'issue de secours s'immobilisèrent. La démone les dévisagea avec autant d'appétence qu'un serpent face à des rongeurs. Ses pupilles se dilatèrent avant de fondre dans leur orbite rapidement remplacées par des lueurs brumeuses. Avant que la transformation n'ait le temps de s'achever elle invoqua son armure qui se déploya pour se refermer sur elle. Les mécanismes tournèrent sur eux-même afin de verrouiller cette parure de fer intégrale d'un noir de jais profond. Elle lui seyait à la perfection à l'image d'une seconde peau. Ce qui semblait être une visière d'un rouge éclatant bandait le casque au niveau des yeux, fait étonnant puisque elle n'en avait plus usage. Sitôt invoqués ses systèmes internes encodés via fuinjutsu s'activèrent pour déployer une barrière qui l'enveloppa à la manière d'une carapace. Ainsi protégée elle ne perdit pas de temps pour attaquer les opportuns. Au bout du couloir se trouvait la salle du conseil et ses membres. Elle pouvait presque sentir la tension émaner en plus des différentes sources de vies à l'intérieur. L'excitation n'en était que plus grande.

Ce triple meurtre fut rapide, sanglant et sans le moindre cris. Les gardes étaient morts sans avoir eu le temps de souffrir ni de comprendre ce qui leur arrivait. Le Triumvirat n'aurait pas cette chance. Une simple porte barrait désormais la seule issue de secours viable. Une simple porte la séparait de ses délicieuses proies. Elle fut prise d'un petite ricanement qui sonna synthétique à travers son casque. Dans la seconde qui suivit la porte sortie de ses gongs avant d'être projetée dans la salle du conseil. La tête de l'un des gardes vola à travers la pièce pour venir s'échouer au pied du Suzurane en guise de mauvais présage. Le temps que la poussière retombe il n'y avait plus aucune trace de Red dans le couloir qui ce ne fut le sillage moribonds de sang laissé par ses méfaits. Elle se trouvait déjà à l'étage inférieur.

Le ton était donné. La chasse pouvait commencer.

Pendant que les combats faisaient rages à l'extérieur, la situation devenait critique dans le palais. Les membres mineurs du conseil s'étaient rapidement acquittés de la tâche que je leurs avaient ordonnés d'accomplir, soit de barricader la porte principales et de former un "bouclier" d'objets en tout genre autour de la Daimyo. Les trois gardes personnels de celle-ci s'étaient alors affairés à la seconde partie de mes demandes à savoir: partie en éclaireur dans cette sortie de secours​ afin de nous informer si cette issue avait été compromise et après une brève prise de tête entre la vieille Oge et le Triumvir de la rage, la porte qu'avait emprunté le trio d'hommes d'armes Shukaijin vola en éclat au travers de la pièce, suivit d'une tête humaine ensanglanté.

Aussitôt, j'avais dégainé et m'était mis en position défensive, mon énorme sabre de fer droit devant moi, la pointe au sol, le pommeau au niveau de mon visage. Gardant en tête ce qu'avait dit le Suzurane, je restai néanmoins assez prudent quant aux prochaines actions à entreprendre. Aussi, je laissai quelques secondes s'écouler avant d'agir, accompagnant ce silence et cette incrédulité qui régnait maintenant dans la salle du conseil. Je regardai mes compagnons uns à uns afin de m'assurer qu'ils n'avaient rien...puis je me dirigeai lentement vers le crâne ensanglanté tout en gardant mon regard braqué sur le cadre de la porte...histoire de prévenir toutes mauvaises surprises.

Dans le couloir...plus rien. Que les restes des trois hommes que j'avais envoyé au fond de celui-ci. Une scène qui ne fit que me confirmer que si un ou une sans bannière avait réussit à se rendre si profondément au sein de nos défenses...c'est qu'il n'était pas n'importe qui. Même avec les systèmes que nous avions implantés, il avait réussit à s'infiltrer dans la capitale...dans le joyaux politique de celui-ci même. Là se déroulait le moment le plus Important de ma vie de Shinobi. Je lançai alors dans le vide, tout bas, une remarque qui n'était destiné qu'à moi-même...mais qui ne restait tout de même pas muette.

Putain Kirito...t'es où quand on a besoin de toi...

Bien...on te laisse Oge. Fuka, les loups...venez. L'ennemi est dangereux...n'ayez aucune pitié.

Kudaku...réveil toi...t'as quelque chose à te mettre sous la dent aujourd'hui.

HHHhhhmmm...biieenn...haahaahaaa...uun taandeem aveec ellee? Poouurquoii paas...ceelaa promeet d'êêtre aamusaant. N'eest-ce paass...Saameehaadaa-chaaan?

Et...sans attendre...je m'élançai dans le couloir en suivant les traces de sangs qu'avait laissée l'ennemi dans son sillage. Le couloir étant dégagé, je fis un signe de main au Suzurane qui était resté à l'arrière afin qu'il sache que la voie était dégagé pour lui et l'aïeule...à ce niveau du moins. Puis, accompagnés des deux canidés et du détenteur de peau-de-requin, nous nous dirigeâmes vers les escaliers qui menaient au rez-de-chaussé.

La porte qui fut préalablement barricadée à l’improviste vint terminer sa course dans les faces des quelques gardes aux côtés du duo Shukajin. Une démonstration de leur bien piètre niveau contrairement aux deux Taichou présents. Mais la diminution de leurs effectifs ne rendait pas la tâche plus aisée, bien au contraire. Déjà que les hommes envoyés à la recherche d’une sortie de secours se retrouvèrent à terre dans le couloir. Leur sort funeste n’augurait rien de bon pour la suite.

Serrant la mâchoire, Fuka resongeait aux dires de sa compagne. Il devrait faire preuve de prudence en effet. Face à cette situation, le Samui invita les combattants à prendre sa suite dans le couloir. La vénérable restait en arrière, attendant les instructions positives de ses nouveaux gardes personnels. Ils progressèrent prudemment, s’assurant de l’absence d’hostilités. Ils découvraient sur le trajet les restes de malheureux passés sous les griffes du Kyomu. Un spectacle parfois désastreux qui ne perturbait pas le Taisa pour autant. Il avait vu pire au cours de sa courte existence.

Les coquilles vides des malfrats morts sous la morsure de Samehada. Une vision édifiante d’un fruit se vidant de sa substance. Le chakra semblait être une force maîtresse permettant à l’organisme de tenir. Dès lors que le baiser de Peau-de-Requin les tenait à la peau, ils perdaient de cette stature pour finir desséchés. Leurs restes n’étaient bien souvent pas beaux à voir. L’état des malheureux de Yuki ne rendait pas le sabreur mal à l’aise. Il ne faisait qu’attiser sa combattivité et sa réactivité acquise au cours de ses entraînements avec l’Oterashi. C’était bien aujourd’hui qu’ils lui serviront.

