Alors que je passais devant le quartier de mon ancien clan, mon regard fut soudainement attiré par cet homme assis à même le sol juste devant la route qui conduisait la ou vivait les Hayashi. Mon premier réflexe fut d'arrêter de marcher et le second de plisser les yeux pour observer la curiosité que j'avais en face de moi.

Cet homme, je ne le connaissais pas, mais j'avais déjà croisé son chemin, sur un terrain d'entrainement plus exactement alors que je m'entrainais à la maîtrise du Genjutsu avec un chien de la clinique vétérinaire.
L'individu en question m'avait interrompu de façon plus ou moins courtoise pour me provoquer. Provocation que j'avais évité et qui m'avait valu en définitive une nouvelle balafre qui avait disparut depuis un moment maintenant. Malgré tout, je n'en gardais pas forcément un très bon souvenir. J'aurais sans doute préféré l'éviter mais l'écriteau devant lui attirait mon regard.

Faisant comme ci de rien n'était, je m'avançais droit devant, passant devant lui et me risquant malgré tout un coup d'œil pour en lire le contenu.

Un sourire se dessina sur mon visage alors que je marquais finalement un temps d'arrêt, avant de m'approcher de lui et de m'asseoir, jambes croisées en face. Mon regard se plongea dans le sien et je restais un long moment immobile, sans rien dire avant de finalement prendre la parole :

"Vous montrerez vous plus poli aujourd'hui ? Ou dois-je m'attendre à un comportement identique à la dernière fois ?"

Je souriais de façon clairement moqueuse. Je fis un petit signe de la main derrière moi, désignant le quartier :

"Les Hayashi sont un peu trop dignes pour venir se rouler dans la poussière … Je ne suis même pas sûre qu'un seul d'entre eux est eut la décence de lire votre écriteau."

Enfin, moi j'étais là quand même, mais je n'étais pas sûre que l'on pouvait encore vraiment me considérer comme une membre de ce clan. Un sourire beaucoup plus sincère et surtout beaucoup plus timide illumina quelques secondes mon visage et mes pupilles avant que je ne baisse les yeux vers les graines que le jeune homme avait disposé devant :

"Qu'est ce donc ?" Demandais-je alors avant d'en saisir une dans mes mains.

La cosse était sèche et les graines étaient d'une légèreté étonnante, mais je ne connaissais pas ces dernières. Une espèce nouvelle ? Ou alors peut être inconnu de notre continent. Une petite ride montrant que je réfléchissais barra mon front alors que je fronçais les sourcils pour observer l'homme masqué, attendant des réponses de sa part.

Je levais les yeux au ciel face à sa remarque. Ainsi donc, nous voici l'un face à l'autre, tous deux dans la poussière générée par ce chemin terreux. Je ne le regardais plus, non, c'était les petites baies que j'observais. Je faisais toujours rouler l'une d'entre elles entre mes mains sans pour autant parvenir à en identifier la contenance. Une grimace se dessina donc sur mon visage :

"Il faut bien que quelqu'un vous vienne en aide de toute façon, sinon vous passeriez la nuit ici… Donc !"

Sans lui demander l'autorisation, je me penchais en avant vers lui et je me saisis d'un kunaï dans son vêtement. Oui, ce fameux kunaï qu'il avait hésité à dégainer quelques secondes plus tôt. Je tendis la graine face à moi, le regardant au travers elle :

"Pour la science ! Et surtout pour voir ce qu'on peut faire pour les autres !"

C'était plus un avertissement qu'autre chose de ce qui allait suivre car n'y d'une, n'y de deux, je coupais la graine en deux, la sectionnant nettement dans sa longueur, l'ouvrant ainsi en deux pour voir ce que l'on pouvait faire. Un rapide examen des deux faces me permit de constater, malgré mes maigres connaissances, que l'intérieur n'était pas humide et donc, pas pourri. De plus, l'embryon était lui toujours présent et bien blanc. Il n'était pas sec. Un mince sourire se dessina sur mon visage :

"Je ne suis pas une experte, du moins je n'en ai pas les prétentions, mais de ce que je peux voir ces graines me semblent parfaitement saine. Peut-être pas aussi jolie et gonflée que l'on l'espérerait, mais elle me semble parfaitement viable ! Qu'est-ce qui vous fait penser qu'elles sont malades ?"

