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 L'ombre du printemps.

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Konoha
Nara Natsuki
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Message(#) Sujet: L'ombre du printemps. L'ombre du printemps. EmptyMar 21 Fév 2017 - 17:10

C'était le premier jour du printemps. Natsuki, réglé comme un coucou de pays neutre au sein d'une union, s'éveillait à nouveau à la vie, telle une fleur dont les pétales éclosent sous les premiers rayons du soleil. Il laissa tomber ses couvertures en quittant son lit, celles qui avaient été sa seule compagnie depuis trois mois, celui qu'il n'avait quasiment pas quitté depuis que la saison des neiges avait commencé. Il s'étira longuement dans un grognement satisfait, bien que les restes ramollis de sa musculature roulant sous la peau à l'effort n'étaient pas visible à cause du pyjama étrange qu'il portait.

Baignant encore dans le demi-sommeil du juste, il s'avança jusqu'à sa salle de bain en baillant, une main lui grattant la chevelure désordonnée avant de se poser sur sa nuque, tandis que l'autre se balançait le long de son corps au rythme de sa démarche tranquille. L'eau qu'il passa sur son visage avant de s'habiller lui fit le plus grand bien, véritable vague rafraîchissante pour remettre son corps en éveil. Il sentait qu'il retrouvait la forme, comme capable d'affronter le monde entier si besoin. Ou presque.

Car si toute bonne journée commençait par une bonne nuit de sommeil, il devait se trouver entre les deux un bon petit déjeuner. Et ce bon petit déjeuner se composait de ses céréales préférées. Avec la guerre contre Suna, il avait dû faire une croix dessus, et s'était rabattu sur une autre marque – les Kratos Krispis Kawaii, pour manger comme un dieu, et grandir comme l'un d'eux. Heureusement, depuis la brillante négociation de Mizuki pendant son entrevue avec Ogami, il savait qu'il n'aura plus jamais à se soucier de faire exporter ses Captain Ukulélé depuis le Pays du Vent. La journée promettait d'être belle.

Et la seconde étape de cette journée, maintenant que la matinée était déjà bien entamée, était de se rendre chez son étudiante, dont il n'avait plus de nouvelle d'elle depuis deux semaines - tout comme cela faisait trois mois qu'il n'avait plus de nouvelle de personne, à dire vrai. L'hiver était terminé, il se devait en conséquence de reprendre les rênes de Matsudaï. Et comme chaque année, cela commençait par faire le point avec ses étudiants, et leurs progrès pendant l'hiver, même si en l'occurence, c'était aujourd'hui surtout pour voir la réflexion que Leika avait mené suite à sa convocation dans le bureau du Hokage. Il se rendit donc chez elle, dans le quartier des Hyuga, et frappa à la porte de son domicile.

Il était 10 heures 30.

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Suna
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Message(#) Sujet: Re: L'ombre du printemps. L'ombre du printemps. EmptyMar 21 Fév 2017 - 18:15

J'étais en train de faire le ménage lorsque l'on frappa à la porte. Allez savoir pourquoi ? Plutôt que d'embraser une carrière de shinobi, j'aurais peut-être dû me rediriger vers une carrière de femme de ménage. Beaucoup moins dangereux et bien plus gratifiant surtout. Au moins, quand je faisais le ménage, j'arrivais à quelque chose. Me débarrasser de la poussière. J'excellais en la matière et je défiais quiconque de trouver la moindre trace de cette dernière alors qu'à présent, je m'attelais à faire le sol et à… Préparer le repas. Hum, c'était quelque chose qui m'amusait bien aussi. Il faut dire que dernièrement, je ne croulais pas vraiment sous les missions. Je soupçonnais Mizuki dit être pour quelque chose, mais au fond, ce n'était peut-être pas plus mal. Ryo n'était toujours pas rentré de Nami quant à lui et je n'avais aucune nouvelle. Je tuais le temps comme je pouvais puisque décidément, on avait laissé de me laisser dans mon coin. Où peut être pas finalement, car ces quelques coups sur la porte d'entrée éveillèrent ma curiosité.
Me séchant les mains, je m'approchais donc de cette dernière pour l'ouvrir sans me douter une seule seconde de qui se trouvait derrière. Cela ne dura pas bien longtemps, car dès lorsque j'aperçus le Nara tatoué en prononçant un gentil :

"Bonjour !"

Mon visage changea du tout au tout. La mine sombre, le regard légèrement glacial, je me contentais de me retourner. Je ne lui claquais pas la porte au nez, mais je le laissais bien faire ce qu'il voulait tant qu'il évitait d'abîmer le mobilier.

Je retournais dans le coin cuisine de la vaste pièce à vivre et je m'occupais à dépiauter des calamars. C'était un travail fastidieux et particulièrement chiant. Exactement, le genre de chose qu'il me fallait pour calmer mon esprit. L'œil toujours mauvais cependant, j'observais les déambulations de mon maître alors qu'il traversait la pièce. Moi parler la première alors que j'étais en mode bouderie. Plutôt mourir. Je préférais ne rien dire, car nous savions tout deux que je serais très désagréable à ce moment là.
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Konoha
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Message(#) Sujet: Re: L'ombre du printemps. L'ombre du printemps. EmptyJeu 23 Fév 2017 - 21:11

Il était 10 heures 32.

Leika ouvrit la porte, et découvrit Natsuki sur son palier. Au regard qu'elle lui lança, à son changement d'expression en l'apercevant, il supposa que la réflexion supposée sur sa convocation dans le bureau de Mizuki n'en avait pas mené bien large. Et au cas où il avait eu encore un doute, il fut balayé lorsque la jeune femme lui tourna le dos, le laissant ainsi planté sur place. Mais comme la porte était encore ouverte, il supposa qu'il avait encore une fenêtre d'action.

Il entra donc à sa suite, et referma la porte sur son passage. Ce n'était pas la première fois qu'il venait voir son étudiante chez elle, aussi il connaissait les règles et son chemin. Après s'être déchaussé, et avoir fait apparaître des pantoufles convenables à ses pieds via fuinjutsu, il s'avança dans le couloir jusqu'à atteindre l'endroit d'où résonnait des coups de hachoir. Il s'installa à la table de la cuisine, sous l’œil noir de Leika, puis attendit.

Il était 10 heures 35.

Toujours aucun mot n'avait été échangé. Leika ne semblait pas décidée à ouvrir la bouche, mais elle n'en avait guère besoin pour lui communiquer sa mauvaise humeur. Elle émanait d'elle tel un brasier ardent, un peu comme Natsuki au cours de ses trois derniers mois, à un ou deux crans en-dessous. Il resta toutefois assez hermétique à ce genre de pression, adoptant une attitude calme.


« Bien, puisque tu ne sembles pas décidé à parler, je vais m'y prendre autrement. D'habitude, je demande à mes étudiants comment s'est passé leur hiver, ce qu'ils ont fait, et j'évalue dans la foulée leur progression au cours des trois mois où je les ai laissé seuls. L'autonomie fait partie intégrante de l'apprentissage, car je ne peux pas toujours être là. Toutefois, j'ai déjà eu l'occasion d'apprendre une partie de ce que tu as fait durant la saison froide, et tu ne sembles pas d'humeur à une quelconque évaluation. Alors dis-moi une seule chose : est-ce que tu es en colère contre moi pour ce que tu as fait ? »


Il était 10 heures 37. Il attendait.
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Suna
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Message(#) Sujet: Re: L'ombre du printemps. L'ombre du printemps. EmptyJeu 23 Fév 2017 - 23:33

Je continuais à éplucher et torturer mes calamars sans le moindre regard pour celui qui était mon sensei. Finalement, après de longues minutes de silence, il se décida à prendre la parole. Il avait visiblement saisi mon humeur et aussi, la situation dans laquelle nous étions actuellement. De plus, je devais avouer une chose. Il n'était pas SSS pour rien. Il avait formulé ses phrases de façon à faire passer la pilule le mieux possible et ainsi à limité l'impact imminent de la bombe qui était sur le point de s'abattre au milieu de cette cuisine. Je lui lançais un regard glacial lorsqu'il prit la parole et en toute réponse à sa question, je lui répondis d'une voix placide :

"Je ne sais pas … Après tout je ne vaux rien tu te souviens ? Non, parce que moi oui, je m'en souviens !"

Je détournais le regard, activant le robinet pour frictionner du mieux que je pouvais les animaux désormais mort et éborgner afin de retirer la peau qu'il les recouvrait avant de les jeter avec des gestes sans aucune délicatesse sur une planche à découper à côté de l'évier. Désormais, j'étais lancé, tel une meute de chien courant après une pauvre biche en panique. Impossible de m'arrêter :

"Je sais même pas pourquoi je continue à m'obstiner dans cette voie ! C'est vrai quoi ! Nous avons commis une faute, mais en toute connaissance de cause ! Je ne vous en veux pas pour l'engueulade, elle était légitime et normale mais par contre les mots ! Ça je ne pardonnerais pas ! Je vous ai prévenus de la chose pour justement que vous ne pensiez pas à une désertion ! Je me dis que si je ne vous avez pas prévenu tout aussi bien, vous n'auriez même pas remarqué notre absence !"

Je n'étais pas vexé, j'étais blessée dans mon fond intérieur par les mots de Mizuki. Je savais que nous avions fait une bêtise, mais je l'assumais. Je n'acceptais pas ces mots et lorsque je redressais le regard vers Natsuki c'était pour lui parler d'une voix sans faille :

"La prochaine fois que je partirais, ça sera pour ne jamais revenir ! Puisque nous ne valons rien, je ne vois pas l'intérêt de rester dans ce village ou je suis méprisée de toute part par mes supérieurs, par ma famille, par mon clan !!"

J'avais fait quelques efforts en dehors de cette faute, mais à quoi bon en parler puisque nous n'étions jugé que sur ce que nous faisions de mal ou encore sur ce que l'on pensait de nous. Je faisais beaucoup de concessions dernièrement. J'avais accepté de ne pas me marier avec Ryokai pour me rapprocher de mon clan. J'avais acceptais de faire des concessions avec moi-même pour devenir une meilleure shinobi. J'avais renoncé à mes valeurs, à ma façon de penser pour être accepter dans cette voix afin de devenir quelqu'un, mais au final, tout ça était peut être faux ?

