Finalement, mes vacances furent de courtes durées et je ne pouvais m'en plaindre. Rester au "repos" n'était pas fait pour moi. Avec les tensions, ou plutôt le début d'une guerre entre Konoha et Suna, il y avait beaucoup à faire et notamment surveiller le territoire d'Hi no Kuni. Une tâche qui m'était entièrement dévolue si bien je connaissais le pays. Ceci-dit la plupart des Konohajin connaissaient sans doute aussi bien Hi que moi; mais la plupart n'avaient pas mes compétences, loin de là. A nous deux, Raki et moi, nous pouvions couvrir une zone deux fois supérieure en un temps bien plus réduit. Ce que j'appelais l'efficacité.

Enfin, jusqu'ici il n'y avait pas grand chose à signaler, ou à combattre le cas échéant. C'était une journée somme toute très ordinaire pour ne pas dire ennuyeuse. Jusqu'à ce que le micro que je portais se mette à grésiller et qu'une voix plus ou moins familière n'y résonne. Je m'arrêtai le temps d'écouter la transmission alors que Raki revenait vers moi au pas de course. Une fois la communication terminée, je répondis simplement par l'affirmative et sorti une carte de ma sacoche. Pas que mon sens de l'orientation était si pourri que ça, mais pour se repérer au milieu de la forêt la plus grande du Yuukan, c'était plus simple.

Je n'avais qu'à tenir compte de ma vitesse de croisière pour savoir quelle distance j'avais parcouru, avec plus ou moins de précision. Et le nouvel endroit qui m'avait été désigné se trouvait plus... à l'Est, au nord-est même. Je n'étais pas si loin que ça, je n'aurais pas à forcer l'allure pour y arriver et faire le contrôle qu'on me demandait. Avec un peu de chance, il y aurait un peu de vie par là-bas, voire même de l'agitation. Si l'endroit auquel je me rendais pouvait subir une attaque, ce ne serait pas mal non plus, me battre contre autre chose que mon addiction au saké pourrait s'avérer... palpitant.

Et voilà, je me mettais en route pour Ryouken.

En route vers Ryouken, je m'arrêtai un instant pour effectuer un léger repérage des alentours, voir si personnes ne m'avait tendu de piège. Ce fut à cet instant que je vis dans le ciel s'élever des mots constitués d'eau. Cela aurait pu être beau si le message délivré ne fut pas aussi... Présomptueux. Une personne, un ninja sans doute, répondant au nom de Yamada menaçait les civils de Hi no Kuni si on ne lui rendait pas son oncle... Des civils contre un Shinobi, certainement âgé qui plus est... Un chantage plus bas que terre pour tenter d'obtenir quelque chose.

Présomptueux oui, de penser qu'il pourrait agir en toute tranquillité sans qu'aucun détenteur de la volonté du feu ne s'interpose. Le genre d'individu que l'on pouvait aisément qualifier de terroriste, et j'espérais bien que la feuille ne traiterait pas avec lui. Comme si pour nous débarrasser du shoraizen nous avions convenu de compromis avec eux... Non, j'étais sur le chemin, j'étais de Ryouken, et j'allais chopper ce vantard et le noyer dans ses propres mots. Aussitôt je me remis en route et arrivé vers cette ville qui était; ce ne fut pas difficile à comprendre, visée par ce criminel.

Dans les rues devant moi le sol s'était transformé en une espèce de boue épaisse emprisonnant les badauds abasourdis par ce message orgueilleux. Aussitôt je fis signe à Raki qui se précipita vers eux et les arracha à leur emprise, les uns après les autres. Moi, j'observais les alentours, la foule. Celui qui avait emprisonné ces personnes, et proféré de telles menaces se trouvait forcément ici. J'étais prête au combat, qui qu'il soit, et quelles que soient ses intentions réelles. Prendre en otage des personnes qui n'ont jamais rien eu spécifiquement contre les Yamada, même pour moi, c'était plus que lamentable.

S'il voulait s'en prendre à Konoha, il n'avait qu'à me faire face. Je n'étais pas du genre à me cacher, moi.

Spoiler:

Apparaissant soudainement à Ryouken au milieu de la cohue, elle avait suivi la source de chakra puissante, tombant à la place sur Reiichi. Traqueuse émérite, elle avait dû être envoyée par Mizuki pour affronter l’intrus qui avait commencé visiblement les hostilités dans cette ville. La consommation en chakra de telles interventions et détections commençait à la fatiguer mais maintenant qu’elle avait évité une catastrophe, elle n’allait pas s’arrêter à mi-chemin et laisser l’autre clone faire un carnage inutile.

Reiichi, aide à l’évacuation des civils encore coincés dans les bâtiments qui pourraient s’effondrer à cause de la boue. Notre bonhomme ici est apparemment un clone à l’image de celui avec qui j’ai conclu un accord à Gensou. Il aurait d’après ce qu’on m’a dit l’apparence d’un vieil homme. Si tu le vois avant moi n’engage pas le combat s’il te plait.

Disparaissant une nouvelle fois, elle puisa dans sa réserve de chakra pour retrouver le vieillard. Une fois chose faite, elle apparut devant lui.

Alors quoi, tu n’as pas comme fétiche de te transformer en petite fille à chaque fois que tu en as la possibilité ? Je reviens de Gensou, ton double te fait savoir que nous avons un accord, aucun mort, tu retrouves Arashi. Et en guise de preuve, ta dernière lettre à l’Empereur daterait d’il y a deux semaines. Remballe donc tes affaires et disparais à ton tour pour regagner tes forces, d’ici peu je dois venir te chercher pour t’emmener à ton oncle.

Roulant des yeux, elle laissa le clone disparaître, fit boire l’eau à ses insectes et se dispersa à nouveau pour venir en aide aux locaux qui pourraient avoir besoin d’aide.

* * * * *

A Konoha

Son clone se forma sur le toit du Palais du Hokage, surprit par deux trois oiseaux qui s’envolèrent immédiatement, descendant d’un étage pour taper au carreau de la vitre en dessous. Attendant que son ancienne élève la rejoigne, la Daimyô accoudée à la rambarde regardait son village ninja. Même si elle était dorénavant affiliée au pays tout entier, son cœur irait toujours en priorité pour les habitants de ce village où elle avait tant évolué et mûri au fil de toutes ces années maintenant …


Une silhouette la rejoignit dans son dos calmement, se posant à ses côtés. Mizuki avait grandi si rapidement… Pendant longtemps bourgeon prometteur, elle était finalement devenue la magnifique rose qui se tenait devant elle, éclatante, vive … et à double tranchant …

Il va falloir que nous parlions de nos invités ...

* * * * *

La journée était bien entamée, et l’Aburame avait somnolé sur sa véranda pendant un long moment, prise d’une forte migraine. Tous ces efforts l’avaient éprouvée. Son chakra s’était vidé progressivement et constamment au fil des heures. Mais elle en avait enfin vu le bout. Il faudrait à l’avenir qu’elle renforce les patrouilles autour de sa résidence pour la prochaine fois qu’elle interviendrait à nouveau sur le terrain …

Spoiler: