Kumo. Un village ninja au charme particulier s'il en est. Contrairement à Konoha qui jouissait d'une flore luxuriante, le village des nuages ne disposait pas de tels atouts, mais pouvait targuer d'avoir une architecture unique. L'exemple même était les quartiers résidentiels. En effet, les habitants du village logeaient dans de grandes bâtisses circulaires, perchées sur des pitons rocheux. leur toits, plats, constituaient un réseau de plateformes aériennes qu'on peut parcourir à sa guise.

Il était aux alentours de 19 heures. Kaishyko venait d'achever sa première mission. Ses vêtements étaient légèrement poussiéreux et il avait quelques égratignures de son travail de l'après-midi. Il aurait pu rentrer immédiatement chez lui pour se changer mais il avait envie de se vider l'esprit. Il s'était donc dirigé vers les plateformes des habitations du village. Et il y avait un endroit qu'il aimait particulièrement fréquenter : C'était les jardins aériens. Ici, un poignée de civils entretenaient ce qui pourraient s'apparenter à un parc, installé au milieu des toits des quartiers résidentiels. Parterre herbeux, banc, arbres,etc... tous les éléments caractéristiques d'un jardin d’agrément était là. Kaishyko marchait donc en ce lieu, les mains dans les poches et le regard lointain, perdu dans le ciel.

Beaucoup d'événements s'étaient passés ces derniers jours. Sans compter la mort de son "père adoptif", sur laquelle il avait réussi à tirer un trait, il avait notamment fait sa première mission. Le travail de shinobi était quelque chose de nouveau et de particulier pour lui. Etre membre d'une force militaire, c'était d'une tout autre dimension que de forger des armes. Les responsabilités étaient beaucoup plus importantes, et les conséquences d'une erreur semblaient nettement plus grave. Il était encore trop tôt pour tirer des conclusions sur le monde shinobi, mais Kaishyko sentait déjà qu'être ninja, c'est bien plus qu'un travail. Dorénavant, il sera plus attentif au nindo de chacun. Cela lui permettra peut-être de mieux comprendre cet univers.

Kaishyko continuait sa promenade le long des plateformes du parc, toujours perdu dans ses pensées. Il avait aussi fait la rencontre d'un ninja d'un clan de Kumo. Noa Bakushô. Sur le moment, il avait mis ce sentiment de côté, mais cette rencontre avait éveillé en lui quelque chose de nouveau. Il était lui-même issu d'un clan de Shimo no kuni, mais mis à part ses attributs génétiques particuliers, il n'en connaissait rien. Pas de coutumes, d'histoire, de rituels ou de nindo. Il ne savait rien de tout cela. Cette ignorance le rongeait, le frustrait....

Mais il savait qu'il y avait deux shinobis à Kumo qui partageaient le même kekkai genkai que lui. Il était déterminé à les rencontrer, et à leur arracher tout leur savoir sur le clan Kinzoku. C'était deux Genins : Sorolla et Tadashi. En plus de leur identité, ces recherches lui avaient aussi permis de connaitre leur visage.

Alors que le soleil chatouillait l'horizon, Kaishyko marchait toujours sur les chemins et ponts du jardin. Il croisait diverse personnes sur son chemin, quasiment que des civils. Il y a quelques minutes, il avait tout même croisé une jeune kunoichi qui courait dans la direction opposé à la sienne. D'ailleurs, elle ressemblait drôlement à.... Il s'arrêta net, et son sang se mit à bouillir. il avait croisé l'une des deux personnes à qui il devait absolument parler, et ne s'était rendu compte de rien ! Rapidement, il fit demi-tour et entama une course effréné pour rattraper la Kinzoku. il n'y avait qu'un chemin dans ce parc, il ne pouvait donc pas la louper tant qu'elle restait ici.

Porté par le désir d'en savoir plus sur ses origines, sa vitesse lui permis d’apercevoir assez vite la silhouette de sa "cible", toujours en train de courir à faible allure. Pris de peur de la revoir disparaître, il cria de toute ses forces :

" ATTTTEEEENNND ! KINZOKU SOROLLAAA !"

Il se rendit ensuite compte qu'il en avait sûrement un peu trop fait, et qu'il allait peut-être passé pour un jeune admirateur secret baveux ou autre chose de ce style, mais soit. Il lui expliquerait rapidement la situation et, au moins, il avait fait tout ce qu'il pouvait pour la rattraper.

Cette journée était définitivement magnifique. Comme chaque matin, elle s’était entraînée durant de longues heures en solitaire. Elle se sentait de plus en plus proche de l’or qu’elle maîtrisait, créant avec bien plus de faciliter toutes sortes d’objets. Une forme physique impeccable lui était revenue ainsi que son moral en même temps que le soleil. Bah oui, le soleil qui collait à sa peau était tellement agréable qu’elle pouvait facilement garder le sourire toute la journée. Les exercices qu’elle essayait de perfectionner chaque matin commençaient à devenir bien trop simples, il faudrait prochainement qu’elle trouve autre chose à faire pour s’améliorer. C’était plutôt bon signe, cela voulait dire que ses entraînements portés leurs fruits et qu’elle devenait meilleure qu’avant.

Un peu plus tard que midi elle était rentrée se doucher puis était rapidement ressorti pour manger dehors. L’odeur des marchands sur la route du retour était beaucoup trop attirante, du fait qu’elle ne pouvait y résister. Son choix était vite fait quand elle passa devant un minuscule restaurant de nouilles qui lui rappelaient bien des souvenirs. Elle entra, s’assit dans un coin au fond et commanda un bol de nouilles au poulet. C’était dans cet endroit qu’elle avait fait la rencontre de Pika, une personne qu’elle avait trouvée très intéressante d’écouter lors d’une soirée. Malheureusement, elle ne l’avait plus jamais revu. Son repas était délicieux, ça faisait bien longtemps qu’elle ne s’était pas autant régalé d’ailleurs.

