㑕 En te levant le matin, rappelle-toi combien précieux est le privilège de vivre, de respirer, d'être heureux. 㑕
Marc-aurèle
㑒 La journée commençait bien, le soleil était au rendez-vous, je me prélassais à une terrasse sans me soucier de ce qui m'entoure, le bonheur parfait en somme. Du moins ça l'aurait été si un importun n'était pas venu tout gâcher. Un mendiant faisait les tables pour avoir un peu d'argent pour manger et bientôt, oui bientôt il sera à ma table et par conséquent troublera ce moment de plénitude. Le voilà, j'entends ses chaussures frottées contre le sol et se rapprocher doucement de mon humble personne. Et soudain une main se posa sur mon épaule. Je tournais mes yeux vers lui pour regarder l'être qui osait me toucher. Un vieux. Qu'il était laid ce vieil homme, perché du haut de son mètre quatre-vingt, fin comme une épingle. Lorsque l'on regarde son visage, osseux et ridé, c'est comme si nos vieilles peurs oubliées resurgissaient. Sa tête ovale, son teint blême. L'air froid qui se dégage de son être avec tant d'acharnement. En somme un visage tout ce qu'il y a de plus inquiétant. Ses cheveux blancs ondulés descendant tels des algues le long de son crâne jusqu'à atteindre la hauteur de ses épaules. Son front aussi étroit que l'entrée d'une grotte lugubre. Quand on fixe ses yeux, un frisson glacé nous parcours l'échine. D'un côté, une prunelle grise inquiétante nous harcèle, on la sent nous scruter de bas en haut. De l'autre un oeil clos, mutilé, une cicatrice formant une spirale sur toute la paupière. Un nez dont la longueur serait capable de le faire croiser le fer avec une lame. Sa bouche, dont les lèvres semblent avoir été cousues tout en laissant de l'amplitude pour lui permettre d'insérer de la nourriture. Ses joues creusées et percées ici et là. Le comble de l'horreur puisque de ces cavités on peut apercevoir un vers qui tente de s'échapper. Quel hôte charitable ce vieil homme, donner un toit à des vers sans en réclamer le dût. Je pouvais encore citer son menton difforme, bifurquant d'un côté et de l'autre. Sa barbe mal rasée et de ses vieilles plaies infectées. Ses épaules tombantes, ses mains poilues comme celle d'un gorille. Et pour finir ses jambes arquées laissant présager une démarche boiteuse.
L'homme d'âge avancé retira sa main de mon épaule et se contenta de la tendre dans ma direction. Personnellement ma seule interrogation était de savoir pourquoi les gens des autres tables n'avaient pas hurlés à la vue d'une telle abomination. Il ouvrit sa bouche et je pus voir ses dents jaunies et ses gencives noires, couplées à une haleine de chacal. Je mis les mains devant ma bouche et mon nez pour m'empêcher de vomir et surtout de sentir. Il articula quelque chose.
⇨ Manger... faim... Je veux manger... J'ai mal à la jambe... Manger...
Mais c'est qu'il parlait en plus ? C'était la meilleur, c'est quand même avec ce genre de cas que l'on voit que la nature à de l'humour. Personnellement, jamais je l'aurais autorisé à vivre. N'empêche pour avoir créer quelque chose d'aussi esquinté, ses parents devaient être de sacrés cas quand même. Et dire que cette chose avait résisté à la guerre. Ca forçait l'admiration car dans son cas, le tuer c'est presque lui rendre service. Tout en gardant mes doigts pour pincer mon nez, je lançais à l'homme.
⇨ Désolé mon gars, mais crève la dalle et surtout barre-toi, tu pues !
㑒
Citation :
Je te laisses intervenir comme tu le veux, en prenant la défense du clochard ou bien après qu'il soit partit, comme tu le sens.
