Elle n’arrivait pas à dormir cette nuit. Attaquée de cauchemar à chaque fois qu’elle fermait l’œil, elle finit par abandonner et enfila une simple veste pour sortir se promener. Le visage de Zaoh lui revenait fréquemment à l’esprit, revoyant en détail les nuits les plus abominables passées à ses côtés. Si elle y réfléchissait trop, elle commençait à se dire que ces rêves avaient pour but de la prévenir de son retour. Ce n’était pas si stupide, après tout il l’avait volontairement abandonné là, en sachant que l’équipe de shinobi viendrait la sauvait. Peut-être avait-il des regrets à présent, et souhaitait récupérer son jouet favori ? On se rend compte de la valeur d’une chose une fois que celle-ci a finalement réussi à nous échapper. Elle balaya ces sombres pensées d’un secouement de tête et prit la porte pour marcher sans but dans les rues noires du village endormi.

Cela ne lui ressemblait pas du tout, elle était bien trop peureuse pour se balader seule en pleine nuit. Mais ce n’était pas si mal, peut-être avait-elle décidé de faire des efforts à ce niveau-là ? Une minute de plus passé dans son minuscule appartement lui aurait certainement permis de devenir complètement folle, et d’étouffer en plus de ça. Je me suis vite retrouvée avec le pressentiment d’avoir parlé trop vite quand elle commença à longer chaque mur pour pouvoir observer et prévoir la venue de quelqu’un. Bon elle sortait la nuit, fallait ne pas trop lui en demander non plus... Elle est restée plusieurs heures assises sur un toit de maison à regarder les étoiles. C’était très agréable, il ne faisait pas froid malgré le vent qui soufflait dans ses cheveux. Elle était redevenue assez paisible, ce voyant même chantonner une chanson qu’elle appréciait beaucoup en ce moment.

I saw the light fade from the sky
On the wind I heard a sigh
As the snowflakes cover my fallen brothers
I will sing this last goodbye

Le soleil se levait à peine sur la route du retour quand elle aperçût au loin deux hommes qui hurlaient bruyamment. Elle se stoppa net, son cœur s’emballa d’une telle manière que j’ai vivement pensé qu’il allait fuir de sa poitrine. Paniquée, elle regardait maladroitement autour d’elle pour trouver une issu, c’était hors de question qu’elle passe à côté de ces deux énergumènes, bien trop dangereux à ses yeux. Les rires et hurlements approchaient, son angoisse augmentait. Malgré sa respiration saccadée et ses jambes qui tremblaient, elle se retourna et courut le plus vite possible dans la direction opposée, ce qui avait bien sûr comme conséquence de l’éloigner de chez elle. Une fois assez loin et se croyant en sécurité, elle tomba à genoux par terre et éclata en sanglots. Elle tremblait de la tête aux pieds sans pouvoir s’arrêter, et suffoquait d’une manière réellement ridicule. Ça continua pendant quelques minutes, quand elle essayait de se relever de puissants vertiges la rabattaient à terre et l’obligeaient donc à attendre que ça passe. Comment peut-on se mettre dans des états pareils suite à une simple appréhension ? Moi qui croyais qu’elle avait progressé sur ses peurs, je suis bien déçue, elle est pitoyable.

Une fois que ça allait un peu mieux, elle regarda autour d’elle pour se situer et remarqua qu’elle était tout proche des terrains d’entraînement du village. C’était sûrement fait exprès, étant donné qu’elle s’entraînait maintenant tous les matins sans exception. Ne voyant pas l’intérêt de faire l’aller-retour jusque chez elle mais surtout de rater un entrainement à cause d’un petit imprévu, elle avança en direction des terrains pour entamer son quotidien matinal. Sur le premier terrain se trouvait un garçon aux longs cheveux blonds, il s’entraînait avec toutes sortes d’équipements en métal. Elle pensait immédiatement qu’il avait du courage de transporter tout ça chaque matin, mais elle ne s’attarda pas et traça son chemin pour le terrain juste à côté, histoire de ne déranger personne. En passant, elle entendit la voix du jeune homme qui demandait qui était là. Elle ne se cachait absolument pas, alors il la découvrit bien vite en se retournant. Elle fit un léger signe de main dans sa direction pour montrer qu’elle ne voulait pas de mal, et continua sa route. Elle devait dégager une attitude bien minable et fatiguée, elle traînait presque les pieds pour arriver à destination. La fatigue à la suite de son attaque de panique était intense, mais elle ne voulait pas se décourager pour autant, dans le pire des cas elle s’entraînera moins longtemps. Elle s’assit bêtement au milieu du terrain et créa très lentement quelques kunaï, shurikens et senbon en or. S’assoir lui permettait de souffler un peu, et puis de toute façon elle n’avait pas besoin d’être debout pour faire des petites armes de ce genre. Voilà tout était prêt, elle allait bientôt pouvoir commencer à s’entraîner, enfin quand elle aura trouvé la force et la motivation de se lever...

