Marchant à travers la brume je venais de pénétrer dans un pays on ne peut plus paradoxal. Actuellement sous tutelle, le pays de l’Eau que je venais de pénétrais était autrefois une très grande nation. Une nation crainte à cause de sa force militaire : Kirigakure no Sato. Bizarrement, durant ma drôle d’histoire, de tous les villages ninjas Kiri est bien le seul qui ait pu avoir un minimum d’attraction sur moi. Probablement leur côté rebelle et leur franche agressivité envers le reste du monde y était pour beaucoup ? C’est du moins le sentiment que j’en avais à l’époque. Depuis leur destruction par les Furyous et la dispersion de ses principaux clans fondateurs, puis leur récente création, Kiri n’était plus la même. C’est du moins une impression. L’impression d’un voyageur, d’un errant qui va de terre en terre en attendant le jour où il pourrait faire valoir ses ambitions. Pour ma part, je souhaitais avoir le cœur net par rapport à ce qui pouvait bien se tramer ici. Il me fallait savoir ce que la naissante Kiri attendait, et surtout pourquoi ce silence sur la scène internationale que je savais déchirée, divisée par deux guerres opposant les principaux pays ninjas les uns aux autres. Konoha à Suna et Kumo au Shukai, l’Empire.

Mes pas m’avaient mené à un village perdu quelque part non loin d’une des îles du sud. En réalité, après avoir demandé mon chemin, j’étais parvenu à Hatsu une ville portuaire du Sud. C’est là que, comme tout voyageur digne de ce nom, je posais les pieds et demandais gentiment qu’un aubergiste m’accueille et me nourrisse. Bien entendu, je comptais bien payer le séjour. Je n’étais pas un voleur, enfin, pas tout à fait ! Et mieux, je n’étais pas sans le sous. J’arrivais donc à une auberge tout ce qu’il y a de plus correct. Vieux style, pas délabré, mais rien de luxueux non plus. Chambres simples, toilettes communes, un bar en dessous. C’est là que je pris sur moi de passer deux jours afin de me familiariser un peu avec les coutumes locales en plus de recueillir quelques informations sur la situation du pays. C’est dans ce bar que j’appris le nom du gouverneur de ce pays et par ailleurs Mizukage. Un homme qui visiblement était bien plus puissant que le Daimyo en personne. Les informations reçues n’allèrent pas plus loin que cela, étant donné que le reste me sembla un peu trop exagéré. Comme le fait que ces civils considèrent presque comme quelqu’un d’invincible leur nouveau Mizukage. Il y a-t-il sur cette terre quelqu’un d’invincible ? Makka elle-même a été vaincue et après elle, tous les puissants qui ont réussi un tant soit peu à ébranler la puissance des villages ninjas. Dès lors tout le monde est prenable ! Telle est ma conviction.

Je quittais cette zone de l’archipel deux jours plus tard, évoluant en pirogue jusque sur l’île principale. Je passais à l’est d’un poste de garde évitant par la même occasion de trop me faire repérer. Enfin, c’est ce que j’espérais. Je ne le croyais pas vraiment, mais jusqu’à preuve du contraire, je pouvais estimer que tout était sous contrôle. Je décidais de débuter ma marche. Une marche qui me mènerait, d’après mes calculs, jusqu’à Kirigakure no Sato. Avec un peu de chance j’y parviendrai. Le cas contraire, si d’aventure j’étais intercepté par un soldat de l’Empire ou même par un shinobi de Kiri, je saurai alors aviser. J’étais ici pour une raison bien précise après tout.

Spoiler:

Le Rokudaime marchait paisiblement parmi les troncs des arbres de cette forêt qu’il connaissait comme sa poche. Ses souvenirs d’enfance et sa carrière de shinobi hantaient ses bois. A tel point qu’il progressait les yeux fermés. Il aurait pu ainsi se balader sans même faire appel à ses dons de senseur. Pourtant c’était bien ce qu’il faisait. Délaissant la vue troublée par la brume omniprésente ici, il s’en référait à sa perception du monde extérieur par la circulation d’énergie et se rapportant aux infimes sources de chakra présentes ici et là. C’est d’ailleurs ce qui l’avait amené ici à la base.

Une source chakratique inconnue qui s’était déclarée aux abords de la côte. En déplacement au Sud de l’îlot principal, il n’avait pas fallu longtemps au Shinda pour repérer cette trace alors qu’il s’en retournait au village. Il avait effectué ce déplacement seul car il devait aviser certains détails importants pour l’avenir de l’archipel avec les gardes en faction là-bas. Il n’y avait par conséquent pas besoin de toute une délégation pour ça. Sa seule présence suffisait et il s’estimait encore assez grand pour se promener en dehors du village sans avoir besoin d’une escorte de gardes. Même si à n’en pas douter, des membres de l’escouade Jisatsu ou Nopperabou devaient traîner dans les parages pour le surveiller. Ce dont il doutait très fortement au vu de sa perception accentuée qu’il avait de la zone. Même si les Nopperabou avaient la faculté d’être les meilleurs espions qui soient, ils pouvaient très bien échapper à tous ses contrôles. Qu’ils soient présents ou pas, Michiki ne craignait pas d’aller à la rencontre de cette présence inconnue.

Au vu de la quantité de chakra de la cible, il ne représentait pas un danger à première vue. Elément à prendre avec des pincettes. Tout shinobi était dangereux dès lors qu’il avait du chakra. Il ne comptait pas prendre de risques inutiles tout comme il n’allait pas se laisser amadouer par les apparences. C’était là l’erreur principale de ceux ornant sa collection privée.