Le petit groupe continua sa progression pour arriver à l’escalier menant au rez-de-chaussée. L’espoir d’une échappatoire pour leur « colis ». Mais il ne fallait pas s’y fier. Dans une telle bataille, le moindre pas était susceptible de les mener à leur perte. Il fallait donc redoubler d’attention pour s’éviter les mauvaises surprises. Ils continuèrent et tournèrent à un embranchement pour aboutir dans un hall, plus large que les couloirs du premier étage. Il devait mener à l’extérieur. Vers les combats mais la possible liberté et la sécurité relative des membres du conseil, bien entouré pour l’instant. Mais c’était bien entendu sans compter sur la fourberie de l’ennemi tapi ici, à l’affût du bon moment pour frapper. Malgré la proximité de l’objectif, le petit groupe ralentit son rythme sans se concerter, prêt à parer à toute éventualité qui allait se présenter. Une tension régnait en ce lieu, appuyé par le bruit de fond du carnage grondant au dehors.

Et alors que chacun attendait son compte, Fuka réalisa une chose. Samehada ne parlait plus. Elle n’avait même pas daigné réagir à la remarque de sa consœur. Le jeune homme tâcha de s’assurer de sa présence vocale dans sa tête. Il n’y trouva rien. Resserrant son emprise, il prit conscience de l’instant qu’il vivait. Il n’y avait plus de combat interne en ce jour. Plus de lutte pour savoir qui supplante l’autre et qui mène la danse. Une parfaite symbiose semblait s’être établie d’elle-même. La communion des deux entités formant un combattant en pleine possession de ses capacités. Tandis que les circonstances ne laissaient rien présager de bon, un sourire s’esquissa sur un coin de lèvres. A la place de sa dentition habituelle, des dents pointues et tranchantes, témoins de ce lien nouveau qui unissait Fuka et son arme.

Le bâtiment est bigrement agité ! Même si on ne voit pas encore l’assaillant, les cris des désespérés dans les couloirs montre qu’on est sur la bonne voie. Depuis quand le Pays des Neiges s’est-il à ce point affaibli pour laisser n’importe qui rentrer dans cet endroit ! Ne peut-on pas se défendre sans avoir recours à n’importe quel procédé ridicule ? La garde locale est-elle trop faible ?

Le Suzurane rumine sa rage, mais préfère passer l’éponge. Ces hommes hurlent malgré tout à la mort – choix certes funeste mais approprié, étant donné leur position. Et s’ils doivent mourir, il vaut mieux que ce soit pour la bonne cause. Pas le temps d’hésiter ou d’attendre ; il faut changer de décor. De toute évidence, l’adversaire se rapproche et on ne peut pas rester ici. Matomeru n’ose pas le dire, mais l’ex-Daimyo risque d’être un poids mort sur ses épaules, et elle entravera certainement le bon déroulement du combat ! Assurer une protection est toujours une plaie. En vérité, Matomeru est plus souvent l’attaquant ; quand il doit se charger de ce genre de mission, il prend l’habitude de … laisser mourir son protégé et de le venger de façon froide et sauvage. Une méthode bien à lui, dont il vous confiera un jour le secret, qui sait !

Le Samui prend les devants, et s’enfonce dans le couloir menant vers la sortie de secours. Lui tient plus particulièrement à sauver la vieille femme. N’allez pas croire que le conseiller Suzurane a quelque chose contre elle, loin de là ! Elle reste le rempart qui empêche le Tyran Samui à contrôler ce monde à sa façon … . Et lui se fera un rempart pour la défendre à tout prix. Car il y a bien une chose qu’il déteste plus que ce salopard de Samui ; c’est l’idée que quelqu’un tente de s’en prendre à ce Pays sans connaître la fureur de ses protecteurs.

Les deux Loups invoqués s’avancent à pas furtifs. Ils accompagnent Ketsuen dans sa démarche. Le choix de première ligne est risqué ; mais ils aiment ce genre de personnages. Pour l’heure, ils restent muets. Ils sauront intervenir en temps voulu.

Ca y est, les deux représentants du Conseil Trimviral entre dans le couloir. Après quelques mètres en suivant leurs deux gardes particuliers, ils s’arrêtent. Malgré son grand âge, la vieille Akeko Oge reste silencieuse et calme. Sans doute n’est-ce pas la première fois que le danger la guette ainsi. Matomeru reste discret ; il sait que le moindre signe peut être fatal. Pour toute l’équipe … .

Spoiler:

Le petit jeu de traque se poursuivait. Ses Shukaijin la surpassait en nombre et par conséquent en force. Un concept militaire qui n'en demeurait pas moins abstrait pour la démone qu'elle devenait un peu plus chaque jour. En effet, pour elle le nombre ne voulait plus rien dire lorsque les cibles n'étaient pas des ennemies, mais des proies. Prise dans sa lancée, elle ne trouverait le répit que lorsque chacun reposerait étendue dans une marre de son propre sang. Sauvage ? Assurément. Sadique ? Totalement. Lucide ? Également. En effet, bien qu'effarouchée la Nukenin n'en demeurait pas moins réaliste. Ses années d'entraînements militaire parlaient en elle et ceux en dépit de la bête qui continuait de se débattre. Elle savait que tenter de bondir sauvagement sur ses victimes pour les écharper, fait qui serait assurément des plus grisants, ne ferait que la conduire à sa perte. Aussi prenait-elle son temps pour aborder la situation. A l'image d'une araignée, elle tissait sa toile en amont afin de mieux la tendre sur ses victimes. De la même manière ses capacités sensorielles lui permettaient de suivre les déplacements du groupes. Filant à travers le dédale de couloir telle une anguille elle s'y repérait avec aisance pour y avoir perpétré moult carnages quelques minutes plus tôt. Cela lui avait également donner l'occasion d'étudier le terrain.

Les Shukaijin finirent par descendre les escaliers pour parvenir jusqu'au long couloir du rez-de-chaussez celui-là même censé donner sur le grand hall qui était un lieu bien trop dégagé à son goût pour les attaques furtives. Elle décida donc d'intervenir alors que ses proies traversaient encore le corridor. Mais contrairement à ce que l'on aurait cru ce n'était pas à l'autre bout qu'elle les attendait, ni même dans leur dos. Pour faire simple elle ne se trouvait pas dans la même pièce qu'eux, mais dans une salle avoisinante séparée par un mur de pierre. Jubilant intérieurement elle attendit que le groupe arrive à sa hauteur le tout en ayant, au préalable, invoqué sa lance à double lame. L'arme mortel tournoyait nerveusement entre ses mains tandis qu'elle faisait encore et toujours preuve de patience ; effort qui devenait de plus en plus éprouvant. Si la patience était la vertu de tout chasseur elle estimait avoir suffisamment attendu en leur faisant miroité ce sombre présage par le biais de la tête lancée dans la salle du conseil.

