J'avais pris mes fonctions mais ce n'était très différent que d'habitude, je gérais depuis quelques temps déjà le Kakumeigun donc je n'étais pas dépaysé. Au début, ça avait été très difficile de m'adapter, je devais diriger plus qu'une équipe de trois personnes après tout. Par chance je n'avais pas à être ami avec chacun de membres composant l'organisation du village. J'appréciais par contre la compagnie d'un Saibogu nommé Lenka, son côté décalé et à la fois expérimenté était quelque chose d'assez amusant. Cela dit après l'attaque contre Suna, les effectifs avaient été réduit, nous avions déplorés quelques pertes après tout et on était pas si nombreux que ça à la base. Le Kakumeigun avait pour objectif de faire régner les lois dans le village et d'en gérer la sécurité mais ce n'était pas pour autant que tous les gardes faisaient parti de l'organisation. Les directives étaient données par le dirigeant seulement ou par le Kazekage bien sûr qui n'était autre que Kibo, notre Nanadaime.

Mis à part lui je n'avais à rendre de compte à personne, c'était une bonne chose en soit. Je parlais d'un point de vu militaire, il y avait bien sûr aussi les grandes instances de Kaze no Kuni. Je devais obéir à Kawaguchi Tsukiko et son assemblée bien que je ne la connaissais pas. J'avais promis de faire respecter la justice et je comptais bien le faire.

J'avais décidé de faire passer mes sentiments après mon devoir et bien sûr de ne pas prendre des décisions en fonction de cela. Je devais être d'abord un Shinobi pour le bien de Suna, je ne souhaitais pas renier mon entourage ou les rayer complètement de mon esprit, pour le moment j'avais d'autres priorités. Parmi ceux qui tenaient à cœur, il y avait Yamada Tetsui, mon partenaire du Midorhato. On avait accompli quelques missions, côte à côte . Il avait déjà prouvé qu'il disposait des capacités nécessaires afin d'intégrer l'organisation. En plus de cela, Yami lui avait déjà fait passer son examen lorsque nous nous étions retrouvés face à « l'organisation » de Shorui. Ce n'était pas quelque chose d'inhabituel et puis comme son examen était déjà passé, je n'avais pas à en refaire un ; Surtout qu'il avait évolué depuis le temps.

Pour ce, je l'avais convoqué dans mon bureau. Anciennement, il était à Yami et il n'y avait rien de personnel dans celui-ci, elle n'était pas du genre à faire ça. Du coup je n'avais rien eu à changer, c'était un bureau presque vide qu'elle avait laissée. Les premiers jours, j'avais pu sentir son odeur mais elle s'était estompée avec le temps.

J'entendis taper à la porte et c'était bel et bien Tetsui, il n'était pas au meilleur de sa forme mais ça ne m'empêchait pas d'avoir des tâches à lui confier. Dans l'optique où il voudrait réellement rejoindre l'unité spéciale. Je lui fis un signe de la tête avant de lui proposer de s’asseoir face à moi. Aujourd'hui, j'étais vêtu d'un Kimono noir. Mes cheveux étant plutôt long, ils étaient attachés à l'arrière à l'aide d'une ficelle. Azura était posée derrière moi, contre le mur. La lame n'était plus nue mais une garde rouge ornait celle-ci.

«  Tetsui, je t'ai fait venir ici pour te faire une proposition. Je sais que dans le passé tu as déjà fait tes preuves et que l'examen Kakumeigun, tu l'as déjà passé avec Yami. »

Je marquai une pause de quelques secondes avant de reprendre la parole.

«  Si tu l'acceptes, tu auras quelques tâches mais pas réellement sur le terrain si ce n'est pour de petites enquêtes. Tu n'es pas encore apte à te déplacer correctement, une fois que ça sera réglé tu pourras réellement commencer ce pour quoi je te veux vraiment ici. »

Le Kakumeigun agissait comme une sorte de police, une autorité de régulation mais au final on pouvait avoir un impact international, on l'avait déjà fait dans le passé avec la cartographie. Ce n'était pas la priorité une mais je souhaitais préparer une équipe pour traquer les différents déserteurs. Récolter les indices, des témoignages, suivre les traces, c'était un travail qui était fait pour les membres du Kakumeigun. L'unité spéciale allait avoir deux parties, la partie publique où on continuerait à maintenir la sécurité et une partie confidentielle où les membres pourraient agir secrètement et régler les problèmes délicats.

«  Je peux te donner plus d'informations si tu le souhaites mais quelle est ta décision ? »

Spoiler:

Mon entrevue avec le Kazekage Matsuno Yamuro m'avait apporté de nouveaux objectifs à atteindre. Je devais me donner encore plus pour le village, prendre des responsabilités, et faire mes preuves pour pouvoir devenir ce qu'il attendait de moi. Un poste important duquel je me serais bien passé pour ne pas m'embêter avec un tel devoir. Mais il semblait que j'avais été jugé capable de l'occuper à l'avenir. Peut-être aussi que le sensei aimait toujours former un binôme avec quelqu'un du clan Yamada. Il y avait eu Kibo et Yamada Kioshi. Il y aurait Yamuro et Yamada Tetsui.