J'étais revenue vers le plan de travail à présent et je maniais le couteau avec vigueur. Un peu trop peut être, découpant les pâtes des céphalopodes en petits morceaux tout en continuant à débiter des paroles :

"C'est vrai quoi … J'ai tout abandonnée pour me lancer dans cette voix ! J'ai fait des efforts, j'accomplis des missions qui ne correspondent pas forcément à ma moralité car je me dis que c'est sans doute un mal pour un bien ! Je renonce à mon mariage pour que mon clan m'accepte ! Je fais des concessions qui me pèse dans ma vie personnelle pour évoluer professionnellement et c'est vraiment dur … J'ai l'impression que la prochaine étape dans ce cercle infernal, c'est qu'on me demande de me séparer de Ryokai et ça je ne le supporterai pas !"

J'étais peut être beaucoup plus fragile psychologiquement que tout le monde le pensait. Oui parce sous mes airs de pimbêche fière de ses conneries et de sa non évolution se cachait quelque chose de plus profonds que les insignifiants moqueurs qui s'évertuaient à se moquer de ma vie ne pouvaient déceler ? Je ne croisais toujours pas le regard de Natsuki, mais la vigueur que je mettais toujours dans ma préparation culinaire ne montrait qu'une chose. J'étais à bout de nerf et les larmes coulaient le long de mon visage sans que je ne m'en rende compte. Je relevais le regard vers Natsuki :

"Je n'ai aucune nouvelles de lui depuis que vous l'avez envoyé à Nami ! Je ne sais même pas si il est encore vivant, ou bien s'il est blessé et vous me demandez de vivre normalement avec tout ça et d'accepter ça jours après jours ! J'ai l'impression de devenir un monstre ! Être shinobis c'est donc ça ? Laisser les êtres aimés partir à l'autre bout du monde pour mener des batailles dont on ignore les raisons, les tenants et les aboutissements et ne pas s'en soucier ? Je n'avais aucunes nouvelles de toi non plus jusqu'à aujourd'hui ! Tu crois que j'ai vécu les choses comment à ton avis ? Bien ? Et bien non ce n'est pas le cas ! Ça fait deux semaines que je dors pas ! Je me suis arrachée tout les ongles des mains de craintes qu'ils vous arrivent quelques choses à tous les deux ! C'était donc ça ma punition ? Me faire mourir d'angoisse pour me punir d'avoir voulu remonter le moral de mon homme ? Vous avez réu.. aie !!"

Je venais de me couper avec le couteau .
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Konoha
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Message(#) Sujet: Re: L'ombre du printemps. L'ombre du printemps. EmptyVen 24 Fév 2017 - 12:15

Par expérience, Natsuki savait qu'il existait différents types d'interrogatoire, qui pouvaient globalement se diviser en deux catégories. Ceux dit en '' tube de dentifrice '', et ceux en '' robinets '', le tout qu'importe le temps que l'individu met avant de parler. Dans le premier cas, il lâche ses informations petit à petit, et a régulièrement besoin d'une pression à l'arrière pour continuer. Dans le second exemple, il suffit d'amorcer la manivelle, et le flot en découle sans discontinuité.

Ainsi, aux premiers mots de Leika suivit d'un silence, quelqu'un sans expérience aurait tenté de la pousser plus loin. Mais Natsuki connaissait son étudiante, il savait que là n'était que l'amorce. Alors il resta simplement silencieux, ses mains formant un triangle parfait devant lui, les indexes reposants sur ses lèvres.

Il était 10 heures 44 lorsque Leika eu vidé entièrement son sac.

Elle avait eu beaucoup à dire, et le ruminait probablement depuis sa convocation dans le bureau de Mizuki, où elle avait été confrontée à son mentor et son Hokage. Silencieux toujours, Natsuki conserva une attitude calme, le regard dirigé sur la jeune femme, et médita sur le fruit de la réflexion de son étudiante.

Lui-même avait beaucoup à lui dire à ce sujet, mais Leika n'était pas en état d'écouter. Reprendre point par point tout ce qu'elle avait abordé ne mènerait à rien, sinon ajouter de l'huile sur le feu. Pour autant, il ne pouvait pas non plus se contenter d'écouter en silence. Il profita donc que la jeune Hayashi ait son doigt en bouche pour intervenir.


« As-tu seulement conscience que ce que tu vis... »
commença-t-il d'une voix neutre, et sans le moindre sourire. « ...c'est le quotidien de Konoha, que les familles comptent un seul shinobi leur sein, ou tous ses membres ? Crois-tu vraiment que tu es la seule à vivre cela, que tu es la seule à plaindre de cela ? Chacun ici, qu'il soit soldat ou civil, voit ses amis et sa famille partir en mission sans avoir la certitude qu'ils reviendront en vie. Je pensais qu'avec ton père, tu le savais depuis longtemps. Mener des batailles dont nous ignorons les raisons, les tenants et les aboutissants, c'est aussi une part intégrante de notre métier. Si tu n'es pas d'accord avec cela, alors retourne vendre des petits pains dans une boulangerie, et trouve-toi un compagnon dont le métier ne consiste pas à risquer sa vie. »

A aucun moment, il n'avait haussé la voix, ni montré le moindre signe d'agacement ou de sympathie. Il avait présenté les choses telles qu'elles étaient, en réalisant que Leika était encore très loin d'avoir ouvert les yeux. Ce fut pour lui-même l'occasion de comprendre qu'il ne servait à rien d'aller plus loin pour le moment.

Il était 10 heures 47.

Natsuki se leva et quitta la maison de Leika sans un mot de plus. Un quart d'heure avait suffit pour que tout soit dit.
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Konoha
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Message(#) Sujet: Re: L'ombre du printemps. L'ombre du printemps. EmptyVen 3 Mar 2017 - 22:46

Cela faisait maintenant une semaine que l'air du temps était officiellement entré dans le printemps. Avec lui, Natsuki avait naturellement reprit son rythme de vie habituel, lequel comprenait son travail d'Assistant du Hokage, sa gestion des affaires du Septième Ciel faute d'avoir trouvé un secrétaire pour le suppléer, ses cours dispensés en intérim à l'Académie pour ceux désireux de se perfectionner dans un module particulier, et son travail de shinobi de terrain lorsque des missions nécessitaient qu'il se rende personnellement sur place – ne parlons même pas de la Racine... - Mais au milieu de tout cela se tenait encore un rôle essentiel, qu'il n'avait justement pas assuré depuis une semaine, depuis son retour à la vie active suite aux longs mois de l'hiver : il s'agissait de mentor dans son équipe shinobi.

Sa dernière rencontre avec son étudiante, Leika Hayashi, ne s'était pas très bien passée. Elle nourrissait encore du ressentit à son égard pour l'incident du Pays des Vagues, et lorsqu'il l'avait vu pour reparler de tout ceci avec elle, il avait sentit qu'elle n'était pas en état d'écouter, seulement de verbaliser. Alors silencieusement, il l'avait entendu, avant de lui offrir en très peu de mots une nouvelle matière de réflexion.

Aujourd'hui, et coûte que coûte, il devait refaire le point avec elle, tout simplement parce qu'elle n'était pas encore venu le faire avec lui. Aujourd'hui, qu'importe l'humeur de Leika, il n'était pas question de repousser l'entrevue.. Aujourd'hui, il allait la confronter à ses propres idées, ses propres réflexions, ses propres appréhensions. Aujourd'hui, il mettait tout à plat avec elle, qu'elle que ce soit la direction que prendra l'entrevue, qu'elle qu'en soit l'issue : c'était elle qui aura le dernier mot dans cette affaire, le rôle de Natsuki étant de la conseiller, pas de la commander.

Suivant le même chemin que la dernière fois, il se rendit dans la maison de la jeune femme, et frappa à sa porte.


« Leika, j'ai à te parler. »
annonça-t-il d'une voix trahissant son sérieux malgré les traits légers de son visage.

A deux jours de l'expédition au Pays de la Pluie, il ne saurait souffrir d'un non en réponse. Pas sans conséquence...
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Suna
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Message(#) Sujet: Re: L'ombre du printemps. L'ombre du printemps. EmptyDim 5 Mar 2017 - 14:27

J'étais dans la seule chambre de la maison non finie lorsque Natsuki avait frappé à la porte. Depuis notre dernière rencontre, j'avais beaucoup réfléchie à notre dernière rencontre. Aux conséquences de cette dernière, mais également aux paroles du Nara tatoué. Peu de temps après Ryokai était rentré et cela m'avait enfin rassuré sur ton état. Il n'était pas rentré trop amoché de son expédition à Nami no Kuni, mais il semblait malgré tout atteint par ce qui s'était passé là-bas. Je n'avais rien dit sur mon propre état d'inquiétude pour ne pas l'inquiéter d'avantage, et je m'étais occupée pour aussi, faire passer cette angoisse.
En réponse au Nara, je m'écriais :

"Rentre, c'est ouvert !"

Je m'étais dirigé vers le balcon de l'étage qui donnait sur la pièce à vivre pour pouvoir, le voir, rentrer :

"Tu peux monter s'il te plaît ? Je suis dans la troisième chambre …"

La fameuse troisième chambre. Celle du futur bébé qui n'était malheureusement pour l'instant qu'à l'état d'idée lointaine. Cela me travaillait malgré tout et j'étais installé à même le sol au milieu d'un amas de poussière et de pelure de bois lors mon sensei fit son apparition. Entre mes mains se trouvait un gros rondin de bois qui avait déjà perdu sa forme ronde, j'étais en train de le sculpter pour former une sorte de nounours en bois dont je comptais me servir pour faire une lampe par la suite :

"Je … je fais ça pour me détendre. Ça m'occupe et ça me détresse !"

Je n'étais qu'au début de ma création, pourtant, la tête de l'ours était déjà bien formée et actuellement, je travaillais sur son ventre rond que je souhaitais creuser afin d'y disposer une ampoule.

"Tu voulais me parler ?"