Plus que jamais elle du se faire violence pour ne pas embrocher les premiers arrivants qui passaient seulement à quelques mètres d'elles de l'autre côté du mur. Elle les avait identifié comme étant des Shinobi de niveau moyen. Le plus intriguant résidait dans le fait que chacun transportait avec lui une seconde source de chakra dans leur dos comme des excroissances à l'image d'extension d'eux-même. Son diagnostique n'était pas aussi précis qu'habituellement pour la simple et bonne raison qu'elle préférait économiser son énergie au détriment d'une détection parfaite. Toujours fut-il que ces deux individus ne l'intéressaient pas, tout du moins pas dans un premier temps. Ses chers et tendres se trouvaient en arrière. Matomeru et Oge voilà qu'elles étaient ses véritables cibles. Elle prendrait le temps de s'amuser avec les autres soldats une fois ses comptes mis à jour.

Et ce fut ainsi que tous deux arrivèrent à sa auteur accompagné par deux autres créatures qui semblaient être ni plus ni moins que des invocations. Cela lui importa peu, estimant qu'il ne gêneraient en rien sa futur action. La démone cessa alors de jouer avec sa lance en la saisissant à deux mains, prête à frapper. Le chakra raiton traversa son corps, contracta ses muscles en même temps qu'une grande partie de cette énergie se concentra au bout de la pique. Le coup survint alors là ou on l'attendait le moins. La lame traversa sans la moindre difficulté pour empaler la première personne sur son trajet. Le destin voulue qu'il s'agisse de la Daimyo, passablement déchue par les investigations du Kamui. L'attaque était sortie de nul part, rapide et mortelle, irradiant de son intensité le couloir car tel un éclaire lancé sous l'égide du châtiment divin il avait pour but de consumer sa cible. Si Red avait avait effectivement visé juste et avec succès un parfum de chair brûlé ne tarderait pas à s'élever dans le couloir, mais elle n'attendit pas que l'odeur arrive à ses narines. Moins d'une seconde après avoir frappé elle retira sa lance de son socle de pierre. Le chakra raiton continuait de traverser vigoureusement ses membres. Elle en fit usage pour augmenter sa célérité et quitta le lieu ayant servi à son méfait pour s'éloigner le plus loin possible. Dans le même temps elle usa d'une autre source d'énergie, plus naturelle cette fois, pour se rendre totalement invisible.

La but de sa manœuvre avait été simple. Frapper avec une violence inouïe en misant sur la vitesse et l'effet de surprise puis s'en aller tout aussi rapidement pour ne pas laisser le temps à ses proies de riposter.

Au bout du couloir, je me tenais à l'intersection, prêt à agir dans la moindre mesure où quelque chose s'agiterait dans mon champs de vision. Mes sens étaient aux aguets, ma main de bois et de fer resserrait maladroitement son emprise sur le manche de fer de mon arme, tout comme mon autre toujours faite d'os et de chaire. Je regardais Fuka qui semblait, étrangement, différent de la dernière fois que nous nous étions rencontré. Quelque chose avait changé chez lui, c'était subtile et je ne réussissais pas à mettre le doigt dessus. De toute façon, l'heure n'était pas à l'analyse de sa personne, mais bel et bien à essayer de nous sortir de ce palais.

Plongeant ma tête dans l'intersection, vérifiant que rien ne nous y attendait, je pouvais finalement voir la dernière salle que nous avions à franchir pour sortir la vieille politicienne de ce merdier et aussitôt​, je me tournai vers Matomeru et cette dernière pour leur faire signe pour qu'à ce même moment, le mur tout juste à côté d'eux éclata en morceau pour une partie en dévoilant une grande lance électrifiée qui passa rapidement de part en part de la mémé, comme si elle venait d'absorber la pôle dans son corps sans le moindre avertissement. La pointe en ressortis de l'autre côté de son corps pour finalement refaire le même chemin à l'inverse et, sur le visage de Matomeru comme sur le mien, les paupières s'écarquillèrent devant ce spectacle horrible. Akeko Oge...allait mourir. C'était inévitable.

Aussitôt, mes pensées défilèrent à vive allure dans ma tête et mes mains se resserèrent encore plus sur le pommeau de ma lame qui commençait à vibrer et à respirer de plus en plus fort. Le démon qui y était enfermé s'éveillait pour de bon et la lueur dans les yeux de son crâne se fit encore plus intense. Aussitôt, je courru en direction de la victime de l'attaque ennemi et je passai son bras mou au dessus de mes  épaules pour offrir un soutien au guerrier Suzurane, tout en accélérant ensuite la course avec lui pour que nous gagnions le grand hall d'entrée...la plus grande salle du bâtiment.

UN ASSASSIN...IL UTILISE LA SENSORIALITÉ CHAKRATIQUE...ÉLOIGNEZ VOUS DES MURS, ALLONS AU HALL...ALLEZ!

Et sans perdre un seul instant, nous franchissions le dernier bout de couloir qui nous menait dans le grand Hall...là où les portes étaient déjà grande ouverte et où un mur de pierre avait été érigé...puis défoncé par l'Oterashi qui combattait une Kunoichi à l'extérieur. Là...nous n'avions d'autre choix que d'affronter celui ou celle qui nous traquait car...de par cette même porte...nous pouvions voir qu'une immense cage semblait avoir prise forme autour du bâtiment. Il nous fallait rester aux aguets...et se tenir prêt...

Je restai donc à quelques centimètres seulement et à droite de la porte que nous venions de franchir et qui mènerait l'assassin à nous...je la laissai ouverte ...pour être le premier à voir sa tête lorsqu'elle oserait montrer le bout de son nez. Elle n'aurait d'autre choix que de me croiser en premier si elle voulait passer.

info tech:

L’atmosphère était telle que l’air lui-même semblait avoir pris consistance pour ne former plus qu’un bloc épais dans lequel le petit groupe évoluait à pas mesurés et aussi silencieux que possible. Pas très compliqué au vu du raffut extérieur mais ils pouvaient tout aussi bien être sous l’écoute aguerri d’un opposant. Mille précautions prises pour un petit bout de centimètre gagné dans un couloir. Une inspection minutieuse et des instructions gestuelles au détriment du langage pour garder leur discrétion.

