La Belle et la Bête - Kemono

(#) Sujet: La Belle et la Bête - Kemono Jeu 24 Nov 2016 - 17:51

La douce transition entre l'été et l'automne apportait une chaleur douce et confortable pour une créature comme la bête. Sa peau à la pâleur maladive n'en souffrait plus trop de l'assaut du maudit astre de feu et son corps gelé où un sang tout aussi froid circulait pouvait se réchauffer. C'était étrangement une sensation agréable de parcourir des eaux tièdes, non trop loin de leur surface pour profiter encore du jour qui l'éblouissait un peu. Voilà longtemps qu'elle n'avait plus quitté son antre, bien plus encore qu'elle n'avait plus navigué en terrain sauvage, comme l'animal domestique qui avait trop goûté à ce confort si facile. Elle se lançait traîner par les courants encore un moment, formant ainsi une ombre inquiétante et volumineuse à la surface, qui avait eu le don d'effrayer quelques pêcheurs, désertant maintenant l'endroit. De toute façon, il n'y avait pas de poisson, ses tentacules ainsi déployés les effrayaient aussi. Pourtant, jusque-là, il n'y avait de raison de s'inquiéter, elle était d'une passivité à toute épreuve en se laissant peu à peu couler vers le fond. Du moins jusqu'à ce moment là, où son humeur basculait en harmonie avec ses instincts, comme si une petite voix lui avait dit d'ouvrir les yeux. Ou alors était-ce les mouvements suspects sur son territoire de chasse.

Subitement, son corps se redressait en un pic et ses appendices débutaient un savant ballet pour la garder sur place sans le moindre effort. Dans la semi-obscurité, on aurait eu du mal à distinguer ses petites dents qui se montraient devant son appétit qui s'en venait. Une ombre intruse était bel et bien là au dessus, ça avait tout d'une silhouette humaine. Lentement, mais surement, sans la quitter du regard, la bête se rapprochait guettant un moment opportun pour s'agiter enfin. De sa proie, elle ne pouvait alors encore pas en distinguer grand chose, peut-être était-elle du type féminin vu sa carure, mais sans aucun doute, elle appartenait à un corps similaire au sien. Celui des shinobis. Alors quoi ?
La révélation contrariait la bête, il y avait des règles strictes pour ses petits écarts. Est-ce que le Lumineux apprécierait ses petits écarts... Mais elle n'avait pas envie de renoncer et avec une certaine inconscience, elle laissait ses membres articulés s'extirper en silence de l'eau dans le but de saisir ses mollets qui s'exerçaient juste au-dessus d'elle. Une attaque dans le dos. Certes pas fair-play, mais le règne animal n'avait que faire de ce mot ou de ses principes. Elles se saisissaient subitement de la cible et dans une coordination prodigieuse, la victime se retrouvait entraîner vers les profondeurs du terrain aquatique de la bête qui s'était lui-même propulsé vers le fond.

Qu'importe l'agitation. La pieuvre avaient plus de membres et de facilité dans l'eau que n'importe quel humain. Elle s'amuserait surement un peu à la laisser se débattre pour qu'elle fatigue, avant de l'agripper de toutes parts au moment de la fin du jeu pour la dévorer.
Au fond de l'eau, le jour perçait encore un peu, dans la pénombre luisaient plus que jamais son regard grenat et espiègle. Elle s'employait à dévier cette chevelure blanchâtre qui cachait la vue du visage de sa prise, c'était peut-être une nature sadique qui l'incitait tant à sonder le regard de ses mets, avant de se déporter vers leurs cous, d'où elle les vidait généralement de leur sang...

(#) Sujet: Re: La Belle et la Bête - Kemono Jeu 24 Nov 2016 - 19:51

La journée était parfaite pour aller s’entraîner. La température plus que confortable se mariait bien avec le thème d’aujourd’hui. La guerrière Suzurane voulait pratiquer son contrôle de chakra en marchant sur l’eau le plus longtemps possible. De plus, les combats sur cette surface aqueuse demandaient une concentration exemplaire. Un point sur lequel elle devait travailler. Depuis son arrivée au Shukai, Kemono avait rencontré beaucoup trop de gens différents. Habitué de côtoyer les mêmes personnes sa vie entière, elle trouvait ce nouveau principe envahissant. C’est pour cette raison qu’elle allait profiter que son sensei soit occupé pour aller jouer ailleurs. Les gens de ce pays étaient tous faible en générale. Elle ne comprenait pas comment ces êtres humains pouvaient prendre goût à la vie, alors qu’ils n’étaient que des pions dans le jeu des puissants. D’où elle vient, ils seraient morts et oubliés. Les faibles deviennent vaniteux et oublie facilement le vrais but de la vie.

