Pour cette mission, le jeune homme avait été envoyé jusqu’à la frontière du pays du feu afin d’accueillir une Kunoichi venant du village des sables. Konoha étant toujours en conflit contre Suna, cette mission n’était pas sans danger, surtout que l’invité en question était la compagne du Kazekage en personne. Après tout, c’était lui le déclencheur de cette guerre, même si les informations récentes affirment qu’il n’était pas vraiment lui-même. Cette mission consiste à l’accompagner ainsi que son enfant jusqu’au palais du Hokage, personne d’autre n’était autorisé à pénétrer sur les terres de Hi no Kuni. Le noble aux yeux blancs faisait équipe avec deux autres Konohajin pour cette tâche, il en était d’ailleurs le responsable. Voyant les risques et la durée possible de cette mission, celui-ci avait écrit une lettre de quelque mot seulement à l’intention de sa compagne. C’était juste histoire qu’elle ne s’inquiète pas trop pendant son absence qui devrait durer quelques jours. Il fit ensuite route vers la frontière accompagnée du reste de l’équipe d’escorte.


Voilà deux jours qu’ils avaient quitté le village de la feuille pour établir un campement juste un peu avant la frontière du pays du feu, attentant la venue de Matsuno Ema. Le jeune homme espérait que cette rencontre se passe dans les meilleures conditions possibles afin de ne pas rajouter d’avantage de bûche sur les flammes de la guerre. Cependant, il n'avait aucune idée des sentiments de ses équipiers sur le sujet. Étaient-ils du même avis que lui ? Assis autour des flammes du campement, celui-ci en profitait pour mettre les choses au clair.


- Bien, c’est la première fois que nous faisons équipe tous les trois et comme vous le savez déjà, c’est moi qui en suis le responsable. Donc à moins que je ne vous en donne l’ordre, vous n’attaquez pas ! Dit-il en affichant un regard des plus sérieux. - Je ne sais pas pour vous, mais je préfère éviter d’avoir recours à la méthode forte si c’est possible. Donc si d’autres Sunajins sont venus l’accompagner dans son voyage, nous devrons les convaincre de faire marche arrière sans utiliser la force. À moins que nous y soyons obligés bien entendu. Voilà, je pense avoir été clair là-dessus, si vous avez des objections, c’est maintenant ! Bien, je me propose de faire le premier tour de garde cette nuit, voyez entre vous lequel prendra ma relève ensuite.


Une fois la discussion terminée, le jeune homme pris, ses responsabilités comme il l’avait proposé laissant ses compagnons prendre un peu de repos. Celui-ci avait d’ailleurs été plutôt direct dans son discours. N’ayant encore jamais fait équipe avec eux et en tant que capitaine, il se devait de mettre les choses aux claires avant la rencontre. Il n’y avait rien de personnelle là-dedans excepté son désir d’utiliser la voie de la diplomatie. Il espérait que ses compagnons avaient la même vision que lui, ce qui n’était pas toujours le cas.


Il ne fut pas difficile pour une équipe spécialisée dans la détection de ressentir la présence de chakra dans les environs. Marchant vers sa direction tout en faisant preuve de prudence. C’était une femme correspondant à la description transmise dans la missive.


- Oui, nous sommes au courant de la raison de votre venue.


Alors qu’il aperçut cet immense oiseau en diamant transportant un enfant juste derrière elle, celui-ci activa son atout visuel. Ses pupilles devenant plus distinctes alors que ses veines au niveau des tempes étaient à présentes visibles. Il observa rapidement les alentours afin de vérifier qu’elle n’était pas venue accompagner en dehors son enfant. Ses yeux avaient ensuite repris leur apparence normale.


- A présent veilliez nous suivre s'il vous plaît ! Nous allons vous accompagner jusqu’à notre village où notre Daimyo vous y attend ainsi que votre compagnon.

Cela faisait déjà deux jours que nous avions quitté le village, en direction de la frontière avec Suna. Quand je dis nous, je désigne là l’équipe à laquelle j’appartenais pour une mission un peu singulière. Celle-là était composée de moi-même, d’un Hyûga et de Notsuu, que j’avais déjà rencontré quelques temps plus tôt.

