Retour. [Otoke/Kumojins]

Une nuit noire plongeait le village de Kumo dans les ténèbres, la nature était étrangement calme et cela pouvait même devenir assez inquiétant pour un personne superstitieuse, une légère brume s'était installée dans les montagnes et la végétation qui entouraient le village des Nuages. Malgré l'obscurité, une personne à la vue entraînée pouvait alors voir une silhouette qui avançait, elle traversa le Keiryuu sans même provoquer une onde à la surface du lac de montagne, à la manière d'un fantôme l'ombre continua sa course vers le Sentier Perdu, il était évident que cette personne ou cette chose se dirigeait vers Kumogakure.

A chaque expiration un mince panache de vapeur s'échappait de la longue capuche qui recouvrait le visage de l'inconnu, grâce à ça on pouvait comprendre qu'il s'agissait bien d'un humain et non d'un esprit ou autre apparition surnaturelle. Enveloppée dans une longue cape de voyage rouge foncée qui semblait flotter derrière lui, l'individu fit alors son premier pas sur le sentier sinueux qui allait le mener aux portes du village.

L'être s'immobilisa, il resta immobile plusieurs minutes, était-il entrain d'analyser les environs ou peut-être qu'il était simplement entrain de faire une pause car il s'approchait du but après un long voyage. Toujours dans un silence quasi mystique la silhouette se remit en mouvement, pénétrant officiellement sur le seul chemin d'accès vers le village.

Comme il s'y attendait le comité d’accueil ne tarda pas à se présenter, alors qu'il était interpellé par les ninjas de Kumo il releva légèrement la tête, laissant apparaître deux pupilles flamboyantes tandis que son visage restait dans l'obscurité, il resta silencieux en attendant de voir la réaction des kumojins, c'était une bonne chose de les voir intervenir rapidement, la sécurité du village s'était grandement améliorée, une bonne chose pour la sombre période qu'il traverse actuellement.

La nuit était noire et profonde, il y avait une légère brume qui rendait l’atmosphère lourde et pesante. Tout était vraiment très calme, et la jeune fille vagabondait encore dans le village suite à un entrainement en solitaire un peu tardif. Elle n’était pas vraiment prise par le temps, personne ne l’attendait à la maison, si on pouvait appeler cela ainsi en tout cas. Elle n’était pas vraiment superstitieuse, elle gardait en générale son calme en toute circonstance. Elle ne voyait pas plus que tout le monde dans la nuit, mais elle connaissait son chemin. Elle était en train de rentrer tranquillement un peu fourbu par son entrainement, lorsqu’elle entendit de l’agitation alors qu’elle était proche du portail d’entrée de Kumo. Trop curieuse, elle commença à suivre un des ninja en faction qui se dirigeait vers la porte pour sortir avec lui.

Akane n’était qu’une genin depuis quelques temps déjà. Elle n’était pas vraiment nouvelle dans le village, vu qu’elle était à Kumo depuis ses sept ans. Dix ans déjà qu’elle trainait ses basques dans le village caché, mais elle n’avait jamais réussi à monter de grade. Elle n’était pas vraiment pressée, mais elle voulait devenir plus forte pour son village. Sans doute que sa présence n’était pas très adéquat, mais elle suivit de tout même les gardes qui ne se décidaient pas qui allait parler à l’Homme qui approchait.

La jeune femme passa sa main le long de de sa longue queue de cheval tenue par un nœud rouge vif. Elle avait comme toujours sa tenue sombre avec quelques lacets rouges afin de la faire tenir, jusqu’à ce que son col cache son visage et que seuls ses yeux bleus clairs ne dépassent. Elle soupira légèrement dans son col en regardant les gardes, puis elle fit quelques pas dans sa direction. Elle put voir ainsi le panache de vapeur à chaque souffle de l’homme ou la femme. Elle regarda l’étrange tenue, et il fallait bien avouer qu’il était impossible de savoir à qui elle avait à faire. Elle plissa les yeux en voyant les deux pupilles flamboyantes, elle était un peu sur ses gardes sans trop savoir si c’était normal ou une technique, un clan peut-être ? Elle prit la parole alors d’une voix neutre.

« Qui êtes-vous ? Que venez-vous faire ici ? Il est bien tard pour une promenade … »

La situation était bien assez tendue pour éviter qu’un type étrange se balade dans le village caché. Comment avait-il pu trouver son chemin jusqu’ici ? Ce n’était sans doute pas un marchand perdu dans les montagnes.

La silhouette fixait de ses yeux rouges les quelques Kumojins que se présentaient à elle, elle observa leur visage et elle crut même en reconnaître certains mais le plus étonnant fut que ce soit la plus jeune du groupe qui s'avança pour lui adresser la parole. Encore quelques secondes de silence pendant lesquelles les pupilles rougeoyantes dévisagèrent la Genin le visage à moité caché par un haut col.

Sous sa large tunique sombre la kunoichi composa un mudra, son manteau se démantela en une myriade de petites feuilles que s'embrasèrent avant de disparaître, les cendres emportées par une légère brise. C'est alors le visage d'une jeune blonde qui se dévoila aux gardes, le haut de son visage sévèrement marqué par la cicatrice d'une brûlure, sa main droite vêtue d'un gant par dessus des bandages qui remontaient jusqu'à son coude, une expression froide et distante sur son visage et surtout le symbole du village gravé sur un serre-tête en métal posé sur son front.