Déposant ses effets personnels sur le rivage, elle trempa son pied nu dans l’eau glacée qui ne perdit pas son temps pour lui mordre la chaire. Dans les terres du Nord, seules les sources d’eau chaude étaient agréables et, malheureusement pour elle, ces oasis de chaleur étaient loin d’ici. Concentrant la bonne dose de chakra sous ses pieds et la sauvageonne marcha sur l’eau. Cette étape ne lui tétait pas étrangère. On lui avait enseigné cette technique il y a longtemps. Cela améliorait les chances de survie lors des chasses au gibier ou la pêche au mammifère marin. Pour rendre l’exercice davantage difficile, elle sautillait sur un pied, elle faisait des acrobaties pour épuiser ses réserves de chakra. L’endurance était un atout inestimable lors des combats, surtout en temps de guerre dont les combats viennent les uns après les autres. Après plusieurs heu5rs de pratique, notre jeûne demoiselle commençait à atteindre sa limite.

Son pied droit s’enfonça dans l’eau. Un sourire de satisfaction, mais surtout de refus d’abandon s’afficha sur son visage. Elle se concentra plus sérieusement, puis sans crier gare, comme une ombre rampant dans l’océan d’un cauchemar quelque chose la saisi et l’entraîna sous l’eau. Durant une fraction de seconde son coeur arrêta de battre. Cela était presque irréel. Avec difficulté, car l’eau lui brouillait la vue, elle pouvait voir un tentacule accrocher à sa jambe. Allait-elle devenir le repas d’un monstre des mers comme les anciens leur comptaient le soir pour les effrayer. L’heure n’était pas à la panique, sinon sa mort était certaine. Malheureusement pour elle, elle avait laissé ses armes sur la rive, pensant les préserver de l’eau. Une idée qu’elle regrettait amèrement. La noirceur des océans du Nord l’avait presque consumé lorsque le prédateur arrêta pour observer sa proie. La belle regarda la bête dans ses yeux malicieux qui avaient drôlement une apparence humaine. Déterminer à ne pas se laisser avoir aussi facilement elle tenta de donner un coup de poing à la créature humanoïde. L’eau entravait ses mouvements au point de les rendre peu efficaces. Elle se replia sur elle-même pour tenter de libérer ses pieds qui étaient fermement agrippé par le monstre sanguinaire, car son temps était compté. À la moindre opportunité, elle allait rejoindre la surface le plus rapidement possible. Si la terreur des mers voulait manger, elle allait devoir travailler fort.

(#) Sujet: Re: La Belle et la Bête - Kemono Jeu 24 Nov 2016 - 20:44

Comme n'importe quelle créature terrestre, sa proie se débattait hardement dans son instinct de survie probablement. Parfois, certain mourrait de peur et la bête les avait chasser pour rien. Aucun doute que toutes les saveurs venaient des pulsations de leur coeur emballé. La créature marine se laissait dévisager tout en maintenant à distance correcte celle qui lui donnait des coups pour ainsi dire insinifiant. La prédatrice ne prennait pas soin de se rendre, comme un chat, elle avit besoin de s'exerer à son rituel douteux avant de passer à table. Elle pivotait quelque peu pour la désorienter, la relacher une première en mimant que son débat avait été utile, et bien évidement, la première tentative de la femme était de rejoindre la surface. La bête la laissait remonter en restant très proche d'elle les premières secondes puis s'éloignant de plus en plus au fur à mesure qu'elle lui tournait autours.

Il en aurait fallu très peu pour que l'humaine reprenne son souffle, quand un puissant mouvement de tentacules l'entrainer encore une fois vers le fond, avant de la relacher à nouveau pour qu'elle remonte. Les bulles d'airs se faisaient plus rare, alors la bête s'enfonçait dans sa pénombre en semblant avoir abandonné son idée. Il n'en était rien, en contre bas, elle lui offrait un temps de repit pour reprendre son souffle et se décider à fuir dans la suite logique des choses, peut être qu'elle lui laisserait presque espérer rejoindre le bord de terre. Pourtant, elle se rappelait l'avoir vu marcher sur l'eau et si elle pouvait lui échapper en courant à la surface ?
Voilà qui la motivait à être plus prudente quant à ses jeux. D'une facilité qui lui était propre, elle glissait dans l'eau sans effort pour apparaitre aussi vite qu'elle avait disparue dans les pattes de sa victime. Au fur et à mesure de cet échange monstrueux, elle l'éloignait de plus en plus des rivages, si bien qu'une fois à la surface, il n'y avait plus que l'océan à perte de vue. Sans grandes innovations, elle l'emportait encore vers le fond, avant de la relacher et ce qui la surprenait le plus restait encore l'endurence et le sang froid dont faisait preuve sa prise. Voilà qui l'incitait à resserrrer ses entraves, utilisant chaque fois plus d'appendices qui se torsadaient pour compresser et engourdir le corps de sa victime qui lui donnait un étrange fil à retordre.

