Me relaxant dans mon nouveau lieu de prédilection, soit le jardin intérieur de la résidence – c’était fou ce qu’on découvrait lorsqu’on ne cherchait même pas – je laissais les rayons du soleil me caresser alors que je profitais de quelques minutes de calme. Ces temps-ci c’était un luxe que j’étais capable de m’offrir qu’à de rares occasions. Le poids de toutes mes obligations me gardait ancré au sol et m’empêchait de vagabonder comme je le faisais autrement, comme quoi avec l’âge venait plus de responsabilités. Je savais donc que ce moment de répit ne serait de courte durée avant qu’une autre tâche diverse ne requiert mon attention. Comme de fait, j’entendis la porte coulissante glisser afin de faire entrer quelqu’un m’annonçant qu’un message à mon attention était arrivé. Rouvrant les yeux, je regardai le jeune homme qui était venu me voir pendant quelques secondes en me disant que j’en étais rendu au point où je n’avais même plus besoin de me lever pour aller chercher mon courrier et un mince sourire flotta sur mes lèvres. Je remerciai le jeune homme qui disparut sous le bruit de la porte et pris mon temps pour le suivre. J’avais su que tôt ou tard que je finirais par retourner à mon nouveau rythme de vie, mais je n’aurais jamais pu deviner la raison pourquoi on requérait mon attention.

Posant finalement les yeux sur le fameux papier qui m’avait fait quitté mon nouveau sanctuaire, je le lu rapidement et mes traits se durcirent. Pour que l’Hokage elle-même demande spécifiquement à ce que je la rejoigne dans les plus brefs délais, cela ne devait pas être la simple visite de courtoisie. Sans attendre un instant de plus je me dirigeai vers la sortie et attrapai la première personne que je croisai pour lui ordonner d’annuler tout ce que j’avais de prévu pour la journée. Aussitôt cela fait, j’accourus en direction du Palais pour savoir ce qui en retournait. J’arrivai dans le bureau de l’Hokage et presque aussitôt mon entrée fut suivie par celle de Yusei-san et d’un jeune homme que je ne connaissais, mais que j’apprendrais s’appelait Yamanaka Keiji. Sans plus de préambule, l’Hachidaime nous mit au courant de la situation, de la grosse masse de chakra qui était subitement entrée sur nos terres depuis Kawa. Selon ses informations, on pouvait estimer le nombre à presque deux cents individus, un nombre qui me fit ouvrir grand les yeux. Tous ces gens et elle voulait envoyer trois hommes? Heureusement pour moi, elle nous apprit que nous serions chacun à la tête d’un petit escadron de trois shinobis pour nous assister à la tâche d’évaluer la situation. Personne n’ayant rien d’autre à rajouter, nous nous donnâmes rendez-vous un peu plus tard, histoire de monter nos équipes respectives, et partîmes chacun de notre côté.

Avec mes années de services pour Konoha, j’avais eu la chance – ou la malchance – de rencontrer toute sorte de personnes; j’avais donc un vaste inventaire lorsque vint le temps de choisir les membres de mon escadron. Après plusieurs minutes de remue-méninge taxantes pour mon cerveau, je pensai finalement avoir quelque chose de potable, mais quand vint le temps de les contacter l’un d’entre eux n’était pas disponible. Me rabattant sur mon choix de secours, car j’avais effectivement prévu le coup, je rassemblai mes membres et les mit brièvement au courant de ce que nous allions faire avant d’aller rejoindre mes collègues.

Sabakyô Hisoka – Senritsu Shiro – Hayashi Luna

Une fois l’entièreté de nos troupes assemblés aux portes du Village, je regardai l’ensemble que nous formions et ne put m’empêcher de sourire. Malgré le fait que nous ayons montés nos équipes séparément, il y avait quelque chose de complémentaire dans le choix de nos membres. Nous nous présentâmes brièvement avant d’être interrompu par le cri un peu trop insistant d’un oiseau. Le regardant plus attentivement, je remarquai qu’il nous fixait intensément comme s’il attendait une réponse de nous et je compris que nous avions là notre guide, gracieuseté de Mizuki-sama. Faisant un signe de tête en direction du volatile à mes confrères, ils comprirent aussitôt la signification de ce signe et sans plus attendre nous prîmes la direction de l’Ouest. Nous courûmes à bonne allure pendant plusieurs heures, mettant à l’épreuve l’endurance de certains, mais nous arrivâmes à garder une vitesse constante jusqu’à ce que l’oiseau s’arrête abruptement. Aussi rapidement qu’il était arrivé, ce dernier s’envola sans jeter un regard en arrière; son boulot était terminé. Aussitôt, j’ouvris les narines et laissai les effluves environnantes m’envahir. Je distinguai facilement l’odeur poignante des feuillages autour de moi et l’odeur sèche de l’écorce et de la terre, puis je me concentrai sur des odeurs plus fines et rapidement les odeurs caractéristiques d’un campement – le cuir ou le tissu des bivouacs, les feux et les repas qui commençaient à se préparer – signifiant que la grosse quantité de chakra était un campement de… nous ne savions pas encore quoi. Un regard sur notre compagnie me permit de comprendre que les autres senseurs en était venu à la même conclusion que moi, mais je ne pouvais savoir s’il en savait plus sur le sujet.

- Nous sommes près de nos cibles, avançons avec discrétion, chuchotai-je à l’intention des autres et nous continuâmes à pas feutrés.

Nous marchâmes à travers la forêt pendant quelques minutes encore, leur odeur se faisant de plus en plus forte, jusqu’à ce que voyions finalement au loin une éclaircie d’où venait des bruits qui ne laissaient aucun doute sur la présence de gens étrangers au pays du Feu. Un petit signe de la main et nous avançâmes jusqu’à ce que nous soyons à découvert. Nous pûmes finalement voir devant nous des campements s’étendre à perte de vue, confirmant les informations de l’Hachidaime. Je vis alors que nous n’avions pas devant nous des troupes Sunajins comme je l’avais redouté en chemin, mais à des nomades qui étaient en train de s’installer. En tout cas, le moins que nous puissions dire c’était que notre entrée fut remarquée. Lorsque nous sortîmes des bois tous s’arrêtèrent dans leur mouvement et rivèrent leur regard sur nous. Pas meilleur moment pour initier le premier contact.

- Bonjour à vous! Comment allez-vous? Je vois que vous avez fait un long trajet et ne voulez que vous reposer, mais nous aurions quelques questions à vous poser avant. En ces temps troubles, vous comprendrez que nous préférons être vigilants. Y a-t-il une personne d’autorité à qui nous pourrions parler?