Il se retrouvait non loin de cette présence. Il rouvrit les yeux afin d’être d’autant plus attentif à tout détail. Le chemin de terre battue coupait à travers bois pour former un petit sentier digne des promenades familiales du dimanche après-midi. Contexte non respecté ici puisqu’il n’y avait ni familles ni dimanche. Juste deux shinobis s’avançant alors l’un vers l’autre et se faisant face. La brume commença à se retirer au passage du Mizukage qui progressait d’un pas décidé. Il aurait pu s’approcher à couvert afin de glaner quelques informations auparavant. Mais il n’avait pour l’heure pas envie de s’empêtrer de ce genre de détails. Pour ainsi avancer à terrain « découvert », la personne lui faisant face devait pour le moment être emplie de bonnes intentions. Ou bien totalement inconsciente. Ça seul l’avenir pourrait le dire.

Finalement, les deux hommes purent se distinguer et se faire face. Dès lors que le contact visuel fut engagé, le Shinda s’adressa directement au voyageur inconnu :

- Mes hommages étranger. Quel vent t’amène sur cet archipel ? En tant que shinobi de la Brume, je suis contraint de te demander de t’identifier. On a un patron plutôt strict ici, plaisanta-t-il.

Je marchais encore à l’aveuglette on va dire sachant tout de même dans quelle direction se trouvait le point d’arrivée de ce périple que je venais d’entreprendre. Demeurant aux aguets, histoire d’éviter qu’un barbare ne me tombe dessus à l’improviste, je m’avançais néanmoins serein. J’étais encore en train de zieuter de gauche à droite utilisant ma faible perception de l’environnement lorsque soudainement, un homme pointa le bout de son nez devant moi. Il avait une allure tout ce qu’il y a de plus respectable. Cheveux marrons, yeux bleus, teint mat. Deux lunettes ornaient le bout de son nez. Bon à priori, on aurait dit que c’est une sorte d’intello. Non pas que ses binocles induisent à cette conclusion, mais plutôt parce que c’était un peu le ressenti global qui émanait de cette personne.

_ Bonjour ! Je me disais bien que la patrouille allait finir par se montrer à un moment ou un autre !

Répondis-je spontanément. Je poursuivais dans la foulée :

_ Moi c’est Natsu. Ninja errant. Et toi ? Qui es-tu ?

Je plissais des yeux un bref moment avant de me mettre sur mes gardes. Sais-ton jamais ! Je n’étais pas venu jusqu’ici pour combattre bien au contraire, seulement les intentions de l’homme qui me faisait face m’étaient pour le moment inconnues. Je ne savais ni qui il était réellement, ni ce qu’il comptait faire maintenant que je lui avais avoué sans ambages que j’étais un nukenin. On sait combien les nukenins et les errants sont aimés dans l’Empire. Seulement Mizu faisait-il encore partie de l’Empire ? Je n’allais pas perdre beaucoup de temps pour le savoir. Je notais déjà que leur système de surveillance était plus ou moins au point. Peu après avoir débarqué dans la forêt de la brume, j’étais déjà en face d’un homme qui se disait kirijin.

_ Je ne sais pas si Mizu fonctionne comme les autres terres de l’Empire, mais en ce qui me concerne, j’aimerai évoluer jusqu’à Kiri, si possible, afin d’échanger avec le Mizukage ou une personne qui lui est proche. Des affaires à lui proposer !

Il fut un temps où les nukes, enfin les ninjas errants pouvaient aller et venir un peu partout sans trop craindre les puissants de ce monde habituellement occupés à se déchirer les uns les autres. Ce temps était désormais presque révolu, il faut le dire. A la place, les pays s’étaient fortement militarisés en dépit des nombreuses guerres les ayant secoué. Et plus que jamais leurs systèmes de surveillance s’étaient accrus. La répression contre les errants allant crescendo. Pour ma part, cela faisait bien plusieurs années que je n’avais pas mis les pieds ici. Et j’étais bien conscient que je prenais un risque énorme. Mais ne dit-on pas que qui ne tente rien n’a rien ? Une vie sans prise de risque ne me sied guère et je sais que pour faire de grandes choses, il faut commencer par faire ce que la plupart des gens ne font pas.

Spoiler:

Ma bouche imprima un mouvement dans le genre cul de poule. Un peu perplexe, je constatais la présence d’un nouvel individu. Il sortit du bois avec un air on ne peut plus adorable. Un vrai gosse c’est sûr. Lui là ça saute aux yeux que c’est un innocent encore. Il ne doit pas connaître grand-chose de la vie, de la dureté de celle-ci. Probablement que malgré la rude histoire de Kiri, lui devait avoir été élevé tranquillement par ses parents jusqu’à la création du nouveau Kiri avant de l’intégrer. Car c’était un ninja. Ca c’est clair. Je le percevais. Après, avoir une bouille pareille quand on appartient à un village shinobi ! Toujours étonné, je gardais ma drôle de bouille. Main derrière le crâne, large sourire, je répondis à cette salutation tout ce qu’il y a de plus cordial. A moins d’être un véritable psychopathe, le gars-là serait probablement sans risque pour moi. Enfin… Il me fallait tout de même demeurer sur mes gardes. Surtout que je l’avais bien noté, de plus en plus de kirijins arrivaient sur les lieux. On aurait dit que je les attire !

_ Ouais ! Moi c’est Natsu ! Enchanté Kaito ! T’es un Genin c’est ça ?

Question pour un champion ! A tous les coups je gagne je vous dis ! En observant ce nouvel arrivant, il me sembla que ce dernier essayait de cacher quelque chose. Enfin, juste une impression hein. On aurait dit qu’une lueur espiègle venait de passer sur son visage. Devais-je m’attendre à quelque chose de dangereux venant de lui ? Enfin… D’eux ? Faut voir !

_ Ouais je peux bien comprendre que le Mizu soit strict ! Normal il fait repartir de zéro un village ninja et à vrai dire, c’est pas simple ! Enfin, je m’en doute !