La bête, finalement, elle aussi commençait à sentir la fatigue s'en venir et tous ses exercices lui avaient ouvert l'appétit. Fin du jeu. De ses fines mains, elle dégageait la chevelure gênante vers le cou pour y planter ses crocs, mais, la femme lui reservait une ultime surprise. Les coups qu'elle lui portait, ne la faisait même pas sourciler, pourtant, elle arrivait à sentir un contact, cela malgrès l'eau qui ralentissait les tentatives de sa proie. Un liquide sombre lui obstruait la vue progressivement, avait-elle blessée la femme ?
Ce n'était pas du sang humain, était-ce le sien. Cela ne la contrariait en rien, cela donnait même plus de saveur à son met, dont le visage retrouvait la surface après que la bête sous revenue à la surface avec elle. On lui laissait le temps de reprendre son souffle, tandis que la corps de la bête suffisait à les faire flotter et se déplacer lentement au grès du faible courant marin.

~ Est-ce que tu es une kunoichi du Shukai ? Lui susurait-elle.

Information importante, après tout, elle devrait dire au Maître de rédiger son acte de décès pour ne pas en être inquiété. Et si elle ne l'était pas. C'était encore mieux.

(#) Sujet: Re: La Belle et la Bête - Kemono Ven 25 Nov 2016 - 2:20

La vie est un combat sans fin. La mort des uns, nourrit la vie des autres. Les gens voient la mort comme une fin inévitable et triste, mais pour les Suzuranes, elle était signe de renouveau. Si tu es trop faible pour cette vie si, ton âme va ce réincarné dans le corps d’un nouveau née. Le problème, c’est que ce clan était du type persistant. Vous savez, ceux qui n’abandonnent jamais. Tant qu’il y a de la vie, il y a une raison de ce battre. Comme un diable en furie, Kemono se débattait. Elle n’avait pas survécu aussi longtemps pour mourir de cette façon. La créature la tournait dans tous les sens et puis dans, un effort fulgurant, la kunoichi réussi à se déprendre de son emprise. Naturellement, elle donna tout ce qu’elle avait pour remonter à la surface. Les poumons en feux à force de retenir son souffle, elle put sortir de l’eau pour respirer. Son assaillant tournoyait autour d’elle. Puis, ce moment de répit fut rapidement ajourner lorsqu’en un éclair l’humanoïde au tentacule se rempara d’elle pour la replonger dans l’eau glacée.

Impuissante elle n’eut que le choix de suivre. Son entraînement l’avait épuisé. Était-ce le fruit du hasard ou un coup calculer que le poulpe avait choisi ce moment précis pour frapper. Une question qui ne servait à rien de résoudre pour le moment. Il était sûr que le carnivore tentait de l’épuiser avant de lui asséner le coup fatal. Cela était une technique utilisée par certains prédateurs. Elle devait garder son énergie et attendre le moment opportun pour répliquer. Si elle lui faisait une blessure sérieuse ou lui donnait du file à retorde, la bête allait sûrement changer d’avis et partir. Le plan était simple, mais dure à exécuter. De plus, elle semblait humaine. Si elle était une shinobi ennemie, pourquoi ne l’avait-elle pas tué sur-le-champ, ou tout simplement ignorer pour aller droit à son but. Son cerveau réfléchissait rapidement. En une fraction de seconde ses instincts naturels et sa fierté humaine envahirent tout son corps. Si elle sombre, elle va apporter la créature avec elle.

Elle sentait les tentacules se resserrer autour de son corps. La circulation sanguine se faisait plus rare, elle devait tenir bon, même si elle commençait à être étourdie par le manque d’oxygène dans son sang. Elle espérait que bientôt le poulpe allait faire une erreur et elle allait lui faire regretter son choix de dîner. Comme si les dieux eux-mêmes avaient exhaussé sa vision, la bête se glissa derrière la blondasse pour goûter à sa proie. Quand tu es un prédateur, soit tu manges, soit tu te fais manger. Au même moment où elle sentit les dents de son ennemie embrassèrent sa chaire elle mordit, elle aussi dans l’une de ses tentacules qu’elle avait laissé traîner inconsciemment tellement le monstre était concentré sur le cou de sa victime. Œil pour œil, dent pour dent, voilà ce que mijotait la belle. Kemono voyait leurs sangs se mélanger dans l’océan juste avant de se sentir remonter à la surface. Son exploit lui avait fait perde son précieux air et lorsqu’elles atteignirent la surface, notre jeune ninja prit une grande respiration entre deux étouffement dû à l’eau qui s’était infiltré dans sa gorge.