Oui, parce que je me doutais bien que s'il avait demandé l'avis des Hayashi, ce n'était pas seulement parce qu'il avait oublié de les mettre dans la terre, d'arroser et de patienter… Quoi que… À bien y regarder ? Mon regard se fit plus profond durant quelques secondes.

Je ne répondais rien à sa première remarque et pour cause, j'étais beaucoup plus intéressée par les précieuses baies qu'il désirait tant sauver, plutôt que par son humour assez spécial. Cela m'intriguait qu'un homme comme lui soit aussi intéressé par de simples graines. La découpe se fit rapidement, malgré une nouvelle remarque moqueuse qui me laissa de marbre :

"Vous préférez que je vous laisse, vous débrouilliez seul ?" Lui répondis-je en retour.

Après tout, c'est lui qui désiré de l'aide, pas moi. Je ne connaissais pas ses plantes et surtout, je n'avais aucune idée du mal dont-elles souffraient sans de plus amples explications, explications que je ne tardais d'ailleurs pas à recevoir durant le bref intermède ou le jeune homme m'expliqua qu'elles étaient les vraies causes de son problème. Nous y étions donc et il m'était désormais beaucoup plus facile d'identifier le problème maintenant que j'avais la cause de cet étrange mal :

"Une perte d'efficacité… Hum … Étrange en effet !"

Les paroles du jeune homme étaient, en effet, assez précises. Je ne pouvais donc pas avoir de réel doute sur ce qui se passait, mais ne pouvait pas vraiment lui en donner la raison. J'avais surtout besoin de beaucoup de précision que ce que j'avais actuellement, aussi, je redressais la tête pour croiser le regard de l'homme masqué, puis, croisant les bras, je lui demandais :

"Où cultivez-vous ces plantes ? Il est possible d'en voir les pousses et les arbres sur lesquels vous ramassez, car je suppose que ceci ne sont que des… Échantillons non ?"

J'espérais cependant, parce que si c'était tout ce qu'il lui restait, il nous serait bien plus difficile que prévu de résoudre son problème. Je me redressais alors, me remettant sur mes pieds et attendant donc que le va-nu-pieds en face de même. J'avais de toutes façons besoin de bouger, rester devant le quartier de mon clan était des plus inconfortables au vu de ma position actuelle.

J'étais patiente, mais je ne manquais pas de constater le gêne évidant qu'éprouver le va nu pied à l'idée de me conduire dans sa demeure. Sur le coup, j'aurais été du genre à faire une blague pour détendre l'atmosphère. Un peu comme ça :

"Relax mec ! On va juste voir tes plantes hein, je ne vais pas te demander de me faire grimper aux rideaux !"

Bien entendu, je m'abstins de ce genre de remarque et je le suivais docilement, non sans marquer une certaine curiosité lorsqu'il m'annonça de le suivre à la trace.

Nous avions contourné le quartier Yamanaka et à présent, nous nous avancions dans ce qui semblait plus ressembler à un terrain vague. Arquant les sourcils, je ne fis cependant aucune autre remarque que :

"D'accord !"

Avant de sautiller exactement dans ses traces comme il me l'avait fait remarquer. L'intérieur de la maison, tant bien que l'on puisse véritablement appeler ça une maison, était vide. Mais genre, vraiment vide. Je retins une nouvelle remarque et je me contentais de le suivre au travers des pièces toutes plus sombres les unes que les autres. Que faisions-nous ici ? Les plantes devaient vivre à l'extérieur et pas calfeutrer dans une maison avec pour seule clarté, des lumières artificielles.

Arriver dans la pièce ou se trouvaient les pots, je ne fis aucune remarque sur ce que j'aurais pu trouver qui concernerait la vie du jeune homme. Non, uniquement sur ce que je voyais devant moi et sur l'état de santé des végétaux :

"Ah ben voilà… Tout s'explique !"

