Ces derniers temps, le besoin de se ressourcer s'était intensifié. L'objectif du Kakumeigun semblait de plus en plus proche, on y était presque, et il me fallait un petit temps de recul pour être sûr d'être dans la bonne direction. J'avais pensé au départ à acquérir quelques filles de Reira, pour au final choisir la beauté et l'isolement d'une île dîtes " introuvable et détentrice de plein de secrets " selon le vieil homme qui me l'avais déniché, et qui m'y avais emmené. Un des hommes que j'avais sauvé des griffes de la gamine folle d'ange. Selon lui, il ne pouvait m'offrir de plus grande reconnaissance que celle-ci, surtout si je voulais méditer. Il prétendait que l'emplacement de cette île se transmettait de génération en génération et que ses ancêtres y auraient fais des découvertes étonnantes que mêmes les légendes ne décrivent pas. Si je savais indiqué ce lieu sur une carte , je me ferais pt'être un max d'argent. M'enfin, les histoires d'un vieux fou, je n'y crois pas, je dois juste me reposer loin de cette vie. Pour revenir gonflé à bloc, et aussi avec un peu plus de recul. Ces derniers temps, trop souvent j'ai été sur les nerfs pour rien. Stresse ? Peut-être. Peut être. Et Peut - être.

Arrivés au large, il me demanda de plonger. Ses aïeuls appelaient ça le bain de purification, condition sine qua non pour pouvoir mettre le pied sur cette terre sacrée. Il faisait chier ce vieux, mais j'acceptais tout de même pour ne pas l'outrer. Il me promis de revenir dans 3 jours. On se demande ce que je vais bien pouvoir faire. Et puis, j'ai la flemme de nager. Avec mes cheveux, l'eau ça passe pas super. C'est passablement énervé que je me jetais dans l'eau, qui était glacée. Forcément. Autant dire que ça en rajoutait sur mon avis concernant ce vieillard : il veut me faire chier jusqu'au bout. Une sensation bizarre pèse sur mes bras, et je sens mon rythme cardiaque anormal. Il a décidé que j'allais mourir ici ou c'était une espèce d'épreuve pour prétendre à cette île ? Pas le temps de se le demander, ça ne changera rien maintenant. Il fallait que j'y mette du mien, et c'est en redoublant d'effort que je commençais à sentir une petite fatigue s'installer. On ne fait pas ça tous les jours chez les shinobis, et le courant était vraiment puissant.
J'arrivais sur la plage après avoir bu un litre d'eau, et recracher 99 cl.

Ma bouche était moite, c'était très désagréable. Et c'était pas aussi paradisiaque que je l'avais imaginé. Les filles de Reira auraient peut être fait l'affaire au final. La plage s'étendait sur une dizaine de mètres, avant une forêt interminable. Je me demandais comment j'allais manger, si ces trois jours ne seraient pas les plus longs de ma vie et où est-ce que je trouverai de l'eau à boire ? Quel con, j'aurais du y penser plus tôt. Nul doute qu'au final, je serais exténué. Et que les trois journées qui m'attendais seraient les plus difficiles de ma vie. Pessimiste comme je l'étais, je me suis même surpris à penser que cette forêt était vide et que je n'aurais rien à me mettre sous la dent. Cette idée, combinée aux autres, me balaya au sol, dos sur la sable, tête dans les nuages, l'eau chatouillant mes pieds, je m'endormais.

......

Le soleil frappait mon front si fort qu'à peine levé, j'avais une migraine abominable. Les nuages avaient disparus, laissant place à l'astre vital, qui était vraisemblablement à son zénith. Il n'était que midi, ou treize heures; j'avais dormis toute la matinée. Me réfugiant sur un rocher, à l'entrée de la forêt, je me mettais à penser. Ou plutôt à douter. Comment ne pas tomber dans les mêmes travers que les grandes nations ? À la base, leurs intentions étaient surement aussi louables que les nôtres. Au final, c'était trois grandes puissances qui se disputaient des territoires, sans penser que des innocents pouvaient les peupler. Un jour, ils viendraient nous chercher des noises, et ce jour-là, nous devrons être prêt. C'est la fatalité de l'homme, et comment lui jeter la première pierre ? Si nous donnions une puissance à Kaze, c'était pour plusieurs raisons. J'avais foi en ce projet, autant que les autres. Pourtant, je ne conçois pas la guerre dans mes objectifs. Peut-être qu'aucun de nous ne la conçois. La véritable question était de savoir si nous ne laisserions pas notre morale enfermée dans la première brique du village de Kaze no Kuni.