Autant d’attentions qui ne suffirent pas à éviter l’assaut. Au dernier moment, Samehada sembla réagir au chakra qui se dégagea soudainement. Fuka fit volte-face à ce moment-là pour assister à la traversée, littéralement éclair, de l’ennemi qui avait pris la vieillarde pour cible. Une attaque fulgurante et dévastatrice pour l’ancêtre qui se retrouva en bien piteux état. Mais l’heure n’était pas aux soins immédiats pour le Sabreur qui savait où passer sa priorité. Il n’allait pas se laisser abuser par de telles futilités. La responsable politique n’avait pas spécialement d’importance à ses yeux. Elle était un « colis » comme un autre. Si le colis était endommagé, il n’avait plus lieu d’être.

Mais toute sa bonne volonté ne fut pas suffisante pour porter le moindre coup à l’adversaire qui disparut aussitôt derrière. Serrant les dents, toujours pointues, le Taisa manqua de s’écorcher une lèvre. Le pire fut évité mais il sentit une très infime goutte de sang perler sur sa langue. L’âpre goût du fer ne le détournait pas de son attention première. Les sens en éveil, ses muscles étaient parés pour réagir au moindre mouvement ou bruit suspect. Samehada y allait de son soutien, mettant à profit sa rudimentaire sensibilité au chakra pour éventuellement l’aider. Mais cette perception était minime pour un adversaire adepte du camouflage avancé comme celui à qui ils avaient à faire. il lui faudrait une meilleure maîtrise de cette capacité encore obscure pour lui.

Mais le groupe ne se débina pas et ne traîna pas. Sous les instructions du Samui, ils se frayèrent un chemin jusqu’à la sortie qui se retrouvait bloquée de l’extérieur. En d’autres termes ils étaient coincés ici avec leur chasseur. Une situation défavorable et même désagréable pour eux. S’armant et se préparant au pire, le Sabreur renforça la prise de son arme qu’il plaça de manière à pouvoir l’utiliser au moindre problème. Toujours aussi alerte, il n’attendait plus qu’une chose. Si leur adversaire se pointait, le Taichou ne lui laissera pas la même chance.

Spoiler:

Elle y était finalement parvenue, une cible de moins, il n'en restait plus que trois, même si à ce stade on pouvait estimer que l'essentiel venait d'être fait. Pour autant, la démone ne relâcha pas son attention. Continuant de filer à vive allure à travers les couloirs elle se préparait déjà pour l'assaut suivant. La prochaine cible n'était autre que le Suzurane. C'était en outre pour ces deux individus que cette attaque avait eu lieu, même si ses intentions premières et les conséquences de cette dernière restaient au demeurant impossible à concevoir pour l'empire. Plus qu'une ancienne Kunoichi prévoyante, elle avait appris à anticiper chaque action, chaque éventualité à planifier ses projets d'une main de maître depuis.

Le fait de devenir Nukenin lui avait beaucoup appris. Si elle tenait vraiment à survivre dans ce monde et à se démarquer, en plus d'être forte, elle se devait de toujours garder un coup d'avance sur tout ce qui se passait. Tel était la raison pour laquelle ses actions paraissaient souvent nébuleuse même du côté de ses plus proches alliés. En ce sens, et à l'image de son tout premier assaut d'envergure sur le Shukai, cette attaque avait pour but d'alimenter d'obscures desseins qui, progressivement, la rapprochait de son but ultime.

En soit cet affrontement au sein de ce palais n'était rien de plus qu'un jeu à hauts risques pour elle. Dans le fond l'issue importait peu et voici pourquoi elle prenait autant de plaisir à malmener ses proies, le tout avec cette pointe de détachement qui lui seyait autant. Seul défaut au tableau sa nature démoniaque qui, lentement, en l'image de ses projets de grandeurs, prenaient le pas sur son individualité. Elle jouait à des jeux de plus en plus risqués, faisait preuve d'une agressivité excessive et souvent inutile, s'attardait sur des détails sans importance mais qui, pour son côté démoniaque, prenaient de grandes proportions.

En l'état elle n'était elle-même pas certaine de savoir où elle allait, se contentant de suivre cette traînée enflammée que dessinaient ses instincts. Seul comptait pour elle son prochain assaut, seul comptait le prochain sang versé. Déambulant encore à vive allure dans les couloirs l'itinéraire déjà tracé dans son esprit la guida vers une autre des sorties jusqu'au grand hall. Ses capacités sensorielles lui permettaient de connaître les positions de chacun et elle ne lâchait pas celle de sa futur cible. Le Suzurane... Il serait a elle...

Mais sans crier gars elle senti le chakra d'innombrables créatures sillonner les couloirs pour fondre dans sa direction. La Nukenin se débattit comme elle put mais les nombreuses bêtes resserrèrent leurs crocs sur son armure pour l'immobiliser. La gueule d'un des canidé n'était qu'à quelque centimètre de son casque. De ce derniers jaillit un sifflement en réponse aux grognements effarouchés de l'animal. Suite à quoi une véritable explosion de chakra raiton irradia le corps de la démone si bien que l'ensemble de la meute fut éjectée, non sans vacarme loin vers les deux versants des couloirs. Les loups rebondirent sur le sol et les murs avant de disparaître d'un commun concert dans un nuage de fumée.

La démone resta un instant stoïque alors qu'une sueur froide glissa le long de son échien. Empoignant fermement sa lance elle finit par reprendre son allure frénétique. Parfois il lui arrivait de sentir ses os craquer sous le poids de la transformation. Sous cette armure d'ébonite un corps était en train de changer. S'il ne lui avait pas fallut maintenir son arme entre ses griffes elle se serait volontiers jetée en avant afin de poursuivre sa lancée sur quatre pattes car tel était ce qu'évoquait désormais sa physionomie, celle d'une créature humanoïde a la courbe cambrée et élancée, quadrupède par nature mais tout de même capable de tenir sur deux pattes par dépit.

Rapide et invisible, elle finit par arriver dans le hall. Tout se passa comme prévu dans un premier temps. Elle malaxa son chakra et composa le signe du tigre de sa main libre. Dans le même temps les deux petits disques placés dans le dos de son armure entrèrent en contact tout en tournant. Il en résulta un son atrocement strident d'une intensité inouïe capable de mettre profondément à mal tous ceux qui l'entendaient. De son côté la démone s'en préservait à l'aide de la technique lancée un instant plus tôt. Ses capacités sensorielles jouant, elle était pratiquement devenue sourde et se voyait à présent immunisée contre tout effet sonore. Elle profitant ainsi de l'instant où les Shukaijin et les canidés étaient déstabilisés pour fondre en toute discrétion vers le Suzurane.

Restant à bonne distance elle sélectionna un angle mort commun à tous avant de frapper avec sa lance. Ce fut à l'instant où l'extrémité de sa pointe partie pour s'enfoncer dans la nuque de Matomeru qu'elle réapparut. Un nouveau coup rapide, moins puissant mais cette fois-ci redoutablement précis et mortel.