L’entraînement quotidien démarrait pour Sorolla. Elle s’était levée et avait commencé à courir à l’horizontale par rapport aux cibles en faisant des allers-retours. Pendant sa course elle échauffait ses bras, ses coudes, ses épaules et ses poignets en faisant des petits ronds pour chaque. Même si c’était important, elle ne s’attardait pas sur ces exercices et se stoppa net pour lancer un shuriken sur une cible placé à huit mètres à côté d’elle. C’était un franc succès, il avait atterri en plein milieu du petit cercle rouge déjà troués et entaillés par d’autres personnes auparavant. Ses progrès étaient facilement visibles, il n’y a pas si longtemps lors de son entraînement avec Hakushi Yui, toucher une cible près d’elle et statique lui paraissait encore difficile. Elle recommença donc mais cette fois-ci en s’éloignant encore de trois ou cinq mètres. C’était encore une réussite, heureusement que la fatigue ne se faisait plus trop sentir à présent. Seul sa grande détermination était présente ici, et ce début d’entraînement avait réussi à la remettre en confiance. Elle enchaîna ensuite avec cinq kunaïs dorés qu’elle lança les uns après les autres tout en courant le plus vite possible. Le but était de faire suivre les projectiles de manière à ce qu’ils soient très proches au moment d’atteindre leur cible. Cet exercice n’était pas encore maitrisé à merveille. En effet, malgré que les distances soient respectées et que les kunaïs aient tous atteint leurs cibles, il manquait encore cruellement de puissance et de vitesse.

Elle s’était entrainé à cela encore un bon bout de temps avant de se décider à faire une petite pause. Elle avait terriblement envie de boire et rêvait sérieusement de ses bouteilles d’eau gardées au frais spécialement pour ses entraînements. La boutique la plus proche était bien trop loin et de toute façon elle n’allait pas s’éterniser très longtemps. C’est fou comme les shinobis du village pouvaient être méfiant, les terrains d’entraînement étaient à disposition pour que l’on puisse s’entraîner et il devait bien se douter que des gens venaient à toute heure de la journée, peut-être que Sorolla lui avait fait vraiment peur après tout. Elle n’avait pas détaillé cette personne de peur de trop s’infiltrer dans son intimité, mais aurait tout de même voulu faire sa connaissance et pourquoi ne pas s’entraîner avec lui tant qu’à faire. Malgré sa grande timidité et sa peur des hommes en général, elle ne se sentait pas menacée par cette personne. Bien sûr, cette idiote pouvait à nouveau se tromper et cela lui couterait bien trop chère, Zaoh aussi lui inspirait confiance. Son souffle était redevenu normal et sa gorge déshydratée la dérangeait un peu moins qu’avant alors elle reprit son entraînement. Décidée maintenant à vraiment utiliser son Kinton, elle se concentra et créa un énorme mur en or deux mètres devant elle, puis enchaîna par dessiner dans sa main un senbon qu’elle lança dessus. Elle fit à nouveau plusieurs senbons qu’elle envoya sur le mur à l’horizontale à côté du premier, en prenant soin de laisser une distance de cinquante centimètres entre chaque.

Sentant une présence arriver derrière elle, son instinct protecteur la força à se retourner rapidement pour faire face à l’inconnu. C’était le même garçon que tout à l’heure, elle était gênée de s’être méfié comme ça, se rendant compte qu’elle avait réagi exactement comme lui tout à l’heure. Ce monde est dangereux, il nous pousse à rester sur nos gardes à chaque moment de la journée. C’était un peu triste de ne se sentir en sécurité nulle part, et de risquer sa vie ou son corps à chaque sortie. Le garçon restait là à regarder Sorolla, il avait l’air embarrassé avant de prendre la parole pour demander si la personne devant lui était bien Kinzoku Sorolla. Ça en devenait flippant, comment pouvait-il bien connaître son nom ? Il n’avait fait que se croiser et il n’était certainement pas écrit sur la main qui lui avait fait signe ! Pire dans tout ça, qu’elles étaient ses intentions ? Son arrivée était récente au village et elle avait sympathisé avec trop peu de personnes pour pouvoir être reconnu aussi facilement. Au lieu de stresser bêtement, elle devrait plutôt lui répondre cette pimbêche ! Méfiante, elle recula de quelques pas et le dévisagea, c’était ridicule mais elle ne le faisait même pas exprès. Si ce garçon lui voulait du mal, il pourrait facilement arriver à ses fins à cause de la fatigue mais surtout suite au manque de chakra qu’elle avait perdu en s’entraînant.