J’avais reçu mon ordre de mission trois jours plus tôt, et celui-ci m’avait un peu surpris. Mon équipe devait se charger d’escorter la femme du Kazekage et son fils jusqu’au palais du Hokage. En ces temps troubles, il était évident qu’il nous faudrait être sur nos gardes. Personnellement, je ne faisais pas confiance à cette femme. Je pouvais bien sûr comprendre qu’on veuille rejoindre son compagnon. Mais il pouvait aussi s’agir d’un plan pour pouvoir agir à l’intérieur de Konoha et nous influencer. Parfois, je me demande si tu n’ es pas un peu trop paranoïaque louveteau. Je roulai des yeux à la remarque de ma louve, avant de me concentrer sur ce que nous disait notre chef d’équipe, Ryokai.

Ce qu’il disait ne posait aucun problème en soi, et était même logique. Si la Matsuno ne tentait rien, et si nous ne nous faisions pas attaquer, il n’y avait aucune raison d’utiliser la violence. S’engager dans un quelconque combat ne ferait qu’envenimer les choses, ce que personne ne voulait, évidemment. Quand il évoqua les tours de garde, je me tournai vers Notsuu.

- Je prendrai le second, si ça ne te dérange pas.

Une fois la discussion terminée, nous ne perdîmes pas de temps et le Hyûga prit tout de suite son poste, tandis que Notsuu et moi nous installions pour dormir. Heureusement la nuit se passa sans accrocs, et nous pûmes rejoindre le point de rendez-vous sans problèmes, le lendemain.

Sur les lieux, nous retrouvâmes la Matsuno, qui nous attendait déjà. Je la détaillai rapidement du regard, ainsi que l’oiseau de diamant qui se trouvait derrière elle. Un enfant se trouvait sur ce même oiseau, et je supposai qu’il s’agissait de son fils. Les différentes blessures présentes sur le visage de la jeune femme m’intriguèrent, mais je ne dis rien, laissant notre chef de groupe parler, tout en vérifiant les environs.

Alors que Ryokai lui indiquait de se mettre en route, j’allai me placer derrière elle et son oiseau, veillant à ne faire aucun mouvement brusque. Je voulais juste me placer là pour qu’elle n’ait pas à s’inquiéter d’une éventuelle attaque surprise par derrière. Nous étions maintenant prêts à retourner à Konoha, avec nos protégés.

Bien qu’il ne partage pas le même avis que le Gekei sur le chemin à suivre en cas de problème, cette fois-ci, il n’était pas dans l’erreur à ses yeux. Il était évident que l’apparence particulière de cet oiseau n’était pas des plus discrètes, surtout avec ce genre de maitrise qui n’était pas vraiment le style de la région. Afin de rendre sa visite plus discrète, il était préférable de le faire disparaitre. Elle n’était pas de cet avis, ou du moins, elle n’avait pas assez confiance envers le Konohajin pour accepter cette requête.


C’était son option de secours pour sauver la vie de son fils en cas de soucis. Bien qu’il ne soit pas père, enfin du moins pas encore pour l’instant, il pouvait comprendre son désir de protection. Ce qu’il avait du mal à comprendre en revanche, c’est la raison qui l’avait poussé à emmener son enfant au-devant du danger. Les konohajin n’étaient pas du genre à attaquer un enfant sans défense, mais sur un mal entendu tout peut arriver. Suffit de regarder Notsuu, lui qui semble être du style à frapper avant de réfléchir.


Il avait certainement ses raisons pour agir de la sorte et le noble n’avait pas fait tout ce chemin jusqu’ici pour le faire changer d’avis. Il espérait tout de même que pour l’avenir du village de la feuille, celui-ci serait capable de contrôler ses ardeurs pour le combat. Afin de trouver un compromis, Ema transforma son oiseau en diamant sous l’apparence d’un aigle semblable à ceux de la région du pays. Ce n’était pas vraiment ce qu’il avait demandé, mais c’était acceptable, du moins jusqu’au village. Comme c’était lui le chef de cette équipe, il donna son accord.