Elle n’avait à vrai dire pas fait grand choses de son après-midi à par traîner sur son canapé à feuilleter de vieux livres. Tout ça manquait de nouveauté, mais c’était plutôt une bonne excuse pour sortir profiter du temps. Elle se rendit donc dans une librairie du centre-ville en prenant soin de traîner un maximum sur la route, et passa une éternité à l’intérieur de la boutique. Si elle s’écoutait, elle pouvait facilement repartir avec une trentaine de livres chez elle, or cela représentait un budget et elle se devait d’être raisonnable. Finalement, elle s’était décidée à prendre un roman policier et deux autres livres qui parlaient des différentes plantes en forêt et de l’éducation des chiens.

Tout heureuse de ses achats, elle marcha sans but dans le village feuilletant son livre sur la flore, admirait avec détails chaque fleur qu’elle trouvait. Dans sa concentration, elle avait à plusieurs reprises foncé dans des civils plus ou moins énervés par cet incident. Elle partit donc en direction des jardins aériens, histoire de se poser sur un banc et ne plus déranger personne. Elle fut bien vite éblouie par la beauté de cet endroit, encore inconnu pour elle. Aimant les belles choses, elle aurait dû foncer sur l’occasion la première fois qu’on lui en avait parlé, mais elle n’était pas convaincue que quelque chose d’aussi peu naturel puisse être jolie. Elle s’était totalement trompée pour le coup, c’était splendide, et coloré grâce au printemps ce qui était encore plus merveilleux.

Assise sur un banc à lire son livre l’empêchait de se rendre compte du temps qui passait. En effet quand elle leva les yeux, le temps avait légèrement changé et le soleil ne tarderait certainement pas à se coucher. Elle n’était même pas sûre de retrouver facilement son chemin sur le retour, il était vraiment l’heure de s’activer pour partir. Quand elle voulut ramasser ses affaires sur le banc, elle se retrouva nez à nez avec le médecin qui s’était occupé d’elle après son sauvetage. Son visage se décomposa, se souvenant qu’elle avait fait exprès de ne pas aller à son rendez-vous de vérification. C’était ridicule, son esprit allait très bien et elle n’avait pas besoin d’un homme se croyant supérieur pour lui dire le contraire. L’homme prenant un faciès énervé, sa première réaction fut la fuite.

Elle courut à toute vitesse dans le chemin, poussant en même temps les civils qui se promenaient paisiblement. Elle détestait cet homme, il pensait tout savoir sur tout, et insistait sans cesse pour placer Sorolla en psychiatrie. Comme si elle avait besoin de son aide, n’importe quoi ! Durant son séjour à l’hôpital, ils n’avaient pas arrêté de se prendre la tête sur tout et rien, et il avait accepté de la laisser partir seulement si elle revenait de temps en temps pour des visites de contrôle. En plus de cela, elle n’avait jamais répondu aux nombreux messages envoyés par l’établissement pour avoir des nouvelles d’elle, laissant un silence total. Il lui courait après, elle s’en apercevait en tournant la tête pour vérifier quelques fois. N’allait-il pas la lâcher cet abruti ? Elle est libre de faire ce qu’elle veut, il devrait bien vite arrêter de courir avant qu’elle s’énerve pour de bon. Heureusement pour elle, il était bien plus lent, trainant ses vieux os comme il le pouvait et hurlant ‘’Sorolla, je veux juste discuter !’’

A un moment, elle entendit un nouveau hurlement en sa direction, quelqu’un criait son nom avec une voix différente cette fois. Elle se retourna et aperçut un jeune garçon aux cheveux bleus qui lui couraient après lui aussi. Mais ce n’est pas vrai, qu’est-ce qu’ils avaient tous aujourd’hui à la fin ? Surprise, elle s’arrêta pour laisser le garçon la rattraper, sachant le médecin bien plus loin derrière. Je crois qu’elle n’avait jamais réfléchi aussi vite, des milliers d’idées la percutaient ne sachant pas laquelle prendre pour se sortir de cette situation. Elle pouvait se remettre à courir et le laisser mais il allait certainement continuer à courir derrière, puis elle était vraiment très curieuse quant à son identité. Sentant le médecin se rapprochait dangereusement, elle regarda l’inconnu dans les yeux d’un air rassurant et prit son poignet pour l’entraîner dans sa course.

Ils coururent encore pendant de longues minutes, une fois sortie des jardins elle passa par divers chemins pour semer l’autre abruti, ce qui fut vite un succès. D’un coup sec, elle se stoppa et se retourna pour faire face à l’homme qu’elle avait trainé sur plusieurs centaines de mètres. Elle le lâcha et créa un kunaï en or discrètement au creux de sa main, seulement en cas d’urgence. Malgré sa petite tête d’ange, elle se devait de rester méfiante. Après tout, elle ne le connaissait pas et il avait hurlé son nom en pleine rue sans gêne, il y avait forcément une explication à cela. Reculant d’un pas, le kunaï dans sa main, elle le regarda sans dire un mot en espérant qu’il comprenne qu’elle voulait des explications.

Kaishyko courait toujours pour rattraper Sorolla. Il venait de doubler un vieil homme en blouse blanche qui, curieusement, semblait aussi courir après la jeune fille. Cette constatation étonna un moment Kaishyko, mais il préféra mettre l'information de côté. Surtout que, miracle, la Kinzoku s'était arrêtée suite à son appel. Elle était donc à priori ouverte au dialogue, même si la "méthode" d'approche fût un peu brutale. Rassuré, il redoubla d'effort et arriva devant elle, essoufflé. Il n'eut alors même pas le temps de prononcer le moindre mot. Il put simplement remarquer avec soulagement le regard rassurant qu'elle lui envoya. Soudainement, La Kinzoku repartit en courant, mais cette fois-ci en entraînant Kaishyko avec elle par le poignet.

Pour lui la situation était à la fois magique et totalement surprenante. Mais pourquoi donc avait-elle choisit de l'emmener avec elle alors qu'ils ne s'étaient rien dit ?! En se retournant brièvement, il aperçut au loin l'homme en blouse blanche qui préserverait à vouloir rattraper Sorolla. La situation s'éclaircissait un peu : c'était donc lui qu'elle était en train de fuir ! Kaishyko décida donc de la suivre jusqu'à ce qu'elle s'arrête. Il lui faisait confiance. Ils ne tardèrent pas à quitter les jardins aériens pour s'enfoncer dans les dédales des ruelles de Kumo.