Oui parce que je me doutais bien qu'il n'était pas ici pour autre chose que pour discuter de ce qui s'était passé il y a une semaine.
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Message(#) Sujet: Re: L'ombre du printemps. L'ombre du printemps. EmptyDim 5 Mar 2017 - 21:48

En réponse à l'invitation de Leika qui lui parvint de loin et atténuée par plusieurs couches de murs, il actionna la poignée de la porte et entra. Il chercha son étudiante du regard un instant, et la découvrit en hauteur, au balcon de l'étage. Hochant la tête à sa demande, il emprunta l'escalier et suivit le chemin jusqu'à retrouver Leika dans une pièce, en train de tailler du bois. La voir ainsi lui tira un sourire qui ne le quitta plus.

« J'ignorais que tu t'intéressais à la sculpture. C'est une bonne chose d'avoir un loisir. Idéal pour s'aérer l'esprit et se détendre. »


Mais là n'était pas le sujet.


« Oui, en effet. La dernière fois, ce n'était pas un bon moment pour discuter. Tu n'étais pas vraiment en état d'écouter, tout comme moi je n'étais pas encore tout à fait en capacité d'être aussi patient que la situation l'exigeait. Aujourd'hui me semble être de meilleure augure pour nous deux. »


Il s'installa à même le sol, juste en fasse de son étudiante.


« Sache que la semaine dernière, j'ai très bien entendu ce que tu m'as dit, Leika. Je le comprends aussi, et je ne te le reproche pas. Moi-même, et comme n'importe qui dans ce Village, je sais ce que c'est, je le vis au quotidien. Chaque jour, j'ai la crainte que mes parents ne reviennent pas vivants, que mes amis soient tués au cours de leur mission, que mes étudiants soient fauchés dans leur ascension – cela, je l'ai même vécu beaucoup trop -, et ce n'est pas parce que je ne le montre pas que je suis une machine sans cœur indifférente au sort de mon prochain. Simplement, je n'ai pas le droit de le montrer. Qu'est-ce que diraient les gens sinon ? Si la seconde personnalité la plus forte du Village flanchait et trahissait des signes d'inquiétude. Tu le sais mieux que quiconque, toi qui angoisses dès que que l'on lui confie une responsabilité. »


Il n'avait pas le droit de montrer ce visage à qui que ce soit. Il n'avait pas le droit de faiblir.


« Pour autant Leika, jamais je ne te demanderai pas d'être comme moi. Chaque personne est ce qu'elle est, et je te prends comme tu es. Je ne te demande pas non plus d'être insensible, de tout porter sur tes épaules, d'intérioriser et encaisser sans rien montrer de ce que tu ressens. Ce n'est pas cela qui fait de nous de bons shinobi. »


Parce qu'un ninja n'était pas que un soldat. Parce qu'un ninja n'était parfois même pas un soldat.


« Les paroles que tu as eu la dernière fois Leika, je ne te les reproche pas, bien au contraire. Simplement, elles étaient lourdes de sens, autant pour toi que pour ton avenir professionnel. Tu ne t’épanouis pas j'ai l'impression. Alors dis-moi. Où en es-tu aujourd'hui avec tout cela ? Quel est ton intérêt de continuer dans une voie qui ne t'apporte que des soucis, si tu ne te retrouves ni te satisfais dans ce que tu accomplis ? »
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Message(#) Sujet: Re: L'ombre du printemps. L'ombre du printemps. EmptyLun 6 Mar 2017 - 1:20

"Ce n'est pas quelque chose que je m'amusais à crier sur les toits… J'étais même assez discrète pour tout te dire. Je pense que personne n'est au courant, à part Ryokai, depuis que j'ai confectionné quelques trucs dans notre chambre… Mais oui, c'est agréable, ça me détend !"

J'avais répondu assez rapidement à ses paroles, mais à présent, je souriais alors que ma main caressait doucement le bois avant que mon outil n'entame une nouvelle fois ce dernier pour lui donner forme, le modeler à ma convenance. Mais bien sûr, Natsuki n'était pas présent ici pour m'observer donner naissance à un objet. Non, je savais bien qu'il voulait revenir sur les évènements de la semaine précédente, ce à quoi, je restais silencieuse. Attentive à ses paroles, mais silencieuses malgré tout, je ne souhaitais pas l'interrompre dans son discours. Puis enfin, le silence. Il me donnait la parole et j'hésitais un peu à le regarder dans les yeux suite à ce qu'il venait de me dire :

"J'ai … J'ai peur en fait, je pense. Mais cette peur, j'ai encore du mal à la contrôler ou même mieux à l'utiliser."

Je soupirais un peu, puis je posais mon outil à côté de moi :

"Cela a été dur pour moi de supporter votre absence à tous les deux. Toi, mon mentor et Ryokai. Vous comptez tous les deux pour moi et ce manque de nouvelle a bien failli me rendre folle. J'ai eu peur, je n'ai pratiquement pas dormi et j'ai même réussi à infecter la plupart de mes doigts à force de me ronger les ongles jusqu'au sang."

Mes mains tournèrent habillement l'ébauche d'ours que j'étais en train de former pour la remettre face à moi. Je le regardais et j'aurais très bien pu me demander comment j'allais procéder pour poursuivre ce travail, mais à l'heure actuelle, ce n'était pas le cas, car j'avais beaucoup d'autres choses en tête :

"Je ne sais toujours pas où j'en suis, mais une chose est sûre. Cette voie me permet d'affronter des peurs insoupçonnées encore jusqu'à aujourd'hui pour moi. Je pense que c'est une bonne chose d'affronter ses peurs même si c'est difficile, et même douloureux… Je ne pense pas que l'on puisse trouver la satisfaction à chaque pas que l'on accomplit dans la vie. Ce que je vis en ce moment même en est la preuve pour autant…"

Je regardais une nouvelle fois le Nara tatoué dans les yeux :

"Je n'ai pas très envie d'abandonner pour l'instant. J'aimerais savoir jusqu’où je suis capable d'aller et de me dépasser…"
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Konoha
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Message(#) Sujet: Re: L'ombre du printemps. L'ombre du printemps. EmptyLun 6 Mar 2017 - 11:43

La discussion se fit dans le calme, un cadre beaucoup plus agréable que dans le climat de tension de la dernière fois. Chacun étant moins sur la position défensive, ils étaient en mesure de mieux écouter, sans chercher à frapper en représailles pour des attaques qui n'avaient même pas lieu.

« Vouloir affronter ses peurs est tout à ton honneur, Leika, mais encore faut-il que cela présente un intérêt pour toi. Se battre juste pour se battre n'en a pas, pas plus que se faire du mal simplement pour se faire du mal. C'est notre mentalité qui conditionne la manière dont nous abordons les événements de la vie, dont nous les vivons, dont nous les intégrons à notre vécu, et dont nous les transformons en force, ou en faiblesse. Tu auras beaucoup de mal à évoluer et à progresser si tu ne sais pas où tu veux aller. Alors je sais bien que l'arrivée compte moins que le voyage en lui-même, et que tant que nous avons la destination en visuel, c'est bon, mais il est tout de même important de savoir où nous sommes, et de où nous venons pour estimer le chemin déjà parcouru. Car c'est là que se trouve en général la motivation initiale, le désir qui nous a poussé à emprunter le chemin sur lequel nous sommes. »


Un désir qui évolue avec le temps, une motivation qui change au fil des expériences, mais qui ne donne que deux résultats possible : soit une nouvelle raison de poursuivre sa route, soit une de s'arrêter.


« Après, je te rejoins sur un point : nous ne pouvons effectivement pas trouver satisfaction à chaque pas que l'on accomplit dans la vie. Toutefois, c'est parce que chaque pas doit pas être vu comme une pièce de puzzle. Seule et individuelle, lorsque l'on a le nez dessus, elle ne ressemble à pas grand chose. Mais si l'on prend du recul, que l'on regarde la situation dans son ensemble, alors la combinaison de toutes les pièces de notre vie forme un tout. C'est dans ce tout que tu dois trouver la satisfaction de ce que tu accomplis : c'est ce que j'appelle être en accord avec la vie que l'on veut mener, et la cause pour laquelle l'on œuvre. »


D'où l'intérêt de se remettre en question de temps à autre. Ce que Natsuki faisait peut-être même un peu trop.


« Dans deux jours, une partie de notre effectif va être envoyé au Pays de la Pluie. Tu fais partie des volontaires, et c'est une chose que je suis ravie de voir. Seulement, ce ne sera pas dans mon équipe que tu t'y rendras. Tu angoisses encore beaucoup trop dès que je ne suis pas là avec toi sur le terrain, et je crains qu'à terme, je ne devienne un frein pour toi. Si tu veux vraiment pouvoir affronter tes peurs, tu dois aussi y parvenir sans moi. Mais ne t'inquiète pas, tu n'iras pas seule. J'ai demandé à ce que tu sois affectée avec un autre shinobi très compétent. Ce sera l'occasion de faire tes preuves. Mais attention. Il ne s'agit pas d'en mettre plein la vue : agir pour le mieux sera déjà suffisant. »


Mais le mieux est le pire ennemi du bien, selon le dicton.
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Message(#) Sujet: Re: L'ombre du printemps. L'ombre du printemps. EmptyLun 13 Mar 2017 - 0:16

Je restais sage et patiente lors de la leçon de morale du Nara tatoué. Ce dernier avait raison en effet, je ne pouvais pas continuer à progresser dans cette voix sans objectif, car c'était la base même de la vie. Hors, cette notion restait encore abstraite pour moi. J'étais beaucoup trop habituée à vivre au jour le jour. À ne pas trop prévoir ce qui allait se passer le lendemain, bien que dernièrement, j'ai des projets personnels assez ambitieux pour mon avenir… Mais cela restait malgré tout bien loin d'être suffisant pour m'accomplir en tant qu'adulte. J'approchais bientôt de mon vingt et unième anniversaire. La majorité. Le moment ou j'entrerais enfin dans la vie d'adulte et ou personne ne pourrait alors avoir une quelconque influence sur mon avenir.