Ce fut un choc lorsqu’elle s’aperçut que la terre ferme se trouvait à l’horizon. Tout semblait savoir passer en un instant. Le temps était une entité qui s’écoulait drôlement. Blessé, le souffle cour et presque ’about de chakra. La Suzurane trouvait la situation très ironique. Elle vivait exactement ce dont elle était venu s’entraîner pour. La vie lui jouait un drôle de tour. Rien n’arrive sans raison. Les destinés se croise pour rendre les individus plus puissants ou nourrir leur puissance. Lorsque la créature lui demanda son nom, elle hésita avant de répondre. Il semblerait qu’elle avait affaire à un être intelligent.

‘’Mon nom est Kemono et je suis belle et bien une ninja du Shukai et toi mademoiselle le poulpe ?’’

La fille à la peau tatouée trouva la force de rire un peu. La vie est la vie. Peu importe ce qui arrive, on doit toujours prendre le temps d’en profiter et d’un côté cela lui laissait le temps de souffler un peu et de discrètement placer une rune explosive sur ses vêtements.

‘’ Je te le dis. J’aime notre petit jeu, mais je vais rendre les choses un peu plus compliqué lorsque tu tenteras de faire autre chose que me parler. Si je te dévore avant, tu ne pourras pas me manger. Tu es tout de même coriace et tu ne goutte pas mauvaise non plus. C’est drôle que tu arrives au même moment ou que j’aie envie de manger de la pate de pieuvre fraîche. ‘’

L’avantage d’être une guerrière de rune mystique est que son corps était des fuinjutsu qui demandaient seulement à être activé. Cela permettait, comme dans cette situation, de les activer sans devoir les dessinées. Il sufisait d'imprégner un objet ou le tatouage lui même d'énergie vitale. Au moindre faut mouvement de la bête et elle allait faire exploser son sceau. La rage divine qui l’habitait allait la protéger de la déflagration et elle allait pouvoir contre attaquer avec sa vitesse accru. Si cela échouait, s’en était fini pour elle.

Elle l'avait mordue. Etrange humaine à l'instinct revancharde et presque aussi bestiale que la bête, cette créature qui était de plus en plus en appétit devant sa découverte. Pourtant, elle confirmait bien son appartenance au Shukai, le Lumineux allait gronder telle la foudre de l'orage qui voulait naître au dessus de leur tête. On était ceci dit loin de la tempête, mais que le ciel décidait de gronder à cet instant précis lui paraissait comme une coincidence coquace.

~ Mademoiselle Poulpe est le nom que tu m'as choisi, alors il sera pour nous celui ci infortuneuse sirène.

Sirène qu'elle chantait beaucoup et bien si on s'arrêtait au choix des paroles qui venaient bercer le monstre. Un air de défi et tant de sureté dans son regard, même ici, même là. Voilà qui aurait presque pu faire frissonner l'hybride. Un frisson loin d'être déplaisant, un qui ne lui faisait pas regretter son choix, qu'importe les concéquences. L'humaine avait raison, dans le monde animal, elle aurait fuit en ayant préssentie le danger, mais il fallait croire que l'humanité l'avait plus contaminé qu'elle ne l'aurait pensé, car la curiosité l'emportait sur la raison.

~ Ainsi tu n'as ni peur, ni dégout. Nous verrons bien si ton visage reste toujours aussi serein à ta fin.

Un point qu'il fallait avouer impressionner un peu la bête. Son esprit avait gravé tant de visage terrifié à sa découverte, avant leur fin. Mais celle ci semblait différente de tous, l'imposante masse de tentacules repoussantes de l'hybride, ni même son échantillon de danse ne suffisait à l'inquiéter. Ou alors avait-elle su bien caché son emotion.

~Ou le mien à la mienne. Puisque nous avons bon gout toutes deux, la finalité ne sera qu'un bon repas.

