L’opération s’était bien déroulée au final. Mizuki lui avait raconté les complications qu’elle avait dû affronter lors de celle-ci, arrachant un petit sourire à la quadragénaire toujours plus reconnaissante et fière de sa pupille au fur et à mesure que les saisons passaient. Cela faisait maintenant une poignée de jours qu’elle s’était réveillée de l'anesthésie, et bien que le corps médical continuait de craindre une rechute, elle avait réussi à sortir de l’hôpital, décidant de séjourner dans un endroit plus tranquille et accueillant pendant son séjour forcé dans son ancien village.

Se prélassant autant qu’il lui était permis au sein de la station thermale, elle devait s’avouer de plus en plus convaincue pour continuer l’expérience à la capitale, en fréquentant l’un des nombreux établissements existant, ou bien de manière plus sûre, en construisant ses propres thermes comme elle en avait parlé avec Yusei pour le taquiner lors de leur combat.

Oh Kihran, tu tombes bien, apporte moi la clochette qui devrait se trouver sur la petite table à côté.

Confortablement installée jusqu’à présent dans un bain de boue chaud, ses insectes s’étaient barricadé à l’intérieur de son corps, lui permettant de pleinement apprécier ce moment de détente qu’elle expérimentait pour la première fois. Bichonnée au possible dans ce spa, elle avait pu enfin se relâcher, mais restait néanmoins une kunoichi, sentant quand même l’arrivée du rouquin, qui n’avait de toute façon pas vraiment caché sa présence surtout lorsqu’il s’était adressé à elle. Aveuglée par les tranches de concombre posées sur ses yeux, elle attendit que le rouquin se retourne vers elle pour lui tendre la clochette pour s’amuser un peu et détendre l’atmosphère à l’aide d’un tour de passe-passe que son affinité lui permettait de faire.

Non non tu ne me déranges, comme tu peux le voir, mon emploi du temps n’est pas réellement chargé, on m'a simplement dit de me ménager et j'applique ce conseil à la lettre comme tu peux le voir.

Arrêtant son petit manège, elle se munit du petit instrument en cuivre qu’elle fit retentir afin d’appeler la servante qui était à ses petits soins depuis son arrivée ici.

Ah Hak -fit-elle alors que la femme aux traits sévères entrait- pourriez-vous préparer un deuxième bain pour Kihran ici présent ? Rien qu’à l’entendre, il m’a l’air d’avoir grand besoin de se détendre. Kihran, suis Hak, elle va te donner de quoi te changer tout en préparant tout cela. Joins-toi à moi. Ce n’est pas une demande, allez hop hop hop.

Kihran disparut, le temps que le bain de boue soit préparé et chauffé, et que lui-même soit douché, rincé, changé. Une fois le jeune homme de retour et allongé de force à côté de l’Aburame par la servante qui comptait bien satisfaire les envies de sa maîtresse qui la payait grassement, cette dernière reprit.

Si l’envie te prenait de manger les tranches de concombre ... n'y pense plus. Le masque a un goût affreux mais est très bon pour la peau. De quoi les faire toutes tomber sous ton charme après ça. Et dis-moi, comment vont les amours, l’académie et la famille ?

Ils étaient à peine à un mètre l’un de l’autre et entre deux phrases, seuls le bruit de la vapeur qui émanait des deux bains, et celui des braises qui chauffaient en dessous dérangeaient le silence reposant. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas revu son élève qui avait également beaucoup grandi et mûri depuis la première fois qu'elle l'avait rencontré (bien que non, elle n'avait pas encore posé les yeux sur lui). Elle n'était pas suffisamment arrogante pour penser que c'était grâce à elle que Kihran et Mizuki avaient si bien tourné, mais était contente de se dire qu'elle leur avait au moins montré la voie et offert des opportunités qu'ils avaient par la suite eux-même mérité.

J'ai appris pour Nami no Kuni et les différents examens ... Du très bon travail tout ça. J'espère que tu t'en rends compte. Mais j'y pense, que puis-je faire pour toi à part radoter comme je le fais ?