Premier contact établi, j’espérais que je m’en étais bien tiré. Dans le pire des cas, quelqu’un pourrait poursuivre et rattraper la situation si les choses venaient à déraper. En attendant que ladite personne d’autorité n’apparaisse devant nous, je reculai légèrement pour laisser place aux Yamanaka, qui s’occuperaient de poser les questions. Pas d’histoire de fouiller dans les mémoires ou de laver le cerveau, nous voulions simplement nous assurer qu’ils étaient aussi sincères qu’ils pourraient le laisser croire. En les observant, je remarquai que c’était la première fois que je voyais ces nomades sur les terres du Feu. En fait, c’était les premiers nomades que je rencontrais mis à part nous autres Inuzuka, qui avions voyagés pendant de nombreuses générations avant de s’installer à Konoha. Peu importe qui ils étaient, j’étais curieux d’en entendre plus à leur sujet.

Il fallait croire que les journées où je faisais des activités si simples et prévisibles n’étaient plus possible. Grimper dans les échelons de la hiérarchie, et l’on se retrouvait bien trop souvent à devoir répondre aux attentes des personnes encore plus haut de manière spontanée, du fait que notre rôle est indispensable. Pour vous expliquer, je vous résume la situation actuelle. Aujourd’hui, je n’avais pas grand-chose de prévu. Bien que les Shinobi ne possédaient pas de « jour de congés », j’étais sensé ne pas être appelé pour des missions autour du village, ni même prendre mon tour de garde dans mon uniforme d’ANBU. De ce fait, je pensais pouvoir commencer à reprendre quelques discussions sur l’adaptation du clan au sein du village. Certains restaient un peu méfiant, encore attachés aux traditions d’ermite et à l’héritage de Maguro. D’autres pensaient qu’au contraire, nous devions nous adapter. Et moi-même, je faisais en sorte de rester neutre à cela.

Pourtant, alors que les discussions sur le sujet s’enchaînaient, le bruit d’un homme courant près de ma fenêtre se fit retentir, et je n’eus même pas besoin de me tourner pour comprendre de qui il s’agissait. Me levant, je pris le courrier des mains du livreur et l’ouvrir, pour découvrir, à ma grande surprise, que j’étais convoqué. Mais cette fois-ci, la lettre venait directement du Kage. Voilà qui était curieux… Soupirant ainsi, je fis le signe pour invoquer un Kage Bushin, et lui laissait l’initiative de prendre ma place à la réunion des Yôgan. Pour ma part, j’enfilais rapidement une tenue plus acceptable pour me présenter devant ma supérieure. Quelques minutes plus tard, me voilà enfin dans le bureau de la rousse, remarquant ainsi la présence à la fois d’une personne aux cheveux cyan que je ne reconnaissais point, mais aussi d’un compagnon de confiance et ami fidèle, Takeo.

Mon arrivée signifiant ainsi que tous ceux convoqués étaient présents, le briefing de la mission pu débuter. Selon Mizuki, plusieurs individus qui viendraient de la frontière ouest du pays auraient pénétré le territoire du pays du Feu. La première idée qui me vint à l’esprit fut d’imaginer un escadron d’attaque venant du village du Sable, mais il n’en fut rien, ou du moins… Pas exactement. Selon ses sources, que je devinais être en la personne de Miko (ses insectes m’impressionneront et m’effraieront toujours), une forte masse chakratique venait du pays de Kawa, et à en juger de leur accoutrement, semblaient venir en effet du pays du vent. Le problème : Ce n’était pas un escadron d’une demi-douzaine d’individus, vois quinzaine, mais bel et bien deux centaines de personne. Le chiffre me fit écarquiller les sourcils. Comment un tel attroupement avait fait pour se déplacer aussi aisément ?

Nos ordres étaient donc simples : monter chacun une équipe de trois individus, les briefer à leur tour de la mission, et partir à la rencontre de cet attroupement pour définir leur identité, la raison de leur venu, et agir en conséquence. Les discussions n’étant pas nombreuses venant de nous trois, nous sortîmes de la pièce après avoir confirmé les ordres, et partîmes chacun de notre côté pour former nos propres escouades. A y réfléchir, je me disais que je n’avais pas forcément le temps nécessaire pour improviser une équipe adaptée à la situation. De ce fait, j’avais choisi de compter sur ceux qui ne m’avaient pas déçu il y a environ un an, lorsque je devais libérer une ville au pays des vagues. Me mettant d’accord, je créais ainsi trois nouveaux clones, chacun partant à la recherche d’un des individus, et rentrait chez moi, afin de préparer mes affaires, et ainsi rejoindre toute notre troupe aux grands remparts.

Akimichi Chôbi - Aburame Kuroba - Yamanaka Reiji

Les trois groupes enfin rassemblés, nous pouvions enfin expliquer plus précisément la situation aux autres, leur permettant ainsi de mieux comprendre la raison d’un tel attroupement. Le briefing fut bref, moi-même rajoutant des détails supplémentaires à ma propre unité, leur indiquant des consignes spécifiques à exécuter une fois sur place. Ignorant le piaf qui semblait s’amuser à caqueter insistant, j’acquiesçais en direction de Takeo quand il nous demanda silencieusement si le départ serait imminent. Une fois confirmation faite, nous nous mirent ainsi en route, suivant les senseurs à notre disposition.

Quelques heures passées, Takeo nous fit enfin signe de l’approche imminente de la source de chakra, et donc des deux centaines d’hommes, et nous ralentîmes ainsi pour faire une approche en marche tranquille. Kuroba, de son côté, commençait à laisser partir plusieurs de ses insectes pour contourner l’ensemble du groupe, de sorte à pouvoir déterminer avec exactitude leur nombre et capacités. Une fois en vue, nous pûmes ainsi nous rendre compte que le regroupement semblait être composé plutôt de nomades du désert. Etrange ? Oui. Mais cela confirmait bien donc leur origine du Pays du Vent, renforçant ainsi notre vigilance. Takeo fit le premier contact, demandant à voir le chef de la tribu, avant de laisser Keiji et Reiji s’avancer pour faire de premières analyses de l’air ambiant. Pour ma part, je m’avançais également en avant, étant donné mon rôle de représentant du groupe, attendant que quelqu’un daigne s’avancer.

HRP:

Une nouvelle mission venait d'être commanditée par l'Hokage, Keiji venait de sortir de son bureau et allait devoir travailler de concerts avec deux autres juunins. Inuzuka Takeo et Yogan Yusei qui seraient ces supérieurs, de son coté il devait former une unité de trois autres ninjas pour l'accompagner.