Je tournais mon regard vers le jeune homme, un regard froid et mauvais :

"Vous êtes un homme, vous avez besoin de plusieurs choses pour survivre : de l'eau, de la nourriture, des liens sociaux"

Je me raclais la gorge, puis je m'approchais de l'une des plantes, observant ses feuilles, puis tâtant l'humidité de la terre dans laquelle elle reposait. Puis un nouveau soupir sortir de ma gorge :

"Si au lieu de vous donner de la nourriture, je vous nourris uniquement avec de la poudre composite qui est censée la remplacer, cela va vous permettre de survivre certes, mais vous allez finir par vous affaiblir et dépérir ! C'est ce qui se passe ici ! Je n'ai pas besoin d'être scientifique pour comprendre ce qui arrive à vos plantes !"

Je poussais un grognement et sans lui demander son avis, j'attrapais deux pots et je pris la direction de la sortie de la maison. Tant pis pour les pièges, s'il était si inquiet pour ses précieuses plantes, il avait plutôt intérêt à faire en sorte qu'il ne m'atteigne pas. Pour l'heure, je devais me dépêcher de sortir ses plantes afin de leur faire voir un peu la vraie lumière du soleil.

J'étais, on ne peut plus, furieuse contre l'attitude de ce jeune homme. Ces plantes étaient malades ? Non-non, elles étaient juste en train de dépérir, car il les élevait artificiellement. La réponse était aussi claire que de l'eau de roche. Je m'approchais de la porte d'un geste furieux, portant toujours dans mes bras deux pots de plantes.
Dans ma hâte, je ne fis même pas attention et je marchais inconsciemment sur le fil à l'entrée du petit bouiboui dans lequel il habitait. De la chance, c'est ce que j'eus lorsque trois kunaïs fusèrent juste devant moi, effleurant au passage mes mains avant d'aller de planter sur un mur non loin de l'entrée.

Un souffle glacial me pétrifia alors quelques secondes et je sentis comme des gouttes de sueur dégoulinaient lentement de mon cou. J'eus alors la bonne idée de ne pas poursuivre plus loin mon chemin, mais plutôt d'attendre que l'homme masqué me rejoigne à son tour, les bras chargés également de deux pots contenant eux aussi des plantes. Une petite remarque acerbe traversa ses lèvres, mais plutôt que de faire une remarque, je le laissais passé devant moi, faisant comme-ci de rien n'était face au piège que j'avais malencontreusement activé. Plutôt que d'attendre une moquerie, je le laissais me guider tout en lui donnant une instruction :

"Il faut trouver un terrain dégagé…"

Je sautais en suivant ses pas, prise de court, j'attendais de trouver une certaine stabilité :

"Enfin, je veux dire un endroit sans piège ! On va les poser là en attendant puis sortir tous les pots ! Ensuite, j'aimerais que vous me parliez un peu du pays d’où proviennent ces plantes ! La topographie du lieu ! Sa végétation ? Son climat ! Tout cela va nous aider à leur faire retrouver force et santé !"

Pfiouu, nous arrivions enfin dans un petit espace dégagé. J'y déposais mes pots et j'effectuais les deux trois voyages nécessaires en compagnie du Yamanaka pour transporter l'ensemble des plantes tout en écoutant ses explications.

Nous avions finalement fini par sortir tous les pots de fleurs de la maison sans déclencher de nouveaux pièges. Le Yamanaka semblait doué d'une certaine mémoire pour retenir avec autant de précision l'emplacement exact de chacun des mécanismes destinés aux intrus. Je ne faisais donc aucune remarque sur cela et puis, pour continuer dans ce que nous étions en train de faire, je me contentais d'observer la dizaine de pots en face de moi pour voir à la lumière réelle à quoi il ressemblait tout en profitant des explications du va-nu-pieds.

Il était désormais beaucoup plus facile pour moi d'identifier le mal dont souffraient ses plantes et je ne tardais pas à l'exposer au jeune homme :

"Elle sont habitué à un climat difficile, mais vous le rendez encore pire pour elle, et cela, en croyant bien faire !"

Pour se faire, je touchais le pied de l'une des plantes et enlevé un brin de terreaux pour le montrer au jeune homme :

"Humide … Beaucoup trop humides alors que se sont des plantes habituées à souffrir du manque d'eau. Vous les avez noyées ! De plus, elle apprécie la lumière du soleil ! Nous avons la chance d'en avoir énormément à Konoha, il ne faut pas les en priver ! Et puis il faut changer doucement leur environnement afin qu'elle s'y adapte ! Non seulement, elle pourrait retrouver leur vigueur, mais aussi développer une nouvelle forme de résistance beaucoup plus importante que celle qu'elles ont connue dans leur habitat naturel !"

