Lorsque je n'étais pas en mission pour le compte du village, ou simplement pas en vadrouille; que j'étais au village, je me rendais compte que niveau occupation ce n'était pas tout à fait ça, sans parler d'ennui. Plus que ça, je m'apercevais d'à quel point je pouvais être introvertie et, peut-être, un peu asociale. Un petit défaut qu'il n'était pas simple de corriger mais sur lequel on pouvait quand même travailler. Et pour ce faire j'avais une idée toute faite, et que je préparais depuis quelques jours pour tout dire. Je ne savais pas si ça apporterait quoi que ce soit à mon problème, mais au moins cette idée ferait disparaitre ceux des autres pendant un laps de temps plus ou moins long. C'était aussi l'avantage des marionnettes; elles ne servaient pas qu'à combattre et tuer; on pouvait facilement divertir les gens, en s'y prenant bien.

A Suna, pour alimenter une histoire, un spectacle même; il y avait de quoi faire... Suna était un village fort et puissant au passé guerrier glorieux, mais qui était aussi, au moins à la même hauteur; le plus haut lieu de débauche de tout le Yuukan. Même les maisons closes de Ame n'avaient pas une activité aussi développées que le village caché du vent. Ceci-dit, et au vu du public que je comptais toucher, parler de toutes ces choses obscènes auxquelles même les plus hauts gradés ont participé me semblaient très... déplacé. Tout au moins jusque vingt deux heure. Huhu. J'avais déjà préparé les textes, les dialogues, qui ferait quoi aussi. Bien sûr cela ne refléterait pas la réalité, ce ne serait qu'une caricature grossière mais qui le mérite de faire, rire, je l'espérais. Les marionnettes aussi étaient prêtes, différentes de celles que j'utilisais habituellement.

Effectivement, elles n'étaient pourvues d'aucuns mécanismes mortels, aucuns pièges et ne pouvait finalement pas faire grand chose d'autre que répondre à des mouvements très simples. Toutes les personnalités du village, celles que je connaissais tout au moins, en avaient une à leur effigie. Chacune d'entre elles avaient un signe distinctif rappelant celui ou celle à qui elles correspondaient. Une tignasse rouge pour la godaime -c'était la plus simple à représenter- l'homme masqué était représenté par un masque, le yamada était vêtu d'un haillon et il lui manquait un bras, puis le précédent du régent avait les cheveux gris... Puis tout un tas d'autres petits personnages en bois tous aussi bien détaillés. Je les observais une dernière fois avant de les ranger chacune dans leur boite, sans oublier le décor! Le tout formait un grand barda que je transportais dans un chariot en bois qui servirait de scène.

J'allais me placer à côté de l'académie du village, au carrefour entre plusieurs points fréquentés du village, mais surtout l'endroit où il y avait le plus d'enfants, de jeunes aspirants et certainement pas mal d'adultes aussi. Ainsi, en fin de journée, la petite scène était dressée au coin d'un carrefour fréquenté; elle n'était pas très grande, juste la hauteur de la carriole en fait, devant la quelle j'avais installé un rideau rouge, comme pour une vraie scène de spectacle; de chaque côté de la charrette, j'avais disposé deux petits projecteurs braqués sur la banderole "titre" qui s'allumeraient une fois le soir venu.

On pouvait alors lire au dessus du rideau rouge : Les Guignols de Suna. Je me demandais si c'était le bon nom pour ce petit spectacle, et si certains ni verraient pas une insulte... Enfin, y a que la vérité qui vexe.

Et moi, j'étais allongée dans la charrette, dissimulée par un épais drap noir reposant sur quatre piqués à chaque coin de la plateforme. Et je jouais avec les marionnettes en attendant le moment vneu...

Spoiler:

Il m'arrive de me mêler à la foule. C'est évidemment rare dans la mesure où s'abaisser au niveau du peuple n'est pas un exercice aisé. Même s'il y a bien quelques avantages à frayer avec les inférieurs. Par exemple c'est un excellent moyen de connaître leurs préoccupations ou leurs opinions. Pour cela il suffit d'arpenter les quartiers marchands et de prêter attention aux discussions qui parviennent à vos oreilles. Rien de bien compliqué en somme... Mais pour cela je suis obligé d'adopter l'apparence d'une personne qui n'éveille pas les soupçons.