Toute cette agitation était causée par l'endroit d'une importante source de chakra, celle d'environ deux cents individus à travers notre frontière avec Kawa no Kuni. En temps de guerre, il était normal d'intervenir lors de l'entrée d'une possible menace sur notre sol. Mizuki n'avait pas tarder, notre système de surveillance était au point et nous allions maintenant aller à la rencontre de ces individus.

Une équipe donc. Keiji savait déjà deux des personnes qu'il pouvait choisir, et le premier n'était que son ami depuis qu'il était arrivé au village en provenance de la Foudre, ses capacités pourraient bien sûr surprendre l'adversaire en cas de combat. Kadoria Sho accepta aussitôt la proposition et partit directement contacter Hyuga Kotaro, qu'il avait connu alors qu'il était le bras de Munemasa, le jeune homme était une des révélation de son clan et commençait bel et bien à creuser sa voie.
Pendant ce temps, Keiji se rendit auprès du clan Nara, les manipulateurs de l'ombre étaient de fidèles amis et coéquipiers de Yamanaka, d'ailleurs il connaisait bien une jeune fille de ce clan nommée Nara Eri avec laquelle il avait fait son académie. Celle ci accepta aussitôt la mission et voilà donc que le Yamanaka rejoignit le point de départ de la mission, accompagné d'un Kadoria, d'un Hyuga et d'une Nara.

      

Kadoria Sho - Hyuga Kotaro - Nara Eri

Le petit bataillon de ninja se retrouva aux portes du village, le tout était très hétéroclite, il y avait facilement un membre de chaque clan du village mais Keiji ne pu s'empêcher de faire un signe de tête cordial envers Reiji, lui aussi Yamanaka. Un petit check up rapide avec son trio, pour mettre les choses au clair et mettre en plan un possible plan de combat et formation simple. Puis le signal de départ fut lancer, leur guide n'était qu'un oiseau derrière lequel devait sans doute se cacher l'Hokage.

Le voyage dura plusieurs heures en direction de l'Ouest mais finalement ils arrivèrent enfin finalement vers leur cible. Un signal de Takeo, à la tête du groupe grâce à ses capacités sensorielles et celles de ces compagnons à quatre pattes, mit le neuf ninjas à l'arrêt. Nous allions devoir avancer prudemment, mais cependant les konohajins tombèrent nez à nez avec un camp nomade. La menace n'était donc pas totalement d'origine militaire.

Takeo prit la parole, d'une voix claire pour ne pas effrayer les étrangers il demanda de rencontrer une personne d'autorité, un chef de famille ou la personne qui dirigeait cette tribu nomade, avant de laisser soin à Keiji et  à Reiji de s'avancer en avant. Ces deux là possédaient la capacité de savoir si une personne leur mentait ou non, celle qui allait venir vers eux allait devoir être assurée.  Ensuite, il allait falloir à un entretien en règle et du forme pour comprendre ui étaient ces gens, que voulaient-ils et surtout étaient-ils une menace ?

Lorsque Mizuki nous avait informés que nous risquions de rencontrer un groupe d’individu assez important, je ne m’attendais pas à ce que cela soit d’une telle étendue. Il fallait avouer que la différence entre entendre un chiffre et voir ce qu’il représentait été réellement déstabilisante. Un tel attroupement d’individu avait donc réussi à traverser les frontières pourtant bien surveillées du pays du feu, de quoi causer un étonnement dans mon esprit. Mais il fallait avouer également que la méthode de surveillance du pays n’était pas forcément la plus conventionnelle, n’obligeant ainsi plus vraiment le déplacement de troupe sur tous le territoires, exploitant à la place la faune et la flore locale. Ainsi, après mûres réflexion, il était envisageable que ce groupe puisse traverser en passant par Kawa, territoire n’appartenant pas à l’alliance du Feu.

J’observai ainsi la scène qui s’offrait devant moi. Apparemment, une scène assez civile se passait, alors que deux individus, une femme et une enfant, semblaient être effrayées de notre présence, et rapidement rejoins de gardes pour jouer barrière entre elles et nous. Je restai impassible, devant le reste du groupe, me contentant de garder les bras dans mon dos en attendant la suite. Tendant ainsi l’oreille, je me rendis compte qu’ils ne parlaient pas notre langue. Des étrangers du continent ? Voilà de quoi m’intriguer. Cela voudrait dire qu’ils auraient traversé au-delà de Kaze pour venir jusqu’ici ? Ou tout simplement qu’ils n’étaient pas liés à la civilisation commune du Pays du Vent ?…

Heureusement pour nous, il s’avérait qu’elle savait parler notre langue, alors qu’elle se présenta comme la fille du chef, avant de demander à ramener la jeune fille dans un lieu sûr, accompagnée d’un des gardes l’entourant. Il était hors de question que je les laisse aller seuls, qu’importe les apparences, mais je n’allais pas non plus me montrer offensif dès le début. Acquiesçant à leur demande, je tournai légèrement la tête vers le reste du groupe pour demander aux Médecins de l’accompagner, spécifiant également d’offrir assistance et soins aux personnes si nécessaire. Montrer une telle proposition ne saurait être refusée, gagnant ainsi une certaine confiance auprès de la tribu face à nous.

Cependant, mentalement, grâce à l’intermédiaire de Keiji et Reiji, je leur demandais également de surveiller les moindres faits et gestes suspects, comme préparation d’un guet-apens ou autre. Cela me permettait d’avoir des yeux dans la zone… Une fois les choses rentrées dans l’ordre, la fameuse fille du chef de tribu nous adressa la parole, faisant disparaître l’espèce de poupée dans sa main, démontrant ainsi des compétences de Shinobi, et nous invita à parler. Acceptant son offre, je m’avançais un peu plus prêt, me postant à une demi-douzaine de mètres d’elle, et la saluai d’une brève révérence.

« - Je suis Yôgan Yusei, représentant de notre délégation. Pour l’heure, nous ne sommes pas « guerriers », si vous le voulez bien. Nous venons juste ici comprendre la raison qui vous amène sur les terres du Feu. A noter de votre accoutrement, j’en déduirais que vous venez du Pays du Vent. Et en ces temps sombres et regrettables… Vous comprendrez notre méfiance. Aussi, j’aimerais savoir s’il nous était possible de rencontrer votre chef. Je ne doute pas de votre autorité, loin de là, mais je souhaite faire en sorte de pouvoir être au mieux apte à discuter avec l’ensemble des concernés. »

Comme expliqué, pour l’heure, il était inutile d’envisager de faire couler le sang. Même les shinobis comprennent que la parole prévôt l’épée, et donc, qu’il était possible de régler des différents par débat. C’était cette idée que j’essayai de transmettre à l’individu, prétendant être de bonne foi. Ainsi, si elle ne voulait démontrer aucune intention hostile, elle répondrait à notre demande aisément.