Une courte pause et mon regard se posa sur le gars neutre au maximum. Par expérience, je savais bien que le plus dangereux c’était justement celui qui ne montrait rien de ses sentiments et qui s’intéressait à la procédure d’abord. Un vrai pro à n’en pas douter. Tel un douanier, il était certain qu’il serait le plus insistant, celui qui probablement serait apte à me faire chier. Serait-il open mind ? Là est la question. Mais encore un peu de temps et je pourrais en avoir le cœur net.

_ En dire plus ? Oui je comprends… Enfin… J’ai pas envie d’en dire trop aussi, parce que je sais pas qui vous êtes concrètement mis à part de valeureux ninja de Kiri. C’est déjà bien hein ! Mais faudrait pas non plus que je me fasse recaler sans avoir eu la chance de présenter mon offre à celui qui doit l’entendre.

Je marquais une courte pause histoire de m’accorder un temps de réflexion. Il était certain que quoi que je dise, ils ne me mèneraient pas aussi facilement à leur chef. Pour autant, comme je l’ai avancé, me faire recaler d’entrée par des gens qui probablement n’avaient aucune vision globale des enjeux actuels du monde ninja était un risque que je ne voulais pas prendre. Parler à un mec qui fait son travail en s’intéressant seulement et uniquement à la procédure X à appliquer en situation Z… Voilà quoi !

_ Bref ! J’ai besoin de voir votre Mizukage ou quelqu’un de haut placé, au sein de Kiri, afin de lui proposer mes services. Un errant peut être fort utile à un village ninja; surtout un village qui reprend vie. Pas besoin, j’imagine de vous préciser le pourquoi ou encore le comment j’espère…

J’avais été on ne peut plus clair, même si je n’avais pas encore révélé explicitement la nature de mon offre et ce que je pourrais demander en retour. Reste à voir désormais comment réagiraient mes interlocuteurs.

Un léger sursaut du regard et de la tête permit de feinter la réaction réelle du Shinda lorsque Kaito surgit de derrière les fourrés pour on ne sait quelle raison. De ce que Michiki avait pu constater de ce garçon, il n’avait rien de dangereux et sa présence ici était parfaitement fortuite. Il avait pressenti sa signature de chakra en arrivant sur les lieux mais il ne s’en était pas inquiété plus que ça. Le caractère pro-pacifique intensif n’en faisait pas un « obstacle » pour l’approche d’un inconnu. Le Fossoyeur avait fait mine d’être légèrement surpris par son irruption alors que l’étranger avait commencé à engager la conversation. Histoire de ne pas être directement catégorisé comme un traqueur. L’expérience lui avait bien appris ceci : l’habit ne fait pas le moine.

Même si pour le coup, leur interlocuteur n’avait rien d’un moine. Il se montra de bonne foi en revanche. A la surprise du Shinda qui s’attendait toujours au pire. Le jeune homme se prénommait Natsu et il souhaitait s’entretenir avec lui. Enfin cela du moins il l’ignorait puisqu’il n’était pas au courant de sa réelle identité. Il lui avait d’ailleurs retourné la question pour connaître son nom. Une peine que le Fossoyeur accueillit d’un sourire qu’il garda mentalement pour lui. Celui qui s’appelait Natsu souhaitait trouver Michiki le Mizukage pour parler affaires. Ce qui avait bien évidemment piqué la curiosité du Rokudaime présent sur les lieux. Etant donné que Kaito avait plus ou moins pris la relève, il laissa le duo discuter jusqu’à ce que les mots s’éteignent dans la bouche du Nukenin. Un instant dont le Fossoyeur profita pour enchaîner à son tour suite aux interrogations et demandes de leur invité :

- On fonctionne comme dans tout l’Empire. Ce qui signifie qu’il est primordial de présenter un document stipulant l’autorisation de circuler sur le territoire ou de pouvoir en tout cas en attester la bonne foi. Mais disons que face à ton comportement, on peut parler de bonne volonté. Je comprends tes préoccupations et voici deux options qui se présentent à toi.

Avant même d’en commencer le décompte, Michiki avait profité de ses mots pour sortir une cigarette qu’il se cala dans la bouche et qu’il alluma au moment où il prononça ses dernières paroles. Une latte de tabac et il reprit immédiatement :

- La première étant que conformément à ton souhait, nous t’escortions jusqu’au village où tu devras passer par les règles strictes de contrôle. Blocage de chakra, vérification d’identité et tout le tralala t’attendent. Mais à la clé, un entretien assuré avec le Mizukage. Comme tu l’as présenté, l’idée d’un accord/marché/alliance ou que sais-je, il saura prêter une oreille à ce que tu as à lui dire.

Puis il prit une seconde bouffée de nicotine, comme pour apporter une ponctuation à sa présentation de possibilités. Le volute de fumée s’échappa de ses lèvres au même moment qu’elles s’étirèrent en un léger sourire :

- Et la deuxième consistant tout simplement à ce que nous t’escortions jusqu’au port le plus proche pour un rapatriement sur le continent.

Ecartant alors ses bras, paumes levées vers le ciel, il afficha l’air d’un pauvre bougre se contentant d’appliquer les règles qui lui étaient édictées. Une autre bonne manière de réaliser si l’offre de ce shinobi errant était sérieuse et en valait la peine. S’il continuait sur cette voie, Michiki l’accueillerait au Palais pour approfondir leur discussion. Mais il se méfiait des Nukenins, notamment par le contexte actuel. N’étant pas certain des idéaux de Kaito, avoir une conversation sérieuse ici-même en sa présence ne le réjouissait pas. Il marchait sur des œufs avec l’Empire et il ne pouvait se permettre de fuites de l’intérieur. Mais le Shinda décida de conclure son geste par quelques derniers mots :

- Le choix te revient l’ami !