« C’est bien moi, qui es-tu mais surtout comment est-ce que tu me connais ? »

Le jeune garçon s’excusa immédiatement en voyant la réaction de Sorolla. Il n’avait pas besoin de s’excuser, le problème venait complétement d’elle avec sa manie de se méfier de tout et de tout le monde. Maintenant il devait se sentir coupable, alors que sa façon de l’aborder n’avait absolument pas été agressive ni méchante. Il expliqua connaitre son nom par le biais d’une amie en commun, Hakushi Yui. Alors c’était comme ça qu’il connaissait son nom, elle a dû lui parler de sa maîtrise de l’or différente des autres Kinzoku. C’était tout de même étrange qu’ils viennent à parler d’elle, elle était curieuse de savoir le sujet de leur conversation. Donc il avait repéré la couleur de son pouvoir lors de son entraînement et avait décidé de venir la rencontrer. C’était compréhensible, et elle n’avait pas à l’occurrence de quoi s’inquiéter. Elle se plaignait souvent de ne pas connaître assez de personnes et pourtant elle avait une réaction incompréhensible face à quelqu’un de son âge qui venait en toute sympathie. Puis non, il avait beau connaître Yui il venait peut-être quand même avec des mauvaises intentions, ne baisse pas ta garde Soro !

Il continua par dire qu’ils avaient des points communs. Elle le regarda interloquée par cette affirmation, comment pouvait-il bien savoir qu’ils détenaient des similitudes ? Il prenait son temps pour parler, laissant durer le suspense à son maximum. Qu’avait-il à lui apprendre ? La curiosité l’envahissait, elle voulait tout savoir et surtout, tout comprendre. Elle observait son visage, son corps en détail jusqu’à même étudier le son de sa voix. Elle s’attardait d’ailleurs sur ses yeux qui étaient profonds et plutôt rares, ils lui faisaient beaucoup penser aux siens à cause de leur couleur. Bah voilà, elle venait de trouver un point commun ! C’est fou comme ce garçon ne dégageait pas un grain d’agressivité, il donnait l’impression d’être tellement gentil, mais n’était-ce pas plutôt elle qui ne voyait pas le mal chez personne ?

La suite fut impressionnante pour Soro. Le jeune homme se prénommant Tadashi dégagea son bras pour lui montrer. C’était un bras de métal, avec des doigts qui bougeaient tout à fait normalement. Elle le regarda attentivement avant de glisser deux doigts le long du bras. Dans cette situation elle n’imaginait même pas une seconde gêner le garçon, elle voulait simplement comprendre cette chose inconnue et surprenante qui s’offrait à elle. Ressentait-il le toucher comme sur n’importe quelle autre partie de son corps ? Quand elle releva les yeux, il prononça les mots ‘’Kinzoku tout comme toi’’ et la situation devenait alors complètement claire à ses yeux. Sans avoir fait attention à ses paroles d’avant, elle comprenait qu’il était lui aussi un Kinzoku ce qui lui permettait d’avoir et de pouvoir contrôlé ce bras en métal qui serait un boulet pour quelqu’un d’autre.

Elle souriait jusqu’aux oreilles, rencontrant pour la première fois de sa vie un autre Kinzoku et en plus de cela avait l’air d’avoir son âge. Ce qu’elle ressentait était presque inexplicable, elle avait consacré toute son adolescence à la recherche d’autres membres de son clan sans succès, et quand elle avait décidé d’abandonner, il venait se présenter à elle avec un nœud sur la tête. Peut-être qu’il savait des tas de choses sur le clan, peut-être connaissait-il pleins de monde ou même que toute sa famille était encore là pour lui en parler. Elle avait tellement de questions à lui poser, des milliers de questions dont jamais personne n’avait pu lui répondre... C’était un grand moment pour elle, même si cela devait paraître banal comme situation pour Tadashi. Elle voudrait courir partout, sauter dans ses bras et même faire une danse de la victoire, mais n’en fit rien heureusement à part lui répondre le plus joyeusement possible.

« Tu n’imagines pas à quelle point je suis heureuse de te rencontrer, seuls les livres m’ont informé sur notre clan, je n’ai jamais eu la chance de rencontrer quelqu’un comme moi... Ton bras est tellement génial, ça doit être tellement cool pour combattre, il faut que je le voie en action ! Oh mon Dieu j’ai tellement de questions à te poser, es-tu au courant de l’histoire de notre clan ? Nos origines ? Je veux tout savoir, s’il te plaiiiiit »

Il était trop difficile pour elle de cacher sa joie, s’obligeant presque à contre cœur d'arrêter de parler pour laisser le jeune homme répondre à ses questions. Son bras n’avait certainement pas atterri là par hasard, mais peut-être que le garçon n’aimait pas en parler facilement, alors elle garda ce sujet pour plus tard. Après tout, il risquait de longuement apprendre à se connaitre.