Aujourd'hui, un nouveau rendez-vous m'attendait, avec mon ami et coéquipier Toshiro Ogami devenu chef officiel du Kakumeigun depuis peu. Autant dire que d'aller d'un point à un autre dans le village, je commençais à m'habituer à la marche en béquilles. En chemin je croisais toujours les regards méprisants des villageois qui me voyaient comme la copie de Kioshi le traître, le déserteur et l'assassin. Qu'ils aillent se faire voir, ils ne savaient rien. Leurs yeux finiraient par s'ouvrir avec le temps, et si j'agissais maintenant pour le bien de Suna, ils remarqueront leur erreur d'eux-mêmes. Yell me l'avait dit : « ignore les, ne rentre pas dans leur jeu ». Je m'y tenais, je prenais sur moi et me mettais à l'abri dans ma nonchalance innée.

Je tapais à la porte du bureau qui appartenait maintenant à Ogami, celui-ci me fit entrer. Je le saluai oralement puis j'allai m'asseoir sur la chaise qu'il me proposait d'un signe de la tête, pour reposer ma jambe en bonne voie de guérison. Il avait une proposition à me faire, il savait aussi que j'avais fais mes preuves auprès de Yami. Là je n'étais pas apte à remplir des tâches qui demandaient beaucoup d'efforts physiques. Je réagissais à cela avec un léger sourire en coin et en acquiesçant.

« J'accepte d'intégrer le Kakumeigun comme prévu. »

Prévu car j'avais déjà parlé de cette volonté à Yami. Il s'agissait pour moi de suivre les pas de ma mère que je considérais comme un modèle malgré sa fin tragique dans l'intérêt de Suna. Oui, maintenant que j'avais mes réponses sur sa mort, il ne s'agissait plus que de ça. Le Kakumeigun était aussi la voie logique pour avoir de nouvelles responsabilités et me préparer à devenir plus tard Bras droit du Kazekage. C'était un chemin que je voulais explorer aussi et qui me permettrais de retarder encore le jour où je devrai prendre une équipe de genins emmerdants à ma charge, si ce jour arrivait.

« Je t'écoute. » lui dis-je.

Comme prévu n'est-ce pas ? Yami elle aussi avait prévue ce jour mais aujourd'hui elle n'était pas là pour tenir ses promesses. Je lui en voulais, cette fois on ne parlait pas d'un simple voyage mais d'une réelle désertion. Je n'éprouvais cela dit aucune haine à son égard, seulement de la colère ; Peu importe notre lien, elle allait devoir poser un genou à terre et s'incliner face à la justice de Kaze no Kuni et de Suna. Je voulais qu'elle soit jugée comme les autres et si je devais lui faire face, je n'aurais aucune pitié. Encore moins pour la personne qui lui servait d'amant, Oniri tout autant-.. Enfin, après les mots qu'il venait de prononcer, il était officiellement membre du Kakumeigun. Je me levai de ma chaise avant d'esquisser un sourire à mon interlocuteur, j'abaissai alors légèrement le haut de mon torse. C'était juste une symbolique, nous avions été partenaires pendant plus d'une année, que ça soit au Midorhato à l'époque de l'organisation ou au Midorhato actuel. Aujourd'hui même si j'étais le bras-droit du village et le chef du Kakumeigun, il n'en restait pas moins un partenaire.

Toutes les personnes composant l'organisation du Kakumeigun se trouvaient mes partenaires ; Je ne souhaitais la perte d'aucun d'eux et j’espérais servir Suna au mieux. J'avais en effet penser à déployer plus de ressources et mieux former les membres mais pour ça il me fallait des fonds et du temps. Ces deux ressources se faisaient rares ces dernières semaines, Suna étant en pleine reconstruction, il y avait des priorités à respecter.

Mon interlocuteur souhaitait en savoir plus, j'ouvris la porte du bureau avant de lui demander de me suivre à travers le bâtiment. Nous passions alors à côté de quelques bureaux fermés avant de nous trouver dans un espace commun où des bureaux étaient collés les uns aux autres. Nous avancions toujours et je m'arrêtai devant un bureau vide. J'avais demandé à ce qu'on lui prépare un environnement de travail, du matériel était disponible afin qu'il puisse accomplir ses charges.

Je tapai quelques coups sur le bureau pour attirer l'attention des personnes présentes.

«  Je vous présente Yamada Tetsui qui sera dés à présent un membre de l'organisation, une fois ses blessures guéries il participera à nos missions sur le terrain. »

Suna nous donnait plusieurs missions, on avait tout d'abord l'établissement pénitencier à gérer. La sécurité était parfaitement contrôlée par nos membres. Dans un premier temps on avait le côté technologique qui était géré lui même par le laboratoire, ensuite le Kakumeigun poursuivait leur œuvre en imposant des procédures et des sécurités supplémentaires. Les codes d'accès étaient très secrets et peu les connaissaient. Ils étaient d'ailleurs changés tout les deux jours comme tout les codes importants de Suna. Nous avions ensuite le registre d'entrées et de sorties à gérer, ça ressemblait bien à de l'administration mais derrière ça on pouvait établir des dossiers sur les étrangers et visiteurs. Des photos étaient prises et ça nous permettait aisément de créer des dossiers complets, des informations à exploiter dans le futur. Tous les protocoles de sécurité étaient suivis par nous et bientôt je prévoyais des missions extérieures importantes.

Enfin, il avait le temps de connaître le sujet de ses tâches actuelles et futures. Je le regardai d'un air sérieux avant de lui demander de s’asseoir à son nouveau bureau. Une fois fait, je pris à nouveau la parole.

«  Voici ton bureau, tu ne vas pouvoir accomplir ici que des tâches administratives. Tu auras accès aux enquêtes en cours, t'occuper des entrées-sorties et j'en passe. Isaki, viens ici. »

Une damoiselle approchant la vingtaine d'années vint à nos côtés. Je lui lançai un regard sérieux puisque je connaissais son caractère et je la voyais déjà venir avec ses milles et une question. Ses interrogations pouvaient être dérangeantes, voir lourdes ; Je coupais court à nos conversations d'ailleurs, très souvent.

« Elle va te guider pendant les premiers jours. C'est un peu fastidieux ce que tu vas faire mais dans le futur ça sera plus passionnant. Isaki t'expliquera notre fonctionnement, les horaires, les charges, les règles-.. Cela dit, je sais que tu es déjà bien au courant car tu as un passé commun avec le Kakumeigun. Nous sommes la sécurité de Suna et nous prenons ça très au sérieux, notre devoir est de protéger les villageois, les résidents. Pour moi c'est une passion et nous avons ici une équipe expérimentée, n'hésite pas à te reposer sur eux de temps en temps. Sur ce je vous laisse, bonne journée. »

J’acquiesçai d'un signe de la tête avec une expression sérieuse et froide comme je pouvais le faire avant de retourner à mon bureau.

En homme digne, droit et respectueux, Ogami se leva et s'inclina légèrement après un sourire. Je voulais pas le dire comme ça, mais lui et moi on avait presque chipé des planches ensemble (réf à un film qu'on aime ou qu'on aime pas). J'avais rejoins le midorhato après lui, certes, mais nous nous étions toujours côtoyés plus ou moins par ce biais. Ensuite, c'était vraiment depuis son coup de main pour l'affaire des éléphants qui m'avait permis de retrouver Nuzuro que je le considérais comme un bon ami. Sans que ça fasse forcément longtemps en terme d'années, je l'avais respecté et apprécié bien assez vite. D'ailleurs, son côté super sérieux et un peu glacial m'amusait parfois mais bon maintenant qu'il allait être mon chef officiellement...

Nous quittions la pièce, je le suivais. Il m'emmenait dans une sorte d'open space, je connaissais brièvement le concept, et nous arrêta devant un bureau vide. Bien sûr j'étais toujours en béquilles, même si des fois on aimerait oublier. Du coup la marche avait été un peu lente, et je profitais aussi de ce repos devant le bureau, immobile, au moment où Ogami s'adressait à ses collègues. Je leur fis en même temps un sourire timide en hochant la tête quand on me présentait. Timide, car j'étais gêné de commencer parmi eux en étant blessé, c'était un peu la honte même !

« Salut. » dis-je donc simplement.

Je m'asseyais comme il m'invitait à le faire à mon nouveau bureau. Comme il disait, celui-ci était fait pour des tâches administratives : les seules dont je pouvais m'acquitter actuellement.
Il appelait ensuite une jeune femme, Isaki, à venir nous rejoindre. Sûrement qu'elle serait ma tutrice ou un truc du genre. Elle avait intérêt à ne pas être chiante... Ogami confirma la chose, je l'écoutais en imprégnant le tout dans mon petit crâne, puis :

« Ok Ogami, noté. Bonne journée à toi aussi. »

Une fois que je me retrouvais seul avec la fille, celle-ci entamait les hostilités en comment à m'expliquer plein de trucs ! Mais avant ça :

« C'est toi le Sosie ? Ça fait comment ? (elle rougissait) J'imagine que ça doit être dur par les temps qui courent ! »

Elle mit la main devant sa bouche, consciente d'avoir dit quelque chose en trop car ce sujet ne me regardait que moi, et pas elle. Voilà qui commençait bien. Mais je ne voulais pas paraître méchant en soufflant de désarroi comme à mon habitude.

« Non ça fait pas grand chose, ça va. » souriais-je

Les minutes qui suivirent furent longues et elle m'expliqua en détail quelques rouages du Kakumeigun. Horaires, charges, règles, où était le thé pour s'en faire pendant les heures de travail, et ce genre de trucs. On me mettait direct les mains à la pâte. Quand je rentrais chez moi le soir, je m'étalais lessivé sur mon lit et m'endormais sans manger. Au moins... j'étais enfin un membre du Kakumeigun comme je l'avais voulu depuis toujours pour imiter ma mère.