♦ Je suis Hakushi Yui, une chûnin de Kumo probablement portée disparue. Je souhaite donc simplement rentrer chez moi, retrouver les miens et mon village.

Le regard flamboyant de Yui se posa sur les différentes personnes face à elle, peut-être que son visage balafré éveillait quelques souvenirs chez certains d'entre eux.

♦ Voilà plus d'une année que je suis en fuite, pourchassée par mes semblables. Maintenant que je me suis débarassée de ces menaces, je me permets de rentrer. Peut-être faut-il que je passe quelques vérifications ? Vous pouvez appeller Hakushi Kiyosuke ou même Dobutsu Otoke, ces personnes me connaissent assez bien.

L'Hakushi leva les bras en avant, invitant alors les Kumojins à lui passer les bracelets pour bloquer le flux de chakra chez les visiteurs, elle se doutait qu'elle allait devoir se soumettre à quelques tests mais bon.... Il était temps qu'elle rentre.

Dernière édition par Katsuga Rukia le Jeu 28 Juil 2016 - 19:43, édité 1 fois

Le symbole de Kumo se trouvait attaché à la cuisse en évidence, la jeune femme ne se cachait pas du tout. Elle restait droite, le regard assez assuré visé sur la nouvelle venue. Elle ne savait pas tellement à quoi s’attendre, mais elle se tenait prête. Elle avait beau ne pas avoir beaucoup de possibilités, elle ferait de son mieux. Elle essayait de ne rien montrer de ses émotions restant un bloc de glace immuable, et ne pas montrer le bas de son visage était déjà un avantage certain. Elle gardait ses yeux bleus azurés dans ceux rougeoyants sans détourner le regard. On pouvait voir facilement qu’elle était jeune, elle avait un visage lisse et encore un peu enfantin.

Akane plissa les yeux en regardant la tunique se transformer en une multitude de petites feuilles qui brûlèrent visiblement. Est-ce que cela voulait dire qu'elle savait maîtriser le feu, ou était-ce simplement une illusion ? Elle ne serait sans doute pas capable de le déterminer, et elle ne savait pas trop quelle pouvait être la force de cette personne face à elle. La brunette n’était sans doute pas capable de croire ce qu’elle verrait à partir de maintenant. Elle quitta le regard de cette femme, une blonde visiblement, un bref instant, le temps de regarder les brûlures qui se trouvaient tout autour de ses yeux. C’était certainement une technique, mais cela semblait dater depuis un moment. Elle détourna les yeux afin de regarder les réactions des gardes de la porte. Elle ne demandait si quelqu'un reconnaissait la femme, mais en tout cas, elle remarqua bien le symbole du village de Kumo sur un serre-tête métallique sur son front. Elle ne se détendit pas davantage pour autant en tout cas, elle observait et écoutait son interlocutrice.

« Je vois, porter disparue ? Pour quelle raison exactement ? »

Akane fit un signe à la femme dite Hakushi Yui de ne pas faire un pas de plus en levant sa main paume dans sa direction.

« Rentrer chez vous, certes, je peux le comprendre, mais les règles sont les règles. Après une longue disparition, vous savez fort bien ce qu’il faut faire j’imagine. »

Dit alors la kunoishi en ménageant son effet afin de voir sa réaction dans ses yeux.

« Une année, c’est rudiment long pour revenir à son village. Quelques vérifications ? Oui c’est bien le minimum. Il faut un contrôle si ce que nous voyons n’est pas une illusion ou une autre technique. Il faut s’assurer que vous êtes bien qui vous êtes ou si vous ne représentez pas un danger quelconque avant de pouvoir pénétrer dans le village. Ce sont les instructions des instances dirigeantes de ce village. »

Récita presque Akane en reprenant règle par règle, sans doute suivait-elle assez bien à l’école finalement. Elle se tourne vers un des gardes, mais elle avait le grade le plus faible que l’on pouvait avoir dans le village. Elle ne pouvait par conséquent donner aucun ordre. Elle parla très légèrement d’une manière plus agréable.

« Sans doute serait-il une bonne idée d’aller prévenir le Raikage ou un un dirigeant des ordres comme le général du Satoru par exemple ? »

Le garde s’exécuta pour se diriger rapidement afin de trouver quelqu’un, trouvant également que c’était une bonne idée.

« Vous n'êtes pas obligé de répondre, mais quelles sont ces fameuses menaces pour vous avez éliminé ? »

Akane ne bougea pas d’un cil même en voyant la femme lever un bras et montrer son poignet. Elle n’était pas une étrangère, et elle ne la laisserait sans doute pas assez si facilement.