C’était assez étrange sa réaction par rapport à son bras, il disait que Sorolla était la seule personne à le voir de cette manière, pourquoi disait-il ça, peut-on le voir autrement ? Elle savait bien que les gens étaient armés d’une méchanceté écœurante, mais comment pouvait-on réagir négativement sur ce sujet ? Peut-être que les civils ressentent de la peur à son égard ce qui ne serait pas vraiment étonnant étant donné leur niveau de stupidité. N’importe quel shinobi est dangereux mais ils ne s’en inquiètent pas parce que rien dans leur apparence ne permet de le montrer. Pourtant une personne du clan Kaguya peut sortir une arme d’os en quelques secondes et c’est bien sûr tout aussi dangereux. Les gens ne s’arrêtent que sur les apparences, si quelqu’un est différent d’un autre alors il fera l’objet de différentes moqueries. Cela n’a aucun sens, il ferait donc peur simplement parce que son arme est voyante ? Non, non, non... Tu pars trop loin Soro, les shinobis se baladant avec une épée ou différents projectiles ne créent pas de panique autour d’eux, c’est forcément autre chose. C’était perturbant, pourquoi est-ce qu’il disait ça... Puis sa réaction quand elle s’était permis de toucher son bras n’était pas banal non plus, il avait l’air choqué et surpris. Au lieu de se prendre la tête, elle ferait mieux de lui demander tout simplement, sans bien sûr aborder les raisons de ce bras métallique.

« Pourquoi dis-tu ça, les gens n’apprécient pas ton bras d’habitude ? Je sais que les civils attrapent vite peur, c’est d’ailleurs aussi mon cas mais je ne vois rien de terrifiant ici... »

Le jeune Kinzoku proposait de lui faire une démonstration par la suite. Les yeux de Sorolla se remplirent d’étoiles, extrêmement enjouée et excitée par la situation. Il devait pouvoir accomplir de grandes choses grâce à ce bras hors du commun, peut-être était-il là uniquement pour rendre Tadashi plus fort et lui offrir plus de possibilités mais elle essayera de savoir ça plus tard, elle avait tout son temps. Ce qui l’interpella immédiatement était la couleur, ce gris aussi gris que n’importe quel métal vendu partout à n’importe qui. Une pointe de déception se faisait sentir, mélangés à de la satisfaction un peu moins raisonnable. Ses idées étaient floues, était-ce une bonne chose d’être particulière ? Elle voulait découvrir pourquoi sa maîtrise était différente des autres membres du clan Kinzoku, pourquoi avait-elle hérité d’un autre type de métal ? D’un type qui la mettait à part par rapport aux autres, qui la discriminait d’une certaine façon. D’un autre côté, cette sensation d’être unique était plaisante et agréable. La différence n’était pas une mauvaise chose pour les personnes ouvertes d’esprits, elle pouvait même être un certain avantage. Mitigée entre le fait d’être spécial et importante ou différente et mise à l’écart la perturbait. Ma pauvre Soro se perdait plutôt vite dans ses pensées...

La suite n’était plus autant satisfaisante, Tadashi n’avait pas l’air d’en savoir plus qu’elle sur les origines de leur maîtrise. Il évoqua son père lors de son discours qui pouvait certainement avoir toutes les informations dont elle désirait depuis si longtemps. Une lueur d’espoir revenait en elle mais s’évapora bien vite devant le jeune garçon. C’était flagrant, il n’avait pas l’air de vouloir parler avec lui ni même de parler de lui. Au moins il paraissait toujours en vie ce qui était plutôt rassurant. Le déranger lors de leur première rencontre n’était absolument pas son but, elle avait aussi des sujets dont elle ne voulait pas aborder et ne pouvait pas se mêler des affaires de famille qui ne la regardaient pas. Il était donc lui aussi né à Shimo no kuni, elle avait bien sûr entendu que tous les kinzokus venaient de ce pays, mais elle ne savait pas s’il était possible pour un membre de naître ailleurs. Les traits du garçon se durcirent, qu’est ce qui se passe, avait-elle dit quelque chose de mal ? Peut-être que le garçon avait fini par être plongé dans des pensées désagréables, cela arrivait à Sorolla très souvent et elle comprenait alors tout à fait. Il fallait arrêter de faire des hypothèses sur tout et rien, elle ne pouvait pas savoir de toute façon, alors pourquoi se trouer la tête à trop réfléchir ? Elle prit la parole afin d’expliquer sa propre situation, cela pouvait l’intéresser.