Jusque-là mon principal interlocuteur ne s’était pas tant que cela prononcé. Il avait préféré l’option du silence et probablement de l’observation. Je n’avais rien remarqué de concret concernant l’irruption du nouveau venu. Je veux dire par là, rien remarqué par rapport à la réaction de l’homme aux binocles. Probablement que le nouveau venu, malgré son air un peu gentil, pour ne pas dire innocent, est une partie intégrante du processus d’identification et d’interception d’un inconnu. Cependant, je notais que mon interlocuteur, lui, refusait de se présenter. Jugeait-il cette demande futile ? Possiblement. Quoi qu’il en soit, il insistait à nouveau sur la question de l’identification tout en faisant le lien avec l’Empire.

D’un regard de braise (un regard décidé quoi) je le fixais des yeux afin de tenter de le déstabiliser, quand bien même je m’imaginais que la tentative était vouée à l’échec. Il me semblait avoir affaire à un homme particulier. Et comme je me l’imaginais, rien n’y fit. Pire, faisant montre d’un détachement plutôt classe, mon interlocuteur fit parler son côté mâle alpha légèrement dangereux sur les bords quoique cool d’apparence. Il tira une cigarette d’un paquet et l’alluma. La chaleur et le faible feu qui venait de s’allumer suscita en moi une douce sensation qui ne se refléta cependant nullement à l’extérieur, sauf peut-être à travers ces lèvres que je mordis légèrement. Mais qui irait lier cet acte isolé à d’autres informations jusque-là cachées. L’inconnu poursuivit. Il me proposa deux options. L’une consistait à me m’accompagner jusqu’à Kiri et de me permettre de rencontrer le Kage après avoir enduré des tests de vérification d’identité ainsi qu’une technique de blocage de chakra. La seconde option me fut présentée après que l’inconnu eut tiré une nouvelle bouffée de nicotine fut un peu plus intéressante il me semble pour le ninja errant que je suis. Un aller simple pour le port le plus proche et un bateau à prendre direction où je veux tant que ce n’est pas sur l’archipel. Pour être stricts, ces gens l’étaient pleinement…

Je croisais les bras sur mon torse, yeux clos un moment. Eh oui ! Un peu fou sur les bords j’avoue, mais que voulez-vous ! Je pris une grosse inspiration et relâchait l’air bruyamment. Pendant cette action, mon interlocuteur allait peut être s’en rendre compte, sa cigarette venait d’être consommée de moitié. Surement lierait-il ce fait avec celui selon laquelle sa cigarette serait de mauvaise facture… Le cerveau a toujours cette « qualité » de trouver une explication logique à un fait illogique enregistré. Quoi qu’il en soit, je n’avais guère fait exprès d’user ainsi la cigarette de mon interlocuteur. A vrai dire, je ne m’étais pas vraiment rendu compte que tel était le cas. Yeux à nouveau rouverts je daignais répondre.

_ Ta proposition comporte une bonne dose de risque supplémentaire à prendre. J’ai été déjà assez fou pour un errant, connaissant l’affiliation de Mizu à l’Empire, de me promener sur ces terres hostiles à notre catégorie… Me suggérer d’accepter de souffrir de voir mon chakra bloqué en plein village ninja revient à me demander à entrer dans une fosse aux lions pieds et poings liés…

Mon regard était fixe laissant voir toute ma détermination, si besoin en est, à réaliser un tel acte. Du moins, ma capacité à réaliser un tel acte. Cependant, n’étant émissaire d’aucune puissance apte à assurer des représailles en cas de disparition ; étant mon propre émissaire, accepter pareille proposition reviendrait à signer un acte de suicide. L’offre n’était nullement adéquate et à bien y regarder, elle ressemblait plus à une invite à foutre le camp qu’autre chose.

_ Non pas que je traite votre village de fosse ou votre Kage et vos shinobis de lions, mais bon… Si l’offre est négociable, je veux bien y aller mais en gardant mon chakra. Que pourrait faire un homme contre une armée de ninjas bien entraînés ? une courte pause puis j’enchaînais A bien y penser je n’ai même pas besoin d’entrer dans Kiri… Une rencontre au dehors avec un émissaire digne de ce nom m’irait tout autant…

Je marquais un temps d’arrêt, l’occasion pour moi de réfléchir à tout ça une nouvelle fois. J’étais venu jusqu’ici, en prenant tous ces risques, pour leur offrir un marché qu’ils n’avaient pas demandé certes, mais un marché qui pourrait leur profiter qui sait ? Si mon offre de service ne les intéressait nullement, je pourrais sans problème aller monnayer mes talents ailleurs, quand bien même traiter avec un village ninja autre que Kiri ne m’intéresse guère. Une main levée vers mon interlocuteur, je reculais d’un pas puis liait mes mains et exécutait aussi vite que je pus des mudra. Un clone apparut. Une parfaite copie de moi. Je lui tapotais le dos en le poussant vers le binoclard tout en répondant en définitive.

_ J’imagine que ta proposition initiale était non négociable. Alors voici ce que je propose : je prends les deux options ! Je quitte Mizu tandis que mon clone ira pieds et poings liés rencontrer votre Kage ou quelqu’un proche du pouvoir.

Voilà une offre qui devrait pouvoir convenir à tous n’est-ce pas ? Mon regard de braise sur le binoclard un moment, puis je me tournais, saluant au passage le dénommé Kaito.

_ Bon je trace Kaito ! A nous revoir possiblement le binoclard ! A moins que ce soit toi qui m’escorte jusqu’à la frontière ?

Je ne sais qui du binoclard ou de Kaito, ou d’un autre ninja caché dans les fougères m’accompagnerait jusqu’à la frontière, quoi qu’il en soit je prenais déjà les devants, en homme d’action incapable de perdre plus de temps que nécessaire avant de se décider et d’agir. Je demeurais toutefois prêt à répondre à toute tentative déloyale.