Hakushi Yui

L'Hakushi continuait de fixer la jeune kunoichi pendant qu'elle lui posait une multitude de questions auxquelles elle répondait immédiatement sans chercher à en dire plus ou moins que ce qu'attendait la garde. Comme elle s'y attendait Yui n'était pas prête de rentrer au village, avec cette période de crise contre l'Empire dont elle avait vaguement connaissance les mesures de sécurité étaient accrues,

♦ Il n'est peut-être pas utile de déranger le Kage lui même seulement pour une kunoichi qui souhaite rentrer dans son village non ? N'ai-je pas donné les noms de personnes suffisamment bien placées pour se porter garantes de ma personne ? - demanda Yui, les bras toujours en avant.

Légèrement impatiente de retrouver le confort de sa demeure, le regard de la Hakushi devenait de plus en plus insistant envers la Genin, après tout Yui était toujours une chûnin, elle pourrait très bien lui ordonner de la laisser passer mais malheureusement elle n'avait aucune autorité sur les autres gardes qui étaient probablement des jônins, elle n'avait alors pas d'autre choix que de prendre son mal en patience. C'est alors que la garde posa une dernière question,

♦ Comme vous l'avez précisé, je suis pas tenue de vous répondre. C'est un sujet que j'aborderais avec le Nanadaime et les chefs du clan Hakushi, même si je pense déjà vous avoir donné un indice quand j'ai expliqué pourquoi j'ai du m'absenter si longtemps.

Bon... Peut-être que vous pourriez me mettre les bracelets anti chakra et commencer les premières vérifications ? Sauf si vous préférez rester ainsi toute la nuit... On ne sait pas ce qui peut roder dans l'obscurité... - lança Yui avec un léger rictus.

Cette année de cavale n'avait pas arrangé son état mental qui avait déjà radicalement changé depuis son accident au pays du Soleil.

La jeune débutante fixait son année en étant parfaitement consciente de l’écart de grade, mais elle continuait à lui tenir tête sans même cligner des yeux. Elle semblait toujours aussi sûre d’elle et de la situation, elle regardait dans les yeux cette femme sans animosité aucune. Elle étudia avec soin les réponses et également la façon et la rapidité auxquels elle répondait. Elle n’était sûre de rien à propos de cette personne, et le fait de connaitre des noms de personnes importantes ne lui indiquait pas si elle était une personne viable ou non.

« Selon les règles en vigueur actuellement dans le village, lorsqu’un shinobi a été absent pendant une longue période, par sécurité il faut prévenir le Raikage ou les dirigeants des deux orders. Vous avez en effet donné des noms de personnes importantes, tout le monde pourrait les connaitre. Vous auriez pu passer à l’ennemi pendant cette période ou si cela se trouve, vous n’êtes pas qui vous prétendez être. Vous avez patienter pendant une année avant de venir, ce n’est pas quelques heures qui vont changer grand-chose maintenant. Je suis navrée de la gêne occasionné madame. »

Répondit alors la genin d’une voix neutre légèrement froide sans changer d’un iota. Elle ne bougeait pas d’une seconde, elle n’avait pas assez confiance en cette femme ni en elle de se rapprocher d’une inconnue. Elle sentait bien que cette shinobi était de plus en plus impatiente, mais elle guettait encore la venue de la personne que le garde était parti voir.

« Ce n’est que par politesse que je pose ses questions et pour discuter, mais vous n’êtes pas obligée non. Il vaut mieux que quelqu’un d’autres vérifies votre identification, mais vous pourriez commencer par nous remettre vos armes. Restez toute la nuit ne me dérange aucunement, attendriez-vous quelqu’un ? »

Demanda avec sa voix toujours monocorde et légèrement froide.

Hakushi Yui

La jeune fille semblait prendre à cœur son rôle de garde du Sentier Perdu, elle ne se laissait ni impressionner par l'apparence de l'Hakushi ou par son grade, c'était bon de voir que la mentalité Kumojine n'avait pas changée, les shinobis de la Foudre étaient tous d'excellents soldats, forts et qui ne jurent que par la puissance, l'honneur et la loi martiale. La genin demanda alors les armes de Yui qui afficha un sourire encore plus piquant,

♦ Je suis une Hakushi, je n'utilise pas d'armes. Je ne vais pas prendre le temps de vous expliquer mais le seul moyen de me priver de tout moyens de combattre c'est de me poser ces bracelets et non je n'attends personne, c'était une simple remarque.

Effectivement, Yui n'avait aucune arme sur elle, son papier était le cœur de toutes ses techniques, offensives comme défensives et bloquer son chakra était le meilleur moyen de la priver de toutes ses capacités. Les bras toujours tendus, l'Hakushi restait stoïque le visage complètement fermé et vide de toute expression comme à son habitude,

♦ J'ai aussi l'habitude de rester dehors, donc on pourra bouger quand vous estimerez cela possible. Peut-être pourrions-nous remonter le chemin et s'arrêter au poste de garde en haut du sentier ? Je n'ai même demandé votre nom, je ne me souviens pas vous avoir vu à l'époque où j'étais au village, ne m'en veuillez pas je ne suis pas très sociable.

L'Hakushi ne se souvenait pas de cette genin, mais elle avait passée ses dernières années au village à s'entraîner seule la nuit et à ne fréquenter personne, c'était peut-être pour cela qu'elle n'avait jamais eu l'occasion de rencontrer cette jeune fille. Une fois qu'elle serait à l'intérieur du village, Yui comptait se rendre immédiatement au quartier des Hakushi pour éclaircir quelques points et mettre fin à un problème qui pesait sur le clan depuis trop longtemps.