J'avais déjà commencé à modelé ce dernier. J'avais repris contact avec le clan. J'accomplissais patiemment chaque semaine et chaque fois que c'était possible les missions confiées par le conseil clanique. Aujourd'hui, alors que nous étions enfin au printemps, j'avais été ce matin même accompli ma tâche en passant ma matinée à patauger dans les étangs entourant le quartier Hayashi pour en retirer les feuilles tombées durant l'automne et ayant passé l'hiver au fond de l'eau. Il fallait nettoyer tout ça afin que nous puissions avoir de l'eau propre pour nos cultures. Ce n'était pas un travail très plaisant, mais je savais qu'il était nécessaire.

Je relevais les yeux face à Natsuki qui venait de m'annoncer mon départ prochain pour Ame. Mon cœur se serra, surtout lorsqu'il m'apprit que je ne ferais pas partie de son équipe. C'était une nouvelle difficile à encaisser pour moi, mais ce n'était pas pour autant que je ne devrais pas y montrer le meilleur de moi-même comme il me le demandait.

"Je ferais au mieux alors …"

C'est ce qu'il me demandait après tout, donc j'essayerai de faire ce que je pouvais pour parvenir à réaliser les ordres des supérieurs présents sur le terrain. Je me grattais alors la gorge, me serrant les mains l'une dans l'autre pour me donner un peu de courage avant de parler à Natsuki de l'idée que j'avais eu :

"J'ai … J'ai pensé à quelque chose dernièrement pour… Pour mon évolution. Comme vous savez, actuellement, je suis la cours de Rin à l'hôpital pour apprendre la médecine… Et j'ai vue également qu'un post d'infirmière était vacant à l'académie shinobi … J'hésite encore un peu, mais je me suis dit que ça serait peut-être une bonne idée de candidater là-bas… Cela pourrait m'aider à progresser en plus de rendre service et puis… Je n'ai pas vraiment l'impression que mon profil pourrait intéresser d'autre unité au sein de Konoha. Je ne suis pas forcément talentueuse dans un domaine et ma passée m'apporte beaucoup de déconvenue du coup, j'ai pensé à ça… J'aimerai votre avis si possible ?"
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Konoha
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Message(#) Sujet: Re: L'ombre du printemps. L'ombre du printemps. EmptyMar 14 Mar 2017 - 19:15

« Ce que je sais surtout... » commença Natsuki. « … c'est que si je te fais encore le moindre commentaire sur le fait que tu oublies tout le temps de me tutoyer, je vais avoir droit à une pluie de remarques sur skypejutsu. Parce que bon, oui je sais que tu ne le fais pas exprès, mais en tant que personnage, cela me met dans l'embarras de tenir ce genre de discussion. Je te dirai bien que c'est ce qui arrive quand l'on écrit ses histoires tard la nuit après avoir passé du temps à se laisser porter par le souffle de la nature sauvage, mais comme tu n'aimes pas mélanger les univers – ce que je trouve dommage, parce que nous rigolerions beaucoup plus ensemble sur beaucoup de sujets -, je ne vais pas le dire. »

La mise en scène posée, il se concentra sur le sujet principal, à savoir Leika qui lui demandait conseil sur le poste d'infirmière à l'Académie Shinobi.


« Difficile à dire, Leika. Je veux dire, en soi, il n'y a rien de mieux que le terrain pour progresser, mais cela nécessite d'avoir eu une formation en amont. Certes, infirmière scolaire, c'est un peu travailler pour la gloire, tant le job est simple et limité, mais tout de même : le diplôme est sanctionné au bout de trois ans d'étude. Alors je sais que tu es formée par Rin Akimichi, qui est un excellent médecin et auprès de qui tu vas beaucoup apprendre, mais si tu progresses aussi vite dans le domaine médical que dans ta pratique des arts shinobi – et ce n'est pas un reproche de ma part, que l'on s'entende bien là dessus, je sais que tu avances à ton rythme – je pense que tu es loin d'être prête à être lâchée toute seule dans une école pour t'occuper de la bobologie de gamins n'ayant pas encore deux chiffres dans leur âge. Je veux dire, la dernière fois que je t'ai vu avec Rin, tu savais à peine prendre une tension. »


Ce n'était peut-être pas très agréable à entendre, même s'il n'y avait aucune méchanceté dans ses paroles, il en avait conscience. Mais si son avis lui était demandé sur la question, en tant que mentor, il devait bien le donner afin de mettre en lumière avec ses connaissances ce qui devait l'être.


« Après, il est aussi bon de savoir que l'hôpital de Konoha est capable de réussir des prouesses médicales qu'aucun autre ne saurait faire, tant elles défient la notion de nature, et que beaucoup de shinobi médecins se sont découvert soudainement des talents médicaux sans aucun autre préambule que la vague formation qui a suivit leur promotion au rang A. Du coup, j'ai envie de dire que le concept de logique et surtout, celui de réalisme, sont très différents ici par rapport à ailleurs. Donc dans le fond, pourquoi pas ? »


Natsuki soupira tandis que ses épaules s'affaissèrent.


« Je suis désolé Leika, j'ai du mal à faire la part des choses aujourd'hui. »


Il passa son annulaire sous son œil gauche, puis reprit.


« Bon, plus sérieusement du coup. Rin est plutôt bon, donc cela ne m'étonnerait même pas qu'une formation accélérée de quelques mois avec lui – expérience de quelques mois que tu as donc déjà acquis depuis la dernière fois - te permettrait d'avoir le niveau d'une infirmière standard, suffisant tout du moins pour travailler dans une école. Même si c'est une école shinobi, et que du coup, ce ne sera peut-être pas que des égratignures que tu auras à gérer. »


Mais rien de trop grave non plus.


« Assurément en tout cas, ce sera pour toi une excellente occasion de plus pour apprendre à gérer ton stress et tes angoisses, tout en acquérant un peu plus d'expérience de terrain. »


De l'expérience à moindre risque, qui plus est. Pas forcément celle qui forme le plus, mais celle qui permet d'arriver en vie le plus loin. Jusqu'à un certain stade en tout cas.


« Je ne sais pas quel genre d'avis tu attends de ma part d'ailleurs, mais en as-tu déjà discuté avec Rin ? Il est beaucoup plus versé que moi dans le domaine, et serait beaucoup plus à même de te dire si ce serait une bonne idée – ou le bon moment – pour toi de postuler pour un poste médical. »


Natsuki tourna sa langue dans sa bouche sept fois, puis reprit.


« Personnellement, pour le projet en lui-même, je trouve que c'est une bonne idée, car il montre que tu ne veux pas continuer de faire du sur-place, que tu as envie d'aller de l'avant par toi-même, sans que quelqu'un te pousse sans cesse. Et déjà cela, cela me rend fier du chemin que tu as parcouru depuis notre première rencontre. »


Et cela se lisait dans ses yeux.


« Dans l'idéal, te concentrer là dessus dès ton retour du Pays de la Pluie serait une bonne chose. »


En fonction de l'état dans lequel elle rentrera, tout du moins. Mais cela, il ne le lui dira pas, car il était beaucoup plus confiant que elle sur l'issu des différentes missions qui seront lancées là-bas. Et de toute façon, il savait que cela ne servait à rien de tenter de la rassurer avec des mots : elle avait besoin de le vivre.


« Il y a quelque chose que je pourrai faire pour toi pour te mettre en condition afin que tu partes plus sereine après-demain ? »
tenta-t-il quand même.
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Suna
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Message(#) Sujet: Re: L'ombre du printemps. L'ombre du printemps. EmptyJeu 16 Mar 2017 - 12:57

Les paroles du Nara tatoué, bien que sincère, ne purent m'empêcher d'avoir un gout amer dans la bouche que je formulais simplement par un :

"Oh …" Qui exprimait à la fois ma déception, mon incompréhension vis-à-vis de sa réponse. Je savais que je n'avais pas beaucoup brillé dernièrement pour ma capacité à apprendre rapidement les choses. J'étais une personne plutôt lente dans son apprentissage et pour le coup, sa réponse me laissa muette alors que je me replongeais dans mon travail manuel.

"C'est un peu dur pour moi d'accepter ce que tu me dis là car au final… Cela signifie avant tout une chose… Je ne pourrais jamais rien faire dans ma vie, si chaque fois que j'envisage un poste, on pense que je ne suis pas apte à ce dernier…"

Ma phrase n'était pas formulée avec amertume, ou même avec agressivité. Juste avec un certain désespoir. Mon regard émeraude se plongea dans celui du Nara :

"Comprends-moi bien Natsuki … Je me sens de plus en plus perdue… Chaque fois que j'envisage quelques choses. Ce n'est pas possible, ou alors la place est déjà prise. Je comprends que les effectifs de Konoha soient très élevés par rapport à ceux du reste du Yuukan. Konoha a pris l'habitude d'accepter tout le monde dans ces rangs. Je ne lui reproche pas ! Mais il faut aussi comprendre que cela est pénalisant pour ceux qui essayent de se faire une place dans cette société. Chaque fois que je fais un pas en avant, j'ai l'impression dans faire dix en arrière juste après."

Je soupirais, puis je passais doucement ma main sur la sculpture de bois avant de l'écarter et de me redresser pour m'approcher de la fenêtre illuminée d'un doux soleil printanier de la chambre du futur bébé.

"Je te fais confiance Natsuki, plus qu'à n'importe qui franchement et si tu penses que ce n'est pas une voix pour moi, je laisserais tomber. J'ai l'impression que tu serais déçue si je prenais un tel poste ? Est-ce le cas ?"

Je baissais le regard avant de me laisser glisser contre la fenêtre pour que le soleil me réchauffe le dos. Cette situation devenait à nouveau tendu, sans pour autant que la tension soit palpable. En fait, c'était plutôt dans mon esprit que c'était tendu :

"Miko Sama m'a proposé de m'occuper des chantiers de construction lorsque nous aurons stabilisé la situation à Ame no Kuni … C'est une proposition à laquelle je réfléchis également, mais qui à pour moi beaucoup de points d'ombre… Ame est tellement loin et je ne pense pas avoir le profil d'un bonhomme qui gère un chantier. Je n'y connais rien en architecture, n'y même en gestion humaine. J'ai l'impression que l'on veut me bazarder comme une petite souris au milieu d'un immense champs de combat remplie de rat affamés. Et puis il y a d'autre chose également. Tu ne seras plus là pour me porter conseil. Cela risque de me séparer de Ryokai alors que nous venons juste d'acheter cette maison. Ce n'est pas une perspective qui m'enchante… J'ai l'impression que l'on essaye de m'éloigner de Konoha et … Je n'en ai pas forcément envie de cela. J'essaye justement de rétablir les liens avec mon clan. Si je pars à Ame, c'est comme si j'avais fait tous ses efforts pour rien. Je ne peux m'empêcher de penser que l'on essaye de m'éloigner volontairement de Konoha et ça me fait peur."

