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  Ordre de Mission :

  
  Pénétrer mon antre, un habitat de fortune lugubre et cabalistique se rapprochant architecturalement d'un ermitage, revenait à s'émerveillait de la lumière crépusculaire qui traversait tous ses recoins sombres, en guise d'éclairage naturel. L'inhospitalité qui lui était auparavant inhérente est, dès à présent, remplacée par un atmosphère paisible et agréable, loin d'être sinistre : ceci étant le fait d'un aménagement ambitieux et pénible mais dont le résultat était inestimable. En effet, ce préjugé du vampire qui se plaît dans un environnement lugubre et cauchemardesque m'indignait : le jugement esthétique et artistique n'était pas réservé exclusivement aux hommes lambdas, sains, préservés de toutes pathologies qui les rongeraient de l'intérieur ; les « anormaux », au-delà de leur spécificité physiologique, sont dotés des mêmes facultés cognitives, parfois sur-développées qui plus est, que l'homme. Je ne vais pas en arriver à affirmer l'infériorité de la race humaine inaltérée majoritaire mais tout semble à croire qu'il en est ainsi. Et l'on comprendra que, suivant cette vision de l'humanité, je me suis mis à l'écart des sociétés en me réfugiant dans une grotte semblable, actuellement, à un palace ; malgré quelques insectes parasites qui y résident.
  
  Il est vrai qu'une telle vie en solitaire peut sembler palpitante mais la contrepartie de cette isolation est l'épouvantable ennui, cette routine répétitive, interminable, monotone, sans aucune nouveauté : un sentiment de lassitude survient nécessairement. Pour cette raison, naturellement, il fallait pénétrer le monde de l'extérieur, dont la caractéristique essentielle est la diversité, la pluralité ; donc synonyme de chose nouvelle. Toutefois, faut-il encore que nous ayons en tête des activités à faire, même si nous pouvons nous contenter de l'instant présent, improvisant dans des situations imprévues et imprévisibles. Étant de nature à préparer tout un programme avant de franchir ma porte, il me vient l'idée d'une mission afin de prouver que mon engagement militaire était sincère, même si mes convictions politiques n'allaient pas dans le même sens que le régime impérial en place.
  
  Dans cette optique, entre-temps, on me fit part d'une mission dénuée de banalité, loin d'être anodine : elle consistait à identifier l'instigateur des états névrotiques des civils vivant près du lac Towada au cours de laquelle un brouillard se levait. Rationnellement, si ces états névrotiques sont simultanés, il est difficile d'imaginer qu'un hors-la-loi, procédant maison par maison, puisse créer une telle situation chaotique. Peut-être qu'elle résulterait d'une technique de Genjutsu assez puissante ? Ou le fait que ce brouillard ne serait, en fait, qu'une une nuée hallucinogène ? Tout porte à croire que c'est une mission qui connaîtra plein de rebondissements, de coup de théâtre, de renversement de situation et, à la fin, une apothéose. Ce qui me mettait dans un état d'excitation et d'impatience, plus encore quand on sait qu'il y a cette possibilité de planter mes crocs sur la gorge abondante de cette ombre de la nuit, en vue de satisfaire cette soif de sang qu'on ne peut apaiser, toujours insatiable : que serait le goût du sang impur d'un criminel ? Par justice, il sera question de me délecter de son breuvage sanguin, lentement, pour ralentir le temps de l'agonie et lui offrir, dans ces derniers instants, une mort douloureuse. Il devra assurément subir les frais de ses actes : ma logique, vous l'aurez compris, est celui du œil pour œil, dent pour dent; la loi du talion; elle est vindicative en fait.
  
  C'est ainsi qu'il a fallut que je parte en direction de Kusa no Kuni, que je méconnaissais grandement. En route, j'étais ébahi par le paysage sauvage, très verdoyant, par ces jungles singulières et, par-là, toute la végétation qui lui est endémique. Dans mes derniers voyages, je suffoquais à la vue d'une telle jovialité mais, étrangement, je me sentais beaucoup plus apaisé : le sanguinaire Ryuuketsu aurait-il accepté la sensibilité en lui ? Suis-je en train de m'aliéner ? Y-a-t-il un sens dans cette expression du « vampire sensible » ? C'est que, il était probable que mon humanité se raffermissait au fur et à mesure que je faisais des missions et que je sortais de mon antre : c'était l'inconvénient du monde extérieur, faisant naître des sentiments qu'on ne penserais jamais ressentir. C'était une source d'inquiétude mais la priorité était à la mission. Et, de manière surprenante, au loin, j'y voyais une camarade au sens militaire du terme : m'accompagnerait-elle durant cette mission ? Par déduction, c'était évident: je partais à sa rencontre.
  
  « Êtes-vous celle qui goûterait avec moi la saveur de cette mission fascinante, au délice du sang impur et perverti de l'homme à l'origine de cette situation problématique ? »
  
  @Samui Aki
  
  

Narrateur

Deux héros...une seule quête. Voilà plus de quelques jours que nos deux aventuriers, opérant sous l'emblême et les couleurs du grand Empire Shukaijin mené d'une main de fer par celui que l'on surnommait le Kamui, avaient quittés leurs terres natales dans un seul et unique but; Rejoindre Kusa no kuni, le pays de l'herbe.