Voici ce que je reproche à Kumo : son caractère carrément inhospitalier. Dans un village qui vient à peine de naître, une telle manifestation d'individualisme laisse présager une très envisageable décadence. En tout cas, cette tendance misanthrope m'apparaît comme une aubaine à l'heure actuelle : si je puis récupérer mes pouvoir très bientôt, alors je pourrais planifier divers projets visant à créer un litige entre Konoha et Kumo, ce qui me semble relativement aisé, au vu du caractère peu enthousiaste de ceux qui sont là. Dans tous les cas, Kumo ne bougera pas si un autre village s'avère être en difficulté : l'altruisme est loin d'être leur point fort, je me rassure donc en me disant que si je parvenais à déstabiliser Konoha, je n'aurais pas à craindre le soutien des habitants des montagnes. Quoiqu'il en soit, une expression aussi culottée d'antipathie à l'égard d'un homme qui ne souhaite rien de plus qu'un coup de main, voilà qui me laisse perplexe. Surtout quand cet homme, c'est moi.
Le déguisement est, je dois l'admettre, un peu piteux. Il fallait cependant que je semble le plus affaibli possible, et pour ceci rien de mieux qu'un triste clochard. Dans toute la modestie de mon imagination, je n'aurais su faire pire, pour être exacte. Insistant vraiment sur les caractères les plus laids que ce genre de protagonistes puissent avoir, je me fus rendu hideux au possible. Un vrai Quasimodo devant le pape des fous. L'effort d'un Henge a le mérite d'être peu coûteux en énergie et c'est très efficace, mais il ouvre parfois des portes trop grandes pour rendre compte du réalisme le plus prononcé. Quoiqu'il en soit, au vu de la réaction acariâtre que cet ignoble égoïste affiche, je devine que le subterfuge fonctionne à merveille. La seule chose que je puisse redouter à l'heure actuelle, c'est bel et bien un senseur, ce genre maudit de fouines qui flairent tous les détails ; le seul genre d'individus capables de réaliser le challenge de trouver une aiguille dans une botte de foin. Je les plains d'ailleurs. Qui voudrait être à la place de quelqu'un qui ne saurait apprécier une oeuvre d'art du fait des nombreux défauts qui lui paraissent évidents ?
Abordons un tout autre sujet : n'est-ce pas le comble pour un clown, ce roi du déguisement, d'être berné par un accoutrement aussi original que le mien ? Je jubile intérieurement de la situation et ne peux m'empêcher de pousser le vice un peu plus loin. Sachant très bien que le bougre se révoltera à l'idée que je veuille abuser de lui plus longtemps, je m'élance dans une nouvelle quête.
. Si toi, pas donner... argent ! Moi pas partir ! Toi... faire le clown pour moi... hahaha !... Pirouette, cacahuète...
Dis-je en me balançant sottement d'un appui à l'autre et en affichant un air fondamentalement niais sur mon faciès. Emprunter à mon imagination une danse pataude et une attitude caricaturale du clown adaptée à un clochard, ce n'est pas vraiment aisé, mais je ne doute pas que cela sache agacer au plus haut point celui qui croyait boire son café paisiblement et qui renâcle à l'idée que je demeure près de lui plus longtemps...
Spoiler:
J'ai voulu faire original pour dynamiser un peu le RP x).
Samaël
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⻑ La pauvreté des biens est facile à guérir, la pauvreté de l'âme impossible ⻑
Montaigne
⺢ Le mendiant se voulait persistant. il persistait dans sa bêtise par plaisir de m'emmerder peut être, je ne pouvais le dire. Je détournais le visage du sien continuant de boire mon café même si j'avais une forte envie de lui envoyer la tasse à travers la tronche. Cependant au lieu de se contenter de partir, il se mit à parler. Il annonça que si je ne lui donnais pas de l'argent, il ne partirait pas . Et en plus de cela il baragouina quelque chose pour me dire de faire le clown pour lui. Je dévisageais mon interlocuteur avec mépris. Comment osait-il se permettre de me prendre pour un vulgaire bouffon de bas étage. Je ne singe pas pour mendier. Je suis un Joker, je fais rire les enfants et fuir les méchants. Ouais ou plutôt je fais rire les enfants et je fuis les méchants ! M'enfin l'importance n'était pas dans le fait de savoir qui prend la fuite. En parlant de fuir, je ne trouvais pas le moyen de faire fuir cet importun. Et plus je me démenais à trouver une idée plus la vue de cette horreur m'étais désagréable. Je lui lançais alors avec un ton désagréable.