C'était plein de points d'ombres, toujours autant de zones noires que je ne parvenais pas à effacer de mon esprit, mais dont je ne pouvais parler qu'à Natsuki. Personne n'était au courant. Personne n'avait vraiment envie de savoir au fond. Je soupirais avant de me recentrer pour Ame. Ma main glissa dans mes cheveux, les écartant de mon visage de poupée :

"Ma plus grosse angoisse, c'est de faire une erreur qui fasse échouer la mission ! J'aimerais des conseils sur ma façon d'agir et de réagir selon des cas particuliers. Si j'ai un mauvais pressentiment par exemple ? Est-ce que je dois en parler ? Est-ce que je dois le garder pour moi et rester sur mes gardes ? Comment agir dans ce genre de situation ?"
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Message(#) Sujet: Re: L'ombre du printemps. L'ombre du printemps. EmptyJeu 16 Mar 2017 - 15:17

Natsuki posa ses paumes sur les épaules de Leika, et regarda par-dessus la tête de cette dernière à travers la fenêtre.

« Il y a au moins une chose qui n'est pas prête de changer, c'est que tu es une éternelle angoissée. Regarde-moi toute cette tension qui s'accumule. »
dit-il à moitié amusé.

Il malaxa de ses pouces les trapèzes dorsaux.


« Je n'ai pas dit que tu étais inapte à exercer une fonction d'infirmière, Leika. Je te dis juste que cela fait seulement six mois que tu étudies avec Rin, et que jusqu'à présent, tu ne m'as démontré que tu étais du genre à suivre une courbe de progression rapide. Ce qui n'est pas un reproche, encore une fois, chacun à son rythme efficace, et il ne sert à rien de le brûler. Mais de toi à moi, j'ai toujours eu du mal à différencier ce qui est possible de ce qui est cohérent. Et dans ce cas là, c'est Rin qui sera le plus à même de te dire si tu as l'étoffe de faire une infirmière ou non. Retiens en tout cas que ne pas être apte, et ne pas avoir encore le niveau, sont deux concepts qui ne partagent aucune similitude. »


Natsuki relâcha son étudiante, si l'on pouvait vraiment parler de prise, et posa les mains sur ses hanches à lui en soupirant. Il avait l'air embêté.


« Écoute Leika, ce que je vais te dire n'est pas très agréable. Mais ce ne sera pas ni un jugement ni un reproche : ce sera une invitation à te faire réfléchir. Plutôt que de taxer Konoha d'avoir trop d'effectif, ou que toutes les places que tu veux ne sont pas accessible ou déjà prises, t'es-tu déjà demandé si ce n'était pas toi qui avait peur d'avancer, et qui prise de crainte après avoir fait un pas hors de ta bulle, en recule de dix ensuite ? »


Il passa sa main sur son visage, et frotta l'une des cernes qu'il n'avait plus.


« Quand je te regarde Leika, je vois quelqu'un qui a la capacité de progresser et d'aller loin, mais j'ai aussi l'impression que tu as peur des responsabilités. Ou plus exactement, que tu as peur d'échouer dans tes responsabilités. Est-ce que même inconsciemment, ce n'est pas cela qui te traine en arrière, qui te freine dans ta progression ? »


Il n'attendait pas de réponse de sa part, seulement qu'il y réfléchisse honnêtement avec elle-même.


« C'est normal d'avoir peur d'échouer, d'avoir des appréhensions. Crois-tu que je suis né avec la confiance absolue ? Encore aujourd'hui, il ne se passe pas une mission dans laquelle je ne crains pas le pire, que ce soit dans son exécution, ou dans la condition de mes équipiers, de mes étudiants. Il faut toutefois accepter cette peur, autrement c'est un poison froid qui te paralysera toute ta vie, sans jamais ôter ses crocs de ton cœur. Surtout que la peur n'a jamais évité le danger. »


Comme le disait un auteur, être brave, ce n'était vivre sans peur : c'était accepter les accepter de les affronter.


« Aucun shinobi de ce Village, ni d'ailleurs, est parfait. Personne n'a jamais réussi tout ce qu'il a entreprit. Nous avons nous fait des fautes, des erreurs, ou présumé de nos forces. Simplement, tout le monde n'est pas là pour en témoigner... Et c'est une réalité de notre métier. »


Qui vivait par le combat mourrait en général au combat.


« Mais je suis certain que si tu t'en donnes les moyens, que tu t’affranchis de ta crainte, tu deviendras une médecin extraordinaire, qui me rendra fier d'avoir été ton mentor. Ne te l'avais-je pas déjà dit la dernière fois ? »
lui demanda-t-il avec un sourire en coin, la voix plus encourageante. « Être shinobi, c'est un corps de métier très large. Être ninja ne veut pas forcément dire être soldat. Et médecin est une possibilité parmi tant d'autres. Simplement, à chaque poste découle ses responsabilités, et ses possibilités d'échouer. Quel que soit le chemin que tu prendras, tu seras confrontée à cela, et tu auras besoin de prendre confiance en toi pour t'affranchir de tes peurs. Mais peu importe la voie que tu choisiras, je sais que tu me rendras fier. »

Tant qu'elle allait de l'avant, et qu'elle ne laissait pas ses craintes la freiner. Douter n'étais jamais mal, c'était même essentiel. Simplement, il fallait que cela est un sens, mène à une réflexion.


« C'est dangereux de partir du principe que je serai toujours là pour toi, Leika, car que feras-tu alors si un jour je me fais capturer ou tuer ? »


Il rigola doucement sans ouvrir la bouche.


« Ne vois pas ton affectation au Pays de la Pluie comme une punition, c'est loin de l'être. Au contraire. Cela va soulager l'effectif de Konoha, et t'offrira plus de champs libre pour te faire une place là où tu veux te la faire. Qui plus est, je suis sûr que les affectations sont négociables. Mizuki ne fera pas le coup de te séparer Ryokaï et toi. Même si tu penses qu'elle te déteste – ce n'est pas le cas -, tu peux au moins être sûr qu'elle n'imposera pas cela à ton amant. Quant à ta maison, c'est vrai que c'est un peu dommage alors que vous venez de vous endetter pour vingt-cinq ans, mais tout va être à bâtir dans le nouveau Village, aussi Konoha va financièrement s'occuper de tout : Vous aurez certainement la possibilité de choisir comment sera votre logement. »


Il prit appuie de l'épaule sur le mur.


« Maintenant, il est sûr que déménager va entrainer des chamboulements dans ta vie, et t'amener à revoir certaines choses. Vis-à-vis de ton clan, il va falloir en discuter, et mettre beaucoup de choses au clair. Mais avant d'en référer à ton clan, c'est avec toi-même que tu dois te mettre d'accord, et définir ce que tu veux vraiment. Moi, tout ce que je peux faire, c'est élargir un peu tes horizons et éclairer là où tu as besoin de chasser les ombres. Ce sont tes décisions qui priment Leika, et tu dois les prendre en accord avec ce que tu veux, et non ce que l'on attend de toi. »


Phrase à prendre dans son contexte militaire et avec tout ce qu'elle induit, implique, et occasionne comme conséquences.


« L'un dans l'autre, personne ne cherche à t'éloigner de Konoha, Leika. Mais cette peur illustre un paradoxe. D'un côté, tu veux des libertés d'action pour t'épanouir, mais de l'autre, tu crains le vaste champs où l'on te propose de fleurir. Qu'importe ce que tu choisis au final, si cela ne correspond pas à ce qui est offert, tu dois en parler avec la personne compétente avant de devoir subir des décisions que tu regretteras. Mais pour cela, tu dois à tout prix savoir ce que toi tu veux. Car personne d'autre que toi ne peut savoir ce que tu désires vraiment. C'est donc important que tu y réfléchisses. »


Du pour et du contre qu'elle devait peser par elle-même, sans influence extérieure d'abord.


« Si tu veux mon avis, fais-toi couler un bon bain chaud, prend-toi une tasse d'infusion saveur détente, et laisse-toi gagner par la plénitude avant de songer à quoi que ce soit. Je te prêterai même ma baignoire lumineuse à bulles si tu veux. »


Et pour ce qui était de la mission à venir à au Pays de la Pluie...


« Il n'y a pas vraiment de conseil que je peux te donner, dans le sens où chaque situation est unique. Néanmoins, il y a des incontournables, et cela commence par les mauvais pressentiments. Laisse-moi te dire une chose Leika. L'instinct se développe avec l'expérience, ou plutôt, l'on apprend à le comprendre avec l'expérience. Il peut nous arriver de mal l'interpréter, mais crois-moi, il ne nous trompe jamais. Alors n'hésite pas à en faire part à tes équipiers. Tu l'as déjà vu avec moi au cours des quelques missions que nous avons mené ensemble, la communication est l'une des clefs de voute de la réussite. Ton chef d'équipe aura toujours le dernier mot quant à une décision à prendre, mais un bon chef d'équipe écoute et considère toujours ce que ses équipiers ont à lui dire. Alors, communique, partage, et fait aussi confiance à tes alliés que eux ont confiance en toi. S'il n'y a pas de confiance, il n'y a pas d'équipe, seulement une poignée d'individualités. »


Et avec tout cela.