C'est donc métamorphosé en enfant que je me glisse entre les gens à la recherche d'informations précieuses. D'ordinaire je ne prête pas attention aux petits soucis des gueux. Mais vu les circonstances à Suna il vaut mieux s'assurer que le peuple ne couve pas une révolte. Même si l'idée me répugne il est essentiel que le pays et ses enfants marchent dans la même direction. Une émeute dans le village ne servirait en rien les intérêts de Kaze. Et si une telle chose doit se produire il vaut mieux avoir un coup d'avance. Simple question de bon sens!

De temps à autre mon nom est prononcé mais ce n'est jamais en de très bons termes. De la jalousie, rien de plus. Il est normal que la masse envie les personnes telles que moi. Que ne donneraient pas ces gens pour me ressembler? Je suis né pour régner et eux pour servir. Si nos rôles avaient été inversés je suppose que je me contenterais de la seule arme que j'aurais alors à ma disposition: le cynisme! Après tout chacun fait ce qu'il peut avec ce qu'il a...

Quelques instants plus tard je débouche sur l'un des carrefours du centre et m'arrête net en percevant du coin de l'oeil une étrange banderole. Les... guignols de Suna? Qu'est-ce que c'est que cette connerie encore? Est-ce que c'est autorisé? Les combattants meurent sur le front et le peuple ose se divertir? Ce contraste me donne la nausée. Mais il éveil également mon intérêt. Car je suppose que le dégénéré à l'origine de ce... spectacle me mettra en scène à un moment ou à un autre. Après tout je suis désormais un membre en vue du village. Comment pourrait-on passer à côté de moi?

*Tu ne vas pas m'infliger ça j'espère?*

Je sens l'irritation de Shukaku qui a déjà compris que nous ne quitterions pas cette place avant que j'en sache plus. Comme si j'allais ignorer l'hypothèse qu'on cherche à me ridiculiser... Alors c'est décidé! Je reprends ma sublime apparence et m'avance au premier rang. J'en chasse quelques enfants d'une bourrasque de sable puis m'installe à la meilleure place, bras croisés et regard noir! Je vais tout faire péter si ça commence à parler mal des Kawaguchi!

Visiblement la petite scène que j'avais montée à l'un des carrefours les plus fréquentés de Suna avait attiré un certain nombre de spectateur, attiré sans doute par la curiosité plus que par le spectacle en lui même. J'aimais à croire qu'en ce monde torturé par la guerre et les innombrables choses néfaste qui le parcouraient; un peu de surprise, de bonne humeur et d'humour feraient plaisir, au moins, à quelques âmes en peine de joie. Enfin, de la joie, tout dépendait de qui étaient les badauds présents à ce moment. Parce que certaines scènes, ou plutôt caricatures, seraient certainement assez acerbes.

Comme toute histoire, j'allais commencer celle-ci par le début. Enfin, pas le vrai début parce qu'il n'y avait rien de très amusant dans la fondation de Suna, et je n'étais encore qu'une enfant ignare à l'époque et donc loin de pouvoir comprendre les tenants et les aboutissants, puis surtout; je n'avais pas connu le triumvirat que ce soit de près ou de loin! En revanche, en ce qui concernait les autres... c'était l'orgie, au sens propre comme au figuré; et c'était d'ailleurs le nœud de l'intrigue, si je puis m'exprimer ainsi.

Après être bien sûre que tous soient là pour le spectacle -sait on jamais qu'un autre artiste de rue à succès sévisse dans les rues de Suna- et surtout une fois que la pénombre du début de soirée s'était installée, j'appuyais sur un petit bouton qui activa le système électrique qu'une Saibogu m'avait préparé pour l'occasion -comme quoi il reste des gens biens et pas trop cons dans ce monde- et toutes les lumières s’allumèrent. Les deux projecteurs en contre bas qui animeraient le mur derrière la scène via le jeu d'ombre des marionnettes; les lumières de la scène elle même percèrent derrière le rideau rouge, donnant à la rue des couleurs chaudes.