Et sans plus attendre, profitant des notes promises au déchirement des deux disques, elle fit de nouveau usage de sa vélocité et de son invisibilité pour s'enfuir en faisant une fois encore tout son possible pour disparaître avant toute éventuelle contre attaque.

Ce genre de combat faisait tout simplement partie de ceux dont on avait jamais, encore, expérimenté. Réagir à ce genre d'adversaire, qui se voulait être l'essence même d'un Shinobi, devenait particulièrement difficile lorsque l'on était pas équipé à faire face à autant de fourberie. La dissimulation n'avait jamais été une corde que je pensais avoir besoin d'ajouter à mon arc, mais après avoir vu quelques alliés en faire usage et cet ennemi maintenant, en comprendre les rouages afin de pouvoir contrer ce style serait probablement quelque chose à envisager.

Concentré au maximum, analysant les moindres fluctuation dans l'air qui m'entourait, je restai aux aguets tout en gardant la porte que noua venions d'emprunter, mais c'était trop long...trop long avant que ce guerrier de l'ombre ne frappe à nouveau et comme j'allais me retourner pour vérifier les autres issus, je vis le Suzurane perdre patience et invoquer des dizaines de cabots qui partirent alors à la poursuite de notre adversaire. Puis...le bruit d'une décharge se fit entendre...et plus aucun grognements. Il semblait que notre opposant avait réussit à se débarrasser des canidés. Je me retournai donc de nouveau vers le Triumvir en empruntant une mine sévère.

Ça te dirait pas de consulter avant? C'est ça que ça donne quand on agit sous impulsion contre un ennemi comme ça. Réfléchir...ça a jamais été votre fort...alors tiens toi tranquille et attends le bon moment. Ou avertis nous avant...si nous avions su, nous aurions pu partir avec eux et profiter du fait qu'ils le trouve pour espérer avoir le temps d'agir!

Des paroles qui n'étaient pas dénuées de sens. Si le gaillard pouvait faire appel à ses loups pour traquer l'ennemi, aussi bien en faire profiter tout le monde.

Malheureusement, à peine m'étais-je rediriger vers la porte que le son d'un crépitement incessant vint à sortir de nul part, tout juste derrière le guerrier de la rage runique. Un petit nuage électrique venait de faire son apparition et rapidement, la silhouette de notre ennemi s'y dessina, nous dévoilant qu'elle allait porter un coup puissant contre notre adversaire...mais un son assourdissant accompagnait cette charge invisible. Mes tympans bourdonnèrent au point même que mes paupières se refermèrent sur mon oeil. Ce son était si assourdissant que ma vision en devint trouble et que mon genou gauche trouve le sol. Lorsque mes sens revinrent à moi...l'armure hostile qui nous traquait semblait déjà avoir disparut. Et en observant le Suzurane...je compris tout de suite quel était son but ici; Mettre fin au Triumvirat.

info tech:

L’autre membre du conseil ne semblait pas du même avis que ces congénères. Rester ici sans rien faire, hors de question pour lui. De quoi agacer le Taisa qui voyait une soudaine séparation comme une lourde faute stratégique. Ceci dit les invocations du fameux bonhomme pouvaient leur être utile. S’ils étaient tous deux incapables d’utiliser la Sensorialité avec Ketsuen, ces loups le pouvaient en revanche. Une bonne nouvelle lorsque l’opposant s’avère être un amoureux des frappes invisibles.

Toujours aux aguets néanmoins, ils perçurent les bruit d’un affrontement légèrement plus loin. Mais les canidés semblaient être en mauvaise posture au vu de bruit qui s’ensuivit. Puis plus rien l’espace d’un instant. Cela n’augurait rien de bon. Encore plus paré à réagir, Fuka se prépara à tout. Il cligna des yeux assez intensivement. D’une manière appuyée mais qui dura à peine une demi-seconde. Son environnement proche comme les muscles de son corps ne formaient qu’un concert dans ses oreilles dont la mélodie était prête à éclater au moindre mouvement. Mais ce fut au final un son assourdissant qui le cloua sur place. Un bruit atroce l’empêchant de bouger alors qu’il perçut du mouvement du côté du Suzurane.

Lorsqu’il put se mouvoir de nouveau il remarqua que l’homme avait été touché mais tenait toujours debout. Une particularité très utile de leur talent. Mais il ne tarda pas non plus à répliquer en lançant une nouvelle fois ses canidés à l’assaut. Un nouvel animal les rejoignit. Pas le temps de se pencher sur le sujet il y avait déjà eu trop de dégâts et les deux compagnons du Taisa se querellaient pour un oui pour un non. Pour une fois que c’était Fuka le plus calme et qu’il n’en faisait pas de même intérieurement avec son épée. Cette dernière semblait humer l’air à la recherche du chakra qu’elle adorait tant. Mais elle n’était pas une pisteuse assez redoutable pour pouvoir retrouver leur agresseur caméléon.

Les loups s’étaient lancés à la poursuite de l’ennemi et le Sabreur décida d’en faire de même. Mais il ne comptait pas s’y lancer éperdument. Il raffermit sa prise sur l’arme qu’il portait pour être recouvert d’une épaisse couche d’écailles similaires à celle parcourant sa lame. Ainsi il pourrait bénéficier d’une défense en cas d’imprévu. C’était apparemment le genre de l’adversaire et il valait mieux prévoir.

Spoiler:

Après son assaut éclair, la démone repartie aussi soudainement qu'elle était venue en disparaissant une fois de plus à travers les couloirs. A plusieurs reprises il lui arrivait d'enjamber les cadavres qu'elle avait elle même laissé dans son sillage. L'odeur acre du sang et de la mort imprégnait désormais les murs du palais. A ses yeux il ne n’agissait plus que d'amas de chairs sans vie et sans intérêts. Toute son attention, tout son être était tourné vers la situation présente. Son dernier assaut lui avait beaucoup coûté, que ce soit en énergie et en santé. En effet si elle éprouvait déjà un certain vide quant à la perte de chakra suite à sa précédente attaque, son corps n'était pas en reste. N'ayant jamais exercée le taijutsu avant sa désertion son organisme accusait encore le coup quant à son incapacité à pouvoir supporter une telle tension dans ses muscles lorsque le chakra raiton venait à circuler à l'intérieur pour en amplifier les capacités. Voilà ce que lui coûtait d'avoir choisi un moyen détourné à la patience et l'apprentissage afin d'acquérir plus de force. Ce faisant, elle éprouva une certaine rigidité dans ses membres aux moments de bifurquer dans un couloir.