Une cigarette qui se volatilise brusquement dans la bouche du nécromancien et voilà que l’errant commençait à émettre ses doutes sur la viabilité de la solution donnée par le Shinda. Elle n’était certes pas la seule mais il y avait fortement intérêt à privilégier celle-là s’il souhaitait réellement s’entretenir avec le Kage. Ce dernier observa un instant sa clope qu’il termina d’une latte avant de la jeter. Il savait ce phénomène lié à quelconque jutsu mais il ignorait encore lequel. Très certainement un coup du Nukenin leur faisant face.

D’ailleurs ce dernier semblait maintenant prendre conscience des conséquences de sa demande. En même temps, à quoi s’attendait-il ? Une simple demande de rendez-vous tel chez le médecin ? C’était légèrement plus compliqué que ça. Kiri avait beau être nouveau il n’avait pas attendu de bénéficier de sa puissance d’antan pour en appliquer des mesures strictes. La sécurité était un sujet on ne peut plus sérieux chez les Kirijins qui avaient « appris » du passé. Les traumatismes d’hier représentaient leurs forces d’aujourd’hui.

Effectuant quelques mudras, cette action provoqua un simple scalpel apparaissant soudainement dans la paume du Mizukage incognito. L’apparition d’une réplique du Nukenin le surprit certes mais il semblerait que le clone en question n’ait pas l’usage fréquent qui lui était attribué d’ordinaire. Par cette astuce, le dénommé Natsu s’imaginait accomplir les deux tâches. Une idée ingénieuse. Michiki fit d’ailleurs quelques pas vers le duo de jumeaux alors que le Nukenin lui adressait quelques mots. Fait assez rare mais la remarque attira un sourire au Fossoyeur qui observait l’original.

- Je vais me charger de t’escorter oui !

Puis le clone fut fauché par un mouvement de bras circulaire du Shinda qui lui balança l’arme dissimulée dans sa main. Un simple clone ne pouvait pas résister à bien plus. Le regard d’azur du Rokudaime se figea dans les prunelles rougeoyantes du Nukenin qui avait repris son chemin d’où il venait. Ou en tout cas qui en avait repris la route avant d’être interrompu par cet acte inattendu. Le ton de Michiki devint alors totalement différent de ce qu’il avait pu être à l’origine. D’un ton presque léger par rapport à celui qu’on lui connaissait, il venait maintenant de redevenir l’Ombre de l’Eau :

- Mais la frontière attendra. Tu as attisé ma curiosité et j’accepte cet entretien que tu m’as proposé si gentiment.

Il décrivit un geste de la main en direction de Kaito, et plus largement dans la direction du village de Kiri :

- Néanmoins nous l’aurons à proximité de Kiri. Que tu ne veuilles y entrer je peux comprendre mais il est hors de question d’avoir une discussion à même le sol nous sommes entre gens civilisés tout de même !

Le ton était redevenu légèrement moins sérieux même si le regard en disait long. Il restait cependant sincère dans ses propos. Il ne restait plus qu’à savoir ce qu’allait faire le Nukenin. Il avait dû maintenant comprendre sa réelle identité et l’invitation chevaleresque l’aurait peut-être légèrement refroidi. Mais il accepterait sans doute. Même si en soit, le Shinda savait rester sur ses gardes et il se fiait une fois de plus à ses sens surdéveloppés pour ne pas être surpris bêtement.

Spoiler:

En mode perplexe:

Je plissais des yeux tel un chinois un peu perplexe à cause du mouvement de mon interlocuteur. Avouez, c’est un peu fort tout de même. Il y est allé un peu comme un impérialiste. D’un mouvement de scalpel, après s’être rapproché de nous, enfin de moi², il venait de détruire mon bunshin. A bon ? Il n’en voulait pas ? Ce signe était donc censé signifier : « Je prends l’option qui me sied et je te suggère de faire comme je l’entends. » Euh… Ouais d’accord ! Encore heureux que le bonhomme ne soit pas plus insistant que cela. Pour ma part, je récupérais le chakra provenant de mon clone. Il n’avait servi que quelques secondes à peine, du coup, l’on peut considérer que je n’ai quasiment rien perdu.

_ D’accord m’sieur !

Répondis-je tout simplement tout en continuant de le regarder de mes yeux écarquillés. On aurait dit que j’étais subjugué par mon interlocuteur ou alors tout simplement tenu par un artifice dont je ne m’étais pas forcément rendu compte. J’étais pourtant bel et bien là, bien conscient du danger potentiel que représentait cet homme plutôt insistant. Encore heureux qu’il n’en soit pas arrivé à être « lourd ». Autrement la situation changerait du tout au tout. Je n’oubliais pas qui j’étais et surtout dans quel environnement je me trouvais. Je me faisais même le plaisir de revoir chacun des détails de notre entrevue jusqu’ici et je notais mentalement. D’une mon interlocuteur ne s’était toujours pas présenté. De deux, ce scalpel qu’il avait sorti de sa manche avant de l’y remettre… Inutile de dire qu’un shinobi normal ne se promène pas avec des scalpels mais plutôt avec des kunais, shurikens et j’en passe. Un médecin ? Probablement… D’habitude les ninjas médicaux sont en dernière ligne a moins qu’il soit sur le point d’opérer… Étais-je un sujet potentiel d’expérimentation ? Je secouais la tête tandis que je notais le changement de ton de mon interlocuteur ainsi que son changement de posture. Cet assouplissement du corps. Je connais ça… Il prépare ses muscles à toute tentative comme j’ai pu le faire également. Inconsciemment je mimais mon mystérieux interlocuteur tandis qu’il décrivait un mouvement en direction de Kaito et probablement de l’endroit où se trouvait Kirigakure la grande. D’après ses dires, il était malvenu qu’on échange ici même à même le sol comme il dit. Nous devions parler près de Kiri.