Dès que quelque chose touchait son village qui l’avait accueilli, Akane était toujours très regardante. Elle avait beau vivre dans le village depuis près de dix ans, elle ne pensait pas avoir marqué qui que ce soit à part son frère et sa mère adoptive peut-être. Elle était toujours seule et isolée, même à l’académie, elle ne semblait pas se rapprocher de quelqu’un en particulier.

« Pour quelqu’un qui sait animer le papier, il est surprenant de savoir que vous avez joué avec le feu. »

S’exclama alors la jeune fille sur son ton toujours neutre glaçant. Elle montrait ainsi ses connaissances à la Hakushi, même si elle était une étrangère. Elle n’avait pas vraiment eu de maison ou de pays avant Kumo de toute façon, on pouvait la considérer comme une étrangère partout finalement. Elle ne réagit absolument pas au sourire piquant qui se voulait sans doute être une façon de la faire sortir de ses gonds, mais elle ne changea en rien d’attitude.

« Je connais le pouvoir de ses bracelets, en effet. »

Akane regarda un bref instant un des gardes qui semblait regarder la scène comme les autres sans oser rien faire entre ce duel de regard féminin. Il comprit alors sans que la kunoishi ne prononce de mot, qu’il était temps de procéder à la pose de ce bracelet rouge normalement pour les étrangers. Il s’approcha alors afin de tenter de poser l’artefact à un poignet pour commencer. Elle hocha la tête lentement en guise de réponse à si elle attendait quelqu’un. Ce n’était qu’un piège grossier de toute façon, mais également une manière de continuer à dominer le dialogue. Elle n'était pas du genre à se laisser intimider, surtout en position de force, mais sans doute pas pour longtemps. Elle n'était qu'une Génin de toute façon.

« Je me nomme Akane Otoshi, je suis genin du village depuis peu sortie de l’académie, alors il est normal que vous ne me connaissiez pas ou que vous n’ayez pas retenu mon visage. »

C'était, certes, un mensonge, du moins à propos de son nom de famille, mais elle l'avait dit sans aucune once d'hésitation ni réaction quelconque vu qu'elle l'utilisait depuis son arrivée à Kumo il y a quasiment dix année. Peu de personnes connaissaient sa véritable identité et tout ce qui tournait autour de son arrivée. Il y avait bien un dossier sur elle, et sans doute que les hautes instances l'avaient lu.

« Mon frère est également un peu comme ça, pas très sociable, et je crains que malgré ma politesse actuelle, je le suis quelque peu également. Ne vous en faites pas, je suis certaine que cela peut se guérir de parler aux autres dame Hakushi. »

Akane haussa les épaules légèrement en faisant un pas dans sa direction, la première fois qu’elle ne bougeait depuis son arrive, en leva un bras afin de montrer le poste de garde en haut du sentier.

« Soit, à votre guise. Tant que vous ne rentrez pas dans le village. »

Quelqu’un est passé, proche de ma porte, dans l’agitation ambiante. Ce n’est pas une chose fréquente, surtout en pleine nuit à Kaminari. Nous avons beau être un village ninja, nous savons surveiller nos frontières et avoir ce peu de repos. Est-ce une attaque qui arrive ? D’un coup, je sens l’excitation monter en moi, comme si l’on me permettait enfin de sortir et m’amuser, faire couler du sang étranger. Depuis le temps que cette guerre tourne au ralenti, malgré le départ des trois autres idiots pour Kusa – il est grand temps que je m’amuse également. En l’espace de quelques instants, je termine de m’habiller et me précipite dans la direction opposée du coureur, armée de mon spectre sans visage actif pour ne point me faire reconnaître. Il ne manquerait plus que le village s’excite à l’idée de voir l’un de ses précieux trésors partir en première ligne, comme si j’avais à faire de leur avis.

Soupirant délicatement, j’arrive à destination bien plus vite que je ne l’aurais cru et, cachée sous les illusions qui englobent la totalité des gens, m’attarde délicatement sur l’échange. Yui… Cette petite pétasse n’est donc pas morte et revient pour me décevoir encore ?! Je ne me rappelle que trop bien de son attitude la seule fois où je l’ai rencontrée et si l’envie est grande de juste la laisser dans le pétrin – je préfère rester en tant que spectatrice et m’amuser doucement de ses déboires. Son refus de coopérer et cracher les informations essentielles est presque affligeant, mais c’est le mensonge que prononce la petite Genin qui ne manque aucunement d’air quant à son nom de famille qui m’intrigue le plus. Soit, je vais certainement m’amuser moins bien que s’il fallait verser d’entières rivières de sang rouge, mais je ne vais finalement pas me priver à rester simple spectatrice. Surtout que la petite a de la répartie, j’ai bien envie de voir sa réaction devant… Eh bien moi !