HRP:

Le temps que je m’adresse aux villageois et que j’essaie d’entrer en contact avec le chef, Yusei-san et Yamanaka-san était venu me rejoindre à l’avant, les trois chefs d’unités ensemble. Pas trop loin derrière, l’autre Yamanaka attendait qu’on l’appelle pour les interrogatoires. Cela ne servait à rien de faire quoi que ce soit tant que nous n’avions parlé à personne, même que cela serait probablement vu d’un mauvais œil. Tant que nous n’avions établi quelque chose avec une personne reconnue par cette tribu, nos moindres gestes étaient observés par ces personnes. Nous n’eûmes toutefois pas à attendre bien longtemps avant qu’une personne ayant l’air d’être importante parmi cette tribu ne s’avance vers nous. Comment je le savais? Elle avait le port altier, marchait avec la confiance d’une personne sur qui on pouvait se fier et le monde s’écartait pour la laisser passer, ne la lâchant pas du regard. De toute évidence, ce n’était pas n’importe qui qui nous accueillait.

Une fillette sur les talons et pratiquement dans ses jupons si la jeune femme en avait porté, la rousse qui se dirigeait vers nous se retourna soudainement vers la jeune fille pour lui dire quelque chose que je ne parvins pas à comprendre et je ne fus pas certain si s’était à cause de la distance ou si c’était parce que les sons que j’avais entendu ne faisait aucun sens à mes oreilles. Avant que je ne me penche plus longtemps sur le sujet, elle arriva devant nous et se présenta comme la fille du chef de la tribu. Elle acceptait de répondre à toutes nos questions à condition que nous laissions la fillette de plus tôt rejoindre sa famille en compagnie d’une escorte de quelques guerriers. Déconcerté par la demande, je jetai un regard en direction de Yusei-san et nous parvînmes à un accord tacite de laisser la fillette retourner rejoindre les siens. Je ne voyais pas pourquoi nous refuserions une telle demande, même que je trouvais un peu excessif l’escorte; ce n’était pas comme si nous avions encerclés le campement, nous n’étions que nous neuf. Je laissai au Yôgan le soin de répondre à la fille du chef et sans plus attendre cette dernière quitta les lieux en compagnie non seulement des guerriers, mais également de nos médecins pour apporter leur aide du mieux qu’il pouvait. Sans rien dire, je saluai la manœuvre qui allait aller pour améliorer notre image pour ces nomades.

Une fois qu’ils eurent disparus dans la marée de tentes et autres habitations temporaires, nous revînmes finalement aux choses sérieuses et Yusi-san y alla avec ses premiers ordres pour cette mission. Grâce à la connexion que nous offraient les deux Yamanakas, ce dernier nous demanda de rester alertes à nos alentours. Profitant de cette même connexion, j’envoyai des ordres brefs et plus précis pour les membres de ma propre unité.

*Shiro, je veux tes oreilles autour de nous et tu m’avertis au moindre son suspect. Luna, établis un périmètre de surveillance autour de nous, tu me tiens au courant de tout mouvement qui sort de l’ordinaire, avec des renforts prêts à nous assister.*

*Entendu. Désolé, mauvais jeu de mots.*

*Franchement, Shiro… Bref, je m’y mets sur le champ.*

Alors que je dépêchai mes ordres personnalisé et qu’ils s’attelaient silencieusement à leur tâche respective, Yusei n’était pas tourné pas autour du pot et avait fait simplement comprendre qu’ils voulaient s’enquérir de leurs raisons sur les terres du Feu. Avec les temps qui courraient, nous ne pouvions nous permettre d’être laxiste sur la surveillance de nos frontières, particulièrement celles en direction de Kaze no Kuni. De ce fait, ces nomades semblaient justement originaires de ce pays, ce qui redoublait notre prudence. Nous ne voulions toutefois pas faussement les accuser et c’était pourquoi il demandait à parler au chef lui-même. La fille du chef était la personne idéale pour nous accueillir dans leur campement et faire une première impression sur eux, mais lorsque venait le temps de discuter des choses sérieuses nous préférerions nous en remettre à la première autorité, celui qui serait le mieux à même de discuter avec nous.

- Bonjour à vous, Mademoiselle; Inuzuka Takeo, commençai-je en inclinant poliment la tête. Veuillez nous excuser pour notre apparition soudaine malgré l'heure tardive, cependant votre arrivée n'est pas passée inaperçue et nous n'avons pus nous empêcher de venir jeter un coup d'oeil. J'espère que vous n'y verrez pas d'inconvénients.


Le tout était dit avec politesse et amabilité, mais il n'en restait pas moins faux qu'ils n'avaient pas trop le choix de surfer sur la vague et de nous laisser faire notre petite inspection. Avec le couvert de la nuit, les chances d'opérations clandestines étaient encore plus probables et j'espérais qu'ils comprenaient les raisons pour lesquelles nous étions le moindrement suspicieux. Loin de moi l'idée de leur donner de fausses intentions, disons simplement que leur entrée dans Hi n'avait pas le meilleur timing qui soit. Cela dit, nous n’avions pour mission que d’évaluer la situation et d'établir un profil de ceux qui étaient entrés sur nos terres, nous n’étions pas là pour les botter d’en dehors de notre pays alors qu'ils venaient tout juste de s'installer pour la nuit. Enfin pas pour l'instant, le restant de notre séjour parmi cette tribu allait déterminer de leur sort.

Une jeune femme accompagnée d'une petite fille s'étaient présentés ace au groupe, il s'agissait de la fille du chef de cette grande tribu, une cible de choix en cas de conflit donc mais le Yamanaka n'y pensait pas trop, surtout qu'elle ne pourrait être que leur seule interprète.

Le Yamanaka laissa celui qui était le meneur du groupe s’exprimer en premier, Yogan Yusei s'avança et prit la parole clairement après avoir fait accompagnée la petite par deux des nôtres. Il expliqua ensuite la présence de notre groupe en ces lieux, afin de comprendre pourquoi cette tribu issue de Kaze avait pénétrées les terres de Hi. Il demanda aussi qu'on nous accompagna vers le chef de cette tribu, afin d'établir un vrai dialogue diplomatique.