Cette brique, aussi dur que ce fameux rocher. Pensif, je n'y faisais pas attention. Il semblait avoir sa place ici, au milieu du vide, sans nourriture ; un caillou aussi gros ça ne se nourrit pas. Oui, on peut dire que ça collait à l'endroit : étrangement vide en être vivant. La migraine se dissipait peu à peu, autant que mes mauvaises idées et mes doutes. Il fallait que j'avance, et surtout, que je trouve de la bouffe. Pour ça, j'aurais besoin d'arme. Et surtout de quelque chose à chasser. Nous autres les humains lorsque nous marchons, nous sommes très et trop bruyant pour surprendre notre proie. Je restais donc immobile, sur mon rocher, toisant les environs en attente d'une éventuelle bête. Cela faisait si longtemps que je n'avais pas parlé que chaque bruit me semblait bien plus perceptible, du simple coup de vent à la branche qui se craque. Après une vingtaine de minute, mon tempérament trop peu concentré refit apparition : il fallait que je bouge, sinon j'allais pétais un câble. Et j'avais les jambes toutes engourdis, en plus d'avoir mal au cul. Ce rocher n'était pas aussi confortable qu'un vrai oreiller. J'espère qu'il ne m'entend pas, il risquerait de le prendre mal.

Et à peine cette mauvaise pensée que j'entends un bruit énorme. Un arbre venait de s'écraser. Me levant du rocher, je cherchais au loin ce qu'il s'était passé. Peut être que ce caillou m'envoyait un signe style " fais gaffe à ce que tu dis gamin " ; il avait mal pris ma remarque ? J'étais pas très bien, forcément. Surtout qu'à peine retourné vers le rocher, je le voyais prendre vie. L'air de cette île devait être chargée en hallucinogènes puissants, car je voyais la bête m'approcher, de toute sa puissance. Un regard interrogateur plus tard, je me demande si ce n'est pas là un festin ? Certes, j'étais désarmé, mais la bête semblait lente. Avec un peu de lâve, je parviendrais surement à la brûler et à en faire un bon steack. Je rêvais déjà d'un steack. Je voyais maintenant la créature comme un steak avec 4 pâtes et une queue. La salive monta d'un coup, avant d'être éjecté après une hallucination supplémentaire : ce rocher ambulant pouvait parler.

" Qui es-tu et que fais-tu sur notre île ? "

Il ne semblait pas très content de me voir ici, alors je lui envoyais un petit sourire comme pour lui demander un petit temps d'adaptation à mes hallucinations pour lui répondre. Si un jour on m'avais dis que je m'adresserai à un rocher, même sous l'emprise de drogue puissante, je n'y aurais pas cru.

" Moi je suis Karas, et un vieillard m'a emmené ici après que je lui ai demandé un endroit où je pourrais méditer en toute tranquillité. Il m'a dit que cette île était magique, je pense plutôt que je suis en plein délire pour voir un rocher me parler... "

" Je te demanderais un peu plus de respect à mon égard petit gars ! Je ne suis pas un rocher, je suis plutôt un fier représentant de l'espèce des Dragons de Komodo. "

Dragon de Komodo ? Jamais entendu parler. Je me demandais bien jusqu'où mon esprit avait pu chercher pour trouver un nom comme ça ; dans mes oreilles ça sonnait rien. Jamais entendu, jamais penser, je ne savais même pas qu'on pouvait foutre ces lettres ensemble dans cet ordre. Et pas de clope pour m'échapper un instant de ce délire. Si mon esprit pense que je mange, alors je mange, peu importe que ce soit matériel ou non. Si je le bouffe dans le délire, le vrai moi, dans la réalité, n'aura plus faim. Trêves de bavardages donc. Cependant, et à nouveau, la bête me fait taire. Comme si elle lisait dans mes pensées. J'aime pas qu'on lise dans mes pensées.