« Je suis moi aussi née à Shimo no kuni, nous avons rejoint Kaminari no kuni durant ma septième année. Seul mon père faisait partie du clan Kinzoku et il est mort quand j’étais encore toute petite. Mes parents n’ont jamais rien voulu me dire sur mes proches et sur la vie de shinobi en espérant m’épargner de ce monde cruel. Aujourd’hui je suis seule et je suis tout de même devenue kunoïchi, ils seraient bien déçus d’ailleurs. Malheureusement avec le temps je n’ai toujours rien appris sur l’origine de mon clan, ni de mon pouvoir qui est doré comme tu as pu le constater. »

Sa curiosité revint en même temps que des idées qui traversaient sa tête. Elle pouvait maintenant comparer ses techniques et son pouvoir avec quelqu’un qui avait pratiquement le même.

« Effectivement tu es le premier Kinzoku que je rencontre, ça fait tout drôle j’ai longtemps cherché des autres membres de mon clan sans succès puis j’ai fini par abandonner. Tu as certainement ta famille pour ça, mais j’aimerais vraiment beaucoup comparer nos pouvoirs, nos différentes techniques etc. Je n’ai jamais reçu d’entraînement de personne, essayant tant bien que mal de me débrouiller seule alors je ne sais pas vraiment si mon pouvoir à un bon niveau. S’il te plaît Tadashi, montre-moi des techniques, ce serait tellement génial... Maîtrises-tu le ninjutsu et le katon toi aussi ? »

Sorolla enchaînait ses phrases, motivée par cette rencontre surprenante. Elle lui avait fait des espèces de yeux doux pathétiques et sont plus joli sourire afin qu’il cède à sa requête. Je ne l’avais jamais vu comme ça, ce garçon avait vraiment déclenché un truc étrange en elle. Néanmoins, il se passait quelque chose de plus intéressant que d'habitude durant ses ridicules entraînements matinaux.

Le jeune garçon s’excusa de la mort des parents de Sorolla, mais peu importait, elle s’était seulement rendu compte qu’il n’avait pas du tout répondu à sa question. C’était maintenant complétement évident, il ne voulait pas en parler et elle n’aurait jamais dû lui demander. Elle se doutait que cette partie de son corps était pour lui très importante mais elle n’imaginait pas que ce soit aussi difficile d’en parler. Il devait certainement avoir une histoire derrière ce bras de métal, un bout de son passé dont il ne voulait plus se souvenir. De jour en jour elle voyait différentes personnes torturées par les étapes que composent leurs vies, c’est triste de savoir qu’on ne peut pas oublier ce qui nous a blessés le plus profondément auparavant. Elle s’abstint pour une fois de créer toutes sortes d’hypothèses sur ce qui avait bien pu lui arriver dans son enfance. Elle le fait sans arrêt d’habitude, non pas par curiosité mais plutôt comme un réflexe qui s’active dans son cerveau afin d’essayer de mieux connaitre la personne concernée. Le problème c’est que les probabilités de réussites étaient proches de nulle et que c’était finalement du temps perdu à ne rien faire. Puis de toute façon cela ne la regardait absolument pas et elle commençait à comparer ça comme un pur manque de respect. Elle sera certainement amenée à le découvrir à l’avenir si les deux jeunes genins restent proches, se confier des choses difficiles et personnelles afin d’évacuer, c’est comme ça que fonctionnent des amis, enfin je crois...

Elle en avait peu faire de ses parents, c’était fini, ils ne reviendraient plus jamais et elle avait compris ça depuis bien longtemps, rien ne sert de s’acharner. Son père est mort quand elle était encore toute petite, c’est à peine si elle se souvient de son visage. Puis sa mère est certainement mieux là où elle est à présent, ce monde était bien trop méchant avec elle. Elle regrette par-dessus tout de ne pas avoir des informations sur sa famille, ou sur son clan car elle est persuadée que ses parents connaissaient tout ce qu’elle voulait savoir. Ces abrutis ont tout fait pour garder le secret des origines de Sorolla et l’empêcher de devenir kunoïchi, pourtant voilà où on en est maintenant ! Cette gamine est totalement perdue sans la moindre information sur ce qu’elle est, et en plus de ça elle est devenue une genin de Kumo sans cesse en mission pour son village. La mort de ses parents ne l’avait pas du tout traumatisé, elle préférait largement qu’ils soient mort plutôt que d’être obligée de leur avouer sa vie jusqu’à aujourd’hui. Quelle honte d’être restée la prisonnière d’un homme pendant si longtemps, d’avoir été si naïve pour croire qu’il lui fallait un adulte près d’elle pour être plus heureuse. Ta gâchaît ta vie pauvre idiote, survie avec tes piteux souvenirs maintenant ! Sorolla secoua la tête, grandement embêté par mes propos désagréables, ce n’est pourtant que la vérité. En tout cas cette douleur-ci n’était pas présente pour la jeune fille, préoccupée par bien d’autres choses.