⇨ Nan mais ferme ta gueule c'est encore pire que quand tu ne dis rien ! Et fais comme tout le monde, vas travailler pour ton argent ! Ca fait deux ans que la guerre est finie il reste encore des pays où les foyers sont à reconstruire. Y'a du travail, Y'a besoin de main d'oeuvre, même si elle est esquintée.
Je n'étais pas persuadé de ce que je venais de lâcher. Il est vrai que la demande de main d'oeuvre avait monté de manière exponentielle, cependant vu la gueule de celui là et l'odeur qu'il dégageait, je n'étais pas persuadé que quelqu'un veuille de lui. Mais bon dans le fond plutôt que de mendier, il pouvait se pendre, il aurait au moins le mérite d'avoir fait quelque chose d'utile pour la société. Oui, je suis méchant, mais la mendicité ça me débecte. C'est plus fort que moi, à chaque fois que je vois un mendiant, j'ai envie de lui écraser le crâne sur le sol ! Mais bon pour celui-ci, je toucherai pas à cela même si j'étais payé pour. Il restait la. Planté droit comme un i devant moi. Et je ne parvenais plus à le supporter. Qu'avais-je fais aux divinités pour m'attirer les foudres de ce miséreux. Je pris à nouveau la parole. La raison ? J'avais encore soif.
⇨ Serveur ? Un quart de rouge. Si vous aviez aussi une benne à ordure ça m'arrangerais, car j'ai un putin de déchet dont j'aimerai me débarrasser.
Dis-je tout en fixant du regard le clochard toujours dans la même position. Pendant deux secondes en le fixant bien je me demandais si cet accoutrement n'était pas le fruit d'une illusion, après tout nous étions dans un village de shinobi. Mais je me demandais quel imbécile n'aurait rien d'autre à faire de ses journées pour venir m'emmerder. C'est d'ailleurs car je ne voyais personne d'assez stupide que je n'essayais même pas de rompre un hypothétique sortilège. Et puis aussi si ce n'était pas un sortilège, j'aurai l'air bien con à lancer une incantation de jutsu.
Goujat ! C'est ce que j'aurais désiré rétorquer mais cela semblait impropre à la situation. Un clochard n'utilise pas le vocabulaire de grand-mère, plutôt celui des poivrots de bas étage. Il n'a pas tendance à faire dans la demi-mesure quand il insulte le bougre qui refuse de lui rendre service : évidemment, sa tâche est d'être désagréable jusqu'au bout. J'aurais pu lui envoyer toute ma sémantique familière, mais je me suis gardé des panoplies disgracieuses qui comblent les remarques obsolètes telles que badaud, bachibouzouk, besace à semence et autres termes dégradants dont j'ai l'usage linguistique. Travailler ? Et puis quoi encore ? Non mais qu'est-ce qu'il croit ce fou ? Un clochard vit très bien sur le dos des autres, pourquoi aller faire des efforts, se fatiguer à bosser ? D'où sort-il cet âne ? A ce propos, j'ai une remarque qui concerne un très célèbre adage : "ne remet pas au lendemain ce que tu peux faire aujourd'hui". A ceci je réponds : pourquoi remettre à demain ce que les autres peuvent faire à ma place ?
Enfin bon, je dis tout ceci avec ironie, bien entendu. Je suis personnellement de nature très professionnelle, j'aime travailler, et j'exècre les fumistes et leur grossièreté exorbitante. Je ne cautionne pas qu'un homme puisse couler des jours paisibles en profitant de la fortune des autres, cela me sort des yeux ; néanmoins je le comprend, et à vrai dire, c'est une stratégie intelligente. Au demeurant, c'est le fait que je partage le même point de vue que cet individu qui me permet de savoir quoi lui dire précisément pour le rendre dingue.
. Moi... pas état pour travailler... moi misère, moi malade... toi pas boire et donner argent pour boire à moi !
C'est un défi que je me suis lancé : il ne trouvera pas la quiétude !