« Je parle, je parle, mais tout cela me donne soif. Cela te dérange si l'on poursuit cette discussion dans la cuisine ? Je ne dirai pas non à un verre d'eau et un biscuit pour accompagner. »
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Message(#) Sujet: Re: L'ombre du printemps. L'ombre du printemps. EmptyJeu 16 Mar 2017 - 23:28

Sous les doigts de Natsuki, je me détendis. Cette situation restait néanmoins assez gênante. La seule personne qui me faisait des massages, c'était Ryokai. Recevoir un traitement pareil d'une autre personne était un peu dérangeant. Je rougis en soupirant malgré tout. Oui, j'étais tendue, je l'étais constamment, car je sentais que le moindre de mes faits ou de mes gestes étaient observés, décryptés, analysés. Je n'étais pas sous le feu des projecteurs, bien entendu, mais je savais que les têtes pensantes du clan étaient attentives à chacune de mes actions :

"Désolée … Je ne contrôle pas ça …"

Mouais, enfin Natsuki avait raison au final. Je devais parler avec Rin. Je devais également parler avec Kihran et avec encore beaucoup d'autres personnes. Ah oui, je devais également à prendre sur moi-même et à ne pas retranscrire aussi facilement mes émotions. Cela faisait beaucoup de points sur lesquels je me devais de travailler. Comme le disais Natsuki, je devais essayer de sortir de ma bulle, chose que j'avais beaucoup de mal à faire jusqu'à présent. Je fermais les yeux et mon front se colla à la vitre en face de moi alors que j'observais toujours le paysage que me donnaient le village de Konoha et le quartier Hyuga.

"Je crois que j'ai peur de ce que l'on va penser de moi encore si j'échoue, ou si je fais une erreur. Encore cette idiote de Leika qui se comporte mal dans le clan ? Qu'est-ce qu'elle fait celle là ? Je ne veux plus jamais entendre des choses pareilles sur moi. Surtout quand j'essaye de bien faire…"

J'avais appris à me protéger de cela en me créant une carapace imperméable à la critique. Hors, cette carapace, je l'avais brisé depuis que j'étais tombée amoureuse, depuis que j'avais choisi de devenir shinobi, depuis que j'essayais de me rapprocher de mon clan. C'était dur, mais c'était ainsi.

"Je crois que j'ai surtout peur de ce que l'on va penser de moi si j'échoue alors que j'essaye de bien faire …"

C'était ça la réalité de ma condition. Ça qui me paralyse à chaque moment de ma vie désormais. Je fermais les yeux et je me laissais quelques secondes pour réfléchir, mais sa réflexion concernant son éventuelle capture ou mort me fit rigoler :

"Dans ce cas ! Je viendrais te libérer ! Et si c'est la mort elle-même qui te capture ! Je ferais en sorte de la distraire pour que tu puisses sortir de ses griffes !"

J'avais dit tout cela avec un sérieux évident. Je ne rigolais pas du tout lorsque j'avais prononcé cette phase. Par chance pour moi, Natsuki me semblait encore bel et bien là et bel et bien présent. Je lui souriais et le sujet dériva sur tout autre chose. Mon avenir à Konoha était compromis certes… Mais me retrouvait en territoire inconnu ne m'enchantait vraiment pas plus que ça :

"Ryokai voulait prendre la tête du clan Hyuga … Comment va-t-il le faire si nous devons partir à Nami ? Je sais que cela lui tient à cœur et je ne lui demanderai pas de me suivre par amour … Mais je n'ai pas non plus envie de me séparer de lui-même si je sais qu'au fond, ce n'est qu'une question de temps. C'est beaucoup de questions au bout du compte et des points d'ombres qui sont durs à rendre plus lumineux. Nous devons en discuter."

En discuter oui, mais quand ? Dans tous les cas, cela me semblait une solution évidente à ce problème qui s'était installé depuis déjà bien trop longtemps dans mon esprit.

"Je sais… Je suis un paradoxe à moi toute seule de toute façon ! Il faut que je réfléchisse à tout ça et que j'arrive enfin à me décider pour avancer !"

Je fis la grimace, mais au moins j'étais fixée la dessus et puis les quelques conseils de Natsuki finirent par me laisser de côté cela. Lorsqu'il me demanda un verre d'eau, je rougis :

"Oh oui pardon ! Excuse-moi, j'étais dans mon monde et j'ai tout oublié…"

Même de manger, car mon ventre en profita pour se manifester :

"Pardon … Je n'ai pas mangé depuis… Depuis un moment à cause de tout ça et je crois que j'ai un petit creux ! Descendons !"

Je l'invitais à gagner le rez-de-chaussée ou une fois installé autour de la vaste cuisine… Ma cuisine, je lui servais un verre d'eau comme il me l'avait demandé ainsi qu'un plateau de sablés au beurre avant de moi-même me prendre une plat contenant une salade de fruit dans le frigo. Je m'installais en face de lui et commençait la dégustation, l'appréciant énormément. En fait, j'étais affamée et avoir quelque chose enfin dans l'estomac me faisait le plus grand bien :

"C'est trop bon !" Soupirais-je.

Je le regardais curieuse avant de soudain, lui lancer, comme ça, à l'aveugle :

"Au fait … Tu as une copine ? Tu ne m'en as jamais parlé ?
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Message(#) Sujet: Re: L'ombre du printemps. L'ombre du printemps. EmptyVen 17 Mar 2017 - 15:13

En un sens, Natsuki était heureux que Leika s'ouvre de la sorte, et lui fasse part de ses angoisses. Il savait qu'elles existaient, mais jusqu'alors, il n'en avait pas mesuré l'immensité. Des angoisses justifiées, des craintes qui se comprenaient. Toutefois, les garder et les broyer et dans son coin ne l'aidaient pas, aussi il espérait qu'avec tout cela, elle y voit un peu plus clair sur ce qu'elle avait à faire.

Mais une fois installés dans la cuisine, elle orienta la discussion vers un tournant qu'il n'avait pas vu venir. Mais vu son âge à lui et l'amitié qu'ils se portaient mutuellement, c'était probablement normal qu'elle s'interroge sur le fait de le voir toujours tout seul – même en sachant maintenant ce qu'il a été pendant près de dix ans.


« La dernière femme que j'ai aimé a disparu à Suna, pendant l'attaque qui est survenu lors de l'examen Chûnin. »
répondit-il après avoir fait la moue en secouant négativement la tête. « Je n'ai pas de nouvelle depuis deux ans, et compte tenu de la situation entre le Village de la Feuille et celui du Sable, je ne peux guère leur demander de précisions. »

Il se passa une main dans la nuque.


« Et quelque part, c'est peut-être mieux ainsi. Une femme que l'on aime a besoin que l'on s'occupe d'elle, que l'on lui consacre du temps. Et moi, je suis un homme un peu trop occupé pour pouvoir faire le bonheur de quelqu'un. Elle n'aurait pas été heureuse à terme avec moi je pense, avec tout le reste. Je suis Assistant du Hokage, je gère un établissement en pleines rénovations, j'entraine une équipe Shinobi, même s'il n'y a que toi dedans pour le moment, j'assure des cours pratique à l'Académie, des missions sur terrain encore. L'on ne peut pas dire que j'ai vraiment du temps pour le reste, encore moins pour quelqu'un. »


Même si dans le fond, la vérité était surtout qu'il s'était investit pleinement dans la vie de son Village et dans les rénovations du Septième Ciel justement pour s'occuper l'esprit, et ne plus penser à elle.


« Il m'arrive toujours d'avoir une petite aventure ici et là, ne t'inquiète pas. »
lui menti-t-il avec un sourire complice, et dont le haussement des sourcils était bien plus éloquent que mille descriptions détaillées. « Mais personne qui tienne mon rythme de vie, preuve en est que ce n'est pas encore pour moi l'occasion de me poser. »

Il roula des yeux.


« Oui oui, je sais ce que tu vas me dire. Il y aura toujours quelque chose, et à penser ainsi, je ne le ferai jamais. Mais entre nous, tu sais ce que je suis, tu sais ce que j'ai. Même en arrivant dans un âge où les femmes que je peux fréquenter sont veuves ou divorcées avec des enfants, il n'en reste pas moins que le désirs de donner une forme à un amour qui se développerait est présent. Et à ton avis, à quoi ressemblerait le mien de fruit, à supposer seulement que je suis fertile ? »


Natsuki ne cherchait pas à se mentir à lui-même, il avait conscience que cette discussion et la direction dans laquelle il la menait était une fuite en avant. Car en vérité, il n'avait pas envie d'y penser. Il n'avait pas envie de réfléchir à où il en était, tout simplement parce que tout était encore trop flou. Mais contrairement à son étudiante, l'histoire s'écrivait, et les événements avançaient. Peut-être pas aussi vite que ce qu'il voulait, peut-être pas assez vite pour qu'il en voit un jour la fin avant qu'il ne soit trop tard, mais cela avançait. Et quant à ce qu'il fera quand il sera au bout...


« Tu ne m'as jamais raconté je crois. Comment as-tu rencontré Ryokaï, et qu'est-ce qui l'a charmé chez toi ? Je veux dire, la vie se passe plutôt bien pour vous malgré les difficultés, c'est dire si vous formez un couple soudé. »


Avant même qu'il ne s'en rende compte, la paquet de sablé ne comportait plus que des miettes dans son fond, et sur les doigts de Natsuki.
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Message(#) Sujet: Re: L'ombre du printemps. L'ombre du printemps. EmptyDim 19 Mar 2017 - 0:05

Accoudée au plan de travail, la bouche pleine de fruits au sirop, j'écoutais Natsuki me parlait de ses amours passés non sans une certaine curiosité et surtout avec un intérêt certain. Ainsi donc, il avait rencontré quelqu'un qui avait disparu. Cela me rassurait, car j'étais peiné de le voir seul. J'espérais vraiment pour lui que cette situation ne durerait pas. Mais ce qui me surprit aussi, c'est la façon dont-il avait de descendre sa propre condition. Je haussais les sourcils avant de finalement, le reprendre suite à la fin de ses paroles :

"Tu me fais rire quand tu parles ! On dirait un petit garçon en manque d'amour ! Avant de tenir des conclusions hâtives, tu ferais peut-être bien d'essayer et de demander ensuite à cette jeune femme, ce qu'elle pense de cette relation ! Ce n'est pas toi qui me dis tout le temps de ne pas partir perdante dans ce que j'entreprends ? Tu sais que tu me donnes un bien mauvais exemple-là ?"