Quelques secondes après, je pris le petit micro militaire que j'utilisais lors de certaines missions, qui fut pour l'occasion savamment relié à petit haut parler fournit, encore une fois, par la même Saibogu et annonçai aux curieux le début du spectacle. Je tenais avant toutes choses à expliquer la chose afin que tous comprennent qu'il s'agissait d'une satyre de l'histoire de Suna et que, probablement, certains passables ressembleraient plus ou moins, et surtout moins, à la réalité.

"Mesdames et Messieurs, je vous présente en avant première à Suna, un spectacle mis au point avec le concours d'une Saibogu et de moi même; qui aura pour sujet l'histoire de Suna au travers de ses personnages les plus emblématiques, que ce soit en bien ou en mal. Il s'agira d'une caricature simpliste ne visant aucunement à nuire aux personnes représentées. Maintenant, place au spectacle, en vous souhaitant une bon amusement!
Ah, j'oubliais une chose, ne lancez pas de tomates, j'y suis allergique! Merci!"

Je tirai sur une petite corde, et les deux rideaux jusque lors liés, s'écartèrent pour laisser apparaître deux petites marionnettes que tout le monde pouvait reconnaître au premier coup d’œil. Les effigies semblaient être vivantes, en effet, aucun fil ni machinerie n'étaient visibles, l'un des avantages de s'y connaitre un peu en Kugutsu. Le personnage de droite n'était autre que Kyoshi Rei, une marionnette à deux visages, l'un devant découvert, l'autre derrière masqué. Quant à celle de droite, il s'agissait de la méconnue Habashi Zanshi, dont le seul trait reconnaissable était les crins de chameau teints en rouge qu'elle portait sur la tête. Je doutais que tous comprennent ce qui allait être raconté car je doutais que tous aient eu accès au rapport de mission que la rousse eut écrit en son temps. Cette scène montrerait le grotesque de la sélection des nouveaux Kage à Suna. Deux criminels coup sur coup, trouvez l'erreur.

Je commençai alors le dialogue en altérant ma voix à chaque personnage. Oh, elle ne ressemblait pas à celle des deux premiers protagonistes, mais elle marquait le ton. L'un avec une voix un peu... clownesque, et l'autre plus impérieuse.

"Haha, je suis Kloshi Rail! Votre nouveau Kazekage! Je viens de nulle part, personne ne me connait et en plus je vous amène un clan que vous aviez banni : les Ketsukiki!" Dit-il en sortant et secouant la marionnette d'une célèbre Ketsueki qui fut à une époque conseillère de Suna, puis la balança en arrière.
La marionnettes de l'Habashi se tourne vers le public et dit en aparté :
"Hum... Je ne sais pas pour vous, mais je crois qu'on peut vraiment lui faire confiance!"
"Quoi que dis-tu ?! Je suis le cousin de la sœur du mari de la femme qui était elle même la fille de l'ex-femme d'un ami d'un des conseillers... ou du Kage de Suna! J'sais plus... Vous pouvez me faire confiance!" Acquiesçait il frénétiquement de la tête, de haut en bas.
"Ok, on te fait confiance alors! Mais, je préfère quand même déserter, dans le doute."
Puis, soudainement, une petite explosion retentit et un nuage de fumée s'échappa de la scène, pour laisser apparaître, seule, la marionnette de l'homme masqué.
"Haha, je suis l'homme masqué! Votre pire ennemi! Je vais détruire tous les villages parce que les Shinobi sont méchants, haha.. ha.. Je suis moi même un shinobi.. merde."
Dit il avant de disparaître dans un nouvel effet de fumée, et laissa revenir Zanshi, accompagnée d'une nouvelle marionnette portant les têtes des trois conseillers.

Je pouvais entendre dans le public quelques rires, quelques "ho" mais aussi quelques insultes qui furent vite tues par d'autres spectateurs visiblement soucieux de voir la suite du spectacle. Je pus aussi entendre des enfants, et des moins jeunes questionnes leurs aînés sur les marionnettes, sur ce qu'elles représentaient... Signes qu'au moins quelques uns s’intéressaient vraiment à l'histoire, même déformée, de leur village.