Oh alors il maitrise le Raiton ? Sorolla avait une peur folle de l’électricité en général, alors elle était bien contente d’avoir le Katon pour elle. Elle ne risquait pas trop de s’approcher de ses attaques, d’ailleurs je crois qu’elle n’a jamais imaginé le fait qu’elle pouvait tomber contre quelqu’un l’utilisant lors d’un combat, rien que cela risquait d’être un désavantage dès le départ. Par ailleurs, cela devrait être une affinité très intéressante mélangée au kinton, la maîtrise du métal. Elle ne se servait pas beaucoup de son affinité puisqu’elle consacrait plutôt ses entrainements au maniement de son or si précieux à ses yeux. Ce qui était rassurant c’est qu’il s’était spécialisé dans le Ninjutsu lui aussi. Quand Sorolla s’amusait à jouer avec son pouvoir en cachette chez Zaoh, elle avait pour habitude de chercher à contrôler son métal à distance ce qui était resté aujourd’hui. Maintenant qu’elle connaissait mieux les arts ninjas, elle s’était rendu compte que le taïjutsu lui offrirait bien plus de possibilités de combat. Il était trop tard maintenant, elle devait se concentrer sur ce qu’elle savait déjà faire avant d’envisager d’autres possibilités pour la suite. Ce qui était sûr, c’est qu’elle allait fortement s’intéresser au taïjutsu à l’avenir quand elle sera devenue bien plus forte. C’était en tout cas très intéressant de pouvoir comparer les deux sortes de métaux qui malgré leur origine semblable paraissaient très différentes. Elle espérait que le sien soit à la hauteur de celui de son frère de clan pour ne pas être directement considéré comme plus nulle. Peut-être que cette couleur avait un prix, le prix de la faiblesse.

Un frisson incoercible s’échappa d’elle quand le Kinzoku créa une espèce de shuriken en métal directement à l’aide de son bras métallique. Il n’allait pas la blesser, mais elle ne pouvait pas s’empêcher d’imaginer qu’il voulait en fait lui faire du mal. Inspirant puis soufflant doucement, elle prit le projectile étrange doté de six lames dans une main en faisant attention de ne pas se blesser puis elle essaya doucement de créer exactement le même dans l’autre. N’ayant jamais fait ni vu cette chose, il apparaissait légèrement cabossé avec une lame en moins mais ce n’était pas grave, elle l’avait créé juste pour pouvoir comparer les deux. Elle s’approcha encore de Tadashi et lui montra ses mains, les deux métaux avaient l’air exactement pareil avec la même consistance, seule la couleur changeait. Ils devaient être pareils, après tout c’était le même clan je ne vois pas pourquoi l’un serait naturellement plus fort et solide que l’autre.

« J’ai l’impression qu’ils sont pareils. Pour en avoir le cœur net il faudrait s’affronter mais sincèrement je ne me pense pas dans la possibilité de le faire toute suite. Je suis épuisée aujourd’hui, ce qui créera forcément un désavantage en ma faveur dès le début. Pourquoi ne pas se faire un petit combat prochainement, quand nous serons tous deux au top de notre forme ? »

Elle avait proposé cela avec un petit sourire discret, c’était sincère elle avait envie de se mesurer à lui pour s’apercevoir de la qualité de son pouvoir et de ses techniques apprises. Bien sûr elle avait imaginé un combat amical, jamais elle ne ferait du mal à une personne aussi identique à elle. Elle ne saurait pas du tout comment réagir face à un membre du clan kinzoku qui aurait dérivé dans la méchanceté et la cruauté. Elle ne voulait pas y penser, en espérant qu’une confrontation de la sorte n’arrive jamais à l’avenir.

« Es-tu au point niveau défense ? Sincèrement je suis bien plus à l’aise sur la défensive n’ayant pas énormément de techniques me permettant d’attaquer. Je peux par exemple te montrer ceci. »

Après ces paroles elle se retourna et fit une série de mudras en se concentrant sur le sol. Des fils d'or jaillirent aux pieds de Tadashi qui avait l'air surpris mais pas inquiet. Les fils s'enroulèrent autour de ses chevilles et l'immobilisa complètement sans lui faire le moindre mal. Cette technique était pratique mais c'était aussi la seule façon qu'elle avait pour interdire quelqu'un de bouger. Malheureusement elle est contrainte elle aussi de rester immobile quand elle l'utilise, et elle ne peux encore atteindre qu'une seule personne à la fois. Des inconvénients qu'elle comptait bien faire disparaître à l'avenir, en s’entraînant encore et encore. Elle se retourna ensuite vers son partenaire afin d’attendre sa réponse et son avis sur la technique qu’elle venait d’exécuter. Elle était curieuse de savoir si Tadashi possédait exactement la même, mais cela la surprendrait beaucoup. En effet elle avait inventé cette technique et apprise durant de longs et difficiles entrainement. Aujourd'hui, elle se sentait capable de lui faire cadeau de cette rang B difficilement accompli, simplement parce qu'il était membre du même clan qu'elle.