Je lui souriais, mais je me voulais également très sérieuse dans ce que je venais de dire. Il était trop défaitiste et surtout :

"Tu sais, nous ne sommes pas des objets inanimés destinés à faire la popote et à vous attendre à la maison ! Qu'est ce qu'il te dit que celle qui partagera un jour ta vie ne sera pas aussi importante que toi au niveau de son rôle dans la vie d'un pays ? Votre vie à chacun pourrait très bien se compléter, mais ça, tu ne peux le savoir qu'en essayant et pas en te trouvant des excuses comme quoi le fait d'être un homme très occupé ne te permet pas de faire le bonheur de quelqu'un ! Ce n'est pas a toi de le juger de toute façon !"

Il essaya de me rassurer. Mais contrairement aux apparences, je n'étais pas du genre à me laisser avoir par ce genre d'insinuation douteuse :

"Peut-être que ce n'est pas une question de temps ? Mais de personne. Peut-être que tu n'as pas oublié la jeune femme de Suna ?"

Je produisis un bruit de bouche pour montrer mon intérêt vis-à-vis de cela, essayant de percer ses secrets :

"Elle s'appelait comment ? Pourquoi Suna n'a plus de nouvelles d'elle ? C'est étrange quand on voit comment Mizuki nous traque ! Parfois, j'ai presque l'impression d'avoir une puce implantée dans le corps, comme un animal et qui sert à me détecter !"

La phrase était ironique, mais parfois bel et bien vraie. Mizuki savait tout. Je fermais les yeux, soupirais, puis je retournais poser ma salade de fruit dans le frigo. J'avais encore faim, c'était assez grisant. J'émis un grognement et je décidais à prendre un morceau de steak pour le faire chauffer. J'avais besoin de protéines :

"Tu veux manger un morceau avec moi ?"

Je commençais à faire chauffer une poêle avant de tomber des nues devant la question de Natsuki. Je lui fis les gros yeux, je n'aimais pas le genre d'insinuation qu'il avait à présent, aussi, je me rapprochais dangereusement de lui et je lui attrapais les épaules pour le secouer :

"Arrête un peu d'avoir de pareilles pensées, tu m'énerves ! Si tu veux savoir, déjà pour commencer, il y a un test très simple à faire ! Rin peut parfaitement le réaliser ou même, si tu veux, je peux lui demander de m'apprendre à le faire ! Après je ne suis pas très sure que tu sois parfaitement à l'aise à l'idée de remettre à ton étudiante tes…"

Je baissais le regard vers son bas-ventre :

"… Petits soldats…"

Puis redressant les yeux vers lui, je le foudroyais-tu regards une nouvelle fois avant d'affirmer :

"Quant au fruit que tu pourrais donner ! Je pense qu'il serait comme n'importe quel autre ! Un bébé qui n'aurait besoin que d'un chose, l'amour et l'aide de son père pour grandir ! Au vu du travail que tu as déjà accompli avec moi, je ne pense pas que cela soit très difficile ! L'épreuve des couches n'est pas plus dure qu'une mission de rang S quand même !"

Je soupirais avant de jeter la viande sur le feu et de la faire doucement cuire des deux côtés. J'en avais l'eau à la bouche, ça promettait. Un nouveau regard à mon sensei suite à sa question :

"Tu essayes de changer de sujets Natsuki ! Ça ne prendra pas pour cette fois !"

Je ne répondrais pas à sa question. Et puis lui, il avait déjà beaucoup à faire en réponses aux miennes.
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Konoha
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Message(#) Sujet: Re: L'ombre du printemps. L'ombre du printemps. EmptyJeu 23 Mar 2017 - 13:25

Les mains jointes devant lui, Natsuki écoutait Leika avec un fin sourire sur les lèvres, la tête légèrement penchée sur le côté.

« Tu n'as pas un sentiment de déjà vu ? »
finit-il par demander. « Comme une impression que les problèmes des autres paraissent infiniment plus simples que les siens, et qu'il suffit d'un peu de bonne volonté pour les solder ? Mais j'admets volontiers te donner un mauvais exemple. Il est vrai que je ne l'ai jamais vraiment oublié, et être défaitiste alors que cela fait seulement deux ans que je vis sans nouvelle, dans l'incertitude, de ne même pas savoir si elle existe toujours ou si je représente encore quoi que ce soit à ses yeux, c'est minable de ma part. »

Il était difficile de dire si Natsuki était sérieux, plaisantait, ou était en plein sarcasme. Car que ce soit sa voix, son expression ou son attitude, rien ne penchait particulièrement vers un versant plutôt qu'un autre.


« Elle est pas mal celle là en tout cas. '' Un objet inanimé destiné à faire la popote et m'attendre à la maison. '' J'essaierai de la ressortir à l'occasion. Mais Saint Kyubi, que je sois frappé par la foudre et mon corps traversé par un millier d'aiguilles si l'on me surprend un jour à penser cela. »


Quelque part, Natsuki avait l'impression que répondre à tout cela ne mènera pas à plus de fondement qu'une dispute entre deux enfants avec des arguments tous plus puérils les uns que les autres. Il cligna des yeux, l'air surprit.


« Tu veux dire que tu ne le sais pas ? La grande vague de vaccination qui avait eu lieu trois mois après l'accession au pouvoir de notre Hokage, ce n'était pas que contre la maladie qu'elle nous a protégé. Chaque seringue contenait de ses nano-insectes, qui une fois dans notre organisme permettent de nous retrouver si nous sommes enlevés, ou si nous nous faisons la belle. J'imagine que du coup, tu ne sais pas non plus qu'ils explosent sur commande au niveau de l'artère cérébrale si Mizuki le juge nécessaire ? Tu n'as vraiment pas lu le document que tu as signé ? »


Natsuki paraissait aussi embêté que inquiet pour son étudiante à qui il apprenait cela alors qu'elle était déjà sensé le savoir. Enfin, il parut aussi embêté que inquiet pendant trois secondes, après quoi il éclata de rire.


« Non, non, je plaisante. Si tu avais vu ta tête, c'était magique. Haha. Non, c'est par des senseurs que nous savons où tout le monde est. Tu te souviens des sceaux qui ont été apposés sur nos bandeaux il y a quelques années, ceux qui servent à nous prévenir si Konoha est attaqué alors que nous sommes loin du Village ? Ils ont chacun une signature énergétique particulière, qui sert de balise aux ninja traqueurs. Autrement dit, pour déserter Konoha, ou prendre des vacances, mieux encore ne pas emporter son bandeau avec soi, même si dans ce cas là, tu te doutes bien qu'il n'y aura aucune clémence. »


Natsuki posa son index sur ses lèvres, et lui fit un clin d'oeil.


« C'est une information secret-défense, alors tu as intérêt à la garder pour toi, comprit ? Sinon c'est ma tête qui tombe. »


Mais parce qu'il se doutait que Leika avait les mâchoires plus puissantes qu'un alligator, et qu'une fois qu'elle avait verrouillé ses dents sur un sujet, il était impossible de la faire lâcher, il revint sur la seule chose qui intéressait la jeune femme avant qu'elle ne le tacle elle-même, à savoir les histoires de cœur de son mentor.


« Mais je m'éloigne du sujet. Pour en revenir à lui, je n'ai pas dit que Suna n'avait plus de nouvelle d'elle. J'ai dit que moi, je n'en avais plus. Ce qui n'est guère étonnant, nous sommes en guerre avec ce Village à cause de Kibõ. Je suis donc pas surpris que si elle est encore en vie, elle n'a pas répondu à mes lettres – nous sommes des soldats avant tout. Et s'il lui est arrivée quelque chose pendant l'attaque, eh bien, Suna n'a aucune raison de m'en informer... »


Et c'est alors que Leika l'empoigna par les épaules et, probablement sans conscience que ses mots étaient des pistolets chargés, déchira là où elle ne pensait qu’égratigner. La réaction fut immédiate, Natsuki se redressant de toute sa hauteur en écartant ses bras pour repousser sèchement ceux de son étudiante.


« Ah oui ? »
gronda-t-il d'une voix caverneuse qui évoquait davantage un rugissement animal qu'un ton humain. « Et s'il est comme moi ? Si c'est un monstre animé uniquement par la haine ? »

La peau de Natsuki donna l'impression d'éclater par endroits, alors que s'échappait comme des serpents des plaies une étrange matière sombre qui le recouvrait entièrement, semblable à une carapace rugueuse et irrégulière.


« S'il ne vit que pour satisfaire une soif inextinguible de sang, de meurtre et de carnage ? S'il vient au monde en déchirant sciemment la femme que j'aime ? »


Les naissances de cornes que Natsuki cachait habituellement sous ses cheveux s'allongèrent, jusqu'à former d'épais bois acérés.


« Un être qui ne connaîtra rien d'autre que la colère comme source de vie, un être qui comme moi naîtra pour causer la mort et la souffrance. Un être dont les pulsions meurtrières primeront sur le reste de ses envies et besoins, à supposer qu'il en ai. »


La masse musculaire de Natsuki sembla enfin cesser de gonfler, alors qu'il se tenait penché au-dessus de Leika du haut de deux bons mètres dix, sans compter les cornes qui raclaient le plafond. Ses deux yeux avaient viré au blanc, avec en seule nuance de couleurs le sang qui lui zébraient les globes dans une expression de fureur ardente.


« Un être qui comme moi, même s'il apprend à se contrôler, connaîtra la même existence fade, sans saveur, à lutter sans cesse, et à vivre dans la peur perpétuelle du moment où il perdra son combat et sera abandonné à ce qu'il a méprisé : lui-même. »


Natsuki ne criait pas, mais sa voix était puissante, et véhiculait une colère et une frustration contenue depuis bien longtemps. Sauf dans sa dernière phrase, où vibraient la résignation et la solitude.

Ses yeux furent les premiers à retrouver leur teinte naturelle, alors que haletant, les stigmates de sa métamorphose se résorbaient progressivement pour ne laisser en quelques secondes plus qu'un Natsuki au regard implorant, et honteux.


« Je suis désolé Leika. »
finit-il par dire, encore essoufflé.

Il se détourna d'elle, incapable de lui faire face après s'être laissé emporté de la sorte.