Sa lance lui parue soudainement plus lourde à tenir. A cela la Saibogu fit en sorte d'ignorer ces désagrément pour rester concentrée sur la situation. Usant pour la énième fois de ses capacités sensorielles elle sonda le palais et ses environs afin d'évaluer la situation et fut frappée de surprise en constatant que le Suzurane tenait toujours debout, pis encore, il venait de faire appel à un nouveau allié. A chaque minute passé le Triumvirat de la Rage invoquait des renforts alors qu'à côté les blessures semblaient ne pas avoir de prise sur lui. La Nukenin savait que les membres de ce clan de barbare étaient doués d'une certaine ténacité, mais en aucun cas elle ne les aurait cru capable d'encaisser un coup de lance à froid dans la gorge. L'espace d'un instant savoir cela l'empli de rage, elle envisagea dès lors de lui fondre dessus pour cette fois-ci le réduire en charpie. Lui trancher la tête, le démembrer pièce par pièce, lui arracher les entrailles avant de finalement lui dévorer le cœur. Le goût de son propre sang dans sa gorge attisa ce désir sauvage avant d'être brutalement frappé par un éclair de lucidité. En dépit de son état mental presque primitif il ne lui fallut pas plus de quelques secondes pour prendre la mesure de la situation. Le déclique ce fit lorsqu'elle senti la présence d'un nouvel arrivant. Ou était-ce Azuko ? Elle ne parvenait vraiment à les distinguer. Les deux étaient affaiblis. Et soudainement le monde s’élargit autour d'elle, prenant alors conscience qu'il ne se limitait pas au palais et aux proies s'y trouvant à l'intérieur. Dehors ses hommes étaient en train de mourir et de se faire capturer. Les Kyomujin perdaient la bataille tandis que ses ennemis restaient encore debout. Ceux-ci se faisaient de plus en plus nombreux. L'implacable vérité lui tomba alors dessus : Elle était seule contre tous... Seule et emprisonnée... Car elle pouvait aussi sentir cette immense barrière dressée autour du palais et sans nul doute l’œuvre d'un de ces Shukajin.

Resserrant la prise sur son arme elle s'éprit de doute en envisageant l'espace d'un instant répéter ses assauts encore et encore jusqu'à ce que tous ses adversaires soient massacrés. S'imaginant cela elle ressenti un échantillon de la satisfaction que lui éprouverait le passage à l'acte. Mais plutôt que de donner raison à ses sombres pulsions elle s'évertua à les réduire au silence jusqu'à ce qu'elle n'entende plus que les pulsassions de ce cœur battant furieusement dans sa poitrine. Même s'il était très tentant de succomber à la rage, elle ne devait pas la laisser la dominer. Pas ici en tout cas. Elle n'eut alors d'autre choix que de se faire violence pour relâcher la pression qui pesaient sur son corps. Ses muscles se détendirent un peu. Lorsqu'elle voulut expirer lentement il en ressortit à la place un long râle rendu caverneux par son casque. Le souffle court, la démone releva la tête en direction du grand hall comme si ses yeux aveugles auraient été en mesure de percer les murs pour y distinguer chacune de ses proies. Elle fit une fois de plus tentée par le Suzurane, prise d'un instant d'hésitation lui-même poussée par la frustration de ne pas être parvenue à ses fins.

Dans le même temps les deux loups invoqués fonçaient à travers les couloirs accompagnés par un des épéistes. Ils remontaient la piste jusqu'à elle ce qui ne l'inquiéta pas outre mesure. Au rythme où ils avançaient ils ne pourraient jamais la rattraper. Avec regret elle se dit qu'elle aurait certainement prit énormément de plaisir à leur faire miroiter leurs morts entre ses murs étroits, loin de leurs alliés, avant de les faucher aussi soudainement que brutalement. Mais elle ne pouvait pas, elle devait économiser pour « fuir ». Ce mot lui semblait encore inconcevable pourtant les faits étaient-là. Dehors les membres du Kyomu tombaient un à un et l’étau se resserrait lentement sur sa personne. L'ex-sunajin pesta intérieurement avant de finalement déporter son attention sur l'issue de sortie la plus viable. Si elle était en mesure de faire preuve méthodisme dans la planification de ses assauts, il en était de même lorsqu'il s'agissait de fuir. Son esprit aussi bien aiguisé par sa nature démoniaque que part ses années de services militaires n'eut aucun mal à calculer l'itinéraire le moins risqué.

Ainsi poursuivit-elle sa course à travers le bâtiment, rejoignant en quelque instant le premier étage pour s'enfuir, non sans grand regret, par la fenêtre. Toujours invisible elle déboula dans la ruelle où les combats se poursuivaient. La Kunoichi avait prit soin d'emprunter l'issue menant sur le côté de la rue le moins fréquenté, autrement dit dos au palais. Sans plus attendre, soutenue par sa célérité, elle traversa la rue sans se faire remarquer jusqu'à approcher d'une des balises fuinjutsu servant de repère à la barrière. Sans ralentir elle concentra une quantité phénoménal de chakra raiton dans l'extrémité de sa lance. L'espace d'une fraction de seconde, l'on cru à une étoile qui se heurta à l'angle de la barrière. Le choc sonna comme un coup de tonnerre avant que la Kunoichi ne s'éloigne le plus loin possible, filant à travers la ville.

Décidément, ce Suzurane agissait exactement comme on aurait pensé qu'un Suzurane pouvait agir. Ne se battant que pour lui-même, que pour sa propre survie et celle des siens, il alla s'aventurer près des couloirs seul, sans même nous faire part d'un quelconque plan qui avait pu naître dans sa caboche de borné. Ensuite, non seulement il s'était prit une violente attaque de dos, ne lui laissant aucunement la chance d'agir suite à une telle offensive, mais sa rage l'emporta sur sa raison et, encore une fois, il décida d'agir seul. Ce qui n'aura eut comme résultat que de me faire rager intérieurement. Si lui était le représentant Suzurane qui était sensé s'assurer du bon fonctionnement du clan avec les Samuis...je me demandais déjà de quoi aurait l'air le reste de nos interactions après les événements d'aujourd'hui. Il était déjà bien facile de deviner que l'homme ne tarderait pas à clamer haut et fort que "Le Samui et le soldat impérial n'ont rien fait pour défendre la Daimyo" alors que lui s'était lancé seul à la poursuite de l'assassin.

Hors, il avait été le premier à désobéir aux ordres et forcer la manoeuvre pour sortir de la salle de réunion, où il n'y avait que deux accès au lieu d'une demi-douzaine. Où on avait un contrôle total des lieux et où il aurait été plus facile de défendre notre position. Ce manque de savoir en terme de sécurité, mais surtout son insistance, avait poussée la Daimyo à faire le choix de quitter l'endroit pour être évacuée...et rendu là nous n'avions eut d'autre choix que de nous jeter dans la gueule du loup. Au diable la logique logistique...une véritable dégringolade de mauvaises décisions.