« Je pense, en effet, qu’après une telle absence – répondre au minimum de questions que l’on te pose est un juste compromis pour avoir le droit de rentrer dans le village Yui. »

Rompant les illusions qui masquent mon apparence, je fais un pas décidé vers l’avant, expression neutre aux lèvres. Il est inutile que je me présente – Hak la porteuse de gène pour les Kumojins, Hak la Chûnin pour la petite. Je ne vais pas gaspiller ma salive pour de la merde, déjà que je ne suis pas venue parler en premier abord mais tuer. Calmement, je croise les bras sous ma poitrine ferme, relâchée car dans la précipitation je n’ai guère eu le temps de mettre le bandeau qui l’emprisonne. Comme s’il ne manquait que ça pour être heureuse merde.

« Tu as bien changé depuis le temps – tu as pris un bain dans tes propres flammes peut-être ? Toujours est-il que tu dis la vérité. Tu es bien Hakushi Yui, portée disparue en Automne de l’an Quatorze. Maintenant, comme Akane vient de te l’expliquer si gentiment… »

J’adresse un petit sourire ravageur à la Genin, malgré la neutralité et le sérieux presque livresque dont je fais preuve en m’adressant à la Kunoichi blanche. Putain, elle qui maîtrise le papier, avoir la peau de la même couleur ne doit pas vraiment la faire rire – j’ignore ce qu’elle a pris, même si Shigeru m’a parlé de blessures de combat, mais je ne veux absolument pas le même traitement. Sinon pour les kilos en trop qu’elle a perdu durant son errance.

« Nous sommes en pleine période de guerre et il sera nécessaire que tu répondes à quelques questions avant de pouvoir rentrer. Ton absence prolongée ne te place pas en droit d’exiger la moindre faveur. Alors voici ma proposition – toi qui est devenue si… Associable. Nous avançons quelque peu, toutes les trois avec Akane, et nous te laisserons raconter librement ce que tu as fait durant ces deux années. De cette façon, ce ne sera pas réellement un interrogatoire, et je pourrais dire si tu es sincère. »

Hakushi Yui

Yui écouta la réponse de la genin qui se présenta, elle accepta même de rejoindre le poste de garde, c'était tout de même plus confortable qu'ici debout sur le sentier rocheux. Alors que l'Hakushi s'apprêtait à répondre elle fut interrompue par l'apparition d'un nouveau participant. C'était Hak, une chûnin de Kumo avec qui Yui avait du faire équipe il y a de ça plusieurs années, la voir maintenant n'était ni une bonne ni une mauvaise chose, l'impression que lui avait laissé la jeune femme à l'époque n'était pas vraiment à son avantage, il restait à voir si c'était toujours le cas. La Senritsu s'approcha, déversa un flot de paroles qui ne soulagea pas la Hakushi, dans les souvenirs de la balafrée Hak était une chûnin mais peut-être qu'elle ne l'était plus, de toute façon elle ne pouvait pas se fier à son ton autoritaire qu'elle avait déjà la première fois qu'elle l'avait rencontrée.

♦ Au moins tu peux attester de mon identité. - soupira l'Hakushi en toisant du regard la Senritsu.

L'un des gardes s'approcha pour lui enfiler les bracelets anti chakra aux poignets, enfin les choses semblaient progresser, mais c'était sans compter sur Hak qui insistait pour connaître les raisons de sa disparition.

♦ Etant donné que tu as l'air de pouvoir déterminer si je dis la vérité ou pas, écoute attentivement mes prochaines paroles. - demanda Yui en fixant Hak dans les yeux pour qu'elle puisse facilement déterminer de la véracité de ses propos. - Je ne suis pas une menace pour le village, si j'ai du disparaître c'est pour ma survie uniquement, je n'ai rien fomenté contre Kumo durant mon absence et comme je l'ai dis à la genin, j'ai eu quelques soucis avec mes semblables, maintenant que tout est terminé je peux rentrer au village.

Toujours sans sourciller elle fit un pas en avant, maintenant que son chakra était bloqué elle n'était plus une menace de toute façon, elle savait qu'en fixant de la sorte la chûnin elle s'exposait possiblement à son Genjutsu mais elle préférait ignorer ce détail, à moins que la Senritsu soi suffisamment stupide pour s'attaquer à un autre Kumojin.

♦ Je-ne-parlerais-de-ces-problèmes-qu'avec-le-kage-ou-les-chefs-de-mon-clan. - dit calmement Yui en appuyant volontairement sur chaque mot. - Ces problèmes ne concernent ni ta personne ni les ninjas présents ici. Mon retour est plutôt bénéfique pour le village, il y a certaines menaces déjà installées à Kumo qui doivent être éliminées et je suis là pour ça. Car il se peut qu'on ai un problème avec les balises de surveillance Hakushi. - lança Yui, sûre de surprendre la chûnin.

Toujours aucun mensonge dans ces paroles, la rébellion qui scinde en deux le clan Hakushi est une réelle menace pour l'équilibre du village, surtout quand on sait que des balises Hakushi sont installées pour repérer d'éventuels ennemis. En fuyant dans les montagnes l'Hakushi en avait trouvé une et il ne fut pas difficile pour elle de comprendre son utilité.