Spoiler:

Ha et bien ça commence bien! Le Kugutsu est un art contre lequel je n'ai pas grand chose à vrai dire. C'est un truc de lâche, c'est vrai! Mais c'est plus ou moins noble! Rien à voir avec la "technologie" Saibogu qui consiste bien souvent à faire du bruit et de la fumée pour rien. C'est décevant de voir que même les arts ancestraux se mêlent à cette mascarade. Fort heureusement le sable ne s'accorde que très peu avec les rouages des machineries. Je n'ai donc pas à redouter un quelconque métissage du sunaton et du saibogusme. De toute façon je ne le permettrais pas!

Lorsque l'inférieur en charge du spectacle annonce être allergique aux tomates je regrette presque immédiatement de ne pas en avoir pris avec moi. C'est une denrée rare par ici mais certaines fois il faut savoir abuser des bonnes choses. J'écarte à nouveau une bande de morveux du premier rang pour m'assurer un confortable espace vitale puis commence à assembler quelques petites sphères de sable que je fais voltiger autours de mon trône. Je vais forcément avoir envie de dégommer certaines marionnettes. Alors autant faire des provisions. Certains appellent ça de la prévoyance...

Les opportunités ne tardent d'ailleurs pas à se présenter lorsque notre cher Rei est mis en scène avec sa bande de vampires. Les Ketsueki, c'est mort: je ne peux pas les encadrer! Des parasites par excellence! Je pourrais peut-être les respecter s'ils ne s'étaient pas mis en tête à une époque de s'approprier Kaze. Ou quelque chose dans ce genre! Les Ketsueki ne sont que des animaux! Et ce n'est pas parce qu'on a réussi à les dresser qu'ils ne retomberont pas un jour dans leurs travers.

"BOUUUUUUUUUUUH!" que je gueule! "À MOOOOOOOOOOOOOOOOORT!!!"

Bah quoi? Je me mets dans l'ambiance! Je décoche quelques petits crottes de nez en silicium sur les marionnettes en prenant grand soin pour viser. Finalement ce spectacle est une merveilleuse opportunité pour affûter mes talents. Quitte à joindre l'utile et l'agréable, hein... D'ailleurs j'en oublie presque que ce n'est qu'un spectacle, justement. J'y mets du coeur comme on dit! Tellement que plusieurs parents viennent récupérer leurs rejetons en me jetant des regards inquiets. Pffff... Tant mieux!

"Écoutez bien les p'tits gueux! C'est important ce passage-là de l'histoire! Parce qu'après les méchants Ketsueki vont commencer à péter un câble puis partir avec l'autre princesse dégénérée en nous abandonnant avant le début de la guerre!"

C'est pédagogique! La marmaille va vite associer les manieurs de sang avec la trahison et le mal! Parfait! Il n'y aura qu'à pousser un peu pour qu'ils se déchaînent lorsqu'ils seront grand! On va appeler ça les jeunesse kawaguchi! Pas mal, tiens! Ouais, ça sonne bien!

"LA SUITE!!!"

Oui parce que dans le fond le passage qu'on attend tous c'est celui où mon clan est mis en valeur! Je me demande comment je serai représenté, tiens! Sur un trône? Avec un soleil en arrière plan? Voltigeant tel un dieu sur mon nuage? Il y a beaucoup de façons de me mettre en scène et de me rendre hommage. J'espère que ce pseudo marionnettiste se sera montré pertinent dans son choix!

Le centre-ville, en voilà un lieu fort désagréable. C’était certainement d’ailleurs le seul endroit du village où vous pouvez retrouver toutes sortes de choses, allant des poissons complètement desséchés aux machines plus utilitaires du clan Saibogu. Mais évidemment aussi et surtout toutes sortes de personnes, allant des plus nobles aux plus extravagants.