Alors qu'ils parcouraient un allée sombre, Sorolla stoppa brusquement leur course, s'écarta du jeune homme et matérialisa un kunaï en or dans sa main. Brusque retour à la réalité. Visiblement c'était l'heure des explications. Sans même réfléchir, Kaishyko su ce qu'il devait faire. Il se désarma, laissant tomber armes et pochette ninja. Il s'avança alors doucement vers elle. Il regardait toujours Sorolla dans les yeux, du même air rassurant qu'elle lui avait donnée aux jardins. Une fois près d'elle, il enveloppa délicatement la main de Sorolla qui portait le kunai dans les siennes, s'approcha encore un peu et murmura :

"C’est donc bien toi la seule Kinzoku de Kumo. Du calme, tout va bien. Regarde, je suis comme toi."

Grâce à son utilisation du Kinton, le kunai entre leurs mains perdit soudain de la consistance, et une fine poussière dorée perla de leurs doigts. Après un instant de flottement, Kaishyko lâcha doucement sa main, et recula d'un pas. Il fût soudain un peu gêné par cette situation de proximité et se gratta à l'arrière de la tête en souriant et poursuivit sur un ton plus normal :

"Ouf ! Je suis content que ça ne soit pas moi que tu fuyais comme ça ! Bon, j'imagine que je te dois tout de même des explications. Je suis Kaishyko, Kinzoku Kaishyko, Genin de Kumo. J'ai découvert il y a peu mon appartenance au clan. Je ne connais donc pas l'histoire, les coutumes de nos aînés et je ne maîtrise pour ainsi dire quasiment aucune technique de notre affinité héréditaire... Voilà pourquoi je suis devant toi. Pour en savoir plus mon.... sur notre clan."

L'émotion et la détermination perçait à travers sa voix. Depuis sa rencontre avec Noa Bakushô, il n'avait qu'une chose en tête : connaitre le style de combat, le mode de vie, les traditions des siens. Il serra le poing et poursuivi, avec toujours plus d'énergie :

"Je veux savoir d'où je viens. Je savoir ce qu'implique ce...... pouvoir"

Il baissa la tête un instant, pris une courte une courte inspiration et planta un regard flamboyant dans les yeux de Sorolla :

"C'est pour avoir ces réponses que je suis venu vers toi"

Le garçon aux cheveux bleus laissa tomber ses armes à terre ainsi que sa sacoche de shinobi. Il n’avait donc pas l’air de lui vouloir du mal... Pourquoi cette idiote avait été se mettre dans une petite ruelle sombre ? Comme si la peur n’était déjà pas assez présente... Maintenant elle pouvait être sûr que personne ne viendrait à son secours s’il décidait de s’en prendre à elle. Elle regarda autour d’elle, il faisait nuit à présent, elle était seule face à un inconnu. Tout son corps tremblé, elle était apeurée, terrifiée et pourtant comme à son habitude elle s’était mis toute seule dans cette situation désagréable. Qu’est-ce qui lui avait pris de rentrer si tard ? Depuis son arrivée à Kumo elle ne s’attardait jamais après minuit dehors de peur de faire de mauvaises rencontres. C’était une véritable peureuse mais elle avait par-dessus tout peur des hommes, et ce qu’ils pouvaient infliger aux femmes comme elle. Les pires scénarios s’enchaînèrent dans sa tête avant même d’essayer de comprendre la réelle raison de sa présence près d’elle. Une larme coula de ses yeux sans qu’elle ne puisse le contrôler, elle était paralysée par la peur malgré le fait que l’inconnu avait immédiatement lâché ses armes pour la rassurer. Elle était aveuglée par son passé et par l’appréhension de souffrir sexuellement à nouveau ce qui l’empêchait littéralement de voir ne serait-ce qu’un peu de positif chez la personne en face d’elle. Regarde Zaoh. Regarde ce que tu as fait d’elle...

Il s’approche. Non, non ce n’est pas possible, recul. RECUL ! RECUL ! Rien ne sortait de sa bouche, elle n’avait pas bougé d’un centimètre mis à part son corps qui ne cessait plus de trembler et son kunaï qu’elle avait maintenant mis en évidence complètement tendue en menace vers l’inconnu. Elle n’avait plus vraiment le contrôle d’elle-même à ce moment précis, les yeux de Sorolla remplient de larmes incompréhensibles fixèrent les siens qui lançaient un regard rassurant qui faisait tout de même de l’effet à la kinzoku. C’est dans ces moment-là qu’on pouvait facilement apercevoir le traumatisme qu’elle avait reçu avant de devenir genin de Kumo. Après tout n’importe qui aurait gardé de telles séquelles en vivant avec une personne aussi abominable que Zaoh. Elle n’avait jamais de répit, se faisant toujours plaisirs avec son corps pourtant si jeune au commencement. Si ce garçon aux cheveux bleus voulait simplement faire sa connaissance ou lui annoncer quelque chose, il allait être incroyablement choqué et incompréhensif face à sa réaction, pourtant il ne fallait pas lui en vouloir, ce n’était pas de sa faute... Dieu sait si c’est à cause de la paralysie de ses membres ou une certaine confiance face au regard très expressif du jeune homme, mais elle le laissa approcher tout près d’elle et placer doucement ses mains au-dessus de celle de Sorolla qui le menaçait directement.

"C’est donc bien toi la seule Kinzoku de Kumo. Du calme, tout va bien. Regarde, je suis comme toi."