Je tournais un regard vers le jeune homme :

"C'est un travail de longue haleine, vous savez ! Ça vous réclamera du temps et de la patience ! Il faudrait voir si vous êtes capable de cela ?"

Voilà la vraie question à se poser. Était-il prêt à autant de sacrifice juste pour sauver quelques plantes ? Je pouvais lui montrer comment faire, mais il était hors de question que je le fasse moi-même. La décision lui revenait.

"Non non surtout pas !" m'exclamais-je lorsqu'il me proposa de faire un feu pour assécher les plantes.

Visiblement, il n'y connaissait pas grand-chose et plus son discours continué, plus je le sentais dénouais de toute logique, mais surtout, perdue dans ses propos.
Je fermais les yeux et finalement, après un bref soupir j'approuvais d'un hochement de tête :

"Je vais vous montrer tout ça mais il faut que vous restiez calme !"

Je soufflais un bon coup, puis finalement, j'observais l'endroit ou nous nous trouvions. Un terrain vague en friche, ça pourrait faire l'affaire si le jeune homme faisait l'effort de déminer l'endroit. Mais il valait mieux commencer par le commencement. Je pris une des plantes et en retournais le pot dans ma main pour retirer ce dernier.
Immédiatement, la terre détrempée tomba autour de mes jambes, se répartissant rapidement et laissant les racines de l'arbuste à nues. Je les montrais au va nu pied :

"Voilà le risque quand ont arrose trop ! Les racines pourrissent, la plante ne peut plus respirer et meure asphyxiée !"

Je posais la plante au sol, d'un coté neutre et je m'attaquais aux autres pour les libérer de leur pots :

"On va faire ça pour toutes pour commencer et il faudrait les planter à un endroit en pleine terre ! La ou il n'y aurait pas de piège de préférence ! Je ne sais pas comment deviennent ces plantes avec le temps ! Si elles grandissent beaucoup ou reste petite, mais il me faudrait savoir ça pour établir à qu'elle distance les planter !"

C'était un peu comme une opération de secours pour le jeune homme, mais surtout une opération de la dernière chance. Je pris mon temps pour répondre à ses interrogations :

"La pluie naturelle ne leur fera pas de mal, elles en souffriront un peu au début, puis elles s'adapteront à recevoir de l'eau plus fréquemment qu'avant ! Quand à les planter en pleine terre … Vous vous m'éprenez sur le pays des cendres car si réellement son sol est composé de cendres, cela le rend très riche et donc très fertile pour la culture, c'est sur ça que nous devons travailler !"

Je ne percevais pas vraiment d'inquiétude dans sa voix, mais je remarquais bien qu'il observait chacune de mes actions avec beaucoup de précisions. Je continuais pour ma part inlassablement de déterrer les arbustes et de les poser à côté de moi, les libérant ainsi de toute la terre humide qui était en train de faire pourrir leurs racines.

Mes yeux se posèrent alors sur le jeune homme pendant que je continuais et j'eus comme un petit sourire, non pas moqueur, mais plus amusé lorsqu'il me demanda s'il devait aller chercher de la cendre à la morgue :

“La seule chose que vous trouverez à la morgue, c’est des cadavres !”

Je souriais gentiment avant de lui expliquer un peu mieux ce que je voulais dire :

“En fait, je voulais plutôt parler de cendre végétale, comme quand une forêt brûle ! Le pays des cendres portent ce nom, car la végétation y a été ravagée par des feux liés aux éruptions volcaniques ! Cela rend la terre très fertile !”

J’avais fini mes séparations et j’observais à présent l’une des maigres pousses avant de poursuivre :

“Le sol du pays du feu est très riche, nous n’aurons pas besoin de brûler toutes une forêt pour sauver vos plantes, je vous rassure !”

Je disais ça, mais j’étais sûre qu'il aurait fait brûler la moitié du paysage entourant le village pour ces petits arbustes. Un soupir passa entre mes lèvres, mais pourtant, je voyais qu'il y avait quand même un peu d'espoir. Alors, docilement, je me rapprochais un peu de lui tout en attrapant un des pieds :

"Je ne sais pas combien de temps cela va prendre, mais si elles font de nouvelles feuilles, c'est qu'elle continue à se développer. En attendant regardez !"