Et de son sourire synistre, la bête aquatique se laissait couler sous l'eau, elle avait ainsi reposé son corps pour jouer d'avantage, sans pour autant négliger qu'il en serait un peu de même pour sa proie, qu'importe, elle avait de très loin du rivage, l'avantage du terrain. Assez profondément placé, il ne fallait pas patienter bien longtemps pour voir sa cible se mouvoir. Espérait-elle qu'elle la laisserait rejoindre la terre. Sadique, du fond elle la poursuivait calemement, un certain temps avant de lui porter un assaut à nouveau, proche du bord, elle avait du avoir tant d'espoir. Ses appendices la happaient comme de coutume maintenant et avec vivacité, sa prédatrice l'emportait vers le fond pour lui faire encore boire la tasse en la tournoyant. Enfin, elle la dirigeait vers elle, et ses crocs. Assez près pour observer ce fascié qui la défiait il n'y avait si peu. Cet air n'avait pas disparu et même, voilà que l'humaine le justifiait. Une détonnation perturbait la noirceur de l'océan profond et la vue de la bête se troublait dans une explosion de coloration blanchâtre. Un sifflement horrible dans ses ouies et ses trois coeurs s'emballaient à la chamade sous la surprise qui la faisait tourner sur elle même et percuter les coraux marins dans son repli instinctif vers le fond. Un nuage de vase s'élevait au fond à son impact et sa tête menaçait bien d'exploser. L'inspection de ses tentacules lui démontraient qu'elle avait néanmoins emporter avec elle sa proie par le fond en l'entraignant peut-être même plus encore sous la douleureuse rencontre avec l'explosif. Doucement, elle commençait à la distinguer à peine à travers l'eau brune qui rencontrait son propre sang pourpre. D'instinct elle devait la lacher pour se protéger dans son état affaibli, mais de rencoeur à la place, elle aurait voulu y planter ses crocs, même quitte à en mourir. Espérait-elle vraiment qu'une simple explosion aurait pu la sauver. Au mieux lui faire gagner du temps. Mais alors...?

Alors, l'aggripant toujours mieux, décider à subir les assauts de celle qui se défendait courageusement, elle l'entrainait vers la côté dont elles étaient très proches. La libérant ainsi dans une eau à la profondeur moindre dans un espace très rocheux où les vagues venaient frapper, à peine quelque mètre et le rivage se tenait là. La bête s'extirpait de son élément liquide pour prendre forme sur un rocher de tout son long.

~ Un bon compromis pour résoudre la légimité de notre repas. Moitié terre, moitié eau. Tu veux toujours travailler à l'élaboration de ta paté. Alors redresse toi hors des flots...

A comprendre par là, l'affronter. Mais la bête se séparait elle de son meilleur atout seulement par fierté ? Non, c'était autre chose qui s'était éveillé. Une chose rare proche du respect qu'elle portait au Maître. Quelque chose qu'elle n'avait pas encore appris à nommer. Un intérêt...

Il y a un moment où l’on vient en communion avec cette fine ligne qui sépare la vie de la mort. De cette connexion naît une onde d’existences infinies ou le moment présent apporte une paix et ouverture à ce qui nous entoure. Le cœur de Kemono battait à contre-mesure face à l’univers en mouvement. Il n’y avait que maintenant qui comptait. Seul l’affrontement entre la belle aux tentacules et la bête tatouée comptait pour elle. Le futur n’avait plus de valeur, juste ce moment, là, maintenant nourrissait son âme. Son adversaire avait replongé sous l’eau et comme un jeu, la jeune femme d’origine nordique fonça le plus rapidement possible vers le rivage. L’excitation au maximum, elle ne voyait plus clair dans ses stratégies. Un instinct de compétitions avait remplacé celui de survie. Ce qu’elle venait de lui dire l’avait connectée au poulpe qui avait répondu sincèrement. Elle ne savait juste pas quoi lui réponde. Vivait-elle de la gêne ? La yukijin ne savait pas, elle ne savait plus comment être. Elle vivait un moment d’intense liberté. Une euphorie irréelle. La côte se rapprochait. Elle se savait chassée, elle regarda sous ses pieds, mais trop tard, la créature l’avait attrapée pour lui faire boire le sang de la mer en grandes gorgés. Une situation qui lui laissait un goût amer dans la bouche et peu d’air dans les poumons. Puis, son adversaire tenta de la goûter une deuxième fois, ce qui ne se passa pas comme l’animal voulu. Une explosion déclenchée par le sceau que Kemono avait imposé sur ses vêtements retentis. Sous la douleur intense de l’explosion, les runes claniques de la Suzurane la protégèrent des dégâts de l’attaque.

Malgré la puissance de la détonation le poulpe ne lâcha pas prise. Bien au contraire, les tentacules blessés se serrèrent davantage autour d’elle, ce qui lui fit perdre la totalité de l’aire qui lui restait. Elle allait probablement mourir sous peu si elle ne rejoignait pas la surface, mais cela était un combat des plus intéressants. Une fois de plus l’humanoïde aquatique fit quelque chose de totalement inattendu. Elle se sentit remonter à la surface. Puis déposer dans un milieu mis sec auquel l’aire, cette ressource vitale pour la jeune femme, était en abondance. Ce ne fut pas sans plusieurs étouffements et crachats qu’elle put remplir sont être d’air. Les vagues la bercèrent violemment, mais son entraînement la garda bien encrer au sol rocheux. Voilà maintenant que la prédatrice marine voulait l’affronter en terre égale après qu’elle l’est blesser plus sérieusement. La journée se déroulait comme un rêve, mais les marques de tentacules qui brûlaient de douleur sur son corps l’attachaient à la belle réalité crue qu’elle vivait. De sa main droite elle pressa l’une des blessures qui lui apporta un frisson de jouissance au même moment ou la poulpe lui chantait de jolies paroles. Emballer par la candeur du moment elle s’exclama.