Pendant ce temps, Keiji fit le topo en utilisant ces capacités de communications, tandis que Takeo faisait de même avec son unit et le reste du groupe. Celui ci demanda à Shiro, le Senritsu de scruter les sons aux alentours afin de déceler quelconque menace ; puis la même chose à Luna avec ses capacités propres à son clan.
Le chuunin s'adressa lui à Kotaro en lui demandant d'utiliser ces pupilles si spéciales afin de scruter les alentours et voir qu'elles pourraient être les menaces environnantes, tout en demandant à Eri de rester concentrer elle aussi. Sa maîtrise des ombres pourrait être la clé en cas d'attaque surprise, puis que le groupe formait lui même une série d'ombre et que la course du soleil les agrandissaient.

Takeo salua à son tour la demoiselle qui s'était présentée à eux, en s'excusant par ailleurs d'être arrivés ainsi. Keiji se contenta d'un signe de tête. Clair et précis. Leur interlocutrice reprit alors la parole en tentant d'expliquer à Yusei que dans leur culture, le terme « guerrier » n'était pas péjoratif et ne comptait pas que ceux qui tuaient et combattaient.

Elle confirma ensuite que ce peuple appartenait bien au pays du vent, et prévint ensuite son père de l'arrivée de notre groupe, en usant de suricates qui répondaient à ses ordres. Intéressant. Elle invita ensuite les konohajins à la suivre afin de faire la rencontre de son père et de son frère qui devaient dirigés la tribu.

- Restez sur vos gardes, nous devrions garder une formation groupée, garder tout vos sens aux aguets partout autour de nous. Et rester constamment en contact.

Voilà les conseils qu'il avait à donné étant l'un des deux porteurs de la communication interne du groupe. Puis il continua en suivant les pas de leur guide à travers le camp. Elle les prévint d'ailleurs que les femmes de ce peuple avaient des croyances étrangers pour les inconnus, c'est alors qu'on groupe de sept ou huit femmes entoura les hommes du groupe, leur portant des colliers au cou avant de les embrasser.

Eri, sur ses gardes demande si elle devait les stopper mais il valait mieux les laisser faire et n'agir qu'en cas d'ultime danger, le groupe reprit donc sa route après cet étrange moment. La traversée du camps continua, et les konohajins purent observer comment s'organisait la vie pour ce peuple qui lui répondait par des regards intrigués mais un comportement très ouvert, social.

Les shinobis de la Feuilles atteignirent enfin leur objectif et la jeune fille les invita à entrer dans la tente où les attendaient le chef de ce peuple. Keiji rentra sur les traces de Yusei et Takeo met le reste des konohajins dut rester en dehors afin de surveiller les alentours et éviter un piège. Question de sécurité.

L'homme au centre de la pièce, et qui devait être le père de leur accompagnatrice prit la parole et les salua avant de leur expliquer qu'il comprenait la raison de leur passage ici, et qu'ils avaient décides de leur coté l'envoi d'une délégation auprès du Daimyo de Hi.

Keiji salua avec respect ces interlocuteurs avant de commencer à répondre au chef du clan, il laissera bien sur la parole à Yusei et Takeo qui pourrait compléter ces dires.

- Merci de nous recevoir et effectivement vous n'avez pas tort, nous avons bien été dépêché pour cela. Cependant, je tiens à vous prévenir que c'est au Kage de s'occuper de la sécurité intérieure, il sera donc la seule a pouvoir vous offrir un droit de passage ou de séjour.

Peut etre que cela n'était pas communs dans des pays tel que Kaze no Kuni, mais ici c'était l'Hokage qui décidait qui pouvait traverser, séjourner ou pas sur son territoire et Keiji voulait éviter que les nomades ne soient dans l'erreur.

Spoiler:

Pour l’heure, il était hors de question que notre groupe montre de l’agressivité envers les nomades qui se trouvaient devant nous. Après tout, comme s’évertuait à nous répéter notre Kage, nous n’étions pas en guerre contre tous les Kazejin, mais seulement contre Suna, et encore, ce dernier point était rapidement discutable… En effet, ce n’était que suite à l’entreprise de Kibo, ou Matsuno Yamuro, ou qu’importe son nom… Tout ça pour dire que nous n’avions aucun grief contre eux, et que comme l’avait précisé Takeo, nous étions surtout intrigués par le fait que cette caravane ait réussi à traverser les terres de Kawa sans la moindre encontre. Cela voudrait donc dire que le pays du Vent les a volontairement laissé passer la frontière ? Etrange…

Les corrections apportées, notamment sur ma mauvaise interprétation du terme « Guerrier », qui semblait assez différentes pour eux que pour nous en l’état des choses, nous pûmes pénétrer dans l’enceinte du camp. Dès lors, le Yamanaka qui dirigeait sa propre unité nous demanda à tous de rester en éveil pour une éventuelle embuscade. Pour ma part, je laissais cette tâche à mes collègues. Je le savais suffisamment compétents de leurs côtés afin de pouvoir surveiller les alentours et repérer toute menace. Même si pour l’heure, les membres de cette caravane ne nous ont montré aucune raison de nous méfier d’eux.

Alors que nous avancions, je vis un groupe de femmes, toutes tenants des sortes de bijoux, coutume qui servait à accueillir les visiteurs selon notre hôtesse. Voyant la plus vieille s’approcher, je pouvais deviner la difficulté de la tâche étant donné ma stature. Posant donc un genou à terre, je la laissai enfiler le collier autour de mon cou, jumelant avec celui de mon clan, et la laisser continuer cette « cérémonie » et de me relever pour continuer d’avancer.

Une fois une partie du village traversée, nous fûmes ainsi accueillis dans une tente bien plus grande que celle des autres. A l’intérieur, nous fûmes ainsi accueillis par un homme qui semblait être à la fois le père de la jeune femme qui nous a accueillis, mais également le chef du village. Une nouvelle fois, je demandais à Reiji de me confirmer les dires qui étaient en train de s’échanger dans cette langue étrange que je ne comprenais pas. Ils avaient beau parler un autre dialecte, la voix de l’esprit ne saurait mentir.

Elle nous annonça ainsi comme les véritables représentants que nous étions, sans mentir, de quoi assurer un dialogue honnête donc. L’homme le plus vieux de la pièce nous annonça ainsi qu’il avait prévu de prévenir Miko de la présence des nomades dans les lieux, mais Yamanaka Keiji se chargea de répondre à cette proposition, chose que j’acquiesçai de la tête avant de me tournai à nouveau vers le chef de clan. Un pas en avant, je mis mon poing dans ma paume et courbait l’échine pour le saluer avant d’accentuer les propos de mon collègue.

