Mon périple au travers du Yuukan touchait à sa fin et enfin l'heure de mon retour à Kaze avait sonné, avec lui arriverait aussi la fin d'une époque et le début d'une autre. Mon objectif n'avait pas changé et j'étais toujours aussi déterminée à le réaliser, d'une façon ou d'une autre. La route jusque la frontière, jusqu'à l'auberge marquant ce passage symbolique s'avérerait longue et fatigante, mais rien de comparable à tout ce que j'avais fait et traversé cette dernière année. J'espérais que Tatsuki avait su rester discrète. Depuis notre séparation nous n'avions eu aucun contact, en effet je n'avais laissé aucunes consignes à qui que ce soit pour me joindre.

Cette coupure avec le reste du monde ponctuée par quelques rencontres hasardeuses et enrichissantes avaient eu sur moi un effet apaisant. J'avais rencontré des shinobi, et n'avais pas cherché à les éliminer. Quand bien même ceux-ci parvinrent à passer entre les mailles du filet, à échapper au funeste plan que je réservais à leurs semblables; leur issue n'était en fait que repoussée. Rien de plus, rien de moins.

Je réfléchissais à mon arrivée à l'auberge, ce que je devrais faire, ce que je devrai dire. Dévoiler mon plan à Kira, Tsukiko et Tatsuki... Cela ne serait pas une min affaire. Je voyais déjà la Kawaguchi s'opposer, elle était trop humaniste. Kira, serait susceptible d'accepter et Tatsuki... Elle serait sans doute la plus insondable.

Enfin, je continuais ma marche, pendant plusieurs heures. Il me faudrait certainement quelques jours pour traverser tout le pays de l'herbe, peut-être davantage selon les péripéties qui pourraient m'arriver. Après une courte nuit dans les bois, j'entamais ma deuxième journée, sous un ciel menaçant; j'avais emprunté la route principale, sachant que le pays était sans doute plus sécurisé que Kaze même. Puis, lorsque les première gouttes commencèrent à couler sur mon visage; je pris la décision de m'arrêter. De faire une pause dans une petite auberge restaurant, quelques kilomètres plus loin. Suffisants pour que j'y parvienne complètement trempée.

Le masque dissimulé sous ma veste ninja mais le capuchon noir de ma cape toujours rabattu sur ma tête, je m'installais à une table. Mes cheveux écarlates dépassant, pendaient devant mon visage et dégoulinaient sur le bois. J'essuyai mon visage et relevai les yeux pour observer la salle. Personne n'avait fait attention à moi, tout le monde était occupé, entre discussion et repas chauds. Ainsi, je décidai d'ôter ma cape trempée, et de patienter qu'on vienne me demander ce que je voulais...