" Je ne suis pas à manger, tu y laisserais ta vie. Je t'ai sentis pensif tout à l'heure, sur mon dos. J'attendais tranquillement une proie et je vois un humain, ça va faire plusieurs décennies que ce n'était pas arrivé ! Si le vieillard t'as emmené ici, c'est que tu dois le mériter. Et tu ne délires pas non plus, si tu me suis, tu verras le pouvoir réel qui influe sur l'île. On me surnomme Edwarfli, en réalité je m'appelle le Edwarf. Et si tu as envies de différencier bien et mal, ce que tu dois faire et ne pas faire, je t'assure qu'au bout de ces trois jours tu retrouveras ton assurance, Karas. Aller, suis-moi... "

Mon assurance ? En plus la bé-bête réussit à savoir ce que je ne pense même pas mais c'que j'ressens inconsciemment ? Over-Cheated comme truc. D'un autre côté, il avait fait un sans-faute jusqu'ici alors peut être que je méritais vraiment la récompense promise. Son nom, je ne voulais même pas en parler, il lirait tout de suite le genre de critique et jeu de mots pas très fin qui sortirait de mon esprit. Je me contentais de le suivre, regardant la forêt autour de moi devenir de plus en plus sombre. Seule une zone contrastait et d'ici on la voyait : tout les arbres y étaient morts et leurs couleurs blanches redonnaient espoir. Certes, c'est pas un beau blanc ; j'préfère ça parce que j'ai cru que le Dragon allait me faire foncer jusqu'au fond de la forêt pour me bouffer avec ses pairs. Puis d'où ça existe un Dragon ? Même si y'a " De Comodo ", ça n'existe pas les Dragons ! Faut être un Chevalier Favresque pour y croire, et puis ça vole et ça crache du feu normalement. Lui, il se traîne avec sa langue et il n'a pas de quoi voler. A moins qu'il me cache quelque chose ? Les animaux ont toujours une tonne de surprise... C'à peine croyable, sauf que c'est vrai, tu le vois face à toi et tu te dis que la Nature fait bien les choses. Normal.

Je commençais à m'impatienter, et à avoir mal aux jambes aussi. Ce gros z'animal il se disait vieux et il tenait ça ? Fake, un pur Fake. Il peut pas, il est protéiné, il doit être plus gros que moi ! Comment il fait ? J'en sais rien, et pas le temps d'y penser une heure car il semblait que nous étions à destination. Le Mastodonte s'était stoppé là, au milieu de nul part : je l'avais dis, que ça sentait l'embuscade pour me bouffer. Maintenant qu'on y est, et avec le vieux qui lit dans mes pensées, impossible de rebrousser chemin. Je restais planté ici, et bientôt, 5 énormes dragons sortaient de leurs planques. Ils étaient chacun différents, allant du petit gros au grand costaud. Je regardais au-dessus de moi : pas d'branche à attraper pour fausser compagnie. Cet enfoiré de paysan vieillard, il m'a ramené pour que je crève ici ? Pas possible. Y'a forcément une épreuve, forcément quelque chose. C'est ça, c'est forcément ça. Je peux pas crever ici et pas maintenant.

Sauf que la réalité est tout autre. Les épreuves, c'est pour les films et autres séries B. Là, on est dans la vie réelle, et si je dois y rester, ce sera réel, pas de seconde chance. Les voyant s'approcher, je reculais légèrement; même le vieillard s'est retourné. C'est quoi le délire là ? C'est pas le moment. Ils se font menaçant, et apparaissent des griffes que je n'aurais même pas soupçonné. Qu'es que ça veut dire ? Je vais pas me faire trancher comme un con ici, pas maintenant ! J'ai encore des choses à faire, trop de choses à terminé. L'objectif du Kakumeigun, donner un village à Kaze, donner un sens à tout ça, aller de l'avant rencontrer des gens et trouver un but plus personnel, je ne pouvais pas rester à quai. Il était trop tard, et hors de question que quelqu'un appuie sur le bouton d'arrêt d'urgence. La rage dans les veines pour me faire oublier la fatigue de la longue marche et du manque de nourriture, je tirais un kunai de ma sacoche. Leurs peaux semblaient résistantes, et le Kunai était surtout là dans un soucis de dissuasion. L'agitant autour de moi, je profitais du mouvement de recul d'un des gros lézards pour prends appui, sauter sur sa tête et exécuter tout de suite après un autre saut pour m'en aller.