Akane avait appris de nombreuses informations, tout en douceur, cela lui servirait sans doute, mais elle fut totalement surprise par l’apparition d’une nouvelle venue. Elle était loin de l’avoir repérer, elle se tourna un bref instant vers cette femme, qu’elle reconnut très rapidement. C’était une supérieur, et pas une des plus commodes. Elle plissa légèrement des yeux en la suivant du regard alors qu’elle se joignait à la discussion. Immédiatement, la jeune fille se mit légèrement en retrait, déjà qu’elle n’avait normalement pas à intervenir, elle n’allait pas supplanter le détecteur de mensonge de Kumo. Elle tenta de garder un visage neutre, alors qu’elle l’écoutait sans vraiment réaliser un mensonge qui était naturelle chez elle maintenant, son nom de famille emprunter. En la voyant combattre, il serait sans doute facile pour quelqu’un d’expérience de savoir qu’il y avait un problème. Elle jeta alors un œil sur la fameuse Yui, car apparemment, c’était bien elle et son nom. Elle ferma le poing gauche devant sa poitrine, puis posa à plat sa main droite dessus en guise de salutation, pour enfin s’incliner noblement sans la quitter du regard.

« Bien le bonsoir dame Senritsu, c’est un plaisir que de vous voir ici. »

Dit alors pleine de politesse Akane très cérémoniale avec sa supérieure plus ou moins respectée, mais une Chûnin tout de même. Elle se releva alors doucement en entendant Hak valider le fait que Yui allait devoir répondre à des questions avant de pouvoir revenir. Sans doute que la validation de ce petit bout de femme serait largement suffisant. Elle avait du mal à lire les intentions et les sentiments chez cette Hak, en tout cas, bien plus de mal qu’avec Yui, qui finalement restait accessible. Elle nota alors que cette yui devait utiliser le katon, ce qui pour quelqu’un qui manipule le papier était assez original dans sa tête. Elle répondit au sourire de Hak avec politesse, alors qu’elle la laissait diriger l’interrogatoire. Elle ne savait pas trop ce qu’avait pu faire Yui pour être brûler à ce point, mais sans doute qu’elle ne souhaiterait pas en parler. Elle fut surprise d’entendre que Hak comptait bien sur sa présence pour la suite des événements, elle ne pensait pas qu’une genin soit nécessaire. En générale, c’était surtout de gentil boulet que les hauts gradés se débarrassaient sans vergogne pour des tâches subalternes. Yui allait devoir être honnête en parlant de son histoire, elle croisa alors ses bras dans son dos en attendant le début de sa folle histoire.

« En effet, pour votre identité, il n’y a pas tromperie. Vous n’utilisez pas de Genjutsu ni d’autres techniques, mais il reste tout de même la loyauté.   »

Dit Akane sur un ton toujours froid. Elle se rendit bien compte en tout cas, que la réaction de Yui face à l’arrivée de Hak avait quelque chose de dérangeant, elle ne réagissait plus du tout de la même façon. Un garde lui mit les bracelets anti chakra, et il fallait avouer que cela empêchait beaucoup de choses, du moins s’ils restaient en place.

« En quoi Kumo n’aurait pas pu vous protéger ce que votre solitude et loin de chez vous et des vôtres a pu le faire ? Je trouve cela assez troublant.    »

Dit alors calmement la genin en toisant dans les yeux Yui. Elle n’était guère peinée ou blessée de se faire appeler par son titre, cela n’avait guère d’importance et sans doute que l’on l’oublierait bien vite de toute façon.

« Pourquoi ne rien avoir demander à votre clan non plus ? Vous ne lui faites pas confiance ? Vous avez bien dit que vous alliez informer votre clan après avoir l’autorisation d’entrer ici … »

Commença à ressortir alors Akane des informations que Yui elle-même avait pu dire. Ce n’était pas si innocent si elle avait essayé d’avoir des informations.

« Lorsque vous dites que tout est terminé, cela veut dire que vous les avez tous tuer ? Cela pourrait apporter de la rancœur au village.     »

Ajouta Akane d’une voix toujours aussi froide et monocorde.

« Comme vous avez dit vous-même, le Raikage a sans doute d’autre chose à faire et se basera sur la manière dont vous avez collaboré avec nous.     »

Argumenta alors la jeune kunoishi.

« Quels sont les menaces installées à Kumo que vous connaissez et surtout, comment l’avez-vous appris ? Cela veut dire que vous détourner la discussion sur un autre sujet, vous allez accuser des personnes de Kumo qui n’ont pas disparu pendant une année ? C’est très cavalier de votre part. »

Lorsque Yui parla des balises de surveillance, elle regarda alors Hak, car elle ne savait pas grand-chose à ce propos. Elle était incisive avec Yui en posant les questions qui risquaient de blesser sans doute, mais une fois totalement blanchit, cela ne serait que mieux pour cette dernière. Elle ne souhaiterait pas apporter une louve dans la bergerie simplement pour avoir été trop large ou gentille dans le traitement d’une règle pourtant clairement établie et simple. Elle attendait donc les preuves de Yui de ces graves accusations.