Ses paroles résonnaient dans sa tête, c’était plus facile à dire qu’à faire pour cette éternelle trouillarde... Du calme. Du calme. Du calme. Non, tout n’allait pas bien. Son cœur battait tellement vite qu’elle pensait sérieusement qu’il aller s’arracher de sa poitrine et partir voyager. Que pouvait-il bien dire par ‘’Je suis comme toi.’’ ? Elle réfléchissait mais ne comprenait pas, ne voyant pas du tout ce qu’il avait pu leur trouver comme point commun en si peu de temps. Elle se crispa quand tout d’un coup un chakra inconnu s’activa sur ses mains, suivie d’une sensation de chaleur. Si on enlevait le fait qu’elle était toujours effrayée par la situation, cela s’avérait plutôt agréable compte tenu de la fraîcheur qu’offrait une nuit au village. Cet individu venait de faire disparaître son kunaï dans un nuage de poussière, comment avait-il fait une chose pareille ? Dans tous les cas, il venait juste de la désarmer ce qui pouvait montrer soit une certaine envie de discuter calmement sans être menacé, ou alors une tentative prochaine de s’attaquer à elle. Un détail qui lui avait échappé lui survenu alors comme une évidence quand de légères poussières métalliques étaient restées dans la paume de ses mains. Cette couleur... C’est la couleur du métal argenté des membres du clan Kinzoku. Elle leva la tête en direction du garçon et son regard changea littéralement quand elle aperçut qu’il avait reculé mais surtout qu’il était en train de sourire.

Elle ne s’était donc pas trompé, il s’appelait Kinzoku Kaishyko et faisait donc partit du même clan qu’elle. Il voulait simplement avoir des informations sur son clan et ne venait donc avec aucune méchanceté. A l’entente de ses paroles, elle tomba à genoux par terre, dévastée par le comportement qu’elle avait eu face à un de ses frères. Implorant son pardon, elle ne savait plus où se mettre, étant complétement gênée et honteuse face à ce qui venait de se passer. Dernièrement elle avait rencontré Kinzoku Tadashi qui fut accueilli avec de grands sourires et beaucoup de joie de la part de Sorolla. C’était la première fois de sa vie qu’elle rencontrait un de ses semblables, mais ce n’était pas une raison, elle était tout aussi heureuse d’en croiser un à nouveau. Malheureusement l’angoisse, la nuit et une ruelle sombre avaient suffi à la faire entrer dans une panique intense, accueillant cette personne d’une manière lamentable. Elle avait honte, elle rêvait de pouvoir se faire du mal pour punir son comportement de petite idiote faible et apeurée. Elle se dégoutait réellement à cet instant précis, elle voulait se faire payer ses mauvaises manières mais tout ce qu’elle pouvait faire maintenant, c’était rattrapé la situation.

« Je... Je suis tellement désolée... J’ai honte, j’ai pensé que tu me voulais du mal... Je pense sincèrement être la plus grosse peureuse que tu aies pu rencontrer dans ta vie... A vrai dire je ne suis pas du tout rassurée la nuit, et je n’avais pas vu l’heure quand je suis parti du parc. Oh et je suis désolée de t’avoir entraîné dans ma course aussi, je ne savais pas quoi faire d’autres. »

Sa gêne se transformait en timidité, elle souriait bêtement face à sa bêtise en espérant que cela n’avait pas trop choqué le jeune homme face à elle. Entre-temps elle s’était relevée et faisait face de nouveau dignement au jeune homme qui avait soif de connaissances. Il voulait des réponses sur ses origines, il risquait donc d’être bien déçu car c’était aussi ce que recherchait Sorolla. Elle allait tout de même essayait de lui expliquer le peu qu’elle savait, après tout peut-être que son ignorance était encore pire que celle de la jeune fille.

« Pour les informations tu n’as pas réellement sonné à la bonne porte... Je suis moi-même à la recherche des traditions et coutumes de notre clan. Mes parents n’ont jamais voulu m’informer sur quoi que ce soit, alors j’ai tout trouvé quelques trucs dans divers bouquins ce qui ne représente donc pas grand-chose. Nous sommes originaires d’un petit pays se nommant Shimo no Kuni, ce pays est la seule frontière terrestre de Kaminari no Kuni, nous ne sommes donc pas très loin. »

« Comme tu as pu le voir je maîtrise un métal de couleur dorée sans savoir la raison. J’ai rencontré récemment un autre membre de notre clan, il s’appelle Kinzoku Tadashi. C’est la première fois que je rencontrais un de mes semblables alors ce fut un choc, je pense que nous sommes très peu à Kumo voir seulement trois et que les autres sont dispersés dans le reste du monde. »

« Sais-tu te servir de ta maîtrise pour combattre ? Je suis moi-même genin tout comme toi alors je ne suis pas sûr d’être très utile pour cela non plus, mais on peut toujours en discuter afin de comparer nos compétences, c’est toujours très utile pour s’améliorer. Suis-moi. »

Ne lui laissant pas encore le temps de répondre, elle agrippa son poignet et tira légèrement dessus pour lui montrer qu’elle voulait être suivie et le lâcha pour prendre la route. Elle fit quelques centaines de mètres et grimpa en haut d’un toit de maison pour être plus tranquille. Elle s’assit là accompagnée de Kaishyko en dessous d’un magnifique ciel d’été remplis d’étoiles. Ayant bien pris de la hauteur, le ciel donnait presque l’impression de les entourer, apparaissant presque à quelques mètres d’eux, offrant une vue à couper le souffle aux deux genins de Kumo. Ce jeune homme donnait vraiment l’impression d’avoir envie de parler et elle allait donc lui offrir la possibilité de le faire. Sa façon de l’aborder tout à l’heure prouvait bien qu’il cherchait ses semblables depuis quelque temps, et qu’il voulait vraiment en savoir plus sur ses origines. Elle prit à nouveau la parole, ce qui laissera à son camarade par la suite beaucoup de choses à répondre, enfin s’il arrive à se souvenir de tout.