Ici, c'était leurs domaines. Je courrai aussi vite que possible mais ces grosses bêtes étaient rapides ! Ils connaissaient la forêt mieux que moi. Leur échapper impossible ? Pour en être sur, je continuais ma course effréné, ne manquant pas de prendre des branches dans la gueule, l'une d'entre elle rentra même dans mon oeil ce qui le fit pleurer abondamment. Un pied dans une racine plus tard et me voilà face contre terre. Ils m'avaient suivis et ne semblaient pas fatigués. Pourtant, ils ne m'attaquèrent pas et seul un d'entre eux s'approcha. Probablement celui sur lequel j'ai sauté. Il doit avoir une grosse rancoeur maintenant, et qui sait, peut être qu'il va me dévorer seul ? Il n'a qu'à tenter sa chance, je ne reculerai pas si il vient en face à face. Il semblait puissant, mais j'avais mes qualités aussi et il devait avoir un point faible. Me relevant tant bien que mal, j'enlevais la terre qui avait pu se poser sur mon corps. Il poussa un cri bizarre. Hé connard, l'autre sait parler, alors me fais pas croire que tu n'y arrives pas. Et il entend ma requête... j'aime pas qu'on lise dans mes pensées.

" Karas, je te salue ! C'est nous qui venons à toi, car le vieillard t'as emmené ici. Nous sommes les Dragons du Komodo, les plus gros lézards qui soit ! Il y a bien longtemps que personne n'a été jugé digne de pouvoir nous contrôler. Et maintenant que tu es ici, ton destin est lié au nôtre. Tu DOIS faire tes preuves. "

" J'ai rien demandé moi, juste de la détente ! Puis vous êtes plein, et j'suis fatigué. Je lutterai avec un, deux, trois au plus d'entre vous, et après je serais cuit. Alors je mérite pas, faut me laisser partir maintenant ! "

" Il est clair qu'en terme de force, tu ne peux pas lutter pour le moment. Mais qui a parlé de combat... pour déterminer si tu as la classe nécessaire, tu devras montrer ce que tu vaux dans deux... CLASHS ! J'suis l'premier à chercher l'beef. Cristal sera ton second adversaire, si tu me bats. Les autres dragons seront juges. "

Dj, envoie le son. J'ai même pas envie de faire cette remarque, ça me donnerait d'emblée la victoire ! Ces bêtes sont complètement tarés. M'affronter moi, lors d'un clash ? Oui, ça relevait du suicide. Je rigolais face à cette ignorance que possédait le Dragon. Mon petit, tu ne sais pas à qui tu te mesures. J'acceptais, de toutes les manières ils me laisseraient pas partir, d'un signe de la tête, et me voilà embarquer dans un clash lyrique face à un lézard... quand je vais raconter ça aux autres... Vont pas m'croire! C'était plus qu'un délire là, plus qu'une skizz. On peut dire que j'étais très très haut dans l'ciel pour voir et admettre comme étant réel ce qui venait de se produire. Les stupéfiants, c'est pas automatique, j'avais promis d'arrêter! On a du forcé la dose dans la mer que j'ai bu tout à l'heure, pour ça que je vois des choses invraisemblable. Pas d'autres explication. En tout cas, ça expliquerait aussi pourquoi ils savent ce que je pense ! Comment je gagne un clash si tu sais d'jà ce que je vais te sortir... C'est trop facile. Puis y'a combien de rounds ? De combien de temps ? J'ai l'impression d'être B-Rabbit quand il a une chance de s'en sortir et qu'il hésite encore à dégainer son style.
Ils ne m'impressionnent pas, je les fume facilement. Simplement, j'ai quelque chose qui me bloque. Une fois que cette petite boule serait passé, ce serait du free-clash-Komodo. Ils avaient intérêt à s'être préparer pendant les décennies sans humain car j'allais leur montrer que j'étais tout sauf le plus mauvais. Et puis, si je peux obtenir des alliés de poids comme ces gros lézards, je ne vois pas ce que je pourrais perdre à tenter ma chance...
Putain et voilà que je me mets à croire qu'ils sont réels. Je vais clasher mon propre esprit, voilà !