Samaël
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䉽 Mais c'est qu'il continuait à s'entêter le manant. J'avais beau le chasser encore et encore, il revenait à la charge avec à chaque fois plus d'ardeur que la précédente. Que cherchait-il ce bouseux ? Une tarte dans sa mouille ? J'allais lui en coller une, une avoine s'il continuait. Cet homme était un sot, dénué de lettre et d'esprit, juste bon à faire le traîne-savatte pendant le reste de sa vie misérable, à déglutir des absurdités plus énorme que sa laideur, si tenté que cela est possible. Oui je m'énervais mais il fallait l'avouer que cet idiot avait le don de mettre les honnêtes gens hors d'eux. Surtout que j'avais été patient jusque là. Attention je n'ai pas dis gentil ! Et comme pour couronner le tout le serveur en plus de mon quart de rouge m'amena une poubelle, je le regardais les yeux ronds. avant de commenter.
⇨ Nan c'est pas vrai, vous aussi vous êtes idiot ? Quand j'ai dis que je voulais une benne à ordure c'était imagé, c'était pour me foutre de la tronche de l'autre clodo là !
Dis-je en montrant l'imbécile du doigt, enfin pas trop près de sa tête quand même de peur qu'il me morde. Cependant il se mit à parler pour m'annoncer qu'il ne comptait pas travailler, qu'il était malade, bref le couplet classique. La suspicion que j'avais naguère se fit plus forte à ce moment là, c'était quand même bien trop caricatural pour que ce soit réellement le cas, je me mis à me concentrer, je fermais les yeux et là tout devint clair comme de l'eau de roche, un manteau de chakra recouvrait l'homme, ce qui ne signifiait qu'une seule chose. Un déguisement. Je fis un mudra et je prononçais un gros.
⇨ Kaï
Soudain, le clochard laissa sa place à un nuage de fumée blanchâtre. Je ne savais pas ce qui allait en sortir, ni même si la tête du bougre serait connu, mais si elle l'était, il allait s'en prendre dans les gencives, si elle ne l'était pas, je le laisserai s'expliquer avant de cogner. Question de politesse j'ose dire. Bien que celui-ci n'avait eut aucune once de politesse pour me faire chier pendant presque une vingtaine de minutes. J'espérais que son histoire tiendrait debout, car il avait réussi à me tailler les nerfs en biseau cet imbécile.
Perspicace, le clown. Mais qu'il n'aille pas s'imaginer que je n'ai pas prévu ce genre de situation. Qu'il n'aille pas croire que je m'autorise à le tourmenter sans prendre de précautions. Je ne suis pas nécromancien pour rien : si j'en suis arrivé là, ce n'est pas par hasard. Toutes les connaissances que je possède à l'heure actuelle ne sont pas tombées du ciel, je les ai acquises au fil d'études personnelles très minutieuses, qui m'ont pris un temps fou, et m'ont éprouvé souvent. Ma force repose sur mon intelligence, et je n'ai pas appris que le fonctionnement des cellules et l'influence que les poisons peuvent avoir sur elles. Non. J'ai aussi appris à me conduire avec prudence et méthode. Je me suis conçu un style, un "nindô" qui m'est propre, et qui ne tolère pas le ridicule de l'imprévu. Je suis un spécialiste du piège, et on ne m'atteint pas sans avoir goûté à ces derniers : c'est tout ce qui fait ma fierté, après tout. Qu'il s'emporte et ose lever la main sur moi, ce pochtron, il découvrira bien avec quelle finesse j'ai tout préparé par anticipation ; il découvrira bel et bien quel est ce sentiment, à la frontière entre stupeur et désespoir, d'être incapable d'envoyer une chataigne à quelqu'un. Il ne s'en rend pas compte, mais il est déjà trop tard.
Ah, le goût de la vengeance, et l'arrongance qu'inspire le pouvoir de tout renverser. J'ai beau être victime de la malédiction d'Asumi, j'ai appris à vivre avec. Si cette malédiction m'empêche de désirer du mal envers quiconque, et me prive alors de toutes mes capacités martiales, me rabaissant à un niveau de débutant, tel un Genin, elle n'est d'aucune efficacité quand je sais faire mon miel sans détruire la fleur que je butine. Oui, tout est histoire de nuances méta-cognitives : ce n'est pas parce que je ne peux pas vouloir de mal à quelqu'un que je ne peux pas sauver ma peau en le déstabilisant. Les arts ninjas ne se focalisent pas uniquement sur la destruction d'un système : le perturber peut s'avérer tout aussi efficace.