Bon alors, c’est bien gentil maaaaaaaaaaaaaaaaaiiiiiiiiiiiiiiis !!!!! NON ! Compte tenu des recoupements d’informations que j’ai fait jusqu’ici, je peux me tromper, mais les intentions de mon interlocuteur ne sont toujours pas très claires à mon égard, quand bien même son ton serait courtois. Comprenez, son langage corporel lui signifiait autre chose. A moins que j’ai mal interprété, ce qui est possible hein ! Je ne suis pas un expert. Alors pour ne pas gentiment, comme un mouton, suivre cette magnifique proposition quelque peu similaire à la première, à savoir : blocage de chakra en plein village ninja potentiellement hostile, baaaaaaaaaaaaah faut être sûr que je ne pouvais guère être "enjaillé". Attends voir si je suis excité par la proposition ? Non. Je me tâte encore, le "pti frère" s’est-il dressé ? Non plus… Bon bah !

J’exécute une pirouette vers l’arrière mais sur le côté, désaxé par rapport à ma position initiale et à mes pieds, avant que je ne touche le sol, des flammes venaient me lécher les jambes assurant du même coup une position stationnaire dans les airs. Le vol par le feu ! Bah oui, nous autres les Gogyou on maîtrise ça ! En lui montrant le pouce en signe de « EUKAY ! » je répondis à mon interlocuteur après m'être assuré par cette manœuvre d'être un minimum éloigné de cet inconnu :

En mode cool:

_ Voilà pour ma part je ne suis plus à même le sol. Fais de même et avançons si tu veux bien ! Pas besoin de proposer des trucs qui en fin de compte ne sont pas utiles à l’avancée de cet échange. Aller à Kiri ou aux alentours ne m’apportera rien du moment où, si j’ai bien compris, tu es quelqu’un d’important dans ce village. C’est parfait pour moi ! Du coup pas besoin pour toi de te braquer sur des éléments pas forcément nécessaire, pour peu que tu aies réellement envie d'entendre ce que j'ai à proposer...

Je regardais dans la direction de Kaito, comme pour lui dire : si jamais l’autre là te gêne, c’est le moment de lui dire de dégager… Il ne restait plus qu’à espérer que l’on n’entrerait pas dans une escalade de « Ah non mais j’insiste ! Il faut qu’on aille discuter près de Kiri » parce que sérieusement, honnêtement, franchement, la chose était inutile. En plus de paraître louche voilà quoi. Qui me garantit que je ne serai pas violé par des bébés kirijins après avoir été pris dans un piège posé par un panda de l’archipel aux alentours de Kiri ? Sérieusement ? Je suis nuke. Je veux bien prendre des risques totalement hallucinants, mais avec l’expérience, j’ai fini par comprendre qu’à trop voler près des flammes, la libellule téméraire se brûle les ailes.

_ Alors je vais la faire simple. Je suis un errant et comme tu peux le constater un Gogyou. De tous les villages ninjas, Kiri est le seul qui m’inspire un minimum parce que c’est le seul ayant eu dans son histoire un minimum d’indépendance et de fierté. Ces deux choses, on a pu le constater, l’ont mené à relatif isolement puis à la destruction alors que, tout autour, aucun pays ou village ninja n’a levé le petit doigt pour venir à la rescousse de ceux qui appartenaient à ce village ou à cette nation. Nobody ! En tant qu’errant, il est évident que si je dois me lier avec un village afin d’espérer un minimum de protection dans ce monde plus plus en plus envahi par les nations impérialistes, qu’elles en portent le nom ou pas… C’est bien à Kiri que je peux trouver mon bonheur quand bien même vous serez actuellement sous la coupole de l’Empire. Parce que tout simplement vous présentez de par votre histoire les plus grands gages de sûreté à l'endroit de gens comme moi.

Je marquais une courte pause essayant de savoir si mon discours avait pu faire mouche ou pas. Intérieurement je savais cependant que convaincre cet homme serait très très ardu.

_ Je n’aspire pas à devenir un kirijin. Mais en échange de mes services j’aimerai pouvoir disposer d’une terre de repli et pourquoi d’une identité qui pourrait me permettre certaines choses…

Alors peut-être qu’il n’apprécierait pas toutes ces propositions, auquel cas c’est très simple, je me tire illico presto de ces lieux. On ne pourra pas dire que je n’aurais pas essayé.

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Je regardais le Kaito alors que ce dernier trouvait un moyen de demeurer en place. Alors lui, pour sûr, il ferait foirer mon entretien. Ah ça… Il était bien gentil, mais j’avais bien compris que mon interlocuteur souhaitait un échange seul à seul. Les nombreuses conditions qu’il proposait d’ailleurs allaient dans ce sens. Seulement, je ne pouvais me résoudre à les réaliser dans la mesure où elles m’exposaient un tant soit peu. Et franchement, en termes de prises de risques, j’avais déjà donné quoi. Me rendre dans un pays sous domination impériale, connaissant l’aversion de l’Empire pour les nukes était suffisant. Alors en faire plus juste pour sauver les apparences… Je veux bien hein ! Mais il y a toujours un moyen de satisfaire les uns et les autres sans que justement certains soient lésés au profit des autres. Toujours trouver le juste milieu. La chance que j’aie, c’est que lorsque je me trouve dans une situation plus ou moins délicate, j’ai tendance à réfléchir plutôt vite. Réflexe de survie surement. Un réflexe que j’avais du entretenir et rendre plus performant au fil des années. Vivre une vie d’errant en étant Gogyou n’est pas une sinécure. Ça, je peux vous l’assurer très chers ! D’un air espiègle je répondis cependant à Kaito sourire aux lèvres et doigt – l’index- réprobateur pointé sur ce dernier –c’était pour charrier-.

_ Ah toi ! Tu sais pas décoder les signaux non-dits ! Tu risques de te faire taper sur les doigts !