« Pourquoi as-tu l’air si perdu, tu n’as aucune famille pour te renseigner ? Si cela ne te dérange pas, j’aimerais beaucoup savoir comment tu as pu en arriver là aujourd’hui afin de mieux comprendre ta situation. Je te raconterai la mienne par la suite si elle t’intéresse. Après tout entre membres du même clan, nous devons nous entraider. »

Kaishyko fût très étonné par la réaction de son vis-à-vis. Elle avait d'abord été pétrifiée de peur lorsqu'il s'était approché d'elle, puis s'était effondrée à genoux lorsqu'elle avait pris conscience de la situation. C'est ce qui choqua le plus le genin : il avait d'ailleurs fait un pas en direction d'elle, levant le bras, prêt à l'aider si la situation venait à empirer. Mais cela ne fût pas le cas. Après s'être confondue en excuse, Sorolla s'était relevée et affichait un sourire qui montrait bien la honte qu'elle éprouvait. Kaishyko était un peu gêné de l'avoir mise dans un état pareil. Lorsqu'il s'était mis en quête de sa semblable, il n'avait pas du tout prévu ce qui allait se passé, il s'était simplement concentré sur un moyen d’accrocher la jeune genin. N'était-il pas ensuite allé trop loin ?

La suite de sa réponse fit voler en éclat le sourire compatissant qu'il affichait jusqu'alors. Elle n'avait pas d'information sur son clan. Rien. Aucune à part leur pays d'origine... Kaishyko serra le poing de frustration. A quoi bon alors ? Mais il se ravisa. Elle bien avait dit qu'elle poursuivait les même buts que lui ? Elle aussi voulait donc partir sur les traces du clan.... Au final, N'était-ce pas mieux pour lui ? A deux, leur projet n'en devenait que plus simple et plus accessible.

Sorolla continua en confirmant quelques informations que Kaishyko avait obtenues. Il acquiesça de la tête en guise de réponse. Effectivement le Kinzoku avait bien en tout deux confrères au sein de Kumo, qui maîtrisaient tout deux leur Kinton. Quant aux autres membres potentiels du clan, ils étaient en effet disséminés à travers le monde.

"Sais-tu te servir de ta maîtrise pour combattre ? Je suis moi-même genin tout comme toi alors je ne suis pas sûr d’être très utile pour cela non plus, mais on peut toujours en discuter afin de comparer nos compétences, c’est toujours très utile pour s’améliorer. Suis-moi.

- Eh bien s'est à dire que... Heu mais qu'es que tu ! Eh !...."

Ne lui laissant pas le temps de répondre à sa question, Sorolla l'avait de nouveau entrainée avec elle en le tirant par le poignet. Cela trahissait chez elle un certain enthousiasme. Kaishyko la suivi de bon gré dans le village éclairé par un faible halo lunaire. Durant sa course, il sourit un instant. Apparemment, tirer soudainement à sa suite son interlocuteur avait l'air d'être la marque de fabrique de Sorolla. Mais cela plaisait à Kaishyko. Il appréciait la franchise de la jeune fille et la proximité qui s'était rapidement établie entre eux. Ils s’arrêtèrent sur un toit qui donnait sur bonne partie du village en contre-bas, le ciel était rempli d'étoile. L'atmosphère était apaisante. La Kinzoku s'était allée s'asseoir, Kaishyko pris rapidement place à côté d'elle. Tous deux admirait la voûte céleste lorsque Sorolla prit la parole :

"Pourquoi as-tu l’air si perdu, tu n’as aucune famille pour te renseigner ? Si cela ne te dérange pas, j’aimerais beaucoup savoir comment tu as pu en arriver là aujourd’hui afin de mieux comprendre ta situation. Je te raconterai la mienne par la suite si elle t’intéresse. Après tout entre membres du même clan, nous devons nous entraider.

- Houla ! Doucement je vais pas pouvoir répondre à toutes ces questions à la fois. Mais tu as raison, devons-nous entraider, surtout si nous poursuivons le même but. D'ailleurs, c'est moi qui étais venu chercher des réponses mais je vois que tu as aussi beaucoup de questions. Alors, par où commencer ?... Ha oui. Tout à l'heure, tu as dit maîtriser Kinton au combat. Eh bien moi, ce n'est malheureusement pas mon cas... Je n'ai jamais eu l'occasion de développer le pouvoir que nous avons pour combattre. La seule utilisation que je contrôle pour l'instant, c'est la manipulation de la structure métallique des objets pour réaliser avec mon chakra toutes les opérations d'un forgeron."

Malgré l'heure, ils n’avaient pas froid dans nuit d'été. Une légère brise chaude passait sur leur visage. Afin d'illustrer ses propos, Kaishyko pris 3 billes en fer de la poche dédiée dans sa veste. Elle lui servait habituellement à ajouter de la matière aux armes pour les réparer. Kaishyko voulait lui faire une démonstration et chercha la sacoche ninja dans le dos de son interlocutrice mais ne trouva rien. Evidemment puisqu'elle utilisait le kinton... et lui qui n'avait pas ramassé ses armes dans la rue tout à l'heure ! Bon soit, il n'avait plus qu'à improviser. Il passa les billes entre les doigts de ses deux mains. Puis il se pencha vers le bras le plus proche de Sorolla et entoura son poignet. Le chakra afflua et, après quelques secondes, Kaishyko retira ses mains. Les billes s'étaient rassemblées pour former un bracelet métallique formé de deux tiges de métal entrelacées.

Après avoir laissé le temps à Sorolla d'observer la création, il passa la main devant le bijou, et celui s'évanouit en une poussière argentée. Légèrement haletant après l'effort non-négligeable qu'il devait fournir afin de modifier la nature de son chakra, il reprit la discussion avec la Kinzoku, honteux de ses compétences, ne la regardant pas tout à fait en face :

"Voilà. C’est à peu près tout ce que je sais faire. J’ai découvert par hasard mon affinité héréditaire alors que je travaillais à la forge avec mon père adoptif. Avoir recourt au Kinton me demande beaucoup d'énergie, comme tu peux le constater, et c'est encore pire lorsque je dois créer le métal avec mon chakra."

Il passa volontairement sous silence le combat où il avait sauvé Noa des brigands. Il avait encore besoin de faire le bilan par rapport à ce moment. Dans l'urgence de la situation, il avait réagi sans même réfléchir et, à vrai dire, il ne savait pas encore comment il s'y était pris pour créer autant de métal sans épuiser totalement son chakra....