« - Comme l’a signifiait mon camarade, si c’est Konoha qui fut l’intervenant pour vous rencontrer et non des politiciens de Hi no Kuni, c’est pour la simple raison qu’il faut avant tout assurer la sécurité de notre pays avant de faire toute entrevue. »

Le temps de le laisser enregistrer l’information, je me tournai vers mes collègues afin de voir s’ils avaient quelque chose à ajouter sur ce point, avant d’enchaîner avec mes questions.

« - Tout d’abord, bien évidemment, j’aimerais savoir quelles sont vos intentions. Nous devinons que vous soyez d’origine du pays du Vent, donc quelles sont les raisons qui vous ont amené à pénétrer le territoire du feu, sachant que la Feuille et le Sable sont en conflit ? Nous désirions également savoir comment êtes-vous arrivez jusqu’à nos terres, ainsi que votre effectif assez détaillé. Enfin, bien évidemment, nous aimerions savoir en quoi une rencontre avec notre Daimyo vous serez, et le serait pour nous, bénéfique ? »

Une fois mes questions posées, je me tournai vers Takeo pour voir s’il avait autre chose à ajouter.

À défaut d’avoir prévenu de leur arrivée au préalable – ce qui aurait évité tout ceci – les nomades se montraient tous coopératifs, ce qui mine de rien facilitait grandement les choses. Imaginez comment les choses auraient pu être plus compliquées s’ils n’avaient pas été coopératifs. D’un autre côté c’était tout à leur avantage s’ils voulaient rester sur nos terres. Disons donc que cela montrait au moins leur bon-vouloir, c’était déjà mieux que rien. Après avoir échangés quelques formalités la jeune femme se retourna et fit quelque chose que je ne compris que quelques secondes plus tard lorsqu’une dizaine de petits suricates apparurent derrière la fille du chef. Je sentis immédiatement mes deux ninkens se tendre à mes côtés et je plaçai une main réconfortante sur chacune de leur tête pour les calmer. Bien que j’aie été moi aussi surpris par l’arrivée des petits mammifères, ils ne semblaient pas avoir de mauvaises intentions et repartirent sitôt arrivés. En guise d’explication, celle-ci nous expliqua qu’elle venait d’informer son père de notre venue. Ainsi elle était capable de communiquer avec ce petit troupeau de suricates avec aisance, s’agit-il d’une Dôbutsu comme Shisui-san?

Avant que je n’aie le temps de lui demander, celle-ci nous amena dans le campement lui-même pour aller rencontrer le chef des nomades ce qui nous permit en même temps de jeter un coup d’œil sur ce groupe de nomades qui, s’ils n’avaient pas nécessairement l’air pacifique, ne semblaient pas cachés quoi que ce soit. En chemin, notre guide nous informa des coutumes particulières que leur tribu avait et aussi nous ne devrions pas être choqués par ce qui pourrait arriver. J’arquai un sourcil, curieux de voir ce qu’elle voulait dire, et j’eus rapidement réponse à ma question muette lorsque nous vîmes plusieurs femmes arriver avec des colliers de fleurs. Celles-ci tournèrent autour de notre petit groupe tout en nous déposant les colliers autour de nos cous et nous ornant de joyaux. Une fois la petite cérémonie terminée – qui au final était bien moins pire que ce que j’aurais pu imaginer – nous continuâmes notre chemin jusqu’à une grande tente que j’identifiai tout de suite comme celle du chef. Bah oui, forcément que la plus grosse tente est pour la personne la plus importante.

Lorsque nous entrâmes, je découvris qu’une véritable assemblée nous attendait et ce n’est qu’en les observant tour à tour que je me rendis compte qu’il s’agissait de la famille du chef; il y avait ce petit air de ressemblance. Une fois que nous nous fûmes installés – Yusei, Keiji et moi-même de l’avant et nos subalternes derrière nous – elle parla encore une fois dans cette langue que je ne comprenais pas, sans doute pour l’informer de qui nous étions. Un court hochement de tête et son attention était entièrement dédié à nous. Encore une fois nous fûmes accueillis comme les Guerriers de Konoha, mais on nous avait expliqué plus tôt ce que cela voulait dire. Avec un accent que l’on pouvait couper au couteau, ce dernier nous donna son entière coopération pour que nous puissions faire notre travail et repartir sans anicroches. Par le fait même, ce dernier nous informa qu’il avait eu l’idée d’envoyé des messagers à la capitale pour cette même raison. Keiji intervint alors pour expliquer que si nous apprécions les efforts qu’ils mettaient pour coopérer c’était tout de même l’Hokage qui s’occupait de cette tâche et ça serait donc elle et non la Daimyô qui donnera accès à nos terres. Yusei-san renchérit alors en ajoutant que c’était elle qui s’occupait de la sécurité du pays en tant que dirigeant des forces militaires de Hi. Au moins, nous étions arrivés à temps pour qu’ils ne commettent pas cette bourde.

Parti dans sa lancée, le Yôgan ne tourna pas autour du pot et amorça sans plus attendre la raison de notre venue. En effet, nous avions été dépêchés afin de s’informer non seulement sur la source de chakra qui avait été repéré, mais aussi pour évaluer leurs intentions. Nous avions eu un aperçu du premier, mais mon coéquipier demanda des effectifs détaillés après avoir demandé pourquoi des nomades de Kaze viennent à Hi en vue des tensions entre les deux villages ninjas. La dernière question me semblait évidente puisque nous avions face à nous des nomades qui n’étaient pas bien informés de comment notre système fonctionnait, mais je me retins de le couper. Les regards se tournèrent alors vers moi et je déduisis que si j’avais quelque chose à rajouter c’était le moment.

- Sûrement qu’il a besoin de l’autorisation du Daimyô pour ce qu’il veut faire ici. Car je présume que ce ne sont pas seulement vos errances qui vous amènent jusqu’ici, n’est-ce pas?

Yusei-san avait assez bien résumé ce que je voulais savoir, mais j’avais déjà une légère idée – bien qu’il me manquait les détails – juste en sachant le peu que je savais déjà. Après tout, on ne cherchait pas à aller rencontrer un Daimyô pour une simple visite de courtoisie, d’autant plus lorsqu’il s’agissait de la première fois que ces nomades s’aventuraient jusqu’ici. Maintenant que je les avais orientés vers ce qui me dérangeait personnellement et que j’avais lancé la balle dans leur camp, j’étais curieux de savoir le véritable motif de leur raison.