Il avait tout compris en un rien de temps, sans la moindre explication venant de Sorolla. En soi elle était parfaitement immobile alors il ne fallait pas être un génie pour s’apercevoir que la technique l’empêchait de bouger, mais ce qu’il rajouta n’avait même pas effleuré l’esprit de ma Soro. C’était évident étant donné qu’elle ne réfléchissait jamais à ce genre de choses, elle n’avait d’ailleurs établi aucune stratégie de combat ou autre, elle n’avait pas non plus réfléchi à la façon dont elle devrait se servir de ses techniques et donc ses paroles la surprirent positivement.

Elle ne voyait absolument aucun inconvénient à lui apprendre sa technique sur le moment, Tadashi est un membre de son clan, et même si elle ne le connaissait pas encore vraiment, il représentait la famille qu’elle n’avait jamais eue. Peut-être que dans quelque temps, cela lui retombera lourdement dessus. Elle serait bien embêtée de se retrouver avec des fils de métal aux pieds lors d’un combat officiel ou pour n’importe quelle autre situation contraignante qui les opposerait. Or elle n’y croyait pas une seule seconde, elle voulait et espérait que des personnes aussi similaires s’entraident toujours.

« Bien sûr oui, je peux te l’apprendre, du moins je vais essayer. »

Malgré son sourire sincère, elle n’avait pas la moindre idée de comment on apprenait une technique à quelqu’un d’autre, m’enfin elle fera bien entendu son possible pour qu’il puisse y arriver sans grande difficulté. Sorolla baissa maintenant la tête et tendit sa main droite, paume vers le haut devant elle. Elle se concentra grandement et fit pousser directement dans sa main un fil d’une finesse remarquable, puis juste à côté un autre incroyablement épais. Elle plia les fils qui s’allongeaient en direction de Tadashi sans pouvoir l’atteindre. Le premier se cassa en deux et l’extrémité tomba à terre tandis que le second ne se courbait pas assez et restait en direction du ciel.

« Dans ce cas de figure les deux ne sont pas du tout correctes. Nous n’avons pas forcément l’habitude de choisir une dimension parfaite pour chacune de nos techniques, mais ici cela se révèle très important. »

« Les fils doivent être assez épais pour résister à la pression et ne pas casser mais ils doivent aussi rester assez fins de sortes à pouvoir être manier comme nous le souhaitons,et surtout pour tenter de rester discret afin que la technique ne soit pas découverte jusqu’à l’emprisonnement total. »

Après avoir fait disparaitre les créations de sa main droite dans un nuage de poussière dorée, elle tendit l’autre main cette fois et se concentra afin de produire la même chose mais cette fois d’une parfaite façon. Elle continua à le faire sortir de sa main et s’amusa à le faire tourner légèrement, c’est fou comme du métal pouvait devenir aussi souple une fois bien utilisé. Ce fil devait servir d’exemple pour que Tadashi le reproduise, c’était toujours plus facile avec un modèle.

« C’est celui-là qui est véritablement bon. Essaye de le reproduire, tu ne devrais normalement pas rencontrer trop de difficultés, essaye simplement de partager ton chakra correctement pour que cela ne ressorte ni trop fin, ni trop épais. Ensuite on poursuivra.»

Sorolla s’était contenté de hocher la tête quand son camarade s’était adressé à elle. Il était très intelligent et comprenait en un rien de temps, elle se reconnaissait en lui non pas grâce à ça car elle ne possédait pas une telle prétention pour se croire aussi intelligente et perspicace, mais plutôt dans sa façon de se comporter avec cette impressionnante soif de se perfectionner. Elle aussi avait sans cesse envie d’apprendre de nouvelles choses, de nouvelles techniques intéressantes mais surtout de devenir plus forte qu’aujourd’hui. Même si leurs motivations pouvaient être différentes, elle était persuadée que ces ressemblances étaient dues au sang similaire qui coule dans leurs veines.

Son premier essai était bien trop faible, et il s’en était immédiatement rendu compte. Sans hésiter une seule seconde, il recommença maintenant avec grand succès. Le garçon était fort, bien plus fort que Sorolla malgré leur pouvoir en commun. Elle enviait l’entraînement qu’il avait certainement dû recevoir enfant, aussi difficile soit-il. Peut-être avait-il la chance de posséder une vraie famille, avec même des frères et sœurs ! Elle aurait tellement aimé pouvoir s’entraîner chaque jour avec une petite sœur qui partage son don et ses ambitions... Du moins la réaction de Tadashi quand il avait évoqué son père tout à l’heure était assez étrange, peut-être que tout n’était pas si rose que ça finalement.