Confortablement installée, elle écoutait son ancien élève lui répondre, initialement embarrassé de la situation dans laquelle elle l’avait précipité rien qu’à entendre l'intonation de sa voix. Affichant un petit sourire amusé, elle le laissa répondre à ses différentes questions. Ainsi donc Kihran avait pour but de détrôner Ryoishiro ? Le vieux loup commençait en effet à avoir fait son temps … Ses pensées dérivant sur Cho et Mizuki, l’Aburame se promit de toucher deux mots à la première, sous peu, concernant l’avancement de leur affaire qu’elles avaient commencé il y avait de cela quelques mois déjà.

Allant pour demander à l’Hayashi ce que son grand-père lui avait répondu, Miko se tût finalement, bercée qu’elle était dans son bain. Il fallait à cela ajouter que Kihran ne la laissait pas réellement surenchérir, enchaînant avec l’Académie et les partenariats, et traitant également d’Ame et Nami … Elle allait d'ailleurs devoirs les contacter d'ici peu et arrêter de repousser l’affaire.

Silencieuse, elle sentit un soudain malaise s’installer alors que le corps de l’Hayashi semblait se raidir sous la pression. Impassible, elle attendit la suite, rompant finalement son masque de neutralité pour hausser les sourcils d’étonnement … avant de commencer à d’afficher l’ombre d’un sourire qui s’élargit davantage en peu de temps.

Je … Merveilleux. Toutes mes félicitations Kihran.

Peu de réaction, cependant son sourire bienveillant perdu devant elle, l’Aburame qui gardait ses cucurbitacées sur les yeux rayonnait à cette nouvelle qui paraissait bienheureuse vu la pointe de bonheur dans l’angoisse affichée du rouquin. Faisant tinter la clochette, Miko demanda à Hak d’apporter de quoi fêter l’heureuse nouvelle.

Mais dis-moi … Mizuki ? … Non … Elle serait sûrement venue avec toi. J’ignorais que tu fréquentais quelqu’un … Mais je suis ravie pour vous. Qui aurait cru qu’en si peu de temps, tout te sourirait autant.

La servante revint avec une bouteille de champagne et deux flûtes, remplit les deux verres puis laissa la bouteille dans son seau non loin d’eux. Levant son verre devant elle, l’Aburame aveugle trinqua dans le vide.

À toi, ta compagne et votre futur enfant, que celui-ci grandisse entouré des siens, dans la paix et la sécurité.

Entre temps Kihran lui avait assuré que ce n’était pas Mizuki, n’ayant pas le temps de déblatérer d’avantage. Se remémorant ses correspondances avec Natsuki, Miko fut prise d’une pensée soudaine.

Oh ! … Est-ce qu’à tout hasard, ce ne serait pas l’élève de Natsuki ? Il m’avait confié qu’elle fricotait beaucoup. Chiasa doit être aux anges. Cela fait maintenant un bon moment qu’elle envisageait de te caser pour assurer sa descendance … Tout comme Cho s’inquiète pour Mizuki … Tu en es content n'est-ce pas ?

Plissant légèrement les sourcils, Miko ne comprenait pas où l’Hayashi voulait en venir, tout comme elle n’arrivait pas à mettre un visage sur le nom de celle qui avait ravi le cœur de son ancien élève. Embêtant pour elle et pour lui. Pour Mizuki aussi étant donné que c’était son élève et qu’elle aurait dû y accorder un minimum d’intérêt. Quelle Kage … Oh. Oh !

Ah, l’examen Chûnin oui oui. Cheveux bleus, Gogyou suiton … Le béguin pour un Sunajin ?

Elle n’avait plus le nom du Sunajin en tête, n’ayant jamais été des plus impliquées dans ce genre de gossips. Elle se souvenait juste avoir surpris Kihran en train de se donner en spectacle devant une poignée de Sunajins et ladite fille. D’ailleurs, était-ce le mégot qu’elle lui avait jeté sur le crâne qui l’avait fait commencer à fumer ?

Sans grande surprise ça n’aura pas duré. J’espère que c’est d’ailleurs en partie ma faute, pour être devenue un monstre à abattre aux yeux de leur Kazekage. Tous mes vœux de bonheur en tout cas… Cependant, je ne suis pas très familière avec tout cela mais … Ne risque-t-il pas d’y avoir des complications ?