Bref, c’était un lieu qui m’était fort insupportable autant pour toutes ces choses que j’ai cité que pour l’ambiance festive - bien trop festive à mon goût d’ailleurs - qui y régnait. Cependant, aujourd’hui je fus quelque peu contraint d’y mettre les pieds et pour faire face au raffut je me vis utilisé des bouchons à oreille. C’était une idée de mon grand-père, après tout c’était pour lui que m’aventurais dans ce coin, il avait donc tout intérêt à m'aider à sentir le mieux possible.. Bon après les bouchons à oreilles ce n’était certes pas aussi efficace que je l’imaginais, mais largement suffisant pour ne pas éveiller ma foutue migraine.

Pour éviter de rencontrer trop de monde, je privilégiais les petits chemins passant par l’académie, bien souvent désertes à cette heure-là de la soirée. C’était alors que - contre toute attente - un étrange rassemblement attira toute mon attention. C’était tout près de l’académie, et il y avait une étrange banderole autour de laquelle les gens s’étaient rassemblés. « Les guignols de Suna » en voilà un titre pour le moins original et qui - évidemment - attisa toute ma curiosité.

Je compris assez rapidement que c’était une sorte de spectacle qui avait lieu, certainement dans le but de détourner l’attention des habitants. Quelque chose à laquelle je ne cautionnais pas particulièrement, mais que j’étais forcé de reconnaître comme étant une nécessité pour le bien du village. Un mal pour un bien, comme le diraient les communs des mortels.

Après quelques secondes d’hésitations, je décidai toute même d’aller jeter un bref coup d’oeil. Disons simplement que ma curiosité l’avait emporté sur ma misophonie et ma « phobie » de la foule. Cependant, pour le moment je n’étais pas encore disposé à totalement retirer mes bouchons d’oreilles pour écouter toutes les conneries qui pourraient se raconter…

Bref, quelques instants plus tard, je parvins à me faufiler assez aisément dans la foule pour me retrouver au milieu et ainsi pouvoir observer avec plus d’attention. Le spectacle semblait avoir commencé depuis peu et l’organisateur ou l’organisatrice semblait prendre un malin plaisir à se moquer ouvertement de certaines figures du village. Certes, je n’entendais pas grand-chose, mais je voyais suffisamment pour comprendre que c’était une sorte de spectacle satirique. Certains semblaient appréciés, d’autres moins, c’était du moins ce que je pouvais lire sur les visages des gens. Personnellement, bien que ces figures appartiennent désormais au passé, je n’appréciais guère qu’on puisse leur manquer de respect.

C’était pourquoi je décidai de retirer mes bouchons à oreille et de m’approcher davantage pour vraiment en saisir le sens de ce spectacle. Avait-il lieu uniquement pour détourner l’attention des habitants en les faisant rire comme des baleines ? Y avait -t-il une quelconque leçon à apprendre derrière ces mises en scènes ? Je voulais tout savoir, absolument tout ! Je me faufilais donc une fois de plus parmi la foule pour gagner le premier rang de la scène, il faut dire que j’avais bien été aidé par mes yeux qui semblaient en effrayé plus d’un. Puis, lorsque je m’apprêtais à m’installer sur la seule place - étrangement - libre, un fou furieux se mit à pousser une beuglante qui me figea l’espace d’un instant. C’était tout à fait le genre de personne que la foule qualifierait de dégénéré, de malade mentale .. Mais ma surprise disparut aussitôt que mon regard se posa sur elle.

C’était Kira, Kawaguchi Kira, le chef du clan des sables en personne. Après sa gueulante, il se permit de s’en prendre aux marionnettes, puis à des enfants .. tout à fait son genre. En faite, cet homme à la mentalité enfantine était tout simplement un danger ambulant, le mieux c’était de ne pas lui accorder trop d’attention et de le laisser faire ce qu’il souhaite, tant qu’aucune vie ne soit menacé. Du moins, j’estimais que c’était la solution la plus efficace et la douce qui soit, jusqu’à ce que - bien sûr - une personne puisse le faire réellement redescendre sur terre, un jour. Bref, aussitôt qu’il constata ma présence, je m’installais sur mon siège faisant comme s’il n’existait pas. Du moins, j’essayais, bien ce n’était pas très évident avec le boucan qu’il faisait... Qu’ils poursuivent donc ce spectacle histoire qu’on puisse en finir rapidement et vaquer à nos véritables occupations.