Cette dernière année est passée plus vite que toute les autres et a initié des changements que je n’aurai jamais imaginé possibles. Assit sur la chaise de mon bureau – que j’avais déplacé pour placer devant ma fenêtre – je contemplais la ville depuis mon appartement. Situé à l’avant dernière étage, je dominais les maisons et certains autres immeubles de la ville. Une ville qui elle n’avait pas changé. Mon changement de train de vie avait indubitablement entrainé des changements en moi. J’étais devenu un meilleur orateur, moins agressif, moins renfermé. J’étais devenu plus empathique aussi – ce que je n’aurai jamais cru possibles quelques années auparavant – et plus sociable. L’ancien moi qui se sentait faible et agressé par tous ceux qu’il rencontrait avait laissé place à un Izaya Kinzoku ayant confiance en lui. Et ce jour-là, j’avais décidé de m’atteler à des tâches que j’avais délaissé pendant bien des années. Je me relevai et alla dans la cuisine, puis prit la table à manger et la déplaça au milieu du salon. Je me positionnai devant et tendit mes bras au-dessus. Du métal apparu sur mes mains et vint se concentrer en une fine particule devant moi. Le plastron que je souhaitais créer devait être parfaitement adapté à mon anatomie, au risque de devoir recommencer depuis le début dans quelques semaines. Je dessinai une image mentale de mon corps dans mon esprit et calquais mon armure sur cette image en la grossissant légèrement, comme lors de mon entrainement sur ma prison de métal avec Mizu Ikumo. Je commençai tout d’abord par modéliser la partie reposant sur mes hanches pour créer une base solide de laquelle je pourrai dessiner le torse et les épaules. L’armure ne se devait pas seulement d’être résistante, mais également pratique. Equilibrer résistance, protection et maniabilité. Les jonctions seraient évidemment plus fragiles que le reste, mais créer une armure complète ne ferait que me gêner dans mes mouvements. Bien que ne maîtrisant pas – encore – le Taijutsu, le maniement du Genjutsu nécessite d’être toujours au bon endroit au bon moment. La moindre erreur de placement pouvait-être fatale. Il me fallut plus d’une heure pour « forger » ainsi mon plastron et bien deux heures supplémentaires pour créer le reste de l’armure. En sueur et fatigué par les efforts que j’avais du déployé ainsi que la concentration nécessaire pour maîtriser à un tel niveau mon métal, je m’accordai quelques secondes de répit en m’affalant sur ma chaise, mon armure trônant fièrement sur la table devant moi.

Mais ce n’était là que la première étape de mon changement. J’avais besoin d’une nouvelle coupe, celle actuelle ne correspondant plus du tout à la personne que j’étais devenu. J’avais donc prit rendez-vous dans l’après-midi au coiffeur pour enlever toute cette masse de cheveux qui me gênait. Il y a quelques temps de cela, jamais je ne me saurai imaginé les couper. Ils représentaient pour moi comme une coquille, un « casque » me protégeant de l’extérieur. Mais ce casque je l’avais remplacé par un casque en métal et je laissai maintenant tomber le masque derrière lequel je me cachais depuis tant d’années. Je saisissais ma veste et alla donc à mon rendez-vous.

De la bâtisse sortit un homme nouveau à qui il ne manquait plus qu’un dernier élément, une nouvelle garde-robe. Le noir et le blanc représentait la froideur de mon être, un moyen d’exprimer à quel point j’étais brisé intérieurement. Mais cet homme qui se pensait faible avait laissé place à moi, Izaya Kinzoku. Un Kinzoku fier de l’être et qui avait décidé de tout faire pour son pays et pour son peuple. Un Kinzoku qui avait décidé d’être la main qui allait unir le pays de la foudre et le pays du Givre. Une Kinzoku qui avait accepté son nom et qui rêvait aujourd’hui de changer le monde.