‘’ OUI JE VEUX !!! Et toi…Veux-tu être mon amie ? Sérieusement, tu es extraordinaire. J’adore jouer avec toi. Si l’une de nous meurt de ce combat, on aura tout de même vécu une journée mémorable des plus intenses. C’est comme ce sacrifié pour le bonheur de l’autre. Es-ce-que je fais du sens pour toi ? ‘’

Les poingts crispés, impatiente de la réponse du poulpe, elle espérait de toute son cœur une affirmation positive. La jeune femme n’avait aucune idée, pourquoi cette question était aussi importante pour elle. Cela venait la chercher directement dans le cœur de son âme. La femme pieuvre était si belle à regarder existée. Juste d’être là, toutes les deux dans une curiosité pure qui avait peut-être tissé les liens d’une amitié sous sa forme la plus quantique et naturelle possible.

Avec amusement et enthousiasme, la bête observait cette créature étrange qui lui avait fait front. Cette dernière peinait à se remettre sur pieds, mais pourtant, elle le faisait quand même. Elle était assez proche de sa survie pour avoir l’occasion de fuir. Pourtant, elle décidait même de l’inviter à revenir poser ses assauts. L’intérêt se faisait grandissant, et peut-être que depuis longtemps déjà le monstre avait renoncé à la dévorer, sans forcément oser se l’avouer. En un instant, l’humaine avait réussi à la dérider, bien que le mot ne faisait pas de sens dans sa tête armée de tentacules. Même de loin, elle pouvait constater les traces que leur jeu avait laissé sur son corps terrestre, mais il n’était pas le seul à avoir souffert, l’hybride elle-même sentait encore la douleur de sa résistance sur sa chair. Elle sondait d’ailleurs même la cicatrice que laisserait la morsure. Réellement ? Seuls les actes de la femme en face d’elle avaient su lui faire échos jusque-là, et combien même elle n’était pas à même de comprendre correctement la définition de cet élément inconnu, la bête n’en restait pas moins partante pour le reste. Elle voulait conserver ce spécimen étrange, pour qu’elle l’impressionne encore. Elles se rejoignaient en un point commun, leur faculté à vivre du présent sans inquiétude pour l’avenir ou leur vie.

~ Une amie ? Qu’est-ce que c’est que cela, un partenaire de jeu aussi indélicat que notre échange précédent ? Une proposition fort intéressante, mais n’est-ce pas déjà ce que nous sommes depuis que je t’ai choisi pour proie et que tu as décidé de convoiter ma place de prédateur… Convoiter seulement encore, mais j’attends bien le jour avec impatience où tu feras de moi ta proie. Pour l’heure, survis déjà, d’accord ?

La bête envisageait d’entrainer ce corps à l’angoisse sous-marine, quand on entrainerait le sien à la férocité de ses convictions face aux assauts d’une proie prête à tout pour sa vie. Et le bal reprenait son court sous l’impulsion qui semblait faire flotter l’eau dans les airs quand la bête se propulser dans sa charge pour rejoindre le flanc de sa favorite en quasiment un instant… Volontaire, elle ne portait pas un coup à sa charge, comme pour l’avertir, sa tentacule se contentait d’effleurer le visage de l’humaine plus qu’à quelques centimètres de celui du monstre qui lui susurrait la sentence.

~ Et si tu n’y arrives pas, je finirais bien par te dévorer, un jour ou l’autre.

Et joueuse, la créature prenait le risque du contact quitte à encore subir les dégâts, elle était agile sur terre, comme en mer, un poison avec pour cause ses fameux partenaires de jeux imposé par le Maître, qu’elle avait appris à reproduire. Ainsi, elle s’accroupissant subitement, elle fauchait de sa jambe droite les pieds de sa cible. Ou tout du moins, c’était dans son idée. Il fallait bien faire le point des lacunes et facilités qui joncheraient leurs échanges futurs, bien que son petit tentacule lui disait bien que la dénommée Kemono ne se résoudrait pas à abandonner. En fait, la bête l’espérait bien quand elle lui tendait une perche significative pour elle.

~ On m’appelle Takoyaki (littéralement boulette de poulpe oui...) dans le monde des hommes et on ne me nomme pas dans les profondeurs de l’océan.

Parce qu’elle était une criminelle trop efficace ou simplement juste inexistante aux yeux du monde. Le second l’arrangeait tellement plus, elle qui passait son temps à donner le change pour paraître en société semblables à ses encas. Une bonne façon de les approcher sans risque, mais le met commençait à en perdre sa saveur et c’était peut-être même ce qui l’avait poussé à prendre le risque de s’en prendre à la Suzurane. Une faveur de la providence pour l’une comme pour l’autre aurait-on pu en conclure à la naissance de leur relation.