Avec quel prestige aujourd'hui je savoure le festin que je me suis cuisiné ! L'insolent a certes su tromper la maquillage de mon apparence, mais pas celui de mon véritable Genjutsu en marche, celui-là dont on ne peut se libérer d'un "Kai" anodin, l'illusion étant trop puissante pour qu'une si vulgaire porte d'échappatoire ne soit pas close par des verrous psychiques. Pourquoi ne se rend-il compte de rien ? C'est très simple : l'équilibre n'est que trop peu remis en cause lorsque l'on reste assis. Mais qu'il se lève, et il comprendra toute l'importance des accords posturo-cinétique : le corps en mouvement est quelque chose de sensationel, qui nous semble banal, mais qui relève d'une splendide coordination structurelle, ce qui révèle toute la magie scientifique de l'organisme, de la "machine humaine". Le fait de tenir debout ne s'inscrit pas dans une théorie religieuse ou abstraite : c'est mécanique. Et si l'on altère le fonctionnement du coeur de ce mécanisme, à savoir le vestibule, alors on altère tout le mécanisme : en infligeant un trouble vestibulaire, on désordonne tout le squelette et la fonction bipédique humaine. Plus concrètement : s'il se lève de sa chaise, il tombe. Je ne vous parle pas de l'effet procuré par la production d'un pas, ou même d'un mundra : chaque mouvement crée un déséquilibre que le vestibule corrige et ajuste via des réfléxes posturaux, cela veut dire que même tendre le bras en avant devient facteur de chute. Mais alors quand est-ce que j'ai délivré ce sort ? Réponse : avant même de lui parler, quand le sceau s'est activé sans qu'il en ait conscience. C'est-à-dire au moment où j'ai posé ma main sur son épaule. Dans ma main se tenait dès le départ le parchemin adéquat à provoquer le "Vertigo", déclenché dans l'immédiat au contact de la cible. N'est-ce pas là l'une des formes les plus subtiles de piège par anticipation ? Tel un serpent rôdant autour de sa proie, je contourne la table, sans me hâter, sans afficher ne serait-ce que la moindre once d'inquiétude. Je ne veux pas me battre. Non seulement car ce n'est pas dans mon intérêt, mais aussi car je suis incapable de le faire. Ce sortilège n'est qu'une simple précaution pour me permettre de fuir. Je m'installe avec délicatesse et pose une pièce sur la table. Le serveur, qui a assisté à toute la scène sans probablement saisir le sens de cette comédie, demeure à côté de nous, sans savoir quelle conduite adopter.
. Garçon, apportez-moi un café je vous prie.
Je le regarde en laissant mon faciès construire un léger sourire. Il reprend ses esprits et se hâte de retourner exécuter ma commande. Tandis qu'il s'absente, je me tourne vers mon interlocuteur, et sans effectuer le moindre geste brusque, je l'observe. Puis je croise les mains sur la table et y pose mes coudes, lâchant un léger soupir.
. On n'apprend pas au vieux singe à faire la grimace, n'est-ce pas ? Soit dit en passant, ne me prenez pas pour un demeuré. Ce n'est pas parce que je m'amuse à faire le mariole que je suis crétin. J'imagine que les clowns sont d'accord avec ce point de vue, juste ? J'aimerais savoir : pourquoi un ninja se vêt-il d'un tel accoutrement ?
Samaël
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与 La vie n'est qu'un long rire, le reste n'est qu'apparence et tromperie. 与
Charif Barzouk
丞 Le vieux clodo malade avait laissé place à un jeune homme d'une vingtaine d'année. Physiquement il faisait plus jeune que moi. Où plutôt c'est moi qui faisait vieux. Je n'avais qu'une vingtaine d'année et pourtant j'en paraissais trente. Le problème de ce côté était surtout que lorsque j'en aurai quarante, on me prendrai déjà pour un vieillard. Je sais j'imaginais loin, surtout lorsque l'on sait qu'un ninja n'a pas une espérance de vie très longue. Mais bref recentrons nous sur notre affaire. Alors ce type c'était joué de moi. Comment avait il osé faire cela ? J'étais quand même un ninja de la foudre. Enfin bon, il y avait plus important sur le moment ? Quel était l'identité de cet homme, pourquoi avait il prit l'apparence d'un rebut de la société et surtout, pourquoi était il venu me faire chier, moi, alors qu'il y avait des choses bien plus importantes à faire que de casser les pieds à un homme se prélassant sur une terrasse pour savourer sa journée.