Sorolla douta sérieusement de sa personne lors de la réponse de Kaishyko. Elle ne s’était pas du tout rendu compte de l’embarras qu’elle pouvait causer avec ses nombreuses questions. Il était venu avec l’intention d’éclairer sa vie de vérités, et se retrouvait finalement face à une ignorante incapable de l’aider. Du moins elle pouvait toujours essayer d’être utile et pour cela il fallait se renseigner un maximum sur la situation. Voilà pourquoi elle était là maintenant en train d’attendre des réponses. Il prenait toujours soin de rester bref dans ses propos, ce qui pourrait laisser une certaine frustration à n’importe qui doté de la moindre curiosité naturelle, ce qui n’était heureusement pas le cas de Sorolla. Peut-être qu’il ne voulait pas parler de sa vie, c’était compréhensible car les shinobis trainaient bien souvent un lourd passé derrière eux. Déranger n’était absolument pas son but, mais elle espérait connaître quelques éléments afin de pouvoir donner sa confiance au garçon, du moins partiellement.

Alors il ne maitrisait pas leur art héréditaire pour le combat, c’était intéressant mais pas du tout étonnant. Il y a encore quelques mois, Sorolla ne pouvait pas non plus combattre à l’aide de son don. C’était difficile de faire la moindre petite chose mais avec de l’entraînement, on arrive à tout ce que l’on veut. Elle s’était entraîné dure pendant de longues journées dans l’espoir de pouvoir se défendre mais aujourd’hui c’était comme une drogue, elle voulait s’entraîner sans arrêt pour devenir réellement forte et faire régner la vraie justice. Peut-être que le Kinzoku s’entraînait déjà sans succès, mais elle ne croyait pas vraiment à cette hypothèse. C’était dans leurs gènes, dans leur sang. Les membres du clan étaient nés pour utiliser leur pouvoir, et quoique chacun soit différent elle espérait qu’ils l’utilisent de la plus juste des façons. Malgré son faible niveau, Sorolla se sentait capable d’apprendre les bases à son camarade. La nuit pouvait s’annoncer bien longue si les deux genins décidaient de se rendre aux terrains entrainement.

Elle n’y avait jamais pensé mais cela devait en effet être très utile de maîtriser le kinton afin de pratiquer le métier de forgeron. Fabriquant tout elle-même, elle n’avait jamais eu besoin de leurs services mais elle se doutait bien que ces travailleurs étaient utiles à un grand tas de personne. Plongée dans ses pensées, elle releva la tête quand le garçon à côté d’elle approcha trois billes de métal de son poignet. Elle respirait nerveusement, essayant de retenir ses diverses pensées négatives bien profondément en elle, malheureusement j’étais là pour l’aider à les sortir. Peut-être qu’il avait menti et que ce n’était pas un membre du clan, seulement un homme méchant qui lui voulait du mal, comme tous les autres de cette planète. De toute façon, ils sont tous pareils et je l’avais très bien prévenue ! Elle m’écoutera la prochaine fois peut-être ?! Quelle pauvre idiote, elle mérite ce qui va arriver, elle la bien chercher à nouveau ! Mes paroles l’angoissaient, la faisait trembler, et je trouvais ça drôle. Bien évidemment c’était du bluff, et Kaishyko transforma les petites billes en un magnifique bracelet tressé.

Un grand soulagement envahissait Sorolla puis une pointe de déception se lut sur son visage quand la magnifique création s’envola en poussière. Il était simple mais tellement magnifique, elle n’avait jamais pensé à faire autre chose que combattre avec le don qu’on lui avait offert à la naissance, et pourtant cela relevait du grand art. Si son métal doré avait la valeur du véritable or, elle pourrait se faire beaucoup d’argent, malheureusement il ne valait rien du tout. Sa démonstration lui donnait tout de même beaucoup d’idées, elle pouvait crée ses propres bijoux, ce n’est pas beau ça ? Des bijoux, puis bien d’autres choses, après tout il n’y a pas que le combat et la guerre dans la vie d’un être humain... Un autre détail lui revenait maintenant à l’esprit : sa pochette de ninja. D’ailleurs il se pourrait qu’il l’ait oublié dans la ruelle de tout à l’heure, m’enfin ce n’est pas le sujet. Il s’embêtait donc à transporter une pochette avec toutes sortes d’armes et de projectiles alors qu’il pouvait créer les mêmes à tout instant et en quelques secondes à l’aide de son kinton... Quelque chose la surprit à nouveau : il était fatigué. C’était surprenant, il n’avait pourtant pas dépensé beaucoup d’énergie.

« C’est très intéressant, je n’avais jamais pensé qu’on pouvait être forgeron avec notre don, c’est pourtant évident. Le bracelet était magnifique, bien plus joli que les projectiles de guerre que j’ai l’habitude de créer, bien plus...artistique. »

C’était bête de penser que chaque homme naissant avec un pouvoir héréditaire se voyait dans l’obligation de devenir shinobi et combattre. On pouvait très bien l’utiliser autrement, en faire son métier ou ses loisirs. Elle avait à l’instant ouvert les yeux sur ce point, peut-être aurait-elle du prendre un autre chemin, un chemin plus gentil et agréable. Sous les yeux de Kaishyko, elle concentra son chakra en peu de secondes et créa des billes en or, cinq billes exactement, une au bout de chaque doigt de sa main. Elle s’amusait à bouger ses doigts tout en faisant tourner les billes à une vitesse folle, puis reprit la parole :

« Nous les kinzokus avons la chance de pouvoir crée notre propre métal, tu n’as pas besoin d’avoir tes outils constamment sur toi car tu as le pouvoir de les créer. C’est étrange que cela te demande autant d’énergie, pour moi c’est naturel et tant que je n’exagère pas ça ne provoque absolument rien à mon corps. »

« Malgré mon pauvre niveau, je pourrais surement t’apprendre les bases afin que tu puisses combattre avec notre pouvoir. En tant que genin je doute que réparer les épées des autres te suffit, puis je t’assure qu’un kinzoku n’a pas besoin d’une pochette de stockage, d’ailleurs je crois que tu l’as oublié tout à l’heure. »