Il était sympatôche ce mioche, quand bien même, j’étais certain que lui donner le bon Dieu sans confession serait une erreur monumentale. Et je peux vous dire qu’en termes d’erreurs, dans mes vies antérieures, j’avais déjà donné. Quoi ? AH oui, je m’égare…

Le Yamamoto poursuivit ses interrogations. Lui, il était un peu fleur bleue, mais au fond, il était plutôt cohérent, même si l’inexpérience le poussait à ne pas saisir les rouages d’une offre non conventionnelle. Eh oh ! Tout les échanges inter-humains ne se fait pas forcément dans les règles de l’art ou selon les lois officielles ! Ya bien des trucs officieux de temps à autres. Des trucs qui nécessitent de prendre un soupçon de risques. Comme contracter avec un inconnu par exemple pour un intérêt quelconque. Je haussais un sourcil histoire de bien signifier que je n’étais pas en phase avec sa weltanschauung. Ah bah ouais !

_ Bon bah écoute, je sais pas… Faudrait peut-être que je donne mes empreintes digitales, mon groupe sanguin et mon composé acidique désoxyibonucléique pour que vous ayez mon identité complète ? Normalement nom, prénoms et PS devraient suffire… Après pour savoir qui est qui il faut le pratiquer un minimum il me semble…

Je le regardais de mes yeux ronds dans le style, eh oh ! Réveille-toi. Déjà avec ma gueule, mon blaze et la démonstration que je viens de faire, vous avez déjà de quoi remplir votre bingo book. Je ne doute pas d’ailleurs que ce sera fait. Donc bon, honnêtement, j’ai donné les gars ! Faut pas pousser ! Ah je sais ce qui manque, mon arbre généalogique et mon carnet de santé !

_ L’ami Kaito, honnêtement, je te suggère pour le côté « certaines choses », de laisser ça à la discrétion de notre cher ami. Lui il devrait entrevoir le champ des possibilités que j’ouvre. Il est certain que ce n’est pas pour ma belle gueule que vous allez souffrir que je m’installe à Mizu et que je commence à y faire des business… Du coup l’histoire de ces choses cachées… Eh bien c’est encore pour votre intérêt à vous !

Un sourire large. Yeux mi-clos comme pour maquer le fait que j’offrais de belles possibilités. Après tout c’est vrai quoi. Tout ce que je demande, c’est : pouvoir me promener tranquille à Mizu, notamment lorsque j’aurais à nouveau foutu le boxon un peu partout dans le monde et pas être traqué par la Kiri actuelle ou future. Je demande aussi, si possible un autre avantage qui pourrait me permettre et permettre à Kiri certaines choses… Après je peux comprendre que dans un premier temps, l’on ne m’offre pas cette possibilité. Et en échange de cela, je pourrais être un chargé de missions pour le compte du Mizukage. Que ce soit des infiltrations, des actes de sabotages, des combats ou que sais-je encore… Tout ce qui peux faire prendre des risques que l’on aimerait pas faire prendre à ses propres hommes pour la simple et bonne raison que d’une part on pourrait les capturer et d’autre part le lien pourrait être fait rapidement entre un kirijin eeeeeeeeeeeet Kiri !

Je me tus un moment, bien conscient que mon interlocuteur, dans son calme habituel, analysait probablement froidement la situation. Qu’avait-il en tête réellement ? Impossible à dire. Néanmoins pour le mettre à l’aise et éviter que ce gêneur n’interfère à nouveau, je décidais de trouver une astuce. Regardant Kaito je lui lançais l’air guoguenard :

_ Ecoute, OK tu m’as eu ! J’ai une entreprise de drogue que je tiens à Kurebasu. Je suis à la recherche de clients et je parcoure le monde actuellement dans ce but. Tous les mois impairs, le 15 du mois, j’expédie les affaires courantes à mon QG dans l’auberge Mistra. J'ai plein d'hommes, une armée à ma disposition et même si l'aubergiste Bill est un acolyte sûr, je suis obligé de courir le monde pour chercher des contrats de partenariat. Implanter de nouvelles filiales, trouver des débouchés. On m'avait dit qu'il y a tout plein d'adeptes de substances hallucinogènes dans cet archipel. Dans le doute... Je suis venu voir... Oh… On vend aussi bien d’autres trucs tels que des enfants et un peu tout ce que tu veux. Oui oui... Suffit de nous laisser du temps et même le slip de la femme d'un Daimyo on peut te le rapporter...

J’éclatais de rire tout de suite après avant d’avouer qu’OK, j’avais bien pigé que mon offre n’accrochait pas assez et que bon, faute d’avoir pu trouver un écho favorable, je préférais terminer cet échange sur une bonne blague et pas faire perdre plus de temps aux uns et aux autres. Du coup, gentiment, je m'excusais et demandais ma route aux uns et aux autres en espérant qu’ils me laisseraient partir. Si tel était le cas, eh bien ce serait parfait ! Après tout, l’intéressé avait à présent toutes les informations nécessaires pour peu qu’il ait suivi, comme son air intelligent pouvait le laisser penser, les derniers échanges. Normalement, le Kaito, aussi innocent qu'il était ne devrait pas prendre le temps de ressasser ces informations. Si le binoclard n'y voyais pas d'inconvénients, alors je pouvais m’en aller. On verrait bien s'il y aurait une suite à cette proposition. Si oui c'est bien, si non, eh bien tant pis ! La voie des airs serait la mienne. Telle une fusée je m'en irai dans le ciel.

Derrière moi je devais avoir laissé une bien drôle d'image, notamment à ce Kaito. Probablement me prendrait-il bon un pti' crétin. D'une part, c'est bien ce que j'étais et c'est aussi pour ça que je pouvais faire des choses aussi folles et prononcer des paroles aussi décalées. Allez ! Next step !