Cependant, il était hors de questions que je laisse le clan entier souffrir de l'orgueil mal placé de cet homme qui, selon moi, restait le premier à blâmer pour la tournure qu'avait prit cet événement. Le triumvirat venait de nous montrer, une fois de plus, que le pouvoir ne pouvait être séparé entre trois tête. Qu'une politique comme celle-ci n'avait pas sa place au sein d'un empire comme le nôtre. Elle ne faisait que multiplier les cibles pour l'ennemi et créer encore plus de confusion lors d'état de crise. Bref...rien de bon. Surtout dans une situation ou un conflit certain allait découler de prises de décisions contraire entre les deux partis représentatif de la puissance militaire du pays. Et, connaissant ces Suzurane...je savais que trop bien qu'il ne fallait en aucun cas leur donner l'opportunité de frapper les premiers.

Ce fut donc pour cette raison que, oubliant littéralement la présence du détenteur de Samehada, je chargeai une importante dose de chakra dans mes jambes qui me permit de rattraper le Suzurane. Une autre charge de mon énergie se déversa non seulement une, mais deux fois dans l'énorme sabre que je venais de dégainer et, pendant qu'une grande partie de sa lame se fissurait, seul le dos de celle-ci et jusqu'à sa pointe resta "solide" afin de prendre la forme d'une grande aiguille et contre toute attente, je plongeai la pointe de fer dans la nuque du Suzurane, sur une profondeur d'environ cinq centimètre...jusqu'à ce qu'un *CRACK* se fasse entendre. La partie inférieur de la lame, là ou le tranchant se trouvait, resta fragmenté et empêcha donc de créer une plus grande blessure que ce que l'arme de l'ennemie avait déjà occasionnée.

Pendant un instant, je sentis une vague de chakra parcourir l'entièreté de la moelle épinière du guerrier runique, comme si une énergie mythique tentait de retarder sa mort, mais une seconde poussée de ma part vint sectionner entièrement sa colonne vertébrale, tout juste sous son cervelet...coupant net toute forme de résistance chez celui qui venait tout juste de passer de vivant...à mort. Les loups qui étaient à ses côtés n'eurent pas même le temps de se retourner qu'ils disparurent en un épais nuage de fumé. Là, sans perdre un instant, je pris un morceau de fer d'un ou deux centimètres à peine et qui devait normalement se trouver au centre de mon arme, pour l'enfoncer dans la plaie ouverte du Triumvir. Lorsque je sentis enfin les os sectionné de son cou, je laissai l'écharde de fer sur place avant de retirer mes doigts et de les essuyer sur le col de la fourrure que le cadavre portait autour des épaules puis, je me tournai vers le seul témoin de cette scène, Taisa Fuka, et avant même que j'aie la chance de m'expliquer, la voix de mon sabre résonna à mes côtés.

HmmMMMm...Jee nee te croyaiis paas sii...impulsiiif. Et sauvaage...hehehee...tu devraaaiis l'êêtre pluus soouuveent.

Je viens surtout de nous sauver biens des menaces et du trouble avec un clan encore plus sauvage et impulsif.

Fuka... Dis-je alors en me retournant vers l'autre épéiste qui venait d'assister à un meurtre...ni plus ni moins

...je peux compter sur ton silence? Déjà que l'ennemi nous file entre les doigts, je préfère que notre dossier n'ait pas de taches. Le laisser en vie aurait simplement laisser une preuve beaucoup trop éloquente de notre incompétence aujourd'hui...en plus de probablement mener une insurgeance des Suzurane contre les Samui. Et tout de suite...nous n'avons pas besoin de ça ici.

Des paroles prononcées sur un ton sec, mais aucunement hostile. Plutôt comme le ferait un homme convaincu de la légitimité de son acte et qui cherchait à savoir de quel côté allait se ranger celui qui venait d'assister au spectacle. Non pas que je ne lui faisait pas confiance, mais les répercussions d'un tel acte pourraient s'avérer particulièrement dérangeante...alors qu'au final un simple silence arrangerait le tout...

Quitte à t'en devoir une...

info tech:

La tension commençait seulement à redescendre d’un cran. Plus de trace de l’adversaire. Les instincts de guerrier du jeune bretteur lui confirmaient. Même s’il ne lâchait pas son arme, il restait prêt à riposter. Un trop gros relâchement pouvait lui coûter la vie. Il avait beau être simple Taichou de l’Empire il n’en restait pas moins un soldat capable de réfléchir. Baisser les armes maintenant serait une sottise pouvant entraîner à la pire des sanctions. Sur le qui-vive, il ne vit pourtant pas venir la suite des évènements.

Ketsuen retourna son arme contre le Suzurane les accompagnant. Fuka assista en silence à la scène. Les invocations du guerrier tentèrent de venir le protéger mais il était déjà trop tard. Ils disparurent lorsque son coup céda sous la lame du Samui. Ce dernier observa le corps avant d’en venir aux explications avec le seul témoin de ce drame. Même son épée se réjouissait de cet acte. Pour sa part, Fuka observait la scène d’un regard parfaitement stoïque, son faciès tout aussi expressif. Il écouta son homologue sabreur s’expliquer sur les raisons de ce meurtre. Il était apparemment soucieux de leurs faits d’armes et d’une possible révolte entre les deux clans se disputant le pouvoir à Yuki. Pour sa part, le Taisa n’avait que faire de telles querelles. Tout comme l’éventuelle tâche que laisserait cette rencontre sur son dossier. Il n’avait pas encore eu l’occasion de répondre qu’un nouvel invité s’immisça dans la conversation.

Qui d’autre que l’Oterashi pouvait remplir ce rôle de fauteur de troubles qui tombe au mauvais moment ? Il avait ce don d’arriver quand il ne fallait pas. Après l’affrontement contre le Patriarche et aujourd’hui, pile au moment de l’assassinat surprise du représentant Suzurane, membre du Triumvirat. Venait donc les sermons dont il avait également la parfaite maîtrise. Fuka ne connaissait que trop cet air qu’il se donnait lorsque venait le temps des leçons. Encore une fois, il observa, se contentant de ne rien dire. Mais il fallait bien qu’il soit entraîné dans la tempête. Yanosa le prit à parti en le nommant également responsable de ce fiasco. Ça aussi il fallait s’y attendre. Une nouvelle fois les remontrances et les doutes sur ses capacités. Comme lors de son retour de Kumo. Une rage sourde grondait à l’intérieur du Taisa. Elle était cette fois dissociée de son épée, chargée de haine d’habitude. Tout comme son porteur, elle observait, muette. Mais le Sabreur n’en ferait pas autant.