L'homme prit place à ma table et commanda un café comme si rien ne s'était passé, il avait une confiance sans borne et cela me perturbais quelque peu. Il s'adressa à moi en utilisant une expression vieille comme le monde avant de me poser une question des plus stupides alors qu'on avait plus important à traiter. Puisqu'il semblait apprécier les vieilles phrases toutes faîtes, j'allais lui en servir une maison, ça lui ferait les gencives à cet idiot.
⇨ Pour faire parler les débiles. Au moins vous l'aurez pas volé celle-ci !
Dis-je hargneusement. La tête à toto, il l'a dans le dos, la tête à tutu il l'a dans l'c.. ! Oui j'étais fier de mon intervention enfantine, mais j'étais plus énervé donc la diplomatie attendrait que mes nerfs soient calmés. C'était donc à mon tour de poser des questions, en espérant qu'il ne m'envoie pas sur les roses, parce que ça risquerait de mal se mettre. Je voulais savoir pour quelle raison il avait fait cela et surtout s'il était un ninja de Kumo ou non. Un ninja senseur pouvait détecter les mensonges à travers les fluctuations dans le chakra. Après il pouvait choisir de ne pas répondre ou de mentir volontairement en répondant un truc absurde, contre ça je ne pouvais rien.
⇨ Bien Joe le clodo. T'es qui ? Pourquoi t'es venu me faire chier ? Et tu viens d'où ? Après ça je répondrai à tes questions, mais on va commencer par le primordial !
J'imposais le rythme de la conversation sans détour. Je voulais mes réponses et j'étais décidé à les lui arracher même sur son cadavre s'il le fallait. J'attendais patiemment qu'il commence à s'exprimer.
Cet homme est plein de surprises. D'une, parce qu'il ne semble pas être un vrai clown, du moins dans son attitude. Ni un ninja, pour ainsi dire. De deux, parce qu'il semble être influencé par un caractère un peu puéril, qui a ses limites tout de même. Dans tous les cas, il est du genre spontané, il a du caractère et s'avère enclin à partir au quart de tour. Ce qui est, pour ainsi dire, assez amusant, et agréable : je n'aime pas les imbéciles qui font des manières. Quoi ? Non, je ne fais pas de manières !
Au reste, je me réjouis surtout qu'il n'entreprenne pas de se lever. Cela m'invite à penser que nous pouvons avoir une discussion entre gens civilisés. Une chose m'intrigue ceci dit : il passe du tutoiement au vouvoiement, et de ce dernier à un nouveau tutoiement. Il semble à cheval entre deux modes d'expression, et cela m'inquiète. Je n'irais pas faire un diagnostic de son état cognitif mais la schizophrénie pourrait très bien expliquer son côté clown et l'autre ninja. Enfin soit, l'heure n'est pas à la thérapie.
Il impose un discours direct, sans me permettre de tergiverser. Il faut dire, oui, que je lui ai bien cassé les couilles. Le fait qu'il ne tente pas de passer à l'action et veuille instaurer un dialogue me laisse croire toutefois que je pourrais désactiver le sceau en partant, en évitant ainsi toute chamaillerie inutile.
. Fuuyusuke. Je suis un voyou. Pas un déserteur, puisque je n'ai appartenu à aucun village, mais on m'a placé dans la catégorie des "méchants". A ma connaissance, aucune traque n'est programmée à mon compte, mais ça ne saurait tarder. Inutile de prendre ma tête, vous n'en tirerez rien pour l'instant, je ne suis plus un Nukenin très dangereux.
Bon, pour être honnête, je ne me considère pas comme un voyou, c'est une manière figurée de dramatiser mon cas, mais soit. Le serveur arrive et pose avec une certaine dextérité la tasse de café juste devant mes mains croisées. Je pousse la pièce sur le bord pour lui indiquer de la saisir, ce qu'il s'empresse de faire avant de disparaître à nouveau. J'en profite pour reprendre mon discours, touillant la solution pour répartir le sucre de manière plus homogène dans le liquide.