Retirant ses concombres, l’Aburame plissa des yeux inquiets en direction de l’Hayashi.

Je ne suis pas particulièrement familière avec le pouvoir des Gogyou mais … il me semble qu’à l’accouchement, la mère ne survit jamais bien longtemps … sans compter que Yell elle-même pourrait représenter un risque pour votre enfant si elle venait à utiliser ses pouvoirs. Cela peut te sembler extrême, mais la priver de son chakra permettrait d’augmenter les chances d’éviter une fausse couche … Que ce soit par réflexe, habitude ou autre, une seule erreur et ce serait déjà trop tard…

… Et vous le regretteriez toute votre vie. Tout comme elle-même se sentait responsable de sa propre fausse couche qui l’avait privé définitivement de tout espoir de fonder son propre foyer. Réprimant son mal être soudain, Miko regarda Kihran attentivement.

Avez-vous déjà pensé à tous les … à côté ? Je suppose que Yell va mettre en pause sa carrière de shinobi pour l’instant, mais après ? Où vivrez-vous également ? Combien de mois avez-vous encore pour préparer comme il se doit l’arrivée du petit nouveau ? Et le mariage ? Sans compter que le clan Hayashi risque d’être beaucoup plus réfractaire à ton intérêt pour la position de chef de clan malgré les appuis dont tu disposes. Cela dit, j’ose penser que votre fils ou votre fille bénéficiera de la meilleure éducation possible.

Petit clin d’œil à Kihran, elle avait conscience de le presser de doutes et d’interrogations mais qu’y pouvait-elle. Le rouquin était l’un de ses protégés. Qu’il soit correctement préparé relevait de ses impératifs.

Haussant un sourcil, l’Aburame regarda son ancien élève qui avait définitivement beaucoup trop pris ses aises allongé de la sorte à ses côtés. Il fallait tout de même mettre les choses au clair. Elle l’appréciait beaucoup, mais bon …

Vieilles branches ? Geindre ? Kihran, si tu souhaites réellement devenir chef de ton clan, il va falloir que tu montres un peu plus de respect envers tes anciens … Peut-être es-tu trop jeune après tout. Perpétrer les traditions familiales dans le respect en guidant les siens n’est pas donné à tout le monde, il faut beaucoup de maturité pour cela. Et surtout, bien que ta fougue puisse être un avantage, c’est également l’une de tes plus grandes faiblesses pour un tel poste. Le clan Hayashi … disons que le clan Hayashi ne changera pas en un jour.

C’était la moindres choses qu’elle pouvait dire sur ces pseudo-aristocrates bien-pensants.

Toute cette affaire avec cette jeune Gogyou prendra du temps pour se faire accepter. D’ici là fais preuve de déférence à l’égard des autres Hayashi au lieu de t’imaginer déjà virer les plus croulants d’entre eux. Chiasa a beau être une femme de caractère, si tu t’embourbes, elle ne pourra pas te porter à bout de bras.

Sortant ses bras du bain, elle les posa sur les rebords avant de décréter à l’attention du rouquin la suite.

Mariage au printemps sinon hein ? Quelle originalité. Mais bien évidemment je viendrai. Quant à passer vous voir … Il va falloir que je rentre sous peu. Probablement une autre fois. Cependant, mes portes vous restent également ouvertes dans le cas où à l’inverse vous seriez de passage.

Petite pause avant de se frotter légèrement les mains. Le métal était brûlant. Et enlever la terre de la prothèse allait être une horreur … Heureusement qu’elle disposait d’une armée de nanoinsectes.

J’espère que tout ceci t’a permis de te relaxer de toute cette agitation ambiante en tout cas. Et maintenant tu peux partir. J’aimerais sortir à mon tour.

Fermant les yeux comme si elle se rendormait alors qu’elle congédiait le garçon, elle l’interpella une dernière fois alors qu’elle l’entendait sortir puis s’éloigner.

Oh et Kihran. Je suis contente que tu ne sois au final pas devenu le nukenin que tu promettais d’être durant tes si nombreuses phases rebelles à l’époque. Tu as fini par bien tourner.

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