Nos conditions avaient été données. Pour beaucoup de gens dehors, Konoha semblait être une nation qui étaient fermée à toutes formes d’interactions avec l’extérieur, pensant qu’avoir des frontières qui n’étaient pas faites de trous et trop grosses ouvertures et ne pas prendre à la légère le départ de traitres au village ou les terroristes à la nation était excessif. A cela, je leur répondrai que pour protéger son pays, des mesures doivent être faites, et que ce n’était pas de notre faute si nous avions travaillé plus dur que notre voisin afin de développer nos capacités. Et en conséquence, accepter que quiconque d’entrer et rester sur le territoire du feu était difficilement concevable sans que nous puissions nous assurer de leurs intentions.

A mes questions, la réponse du chef de la tribu me semblait… assez peu orthodoxe. En effet, il parlait du fait qu’il n’y avait normalement aucune frontière pour les peuples, que la terre appartenait à tous et qu’elle ne devait pas être divisée en « territoires imaginaires » pour séparer les hommes. Voilà une réponse qui manquait de bon sens à mon goût. Voilà bien la vision d’un homme qui ne se soucie pas des problèmes des nations. Dans cette ère de guerre, bien au contraire, les frontières se devaient d’être de plus en plus marquées par la présence de protections qui empêcheraient quiconque de s’approcher. Certains parleraient même de « construire un mur », mais cela serait aller trop loin à mon goût.

« - Vous avez votre vision des choses, et c’est une chose que nous ne pouvons que respecter… Mais c’est hélas non correspondant à celle de nos dirigeants de Konoha, qui ont établis des lois pour la protection des peuples de la nation du Feu. »

Simplicité et humilité qui composaient ma voix, je lui faisais ainsi comprendre que leur façon de penser ne correspondait qu’à eux et eux seuls, et qu’en aucun cas nous étions obligés de nous mettre à leur niveau. Ils continuèrent ainsi en nous avouant que leur but était… Totalement absent. Ils ne se contentaient que de se balader à droite et à gauche sans intention réelles. Voilà une chose que je ne comprendrais réellement jamais. Il était vrai qu’on me qualifiait sans doute de trop sérieux, que je ne faisais jamais quelque chose sans en retirer une conclusion, mais tout de même… Un regard lancé vers Yamanaka Keiji pour la véracité de ces dires que nous passions à une autre réponse : le détail de leurs effectifs.

Avant qu’ils ne continuent plus loin, je levai la main pour les interrompre, avant de sortir de l’intérieur de ma veste un calepin, mon éternel calepin de voyage. Il était beaucoup moins remplis que dans mes jeunes années, ou mon insouciance me donnait envie de noter tout ce qui tomberait sous mon regard. Aujourd’hui, beaucoup moins… Mais je m’en servais tout de même quand l’occasion se présentait. Une fois les effectifs notés, tous les effectifs, je rangeai le calepin après en avoir arraché la page sur laquelle le tout était écrit, et attendait la suite de la conversation. Ce fut à nouveau le chef de la tribu qui prit la parole, rajoutant une nouvelle fois qu’ils voulaient juste quitter le pays du vent sans attendre. Départ précipité ou exil ? Tel était la question pour l’heure.

On nous offrit également des boissons qui pourraient nous servir de détente. Au moment de l’avoir en main, je décidai juste de humer le parfum en me demandant de quoi il s’agissait. L’idée du poison ne m’était pas venu, je n’étais pas non plus parano à ce point. Une interruption se fit, alors qu’une gamine s’approcha du responsable du clan pour lui glisser quelques mots à l’oreille. Ce dernier se tourna alors vers nous pour nous inviter à une soirée à passer avec eux lors d’un banquet. L’offre était intéressante, mais nous devions établir le contact le plus rapidement possible avec Konoha pour leur prévenir de notre activité ainsi que faire notre rapport. Un choix devait se faire, et étonnamment, je me mis à boire le breuvage instinctivement pour m’aider à penser. Soupirant une fois, je répondis à la place de mon groupe.

« - L’offre que vous nous faites et pour le moins intéressantes. Nous aimerions en effet en apprendre plus sur votre peuple si possible. Cependant, notre chef nous demande également de faire un rapport aussi vite que possible, afin d’éviter de l’inquiéter. Nous ne voudrions pas que vous soyez mis dans une situation délicate. »

J’acceptai ainsi leur proposition pour éviter de faire trop de vague. C’était la moindre des choses. Nous étions venus les déranger pour leur indiquer un départ immédiat (même si c’est eux qui sont rentrés sur notre territoire), autant se montrer non-hostile. Cependant, nous ne pouvions laisser les choses en plan. Le protocole avant tout, c’était une des lignes de conduite d’un bon soldat, du moins, de mon point de vue. Tournant la tête vers le Yamanaka un bref instant, je repris la parole en m’adressant au chef, montrant de ma paume ouverte l’homme.

« - Notre camarade ici présent, Keiji-san, rapportera votre entrevue auprès de notre Hokage avec son unité. Nous pourrons ainsi gagner du temps afin de décider plus facilement de la suite des évènements, et peut être accélérer les choses pour vous permettre de rencontrer notre Daimyô. Je ne promets rien du tout, loin de là, mais je pense que vous serez d’accord que mettre un fin mot à cette histoire rapidement permettrait à tout le monde d’être content. »

Continuant de boire mon breuvage pour le finir, je me levai pour donner à Keiji le papier que j’avais griffonné, pour qu’il puisse le transmettre à Mizuki. A la suite de cela, je me tournai brièvement vers Takeo et le chef pour continuer.

« - Takeo-san et moi-même serons en revanche enchantés de participer à cette soirée. De plus, je doute que nos camarades eut le temps de tous vous ausculter, si vous êtes si nombreux. C’est peu de choses, mais nous devions vous offrir quelque chose pour le dérangement. Sur ce, nous allons vous laisser. »

Mon poing dans ma paume, je me courbai légèrement en avant pour les saluer, avant de sortir de la tente. Comme je m’y attendais, le reste des unités non occupées était toujours là, sans doute à scruter les horizons à l’aide de leurs dons sensoriels respectifs pour avoir une vue de l’ensemble de la situation. Je laissais ainsi les autres chefs d’unité communiquer la nouvelle à leurs propres hommes, et me mis à attendre tout en faisant le point de la situation avec Reiji et Kuroba, Chôbi-sensei étant encore dans les tentes à ausculter.