Z'imaginez vous ? Se clasher à l'intérieur de soi-même. Les Lézards prenaient ça très au sérieux car déjà, ils étaient tous en train d'effectuer une danse sainte pour souhaiter bonne chance au participant. Ils étaient sérieux en plus. Je commençais à stresser : j'avais jamais clash officiellement de ma vie ! Les gens que je casse, je le fais par pure intuition et en fonction de la situation. Là, ce n'était pas pareil, c'était un défi à relever, il fallait préméditer chacune des phrases, faire des jeux de mots et avoir des Punchlines, ces phrases qui restent dans l'esprit des juges même 3 mois après. Elles sont fortes, pas besoin d'avoir quoi que ce soit d'autre, c'est l'oreille qui juge une bonne punchline. Si ça sonne bien, alors les paroles peuvent être de la bullshit, on trouvera des excuses. Avec une ambiance digne des plus grands combats d'UFC, voilà que nous étions préparés comme des boxeurs. Les lézardettes dans l'assistance allaient sûrement encouragé cet enfoiré. Je réfléchissais à une chose : il ne m'a pas dis ce qui m'arriverait si c'était moi qui perdait le beef. Un enchaînement d'image accéléré plus loin, je me voyais digéré par la grosse bête. Je ravalais ma salive, c'est le cas de le dire. Rien n'était fait pour me donner espoir car finalement c'était un gigantesque lézard qui était mon adversaire, l'autre ayant été victime d'une sale blessure à la langue. Fake, il voulait juste que je me tape le number one de la troupe pour être sûr de finir avec mes frères pommes de terre, aspergé d'ail ou de persil, dans une poêle chaude et beurré. Deuxième ravalement de salive : gloups.

Le pire, c'est que je n'ai toujours pas eu la moindre idée quant à ce que je vais répondre. Il fallait tenir 30 secondes ou une minute, j'avais oublié. Je le laissais commencer, j'allais devoir improviser au maximum. Je n'avais même pas le début d'une idée de quoi préméditer, pas une phrase des nombreux clash d'Eminem, Tupac & autres Hopsin ne me venait en tête. Il ne restait que peu de temps avant que nous soyons lancé dans l'arène, et face à ce projecteur qui fait chialer mes yeux, je sens que ça va mal finir. J'y crois, en ma chance, elle est belle et bien présente et je suis sûr qu'elle va me sourire. C'est plutôt lui qui me paraît imprévisible, et on se connait ni d'Eve ni D'Adams, va falloir forcément inventer une vie à l'autre : le plus imaginatif et avec les meilleurs phrases fera tomber l'autre. Il n'est pas trop tard pour demander de régler ça en Karaoké sur SingStar ? Si ? Aller quoi, je suis champion national sur Baby de Justin Bieber. Venez vous mesurer à un pro plutôt que clasher comme des ânes sans raison ! Merde, j'ai déjà oublié qu'il lise dans mes pensées. Et bien, lit, lit gros ours, pas grave, j'ai aucune idée d'cque j'vais dire, j'vais devoir improviser et tu vas pas pouvoir prévoir c'qui arrive ! T'es bien embêté, grosse bébétte.

L'atmosphère est pesante pour les deux protagonistes. D'un côté, il y a ce lézard présente comme invaincu, qui a mangé masse d'humain avant moi. de L'autre, bah y'a moi, qui sait pas pourquoi il est là. Ah si, le vieux papy m'a ramené dans cette merde. Il va le payer très cher, il a pas prévu que j'vais perdre et finir bouffer dans ses plans ? Je chasse ces idées de ma tête, et reste digne face au mastodonte qui a donc le droit de commencer les hostilités. Les temps n'étaient finalement pas impartis et chacun pourrait prendre le temps qu'il désirait. J'ai bien dis qu'elle car moi, ça va être cours et expéditif. Je ne pensais plus rien à présente, tout partait en fumer en même temps qu'il débutait son couplet...

" J'suis un wesh-wesh d'la cité, c'est un Oui-oui d'la télé, il a la même coupe que Jean Pierre François j'ai l'swag comme un Fuckin'Renoi, Chicago Bulls sur la casquette il supporte encore Toronto, 80 points d'souture plus tard t'as r'trouvé la vue, Karas pense être un grand cru moi j'dis qu'il a pas vu qu'il n'était qu'un douch-bag mé-fu qu'a eu du cul d'arrivé jusqu'à moi sans être ter-bu ! C'genre une fuckin joke pourquoi j't'affronte, tu peux plus partir tu vas finir par mourir de honte, viens là que j'te tonde mouton j'te passe à la fronde t'rtourne au micro-onde t'es un gigot bond, sur toi j'pose une bombe j'l'enclenche et boom tu démarres en trombe, l'feu au cul Wesh-Wesh chez moi ça tire, t'es trop un naze Genre Kamini, en katémini ça veut rien dire mais j'roule en Mini, Tes aussi ptit qu'éli et j'te termine avec l'beat finissee ! "

Je reste quand même sur le cul. C'est quoi ce tissu d'lafouinerie ? On m'avait promis des choses recherchées, des trucs à vous faire réfléchir et pas rire bêtement sans comprendre ; just pour l'effet. Tellement loin de leur réalité que j'en oublie que le public cri et qu'il m'attend, en réalité c'est plutôt les dragons qui poussent des cris à vous transpercer les tympans. Je lève la main pour les calmer. Il m'a bien eu, avec toute cette bullshit je ne sais que répondre !