Je lui montrais l'une des racines. Elle avait commencé à pourrir, mais elle était encore en bonne santé :

"Vous voyez ! À cause du surplus d'eau ça à commencé à pourrir ! C'est ça qui risque de tuer vos plantes ! On va vérifier qu'elles ne sont pas trop pourries et si c'est le cas, on taillera un peu les racines ! Est-ce que tu veux que je te montre d'autre chose avec les plantes ?"

Un mince sourire se dessina sur mon visage suite à la remarque du jeune homme et de son idée d'utiliser les Yogans pour nourrir la terre à l'aide de leur lave. La situation aurait été comique si je n'avais pas eut peur de le vexer en explosant de rire. Malgré tout, je secouais négativement la tête :

"On va se contenter d'utiliser un engrais naturel qui nourrira la terre, pas besoin de déranger tout un clan juste pour ça ! Nous irons chercher un peu de fumier, j'ai un producteur, que nous mélangerons à la terre avant d'y planter les arbustes qui seront viables !"

Je pensais mes explications suffisamment claires pour que nous puissions passer à la suite des opérations, mais ce n'était visiblement pas le cas. Observant les plantes autour de moi, je repérais rapidement l'une des plus mâles au point et m'occuper de la débarrasser du reste du terreau humide qui entourait encore ses racines. La débarrassant au maximum des pointes de terres qu'il restait, je fis signe à l'homme au masque de s'approcher :

"Venez voir ! Regardez ! Toucher, vous voyez la racine, elle est complètement molle et elle s'écrase entre les doigts. Elle a une texture visqueuse ! Ça s'est une racine pourrie, une racine morte qui n'apporte plus les nutriments nécessaires à la survie de la plante ! Il faut l'en débarrasser, car mine de rien, elle consomme de l'énergie en essayant de se régénérer et elle est en train de tuer votre plante qui ne génère pas de nouvelles racines pour pallier à la perte de celle-ci d'accord ?"

Je coupais les racines pourries de la plante en question avant de m'atteler aux restes des végétaux sous le regard de leur propriétaire. Cela me prit une vingtaine de minutes alors que j'approuvais la dernière question :

"Oui, il n'y aura qu'à faire ça vraiment ! Je vous assure le mieux c'est encore de les laisser s'adapter seule à leur environnement, je pense que vous avez déjà trop interféré dans leur évolution ! Maintenant, laissez les se reposer, quitte à ne plus avoir de baies pendant quelque temps ! Cela reviendra vite rassurez-vous ! Mais, il y a un moment ou il faut laisser la nature se débrouiller seule !"

Les moins poisseuses, je m'essuyais à présent sur ma tunique avant de le regarder :

"On va chercher du fumier ?"

J'étais déjà debout, prête à sortir de cet endroit pour aller chercher un ou deux sceaux de fumiers chez l'un des éleveurs en dehors du village. Mais c'était sans compter sur le Yamanaka qui faisait de la résistance. J'avais beau avoir proposé mon aide, je commençais à être légèrement agacée par le manque de sérieux de ce dernier. Me tournant donc vers lui et posant une main sur ma taille avec un regard accusateur, je lui lançais :

"Dites ! Vous n'avez pas un peu fini ? Non parce que depuis que je suis venue, vous aidez vous ne faites qu'émettre des avis négatifs, voir des remarques déplaisantes ! Si vous vous pensez plus malins que tout le monde, pourquoi vous ne vous êtes pas débrouillé tout seul ?"

Je le regardais, attendant une réponse de sa part, ou du moins, un signe qui me dise si oui ou non ça valait la peine que je continue à me casser le cul pour essayer de l'aider. J'avais fait preuve de beaucoup de patientes jusqu'à maintenant. Soupirant longuement, je lui déclarais finalement :

"Les éleveurs donnent leur fumier la plupart du temps donc arrêté un peu ! Maintenant si vous voulez bien vous bougez ! Je veux bien vous aider, mais je n'ai pas non plus toute la journée à passer à répondre à la moindre de vos exigences, surtout que je ne suis pas payée pour le faire !"