Le fil était parfaitement bien reproduit, prêt à être multiplié et utilisé contre un adversaire. Trois bons mètres à côté d’eux se trouvaient une cible fixée sur un poteau lui-même planté au sol. Elle eut alors une idée pour la suite de cet apprentissage, même si ce n’était pas une évidence à ses yeux, le matériel autour d’elle était ici pour être utilisé... Sorolla décrocha alors un sourire satisfait à son partenaire et prit à nouveau la parole :

« Bien joué, c’est exactement ça ! Tu te doutes qu’il est intensément plus difficile d’en reproduire plusieurs et à distance, je préfère donc que l’on décompose correctement chaque étape afin d’arriver doucement au but final plutôt que d’aller droit au but en accumulant les échecs. M’enfin j’aime que tout soit absolument parfait et esthétique, c’est peut-être simplement ça le problème. »

« Imagine que ce bout de bois représente des jambes d’humains, concentres-toi pour l’entourer de plusieurs fils comme celui que tu viens de créer. Il ne faut pas qu’ils partent dans tous les sens, seulement concentré sur la cible que tu souhaites immobiliser, sinon elle risque de se rendre compte bien trop vite de ce qui se prépare à son encontre. Ce n’est pas du tout évident, mais tu as l’air bien plus agile avec ton pouvoir que moi, alors je pense que ça ira. »

Elle le laissa donc se concentrer pour atteindre son objectif. Peut-être qu’un jour, Tadashi aura à son tour une technique à lui enseigner. Même si elle le connaissait seulement depuis une bonne heure, Sorolla appréciait beaucoup le garçon qui naturellement lui inspirait une grande confiance. Depuis longtemps elle attendait le jour où elle pourrait rencontrer une autre personne de son clan, et ne voulait surtout pas laisser ses peurs gâcher ce moment. Elle espérait beaucoup que les deux genins deviennent amis mais surtout proches, afin de pouvoir toujours s’entraider. Elle se plaça derrière lui et s’empara doucement de ses cheveux, bidouillant une espèce de tresse bouffante. C’était plaisant de voir un homme avec des cheveux longs, et tellement mieux qu’une coupe courte comme la norme l’exigeait. Enfin ce n’était pas ceci qui la poussait à faire cela, mais plutôt l’attente qu’entrainait cette exécution. Sorolla n’était pas très patiente, c’était un fait. Du moins elle avait tout de même réussi à trouver une raison sérieuse qui expliquait son geste, trahis par son sourire joyeux.

« Tu seras peut-être en mauvaise posture quand tu utiliseras cette technique, fatigué ou bien même blessé, alors un peu de déconcentration ne te fait pas de mal. »

Sorolla ricanait devant la réaction du jeune homme. Elle avait toute suite repérée qu’il était très timide, et en avait profité pour le gêner volontairement. Elle reprit tout de même son sérieux afin d’étudier sa première tentative. Le poteau de bois avait littéralement explosé avec la pression des fils, il avait sans doute mis bien trop de force à l’ouvrage ce qui ne risquait pas d’arriver à Sorolla, toujours accompagné d’une délicatesse incroyable. Elle avala sa salive, se demandant si c’était vraiment une bonne idée de servir de cible pour le prochain exercice.

Sans laisser paraître ses appréhensions, Sorolla affichait un sourire agréable afin d’inciter Tadashi à recommencer une nouvelle fois. C’est ce qu’il fit sans perdre une seconde, et avec beaucoup de facilité il enroula ses fils autour d’un autre poteau qui resta cette fois intact. On se doutait des entraînements qu’il avait pu recevoir de sa famille depuis son plus tendre enfance, une chose que Sorolla lui enviait beaucoup. Il apprenait rapidement et c’était un véritable plaisir de lui enseigner quelque chose. Elle finit sa tresse à la hâte et noua le tout avec une mèche du bout des cheveux qu’elle enroula stratégiquement pour que tout reste bien fixé.

« Félicitation Tadashi ! On a presque l’impression que tout est facile à tes côtés. »

Sorolla recula ensuite de quelques pas et entreprit une série de mudras à l’aide de ses deux mains, elle se pencha ensuite et propagea du métal doré autour de ses pieds et de ses jambes se stoppant aux genoux. Après trente petites secondes d’opération, elle fit plusieurs pas en trouvant difficilement son équilibre. Amusée, elle regarda Tadashi et lui annonça :

« Ce n’est pas un manque de confiance, seulement une sécurité. Mes petites jambes ne tiendraient pas longtemps si tu ne parvenais pas à contenir ta force. »

Elle se retourna et s’éloigna d’au moins cinq bons mètres. Après avoir écarté volontairement les jambes, elle leva son pouce en direction du garçon.

« Essaye comme cela pour l’instant, ensuite tu recommenceras pendant que je marche, puis pendant que je cours et saute. »

Tout allait maintenant s’enchaîner très vite, même si la dernière étape s’annonçait difficile, elle savait que seule la détermination allait l’emporter.

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