. Rassurez-vous, je n'ai rien contre Kumo. Mes projets ne sont pas en contradiction avec ceux de votre village. Je suis simplement ici dans le cadre d'une étude de terrain : j'inspecte votre communauté pour savoir comment me comporter ici. Vous êtes le premier à me démasquer, je n'aurais pas imaginé que vous fussiez ninja. Je viens de répondre à vos questions, à vous d'en faire de même, Monsieur : pourquoi ce costume pour un shinobi ?
Samaël
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六 Qui peut ne veut, Qui veut ne peut, Qui fait ne sait, Qui sait ne fait, Et c'est ainsi que va le monde. 六
ギ Cet homme était donc un nukenin, un ninja déserteur de sa patrie et un traitre à sa nation. Un voyou, un vaurien, une canaille, une crapule, un manant, et tellement d'autres mots pouvant le caractériser. Il essayait malgré tout de me convaincre qu'il n'était pas dangereux. Prudent comme il semblait être, il avait certainement un acolyte dans le coin prêt à l'aider à prendre la fuite. Quand à son nom Fuuyusuke. Je garderai ce nom en mémoire à l'avenir. Il était pour le moment un des seuls homme à avoir réussit à tromper un trompeur pendant un laps de temps aussi long, il avait mon estime pour cela. En revanche pour mon respect c'était marre. Je regardais l'homme droit dans les yeux quand il réitéra la question poser antérieurement. Je l'avais remballé y'a deux minutes et l'homme me la sortait à la même sauce à nouveau ? Il était complètement con ou parfaitement débile. Ah pléonasme excusez moi ! Je répondais à cet énergumène.
⇨ Mais j'men fou de savoir si t'as des griefs contre Kumo ou pas. Même si t'en avais, vu les poids lourd qu'il y a ici tu ferais pas long feu. En revanche ma question était pourquoi venir me faire chier, moi spécifiquement, si tenté vouloir casser les pieds, va voir le Raïkage, pas les mecs qui se prélassent en terrasse.
Je déversais ma rage dans un flot incessant et pas de chance pour ce jeune homme j'étais plutôt du genre rancunier même si j'arrivais à faire la part des choses de temps à autres, en revanche, je me devais quand même de répondre à sa question, cela m'énerverais encore plus qu'il la pose encore une fois de plus. Je pris donc une petite inspiration inaudible avant de lui lancer sans grande envie.
⇨ Je porte ce costume parce que je suis aussi clown par intermittence et parce que je suis à l'aise dedans. Et toi pourquoi avoir choisi une métamorphose en clochard, tu t'identifiais au personnage ?
Encore une pique mesquine, mais bon il ne fallait pas attendre autre chose de ma part, surtout voyant comment la situation avait commencé, depuis tout à l'heure je me contenais pour pas lui sauter à la gorge et provoquer ainsi certainement, une panique générale dans tout le bar. Je devais me contenir à cause de règles civiques que je me serais plu à bafouer si j'avais été libre. Dommage. Mais à la toute fin de notre guerre, je suis pas sûr que ce sera lui le gagnant.
Est-il borné ou n'a-t-il pas remarqué que la réponse à sa question avait déjà été donné ? Quand j'ai précisé que "j'inspectais la communauté", j'entendais bien sûr par là qu'il n'était que l'un des nombreux cobayes de mon analyse, clown ou pas. Mais voilà comment l'homme est fait : il veut à tout prix que tout tourne autour de lui. Il se croit être le barycentre autour duquel la planète entière tourne, s'il n'imagine pas qu'elle n'existe que pour lui, que parce qu'il est là. D'une certaine manière, je ne peux le critiquer pour une si flagrante manifestation d'égocentrisme, puisque nos sens et notre conscience font que chacun voit le monde selon lui-même et, en quelque sorte, invente son réel. La perception et l'interprétation des stimulus environnementaux donnent lieu à des études très pointues, capables de renverser toutes les doctrines philosophiques. Si encore il n'y avait que ça à prendre en compte, la perception...