~Quand tu marcheras sur l’eau à nouveau, pense à ce qu’abrite son manteau sombre sous tes pieds, sans quoi… Je surgirais à nouveau et tu seras encore la proie. La mienne ou celle d’un autre. Mais cela t’importe peu, tout comme le sort d’une mort n’est-ce pas ? Un point qui nous raccorde.

Puis la bête lui tendait une main comme une perche. Un air serein et satisfait.

~ J’ai dit que nous nous affronterions, mais je n’ai pas dit que cela serait tout de suite. Voilà qui sera une motivation suffisante pour toi ?

A survivre ou évoluer, ou n’importe quoi d’autre. Quoi qu’il en soit, cela en serait une pour sa prédatrice de ne pas se laisser si facilement détrôner.

~ Retrouvons nos affaires pour commencer, qu’en dis-tu…

La sauvage, car c’est ce que son nom signifiait, avait entrée en communion avec l’être océanique qui se trouvait devant elle. Le sentiment de danger s’était même dissous. Non qu’il n’était plus présent, mais leurs intentions l’une envers l’autre c’était transformer. Drôlement loin de l’habitude des montres dans les légendes, la pieuvre s’ouvrait à elle, exposant le côté sensible de sa personne. Sans réellement savoir pourquoi, Kemono lui faisait confiance. Il n’y avait pas de supercherie dans son aura. Sa nouvelle amie, ne connaissait pas vraiment ce que le mot AMIE signifiait.

‘’ Une amie, une personne ou bêtes sur laquelle on peut compter dans les bons, comme mauvais moments. On partage tout ce que l’on peut dans la mesure du raisonnable et on aide l’autre à devenir plus fort et libre. Donc, si tu as besoin de mon aide viens me chercher à Yuki no kuni. J’habite dans la caserne de police. J’y ai une chambre. Demande-moi. ‘’

Donner sa location est un jeu dangereux, surtout lorsque l’on ne connaît pas la provenance d’une créature. Le prochain geste de l’humanoïde monstrueux lui confirma que ce qu’elle ressentait était réciproque. Plus rapide que la tomber de l’eau, son amie se déplaça brusquement sur son flanc et lui caressa la joue de son membre aquatique, la berçant de tendre parole avant de la faire trébucher. Même si son esprit ne voulait pas l’avouer, son corps était exténué de leur petit duel. Elle se laissa récupérer par une vague pour se relever sans effort. Se faire dévorer, la dévorer, s’entre dévorer, une image étrange, mais pleine de beauté. La femme poulpe se présenta enfin sous le nom de Tokayaki. Un nom qu’elle trouvait adorable et qui se mariait bien avec l’attitude de la résidente des mers.

‘’ J’aime bien ton nom Tokayaki. Il va bien avec ta beauté sauvage.’’

La guerrière du Nord n’avait aucune idée de ce qu’elle faisait. Sa liberté du moment la faisait agir selon ce qu’elle ressentait. Elle agissait librement sans barrière, mais avec une forme de douceur et d’amour. Les avertissements et taquinerie résonnait que trop bien dans ses oreilles. En effet, elle ne craignit pas la mort, mais vivre une vie morte ce qui la poussa vouloir dire quelque chose qui ne s’exprimait pas avec des mots.

‘’Pour celer notre amitié, j’ai un petit rituel pour nous. D’où je viens, on cèle ce type de relation en mélangeant son sang avec celui de l’autre. Cela lie les gens corps et âme à une promesse réciproque. ‘’

Sans réfléchir elle plongea ses yeux dans ceux de la créature mystique. Hypnotiser par l’échange d’énergie, le temps arrêta de s’écouler. Tranquillement, sans faire aucun mouvement brusque, elle laissa le sang de sa comparse blessée couler sur sa main droite, tandis que de sa main gauche, elle récolta le doux nectar de vie qui s’écoulait de son coup. La respiration était lente et irrégulière, elle était consciente du danger de ce qu’elle s’apprêtait à faire, mais cela n’y changeait rien. La kunoichi approcha sa main baignée dans son propre sang vers la bouche de la pieuvre en faisant de Legé cercle pour captiver son attention. Le risque en valait le coup. Comme dans une image miroir, elle peingnit leurs lèvres du sang de chacune, avant de se rapprocher tranquillement du visage de la belle aux tentacules. Son cœur s’emballa quelque peu. À chaque instant, les dents acérées du monstre pouvaient lui lacérer gravement le visage.