- Si c’est un échec aussi cuisant c’est parce que l’ennemi maîtrisait la sensorialité. Ça paraît évident sinon comment on aurait pu passer à côté ? L’embuscade était parfaite, le timing toujours précis et une rapidité à toute épreuve. Mais ça ton entraînement n’y a rien changé.

Fuka avait prononcé ces mots sans la moindre haine malgré le fait qu’elle était bien présente sous la carapace qu’il s’érigeait un peu plus chaque jour. Un moyen de gagner du recul sur les situations et de ne pas céder à ses premiers instincts. Ils l’avaient mené ici aujourd’hui mais ils avaient eu leur lot de mauvaise influence. S’il souhaitait atteindre ses objectifs, il devait gagner en maturité et en réflexion. Au-delà de quelques tours de bras, c’est ce qu’il avait retenu de ses séances avec le Seigneur Kusajin.

Face à ce formidable chantier, il n’y avait plus grand-chose que le bretteur pouvait faire. Les compétences sensorielles de l’Oterashi avaient confirmés ce qu’il présumait : l’ennemi avait disparu. Il rangea donc sa fidèle arme à sa place et quitta les lieux sans plus de cérémonie. Prêt à aller aider les autres soldats à l’extérieur.

Réfléchir...voici ce à quoi mon esprit était occupé en ce moment même, à savoir comment, maintenant, nettoyer ce gâchis que je venais moi-même de créer. Pour la première fois, j'avais guidé ma lame vers autre chose que la plus pure et stricte défense de mon pays et de l'Empire que je servais. Ce que je venais de faire relevait presqu'entièrement du meurtre de sang-froid. Mes mains tremblaient, mais je tentais bien de le cacher en resserrant ma poigne sur mon sabre. Mon regard restait donc plongé dans celui du Taisa qui venait d'assister à la scène et de qui j'attendais une réponse. Déjà, au moins, son air impartial me laissait savoir que le geste en lui-même ne l'atteignait pas émotivement...ce qui était bien. Puis ensuite...vint une autre voix. Une voix qui fit pomper mon coeur en un seul coup et plus puissant que les autre tant la nervosité vint à atteindre son comble.

Me retournant lentement, je restai là à afficher un air sérieux tout en évacuant le stresse. S'il avait eut à me frapper, à m'attaquer pour ce que je venais de faire...il l'aurait déjà fait et probablement que je n'aurais même pas eus le temps de me rendre compte de son arrivée. J'écoutai donc ce qu'il avait à dire, en prenant bien soin de m'attarder à cette déception dans la voix, presque mélangée à du dédain vu l'acte que je venais de commettre. Quelque part, je savais qu'il avait raison...mais d'une autre part, je savais que cette action était nécessaire pour ce qui allait venir. Oui, car même si mon corps réagissait et que mes réactions corporelles continuaient de répondre aux événements et au regard de l'Oterashi...mon esprit lui courrait à vive allure et en venait à d'autres plans. Le tuer n'aura jamais servit à empêcher un conflit et je ne le savais que trop bien. Mais il venait de sceller le premier acte de quelque chose d'autre...quelque chose qui allait changer la face du pays à tout jamais. Les engrenages étaient en marches...tout s'emboîtait maintenant.

Ainsi, je ne fis que me tourner le dos au Yanosa, pas par manque de respect, mais simplement pour me pencher par dessus le corps de défunt Suzurane. Là, j'observai ses moindres traits avant de répondre à l'Onshi d'une voix semi-absente, voilée par la direction que prenait réellement mon intérêt.

Ce ne sont les dossiers qui m'inquiètent le plus Yanosa. Mais les répercussions que certaines choses pourraient avoir et...

Et la voix de Fuka vint couper un conflit verbale à peine naissant pour clarifier certaines chose que j'avais aussi l'intention de préciser. Ne faisant donc que tendre la main vers le détenteur de Peau-de-requin, comme pour valider ses paroles, je tappai ensuite des mains pour composer quelques mudras et faire apparaitre un clone identique à moi-même. Là, sans attendre un instant de plus, je l'envoyai aller chercher l'un des grand drapeau du Triumvirat qui pendait du plafond pour le ramener à nous ensuite. Pendant ce temps, je laissai l'autre duelliste partager son point de vu et les informations analyser durant notre joute avant de le laisser quitter l'endroit. Je ne pu donc, à ce moment, revenir mentalement sur le fait qu'il ne m'avait pas encore donner de réponses claire quant à la demande que je lui avais formulé. Cependant...d'autres choses étaient en urgences.

Bon bha tu sera content d'apprendre que ce que je fais LÀ en ce moment...c'est justement pour éviter que les problèmes politiques d'ici deviennent trop instables...croit moi. Je te garantie que ce sera tout le contraire...et qu'il n'y aura rien de plus claire et coulé dans le béton que ce qui va se mettre en place ici.

Puis, rejoignant mon faux-semblant qui venait d'étendre l'immense étendard du Triumvirat au sol, je l'aidai à soulever le cadavre de l'ex Triumvir de la rage pour enfin l'enrouler dans le tissus épais du drapeau. Faisant le tour de son enveloppe corporelle à plusieurs reprises, je m'assurai ensuite que tout tenait en place en ramenant les derniers plis vers l'intérieur et, ramenant mes mains vers moi...mon apparence se changea progressivement pour prendre celle de Matomeru Suzurane pendant que mon clone ferait office de de...moi-même. Le Suzurane, lui, ne serait alors qu'un garde de plus tombé au combat. J'en profitai donc pour lancer quelques dernières information au seigneur de guerre avant de quitter la place en emmenant le corps avec moi.

Celle qui nous a attaqué...enfin si je me fis aux "courbes" qu'elle semblait avoir...portait une armure. Fuka a dit vrai, on ne pouvait tout simplement pas la voir...elle était invisible. Elle mélange Taijutsu et Sensorialité...et je ne serais pas surpris de la voir utiliser les sceaux égalements. Durant le combat, elle a lancé un dispositif dans la salle qu'elle a actionné à distance pendant qu'elle était toujours sous camouflage. Son armure n'était pas une armure "de chakra" non plus. Elle était bien "réelle" et l'enveloppait. Pourtant, même les crocs des loups de Matomeru n'ont pu la percer. Elle avait des cornes...et ne semblait même pas humaine...

Je ne sais pas ce qu'elle était...mais elle était beaucoup plus puissante que les autres Nukenin que j'ai vu jusqu'ici Yano...beaucoup plus...

Puis, sortant par la porte principal, je traînai le corps "embaumé" de l'homme que j'avais "assassiné" en dehors du Palais. Il me fallait maintenant le cacher ou m'en débarrasser...une chose que je n'avais toujours pas régler.