L'imagination est ainsi l'un des plus grands cadeaux de l'homme comme l'un de ses pires fléaux. Celui-là ne pourra s'empêcher de penser qu'il existe une finalité différente de celle des autres qui l'attend du fait de mon intervention : il croit être un sujet particulier, bien que ce ne soit pas le cas. Je dois cependant admettre que c'est celui qui m'a donné le plus de fil à retordre, et il se distingue légèrement des autres via son caractère teigneux. Je dis légèrement car à mon sens il demeure un ensemble d'atomes essentiellement constitués de vide. Ah, le néant et la vanité de toute chose...
Comment lui faire entendre raison sur mes intentions au point où on en est désormais ? Réponse : je ne vois pas pourquoi je devrais essayer de lui faire entendre raison. Parti comme il est, il va certainement cogiter un long moment sur le sens de cette situation, et ça le sauvera certainement de l'ennui. Oui, voilà la solution : au lieu de m'expliquer, plutôt en remettre une dernière couche puis me faire la malle.
Je porte la tasse de café à mes lèvres. En la renversant un peu, le liquide entre au contact de mes lèvres. Trop chaud. Tant mieux. Brusquement, je renverse la tasse de l'autre côté et, grâce à un mouvement musculaire concentrique issu de mes triceps, je catapulte la solution directement sur... je ne sais même pas comment il s'appelle. Tant pis. Rapidement, je me redresse et renverse la table pour créer un handicap moteur enclin à me permettre de me barrer en vitesse. Qui plus est, avec le sort dont il est déjà victime, il va mettre un certain moment à retrouver les capacités de son vestibule ; je doute donc, à moins qu'il ne se soit déjà retrouvé victime d'une illusion similaire, qu'il puisse me pourchasser. Mais avant cela :
. La réponse est : je t'emmerde parce que tu es une tête à claque !
Un dernier souvenir de mon passage pour qu'il continue de croire en son authenticité. Après tout, c'est source de progrès pour la plupart des ninjas : il est cruel de les priver de leur bonheur métaphysique, et de détruire leurs espoirs d'approcher Dieu, eux, vulgaires insectes de l'espèce humaine. C'est donc sur cette petite pointe de provocation que je m'en fus allé avec gaieté de coeur.
Samaël
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Grade : Emissaire de Maskine Messages : 1729 Rang : S
㋣ Cet idiot était toujours face à moi préparant certainement son discours, quand à moi j'étais méfiant mais sans plus. J'attendais patiemment une réaction de sa part. Quand soudain il se mit à me balancer son café bouillant sur la tronche avant de crier qu'il était venu m'emmerder parce que j'étais une tête à claque. Après quoi il retournait la table pour me la foutre sur la gueule, bien entendu je n'étais pas resté là sans rien faire, mais au moment ou je me suis levé, la coordination de mes membres avaient disparus, c'était ça qu'il avait préparé ce bâtard. Je me prenais donc la table sur la tronche en prime. J'étais par terre, écroulé sans pouvoir me relever, je ne savais pas ce qu'il m'avait fait, mais dans tout les cas dès que je choperai ce con là, il passerait un sale quart d'heure et ça c'est moi qui vous le dit.
Après de longues minutes, je parvins enfin à me mettre sur mes jambes, je m'installais alors sur une chaise, mes membres étant encore engourdis, j'étais là à ruminer ma haine, la première chose que j'allais faire était de le signaler aux autorités, enfin une fois que j'aurai repris des forces. En tout cas, peu importe comment, je le retrouverai et je lui ferai payé son arrogance, me faire passer pour un con à la limite, m'attaquer alors que je me retenais de lui foutre une mandale dès le départ, ça, ça allait se payer. Enfin toujours est-il que je devais m'en aller pour laisser au serveur le soin de ranger tout ce fatras, mais avant cela, je m'adressais au patron du bar pour lui dire.
⇨ Ne vous inquiétez pas, on chopera cet idiot et vous aurez même l'occasion de voir sa tête planté sur un pique si le coeur vous en dit.
Après cette phrase, je commençais ma route vers le palais du Raïkage, c'était l'endroit où il fallait se rendre pour tout incident venant affecter de prêt ou de loin à la sécurité du territoire et même si c'était un Nukenin de bas étage, il n'en restait pas moins déserteur et il l'avait avoué devant moi qui plus est. Ne t'inquiète pas mon gros, tu resteras pas longtemps dans la nature, j'en fais le serment.