C'était peut-être bien de lui rappeler que j'étais ici avant tout pour lui rendre service et non pour subir son caractère désagréable. J'étais bien résolu à présent à bouger et je me dirigeais sans plus attendre vers la sortie de sa propriété, esquivant ses pièges par l'opération du saint esprit s'il y en avait. Libre au jeune homme de me suivre ou non à présent, car je ne comptais pas ramener du fumier seul s'il ne faisait pas l'effort de se remuer.

Sans même lui accorder le moindre regard après ses excuses, je prenais la direction de la ferme la plus proche que je connaissais. C'était un éleveur de cochon situé à peu être cinq kilomètres tout au plus de Konoha. La marche se fit en silence, car j'étais bien décidée à montrer au Yamanaka que je n'étais pas sa bonne à tout faire. Je finirai uniquement de lui rendre service pour sauver ses plantes et je m'en irais comme-ci de rien n'était. Il ne nous fallut pas longtemps pour arriver sur le lieu convoité et j'avisais d'un geste de la main un fermier avant de lui demander si nous pouvions lui prendre un saut de fumier ou deux de fumier. Cela me semblait amplement suffisant, car si nous sur dosions le tout, nous risquions de brûler les plantes.

Le fermier, lui était ravi d'accepter notre requête, même si nous ne le débarrassions pas de grand-chose au final. La zone que nous devions fertiliser était petite.

Par chance, j'étais partie avec deux sauts que j'avais récupérés à la maison, non sans être gêné que le Yamanaka voit où j'habite. Je fermais les yeux sur tout cela et après avoir également pris mon mal en patiente, je mettais clairement les mains dans la merde pour remplir les seaux. Oui parce que je n'étais pas sûre de pouvoir compter sur le propriétaire des précieux arbustes. Par contre, il pouvait les porter :

"Vous en prenez un et moi un …"

C'était un ordre, ne nous y trompions pas. Je n'attendais d'ailleurs pas vraiment sa réponse pour me remettre en route et regagner le jardin avant de donner de nouvelles instructions :

"Il faut retourner tout ce carré de terre avec une bêche et mélanger le fumier dedans avant de replanter le tout ! Vous avez des outils ? Je vous laisse faire un peu !"

Ouais, parce qu'on, je n'allais pas non plus tout faire.

Le travail avançait bien malgré que le jeune homme n'utilise aucun outil. Je l'observais pour ma part sans rien dire, sans l'aider non plus. J'en avais fait déjà bien assez jusqu'à maintenant. Désormais, je ne me chargerais plus que de donner des instructions. Lorsqu'arriva le moment d'ajouter le fumier, je lui expliquais simplement :

"Tu prends tout et tu le mélanges à la terre afin qu'elle soit bien meuble !"

Ce n'était pas plus compliqué que cela et je le regardais faire tout en m'approchant des plantes pour en saisir quelque une entre mes doigts afin de les rapprocher du jeune homme :

"Maintenant, tu vas toutes les plantes a environ trente centimètres de distance l'une de l'autre pour pouvoir laisser leurs racines se développer correctement. N'hésitez pasà faire remonter la terre autour des pieds pour que ça forme un petit monticule !"

Je le regarde faire, puis je corrige chacun de ses gestes pour que les plantes soient enterrées dans de bonnes conditions. Ce travail prend du temps, mais il est nécessaire et le tas de boutures se réduit doucement jusqu'à ne plus rien être.

"Voilà … Maintenant, il ne reste qu'à atteindre… Si dans trois jours, il n'a pas plus, tu peux les arroser un peu ! Juste humidifier le sol ça suffira largement…"

Je regarde le Yamanaka et lui souris de façon encourageante :

"Tu ne verras peut-être pas les effets de suite hein ! Mais je te rassure d'ici quelque temps tes plantes iront beaucoup mieux !"

Je me redressais alors. Posant mes mains sur mes hanches, j'observais la réaction du jeune homme avant de me gratter la tête :

"Bon .. Ben, je crois que j'ai fait tout ce que je pouvais pour toi alors… Je vais te laisser tranquille à présent ! Bonne journée et surtout ... Bonne chance !"

Et je partais, quittant cette lugubre cabane.