« C'est juste que... j'ai peur, okay ? J'ai peur de savoir, et je ne suis pas sûr d'avoir envie de savoir. Déjà à l'époque, je bloquais sur ma propre condition. J'avais peur de découvrir ce que j'étais, et même si j'avais des doutes, je préférais me mentir à moi-même, parce que parfois, l'ignorance fait moins souffrir que la connaissance. Et qu'aussi futile que ce soit, l'ignorance permet encore d'espérer, et de ce raccrocher à quelque chose, même d’intangible. »


Natsuki ramena ses mains sur ses bras, sans parvenir à chasser le frisson qui lui rongeait la peau.
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Suna
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Message(#) Sujet: Re: L'ombre du printemps. L'ombre du printemps. EmptyJeu 23 Mar 2017 - 23:40

La guerre contre Suna. Cette dernière avait décidément bien causé des torts à tout le monde, mais de ce que je savais, même s'il y avait encore des petites tensions entre le pays du vent et celui du feu, nous n'étions plus en guerre et donc :

"La guerre est finie Natsuki ! Essaye de la retrouver, je ne sais pas moi !"

Oui, mais plutôt que cela, il préférait jouer les malins en essayant de me faire peur avec l'image même que j'avais de Mizuki. Je baissais les yeux, non pas moins amusé par sa petite plaisanterie :

"Tu rigoles, tu rigoles, mais je sais très bien que c'est quelques choses qu'elle serait capable de faire ! Merci pour le tuyau en tout cas, je m'en souviendrais la prochaine fois que me prendra l'envie de partir en voyage ! Oh et puis j'éviterais de vous prévenir cette fois-ci !"

Je lui fis un clin d'œil faisant référence à une mésaventure passée désormais, mais qui m'avait bien marqué en temps voulu.

La suite par contre tourna rapidement au vinaigre. Peut-être trop rapidement. Le sujet que nous venions d'abord était visiblement quelque chose qui tenait plus à cœur au Nara tatoué qu'il ne voulait bien se l'avouer lui-même. En aussi peu de temps qu'il ne le faut pour le dire, ou même pour réaliser ce qu'il se passait Natsuki changea radicalement de visage, passant de l'homme sensible, ombre lui-même de l'ombre du feu, il devint froid, différent. Son aura, autant que son physique était en train de changer. Perdait-il le contrôle ? J'eus un sursaut de peur lorsque sa voix s'adressa à moi et aussitôt, je dégageais une odeur douce et fruitée destinée à le plonger dans un genjutsu qui me fit disparaître à sa vue, me protégeant ainsi, par le seul moyen que j'étais capable d'user en de telle circonstance.

Malgré tout, je n'oubliais pas les paroles qu'il avait prononcées et lorsqu'il finit par retrouver son calme, je le regardais, oui… Avec une certaine frayeur, avant de reprendre un visage normal, ou du moins, inexpressif au vue de ce qui venait de se passer. Il s'excusait et moi, je levais les yeux vers le plafond de ma cuisine, faisant la grimace :

"Ce n'est pas grave, un coup de peinture et on n'y verra que du feu !"

J'essayais de détendre l'atmosphère, mais malgré tout, elle restait tendue. Je me retournais alors pour lui préparer un thé avant de le déposer devant lui :

"Bois !" Ordonnais-je. "C'est de la camomille ça va te détendre !"

Je me réinstallais alors en face de lui et je finissais de manger mon steak, comme-ci de rien n'était, mais je ne pouvais pas laisser la conversation finir de la sorte. Entre deux bouchées, je la reprenais sans le quitter des yeux :

"Je sais que ce n'est pas quelque chose de facile pour toi. Je ne peux pas me mettre à ta place, c'est sûr, mais je pense que je peux comprendre. Tu as l'air d'avoir envie d'avoir des enfants, mais tu as aussi l'air d'avoir peur de ce qu'il pourrait être… Alors, la seule chose que je peux te dire pour te rassurer, c'est que s'il est comme ça, à la différence de toi qui a dû affronter cette épreuve seul, il aura son père qui sera là pour l'aider, le canaliser, le conseiller !"

Je finissais ma bouchée :

"Les accidents, ça peut toujours arriver, mais il ne faut pas vivre avec l'idée que ça peut arriver ! Tu le sais bien que ça peut arriver ! Comme avec toi d'ailleurs, mais il faut faire avec et puis… Si vraiment ça te fait trop peur, tu sais il y a d'autre… Moyen …"

Je baissais un peu les yeux, mais je ne voyais pas ce qu'il y avait d'honteux dans ce que j'allais dire

"Je suis sûre qu'il y a des pleins d'enfants qui rêverait d'avoir un papa aussi extraordinaire que toi !"

L'adoption restait avant toute chose une solution comme une autre.

"Tu ne m'as pas dit comment elle s’appelle au fait ?"
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Message(#) Sujet: Re: L'ombre du printemps. L'ombre du printemps. EmptyVen 24 Mar 2017 - 15:47

« Merci... » dit-il en avisant sans conviction la tisane que Leika lui avait servit.

Elle voulait faire comme lui d'habitude, ramener un peu de légèreté, mais personne ne leurrait la tension qu'il avait instauré dans la pièce.


« Tu te souviens de ce que tu m'avais dit à l'hôpital ? Quand je t'ai apprit ce que j'étais réellement ? Tu m'avais dit '' je ne suis pas apeurée par ta situation. '' Or là, il a suffit que je te montre de ma pleine volonté en guise d'exemple l'apparence de mon corps pour que la peur s'affiche dans tes yeux. Pour qu'en ma simple présence, tu commences à craindre ce qu'il pourrait arriver. Même s'il devient tout comme moi pleinement apte à se dominer, tu crois vraiment que j'ai envie d'infliger cela à quelqu'un ? »


La réaction de Leika était naturelle, normale, Natsuki le savait. Et pourtant... pourquoi était-ce douloureux de l'avoir vu terrifié devant lui, à le craindre pour ce qu'elle imaginait qu'il aurait pu lui faire?


« Tu as beau avoir entendu des mots Leika, tu ne peux pas imaginer ce que j'ai vécu pendant près de dix ans, encore moins le comprendre. Et je ne dis pas cela pour jouer la victime la plus malheureuse du monde. »


Il posa ses mains autour de la tasse encore chaude.


« Oui, je sais pour l'adoption. C'est ce qu'on fait mes parents quand ils m'ont trouvé après que je me sois... '' évadé '' de ce laboratoire. Et cela ne m'a pas empêché d'être heureux, bien au contraire. Mais... »


Il hésita sur ses mots, puis après quelques instants, tapa finalement du plat de la main gauche sur la table, comme agacé.


« Mais je n'ai pas envie de parler de tout cela, ce n'est pour moi un sujet ni plaisant ni urgent. J'ai déjà assez à penser pour le moment. »


Les avant-bras devant lui, il laissa son front reposer dessus, n'osant toujours pas croiser le regard de son étudiante. Il se sentait fatigué d'un coup. Fatigué, et abattu, comme à chaque fois qu'il pensait à tout cela. Dans un soupire, il releva finalement la tête, et frotta de son auriculaire sous son œil gauche.


« Je comprends que tu t'inquiètes pour moi Leika, et j'en suis touché, mais pour le moment, je n'ai pas envie de me consacrer à cela. Je n'en ai ni la force, ni le temps. Tout finira par s'arranger le moment venu. Non pas parce que je vais laisser faire les choses, mais parce que je vais m'y consacrer. Simplement, ce ne sera pas maintenant. »


Il y avait des choses qu'il ne voulait pas dire à Leika, des choses qu'il ne pouvait pas lui dire. Mais dans ses réponses, il en avait déjà révélé bien plus que ce qu'il aurait dû : n'importe qui sachant lire un minimum entre les lignes pouvait en tirer des déductions.

Levant finalement un regard qui n'avait rien de fier en direction de son étudiante, il lança sa nouvelle fuite en avant.


« Il va être l'heure pour moi d'y aller Leika. J'ai encore beaucoup d'administratif à assurer avant le départ pour le Pays de la Pluie, et il faut que je me prépare moi-même à partir. »


Ce fut à son tour de poser une main sur l'épaule de Leika en se levant, avec plus de douceur toutefois.


« Ne t'en fait pas pour moi, cela va aller, je suis solide. »
lui affirma-t-il avec un sourire encourageant.

Mais il précisa pas s'il faisait référence à la mission à venir, ou à sa situation.


« Inquiète-toi plutôt d'être en forme pour le jour J : l'on ne peut pas être efficace à cent pour cent avec l'esprit embrumé. »


Il connaissait son sujet là-dessus...
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Message(#) Sujet: Re: L'ombre du printemps. L'ombre du printemps. EmptyDim 2 Avr 2017 - 0:36

J'étais gênée désormais, car effectivement, ma réaction avait clairement été la peur. Oui, la peur. Il l'avait lu dans mon regard, mais cela n'était pas volontaire, c'était juste une réaction normale face à quelque chose de nouveau et surtout… de particulièrement effrayant. Le rouge me monta rapidement aux joues alors que j'essayais de contester ses paroles avec le plus de conviction possible :

"Non ! Non ! Ce n'est pas ce que tu crois !"

Enfin si quand même… Je devais me reprendre, aussi, je le regardais droit dans les yeux :

"C'est la première fois que je te vois relâcher ton attention et laisser cette force prendre le dessus. Cela m'a surpris et nous n'allons pas nous le cacher, ton apparence et l'aura que tu dégages sont assez… Puissante. C'est ce qui m'a effrayé. C'est nouveau pour moi ! La prochaine fois, je pense que je ne réagirais pas d'une telle façon !"

Au moins, j'espérais le rassurer sur ce que je pensais de lui. Ma vision n'avait pas changé par ce malheureux incident. Seulement le plafond de ma cuisine pour dire la vérité. Une nouvelle fois, je lorgnais le bout de plâtre arraché au plafond avant de me reconcentrer sur mon plan de travail, tout en me servant à mon tour un peu d'infusion à la camomille. Il était mieux de changer de sujet, il avait raison, ce n'était pas le moment :

"Oui changeons de sujet !"

Ou plutôt, finissons cette conversation vue que Natsuki semblait apparemment avoir d'autre occupation prévue pour le reste de sa journée.

Il me souhaita bonne chance quant à la mission qui me serait bientôt confiée. Je n'avais pas vraiment envie de l'avouer, mais sa visite m'avait fait du bien. Je me sentais un peu plus confiance vis-à-vis de l'épreuve que je devrais bientôt affronter.
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