" Bon pour commencer, j'attendais de toi un peu moins de TrashTalk Forcé et plus d'phrases recherchés, tu n'es bon qu'à faire rire le roi, et même le peuple ne te comprend pas, Bouffon aspirant à de la grandeur tu m'as défié tu n'pourras te relever, tu parles de 80 points dans la face j'aimerai te rappeler les 100 qu'j't'ai passé, ça vient juste de commencer et déjà j'ai l'impression que t'es en train d'suer, le mec a des pertes de mémoire mais pas que, il m'dit qu'il m'fait péter l'cul j'allume sa queue, La mèche enflammé il 'reviendra même pas pour Paques-HEU, Pack de 6 sur la gauche Pack de 12 dans la bouche, C'est dur d'se dire qu'en fait on vient juste d'perdre face à un humain, Si tu fais l'mec de commando genre t'pas comode parce que t'es un dragon de Komodo j'te retourne la tête et j'te rappelle que c'était une grande frite, imbécile d'serveur du mc'do ! "

Je pensais pas arriver à bullshit autant que lui. Tout de même, j'entends un public enflammé qui reconnaît la puissance du Karas. Même le gros dragon semble bien embêté par ma superbe plume manié à la perfection par une main qui a mis pus d'une gifle ! Le Speaker s'empresse de pleurer face à ce moment historique. En réalité c'est juste un Dragon qui a une poussière dans l'oeil. Et le public en feu c'est juste les Dragons qui font leurs griffes sur un arbre. Comme si j'étais normal, avoir clashé un animal, c'est bizarre quand même. bah. Après délibération, je savais que je l'avais fumé, je fus reconnus grande vainqueur par 0,1 point de plus que la bé-bête. Ramène le cash, ouais, Ramène ta bourse ramène le flouze, j'aurais bien crié ça. On m'ramenait un parchemin. Je vais devoir écrire combien je veux dessus ? Vous êtes sponsorisé par le Qatar ou Manchester City ? Yes Papa !

Ah ? Quoi ? Je dois signer là dessus avec mon sang ? Pas de soucis, ça fera un zéro de plus. Hein ? C'est pas un chéquier géant ? ET MERDE J'AVAIS OUBLIE ! C'est vrai, c'est un truc pour signer et après le Dragon de Komodo devient mon compagnon. Dîtes moi que c'est une blague, j'ai gagné ça ? Qu'est qu'il va faire en combat, apparaître et sortir ses clashs à la con ? Je risque juste de passer pour un gros con face à mes adversaires. Je peux pas refuser alors j'accepte, me faisant saigner le pouce pour signer. Le pacte est donc scellé, et j'aurais désormais le droit d'invoquer les Dragons de Komodo. Mes sourcils se lèvent : d'habitude, on doit se battre contre la bête pour avoir le droit de l'invoquer. Pourquoi moi j'ai juste eu à clasher l'monstre ? Trop poli pour être honnête, trop net pour être réel ! Nan il y a anguille sous roche là. Pourtant, personne ne sort de nul part pour me dire " poisson d'avril, c'était une caméra cachée ", comme si tout ce que je venais de voir était normal et parfaitement plausible. Me grattant le bouc, j'hésitais encore...

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Finalement c'était vrai. Je suis partis quelque temps plus tard, et j'ai finis par tenter le coup, un jour. Le lézard est vraiment apparu ! Si, si, j'te jure ! Mais pourquoi tu m'crois pas ?! Rah j'suis pas un menteur moi ! Hu ? Pourquoi je n'ai eu à clasher que l'un d'entre eux ? C'est simple, il était considéré comme le King et comme j'ai battu le King, je suis le KING ! Mais noooooooooooooon je mens pas ! Roh tu m'énerves, j'vais te faire exploser toi si tu continues. "

Oui je sais, c'était pas croyable. J'en reviens toujours pas moi-même. Et même qu'après avoir finit le clash et bien pris conscience que je venais d'acquérir une invocation, je m'étais endormis pour me réveiller quelques temps plus tard sur le continent. Ces dragons savent nager alors ? Tsss...