Malgré l’importance de signaux à lire, je ne peux faire autre chose que m’empêcher de sourire – entre l’insolence de la Chûnin et la détermination presque acerbe de la Genin à enfoncer le clou encore et encore, jusqu’à ce que le sel entame profondément les plus petites plaies qui soient laissées. Profitant certainement de ma position de force, je ne m’oblige pas particulièrement à intervenir, lançant plutôt des regards amusés ou outrés à Yui à chaque fois que la petite parle. Qu’on en dise ou qu’en en fasse, elle prend énormément les devants et s’aventurent dans des eaux dangereuses, certainement rassurée par ma présence et mes capacités à remarquer les mensonges. Si cette nouvelle a vite fait le tour du village – et je ne peux que maudire Dai de l’avoir tant plébiscité – je sais m’en faire. C’est une arme de plus dans mon arsenal, et une arme que mes « alliés » connaissent est une arme certaine de se faire exploiter, et ce pour mon plus grand amusement. Toujours est-il que les choses doivent avancer et finalement, la petite pétasse a été capable de choisir les bons mots et les bonnes réponses pour me convaincre de son bien-fondé. Bien sûr, je pourrais mentir et l’exécuter sur le champ : aucune preuve, aucun reste, les gens seraient obligés de me croire. Seulement, la force de ma poitrine dandinant à chaque mouvement que je fais finira bien vite par me donner la nausée, et je m’attendais à verser du sang ennemi, pas du sang débile.

Soupirant calmement, j’attire l’attention des deux kunoichis sur ma personne. Encore un peu et je suis certaines que ces deux connasses iraient se tirer les cheveux et s’insulter comme deux fillettes en mal d’amour – j’espère juste qu’elles ne comptent pas sur moi pour les aider à le faire, je me sentirai insultée. Rapidement, j’échange un bref regard avec les autres gardes présents qui restent là, comme les pires idiots au monde. Cela leur vaudra certainement un rapport bien acerbe, mais le vais laisser Dai le rédiger à son retour – ça lui plaira certainement moins que de verser le sang des Kusajin, mais je ne vais clairement pas m’amuser à faire la garce plus que je ne le suis déjà.

« Très bien. Je pense que nous pouvons arrêter le petit spectacle, n’est-ce pas Akane ? Je confirme qu’il s’agit bien de Hakushi Yui, portée disparue. Elle dit également la vérité lorsqu’elle parle de ne pas être une menace pour le village. »

Je m’abstiens allègrement de dire que son comportement signale qu’elle refusera de parler à moins que l’on aille jusqu’à la torture, persuadée comme une fanatique religieuse débile de l’importance de sa mission. Que les balises Hakushi aient un défaut ? C’est bien aigre de le dire au bout d’une telle absence, mais cela m’importe peu. Si les ennemis peuvent entrer dans le village, ça ne fera que plus de bains de sang et de cris de désespoir pour alimenter mes petits plaisirs nocturnes. Gardant toujours cette attitude sévère et presque livresque, à des lieux de la folie de mes pensées agacées, je me tourne vers l’ancienne grosse.

« Compte tenue de ce que tu avances, nous allons appliquer un écart à la procédure habituelle. Tu garderas ton bracelet bloqueur de Chakra, mais tu seras libre dans tes mouvements au sein du village. Un Shinobi de rang plus élevé que le tiens te sera assigné en surveillance également : au moindre mouvement, tu seras arrêtée et jetée en prison. »

Profitant du croisement de nos regards, je lui adresse un très bref sourire que seul elle peut voir en même temps qu’un petit message – s’il ne s’agit là que de l’un de mes mensonges en plus, je ne peux me priver de penser à la joie que c’est de me faire passer pour la gentille dans le dos de mes mensonges de Chûnin sérieuse et appliquée. Aucune tête ne volera ce soir, hélas…

*Et il te protégera également si jamais tu as des problèmes à cause du bracelet. Ce sera quelqu’un de confiance.*

D’un geste de la main plus que banal, je lui ouvre la voie pour qu’elle pénètre enfin dans le village. Cela doit faire bien longtemps – et j’espère bien être appelée pour confirmer toutes ces histoires de problèmes. Ce n’est qu’une fois qu’elle disparait de notre champ de vision que je me tourne brièvement vers Akane, sourire aux lèvres. Elle a été marquée sur la liste de Hak. Il est temps qu’elle touche sa paie pour son comportement de ce soir.

« Ta prise d’initiative était correcte, mais tu manques encore sincèrement d’expérience pour interroger les gens. Ne prends pas cela comme un reproche, mais plutôt une remarque pour que tu puisses progresser. Qui sait ? Si tu arrives à me recroiser dans le village, je pourrais même te donner quelques leçons. »

Une tape légère et amicale dans le dos, me voilà repartie vers chez moi pour dormir. Nuit de merde à cause d’une connasse de merde qui se croit plus importante que les autres. J’espère que celui qui sera là à la protéger saura au moins saisir l’occasion et tirer un coup. Je pourrais même l’aider.

HRP:

Hakushi Yui

Yui en venait à se demander si elle n'aurait pas mieux fait de rentrer par une chemin moins conventionnel pour éviter ce genre de discussion stérile et sans fin. Entre les jacassements incessants et inappropriés de la genin et le jeu de regard de la Senritsu, l'Hakushi s’interrogeait sur ses chances de rentrer au village avant le levé du jour.