L'un était un être étrange venu de la région des cascades, terre sacrée des Mamorus, les illustres croquemorts  et shaman du monde Shinobi. Faisant lui-même partie de cette caste se guerriers de l'ombre apte à manipuler les éléments de l'au-delà, il n'en restait pas moins un être tout particulièrement sombre et morbide. Hémophage, le sang lui procurait une satisfaction hors du commun, se rapprochant de l'extase.

L'autre, était beaucoup plus colorées. Chevelure de feu et iris de glace, la jeune femme venue du Nord appartenait au très noble clan des Samui, fondateurs de Kirigakure no sato, conquérant de Yuki no kuni et manipulateurs du Hyôton. Une jeune femme au tempérament pouvant être décrit par le même adjectif que celui que l'on avait choisis pour sa crinière rouquine; De feu! Pleine d'ambition, mais surtout convaincue que ses racines prouvait sa supériorité, il semblait que rien ne puisse ébranler sa personne. Une véritable flamme au coeur de givre en apparence.

Mais!...Là où l'histoire devenait intéressante, c'est que tous deux, aussi différents semblaient-ils, allaient participer à cette même quête. Deux personnes, totalement inconnue l'une de l'autre, allaient se retrouver afin de faire front commun à une menace des plus mystérieuse. Et ce fut donc à l'oré du village de la tribus Zassou que nos héros se rencontrèrent. L'un, intéressé par sa comparse et désireux de son précieux nectar de vie rouge écarlate et l'autre, incertaine de cette alliance temporaire face à un être lui inspirant dédain et confusion. Cependant, la première impression n'étant qu'une subtile et fragile image prompte au changement, le duo allait devoir travailler sur celle-ci s'ils voulaient mettre toutes les chances de leur côté face à ce qui les attendaient. Après tout...l'union ne fait-elle pas la force? Ou peut-être étaient-ils d'avis qu'il valait mieux diviser pour régner? Seul le temps nous le dira...

Mais pour l'heure, il leurs fallait d'abord entrer chez les Zassou et rencontrer l'homme qui avait fait la demande de soldats impériales pour résoudre ce mystère pour le moins étrange. Matsuno Hamishi, conseillé du chef de la tribus, attendait patiemment dans la grande maison longue qui servait de centre au village. Village qui menait directement aux berges du grand lac, à moitié ensevelit dans la dense végétation Kusajin et dont la population semblait vivre de la pêche, de la chasse et de la cueillette de l'une impressionnante diversité de fruits sauvages.

Ce fut donc sur un chemin de terre quelque peu achalandé par les nombreux cueilleurs de fruits que Samui Aki et Mamoru Ryuuketsu pénétrèrent dans l'enceinte du village, à la recherche de Matsuno.

Narrateur

À peine avaient-ils entamés leurs recherches que le duo hétéroclite rencontrèrent un premier problème; ils ne savaient pas de quoi avait l'air le témoin...ni même quel était son nom. C'est donc dans le plus pur des hasards et sans la moindre indice précise qu'ils se lancèrent à sa recherche, fouillant les coins les plus clairs (comme les plus sombres) du village maudit par l'étrange brume opaque. Brouillard qui ne les aideraient probablement pas dans leur quête, bien au contraire.

Quelques dizaines de minutes s'écroulèrent, donc, entre le moment où les deux Shinobis posèrent le pied dans l'enceinte de la tribu Zassou et celui où la rouquine, décidément impatiente de retrouver celui qui avait quémander l'aide de la force impérial, avait simplement forcer les choses en s'adressant à un vieux citoyens affairé à sa routine probablement monotone du point de vu des voyageurs. L'insolence de la petite parla d'elle même et, très peu désireux de lui répondre, le vieillard fut tenté de simplement l'ignorer...jusqu'à ce qu'elle revienne à la charge en mentionnant les raisons de leur venue.

Faisant donc volte-face, reposant son vieux dos contre la surface rocheuse de la maisonnette où, finalement, il ne faisait vraisemblablement que quelques réparation et retouches mineures, il prit le temps de bien observé les troubles-fêtes qui l'avaient dérangé. Râclant sa gorge, toussant un brin et crachant un bon coup avant de se faire entendre à nouveau, le ton qu'il employa frôlait le sarcasme alors qu'il leur remettait une évidence sous le nez...



-Et j'imagine que vous n'êtes pas passé à la grande maison du chef de tribu, ce serait bien trop évident de voir avec les autorités du village? Ou peut-être êtes vous tout simplement stupide...je sais pas...mais à voir la manière dont vous vous adressez à vos aïeuls petite peste, je me doute bien que le pois chiche qui vous sers probablement de boîte à réflexion a dû grillé le jour où vous avez eut votre première idée. Allez voir le conseiller...sapristi...et dégagez de mon terrain.

Et voilà qui avait été dis! La jeune Samui apprenait aujourd'hui que le fait d'être vieux n'enlevait en rien à la répartie d'un vieillard. Malgré cette mauvaise discution, néanmoins, le groupe savait maintenant où ils devaient aller s'ils voulaient de plus ample information et...qui sait...peut-être même retrouver le témoin tant recherché!

Ils trouveraient leurs réponses...à la grande maison du chef.