Elle avait terminé sa phrase accentuée d’un léger rire, ce n’était pas pour se moquer de lui mais plutôt pour le taquiner. Il était intéressant et c’était certain qu’ils arriveraient tous deux à s’entraider afin de devenir meilleur. Elle avait longtemps attendu de rencontrer d’autres membres de son clan afin d’en apprendre plus sur ses origines. Aujourd’hui elle n’en savait pas réellement plus, mais elle avait rencontré deux personnes qui en plus de ça ont le même âge qu’elle. Naturellement elle avait envie de travailler avec eux car elle était persuadée qu’en s’entraidant ils pourraient arriver très loin. Peut-être ne se faisait-elle que des illusions, mais elle avait encore envie de croire en la solidarité dans ce bas monde. Un sourire sincère sur son visage, elle reprit la parole :

« Je t’en prie, pose moi toutes les questions qui te viennent à l’esprit car effectivement, c’est toi qui était venu chercher des réponses à l’origine. Je tacherais de te répondre au mieux.»

Après avoir sentit chez Sorolla une nouvelle fois une pointe d'angoisse lorsque Kaishyko s'approcha pour lui montrer la faible limite de son Kinton, Sorolla avait finalement été émerveillée par la création éphémère du bracelet. Le Kinzoku sourit à la réaction de son homologue et lui répondit alors :

" Artistique ? Mon utilisation du métal dessert souvent le combat aussi. Alors c'est vrai que, là, je m'en suis servit pour créer un bracelet, mais ne t'inquiète pas, la plupart des cas où j'utilise le Kinton c'est comme je te l'ai dit pour la forge, et je t'assure que les clients viennent beaucoup plus souvent pour faire réparer leur katana que pour commander une structure métallique pour de la déco ! " ajouta-il en rigolant.

Ce fût alors comme si c'était au tour de Sorolla de montrer ses compétences, comme si c'était la façon qu'ils avaient choisit d'en apprendre plus l'un sur l'autre. Devant Kaishyko, La genin changea la nature de son chakra pour matérialiser 5 billes métalliques. Il pu alors admirer une nouvelle fois la brillance de son métal dorée. Il fixa un moment les billes alors que Sorolla les faisait virevolter entre ses doigts. L'espace d'un instant, il rigola intérieurement de la situation : deux Kinzoku qui s’émerveillait chacun du pouvoir de l'autre, alors qu'ils avaient le même kekkei genkai ! Voilà où en était le clan disparu des Kinzoku...
La jeune fille lui expliqua alors le sens que prenait le pouvoir de leur clan dans le rôle de shinobi et notamment l'avantage que cella procurait : la création d'armes et outils sans aucune autre matière première que l'énergie spirituelle. Avantage que, comme le souligna Sorolla, Kaishyko n'avait pas, malgré ses efforts... Et cella lui rappela la raison même de sa venu, qu'il avait perdu de vue devant la découverte d'une camarade de son sang : il devait progresser sur la voie de son clan. C'était un de ses buts, et c'est pour cela qu'il était là.

" Malgré mon pauvre niveau, je pourrais surement t’apprendre les bases afin que tu puisses combattre avec notre pouvoir. En tant que genin je doute que réparer les épées des autres te suffise, puis je t’assure qu’un kinzoku n’a pas besoin d’une pochette de stockage, d’ailleurs je crois que tu l’as oublié tout à l’heure.

- Ah ? Ah oui, je crois que ma poch.......Quoi ?! Je.... Enfin... Je veux dire, comme ça ? Tu veux bien m'aider à maitriser le Kinton ! Mais c'est génial ! Enfin je veux dire oui, je veux bien, merci, merci beaucoup !"

Dans l'euphorie qu'avait suscité sa proposition, il s'était approché de la Genin l'avait remercié en lui prenant les bras au niveau des coudes et les secouants légèrement, le visage béa. Puis il se rendit compte qu'il était peut-être allé un peu trop loin, et il revint à une position plus correct en reculant d'un pas tout en toussotant un peu :

" Rhum... Heu, pardon. C'est que c'est un problème vraiment important pour moi, et je suis très content que tu m'aide à le résoudre alors qu'on se connaît à peine, merci. Vraiment.

- Je t’en prie, pose moi toutes les questions qui te viennent à l’esprit car effectivement, c’est toi qui était venu chercher des réponses à l’origine. Je tacherais de te répondre au mieux."

Hum des questions ? Ah ça oui, il en avait ! Kaishyko se rassit sur le toit, et invita son interlocutrice à faire de même. Hum.... par où commencer ? Kaishyko sourit un instant en se souvenant que quelques minutes plus tôt s'était lui qui avait été enseveli de questions : mieux vaut ne pas faire pareil. Il réfléchit un moment en admirant la voute céleste. Elle lui avait dit ne pas en savoir plus que lui sur le clan. Inutile donc de creuser pour de se côté là pour le moment. Non, ce qui l’intéressait, maintenant, c'était plus le rapport que Sorolla avait au clan.

" Eh bien, puisque tu m'y invites, j'aimerais bien savoir comment tu as découvert que tu était une membre du clan Kinzoku ? Pour ma part, j'ai évolué depuis l'âge de 3 ans dans la forge dont je suis maintenant le possesseur. L'homme qui m'a éduqué était forgeron, et il m'a donc naturellement formé à son métier, avant tout pour que je me rende utile, mais surtout pour que je puisse m'assurer un avenir. Et tu te doute bien qu'en étant tout les jours en contact avec l'art de la forge, lorsque j'ai commencé à développer mon chakra à l'académie sans vraiment le maitriser, il était sûr qu'à un moment ou un autre j'allais accidentellement agir sur le métal avec mon chakra. Et c'est ce qui s'est passé. Et puisque notre clan est désormais très morcelé, voire disparu, je me demandais comment toi tu avais découvert cette capacité héréditaire ? "

Sa réaction face à la proposition d’aide de Sorolla était très amusante, et pour une fois elle n’avait pas peur car il était évident que de l’enthousiasme seulement se dégageait du garçon. Il était mignon à afficher tant d’enthousiasme, Sorolla se reconnaissait dans son comportement car elle avait réagi de la même manière lors de sa rencontre avec Tadashi. En avançant dans sa nouvelle vie et ses origines, ma Soro se rendait compte de la grande solitude des Kinzokus, et surtout le bonheur qu’ils pouvaient éprouver à rencontrer des semblables. Pouvaient-ils réellement avoir le mal d’un pays qu’ils n’ont presque jamais connu ?