Alors que la pluie de constats et de questions d'Akane ne semblait pas prête de prendre fin, c'est Hak qui intervint pour mettre un terme à cette situation presque devenue gênante. Yui écouta les conditions imposées par Hak, des conditions justes et compréhensibles que l'Hakushi comptait bien accepter.

♦ Cela me paraît tout à fait naturel, merci. - répondit la jeune femme en hochant légèrement la tête alors que son regard flamboyant se posait sur les bracelets autour de ses poignets.

La Senritsu s'écarta alors sur le coté pour laisser la voie libre et sans perdre de temps elle s'avança en jetant un dernier regard lourd de sens à la genin,

♦ A une prochaine fois. - lui souffla la balafrée.

Satisfaite, la maîtresse du papier continua sa route jusqu'à rejoindre les portes du village. Sans attendre elle se dépêcha de prendre la direction des quartiers Hakushi, en espérant que son tuteur soit capable de la retrouver rapidement pour ne pas qu'elle ait de problèmes. Probablement qu'elle allait devoir rencontrer le nouveau Kage dont elle avait entendu parler, mais d'abord il fallait mettre un terme à la rébellion au sein de son clan, grâce aux personnes qu'elle avait pu interroger, Yui avait appris beaucoup d'informations très intéressantes qu'elle allait transmettre à son grand père et Satomi pour enfin pouvoir mettre un nom et un visage sur l'énigmatique leader de la rébellion.

Akane n’était pas du genre à laisser passer quoi que ce soit, mais elle ne le faisait pas contre Yui qui tentait de revenir parmi les siens. d'après les réactions ou l'absence de réaction du détecteur de mensonges du village, elle ne devait pas poser de problèmes. Elle resta de marbre en attendant les réponses à ses questions, mais si pour le moment, elle n'était qu'une Génin, un jour elle monterait bien en grade et l'on devrait lui répondre. Elle trouvait tout de même qu’il y avait certaines incohérences dans le discours de Yui, mais après tout, ce n’était pas si flagrant, juste quelques détails. Elle ne craignait pas du tout le jugement des autres, elle n’était pas connue et elle faisait son travail même si cela ne plaisait guère. Elle était jeune et incompétente par rapport aux deux autres, mais cela ne la dérangeait pas. Les mimiques de Hak ne la firent pas réagir, elle resta alors de marbre totalement inexpressif. Elle tourna son visage en direction de Hak alors qu’elle soupira.

« Très bien, comme vous voulez. C’est vous le chef, si elle vous a convaincu, alors je le suis également. »

Répondit alors la jeune ninja sur son ton monocorde habituel. Elle jeta un œil à Yui en gardant son visage de marbre et son regard froid. Elle se rendit bien compte que l’on ne parlait guère des problèmes du système de sécurité. Sans doute qu'Hak l'avait noté ou bien que ce n'était pas un détournement de la discussion. Elle l’espérait bien, car c’était une arme très efficace pour le village. Elle avait à cœur la protection du village, de la population, et elle était bien loin de chercher à vouloir tuer, mais peut-être que Hak était comme cela au début avant de goûter au sang. Hak autorisait Yui à rentrer au village, mais sous certaines conditions assez drastiques. Elle allait garder les bracelets, elle serait suivie, cela voulait sans doute dire qu'elle n'avait pas entièrement confiance. Elle plissa légèrement les yeux sans rien dire. Yui n'avait guère le choix pour le moment, et peut-être bien que son clan allât l'aider à revenir dans de meilleures conditions, mais pour le moment, elle devait accepter ou repartir.

« Avec Plaisir Yui Hakushi, bon retour à Kumo. »

Ajouta alors Akane aux petits mots à son propos. Elle la regarda dans les yeux sans véritablement réagir à sa tentative d’intimidation. Elle s’inclina légèrement par politesse de convenance, ni plus, ni moins, sans la quitter du regard. Elle attendit de la voir rejoindre le village avant de lâcher à haute voix.

« Je trouve que j’ai fait une première bonne impression. »

Dit alors la jeune kunoïshi en essayant un trait d’humour malgré son ton neutre. Elle regarda alors Hak en souriant très brièvement.

« Je compte bien tenter de rejoindre l’ordre militaire des renseignements de Kumo. Sans doute que l'interrogatoire devra être travaillé à nouveau, mais je ferais ce qu'il faut pour le village. Ce sera un plaisir de vous voir à nouveau dame Senritsu. »

Répondit alors Akane. Elle n'était absolument pas blessée par les mots de Hak, elle était clairement inexpérimentée, elle sortait quasiment de l'école. Elle faisait de son mieux pour devenir plus utile à son village, mais elle savait que la route allait être longue. Elle avait sans doute manqué de subtilité dans une discussion et trop ouvertement chercher les questions, mais elle avait agi ainsi car elle espérait vraiment que Yui était une alliée du village. La guerre grondait dans les montagnes du pays de la foudre, et une combattante de plus serait en avantage. Elle regarda alors Hak repartir chez elle non sans lui avoir fait une petite tape dans le dos. C'était sans doute une façon de la congratuler. Il était tard, alors elle se décida à rentrer chez elle. Le ninja n'était même pas censé se trouver à la garde de la porte, mais finalement cela s'était bien passé.

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