- Je peux comprendre votre désire de protection contrairement à la raison qui vous a poussé à le prendre avec vous ! J’accepte que vous gardiez votre " oiseau " pendant le reste du voyage. Cependant, une fois arrivé aux portes du village, je vous demanderez de le faire disparaitre. Si la protection de votre fils est votre préoccupation, la protection de mon village est la mienne.


Elle n’avait aucune confiance envers eux et c’était un sentiment réciproque. Après tout le responsable de tout ça était son mari. Le jeune homme était diplomate, mais pas idiot pour autant.


- Ce détail étant réglé, nous pouvons à présent nous mettre en route.


Ouvrant la marche, Izumi quant à elle, s’était mise à l’arrière. Elle n’était pas très bavarde contrairement à Notsuu, ce qui n’était pas une mauvaise chose. Ils n’étaient pas venus pour faire connaissance après tout. L’équipe accompagnée de la sunajin se mirent en route vers Konoha. Sur le chemin, le jeune homme n’avait pas été très bavard non plus, a moins qu’on vienne lui adresser la parole entre-temps. Il était focalisé sur son objectif. Après plusieurs heures de route, ils étaient finalement arrivés devant les portes du village. Il était maintenant question de cet aigle grandeur nature, allait-elle accepter les conditions ?



- Nous sommes arrivés ! Acceptez-vous de faire disparaitre votre aigle à présent ?

Chose qui ne m’étonna guère en raison de notre rencontre, ce fut Notsuu le plus bavard de notre étrange groupe. Même si ce n’étaient pas forcément des propos qu’on aurait pu qualifier de diplomatiques. En effet, si j’avais bien compris le sujet, il était plus en train de rappeler à la Matsuno une défaite des Sunajins, qu’autre chose. Pas la meilleure des façons d’engager la conversation.

Quand à la réaction de la jeune femme concernant la demande de Ryokai, elle ne m’étonna pas non plus. Raison pour laquelle je gardai le silence. Courir avec un enfant dans les bras ne serait pas pratique, surtout que nous devions faire au plus vite. Au moins, elle avait eu l’amabilité de transformer son oiseau en un plus commun.

Le chemin du retour se passa sans réel accroc, ce qui me fit me demander pourquoi trois ninjas avaient été nécessaires pour cette mission. Sans doute était-ce par mesure de protection. La Matsuno n’avait pas de réelle raison de bavarder avec nous, et si j’avais bien cerné le caractère du Hyûga, il ne parlait pas pour ne rien dire. Et comme il n’y avait pas grand-chose à dire durant ce voyage, il gardait le silence, tout comme moi.

Nous finîmes par arriver aux portes du village sans avoir rencontré de problèmes, et nous y arrêtions, le temps que notre invitée se plie aux exigences de notre chef. De toutes façons, il valait mieux pour elle qu’elle le fasse. Car un tel oiseau et sa charge attireraient encore plus l’attention sur nous, chose qu’elle ne voudrait sûrement pas, et que personnellement, je ne souhaitai pas. Tout simplement parce que si les villageois ou certains ninjas belliqueux remarquaient l’identité de la Matsuno, nous pourrions avoir à faire à quelques récalcitrant, chose qui serait très agaçante. De ce fait, je pris la parole pour la première fois depuis que nous étions partis de la frontière.

- Cela nous arrangerait autant que vous. Avec cet oiseau, vous allez encore plus attirer l’attention sur nous. Chose, qu’à mon avis, vous n’avez pas envie de faire. De plus, maintenant que nous ne courrons plus, vous pouvez tenir votre enfant dans vos bras. Nous sommes là pour éviter qu’il vous arrive quoi que ce soit en ces murs, même si il existe un manque de confiance mutuel. Donc, vous n’avez plus aucun intérêt pour cet oiseau. Autant le faire disparaître.

J’avais tenté d’être la plus diplomate possible, tout en essayant de lui expliquer pourquoi il serait mieux pour tout le monde qu’elle le fasse disparaître. Après, il ne restait plus qu’à voir si elle se plierait à nos exigences.