Elle écoutait maintenant les paroles de Kaishyko attentivement, il avait l’air satisfait de pouvoir à son tour poser des questions à la jeune fille. Malheureusement il fallait chercher loin dans sa mémoire pour se souvenir de ça. N’était-ce pas tout simplement venue naturellement ? Même moi je ne m’en souviens plus...

« Hm... Laisse-moi réfléchir... »

Sorolla fixait le ciel étoilé, essayant de se souvenir de détails afin d’apporter une réponse précise et satisfaisante. Elle devait par ailleurs trier les informations dans sa tête pour ne pas se remémorer des étapes difficiles qui pourraient facilement la replonger dans un état d’angoisse profond.

« Malgré le silence sans failles de mes parents, je savais pertinemment que mon père était shinobi. A l’école j’entendais souvent des camarades se vanter du pouvoir héréditaire qu’ils finiraient par recevoir, et je me disais : pourquoi pas moi ? »

La scolarité de Sorolla qui n’a pas duré bien longtemps restait de bons souvenirs à ses yeux. C’était une belle époque, une période innocente où les seules préoccupations sont de savoir si la nourriture sera bonne à la cantine aujourd’hui. Elle n’avait pas beaucoup d’amis, mais adorait apprendre. C’était passionnant de découvrir chaque jour de nouvelles choses, de nouvelles connaissances. Elle n’a d’ailleurs pas perdu cette caractéristique d’elle-même aujourd’hui, ne ratant pas une seule occasion d’en apprendre davantage. Elle se rendit soudain compte qu’elle était partie très loin dans ses pensées, laissant le garçon aux cheveux bleus sur sa fin. Elle plongeait ses yeux dans les siens avant de les baisser immédiatement, suivis de sa tête entière.

« Enfin ce n’était que des suppositions, et je n’avais pas la moindre idée de ce que ça pouvait être. Mais jusqu’à encore peu de temps, un homme me séquestrait à l’extérieur du village. Mon pouvoir s’est alors développé de lui-même, il s’est d’abord manifesté défensivement en apparaissant de manière désordonnée sur mon corps. Quand j’ai compris de quoi il s’agissait, je me suis beaucoup renseigné dans divers livres sur les clans du monde. Après cela je m’entrainais chaque fois que je le pouvais, de manière offensive cette fois en espérant un jour m’en servir correctement pour m’enfuir de l’enfer que je vivais continuellement. »

Elle gardait la tête baissée, honteuse d’apparaître aussi faible devant quelqu’un qu’elle venait à peine de rencontrer. Par ailleurs, elle se devait d’être le plus sincère possible avec lui, elle ressentait une sorte d’obligation à cela.

hrp:

Au fur et à mesure qu'ils se découvraient l'un l'autre, posés sur les toits du village des nuages, la nuit avançait. Il était dès lors assez tard lorsque Sorolla raconta son histoire à Kaishyko, mais ceux-ci, épris dans leur discussion, ne semblaient pas s'en rendre compte.
La question de Kaishyko avait l'air d'avoir replongé son interlocutrice dans des souvenirs lointains. C'est avec un pied dans le temps présent et un autre dans un passé lointain qu'elle narra sa découverte du Kinton, et par la même occasion son histoire propre. Elle avait apparemment vécu au départ avec ces parents, mais pas avec les Kinzoku de Shimo no kuni, sur leurs terres natales. Il était donc normal qu'elle ne connaissait presque rien au clan, surtout si ses parents lui cachaient son hérédité.

Après une courte pause où la jeune fille sembla perdue dans ses souvenirs, l'histoire continua. La suite devint bien plus tragique. Sorolla évoqua sa séquestration qui fût le contexte de la découverte de son Kinton. A ce moment, Kaishyko baissa la tête, pris d'un sentiment de tristesse et respect envers les épreuves que Sorolla avait subis. Il était aussi surpris qu'elle lui dévoile naturellement les pans les plus sombres de son histoire. Visiblement, une forte confiance s’était immédiatement installée entre eux.

La fin de l'histoire de la Genin laissa un blanc. Aucun son ne raisonnait plus dans le village à cette heure tardive, et aucun deux Kinzoku n’osèrent s'exprimer. C'est alors que Kaishyko releva la tête, et découvrit la gêne et la honte qui s'affichait sur le visage de Sorolla. Focalisé sur ces propres sentiments vis-à-vis des péripéties qu'on lui racontait, il n'avait pas remarqué que sa camarade de clan semblait elle aussi très affectée par son récit, ce qui toucha encore plus le jeune homme. Il devait faire quelque chose.

" Sorolla, n'ai pas honte de ton histoire "

Tout en prononçant cette phrase, il s'était rapproché d'un pas vers elle et avait délicatement posé sa main gauche sous son menton, appuyant ensuite légèrement pour qu'elle relève ainsi la tête. Elle put voir alors le large sourire que Kaishyko affichait :

" Au contraire, moi je suis doublement impressionné par ton courage, celui que tu as eu lors des épreuves que tu as traversé mais aussi celui que tu as maintenant de t'en ouvrir à moi. Tu possèdes une vraie force de caractère, Sorolla ; et une maitrise du Kinton que je n'aurais peut-être jamais. En cela, tu n'as à rougir devant personne. "

Il avait laissé retomber sa main gauche depuis un moment maintenant, et marqua une pause le temps que ces paroles atteignent Sorolla. Il recula ensuite d'un pas et ajouta :

" En tout cas, je suis vraiment content d'avoir fait ta connaissance ce soir, et je suis ravi de savoir que quelqu'un poursuive le même objectif que moi d'en savoir plus sur le clan des Kinzoku ! "