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Cet énergumène était décidément très curieux. Atypique serait le mot. Ses réactions étaient assez obscures pour le nécromancien qui voyait mal où il souhaitait en venir. Dès qu’il s’agissait de rentrer dans un protocole de mise en relation avec sa personne, le Nukenin semblait hésitant et cherchait prétexte sur prétexte. La peur de se retrouver inoffensif et à la merci d’un village n’était certes pas très réjouissant. Il avait assez de jugeote pour réaliser ça. Mais il en manquait en s’étonnant qu’il soit ainsi reçu. Quel village laisserait un étranger se présenter en pleine possession de ses moyens dans un village shinobi ?

Il était évident que c’était pure folie que de tenter quelque chose à l’intérieur mais Michiki, ou même Kiri, étaient les mieux placés pour réaliser tous les enjeux d’un acte aussi insignifiant soit-il. S’il y avait bien une chose que le Rokudaime s’était juré, c’est que plus jamais Mizu ne souffrirait de l’absence de son village protecteur. Pour cela, plus jamais Kiri ne resterait sans défense. La sécurité serait menée d’une main de fer et c’est ce qu’il s’évertuait à appliquer au quotidien. Les allers venues étaient réglementés et contrôlés pour tous. Dans le cas où une personne étrangère au village se présentait, là aussi une mesure bien spécifique s’appliquait. Un moyen de s’assurer qu’il n’y aurait plus jamais…ça.

En s’offusquant ainsi de telles mesures, le dénommé Natsu présentait des signes de suspicion pour le Shinda qui tenait néanmoins à entendre à tout prix ce qu’il avait à dire. Il resta donc attentif à ses mots. Il s’avérait que tout ça n’avait ni queue ni tête. Ce devait être un canular pour que ce jeune homme se présente en un territoire sous la protection d’un village avec pour seules propositions un accord commercial avec une entreprise proposant entre autre drogues et autres marchés frauduleux. Mais le plus étonnant restait cette réaction par la suite : s’envoler vers d’autres cieux. Après une telle annonce, le Nukenin partait vers une nouvelle destination. La tête levée, Michiki ne la pivota même pas pour s’adresser au jeune Kaito à ses côtés :

- Kaito, tu pourras prévenir Bannin que nous allons accueillir un nouveau pensionnaire.

Plus une directive qu’une question, dans le même temps une paire d’ailes immenses apparut dans le dos du nécromancien qui s’envola à son tour à la poursuite du Nukenin. Préparant une série de mudras il ne mit que quelques secondes à faire apparaître à ses côtés une nuée de volatiles qui fila à toute vitesse sur la cible du nécromancien. L’archipel sortait d’une période de troubles avec ses bandits et autres dealers. Hors de question que l’un d’eux se présente la bouche en cœur et s’en tire indemne.

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J’étais déjà dans les airs lorsque je remarquais que derrière moi, mon cher interlocuteur qui préférait garder secret son nom, se mettait à ma poursuite. Des ailes lui avaient poussé dans le dos. Des ailes qui me semblaient d’ailleurs plutôt délabrée d’un point de vue physique, décharnées. Je fronçais les sourcils, essayant d’accroître ma vitesse, bien conscient du danger qui n’allait pas tarder à tomber sur moi. Je ne sais pas pourquoi, mais depuis le départ, en mettant bout à bout les petites informations que j’avais reçues, il m’était apparu que mon interlocuteur n’avait aucune envie réelle de m’écouter, pas plus que de s’ouvrir à une potentielle collaboration. Mon intuition. Ou peut-être mon aptitude à décoder le langage corporel et donc le non-dit. J’étais pourtant venu avec de bonnes intentions… A moins que cet homme n’ait pas compris que mes derniers propos n’étaient autre qu’un moyen pour moi de noyer le poisson dans l’eau et de lui donner des informations tout en affirmant des choses qui sommes toutes n’avaient ni tête ni queue. Il me semble pourtant que derrière ces lunettes se cachaient quelqu’un d’intelligent. Alors comment se fait-il qu’il n’a pas saisi ? Peut-être lui faudrait-il un peu plus de temps pour digérer notre petite conversation ? J’avoue avoir été un peu dépité lorsque je constatais qu’il exécutait des mudra.

_ T’es du genre insistant toi. Probablement de ces ninjas qui croient que tous leurs vœux doivent être exaucés ?

Je constatais que des projectiles m’étaient destinés. Six aigles de forme décharnés, putrides, cadavériques s’envolaient vers moi. J’avais beau changer de cap par moment, rien n’y faisait. Une technique téléguidée comme on dit. Je ralentis alors un iota ma vitesse, alors que je m’étais déjà employé à mettre une bonne distance entre le kirijin et moi. Au moment où les aigles entraient dans ma sphère d’influence, sans qu’ils ne soient trop proches, au cas où ils cacheraient une technique fourbe, je me transformais en véritable torche vivante De la tête aux pieds en mode Gogyou flammes, irradiant tout ce qui se trouvait autour de moi sur un rayon plus qu’honorable. Technique cachée ou pas, tout y passerait. Au-delà de ce feu puissant généré par mon changement de forme, c’est bien une poussée d’une puissance phénoménale que je comptais générer en un clin d’œil. Je pense que mon poursuivant ne l’avait pas très bien compris… J’avais décidé de m’en aller, et je pense bien que pas grand monde ne parviendrai à me retenir.

_ Ne t’en fais pas cher ami, vous aurez bien assez vite des mes nouvelles !!!

Il était évident qu’il se ferait un plaisir de recevoir de mes nouvelles. Une poussée, un cercle de fumée derrière moi, fumée suscitée par la calcination des techniques adverses et me voilà quasiment changé en comète qui parcourait l’étendue céleste à une vitesse que le kirijin ne saurait égaler. Je gagnais en altitude et en vitesse de façon phénoménale seconde après seconde. Vu de la position des kirijins ont pourrait appeler cela prendre la poudre d’escampette. On pourra au moins m’accorder que je l’aurais fait avec style ! Oh Yeah !

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