Feat.:

Si notre rectification se voulait simplement à titre informative – après tout nous voulions tous que les choses se fassent dans l’ordre des choses – notre hôte ne vit pas celle-ci du même œil. Certes, les mots n’avaient peut-être pas été les mieux choisis, mais au moins ils étaient clairs : quiconque entrant sur les terres du Feu, d’autant plus avec un nombre comme le leur, devaient passer sous la loupe de Konoha; nous ne ferions pas très bien notre travail autrement. Malheureusement pour nous, la philosophie nomade de cette tribu semblait aller en totale opposition avec le régime féodal qui gérait le Yuukan. Selon lui, personne ne devrait vivre avec les frontières qui avaient été établies et que nous devrions tous habiter sur une même planète. Loin de moi l’idée d’aller contre cela, je venais bien moi-même d’un clan de nomade, mais il était naïf de penser que l’on pouvait se balader n’importe où avec cela comme seul argument. Quand bien même eux étaient restés nomades, le monde autour d’eux ne l’était plus et ce n’était certainement pas au monde de s’adapter à eux. Afin de désamorcer la situation qui pouvait rapidement dégénérer, Yusei-san expliqua simplement que malgré nos opinions respectives ce n’était pas de notre ressort et que des protocoles avaient été établis. J’hochai simplement de la tête pour aller dans le même sens que lui et faire comprendre qu’il y avait certaines obligations desquelles on ne pouvait se dérober.

Les paroles du Yôgan semblèrent finalement faire effet sur le chef de la tribu, qui se plia aux lois de Hi, mais qui nous informa que sa fille nous accompagnerait à notre retour à Konoha afin de discuter avec l’Hokage. Une petite partie de ma conscience me souffla que cela risquerait d’être difficile, mais je la laissai dans le coin qu’elle était et attendis plus tard pour soulever ce point avec Yusei. Une fois ceci réglé, ce dernier y alla avec les questions qu’il avait sur la tribu – à savoir leurs intentions et leurs effectifs – ce à quoi on nous répondit candidement qu’aucune motivation ne les amenait à Hi. J’arquai le sourcil devant cette réponse et continuai d’écouter le jeune homme qui avait pris la suite de celui qui devait être son père pour nous expliquer qu’en fait c’était l’instabilité de Kaze qui les avait amenés ici. Eh oui, il avait beau dire que le vent avait décidé de ci ou de cela et il pouvait nier leur connaissance des conflits militaires, je pouvais tout de même lire entre les lignes et comprendre qu’ils avaient décidés de venir à Hi puisqu’ils considéraient notre nation comme plus sécure pour leur tribu. Je ne croyais à une coïncidence comme quoi ils avaient soudainement décidé de voyager de Kaze à Hi alors que les deux nations sont loin d’être en bons termes. Je le concède, le conflit implique plus Suna et Konoha que leur nation respective, mais qu’elles le veuillent ou non elles étaient impactés par cette querelle entre leur forces militaires et cela se voyait à travers le pays entier. Il ne me fallait pas plus de doutes pour me concentrer sur ce jeune homme. Bientôt, les bruits autour de moi s’estompèrent alors que ma concentration était totalement vouée à mon nez et je pus finalement sentir les moindres effluves de l’homme. Son haleine, sa sueur, le sébum qui suintait de sa peau… l’odeur sèche du désert de Kaze, cette odeur délavé par l’exposition constante au soleil… Plus aucune odeur n’avait de secret pour moi et bientôt je focalisai sur les odeurs que je cherchais en particulier : une sécrétion un peu plus importante de sueur, mais surtout l’odeur nauséabonde du mensonge, cette odeur que dégage celui qui parle en sachant pleinement qu’il sort des faussetés. Si jamais cet homme mentait sur ces connaissances géopolitiques, j’allais le sentir.

Mon étude terminée, je revins à la discussion au moment où Yusei rangeait son calepin – quand l’avait-il sorti? – et que le chef de la tribu reprenait la parole nous assurant de nouveaux qu’ils voulaient simplement vivre en paix sans demander ni donner rien à personne. Je pouvais comprendre ce désir ayant longtemps vécu ainsi aussi étais-je enclin de leur laisser, mais je ne pouvais laisser de côté mon devoir de shinobi. Avant de pouvoir leur autoriser quoi que ce soit, il fallait s’assurer qu’ils n’apportaient aucune menace pour Hi et ses habitants. Tout semblait maintenant avoir été dit et il fallait seulement que nous discutions des paroles du chef entre nous. Heureusement pour nous, Keiji avec nous nous permettait de faire cela télépathiquement. Pendant que nous pesions le pour et le contre de chaque options, on nous apporta et quelque chose à boire et après m’être assuré qu’aucune odeur louche ne flottait au-dessus de la tasse j’en pris une gorgée. Soudainement, la voix du vieil homme retentit dans la tente, nous invitant à rester ici pour la nuit et repartir le lendemain. Cela changeait les choses et nous nous concertâmes une fois de plus avant de leur donner notre réponse. Nous acceptions volontiers leur offre, cependant l’un de nous devra repartir pour Konoha. Si c’était pour aller faire un rapport à Mizuki-sama, c’était également pour accélérer le processus, car demain nous aurons certainement une réponse de notre Hokage au lieu de partir à sa rencontre. Lorsque Yusei mentionna mon nom, j’hochai lentement la tête pour confirmer ses dires.

- Cela sera un plaisir de passer la soirée en votre compagnie. Je suis impatient d’en apprendre plus sur votre tribu.

En effet, maintenant que les sujets lourds étaient passés et que nous allions pouvoir passer une soirée relativement tranquille – à voir l’accueil qu’ils nous avaient fait je me doutais qu’ils avaient quelques trucs au programme pour nous – j’avais hâte de découvrir les us et coutumes de cette tribu et de comparer ceux-ci aux miennes. Mais avant, je devais débriefer mon unité sur la suite des choses. Lune sembla aussi emballée que moi à l’idée de passer la nuit à la belle étoile, mais Shiro, qui depuis son arrivée à Konoha était devenu un peu douillet, pesta pour lui-même. Malheureusement pour lui, il n’avait aucun mot à dire sur l’histoire. Hisoka était toujours quelque part à travers le campement, mais rien ne pressait de l’informer que nous restions ici pour la nuit puisque j’avais, comme de fait, toute la nuit pour le lui dire. Attendant autour de mes coéquipiers, je me demandais bien quelles autres surprises ils nous réservaient.

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