Vivre librement et se laisser guider par ses envies était un chemin risqué. Fermant ses yeux, Kemono mélangea ses lèvres avec celle de Takoyaki. Vivre de moment présent. Découvrir de nouvelles sensations. Être soi-même dans l’océan du conformisme. Être pure dans la décadence des jours nouveaux était une quête de sensations pour donner plaisir à la vie. Elle tenait à partager ce sentiment à la bête qui était plus humaine que les humains eux-mêmes. De ce geste, on pouvait pleinement sentir la dynamique d’une jeune femme Suzurane en quête de libertés et d’expériences. S’explorer était la seule façon d’atteindre le sommet de son être et elle voulait le partager avec cette perle aquatique. Impulsive, suivant le remous des vagues, elle lui fit un câlin voué d’un amour et respect sincère avant de la pousser délicatement, par les hanches, sa nouvelle amie dans son état naturel marin.

-Je dois partir avant que la faim me reprenne. Sayonara, mon amie!

Sur ses mots, elle lui tourna le dos pour rejoindre la rive tranquille.

L’amie, lui décrivait le mot et ça sonnait comme finalement, quelque chose qu’elle connaissait bien. Des similarités avec sa relation avec le Maître. Elle arrivait à comprendre, du moins, autant qu’à ce jour elle était capable de le faire. Voilà qui lui tirait un sourire en coin, démontrant que l’idée était plaisante, bien qu’il ne pouvait être certain que la bête avait tout compris de ce que cela pouvait engendrer. Elle appréciait la facilité à comprendre et se faire comprendre, cela sans pincette ou jeu de scène, dans sa réalité la plus imparfaite. Aucune importance, ses lacunes n’avaient plus de poids en cet instant, ça la poussait peut-être à un peu trop se relâcher ou alors ce rituel qui lui faisait échos quand la femme énonçait son met préféré. Docile et attentive, bercée par la gestuelle de celle qui avait été sa proie, le monstre se laissait approcher dans une dangereuse proximité. Si c’était la fourberie d’un piège, grande chance que la mort l’attendait sans détour, mais qu’importe sa curiosité avait toujours été la plus forte. Un côté humain qui gangrénait depuis toujours son âme bestial. Sans elle, la bête n’aurait jamais foulé la terre des hommes, ni vécu cet instant, ni aucun autre en fait.

Désormais, sa vie simple d’avant lui paraissait terne et morose, c’était vivre sans le faire. Mais depuis quand la signification de vivre avait changé pour la bête ? Elle essayait de calculer le nombre des années qui la portaient à la surface, il n’y en avait pas assez pour compléter les doigts de sa main et pourtant. Pourtant, elles avaient déjà suffi à la changer malgré elle. Silencieuse, elle ne perdait rien des actions de la femme qui sans crainte, avec une familiarité totalement étrangère violait son espace. La Bête avait probablement plus que peur que la Belle, c’était certain même. L’hybride gonflait son torse dans son malaise à être ainsi confronté au toucher, on lui coupait presque le souffle comme la première fois qu’on l’avait séparé de son élément aquatique. C’était elle qui attrapait, rapatrier, et dévorer…

De sa proximité, on en mourrait et tous n’aspiraient qu’à en fuir en se débattant farouchement. Le liquide n’était même plus tiède quand il s’empreignait sur sa bouche bleutée, doucement, la saveur s’infiltrait un peu à l’intérieur et si on lui en avait laissé le temps, sa langue serait probablement venu récoltait le nectar. A la place, aux premières loges, fixant de ses yeux de monstre, la bête ne trouvait plus de reflet dans les pupilles de la femme qui les couvrait de ses paupières. Le contact à nouveau et la texture, comme la sensation se révélaient différente. Les saveurs s’entremêlaient et la friction de ce point sur son fascié si sensible en attisait leurs attractions. Elle couvrait à son tour son regard pour mieux profiter de son sens du goût, ça goutait bon sur ses lèvres, tant qu’elle aurait pu se tenter à l’allégresse de ses instincts et mordre dedans à pleines dents pour en récolter davantage. Son attention avait été assez captée, pour que le parcours de son corps n’en devenait plus qu’un détail qui ne l’irritait point. Enfin, après cet échange aussi surprenant qu’inconnu, elle se sentait repousser avec précaution. Toujours dans son mutisme, elle constatait son regard ouvert de nouveau la femme qui s’éloignait, la bête ne la quittait pas de sa fixation jusqu’à que sa silhouette disparaissait. Qu’à cet instant, sa langue essuyait ses lèvres profanées avant de s’étirer dans un coin. Les humains et leurs interactions, un jeu trop complexe pour la bête, alors, elle décidait de se fier à l’essentiel. Les humains étaient des créatures surprenantes. Non, en fait, juste elle peut-être un peu plus que les autres. Bon d'accord, beaucoup plus dans son audace insolente.

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